Note: Merci pour vos review! Ca m'a fait super plaisir! J'ai posté deux-trois trucs cette semaines qui ont aussi eu un super acceuil... Merci merci merci! Par contre, j'ai rien écris depuis 10 jours (bah oui, c'était en bêtalecture... merci à mes chères bêtalectrices qui me supportent si patiamment!) et je ne sais pas encore trop si je vais pouvoir m'y remettre tout de suite: mon stage a commencé et j'ai besoin de dormir 2 heures dès que je rentre avant de pouvoir faire quoi que ce soit d'autre... Et je dois absolument bosser pour mon mémoire! Ma prochaine date butoire est vendredi, mais comme ça sera pas pret, disons que je dois me concentrer dessus jusqu'à debut juillet. Donc en attendant, je met en veilleuse TOUTES mes fics (oui oui: souvenir, chasse, coupable ET pacte!). Ne m'en voulez pas trop parce que si ça ne tenait qu'à moi, je ne ferais que écrire! Mais bon, si a un moment j'arrive plus à me concentrer sur mon boulot, j'avancerai en priorité cette fic parce que... je ne sais pas du tout ce qui va se passer maintenant! Enfin bon, tout ca pour vous dire de bien profiter de ce nouveau chapitre, parce que je ne sais pas dans combien de temps vous pourrez relire un de mes chapitres...

Bonne lecture:

Chapitre Cinq (POV Rodney McKay)

Le noir total, le rien, le néant… Jusqu'à il y a quinze jours. Quand je suis revenu à moi, je crois que j'ai entendu sa voix… était-il là ? Je ne l'ai pas vu quand j'ai ouvert les yeux, c'est Carson qui me parlait. J'avais dû rêver, ou plutôt, c'était un cauchemar ! La première pensée structurée que mon esprit a formé est identique à celle qu'il avait énoncée avant de sombrer : c'est Sheppard qui a soutenu cette expérience dont j'avais été la victime ! Depuis, je ressasse mes derniers jours de conscience… Cette mission qui m'a presque coûté la vie… On m'a dit que Smoth n'a pas survécu, ça aurait aussi pu être mon cas… Enfin non, parce que d'après Beckett, c'est grâce au gène des anciens que je suis toujours là…

Smoth est mort… Il était un peu naïf, mais tout le monde ne peut pas être un génie… En l'occurrence, le génie, c'est moi… J'aurais du pouvoir empêcher ça, le sentir venir au moins ! Je n'ai pas trouvé le moyen de les arrêter… Pourtant, trouver les solutions, c'est mon boulot, ma spécialité… Merde ! Cet homme bossait pour moi et il est mort ! Et moi, moi, j'ai survécu…

J'ai survécu… Heureusement d'ailleurs : Atlantis ne peux pas continuer sans moi, non ? Je suis indispensable à la cité. Ils ont besoin de moi. Et, si c'était nécessaire, j'en ai la preuve : depuis que je suis coincé à l'infirmerie, les recherches sont en retard, les objets anciens non identifiés s'accumulent, les documents anciens non exploités s'entassent… Ils pataugent ! Je ne suis pas le chef scientifique de cette colonie pour rien…

Mais Smoth est mort… et je suis en vie.

Enfin, en vie… Façon de parler… Mon corps n'est que brûlure, la torture quasiment permanente. Je commence presque à m'y habituer… enfin, ça pourrait aller si ça n'était pas fluctuant… Il y a des moments, je me damnerais pour quitter mon corps…

D'après Carson, c'est dû à une altération de mes nerfs… En gros, ils me disent que j'ai mal alors que je n'ai rien. Douleur neuropathique… Je n'aime pas du tout ce mot. Mais alors pas du tout. Et quand je lui ai répondu que la douleur ne provoquait pas de convulsion…(1) Il m'a expliqué que le cerveau de Smoth a été atteint et, sur le même principe, a envoyé des ordres moteurs involontaires… J'ai eu des tremblements, ce n'était pas les prémisses des convulsions ? Mon cerveau est-il touché ? Mon cerveau… Mon génie… D'après lui, le gène ATA s'est activé avant qu'il n'y ait de dégâts irréversibles. Pourquoi le gène a-t-il mis autant de temps à s'activer ? Il faut se concentrer pour l'activer, non ? Oh ! Mais je me suis concentré, je ne pensais qu'à ça, d'ailleurs : lutter contre les convulsions… Beckett a raison.

C'est amusant comme cet écossais me couve, encore que… Peut-être pas tant que ça, en fait, c'est la preuve qu'il a cru que j'allais y rester… Beaucoup moins drôle, vu sous cet angle finalement. Ma nounou a accepté d'interdire toute visite, je sais que beaucoup s'inquiètent pour moi, mais ce n'est pas mon problème. Quand je lui ai dit que je ne voulais voir personne, surtout pas le Major, il a fait ce que je lui demandais. Quand je veux être seul, il me laisse ; quand je veux parler, il vient me tenir compagnie. Je ne pourrais jamais assez le remercier d'être là, d'être mon ami… Sans lui, si je le pouvais, je quitterais certainement Atlantis… Je n'ai jamais autant eu envie de retrouver mon chez moi, ma solitude et mon chat… Les contacts humains ne sont vraiment pas faits pour moi…

Peut-être que si je les revoyais ça irait : Elisabeth, Radek, Teyla, Ford, Sh… NON ! Pas lui ! Non, ça n'irait pas… ça n'irait pas du tout !

La seconde avant j'aurais pu être guéri, la douleur avait presque disparu, je discutais avec Carson, je lui disais que je m'ennuyais et il voulait demander à Zelenka de me ramener un ordinateur portable pour travailler un peu, puis il est entré… et c'était comme si cette mission n'avait jamais eu lieu pour lui, comme si je n'étais pas sur un lit d'hôpital, juste comme si on venait de lui faire une bonne blague… Il était passé à autre chose… Allez, McKay, ce n'est rien ! Levez vous, on y retourne… C'est ce que j'ai entendu dans ses mots ! Comment pouvait-il…

Il faut que j'arrête, que je reste calme… Plus je m'énerve, plus ça fait mal… Si quand il revient, Beckett me trouve comme ça, il va m'engueuler, c'est sûr !

Carson est revenu avec Elisabeth. Ce n'est vraiment pas le moment… Il me rajoute une dose de morphine, ce n'est pas très efficace, mais bon, si ça le rassure… Voilà, c'est fait. Il jette un coup d'œil sur les machines… C'est désagréable d'avoir des capteurs partout qui informent les autres de ce que je vis… La médecine… Un beau mot qui ne veut rien dire. La médecine, une science ? La bonne blague !

Il ne me faut pas longtemps pour comprendre qu'il lui a raconté la visite de Sheppard, elle est préoccupée. Je la rassure, je vais mieux, mais en fait ce n'est pas pour moi qu'elle s'inquiète… C'est pour lui ! Du coin de l'œil, je vois que Beckett est mal à l'aise, la tournure de la discussion ne va sûrement pas être à mon goût… D'après elle, Sheppard n'est plus lui-même depuis le retour de la mission, mais elle dit que c'est pire depuis mon réveil. Et je l'entend dans sa voix : l'accusation. Je reste un moment sans réagir. Je suis ici, pas sûr du tout de reprendre mes activités normales avant un bon moment, bourré de morphine, rattaché à tout ce qui bipe et ronronne dans cette foutue infirmerie, Smoth est mort et tout ce qu'elle trouve à me dire c'est que le pauvre Major John Sheppard nous fait une petite déprime et que je suis responsable !

Elisabeth continue ses explications. Elle me dit qu'il a manqué de se faire tuer plusieurs fois… et alors, comme d'habitude, non ? Toujours à jouer au héros… sauf que lui, il a pas passé six semaines dans le coma, si ? Elisabeth a l'air embarrassé puis elle finit par lâcher le morceau : il y a quelques jours il a failli se faire bouffer par un Wraith et il a encore l'empreinte de main sur sa poitrine. Oh, mon Dieu… Merde, ça m'affecte plus que je ne le voudrais…

Je n'ai toujours pas prononcé un seul mot… il faut dire que je suis choqué là… Il a failli devenir un squelette en moins de temps qu'il n'en faut pour dire « ouf »… Comment se fait-il qu'il soit encore en vie ? Autour de moi, les machines s'affolent, et bien sûr, Carson aussi…

Avant de partir Elisabeth me pose une dernière question : est-ce que j'accepte que Ford et Teyla viennent me rendre visite ?

Oui, pourquoi pas, mais je ne veux plus entendre parler de Lui pour l'instant.

Ford tourne autour du pot… Trois jours ont passé depuis la visite d'Elisabeth et comme elle me l'avait dit, je reçois la visite d'un membre de mon équipe… Génial. Il me parle de la base, des objets ramenés de mission, des explorations sur Atlantis… mais il y a quelque chose d'autre… je le vois hésiter, et je n'ai pas du tout envie de l'aider, je sais de quoi, ou plutôt de qui il veut me parler… Soudain, il se tait, me regarde un moment puis se lance :

- Docteur, si vous lui en voulez, vous devriez nous en vouloir à tous. Moi aussi je leur ai fait confiance.

- Je lui avais dit que c'était dangereux, il s'est moqué de moi. Et si vous venez pour que je m'apitoie sur son sort c'est raté. Elisabeth m'a dit qu'il a croisé un Wraith de trop près mais cela ne change en rien ce qui s'est passé là-bas.

Ca y est, je m'énerve encore. C'est mauvais, très mauvais : ça aiguise les aiguilles qui se baladent dans mes veines. Bon sang, faites que ça cesse ! Je ne supporte plus ça ! Carson ! Venez me sortir de là ! Et justement, il arrive, je ne savais pas que les médecins lisaient dans les pensées. Voilà qu'il me remet une petite dose de morphine… Ca ne sert à rien, je vous dis, c'est tout dans la tête ! Bien, il demande à Ford de sortir, parfait ! Juste avant de passer la porte, le lieutenant se retourne :

C'est vrai, McKay, il nous a fait trimer pendant 15 jours, on enchaînait les missions, il se lançait dans les combats sans protéger ses arrières… Mais depuis qu'il est venu vous voir, je commence à regretter sa témérité : il n'a plus mis le pied au centre de commandement, personne ne l'a vu, il refuse de nous parler. Il reste prostré dans ses quartiers. Nous avons perdu notre chef militaire …

Sur ces mots, il sort. Ca ne ressemble pas à John de s'enfermer dans le silence… c'était bien son genre « le suicidaire des champs de batailles », mais là… Raah ! Voilà que je suis encore en train de penser à lui ! J'interroge Carson : il était au courrant ! Non seulement il est mon ami, mais aussi mon médecin, il ne voulait pas me parler d'un sujet qui nuit à ma santé… Mmm, excuses acceptées… Mais ça n'explique pas à quoi joue Sheppard !

La deuxième visite que j'attendais vient d'arriver, deux jours seulement après la première. Teyla est là depuis quelques minutes. Elle commence par s'excuser. De quoi s'excuse-t-elle ? C'est elle qui a convaincu John de venir me voir, il était devenu trop irritable et son attitude en mission l'inquiétait… Maintenant ça va mieux, dit-elle, il passe ses journées, enfermé dans sa chambre. Mmm, quelle entrée en matière ! Mais ça ne produit pas tout à fait l'effet escompté, tout ça je le sais déjà.

Et, encore une fois, je m'énerve… est-ce le feu de joie dansant dans mes organes qui fait que je ne supporte plus rien ? Regardez moi, Teyla Emagan, et dites moi encore que c'est un pauvre petit garçon ! Je n'en peux plus que tout le monde le plaigne comme ça ! Pourquoi n'aurais-je pas le droit de le blâmer ? A chaque fois que l'on me parle de lui, c'est comme si on soufflait sur les braises du feu qui constitue mon corps… C'est comme s'il m'avait lui-même inoculé ce virus, non ?

IL LE SAIT ! Il n'a pas besoin que vous en rajoutiez, Docteur McKay ! Pendant les six semaines où vous avez été dans le coma, nous ne l'avons pas vu : il était ici, à votre chevet, il n'avait de cesse de s'accuser de tous ce qui s'était passé. Toute son attention était tournée vers vous, vers votre rétablissement. Nous ne pouvions même pas lui adresser la parole, vous étiez le seul à qui il parlait !

Wow ! Teyla qui crie, c'est la première fois que je l'entends perdre son sang froid comme ça. Je suis tellement surpris que je suis incapable de dire un mot. J'en ai même oublié la douleur pendant quelques instants… Quand à ce qu'elle a dit, mon esprit est trop figé pour en comprendre le sens. Teyla s'est calmée, elle s'excuse de s'être emportée. Puis elle sort en me disant qu'elle n'aurait pas dû me dire ça… Ca quoi ? Me crier dessus ou me mettre au courrant ?

Et dire que c'est moi que l'on traite égoïste. Sheppard est le chef militaire de cette colonie, il n'a pas le loisir de pouvoir manquer ainsi à son poste pendant deux mois, c'est n'importe quoi ! Raah ! Je suis encore en train de m'énerver !

Mon cerveau, une fois le silence revenu, a recommencé à tourner et j'ai compris le sens des mots de Teyla… J'appelle Carson, il accourt, comme toujours. Vient-il s'occuper de son patient ou de son ami ? Il confirme les mots de l'athosienne… Il n'a pas réussi à faire sortir Sheppard de cette pièce pendant un mois et demi… Ok, ok, j'ai compris, je n'ai pas besoin des détails…

Respire, reste calme.

Je veux être seul, il ne discute pas : après un rapide coup d'œil aux machines, il quitte la pièce. Calme toi, Rodney, mets ton fulgurant intellect en marche et fait le point. Voilà. Donc, pendant les six semaines qu'a duré mon coma, il est resté ici. Mais quand je dis « resté », ça veut dire qu'il était dans cette pièce 24h/24. Pourquoi ? Carson a su très vite que mes jours n'étaient plus en danger, non ? Même lui, avec son esprit de militaire, pouvait comprendre que ça ne changeait rien qu'il reste… mais il est resté quand même. Et après ça, pendant deux semaines, il a enchaîné les missions en prenant des risques inconsidérés… Pourquoi ? Je n'arrive pas à saisir son raisonnement, c'est tellement frustrant de ne pas pouvoir résoudre un problème, ça m'arrive tellement rarement… enfin, ça m'arrivait rarement avant que j'arrive dans la Galaxie Pégase… Donc il a failli se faire manger par un Wraith… Pourquoi ? A quoi pense-t-il ? C'est un militaire compétent, tout le monde est d'accord sur ce point. Mettre sa vie et celle de ses subordonnés en danger, ça ne lui ressemble pas… Enfin si, il nous a mis en danger Smoth et moi, mais comme tout le monde s'accorde à dire que ce n'est pas sa faute, et tout, et tout… Je ne sais plus… Calme toi, Rodney ! Bon, continuons, d'après Carson, Elisabeth aurait été obligée de le relever de ses fonctions si… si… si il n'était pas venu me voir… Depuis qu'il est passé, il s'enferme, ne parle à personne… Quoi ? Il est vexé parce que je ne l'ai pas gentiment reçu ? Non, ça ne peut pas être ça… Alors ? Pourquoi ? A quoi pense-t-il ?

Les douleurs diminuent, Carson semble content… et moi donc ! Il dit que dans trois semaines je serais sur pieds. J'ai pris la blague de Beckett au sérieux et ai demandé à Zelenka de m'apporter quelques artefacts anciens. Elisabeth a accepté que j'avance les recherches que je n'ai pas pu faire. Donc je travaille ici : ça m'occupe. Je reçois même régulièrement de la visite !

Oui, je vais mieux que ce soit physiquement ou moralement… Mais le seul problème c'est que l'unique personne que je ne veux toujours pas voir passe tous les jours… et plutôt deux fois qu'une ! Je l'entends tous les jours, il annonce son arrivée à la cantonade réclamant après moi… et immanquablement il se fait jeter dehors par Carson ou un autre… Que cherche-t-il ? Il parait qu'il a repris les missions et qu'il ne fait plus de câlins aux Wraiths… C'est une bonne chose… mais… mais je sens, non, je sais qu'il y a un mais…

Et puis il y a eu ce midi. Il s'est passé quelque chose d'étrange. Il est venu à l'infirmerie, mais elle était vide. Je sais que c'était lui, j'ai entendu sa voix prononcer la phrase rituelle précédant sa venue. Mais c'est le silence qui lui a répondu. J'ai cru qu'il allait en profiter pour entrer dans ma chambre… J'ai entendu ses pas avancer vers le sas, puis il s'est arrêté et il n'a pas ouvert. Le silence s'est prolongé pendant 5, 10, 15 minutes, une éternité, puis il est parti.

TBC

Note : Ouf ! C'est fait… Vive le POV Sheppard ! J'y retourne enfin au prochain chapitre… mais j'ai un mauvais pressentiment : je vais sûrement avoir besoin de recommencer cet exercice si je veux sortir de mon labyrinthe… Quand on dit que les auteurs ne sont pas maîtres de leur histoire… moi, je me laisse entraîner, c'est sûr !

(1) dédicace à Rieval!