Oui oui je sais ça fait une éternité que je n'ai pas ajouté de chapitres… j'ai eu énormément de boulot ces derniers temps (la prépa ça laisse pas trop de répit) mais bon j'espère que vous allez aimer quand même : ). Bien sûr, les commentaires sont toujours bienvenus ! (et j'ajoute, une fois de plus, qu'Harry Potter est la propriété intégrale de la grande JKR et que, hélas, je n'en possède rien lol)

Dans ce chapitre : c'est ce que vous attendez tous, j'imagine !

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Chapitre 7
Hypnotisant

Remus.

Hermione ferma la porte sans même s'en apercevoir. Elle n'avait pas prévu cela ; il ne lui était même pas venu à l'idée qu'elle puisse rencontrer quelqu'un à une heure pareille. Etait-ce parce que Remus n'arrivait pas à dormir non plus ?

Il sourit légèrement, d'une manière hésitante. Un silence inconfortable s'installa. Remus s'imaginait déjà sortant de la pièce− parce qu'il avait bien envie de s'en aller−, mais d'un autre côté, c'était lui qui était assis. Pourquoi est-ce qu'Hermione était rentrée, elle, alors que Ron ou Harry auraient très bien pu être là ? Elle était si jeune… si innocente. Si belle, aussi, mais il savait que de telles considérations n'avait aucune place dans son cœur.

Leurs yeux se rencontrèrent un bref instant, et le temps s'arrêta quand Hermione croisa le regard troublé de Remus. La magie du moment fut vite rompue quand elle fit un pas en avant, sachant qu'elle devait justifier sa présence ici au milieu de la nuit. Maintenant elle n'avait plus le choix, elle devait dire qu'elle était là pour emprunter un livre. Pourtant, se dit-elle, pourquoi devrait-elle s'expliquer ? Elle n'avait aucune envie de parler et après tout elle n'était pas face à ses parents, et qui plus est personne ne lui avait interdit de se balader dans Square Grimmauld toute la nuit si elle le souhaitait.

"Tu as du mal à dormir?" demanda Remus, posant son livre à plat sur la petite table près du canapé. Il essaya de paraître calme, mais sa voix semblait étouffée.

Hermione prit note du ton inhabituel. C'était comme s'il avait quelque chose dans la gorge qui faisait que les mots frottaient, ou comme si on lui avait serré la poitrine. En même temps, sa voix avait un air qui sonnait faux. Elle ne savait pas trop pourquoi elle avait cette impression; mais il lui semblait que Remus parlait plus pour détendre l'atmosphère lourde d'une tension presque palpable que par réelle envie de discuter. Etait-il fatigué ? Inquiet ? Avait-il eu une journée difficile et voulait être tranquille?

Ou peut-être− elle avala sa salive− peut-être y avait-il quelque chose d'autre. Elle préférait ne pas trop y penser. Pour l'instant il fallait qu'elle dise quelque chose… qu'elle réponde à sa question. Qu'est-ce que c'était déjà ? Ah oui, il voulait savoir si elle avait du mal à dormir.

"Oui, du mal à dormir," répondit-elle avec nervosité. Puis les mots lui sortirent de la bouche avant qu'elle ne puisse s'en empêcher, et elle dit tout bas, "Apparemment je ne suis pas la seule, Professeur."

Il la regarda avec le visage dans l'ombre, soulagé qu'il y ait aussi peu de lumière pour cacher la sueur de son front. Il savait qu'il ferait mieux d'être distant− qu'il devait être distant, en fait− mais il n'y arrivait pas. "Hermione…" Il parla si bas que c'était à peine audible. "Je ne suis plus ton professeur… tu sais que tu peux m'appeler Remus." Dire autant de mots lui coûta un effort immense. Au moins il avait réussi à dire une phrase entière; combien de fois lui avait-il dit qu'elle pouvait l'appeler Remus? Harry, Ron et Ginny le faisaient, et le tutoyaient.

Elle ouvrit la bouche pour parler, la refermant presque immédiatement. Elle ne savait pas comment répondre, elle ne savait pas quoi répondre. Jamais elle ne pourrait l'appeler Remus, parce qu'utiliser son prénom la briserait. Ce serait atteindre un état d'intimité que jamais elle ne supporterait car ce ne serait rien de plus qu'une illusion.

Sa voix, quand elle parla, était au moins aussi enrouée que celle de Remus. "Je suis désolée, Professeur," chuchota-t-elle. "Les habitudes sont tenaces."

C'était sa façon de sous-entendre qu'elle était consciente du degré de complexité de leur relation. Il comprenait.

Le fantôme d'un sourire se dessina sur son visage alors qu'il ne manquait pas de voir l'ironie de la situation. Tous deux étaient ici au beau milieu de la nuit, seuls, à la lueur des bougies. Tous deux ne souhaitaient rien de plus que se jeter dans les bras l'un de l'autre. Il était humain d'imaginer que des choses pouvaient se passer.

Tous deux savaient que c'était un rêve irréalisable.

Il fixa des yeux la poignée de la porte à droite d'Hermione, tentant de garder une expression neutre. Il devait se retenir pour ne pas la regarder intensément. "Tu sais, ton essai, il était… vraiment très bon."

Hermione s'immobilisa. Pourquoi diable se mettait-il à reparler de son essai maintenant ? "Oh." Les mots lui manquaient. "Merci. Je ne voulais pas vous faire perdre votre temps avec─"

"Je n'ai pas perdu mon temps du tout," l'interrompit-il. "Vraiment pas," répéta-t-il avec les lèvres à peines entrouvertes. Il détourna enfin le regard de la porte, pensa intérieurement que si seulement il pouvait se rapprocher d'elle…

Non. C'était une idée folle, complètement folle. Ce n'était pas lui qu'elle voulait, juste un fantasme. Elle était trop jeune, il était trop vieux. Il était l'adulte ici, celui qui était responsable. Celui qui était censé l'être, en tous cas.

"Je− je voulais simplement─" bredouilla Hermione, essayant de rompre le silence. "Euh─ emprunter un livre." Elle avança gauchement vers les nombreuses étagères contre le mur, sentant le regard de Remus dans son dos.

Quand elle se trouva face à l'alignement de livres elle réalisa qu'elle n'avait aucune idée de celui qu'elle voulait prendre. Même après trois ans, elle n'en connaissait qu'une partie. Il y en avait tellement… tellement. Des rangées et des rangées de livres poussiéreux se suivaient; elle tendit une main et un vieux livre vert lui glissa dans la paume. Elle ne l'avait pas choisi, elle aurait très bien pu prendre celui d'à-côté, ou celui d'au-dessus.

Ses yeux tombèrent sur le titre. Les remèdes anciens pour les maladies anciennes.

Ce n'était pas ce qu'elle aurait lu d'habitude, mais c'était une bonne excuse pour partir.

Remus la suivit des yeux quand elle alla jusqu'à l'étagère. Il se leva malgré lui, sachant déjà que c'était une mauvaise chose à faire mais incapable de s'arrêter. Une partie de lui-même savait exactement ce qu'il faisait, et pour la première fois en une semaine il marchait vers Hermione et pas loin d'elle parce que, au plus profond de lui-même, c'était ce dont il avait envie depuis ces quelques jours.

Elle tenait le livre maintenant ; tout ce qui lui restait à faire était de lui souhaiter bonne nuit et de s'en aller.

Elle se retourna et sursauta de surprise, s'agrippant au livre pour éviter que ses mains ne tremblent. Remus s'était levé mais n'était pas resté devant le canapé ; il s'était approché d'elle silencieusement. A présent il regardait le livre qu'elle tenait entre ses mains, ne le voyant pas vraiment mais n'osant pas regarder autre part. Il n'avait jamais vraiment remarqué à quel point ses mains étaient délicates. Si fragiles…

Il les vit trembler légèrement, serra les dents et recula d'un pas. Il savait qu'il était près, très près d'elle. Beaucoup trop près.

"Tiens," murmura-t-il, examinant les rangées de livres et en choisissant un qu'il connaissait, justifiant ainsi sa présence près des étagères. "Celui-ci sera bien mieux." Il le lui tendit. Le titre était Découverte et Histoire des Sorts.

Il savait qu'elle préférerait ça, elle avait toujours aimé l'histoire. Les anciennes maladies étaient assez inintéressantes, elles avaient disparues, et même s'il était certain qu'elle lirait n'importe quoi, il croyait se souvenir que les livres sur les sorts étaient de loin ses préférés.

Elle le prit de ses mains prudemment et leurs doigts se rencontrèrent un instant. Hermione rougit− elle aussi était soulagée qu'il fasse presque noir. Remus se mit à observer ses pieds de manière intense, se sentant rougir aussi. Elle replaça son livre sur l'étagère.

"Merci," dit-elle silencieusement, et elle releva la tête.

Croiser son regard n'avait pas été dans ses intentions; elle aurait préféré disparaître sous terre, ou trouver quelque chose qui lui fasse oublier qu'il était là à-côté d'elle.

Leurs yeux se rencontrèrent pour la seconde fois cette nuit-là et tout deux se sentirent attirés l'un vers l'autre, se noyant dans le regard de l'autre. Les yeux de Remus avaient une teinte bleu gris qu'Hermione trouvait terriblement séduisante ; ses propres yeux étaient clairs et purs. Remus se trouva perdu face à eux, si profondément perdu qu'il oublia tout le reste à ce moment là car il découvrait la vastitude des mondes cachés dans son regard, l'immensité de ce qu'elle offrait. Elle était si parfaite, si intelligente, si belle.

Il la regarda la bouche légèrement ouverte et se rapprocha jusqu'à n'être qu'à quelques centimètres de son corps. Puis il tendit une main vers son visage, doucement, lentement, et lui prit le menton dans la paume de sa main. Sa peau était douce et tiède.

"Hermione…" murmura-t-il dans un souffle. Il savait que contre ses sentiments, c'était un combat perdu d'avance. Son cœur battant dans ses oreilles, Remus plaça un baiser doux et léger sur son front.

Hermione ferma les yeux─

Et l'horloge sonna deux heures, les faisant tous les deux revenir sur terre de manière brutale.

Quand il réalisa ce qu'il était en train de faire Remus fit un pas en arrière en se mordant les lèvres. "Je suis désolé─" dit-il très vite, tendant une main entre eux comme pour s'éloigner d'elle encore plus. "Je ne voulais pas− je m'excuse, je…." Les mots étaient plus forts que ce qu'il avait voulu parce que la pièce était vide. Il se sentait horriblement mal. "Enfin, je veux dire… je n'ai jamais─" bafouilla-t-il.

Hermione aurait préféré mourir. Plutôt mourir que d'entendre cela. Rien que sa voix était assez pour la faire trembler follement des pieds à la tête ; rien que sa présence auprès d'elle la faisait vouloir courir vers lui. Mais le voir s'excuser− cela, elle ne pouvait pas le supporter. Elle aurait préféré lui dire qu'il ne lui avait fait aucun mal, qu'il pouvait même recommencer, se rapprocher d'elle, la prendre dans ses bras. Elle voulait faire en sorte qu'il se sente mieux, et lui faire oublier qu'il était un loup-garou et le persuader qu'il n'était pas repoussant.

"Je─" Remus commença de nouveau, mais elle le fit taire d'un mouvement de la main. Son visage avait perdu toute sérénité et elle vit malgré la pénombre qu'il était terriblement pale. Elle voulait le réconforter mais elle ne pouvait pas faire cela, pas maintenant.

Elle s'éloigna rapidement, passant devant lui pour atteindre la porte qu'elle ouvrit sans regarder en arrière. Elle la referma dès qu'elle fut dehors, le laissant seul, démuni et abasourdi dans la pénombre.

Remus fixa la porte des yeux pendant un long moment, fortement secoué. Elle était partie maintenant, parce qu'il avait− mon Dieu, qu'avait-il fait ? Il se sentait malade. Qu'avait-il voulu faire ?

Il jura tout bas. Il était dangereux de perdre le contrôle de soi-même. Cela ne mènerait à rien de bon. Il ne pouvait pas laisser cela se reproduire, il ne le permettrait pas. Il avait juste besoin de… de se convaincre d'oublier tout cela.

Hermione grimpa les marches de l'escalier quatre à quatre. Elle s'en fichait de faire trop de bruit, elle s'en fichait si quelqu'un se réveillait. Elle avait besoin d'être seule, et de pleurer. Elle s'enferma dans sa chambre, les larmes coulant de ses yeux et roulant sur ses joues.

Elle se sentait vraiment malheureuse maintenant parce que tout était de sa faute. Elle n'avait pas forcé Remus à se lever, mais elle n'aurait jamais dû entrer dans la bibliothèque. A présent jamais elle ne pourrait le regarder à nouveau en face, parce que c'était de sa faute à elle s'il se sentait coupable ; c'était à cause d'elle que Remus avait−

Elle passa une main sur son menton.

Hermione n'avait aucune idée de la durée pendant laquelle elle pleura, mais les sanglots ne s'arrêtaient pas. Il y eut bien dix minutes avant qu'elle n'entendit des pas.

Remus montait dans sa propre chambre, qui était située un étage plus haut que celle d'Hermione. Quand il atteignit le premier étage il aperçut de la lumière qui filtrait sous la porte de la chambre d'Hermione. Sa sensation de nausée s'intensifia. Le cœur battant, il se dirigea inconsciemment vers la porte. Il secoua la tête, se haïssant pour ce qu'il avait fait. Pourquoi avait-il détruis leur amitié ?

En fait, se dit-il, la gorge sèche, ce n'était pas vraiment de l'amitié. C'était un amour réciproque, un sentiment mutuel qu'aucun d'eux n'avait jamais réellement exprimé.

Les sanglots s'arrêtèrent de manière abrupte quand Hermione leva la tête pour écouter, retenant sa respiration, sachant parfaitement que Remus était de l'autre côté de la porte.

Il voulait dire quelque chose, essayer d'ouvrir pour voir si elle avait fermé à clé, s'excuser de nouveau, lui parler et peut-être arranger les choses entre eux avant que quelqu'un ne remarque quoi que se soit. En même temps, il avait déjà fait assez de dégâts comme cela.

Hermione attendit sans bruit. Au plus profond d'elle-même, elle voulait qu'il entre. Elle savait que c'était une idée folle, surtout maintenant, mais elle voulait le voir encore une fois… un instant… l'apercevoir pendant juste une autre seconde…

Remus hésita, puis tendit la main vers la poignée. Cela ne servait à rien qu'ils attendent chacun d'un côté de la porte. Et puis, elle pleurait….

Il avait la main sur la poignée à présent, ses doigts pleins de sueur sur le métal froid− et il ne bougeait toujours pas. Puis soudainement il la lâcha comme si elle lui brûlait les doigts et tourna les talons de manière déterminée. Essayant désespérément d'ignorer les sanglots qui avaient recommencés, il revint vers les escaliers avec un sentiment de vide, grimpa jusqu'au second étage, ouvrit la porte de sa chambre avec la paume de la main et ferma à clé derrière lui. Il tomba sur son lit tout habillé, restant dans le noir, essayant de calmer sa respiration. Il n'était plus un gamin, il était mature, un adulte responsable, qui devait s'occuper d'Hermione et ses amis. Il devait les protéger comme un père l'aurait fait pour ses enfants.

Mais, au nom du ciel…

Dans l'histoire, il n'était pas censé avoir de tels sentiments pour elle.

Hermione finit par aller se coucher, épuisée, et réussi− elle eut ensuite du mal à s'en souvenir− à s'endormir malgré le tourbillon de pensées dans son esprit.

Les yeux de Remus s'étaient fermés avant qu'il n'ait le temps de se déshabiller ou de se glisser sous les draps. Il voulait tant oublier qu'il arriva à plonger son esprit dans un noir absolu.

Et alors il fut le témoin de quelque chose qu'il n'aurait jamais dû voir…

Il y avait un homme devant lui ; cet homme-là avait le dos tourné et Remus ne pouvait pas voir son visage. Mais il savait que c'était Severus Rogue.

Il y eut un éclair de lumière.

Ils étaient dans le bureau de Dumbledore, qui était sombre et inquiétant. Le directeur de Pouddlard parlait au portrait d'Amando Dippet, un ancien directeur. Sa barbe était plus grise que jamais, ses lunettes en forme de demi-lunes perchées sur le bout de son nez.

"Le temps s'écoule─" le portrait dit d'une voix forte.

"Mais les héros ne sont jamais oubliés," finit Dumbledore.

Un autre flash de lumière. Le décor changea.

Il était au cœur de la forêt ; les arbres étaient si proches les uns des autres qu'il faisait presque totalement noir. Et soudain les arbres étaient morts, le sol gelé et recouvert de neige… tout était embrouillé, mélangé…

Encore un autre flash.

Ils étaient de nouveau dans le bureau de Dumbledore.

"Le temps s'écoule," fit le portrait; et Dumbledore compléta la phrase, "Mais les héros ne sont jamais oubliés."

Hermione se réveilla brutalement.

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Tard dans la matinée du lendemain elle alla prendre une douche et descendit les escaliers vers la cuisine en espérant de tout son cœur qu'elle ne croiserait pas Remus. Elle ne croyait pas qu'elle arriverait jamais à lui reparler ; pas après ce qui s'était passé. Le souvenir de la nuit précédente se manifesta immédiatement, et elle sentit le sang lui monter au visage quand elle le vit assis à la table du petit déjeuner en arrivant.

Il ne leva pas la tête quand elle entra. Il semblait absorbé dans un magazine pour sorciers qu'il avait probablement trouvé à traîner quelque part ; ses mains en tenaient fermement les deux bords.

Remus avait deviné qu'elle arrivait avant même qu'elle n'entre ; elle avait des pas qu'il ne pouvait pas confondre avec ceux d'un autre. C'était un trait de sa personnalité. Il continua à regarder un article parfaitement anodin sur une compétition de magie, ne voyant rien mais utilisant l'excuse pour ne pas lever la tête. Du coin de l'œil il vit Hermione hésiter légèrement dans l'embrasure de la porte, avant qu'elle ne murmure bonjour à la ronde.

Tous les autres répondirent : Molly, Arthur, Harry, Ron, et Ginny.

Remus, tendu, maudit la fenêtre si large qui laissait entrer autant de rayons de soleils. Il faisait si chaud dans la cuisine qu'il savait que son visage était plein de sueur à nouveau− mais ce n'était pas non plus uniquement à cause de la chaleur.

Hermione alla jusqu'au frigo et sortit une bouteille de lait, puis alla vers la table. La seule place libre était à côté de… à côté de lui.

Elle marcha lentement vers Remus et s'assit, avec lui à sa droite et Ron à sa gauche. Remus eut l'impression de se liquéfier quand il respira son parfum ; elle s'était attachée les cheveux avec un ruban violet qui allait avec sa robe et il sursauta littéralement quand leurs manches se touchèrent.

Heureusement, personne ne sembla remarquer. La mère de Ron servit des œufs aux plats et du bacon à Hermione et elle commença à manger en silence, tremblant un peu à chaque fois qu'elle amenait sa fourchette à sa bouche, sachant que Remus ne lisait pas du tout.

"Bien dormi?" Harry tenta d'engager la conversation.

"Euh− oui, merci," Hermione essaya de sourire afin de ne pas éveiller de soupçons. Remus fronça les sourcils en se souvenant de son rêve étrange de la nuit précédente.

"Tout va bien?" demanda Mr Weasley, jetant un coup d'œil par-dessus l'épaule de Remus alors qu'il se levait pour aller à l'évier. Le père de Ron était là pour la journée, même s'il serait de retour à Ste Mangouste le lendemain matin à sept heures pile.

Remus redressa la tête, cherchant rapidement une réponse. Hermione fixa son assiette plus intensément que jamais, les dents serrées.

"Oh, oui─" Remus répondit au père de Ron. "J'ai juste eu l'impression que je connaissais l'homme sur la photo, mais non, c'était quelqu'un d'autre." Il plia le journal en souhaitant ne voir personne jeter un coup d'œil à la page qu'il avait été en train de regarder− en vérité, il n'y avait aucune photo dessus.

Hermione avait eu suffisamment de temps pour le constater. Elle savait qu'il n'avait rien lu et qu'il venait d'inventer cette excuse.

Remus se tourna vers Harry à cet instant, croisa son regard et avala sa salive d'un coup. Il aurait voulu disparaître sous terre, parce qu'elle savait qu'il avait tout inventé.

Quand Arthur se retourna il regarda Remus dans les yeux, et Remus réalisa qu'Arthur l'observait depuis un moment avec un air un peu inquiet.

"Harry, Ron," Remus commença avec empressement, "Vous comptez faire quoi aujourd'hui?"

La conversation prit une tournure ennuyeuse ; Hermione n'arrivait pas à croire qu'elle était là, aussi perdue que lui, alors que les autres continuaient à manger sans même se douter qu'il se passait quelque chose entre eux.

Remus n'en pouvait plus. Quand il en eut assez il lâcha sa cuillère et elle tomba sur la table. Tous devinrent silencieux. "Je reviens," dit-il, puis il se leva et partit.

Ron et Harry échangèrent un regard étonné, puis Ron haussa les épaules et ils reprirent leur discussion.

Dès qu'il fut sortit de la cuisine Remus s'appuya contre le mur. Il respirait par saccades et se sentait emprisonné. L'air était suffocant− et le pire était qu'il ne voyait pas d'issue, pas de moyen de résoudre cette situation.

Soudain la porte qu'il venait de refermer se rouvrit et le heurta plutôt rudement à l'épaule. Arthur était aussi sorti de la cuisine. Il se dirigea rapidement vers Remus qui était toujours contre le mur et se frottait l'épaule.

"Désolé," murmura Arthur.

Remus ne répondit pas, sachant qu'Arthur n'était pas simplement inquiet pour ça.

"Est-ce-que ça va?" Arthur prit Remus par le bras, parlant à voix basse parce que la porte était toujours entrouverte. Quand à nouveau il ne reçut pas de réponse, le père de Ron ajouta avec anxiété, "Remus?"

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Diabella : oui une histoire longue c'est bien ça :)… Moony's Wife : Merci bcp ! C'est sympa de savoir que certains vont continuer à lire… moi aussi j'adore voir les personnages un peu perdus dans leurs sentiments ; Remus ne sait plus du tout ou il en est (Hermione non plus d'ailleurs) et du coup il hésite tout le temps quand il est à côté d'elle… a + j'espère !

Dans le prochain chapitre, Sentiments Coupables, (déjà presque traduit): Arthur semble se douter que quelque chose ne va pas… aurait-il tout deviné ? A part ça, Remus et Hermione doivent trouver un moyen de se parler avant que tout le monde ne comprenne ce qui se passe entre eux ! Stay tuned, comme on dit !