Disclaimer : Harry Potter n'est pas à moir (hélas !)

Chapitre 5
Confession

"Il faudrait vraiment savoir ce qui s'est passé," dit Harry pour la dixième fois au moins alors qu'il jetait au loin l'exemplaire inutile de La Gazette des Sorciers.

Ron secoua la tête et soupira de frustration, tandis que Ginny restait pensive, les yeux dans le vague. C'est elle qui avait réussi à ramener le journal de chez sa copine, sous son tee-shirt pour que personne ne le voit─ mais cela s'était avéré être une perte de temps. Ils avaient juste trouvé un entrefilet disant qu'il y avait eu une courte bataille près d'un village appelé Little Hangleton ; mais ils n'étaient même pas sûrs qu'il y ait une quelconque relation avec ce qui préoccupait l'Ordre en ce moment.

Ginny ramassa La Gazette des Sorciers qui avait glissé sous un lit, y dirigea l'extrémité de sa baguette et y mit le feu, si bien qu'à la fin il ne resta plus que des cendres du journal. Ron nettoya le sol d'un revers du poignet avec un air morose.

Hermione resta silencieuse. Devait-elle leur parler de Rogue ? Elle pouvait déjà anticiper leurs réactions: T'as attendu tout ce temps pour nous le dire? Comment tu sais tout ça ? Rogue est blessé ? Il vaut mieux que ce soit lui que quelqu'un d'autre…

Mais alors qu'elle hésitait elle se souvint de la voix de Remus ; ça, et le ton qu'il avait eu après avoir réalisé que Rogue était une personne qui valait le coup de connaître. Non. Elle ne révèlerait rien. En temps normal Remus n'aurait jamais divulgué un tel secret. Il avait juste été nerveux, c'était tout.

Nerveux…

C'était un mot qui décrivait bien ses sentiments à elle aussi. Les derniers jours avaient été… étranges. Beaucoup de membres de l'Ordre étaient passés en coup de vent, ne restant que pour un repas ou quelques minutes, tous avec des airs plus inquiets les uns que les autres et murmurant à voix basse entre eux à chaque fois qu'ils pensaient ne pas être entendus ; et s'arrêtant dès qu'ils apercevaient Ron, Harry, Ginny ou elle en train de les regarder.

Remus était aussi absent de temps en temps, mais il ne leur disait jamais où il allait.

Hermione soupira. Leurs relations étaient devenus si distantes que ça en faisait mal. A chaque fois qu'ils se voyaient s'était la même chose, comme une routine bien installée : un timide bonjour, quelques mots échangés sans importance, et la plupart du temps un silence profond et embarrassant qui les conduisait à regarder dans des directions opposées.

Ses sentiments étaient là. Elle commençait tout juste à comprendre à quel point ces émotions étaient complexes. Elles étaient toutes différentes, toutes vastes comme des milliers d'univers, toutes enchevêtrées dans un méli-mélo qu'elles n'aurait pas pu comprendre même après des années d'analyse. C'était tellement bizarre, de vouloir être près de Remus et en même temps de souhaiter ne jamais le revoir.

Il ne pouvait pas s'empêcher de penser à elle. C'était un cauchemar. Il aurait déjà été assez difficile comme ça de la voir occasionnellement mais avoir à vivre sous le même toit était vraiment trop. Même si il allait de temps en temps à Ste Mangouste─ Rogue ne s'était pas réveillé depuis qu'il lui avait parlé─ il devait quand même voir Hermione tout le temps : ils mangeaient ensembles, ils se croisaient dans le couloir, ils s'asseyaient ensemble dans la salle à manger. Pourquoi était-ce si difficile ?

Incapable de rester plus longtemps assis à son bureau, Remus décida de s'étirer les jambes. Ron, Harry, Ginny et Hermione étaient sûrement dans leur chambres à jouer aux cartes, à lire ou à s'entraîner à faire quelques tours de magie. Ses jambes le menèrent aux premier étage─ et, même si ça le surprit, il ne rencontra pas le silence auquel il s'attendait.

"Qu'est-ce-qui se passe ici?" Remus ouvrit la porte violemment. Dans la chambre des garçons, Ron et Ginny faisait face à Ginny, qui semblait vraiment en colère ; le bureau de Ron avait été réduit en fumée et Harry saignait du nez. Hermione n'était pas en vue.

"Qu'est-ce qui se passe?" Ginny répéta, furieuse. "Je vais te dire ce qui se passe !"

Ron jeta un bref coup d'œil à Remus puis tourna le regard vers Ginny. Il semblait qu'il était en train de l'avertir de quelque chose, mais elle l'ignora.

"Ron─" Ginny pointa son frère du doigt, "Veut devenir un Auror, donc il a fait comme si l'ennemi c'était moi."

Remus se tenait dans l'embrasure de la porte, perplexe.

"C'est bon, personne n'a été blessé─" commença Ron.

"NON?" Ginny hurla, les deux mains sur les hanches. "HEUREUSEMENT QUE JE ME SUIS BAISSEE, RON!" Cria-t-elle, "OU J'AURAIS FINI COMME TON BUREAU!"

Ron prit un air meurtri. "Harry est aussi responsable que moi de ce qui s'est passé, alors pourquoi tu l'accuses pas lui pour changer ?"

Une expression étrange se forma sur le visage de Ginny, et elle referma la bouche alors qu'elle semblait se préparer à parler de nouveau.

"Bon, ça suffit," dit Remus avec fermeté. "Ginny, je vais leur parler."

Ginny lança un regard noir à Ron avant de s'en aller. Remus répara le bureau de Ron avec un mouvement du poignet et leva un sourcil. "Vous avez quelque chose à dire?"

"On a juste essayé des sortilèges qu'on avait lu, c'est tout," murmura Harry sans vraiment regarder Remus dans les yeux. "C'était simplement entre nous deux, on contrôlait la situation. Mais ensuite Ginny est arrivé, et on a failli l'atteindre─"

"On veut être Aurors," Ron ajouta. "Il faut bien qu'on s'entraîne!"

"Vous avez besoin d'instructions venant de quelqu'un qui s'y connaît assez pour s'assurer que vous ne faites pas n'importe quoi quand vous essayez de jeter des sorts," dit Remus sévèrement. "C'est exactement pour cela que je suis là quand on s'entraîne pendant des après-midi entiers─"

"En vérité on ne s'est pas entraîné depuis cinq jours," Harry rétorqua. "Notre entretien d'embauche au Ministère n'est pas dans si longtemps que ça─"

Remus poussa un soupir. "Ca n'est pas de ma faute si je ne suis pas là en ce moment. Et ça n'est pas une raison pour être aussi peu attentifs au danger."

"Aller, Remus, on croirait entendre Hermione─"

"Vraiment?" Répliqua Remus à voix basse.

"Ecoute, on est désolé," dit Ron. "On peut au moins continuer à… eh bien, disons juste se pétrifier ?"

"Oui, ça si vous voulez, mais rien d'autre," dit Remus. Il tourna les talons. Il n'aimait pas avoir à être celui qui faisait preuve d'autorité ; mais il semblait que Ron et Harry devenaient vraiment inconscients. Il détestait avoir à l'admettre, mais ils étaient en train de devenir comme Sirius, qui avait agi stupidement juste par frustration.

Il était déjà au milieu des escaliers quand il entendit un cri. Faisant demi-tour avec irritation, il retourna vers la chambre des garçons.

"C'est Hermione─" dit rapidement Harry. "J'allais pétrifier Ron quand elle est entrée et─ "

Remus se précipita vers elle. Elle était au sol, immobile; du sang gouttait d'une large coupure qu'elle avait au bras, à l'endroit où elle avait dû heurter un coin de l'armoire d'Harry. Le cœur de Remus s'arrêta un instant. Etait-elle─

"C'est pas vrai─" murmura Remus. Il agrippa sa baguette et lui fit un contre-sortilège, résistant à l'envie de jeter un sort à Ron et Harry. Ils l'avaient blessée. Bléssée.

Hermione se releva rapidement quand le sortilège prit fin. "Je vais bien," murmura-t-elle. Elle se sentait tellement stupide, après avoir été là allongée devant eux. "Je─ Je vais nettoyer ça," elle désigna son bras du menton et sortit rapidement de la pièce, sentant Remus qui la suivait des yeux.

Remus ne fit pas un geste pendant dix bonnes secondes, immobile alors qu'il regardait l'endroit où Hermione n'était plus. "Il faudra que j'avertisse Molly," dit-il finalement à Ron et Harry d'un voix faible.

"Ils ont fait quoi?" S'indigna la mère de Ron.

"Je voulais que tu le saches… mais ce n'est pas si grave," murmura Remus, pensant maintenant que la réaction de Molly était disproportionnée. C'était une chose de lui dire ce qui s'était passé─ mais il ne voulait pas que Ron et Harry soient obligés d'être punis dans leur chambre pour le restant du mois.

"Pas si grave?" Répéta Molly d'une voix hystérique "Ils auraient pu se tuer!"

"Ils s'amusaient…" Remus ne souhaitait pas non plus être trop dur avec eux. Soit ils essayaient de comprendre Harry et Ron, et les choses iraient mieux… soit ils réprimait tout et Dieu seul savait ce qu'ils finiraient par faire. "Laisse-les un peu tranquilles… ils sont jeunes," dit Remus en essayant de chasser l'image de Sirius de son esprit.

"Ils sont jeunes?" Molly fronça les sourcils. "Qui leur apprend des tours et qui s'amuse avec eux? C'est toi! Tu n'est pas beaucoup plus mature qu'eux."

Remus se raidit. Hélas, non, il n'était pas aussi jeune et insouciant qu'eux. Il aurait préféré d'ailleurs, parce qu'au moins eux n'avaient pas connu autant d'horreur que lui. Il revoyait les corps des Mangemorts qu'il avait tué. Lui, Remus Lupin, avait assassiné ces hommes, ces femmes, juste parce qu'il avait été un membre de l'Ordre croisant leur chemin, juste parce qu'il était un soldat insignifiant dans cette guerre qui menaçait d'englober le monde entier. C'était lui qui avait murmuré le sortilège ; pas un Mangemort hideux et monstrueux, pas un terrible Seigneur des Ténèbres se faisant appeler Voldemrot.

Juste lui.

Ils se battaient pour la liberté, la justice, la bonté. Et pourtant ils ne valaient pas mieux que l'autre côté, pas vrai ?

"Je suis désolée─" dit rapidement Molly quand elle aperçu son visage. "Je ne voulais pas─"

"Je vais bien," répondit doucement Remus. "Vraiment," se força-t-il à ajouter quand il la vit hésiter.

C'était un mensonge; rien n'allait bien.

"On a pensé qu'il fallait vous donner quelque chose à faire de vos deux mains," annonça Molly plus tard dans l'après-midi. Hermione aperçut Ron et Harry qui échangeaient un regard entendu.

"A partir de maintenant chacun aura sa chambre," ajouta joyeusement Mme Weasley. "Il y a deux pièces de libres; l'un d'entre vous peut prendre l'ancienne chambre des jumeaux, au premier étage, et l'autre la pièce au deuxième étage à côté de la chambre de Remus─ celui qui s'y installera partagera sa salle de bain, il a dit que ça ne le dérangeait pas."

"Cette pièce là est plutôt lugubre," fit remarquer Ginny.

"Justement, votre occupation première pendant les deux prochains jours sera de la rendre habitable," Molly répondit.

"Vous voulez quelle chambre?" Demanda Harry dès qu'elle eu fini.

"Sais pas," Ron haussa les épaules. "J'ais pas forcément envie de bouger. Je parie qu'ils font ça juste pour nous séparer."

"Je serais heureuse de prendre ce qui reste," déclara Ginny.

"Mois aussi," dit Hermione avec le sentiment de sceller sa tombe. Partager l'étage de Remus serait, elle en avait peur, au-dessus de ses forces─mais jamais elle ne dirait cela à voix haute.

"Très bien," décida Harry. "Alors j'irai en haut si ça ne dérange personne."

"Dans ce cas, Hermione, je préfères m'installer dans l'ancienne chambre de Fred et George," dit Ginny. "J'en ais marre de la routine."

Hermione se sentit immensément soulagée. "Ca me va." Au moins elle n'aurais pas à se réveiller tous les matins en redoutant d'ouvrir la porte au cas ou il serait là…

Le sentiment de culpabilité qui ne l'avait jamais vraiment quitté ces derniers jours réapparu à la vitesse de l'éclair. Elle devait trouver un moyen d'oublier tout ça…Remus était vraiment hors de sa portée. Il était simplement un ancien ami du père d'Harry… du père d'Harry, se répéta-t-elle. Il était là en tant que membre de l'Ordre, il se battait contre Voldemort. Il n'avait pas de temps pour autre chose ; il n'avait même probablement jamais pensé à autre chose de toute façon. Comment avait-elle pu être assez stupide pour penser qu'il voudrait être avec elle?

Et pourtant… pourquoi toujours cet embarras quand ils étaient en présence l'un de l'autre? Etait-elle la seule à se sentir si mal à l'aise ?Peut-être qu'elle se faisait des idées, que Remus agissait comme d'habitude, et qu'elle avait été si désireuse de voir quelque chose d'autre qu'elle avait inventé des choses qui n'existait pas.

Mais il s'était préoccupé d'elle quand Harry et Ron l'avait stupéfié… il l'avait regardé comme jamais personne ne l'avait fait auparavant, comme si il ne souhaitait que tendre les bras vers elle… comme si il haïssait Ron et Harry, soudainement, juste parce qu'ils l'avaient pétrifié…

"Est-ce que ça va, Hermione?" Demanda Harry d'un air inquiet.

"Oui, pourquoi?" Répondit-elle rapidement.

"Je ne sais pas… tu avais l'air… perdue dans tes pensées."

Hermione dévisagea Harry. I Perdue dans tes pensées. /I Qu'est-ce que ses amis penseraient d'elle si ils savaient?

Ginny comprendrait sûrement…

Non. Même elle, elle ne pourrait pas. Elle appellerait ça une trahison, qu'elle lui avait fait confiance et qu'elle lui avait toujours tout dit. Et puis Ron et Harry… ce serait la même chose.

Franchement, elle voulait se taper la tête contre les murs tellement elle était frustrée.

Déménager se révéla être une tâche très occupante. L'ancienne chambre des jumeaux avait servi de débarras depuis l'année précédente, quand Fred et George avait décidés de toujours rester à leur boutique de farces et attrapes. La pièce était remplie d'objets en tous genres allant de vieux meubles à des piles de vêtements que plus personne ne portaient, en passant par des boites remplies de gobelets en argent, d'assiettes, de portraits que personne ne regardait etc. Hermione, avec une pointe de tristesse, devint consciente que tout appartenait maintenant à Harry.

"Tu veux les garder, Harry?" Demanda Remus. Il était arrivé environ une heure auparavant pour les aider, et pointait actuellement sa baguette en direction des caisses d'assiettes en argent.

Harry hésita. "Eh bien… elles étaient à Sirius…"

"Sirius n'a jamais considéré que tout ça ici lui appartenait," répondit Remus sinistrement. Il n'aimait pas penser à ce que Sirius aurait ou n'aurait pas voulu, mais parfois il n'avait pas vraiment le choix. "On pourrait les stocker au grenier."

"Oui," Harry semblait soulagé de savoir que c'était Remus qui en avait pris la décision. "On peut faire ça."

"Et celles-là?" Ginny fit un geste pour désigner une pile de caisses. "Qu'est-ce qu'il y a dedans?"

Ron en ouvrit une avant de refermer le couvercle précipitement. "C'est rien─" dit-il, mais tous purent remarquer la satisfaction visible sur son visage.

"Aller, tu veux pas nous dire ce que c'est?" Dit Harry d'un air amusé. Il se pencha au-dessus d'une autre boite et partagea vite l'enthousiasme de Ron ; il avait la même tête que si on lui avait annoncé que c'était Noël en avance. "Les premières inventions de Fred et George ! Elles sont toutes rangées comme si elles attendaient qu'on s'amuse !"

Ron avait saisi une paire de ciseaux énorme. "Je me demande à quoi ça peut servir─" Il l'agita en tous sens. "Qu'est-ce-que─ aïe!─ lâche-moi!" La paire de ciseau était en train de grimper le long de son bras. Quand elle atteignit une oreille de Ron elle se transforma et devint la parfaite imitation du visage de Geroge─ ou Fred─ avant d'entamer d'une voix tonitruante :

C'est une propriété privée,

Arrêtez tout de suite de fouiner,

Ron était debout, pétrifié. Toutes ses tentatives pour enlever le visage agrippé à son épaule échouaient lamentablement, et à chaque fois l'horrible figure hurlait de plus belle :

Ne vous entêter pas et partez,

Laissez ces boîtes sans y toucher,

Oubliez les trésors que vous cherchez,

Cesser de farfouiller,

Vous risquez gros si vous continuez,

Alors à la place allez jouez !

Quand la chanson prit fin, Ron était aussi blanc que le mur derrière lui; Harry, Ginny, Remus et Hermione riaient tellement qu'ils se tenaient les côtes. Le visage redevint une paire de ciseaux et tomba au sol, sans vie.

"C'était juste pour nous décourager," Ron ne semblait pas pour autant abattu. "Je parie qu'il ont mis ça sur le dessus comme avertissement, mais il ne doit rien avoir de bien terrible─" il plongea la main dans la caisse. Ensuite il sortit des pastilles pour vomir qu'Hermione reconnu immédiatement─ violettes et oranges─, une paire de fausses baguettes, puis vinrent des grenouilles en chocolat qui n'en étaient pas et se mirent elles aussi à chanter─ Ron déclara avec empressement qu'il avait soif et sortit précipitamment de la pièce─, et des dizaines d'autres articles que la mère de Ron, Remus était certain, n'aurait pas aimé voir.

Ginny changea de chambre dans l'après-midi, si bien qu'à la fin Hermione se retrouva dans une piècebien plus grande que ce dont elle avait besoin. La chambre près de celle de Remus prit plus de temps à vider car elle était, comme Ginny l'avait prévu, beaucoup moins engageante que les autres.

"Il ne manque plus qu'un lit!" S'exclama Ron quand ils eurent fini de tout nettoyer.

Harry jeta un regard autour de lui. "Ouais. "

Les deux filles descendirent l'escalier, laissant Ron et Harry à s'occuper des meubles. Hermione trouva rapidement que sa chambre donnait une impression de vide, donc elle prit une plume et des parchemins et se dirigea vers la salle de jeu au bout du couloir. Comme elle s'y attendait, la pièce était beaucoup plus éclairée que sa chambre puisque le soleil était de ce côté-ci de la maison.

Remus était sorti de sa chambre pour arriver devant la salle de jeux au premier étage. Il allait faire demi-tour quand il entendit le grattement d'une plume sur un parchemin, facile à entendre parce que le reste du couloir était plongé dans un profond silence. Décidant de trouver de qui il s'agissait, il frappa et entra. La porte s'ouvrit avec juste un léger grincement au niveau des gonds.

Il y avait un vieux canapé usé et une table avec des chaises dans un coin. La vieille tapisserie des Black était là, ayant résisté à toutes leurs tentatives pour l'arracher.

Hermione leva la tête quand elle le vit entrer, puis baissa à nouveau les yeux rapidement sur sa feuille en rougissant légèrement.

Remus sourit, bien que non sans ressentir un certaine malaise au creux de l'estomac. Que diable allait-il donc pouvoir trouver à lui dire maintenant ? Que Ron ou Harry voulait lui parler ? Que Molly l'avait appelée ? Certainement pas.

"Alors comme ça Harry déménage?" Remus commença en s'approchant. La tapisserie des Black luisait en arrière-plan, toujours aussi sinistre, comme si elle le menaçait de mort s'il osait faire un pas de plus en avant. C'était un autre rappel qu'il devait se tenir à distance du fond de la pièce─ et loin d'elle.

"Oh─ euh… oui." Elle posa sa plume et vit qu'il regardait son parchemin. Elle venait de finir sa conclusion.

"Qu'est-ce que tu écris?" Il tenta d'engager une conversation normale.

Elle le regarda fixement. Il semblait réellement intéressé. "J'écris un essai. Sur─ " Elle fit un pause avant de dire très vite, "Sur comment les droits des Goblins ont changés au cours dur siècle dernier." Elle hésita. "J'ai juste pensé que ça pourrait être utile pour travailler dans la Régulation et le Contrôle des Créatures Dangereuses, au Ministère. Si jamais ils veulent savoir ce que je suis capable d'écrire…" Elle accompagna ses derniers mots d'un haussement d'épaules comme si il allait rire.

Remus hocha simplement la tête. Une pensée traversa l'esprit d'Hermione. Il semblait tellement intéressé, alors pourquoi pas ? C'était une idée folle, mais les mots sortirent avant qu'elle ne puisse se retenir. "Est-ce que ça vous dérangerait de─ enfin je veux dire, d'y jeter un coup d'œil ?" Elle se sentit rougir de nouveau.

"Bien sûr," répliqua-t-il d'un ton plus froid qu'il ne l'aurait souhaité. "J'essayerais de te le rendre assez vite."

Alors qu'il prenait le parchemin et le roulait, il essaya de se convaincre qu'enseigner lui manquait. Mais il savait parfaitement, quand il sortit, que c'était juste une tentative plutôt pathétique pour se trouver des excuses.

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Moony's wife : Bon alors j'essaierais de me dépêcher de traduire, je comprend très bien que pas mal de personnes préfèrent avoir tous les détails plutôt que d'en rater certains en anglais. Merci pour les comments !
Inwie Lupin : non non je lâcherais pas ça c sur !
Harana : oui j'espère aussi ! Merci de me souhaiter du courage (les traductions c'est épuisant lol). Quand à l'action… ça viendra, mais comme cette histoire sera longue… patience !
Lupini-filiae : merci de continuer à laisser des commentaires ça fait plaisir : ). Et je sais ce que c'est l'internat je connais pas mal d'internes même si j'en suis pas une… m'enfin le boulot ça me manque pas.