Petit mot de l'auteure : petit cadeau pour Alena, en espérant que cela te plaise !


En près de 6000 ans d'existence, Crowley en avait vu des situations ridicules.

Toutefois, aucune n'avait battu celle qui était en train de se jouer sous ses yeux : Aziraphale, une perle de sueur coulant sur sa tempe, ses mains tremblantes l'empêchant de fermer correctement sa ceinture de sécurité. Le voir s'énerver contre l'objet aurait pu amuser le démon si toute cette situation ne l'irritait pas au plus haut point.

- T'as pas bientôt fini ? Siffla-t-il, à bout de patience.

- C'est cette... maudite ceinture qui refuse de... C'est impossible à régler ce machin là ! Mais qui a inventé des horreurs pareilles ?

Là, Aziraphale remarqua la mine faussement innocente du démon ; malheureusement pour Crowley, cela faisait bien longtemps que l'ange ne s'y laissait plus avoir.

- Toi ! Se fâcha-t-il. J'aurais dû m'en douter ! On va tous mourir à cause de toi !

- L'ange... De 1, nous n'allons pas mourir. De deux, ce n'est pas de ma faute, j'essayais juste de bien me faire voir de mes supérieurs. Rendre les voyages en avions les plus insupportables possibles... C'était un colloque important, tu comprends ? Hastur avait déjà fait en sorte de rendre les sièges minuscules, fallait bien que je me démarque. Ensuite, de 3, encore une fois, on ne va pas mourir.

- Tu as entendu le commandant de bord comme moi ! On rentre dans une zone de turbulences !

L'air de l'ange était sincèrement paniqué. Sa frayeur le conduit à s'apaiser et à lui faire gentiment remarquer le détail suivant :

- Aziraphale. Tu as des ailes.

Minuscule détail, n'est-ce pas ?

- Même si l'avion s'écrasait, tu pourrais toujours voler, poursuivit-il. Donc pas d'inquiétudes.

L'argument sembla fonctionner puisque Aziraphale se détendit d'au moins 0,43 %, ce que Crowley décida de considérer comme une grande victoire. Il réussit ainsi à reprendre le contrôle de lui-même et à enfin boucler sa ceinture. Ceci étant fait, il était toujours d'une couleur étrangement verdâtre.

- La prochaine fois que je veux prendre l'avion pour faire comme les humains, assomme moi, marmonna Aziraphale alors qu'ils traversaient une nouvelle turbulence.

- Bien sûr, répondit Crowley qui ne comprenait toujours pas comment un ange pouvait avoir le vertige.

Sauf qu'il n'en ferait jamais rien. Le roux avait beau trouver cette idée de vouloir voyager à l'humaine complètement stupide, tout cela avait un avantage : la main de l'ange c'était agrippée à la sienne, comme si serrer ses doigts était tout ce qui le maintenait en vie. Et rien que pour ça, Crowley se débrouillerait pour qu'ils reprennent l'avion.

Il était en effet hors de question que cette étreinte désespérée ne soit l'histoire que d'une fois.


Petit mot de fin : oui j'ai pris l'avion hier x)