Disclaimer: tout està JK...

NDLR: désolée pour le retard... le boulot et les concours ne m'ont pas laissé beaucoup de temps pour écrire ces derniers mois. Toutes mes excuses et un grand merci à tous ceux qui continuent à lire! Amusez-vous bien avec ce chapitre...


Chapitre 8

Sentiments Coupables

Ah. Il devait vraiment faire une drôle de tête. "Oui─ Non… Enfin je veux dire…"

"Qu'est-ce-qui ne va pas?" demanda Arthur à voix basse. L'escalier n'était que peu éclairé, si bien que ses yeux étaient noyés dans la pénombre.

"Je t'assure que ça va," répondit Remus dans un souffle.

Arthur secoua la tête. "Allez, tu sais que ce n'est pas vrai."

"Vrai…" Remus avait du mal à garder une expression neutre. "Il faudrait toujours faire attention à ce que l'on affirme quand on prétend parler au nom de la vérité." Il y avait une note de désespoir dans sa voix à présent qu'il essayait, sans réellement y arriver, de trouver quelque chose pour éluder la discussion.

Arthur cilla, ayant l'air plus interdit qu'autre chose. "Tu es sûr que tout va bien?"

Remus s'appuya lourdement contre la rampe d'escalier. Arthur et lui se connaissaient depuis longtemps maintenant, et ils étaient devenus de bons amis. Ils avaient des vies très différentes− l'un avait une famille et un travail, l'autre aucun parent et aucun travail en dehors des missions que Dumbledore lui confiait− mais ils se comprenaient parfaitement. Tous deux savaient ce que l'amitié, la guerre et la mort signifiaient. Depuis que Sirius était− eh bien, depuis que la guerre avait pris une tournure plus concrète, Remus et lui n'avaient plus eu de secrets l'un pour l'autre. C'était comme s'ils faisaient partie d'une seule et même famille; une famille qui se battait contre les Mangemorts. Quand Arthur avait dû fait face à certains problèmes au Ministère quelques mois plus tôt, il s'était confié à Remus.

"Qu'est-ce-qui ne va pas? Le boulot?" essaya Arthur, le regardant comme s'il s'apprêtait à parler de ce qu'ils faisaient tous les deux pour l'Ordre. "Pleine lune?" continua-t-il quand il ne reçut aucune réponse.

Remus essaya de trouver quelque chose qui pourrait diriger la conversation hors de ces terrains dangereux, mais rien ne vint, aucune d'idée de génie. Arthur rit tout bas, tentant de détendre l'atmosphère. "Une fille?"

Remus eut l'impression que quelque chose venait de se coincer dans sa gorge. Il avala sa salive, heureusement sans s'étouffer, mais souhaitant pour une fois qu'Arthur le laisse tranquille.

"Une petite amie? Qui─?" demanda Arthur, ayant l'air à moitié sérieux, à moitié amusé. Pensait-il que c'était une blague?

Remus ne dit rien, écoutant les voix qui lui arrivaient aux oreilles. Tout le monde était encore dans la cuisine à profiter du petit déjeuner. Remus essaya de garder un visage impassible quand Harry parla, mais il ne put s'empêcher de sursauter quand ce fut Hermione qui répondit à la question d'Harry.

Un pli se dessina entre les sourcils d'Arthur. Remus espéra, contre tout espoir, qu'Arthur ne mettrait pas deux et deux ensembles, mais son ami semblait avoir soudainement eu une illumination. "Tu veux dire que…" Il y avait de l'incompréhension dans sa voix− mais le seul fait qu'il réussisse à parler était un miracle. C'était comme si Arthur avait été frappé au creux de l'estomac ; il était ébahi. "Remus─"

Remus craignait la suite; ça avait déjà l'air d'une mise en garde.

"Elle n'est pas ma fille," déclara Arthur à voix basse. "Mais si j'ai un conseil─"

Remus ne dit pas un mot: en fait, il ne voulait pas l'entendre.

"Juste… fais attention," dit Arthur. Il lui donna une petite tape sur l'épaule, semblant préoccupé, et laissa Remus seul debout et se sentant plus malade que jamais.

"Arthur─" Remus le rappela. Arthur se retourna, le regardant du haut de l'escalier. "Tu ne le dira à personne, n'est-ce-pas?"

Arthur la regarda pendant un moment. Il s'écoula bien cinq secondes avant qu'il ne parle. "Non. Promis. Je ne le ferais pas." Il attendit et ajouta, comme s'il avait lu les pensées de Remus, "Pas même à Molly."


Remus tenait sa baguette en l'air, prêt à frapper. Il devait lancer un sort; cela faisait partie de leurs entraînements.

Hermione avait le souffle court; et elle savait que dans une vraie bataille elle s'apprêterait à mourir. Remus l'avait désarmée et maintenant il devait murmurer un sort, n'importe lequel pour voir comment elle réagirait. Par exemple, il pouvait faire semblant de jeter un des Sortilèges Impardonnables −sans réellement le faire, il était inutile de le préciser− pour voir si elle avait le réflexe de rouler sur le sol et de l'éviter. Alors qu'est-ce-que Remus attendait ? Elle était sans défense au sol et il ne faisait toujours rien.

Remus ferma les yeux. Ils ne s'étaient pas parlés depuis la veille au soir, pas même un mot. Elle n'avait pas demandé à le voir mais lui non plus n'avait fait aucun effort. Il savait qu'il faudrait bien qu'ils se parlent un jour, mais… il n'arrivait pas à se convaincre de le faire. Peut-être était-ce de la timidité, ou un manque de courage− de toutes manières cela n'avait aucune importance. Il était étrange qu'un homme qui avait combattu des Mangemorts à plusieurs reprises se retrouve soudainement incapable d'aller parler avec quelqu'un qui habitait dans la même maison que lui…

Alors que ces dernières pensées lui traversaient l'esprit, Remus ouvrit les paupières. Hermione était toujours par terre. Il était censé se dire qu'elle était une ennemie ici… il devait lancer un sort. C'était ce qui se passait à chaque fois que quelqu'un mourrait.

Esct-ce-que Rogue avait été au sol, vulnérable, quand il avait été blessé? Il se le demandait. Avait-il regardé la mort en face, avait-il attendu l'inévitable, incapable d'échapper à son destin ? Les Mangemorts avaient-ils ri avant de condamner un être humain à une mort certaine?

Remus sentit une bouffée de colère monter en lui. Ils devaient payer pour cela, et pour tout le reste.

Même s'il ne leva pas sa baguette, Remus ouvrit la bouche. Juste pour prononcer les mots. Même si cela ne le conduirait à rien, ce serait assez pour qu'il arrive à se convaincre de retourner se battre contre ces horribles Mangemorts et de jurer de ne plus se reposer tant qu'il n'aurait pas vengé Rogue.

"Ava─"

Il avala sa salive. Le problème était que ce n'était pas un Mangemort qui était devant lui. Juste Hermione. Et il ne pouvait pas le dire, il ne pouvait pas lui faire du mal. Il était maintenant seul face à ses propres sentiments, à se battre contre lui-même et contre cette barrière d'émotions qui se dressait devant lui.

Sa vision se troubla. Il se sentait fiévreux, comme s'il n'avait pas dormi pendant une semaine. Bien qu'il ne sache pas pourquoi, Remus se prit en train de regarder la bouteille d'eau qui avait été brisée par un sort et que personne n'avait pris le temps de réparer. De l'eau coulait sur le sol, goutte après goutte après goutte d'une manière qui portait sur les nerfs, comme si personne au monde ne pourrait jamais arrêter l'eau de goutter.

Lorsqu'il pivota sur les talons, son visage était aussi pale que le mur derrière lui. Que l'on donne une baguette à un homme, se dit-il, et qu'on lui fasse regarder son ennemi dans les yeux− on saura ainsi qui il est.

Quand la porte claqua Harry et Ron arrêtèrent leur combat, et Hermione ne réalisa qu'ils avaient été encore en train de se jeter des sorts que quand le silence atteignit ses oreilles. Elle vit qu'ils la regardaient avec insistance. "On arête pour aujourd'hui," murmura-t-elle avant de rouvrir la porte. Elle alla jusqu'à la cuisine et se versa un verre de limonade froide, presque glacée.


La musique était sans doute la seule chose qui pouvait l'aider à se détendre. Remus alla s'asseoir sur le canapé du salon et tenta de se concentrer− sans réellement y arriver− sur la mélodie.

Hermione entra avec son verre, évitant de regarder Remus. "J'adore cette chanson." Elle avait finalement réussi à se convaincre d'entrer dans la pièce, sachant pertinemment qu'ils devraient bien se parler un jour ou l'autre. Au moins ça serait passé.

Remus leva les yeux, étonné qu'elle ait parlé. Continuerait-elle à vivre en prétendant que rien ne s'était passé la veille au soir ? Ou voudrait-elle en parler ? Il préférait sans doute la seconde option, même si il était déchirant de devoir se détourner de tout ce qu'ils auraient pu avoir. "C'est la première fois que tu l'entends?" choisit-il de demander prudemment.

Elle hésita sur le pas de la porte puis avança, posa son verre sur la table et déclara, "Mon grand-père adorait l'écouter, quand j'étais plus jeune."

"Oh." Il se souvint qu'elle venait d'une famille de Moldus. Elle était si douée en magie qu'il avait tendance à l'oublier. Il prit conscience qu'il ne connaissait rien de sa famille ; pourquoi n'avait-il jamais demandé ?

"Je me souviens qu'il restait assis au coin du feu à écouter de la musique…" continua Hermione. Elle était mi-perdue dans ses pensées, mi-consciente de la présence de Remus à côté d'elle.

"Tu ne va plus le voir?" Remus regretta sa question dès que les mots lui sortirent de la bouche.

Une ombre passa dans les yeux d'Hermione avant qu'elle ne murmure, "Il est mort il y a cinq ans. "

Il resta silencieux, ayant l'impression d'avoir prit une douche froide. "Je suis désolé," dit-il tout bas. Il était vraiment désolé. Pour ça. Pour tout.

Pour la nuit précédente.

"Je ne le connaissant pas tant que ça; il habitait loin," dit-elle très vite.

"Je n'ai jamais connu mes grands-parents," dit Remus avant d'ajouter amèrement, "Je n'ai jamais vraiment connu mes parents non plus."

Pendant le silence qui suivit, Hermione garda le regard dirigé sur sa montre. Il était cinq heures et demie. Bien qu'elle ne sache pas pourquoi elle se souvint soudainement de son rêve de la nuit précédente. Remus fixait des yeux la couverture d'un livre qui était resté sur la table, c'est pourquoi elle se dit à elle-même, en pensant qu'il n'entendrait pas, "Le temps s'écoule…"

"Mais les héros ne sont jamais oubliés."

Hermione en resta bouche bée. C'était Remus qui avait parlé, et Remus la dévisagea pendant un long moment, surpris et même un peu effrayé.

La porte s'ouvrit. Ron et Harry avaient l'air complètement perplexes. "Remus? On pensait que tu étais parti et que l'Ordre avait une urgence mais─"

"J'avais besoin d'une pause," dit Remus plutôt froidement.

"Oh. D'accord. Très bien, donc on− on continuera plus tard alors," Harry et Ron ressortirent de la pièce.

Remus saisit l'opportunité qui s'offrait à lui et sortit aussi, avant de grimper avec empressement les escaliers. Quand il atteignit la salle de bain il se pencha au dessus du lavabo et se passe le visage sous l'eau froide. Il était impossible qu'Hermione aussi connaisse cette phrase, parce que ça n'avait été qu'un rêve, seulement un rêve… et rien de plus qu'un rêve.

Hermione avait inspiré une bouffée d'air dès que la porte s'était refermée, essayant désespérément d'oxygéner son cerveau. Comment diable Remus connaissait-il la fin de cette phrase stupide qui venait de son rêve ? Car cela avait bien été un rêve, non ? Elle se souvenait de Dumbledore, debout devant son bureau… du portrait accroché au mur… et puis de cette phrase, répétée et répétée…

"Hermione?"

Elle eut l'impression d'atterir. Harry était de nouveau dans le salon, la conduisant à se demander où Ron avait bien pu aller.

"Je voulais juste─" hésita Harry. "Enfin… est-ce que je peux te parler?"

"Oui, bien sûr," Hermione jeta un regard autour d'elle. La pièce était vide et elle eut soudainement peur qu'Harry ne connaisse son secret.

"Ecoute, c'est juste à propos de…" Harry inspira et dit, "Remus."

Il sembla à Hermione que son coeur s'était arrêté de battre. C'était un cauchemar… Harry avait-il tout deviné ? Non. C'était de la paranoïa, et rien de plus… "Comment ça, de Remus?" demanda-t-elle lentement.

"Est-ce que tu sais pourquoi il est si… préoccupé ces derniers temps ?"

Hermione avait la gorge sèche. "Ils ont probablement un problème à l'Ordre."

"Oui, probablement." Harry acquiesça. "J'espère que tu as raison. Mais il se passe des choses étranges depuis quelque temps. Plus que d'habitude, je veux dire. Depuis la nuit où Remus est parti plus personne ne semble comme avant ; c'est vraiment bizarre." Harry haussa les épaules et demanda innocemment, "Est-ce que tu as vu Ginny?"

Si elle n'avait pas entendu la conversation entre Harry et Remus, Hermione n'aurait jamais deviné qu'Harry se préoccupait beaucoup plus de Ginny qu'il ne le laissait entrevoir. "Elle doit être dans sa chambre," répondit-elle.

"Merci," Harry ressortit, laissant Hermione de nouveau seule. Elle passa une main fiévreuse sur son front brûlant. Qu'est-ce qui pouvait bien ne pas aller chez elle ? Elle avait dix-huit ans, elle était censée se trouver un petit copain qui avait son âge, qui était jeune et beau et─

Remus était beau.

Pourquoi l'aimait-elle autant? Pour tout et pour rien. Juste à cause de ce qu'il représentait, car sa présence à Square Grimmauld voulait tout dire. Lui au moins semblait comprendre ce qu'ils ressentaient, confinés à Square Grimmauld, alors que les autres semblaient à peine se rendre compte de leur existence. Il y avait aussi la façon donc il avait murmuré son nom, tout bas, la veille au soir, et la manière donc il s'était livré à elle quand il lui avait parlé du comportement de Ron et d'Harry.

Peut-être avait-il des défauts− mais qui était parfait? Si on lui avait demandé elle n'aurait pas changé une seule chose chez lui ; rien du tout. Même sa condition de loup-garou était une des raisons pour lesquelles il la fascinait. Tout bien considéré, elle l'aimait autant parce qu'il était lui-même.

Est-ce qu'elle finirait par en mourir? Cela la consumait, et elle avait peur parce que ce n'était pas bien, ou plutôt ça avait l'air bien, et c'était ça qui était mal… elle avait toujours vu l'amour comme une émotion merveilleuse. Dans les livres, dans les histoires, l'amour était tellement beau qu'elle avait souhaité un jour tomber amoureuse.

En réalité, c'était terrifiant.


"Molly?"

"Oui?" La mère de Ron leva la tête de la pile de linge qu'elle était en train de trier dans la lingerie.

Remus vérifia par-dessus son épaule qu'ils étaient seuls. "J'irais au Chemin de Traverse demain matin. J'ai besoin− euh− j'ai besoin de potion Tue-Loup."

Molly fit oui de la tête. "D'accord. Severus ne t'en avait pas préparé plus la dernière fois?"

"Pas vraiment… et je pensais qu'il valait mieux que je commence à chercher quelqu'un qui puisse m'en préparer d'autre étant donné que nous ne savons pas pendant combine de temps il… enfin, en tous cas, il faut bien six mois pour en faire. Ne t'inquiète pas si je ne suis pas là demain matin, je partirais tôt en prenant de la poudre de Cheminette."

Molly se mordit les lèvres comme pour protester, puis elle soupira. "Juste… fais attention."

"Toujours," répliqua Remus avec un sourire triste.


"Non. Je viens de vous le dire, je n'en ai plus en stock," la sorcière dévisageait Remus d'un air soupçonneux, agitant devant lui une main couverte de bagues. Depuis qu'il avait ouvert la bouche pour demander de la potion Tue-Loup, elle avait fait un pas de recul et était devenue plutôt malpolie.

"En aurez-vous bientôt?" insista Remus.

"Peut-être," répliqua-t-elle en le regardant comme s'il était un fléau contagieux. "Excusez-moi, j'ai d'autres clients… je peux vous aider?" fit-elle en direction d'un vieux sorcier qui observait des étagères de bouteilles.

Remus soupira. Il détestait cela quand les gens le regardait de la sorte− mais hélas n'était que trop habitué à ce brusque changement d'attitude. Même si les gens ne savait pas que c'était lui le loup, rien que d'en connaître un était considéré comme dangereux.

"Remus, c'est ben toi?" quelqu'un dit d'une voix forte dès qu'il fut dans la rue.

"Bonjour, Hagrid," Remus salua le gardien de Pouddlard. "Toujours à la recherche de peaux de dragon?" Remus avait entendu Hagrid se plaindre plusieurs fois dans le cours des dernières semaines que personne ne vendait plus rien. Après sa conversation écourtée avec la sorcière aux grosses bagues, Remus devenait convaincu qu'Hagrid avait raison.

"Ahh, t'imagines pas com' ça d'vient rare," répondit le gardien hirsute. "Et toi qu'est-ce qui t'amène?"

"En fait, j'ai terminé," murmura Remus. "J'allais rentrer," mentit-il, espérant simplement voir Hagrid s'éloigner.

"Oh. D'accord. A plus tard alors."

Remus se dirigea vers les cheminées; mais quand il arriva à vingt mètres d'elles il s'arrêta et prit un autre chemin. Il y avait autre chose qu'il devait faire. Par contre, il ne voulait pas que quelqu'un l'apprenne. Pas Hagrid, pas les enfants, même pas Arthur et Molly. Personne.

"Rien n'a jamais été prouvé," l'homme semblait faire attention à ce qu'il disait. "Mais il y a un ancien adage à propos de ceux qui partagent les mêmes rêves ; vous voulez l'entendre ?" Le sorcier entraîna Remus dans un des coins de sa boutique poussiéreuse d'astrologie.

Remus hésita, coincé entre des boules de cristal et des amulettes protectrices, puis acquiesça.

"Je présume que c'est vous qui avez partagé un rêve?" l'homme commença. Il avait une longue barbe qui ressemblait un peu à celle de Dumbledore, et ses petites lunettes carrées lui conféraient un air sage.

"Vous présumez bien," répondit platement Remus.

"Eh bien, si l'autre personne est un homme on dit que vous êtes dans une situation de conflit avec lui. Souvent cette personne se révèle être un ennemi, ou un traître."

Remus attendit. Quand l'homme lui fit un demi-sourire il demanda avec irritation, "Et si ce n'est pas un homme?"

"Ha! Une femme hein?" l'homme émit un petit rire, ce qui tout d'un coup le fit paraître beaucoup moins érudit, puis il sembla apercevoir l'air agacé de Remus. "En général", dit-il très vite, "Les partageurs de rêves, comme on les appelle, sont deux personnes faites l'un pour l'autre." L'homme lui lança un regard entendu. Remus le remercia, la tête dans le brouillard, et sortit avec l'impression que son cerveau n'était plus tout à fait normal.

Il était déchiré. Dans un sens, ou était le problème? Hermione et lui étaient tous deux adultes : que ce soit selon les lois des Moldus ou des Sorciers, ils étaient légalement en âge d'êtres responsables et avaient tout à fait le droit d'être ensemble, de se marier, d'avoir des enfants…

Un sentiment de culpabilité monta en lui et Remus repoussa cette dernière idée de toutes ses forces. Dans un sens il y avait un problème. Pouvaient-ils s'en sortir ? Probablement pas. C'était juste impossible, à cause de la guerre, à cause de Ron, de Ginny, d'Harry, Dumbledore et de tous les autres. Parce que cela serait tellement mal, lui son ancien professeur et elle son ancienne élève, lui un loup-garou assez vieux pour être son père et elle une jeune sorcière brillante donc il n'avait pas le droit de mettre l'avenir en danger.

Il devait laisser tomber, il devait laisser cet amour s'en aller et devenir une ombre, un souvenir, rien de plus qu'un fantôme dans l'obscurité qui tombait.

Cela dura deux jours entiers. Ils étaient là avec tellement de choses entre eux qui restaient en suspens, prétendant, lorsque les autres étaient autour, être des gens normaux ayant des conversations parfaitement normales. Mais pendant tout ce temps, les repas, les matinées, les après-midi et les soirées, ils se forçaient en réalité à adopter un comportement normal.

Mais les faits étaient là. Les jours passaient, sans fin, les uns après les autres ; chaque seconde devenait un combat, chaque minute était plus difficile à vivre que la précédente. Un simple mot ou l'ombre d'un sourire, un soupir ou juste un aperçu de l'autre, et la flamme dans leurs cœurs était vivante de nouveau, brûlant en silence au plus profond de leurs êtres. Il était encore plus douloureux de se détourner après cela, mais ils le faisaient quand même obstinément, chacun fermant de son côté les barrières de sa liberté, laissant cette passion jamais avouée les ronger de l'intérieur.

Cela aurait duré plus longtemps− une éternité− si rien ne s'était produit. Il était tôt, très tôt le matin s'il se référait à la faible lumière qui filtrait à travers les rideaux de sa chambre. Quelque chose était inhabituel et… n'allait pas, voilà tout. C'était juste une sensation qu'il avait au creux de l'estomac, mais elle s'accrut lorsqu'il découvrit que le bruit qui venait de le tirer de son sommeil était quelqu'un− une chouette, probablement− qui tapait à la fenêtre.

Remus se leva précipitamment avant que le bruit ne réveille quelqu'un d'autre.

"Fumsec?" Il fit un bond en arrière de surprise. Dumbledore avait envoyé Fumsec pour faire parvenir un message? Qu'est-ce qui pouvait bien se passer de si grave? Qu'avait-il pu arriver qui avait conduit Dumbledore à utiliser son messager le plus sûr et le plus rapide?

Remus ouvrit la fenêtre. Le Phénix refusa d'entrer mais laissa tomber un message dans la main tendu de Remus. Le parchemin était roulé très serré, et trois lettres rouges étaient inscrites sur le dessus : RJL. C'était ce à quoi Dumbledore les avait préparé. Il leur avait tous donné un mot de passe spécial et top-secret en les prévenant qu'il n'était à utiliser qu'en cas d'extrême urgence. Remus savait que, si quelqu'un d'autre que lui tentait de lire ce message, il s'enflammerait immédiatement et ne laisserait que des cendres. Il n'y avait pas moyen de contourner la magie de Dumbledore.

Son inquiétude ne fit que s'accroître. D'une manière hésitante, il sortit enfin sa baguette, prononça le mot de passe et déroula le parchemin.


Blloo: merci beaucoup!
Latitelfemagik: maintenant tu sais ce qu'Arthur a deviné... j'espère que sa réaction te convient! Sinon, au niveau du nombre de chapitres total je ne peux pas vraiment dire... probablement entre 15 et 20, ça dépendra...
Pottera (ou plutôt Lisa): pas la peine de supplier lol. J'aime pas laisser des histoires non finies, donc même si ça doit prendre tu temps il y aura une suite!
Rubensrubens: bonne question... héhé je vais quand même pas tout dire non plus! g>
Diabella: oui assez longue en effet... ne me remercie pas d'écrire c'est vraiment un plaisir.
Harana: merci!
Moony's wife: wow vraiment merci pour tes compliments! Là c'est bientot les vacances donc normalement je vais pouvoir passer un peu plus de temps à écrire...