Chapitre 1 : Retour parmi les vivants

Bonjour à tous ! :D Comment allez-vous ? Je suis ici pour vous présenter le premier chapitre de la réécriture de DISSEMBLANCE, en espérant qu'il vous plaira. Mon avis personnel dessus est un peu biaisé et ça pour plusieurs raisons ; la première c'est que l'invention de ce chapitre, la première fois que j'ai écrit les mots que vous allez lire, c'était il y a quatre ans, et forcément, je n'étais pas celle que je suis aujourd'hui alors j'ai tendance à trouver ce début d'histoire très maladroit. La deuxième raison c'est qu'à force de le réécrire et de le relire, j'en connais chaque virgule ! Par conséquent, je n'éprouve pas le plaisir de découvrir les événements comme le feront d'éventuels nouveaux lecteurs. Mais pour vous c'est différent, c'est la première fois que vous lirez cette version remaniée, plus longue et mieux maîtrisée alors j'attends vos impressions en reviews avec impatience et je vous laisse découvrir tout ça !


« Celui qui a le pouvoir de vaincre le Seigneur des Ténèbres approche... il naîtra de ceux qui l'ont par trois fois défié, il sera né lorsque mourra le septième mois... et le Seigneur des Ténèbres le marquera comme son égal mais il aura un pouvoir que le Seigneur des Ténèbres ignore... et l'un devra mourir de la main de l'autre car aucun d'eux ne peut vivre tant que l'autre survit... Celui qui détient le pouvoir de vaincre le Seigneur des Ténèbres sera né lorsque mourra le septième mois... »

2 septembre, 1998.

Le paysage défilait à toute vitesse devant les yeux d'Harry qui ne put empêcher un sentiment étrange, entre nostalgie et appréhension, de naître dans sa poitrine. Il retournait à Poudlard pour une huitième et dernière année. Une année qui n'aurait pas dû avoir lieu mais que la guerre avait rendue nécessaire.

Voldemort était mort et les Mangemorts étaient tous soit derrière les murs capitonnés d'Azkaban soit six pieds sous terre où ils tenaient compagnie à leurs victimes dans la mort.

Harry était considéré comme un héros, de même que la plupart des personnes ayant combattu pendant la guerre. Mais pour lui, il n'y avait rien d'héroïque à tuer un homme rongé par la folie, dont l'âme était tellement morcelée qu'elle se désagrégeait à vue d'œil. Voldemort était mort par lui-même, ses ambitions et ses plans de domination avaient fini par l'abattre.

Harry essayait de se répéter ça chaque fois qu'une partie de sa conscience se réveillait pour lui dire : tu sais que c'est faux ! Tu as lancé l'Avada Kedavra ! Tu ne vaux pas mieux que lui, un monstre à l'âme déchirée par le meurtre et à l'essence magique aussi noire que les profondeurs du lac de Poudlard.

Cette conscience prenait la voix de plusieurs personnes, alternant entre Dumbledore, Rogue, les Dursley et parfois même ses meilleurs amis. Harry l'ignorait le plus souvent possible. Il savait et avait toujours su que Voldemort et lui étaient similaires, semblables et que malgré tous ses efforts, plus le temps passait, plus il lui ressemblait.

Sa magie avait toujours été anormale, mais jusqu'à présent elle s'était contentée d'être juste un peu au-dessus de la moyenne, sans être particulièrement instable. La plupart du temps il réussissait à la maîtriser, à la contrôler, mais depuis un moment maintenant ; ce n'était plus le cas.

Son essence magique s'assombrissait et s'intensifiait, la puissance de ses sortilèges se décuplait encore et - alors que la plupart des sorciers atteignaient la majorité magique à l'âge de dix-sept ans - il avait l'impression que sa magie commençait seulement à se développer, à s'étendre.

Harry, la tête toujours posée contre la vitre froide, poussa un petit grognement lorsqu'il sentit une fois de plus sa magie s'agiter autour de lui.

Il entendit Malefoy s'adresser à lui d'un ton assez inquiet.

— Potter, tu es sûr que tu vas bien ? On dirait que tu vas maudire quelqu'un.

Le brun releva un œil sur Malefoy, lui envoyant un regard noir. Il se retint de répondre que c'était exactement ce qu'il allait faire si le blond ne le laissait pas en paix.

Celui-ci ne comprit probablement pas la mise en garde car il continua de parler d'une voix traînante.

— Essaie de te détendre. Hermione a dit qu'elle ferait des recherches là-dessus dès que l'on serait à Poudlard.

Harry rouvrit les yeux et se pencha, posant ses coudes sur ses genoux avant de dire en regardant Malefoy.

— Si je me détends, ma magie explose et je ne suis pas sûr que tu survives à cette explosion... et en ce qui concerne Hermione, depuis quand l'appelles-tu par son prénom ?

Malefoy pâlit un peu quand il comprit que Potter pourrait détruire le compartiment. Il daigna tout de même répondre à sa seconde question.

— Depuis que nous sortons ensemble. Ne joue pas à ça, tu sais très bien que je suis avec Hermione depuis plus d'un mois, c'est donc normal que je l'appelle par son prénom. Et comme elle m'a demandé de rester avec toi pendant qu'elle accomplit ses devoirs de préfète en chef, c'est ce que je fais.

Harry renifla et se réinstalla contre la fenêtre, il referma les yeux tout en répondant au blond.

— Je n'ai besoin de personne pour me surveiller, je suis tout à fait capable de me surveiller moi-même. Et je trouve cela particulièrement vicieux de profiter d'Hermione alors que Ron vient de... mourir.

Malefoy se prit la tête entre les mains.

— Potter, je t'en prie. J'essaie réellement d'arranger les choses entre toi et moi, Ronald Weasley fait partie des victimes de la guerre, il est mort depuis plusieurs mois. Quant à moi, je n'ai jamais eu l'occasion de faire mes propres choix mais aujourd'hui je veux être avec Hermione... tant qu'elle voudra bien de moi. Elle ne fait pas ça pour remplacer Weasley et je sais que pour que cela marche entre elle et moi, on doit au moins être capable de se parler sans s'insulter ou se menacer. Alors fais un effort et si tu ne le fais pas pour moi, fais-le au moins pour elle.

Harry lui répondit sans même ouvrir les yeux et pourtant, Drago eut un frisson en entendant la réponse du brun.

— Fais-lui le moindre mal Malefoy et je te jure que tu le regretteras.

Drago acquiesça dans le vide après ça, il avait compris l'avertissement et savait parfaitement que s'il voulait rester avec Hermione, il devrait faire en sorte que ses relations avec le Survivant s'améliorent un peu.

Drago observa un moment Harry Potter. Celui-ci portait déjà son uniforme. Sans écusson, sans couleur, l'uniforme des huitièmes années était, de ce fait, similaire à celui des premières. La huitième année, cela sonnait encore un peu étrange dans l'esprit du Serpentard mais il convenait du fait qu'une année supplémentaire à Poudlard ne serait pas de trop pour rattraper ce que la guerre leur avait volé.

En l'observant, Drago ne pouvait pas le nier, Harry Potter était beau. Il dégageait un mélange de noblesse et de puissance qui rendait son aura attirante, magnétique. Un mètre soixante-quinze, brun, les yeux brillants de la même lueur que l'Avada Kedavra, un corps tout aussi fort que sa magie. Harry Potter était un héros de légende, bien vivant.

Drago avouait facilement en être envieux. Envieux et effrayé, effrayé car il ne savait pas ce que deviendrait ou ferait Potter plus tard. Pourtant, il était sûr d'une chose ; quoique le Survivant fasse, cela aura un impact sur le monde magique.

Son père l'avait toujours répété et Drago y croyait, les êtres magiques puissants dirigeaient leur monde. Il suffisait de savoir qui suivre pour pouvoir profiter du changement. À l'évidence, Harry Potter était parti pour devenir ce genre de personne.

Alors que Drago était plongé dans ses réflexions, la porte coulissante du compartiment s'ouvrit dans un claquement et Ginny Weasley fit son apparition. Celle-ci se jeta dans les bras de Potter sous le regard inquiet de Malefoy qui savait qu'Harry avait clairement refusé de sortir avec la jeune fille quelques semaines auparavant.

À vrai dire depuis la mort de Ron, Potter essayait de s'éloigner le plus possible de la famille Weasley. Il était évident pour Drago que l'Élu se sentait coupable, c'était toujours le cas en ce qui concernait les événements de la guerre.

Drago était incertain de la réaction qu'aurait le brun face à cet étalage de sentiments mais il ne se passa rien, il n'eut absolument aucune réaction... avant que ses épaules et ses mains se contractent et le blond se demanda comment agir pour que Ginny lâche Potter avant que celui-ci ne décide que, finalement, retenir sa magie comme il le faisait n'était pas une nécessité.

Il regarda avec appréhension Harry relever la tête. Il vit les yeux du brun se diriger sur Ginny Weasley et apparemment, celui-ci voulut lui dire quelque chose mais la seule chose qui sortit de sa bouche fut un sifflement absolument terrifiant.

Drago se serait immédiatement jeté aux pieds du Seigneur des Ténèbres en suppliant pour sa vie si celui-ci lui avait un jour sifflé quelque chose comme ça, bien qu'il n'en comprenne pas le moindre mot.

Au moins, même si ce n'était pas de l'anglais, cela eut le mérite de faire partir Weasley qui prit la fuite en s'excusant nerveusement. Drago se rendit compte qu'il retenait son souffle depuis son arrivée et prit donc une longue inspiration.

Il vit Harry passer une main agitée dans ses cheveux bruns, les ébouriffant davantage. Celui-ci soupira et un autre sifflement sortit d'entre ses lèvres, donnant immédiatement des sueurs froides à Drago qui se sentit obligé de le prévenir qu'il ne parlait plus anglais.

— Potter, je ne comprends pas le fourchelang.

Ledit Potter le dévisagea un instant avant de réessayer.

— Je ne le fais pas exprès. Parfois, je n'arrive plus à m'exprimer autrement...

Drago se sentit un minimum rassuré à l'entente de ces quelques mots en anglais.

Il eut un rictus et ajouta.

— Hermione fera aussi des recherches là-dessus. Le fourchelang est une langue magique, le fait que tu ne puisses parfois pas parler autrement doit certainement avoir un rapport avec ta magie et ton contrôle sur elle.

Harry grogna dans un étrange mélange de sifflement et d'anglais.

— Je ne perds pas mon contrôle.

La fenêtre à sa droite tremblota, tout comme l'intégralité du wagon en proie à la magie du brun. Drago souleva un sourcil et entendit clairement Potter émettre un sifflement avant que tout ne prenne fin.

Harry avait fermé les yeux et s'était laissé retomber contre la fenêtre, essayant visiblement de canaliser son pouvoir magique en le régulant de manière lente et contrôlée.

Drago, légèrement effrayé par cette magie, devait avouer que réguler une telle puissance seulement par volonté était impressionnant.

Malheureusement, Potter aurait besoin de plus que cela s'il voulait maîtriser ses pouvoirs. Il ne faisait que les brider, se contentant d'en inhiber une partie au lieu de les contrôler. Lorsqu'il perdait son sang-froid, tout se relâchait d'un coup et cela durait jusqu'à ce qu'il enchaîne de nouveau ses pouvoirs, une fois son calme retrouvé.

Drago n'était pas idiot et voyait bien que ce n'était pas une bonne technique. Il avait connu des sorciers puissants et ceux-ci contrôlaient tous, plus ou moins bien, leurs pouvoirs. Aucun d'eux ne les bridait de cette manière.

De plus, la méthode d'Harry devait être extrêmement douloureuse ; son visage et son corps étaient perpétuellement figés, comme si on le torturait.

Drago n'eut pas le temps d'approfondir ses réflexions car il entendit sa future fiancée - s'il réussissait à trouver un moment pour se déclarer - entrer dans le compartiment. Celle-ci semblait inquiète, comme toujours quand elle retrouvait son meilleur ami. Elle s'installa à côté de celui-ci et immédiatement, le brun sembla plus à l'aise. La présence d'Hermione suffisait à l'apaiser.

Drago aurait pu être jaloux de voir la brune se précipiter au côté du héros du monde sorcier plutôt que de venir vers lui, mais il savait qu'en cet instant, Potter avait besoin d'aide pour se détendre avant la cérémonie de bienvenue de Poudlard.

Harry sentit le train ralentir puis s'arrêter complètement. Il soupira. Il se sentait beaucoup mieux depuis qu'Hermione était revenue de sa ronde. Il se leva lentement, prenant le temps de délier un peu ses muscles crispés à force de retenir avec autant de force sa magie. Il vit du coin de l'œil Malefoy le dévisager bizarrement, il lui envoya un regard interrogatif, agressif malgré lui, mais celui-ci se contenta d'un haussement d'épaules pour toute réponse.

Il se retourna alors pour voir Hermione lui sourire et il se sentit instantanément mieux. Hermione allait bien et cette idée arrivait à contenter Harry. Au moins, il n'avait pas anéanti la vie d'une autre personne qui lui était chère.

— Dépêchons-nous les garçons, la directrice a spécifié que tous les élèves de dernière année devaient la rejoindre dans le Hall, juste après les premières années.

Harry suivit Hermione tout en observant le château de Poudlard autour de lui, celui-ci avait toujours eu un effet bénéfique sur son moral. Ce château était le seul endroit au monde où il se sentait un peu chez lui et ce sentiment d'appartenance lui faisait du bien.

En montant dans les calèches, ils rejoignirent Neville et Luna. Ces deux-là se tournaient autour depuis la fin de la guerre mais pour le moment, rien n'avait officialisé leur relation.

Luna le prit immédiatement dans ses bras et Harry lui rendit son étreinte. Elle faisait partie des rares personnes auxquelles Harry accordait un peu de sa confiance, tout comme Neville qui le gratifia d'une tape sur l'épaule ainsi que d'un sourire timide, un peu maladroit, qui lui réchauffa le cœur tant il semblait sincère.

Malefoy étant toujours avec eux, ils se dirigèrent tous les cinq vers le château. Des conversations légères naissaient entre eux et, si Harry ne participait pas, il aimait bien écouter ses amis parler autour de lui. Il savait que le sujet de la guerre était évité, tout comme d'autres mots, maintenant devenus tabous.

Quiconque aurait observé le groupe que formaient ces cinq anciens combattants aurait pu voir à travers les gestes de tendresse, les paroles chuchotées et les sourires trop légers que ces jeunes adultes portaient encore les stigmates d'évènements auxquels ils n'auraient jamais dû participer.

Harry culpabilisait à propos de cette situation. Il se sentait responsable des crimes de Voldemort et c'est pour cela qu'il devait protéger les personnes qu'il avait embarquées avec lui dans cette guerre. Il leur devait au moins ça. Sans eux, ça ferait longtemps qu'il serait mort et Voldemort serait probablement en train de se pavaner en toute impunité au sein du Ministère de la magie.

En regardant le petit groupe discuter entre eux, Harry se rendit compte que Malefoy s'était plutôt bien intégré. Personne ne semblait vouloir remettre en question sa place auprès d'Hermione, peut-être était-ce aussi le changement de comportement du blond qui facilitait les échanges. Celui-ci avait décidé de se comporter comme n'importe quel autre sorcier.

Il n'était plus l'héritier Malefoy, sa famille avait été déshéritée de ses droits sur le Ministère et le monde magique, comme beaucoup d'autres familles de Mangemorts. Désormais il était simplement le petit ami d'Hermione Granger. Il était un garçon de dix-huit ans, un peu perdu, qui essayait de se fabriquer un avenir de ses propres mains, comme c'était le cas pour tous les jeunes sorciers de Poudlard.

Ils arrivèrent rapidement dans le Hall de l'école avec les premières années. Minerva McGonagall, désormais directrice, leur expliqua qu'elle répartirait les premières années puis la cérémonie de décoration des défenseurs de Poudlard aurait lieu. Un nom un peu pompeux pour désigner les élèves ayant combattu durant la dernière bataille.

Évidemment, dès qu'il mit un pied dans le Hall, tous les regards des premières années se tournèrent vers lui. Et bientôt, les chuchotements commencèrent, chacun y allant de son petit commentaire.

— C'est Harry Potter, vous avez vu !

— On dit qu'il a abattu un troll des montagnes adulte avec l'épée de Gryffondor alors qu'il avait seulement onze ans.

— Mon père m'a dit qu'il était l'homme le plus riche d'Angleterre.

— Il fait un peu peur vous ne trouvez pas ? Il a lancé un impardonnable...

Harry grimaça et, tout en ignorant du mieux que possible les chuchotements sur son passage, il alla saluer Minerva McGonagall.

Il eut la surprise de la voir accompagnée de Severus Rogue ; celui-ci était donc sorti de l'hôpital. Harry avait réellement eu peur que l'homme ne finisse par succomber à ses blessures mais celui-ci, bien que plus mince qu'auparavant, semblait en forme.

— Madame la directrice, professeur Rogue, je suis heureux de voir que vous allez bien.

Minerva McGonagall fronça les sourcils et lui dit en souriant.

— Voyons monsieur Potter, je vous l'ai dit plusieurs fois ; c'est professeur, et ne vous avisez pas de m'appeler madame la directrice. Merlin, cela me fait prendre dix ans d'âge en quelques secondes.

Harry sourit un peu en entendant cela. Minerva McGonagall allait apparemment à merveille et l'ancien Gryffondor était certain qu'elle ferait une bonne directrice pour Poudlard.

Il détourna son regard vers Severus Rogue et, pris d'une impulsion, Harry tendit une main en avant.

— Je voulais vous remercier pour tout ce que vous avez fait pendant la guerre. Sans vous, je n'aurais pas accompli le quart de ce que j'ai fait, je vous dois beaucoup et je vous remercie. Tant que vous êtes encore là pour pouvoir m'entendre le dire.

La fin de cette déclaration fut dite avec ironie, un sourire amusé naissant aux coins des lèvres du brun aux yeux verts. Charrier Rogue sur sa presque mort n'était pas quelque chose de très poli mais Harry savait que le Serpentard ne le prendrait pas mal.

La terreur des cachots saisit rapidement sa main tendue avant de la relâcher tout aussi promptement.

— Je ne compte pas mourir de sitôt, monsieur Potter. Vous pouvez donc garder vos remerciements pour le jour où je serais sur mon lit de mort.

Harry adressa un petit sourire discret au professeur de potions. Celui-ci avait accepté, à sa manière, ses remerciements. Le Gryffondor était devenu un expert pour déchiffrer le langage des Serpentard à force d'en côtoyer.

Il laissa Hermione et les autres saluer avec plaisir leurs anciens professeurs alors qu'il observait la scène. Les regards et les chuchotements des premières années ne l'atteignaient plus. Il avait retrouvé sa sérénité.

Ici, la plupart des résidents avaient vécu les horreurs de la guerre. Tout le monde le reconnaissait pour ce qu'il était ; un élève ayant beaucoup de problèmes, indiscipliné, têtu, trop imprudent pour son propre bien et ayant beaucoup de chance pour ce qui était du reste.

Peu de temps après, Minerva disparut avec les premières années, laissant les dernières années avec Severus Rogue. L'homme pris d'ailleurs place près d'Harry Potter comme si cela était une habitude. Personne n'en fut surpris parmi les dernières années.

Hermione eut d'ailleurs un sourire amusé lorsqu'elle aperçut le flash d'un appareil photographique, comprenant que Colin venait d'immortaliser Rogue et Harry se tenant côte à côte comme de vieux amis.

D'ailleurs, quelques secondes plus tard, Colin lui apporta le cliché.

— Tiens, c'est juste une copie mais tu pourras t'en servir pour rappeler Harry à l'ordre quand il voudra étriper le professeur Rogue après le prochain cours de potions.

Hermione se contenta de prendre la photographie. Décidément, tout le monde ici connaissait bien Harry et savait qu'entre lui et Rogue, les disputes reprendraient à la seconde où les deux hommes se retrouveraient devant un chaudron.

Potter et Rogue ne faisaient pas la paix ; seulement une trêve avant la prochaine bataille. Mais Hermione savait que maintenant, les disputes entre ces deux-là seraient plus des duels amicaux qu'autre chose, et cela la rassurait. Harry avait déjà bien assez de problèmes comme ça.

Ils passèrent un moment dans le calme avant que le professeur Rogue ne se mette tout à coup en mouvement. Nul besoin de paroles superflues et Harry lui emboîta le pas, suivi par tous les autres.

Lorsqu'il pénétra dans la Grande Salle, Harry vit la cinquième table qui avait été ajoutée juste derrière celle des Gryffondor. Cette table était similaire aux autres mais au-dessus d'elle trônait l'écusson des quatre maisons réunies.

Harry s'avança sur l'estrade, suivi par les anciens membres de l'A.D. - eux qui avaient été les défenseurs de Poudlard - et une fois arrivée en haut de celle-ci, face à tous, il lança un regard à la directrice qui commença par dire.

— Cette année, comme vous le savez, sera particulière, étant donné que le Ministère de la magie a laissé le choix aux membres de l'Assurance de la Défense de Poudlard de refaire une dernière année pour valider leurs diplômes. Nombre d'entre eux ont accepté, il y aura donc une maison supplémentaire à Poudlard pour les accueillir ; la maison des quatre, en l'honneur de nos défunts fondateurs.

Des applaudissements polis retentirent alors que Minerva et Severus attachaient l'écusson des quatre maisons à la robe de chaque élève. Lorsque vient le tour d'Harry elle dit, sa voix toujours amplifiée par le Sonorus précédemment lancé.

— Monsieur Potter va nous faire un discours pour célébrer cette nouvelle année scolaire qui commence.

Harry savait que cela finirait comme ça. Cela faisait maintenant plusieurs mois qu'on le forçait à donner des discours à droite à gauche, il était devenu malgré lui le symbole de la paix retrouvée et parler de la guerre au passé était devenu une habitude.

Mais cette fois-ci, c'était différent, il allait s'adresser à la génération suivante, celle qui s'occuperait du monde dans une dizaine d'années. Le but ici n'était pas de consoler des familles en deuil mais plutôt d'encourager la nouvelle génération.

Il se plaça derrière le pupitre où Dumbledore se tenait il y a quelques années et il commença son discours en songeant qu'il aurait préféré que celui-ci soit là pour le faire à sa place, après tout il représenterait certainement un symbole de paix bien plus convaincant qu'un gamin.

— Si ce discours doit s'adresser aux plus jeunes, à ceux et à celles qui n'ont pas combattu dans la guerre, alors je ne peux évoquer ces horreurs en toute impunité. Je sais que les enfants les plus jeunes ont perdu leurs parents, leurs grands-parents, leur frère ou leur sœur dans cette guerre. Ils ont souffert de la perte et ils souffriront encore longtemps de la solitude. La guerre est toujours synonyme de perte, peu importe votre camp, peu importe votre cause. Même si celle-ci est profondément bonne et animée par les meilleures intentions, elle générera des pertes. Des gens meurent durant les guerres et je ne peux rien faire contre cela.

Quelques images de la dernière bataille lui apparurent en mémoire et il cligna des yeux pour chasser celles qui, encore aujourd'hui, le blessaient profondément. La mort de Remus, de Tonks et surtout celle de Ron...

Il reprit son discours, décidé à ne pas se laisser submerger par ses souvenirs, il n'était peut-être qu'un gamin mais il savait de quoi il parlait lorsqu'il évoquait la douleur de perdre quelqu'un.

— Aujourd'hui la guerre est finie. J'ai fait partie des personnes ayant contribué à cette fin mais ce n'est plus à moi d'agir maintenant. Je peux essayer de maintenir la paix mais je ne peux rien faire de plus. Je ne peux pas reconstruire vos vies. Vous devez le faire seul. C'est à vous que nous confions la suite et je vous en prie, ne vous laissez pas dominer par la quête du pouvoir ou par la solitude. Apprenez ensemble et faîtes en sorte que plus jamais, cette école n'ait à subir les assauts d'un sorcier tel que le fut Voldemort.

Un silence révérencieux et légèrement choqué à l'utilisation du dernier nom, s'étendit, avant que les applaudissements ne résonnent, brisant l'instant.

Harry s'éloigna du pupitre pour aller s'asseoir à sa place, à la table des huitièmes années. Durant tout son discours, il s'était senti observé, épié par quelqu'un. La présence de cette personne lui semblait familière mais il n'arrivait pas à mettre le doigt dessus. C'était la présence d'une personne magiquement puissante, il avait senti sa magie venir à la rencontre de la sienne, comme une caresse. Sensation étrange.

Il laissa son regard parcourir la salle à la recherche de cette personne, mais il ne vit rien. Il capta seulement le regard de la directrice toujours debout sur l'estrade mais celle-ci détourna immédiatement les yeux d'un air coupable et Harry devint suspicieux. Quelque chose se tramait, McGonagall avait omis de lui fournir un détail, il en était sûr.

Quand le silence retomba sur la Grande Salle, la directrice reprit la parole.

— Bien, je suis très fière de mes élèves et je suis sûr que cette année sera une très belle année. J'ai autre chose à vous dire. Exceptionnellement, Poudlard accueillera un élève étranger. Il est originaire d'Angleterre mais ses parents ont fui notre pays pendant la première montée au pouvoir du Seigneur des Ténèbres et par conséquent, il n'a pas pu étudier à Poudlard. Je le laisse participer aux cours de cette année comme une seconde chance, il sera réparti avec les huitièmes années. Je vous demande d'accueillir convenablement monsieur Thomas Gaunt.

À suivre...


Réponses aux reviews des invités !

Invite : Merci pour ta review, voici la suite en espérant qu'elle t'a plu ! :)

Loki : XD Je suis vraiment désolée ! Je t'assure que je n'avais aucun moyen de savoir que tu étais en train de lire pile au moment où j'ai pris la décision de tout supprimer pour remplacer les chapitres ! Pour te rassurer, je peux te dire que les chapitres 79 et 80 ont beaucoup changé et qu'ils sont bien mieux dans la nouvelle version ! (Comment ça je cherche des excuses pour justifier ma suppression en moins de 10 secondes ? Mais pas du tout...) Écrire c'est réécrire ! Je me souviens plus de qui m'a dit ça (un prof peut-être) mais c'est bien vrai, à partir du moment où le premier brouillon est là on ne fait que réécrire et tous mes brouillons sont là ! x) On peut dire que je n'écris pas vraiment DISSEMBLANCE comme j'ai pu le faire en créant l'histoire mais que je la réécris juste pour vous partager un bout de mon imagination ! Merci à toi pour ta patience et ta présence, au plaisir de te retrouver au détour d'un chapitre.