Chapitre 3 : Se confronter l'un à l'autre

Salut ! C'est une belle matinée qui s'annonce ! :) Voici le chapitre trois ! C'est le chapitre qui démarre, pour moi, la relation entre Harry et Tom dans le sens où ils apprennent à se connaître dans celui-ci et qu'ils le font presque à partir de rien. Harry commence à remarquer qu'il y a une différence entre Jedusor et Voldemort quant à Tom il comprend que Potter n'est pas seulement un objet digne d'intérêt mais un être humain, un être humain qui lui ressemble. Dans l'ancienne version leur conversation était découpée et cela donnait un rythme haché à cette partie de l'histoire, c'est beaucoup plus naturel comme ça ! Je vous souhaite une bonne redécouverte ou découverte de ce chapitre et je m'en vais répondre à vos reviews ! :D


Drago Malefoy partit immédiatement à la suite d'Harry et le calme revint dans le bureau. Severus et Minerva avaient reporté leur attention sur Jedusor dont les yeux avaient retrouvé leur couleur rougeoyante. Tom Jedusor eut l'air plus que satisfait lorsqu'il dit.

— Il est parfait. Bien mieux que je ne l'espérais. Je suis absolument certain qu'apprendre à le connaître sera tout à fait passionnant.

Severus comprit que le Seigneur des Ténèbres parlait d'Harry, ce qui ne sembla pas être le cas de Minerva qui demanda.

— Puis-je savoir de qui vous parlez ?

Tom releva les yeux vers la directrice tout en disant.

— De Harry Potter, bien évidemment. Le tuer serait un gâchis. Je ne sais pas exactement ce qui m'est arrivé durant les cinquante dernières années mais vouloir le tuer était une grossière erreur, bien que je ne la regrette pas. J'ai créé la perfection. Potter aurait, dans tous les cas, été un sorcier intéressant mais il ne se serait jamais élevé aussi haut sans motivation. Il est assurément ma plus belle réussite.

Severus eut un frisson d'horreur en entendant la dernière phrase de Jedusor. Un père pouvait dire de son fils qu'il était sa plus belle réussite, mais lorsque le Seigneur des Ténèbres le dit en parlant de son pire ennemi, cela devient malsain.

Il ne fut pas le seul choqué par les propos de Jedusor car Minerva réagit.

— Ce que vous dites n'a pas de sens. Je n'accepterai pas de tels propos ici. Harry Potter n'est pas une chose, c'est un être humain.

Tom Jedusor adressa un regard ennuyé à la directrice et dit nonchalamment.

— Je ne pense pas que vous pourriez comprendre. Ne vous en faites pas madame la directrice ; l'accord est signé, et vous avez exactement ce que vous vouliez. Je n'ai pas l'intention de dominer le monde ou d'exterminer les moldus et pour être franc, je me demande même comment j'en suis arrivé à désirer tout cela. Aujourd'hui, je veux seulement finir mes études.

Minerva acquiesça, rassurée, mais Severus n'était pas dupe. Jedusor ne mentait peut-être pas au sujet de ne pas désirer le contrôle mondial dans l'immédiat, mais jamais le Seigneur des Ténèbres n'avait mentionné ses plans concernant Potter.

Severus demanda avec une certaine appréhension.

— Et en ce qui concerne Harry Potter ? Vous l'avez pourchassé pendant une vingtaine d'années dans l'unique dessein de le tuer ; que comptez-vous faire maintenant ?

Jedusor sembla réellement réfléchir à sa réponse, mais Severus savait à quel point le Seigneur des Ténèbres pouvait être un excellent comédien.

— Comme je vous l'ai déjà dit, vouloir tuer Potter était une erreur, une erreur que je ne commettrai pas une seconde fois. J'espère que l'année qui va suivre prouvera à Potter que mes intentions ne concernent pas son meurtre.

Severus se retint de demander à Jedusor qu'elles étaient ses intentions actuelles envers Harry quand il vit son expression. Quoi qu'il veuille, cela ne serait pas au goût du Gryffondor. Potter avait raison sur une chose ; Jedusor avait un problème le concernant et cela allait au-delà du simple intérêt, comme Minerva semblait le penser.

Après un petit moment, quelques coups retentirent à la porte et deux élèves entrèrent dans la pièce. Minerva reconnut immédiatement Neville Londubat et Luna Lovegood. Elle leur demanda.

— Monsieur Londubat, mademoiselle Lovegood que faîtes-vous ici ? Il y a un problème ?

C'est Neville qui répondit en faisant un pas en avant.

— Non, madame la directrice. Harry est parti récupérer un croc du Basilic Vous-savez-où avec Seamus et Dean pendant qu'Hermione et Drago cherchent le Vous-savez-quoi. Ils vont d'abord aller au manoir des Malefoy, Harry pense qu'il y a des chances que le Vous-savez-quoi soit de retour là-bas et si ce n'est pas le cas, ils élargiront les recherches.

Minerva cligna une ou deux fois des yeux, n'ayant pas tout compris. Severus prit les devants.

— C'est très bien monsieur Londubat, vous direz à monsieur Potter de détruire le Vous-savez-quoi Vous-savez-où, je ne veux pas de ce genre de pratique ailleurs dans le château. En ce qui concerne Vous-savez-qui, il est à vous.

Neville fit un signe de tête.

— Je vous remercie professeur.

Il se tourna vers Jedusor et Severus put entendre Neville déglutir.

Luna vint à son secours en disant d'un air rêveur.

— Harry aimerait que le Roi des serpents nous suive, il n'aimerait pas devoir convoquer les Nargoles alors qu'il serait possible de suivre le chemin tracé par les Joncheruines. Vous comprenez, n'est-ce pas ?

Tom Jedusor se leva, un masque vide placé soigneusement sur son visage lorsqu'il répondit.

— Je comprends parfaitement.

Luna lui fit un sourire éblouissant avant de sautiller vers la porte, Neville à son bras, Jedusor les suivant d'un pas mesuré.

Quand la porte se referma derrière le trio le plus étrange au monde, Severus entendit Minerva soupirer.

— Ces enfants sont devenus pire qu'Albus...

Severus lui fit remarquer, après un moment.

— Le Seigneur des Ténèbres a réussi à détourner notre attention, il n'a rien dit à propos du contenu du contrat.

Minerva se rendit compte que Severus avait raison... Jedusor était doué pour diriger les conversations et en retirer le sujet principal.

Tom suivit les deux huitièmes années devant lui, légèrement curieux. Si Potter avait choisi ces deux personnes pour le surveiller, c'est qu'il devait y avoir une raison particulière.

De toute évidence, il avait confiance en eux et en leurs capacités. Pourtant, Tom ne sentait pas de puissance particulière émaner des deux sorciers. Il y avait pourtant quelque chose d'étrange au sujet de la fille, elle devait avoir quelques capacités particulières. Cependant, le garçon semblait très ordinaire.

Tom les suivit jusqu'au septième étage où les deux huitièmes années passèrent trois fois d'affilée à un endroit précis. Au troisième passage une grande double porte apparut et ils l'ouvrirent tout en faisant signe à Tom de les rejoindre, Jedusor s'exécuta.

Ils arrivèrent dans la salle commune de la maison dite des quatre et la porte qui les avaient conduits ici disparut derrière eux.

Jedusor fronça les sourcils. Il ne savait ni comment on faisait apparaître, ni disparaître la porte et cela lui donnait l'impression d'être piégé. Alors que cette pensée traversait son esprit, il entendit la fille blonde dire toujours sur le même ton rêveur.

— Ne vous inquiétez pas, Harry vous expliquera tout à son retour. Comme le stipule le contrat, il jouera son rôle correctement tant que vous jouerez le vôtre. Par contre, si vous changez les règles du jeu ce sera considéré comme de la triche.

Tom se contenta d'un signe de tête pour toute réponse. Il n'appellerait pas leur accord un jeu, mais la jeune fille qui lui faisait face avait visiblement un souci avec la réalité.

Il se sentit immédiatement observé lorsqu'il pénétra dans ce qui semblait être une salle commune confortable bien que peu ordinaire, les murs étaient faits de miroirs et il y avait des mannequins d'entraînement au duel entre les fauteuils et le canapé. Un peu comme si on avait transformé une salle de classe de Défense contre les forces du Mal en salon.

Une quinzaine d'élèves étaient présents et tous lui lançaient des regards meurtriers. Certains avaient déjà leur baguette à la main. Il était évident qu'il n'était pas le bienvenu ici.

La pièce était assez lumineuse, même si la lumière baignant les lieux semblait légèrement bleuté, et elle possédait une immense cheminée. Celle-ci se mit soudainement à briller d'une vive couleur verte.

Deux personnes sortirent de la cheminée. Le premier était un jeune homme blond, celui qui avait accompagné Potter dans le bureau de la directrice et la seconde était une jeune fille aux cheveux bruns et bouclés, un petit carnet noir reposait entre ses mains et Tom sut qu'ils avaient réussi à retrouver son Horcruxe. Cinquante ans plus tard, lui-même n'avait aucune idée d'où il aurait pu se trouver.

La brune lui jeta un regard étrange avant de s'adresser au garçon et à la fille qui étaient avec lui.

— Neville, Luna, c'est bon. Allez Vous-savez-où et apportez cela à Harry. Je pense que c'est mieux s'il le détruit là-bas.

Hermione remit le journal intime à Neville et Luna qui quittèrent la salle, ils leur suffirent d'aller vers un mur pour que celui-ci se transforme en porte et cela rendit Tom encore plus dubitatif sur ce qu'était exactement cette salle.

La brune se posta face à lui et dit, les bras croisés sous sa poitrine dans une attitude défensive.

— Hermione Granger, née-moldue et fière de l'être. En l'absence d'Harry et en tant que préfète, c'est moi qui suis chargée de surveiller vos moindres faits et gestes.

Tom laissa un sourire recouvrir son masque habituel.

— Potter semble avoir tout un tas de personnes sous ses ordres.

Tom s'attendait à une réaction colérique de la sang-de-bourbe mais rien ne vint, celle-ci s'assit dans un fauteuil et lui fit signe de faire de même.

Après un petit moment, elle déclara.

— Je suppose qu'il est normal que vous voyez les choses ainsi, mais ce n'est pas le cas. Harry ne donne pas d'ordre, jamais, à personne. Personne n'est ici sous la contrainte ou par la peur. Si je veux l'aider, je peux le faire, si je veux lui hurler dessus car je trouve son comportement particulièrement idiot, je peux aussi. Je peux le provoquer en duel, je peux claquer la porte et partir. C'est pareil pour tout le monde ici, même pour l'A.D. Nous ne sommes pas ses partisans mais ses camarades, ses amis. Et Harry n'est pas vraiment du genre possessif, il serait plutôt du type à rester seul.

Jedusor fixait Granger avec attention. Il essayait de regrouper le plus d'informations possible sur Potter et cette Hermione Granger semblait savoir beaucoup de choses sur le Survivant. Il demanda à la légère.

— L'A.D. ?

Granger lui fit un sourire.

— C'est une longue histoire et je doute qu'elle vous plaise. L'Armée de Dumbledore c'est ce que nous étions à l'origine, au tout début, lorsque nous ne savions pas encore nous défendre contre la magie noire. La véritable question est : comment êtes-vous revenu à la vie ? Non seulement vous êtes de retour, mais comme Harry l'a pressenti, votre premier Horcruxe s'est régénéré en même temps que vous. Vous avez conscience que ce n'est pas normal. Vous êtes censé être mort et votre Horcruxe détruit depuis longtemps...

Jedusor n'insista pas, comprenant que la brune ne dirait rien de plus au sujet de l'A.D.

Il répondit brièvement.

— Je n'ai aucun souvenir de ma vie passé et je ne sais absolument pas comment ou pourquoi je suis ici. J'ignore tout autant que vous comment mon Horcruxe et moi-même avons pu revenir mais je fais des recherches à ce sujet et je finirais par avoir mes réponses. Pour le moment, ma seule préoccupation est cet endroit. Où sommes-nous ? Où se trouve cette pièce exactement ?

Hermione regarda quelques secondes le Seigneur des Ténèbres.

— Je pensais que vous le saviez. Harry m'a expliqué que vos derniers souvenirs devaient être ceux de votre sixième année à Poudlard. Je pensais que vous aviez découvert cette salle avant la Chambre des Secrets mais ce n'est apparemment pas le cas.

Tom serra les dents, le fait que tout le monde ici ait connaissance de sa vie passée avec précision commençait à l'énerver. Il dit à Granger d'un ton froid.

— Le fait que mon passé soit connu dans les moindres détails par un grand nombre d'inconnus est très désagréable. Je vous prierais donc d'éviter de faire étalage de ma vie privée.

Il vit Granger agrandir les yeux sous la surprise, avant que ceux-ci ne se rétrécissent et cette fois-ci la voix de la brune fut courroucée lorsqu'elle reprit la parole.

— Il fallait y penser avant de démarrer une carrière de Seigneur des Ténèbres. De plus, vous vous trompez, votre vie privée n'est connue que de Harry et les membres de l'A.D. ne savent que ce qu'il a bien voulu leur dire. Les personnes de l'extérieur ne savent rien de votre passé. Vous pourriez sortir en plein jour sous cette apparence que personne dans la rue ne vous reconnaîtrait. Pour le monde magique Lord Voldemort est définitivement mort, tué par Harry Potter il y a maintenant plusieurs mois.

Jedusor allait répliquer lorsqu'il sentit la présence magique assez imposante d'Harry Potter approcher peu avant d'entendre la voix de celui-ci.

— C'est bon Hermione. Je ne veux pas d'un conflit ce soir. Nous sommes tous sur les nerfs et je ne pense pas que ce soit propice à ce genre de discussion.

Hermione fronça les sourcils lorsqu'elle vit une boîte scellée dans la main droite d'Harry et un croc de Basilic dans la gauche. Elle dit d'un air atterré.

— Tu n'as pas détruit l'Horcruxe ?

Harry abaissa les yeux vers la boîte en soupirant. Il porta son regard quelques secondes sur Jedusor avant de s'adresser à Hermione.

— Il y a de fortes chances pour que la destruction directe d'un Horcruxe, surtout s'il est unique, rende fou la personne qui l'a créé.

Harry reporta son regard sur Voldemort.

— Et dans ton cas, ça briserait ton esprit. J'ai déjà combattu un Voldemort complètement fou, une fois suffira.

Il reporta de nouveau son regard sur Hermione.

— Je trouverai un moyen de réintégrer cet Horcruxe à son âme originelle. Et si cela se révèle impossible ou trop dangereux, nous le détruirons.

Hermione soupira en se rasseyant.

— C'est probablement la pire rentrée scolaire que nous ayons faite...

Neville qui était à côté d'Harry grimaça.

— L'année dernière ce n'était pas beaucoup mieux...

Harry fit craquer ses épaules doucement. Sa magie complètement bridée le faisait souffrir, il aurait voulu pouvoir se détendre un minimum mais en présence de Jedusor, ce n'était pas possible.

Il dit en s'adressant aux huitièmes années.

— Je crois que ça suffit pour aujourd'hui. Hermione, en tant que préfète en chef, je te charge de faire respecter le couvre-feu. Je vais rester ici le temps d'expliquer la situation à notre invité.

Hermione secoua la tête une ou deux fois en voyant tout le monde bâiller en allant vers leurs chambres, il y avait une porte dérobée à gauche de la cheminée pour les garçons et à droite pour les filles.

Apparemment, ils avaient assez confiance en Harry pour savoir que lorsqu'il disait que la situation était sous contrôle, celle-ci l'était. Hermione vit Drago hésiter en regardant à tour de rôle Voldemort puis Harry. Elle s'approcha de lui.

— Ne t'inquiète pas, il sait ce qu'il fait et s'il y a le moindre problème, nous sommes tous capables de réagir.

Drago acquiesça et il alla se coucher, ravissant une dernière fois les lèvres de sa petite amie qui lui donna une tape sur le bras pour lui faire comprendre que ce genre de geste la gênait en public. Drago se contenta d'un sourire narquois avant de s'enfuir vers sa chambre comme un gamin, faisant rire Hermione malgré elle.

Il était loin le Drago torturé par la guerre incapable du moindre sourire, elle était heureuse que celui-ci puisse enfin se comporter avec naturel et spontanéité.

Harry posa la boîte scellée sur la table basse avec le croc du Basilic. Il s'assit face à Voldemort, toujours légèrement sur les nerfs. La présence de Tom Jedusor le forçait à être sur ses gardes en permanence et c'était tout sauf agréable.

Il ne quittait plus sa baguette depuis qu'il l'avait utilisée dans le bureau de la directrice. Il ne savait pas pourquoi mais le morceau de bois l'apaisait dans ce genre de moment.

Il releva les yeux et faillit grogner d'énervement lorsqu'il vit Jedusor le fixer intensément. Celui-ci le jaugeait du regard, l'observant de haut-en-bas avec attention, et Harry dut se retenir de lui demander s'il ne voulait pas une photographie en plus de cela.

Il se contenta de lui demander.

— Tu étais au courant de la possibilité que ton esprit se brise à la destruction de tes Horcruxes ?

Jedusor s'installa confortablement dans le fauteuil en face.

— Non, je ne le savais pas. Les informations que j'avais réunies sur les Horcruxes dataient d'il y a plusieurs siècles et rien ne mentionnait ce détail. Comment l'avez-vous découvert ?

Harry grimaça en entendant Voldemort le vouvoyer, cela sonnait comme une insulte. Il se doutait bien que Jedusor n'était pas informé de tous les risques la première fois qu'il avait fabriqué un Horcruxe.

— Je l'ai théorisé pendant la guerre. J'ai fait de nombreuses recherches et j'ai comparé ton cas à celui d'Herpo l'Infâme qui a été le premier à réaliser un Horcruxe. Il est devenu complètement fou le jour où celui-ci fut détruit. La même chose s'est produite avec Sviatoslav Igorevitch en Russie, il a gouverné un court moment avant de perdre la tête et d'ordonner la destruction de la moitié de son pays dans un accès de folie. Pour toi c'était différent, plus ils y avaient d'Horcruxes, plus les conséquences étaient retardées. Cela t'a conduit à la folie, peu à peu, sans même que quelqu'un ne doive détruire tes Horcruxes. Diviser son âme autant de fois n'aurait même pas dû être possible. Tu avais déjà perdu tout sens de la logique lorsque j'ai détruit ton premier Horcruxe.

Jedusor ajouta en regardant Harry.

— À l'âge de douze ans.

Harry grimaça. Il se demanda quelques secondes comment Jedusor connaissait cette information, avant de se souvenir du livre que tenait celui-ci lorsqu'il l'avait vu devant le bureau de la directrice. Il grimaça.

— Cet horrible bouquin...

Il vit Jedusor sortir de sa poche ladite horreur avant de lui lancer un regard.

— Cette Rita Skeeter semble être douée pour regrouper des informations.

Harry renifla dédaigneusement.

— Elle passe son temps à espionner la moindre de mes actions ou paroles pour les détourner de manière à faire la Une de la gazette.

Harry perçu une certaine déception chez Jedusor lorsque celui-ci lui répondit.

— Je pensais pouvoir récupérer quelques informations de ce livre.

Harry grinça des dents.

— Je ne pense pas que lire cette chose t'apprendra quoi que ce soit d'intéressant. Si tu veux connaître les événements des cinquante dernières années, contente-toi de lire un livre d'Histoire de la magie. Il doit y en avoir qui retrace la première et la deuxième guerre magique.

Jedusor nia l'information.

— Aucun de ces livres n'a d'informations précises. D'ailleurs, je n'ai lu aucun livre parlant d'Horcruxe. J'ai simplement déduit que l'objet qui avait pris possession de Ginny Weasley puis ouvert la Chambre des secrets était mon journal. Je suppose que cette donnée a été gardée du public.

Harry hocha lentement la tête.

— Nous ne voulons pas que cela donne des idées à certaines personnes. Un Seigneur des Ténèbres par siècle suffit.

Harry se demandait pourquoi il se fatiguait à rester avec Jedusor plus longtemps. Voldemort le mettait sur les nerfs mais le Gryffondor souhaitait que la situation soit claire entre eux pour éviter que cela ne dégénère.

Il se redressa pour se pencher légèrement en avant. Il dit en fixant Jedusor.

— Écoute, Voldemort, nous savons pertinemment l'un comme l'autre que cette histoire ne finira pas bien. Je ne sais pas ce que tu recherches exactement, ni pourquoi tu t'es effacé la mémoire, ni même comment tu as ressuscité, mais cela a forcément un rapport soit avec l'immortalité soit avec moi. Pour l'instant, tu bénéficies d'une immunité et tant que tu ne commets pas d'actes répréhensibles, il n'y a aucune raison pour que nous nous battions. Mais si la mémoire te revient pour une raison quelconque ou que tu décides de continuer l'œuvre du Seigneur des Ténèbres, je te tuerais.

Harry se recula dans son fauteuil et ajouta.

— Et je le ferais autant de fois qu'il le faudra.

Harry observa Jedusor, les jambes toujours croisées dans une position faussement maîtrisée. Celui-ci pencha très légèrement la tête et, avec étrange sourire sur les lèvres, lui susurra.

— Vos menaces sont plutôt effrayantes.

Harry fut nerveux à l'emploi du vouvoiement. Il se rendit compte que, d'une certaine manière, la personne qui était face à lui n'était pas Voldemort. Et que se comporter en sa présence comme il le faisait avec le Seigneur des Ténèbres était inutile.

Pour le moment en tout cas. Il n'allait pas pour autant baisser sa garde. Jedusor était Voldemort, peu importe son âge. La seule différence notable était son degré de folie.

Le brun soupira, sentant que toutes les fibres magiques de son corps souhaitaient se jeter sur Jedusor pour en faire le prochain numéro de la rubrique nécrologique. Il ferma les yeux en essayant de maîtriser sa magie. Tom n'avait encore rien fait de mal mais sa simple présence, sa manière d'être et d'agir avait le don de rendre Harry nerveux.

Il clôtura finalement les hostilités.

— Prends-le comme tu le sens, mais disons que c'est plus une mise en garde qu'une menace. Je ferai mon possible pour éviter les incidents. Seuls les huitièmes et quelques septièmes années ainsi que le corps professoral sont au courant de ton identité, ce qui limitera les dégâts. Essaie seulement de ne pas te comporter étrangement en dehors des cours.

Jedusor releva un sourcil interrogatif et Harry lui fit un petit sourire involontaire.

— Pas de magie noire, pas de fourchelang, pas de potion au-dessus du niveau d'un élève de sixième année, pas de rituel magique, pas de magie runique dépassant le cursus d'un élève classique et toute métamorphose au-dessus du niveau moyen d'un professeur sera systématiquement annulée.

Jedusor fit une grimace et Harry laissa un rire sincère dépasser la barrière de ses lèvres.

Il ajouta, amusé par l'idée.

— En résumé, tu vas devoir respecter le règlement et te faire passer pour l'élève le plus ennuyeux que Poudlard n'ait jamais connu.

Il termina.

— Evidemment, tu ne tiendras pas un mois.

Les yeux de Jedusor avaient pris une légère teinte rougeoyante quand celui-ci s'exprima de nouveau.

— Vous me privez de toutes les choses amusantes à faire à Poudlard, ce n'est pas très juste. Faisons un marché, j'ai l'autorisation de faire toutes les activités que vous avez précédemment citées si je suis en votre présence. En échange, je me comporterais comme un sorcier moyen et ennuyeux en votre absence.

Harry Potter acquiesça.

— De toute façon, je sais pertinemment que tu finiras par faire tout cela, donc autant que tu le fasses quand je serais là pour le voir.

Tom Jedusor eut l'air satisfait par cette réponse.

Un silence s'étendit alors que seul le crépitement des braises dans la cheminée se faisait entendre. C'est Tom qui brisa l'accalmie.

— Il y a de nombreuses questions que j'aimerais vous poser.

Harry comprit que cette conversation risquait de traîner en longueur. Il s'allongea alors en travers de son fauteuil, surveillant Jedusor du coin de l'œil, un bras sous la tête tandis que l'autre jouait négligemment avec sa baguette. Il ne comptait pas la lâcher.

Il dit d'une voix lasse.

— J'ai toute la nuit. Demain, on commence par Histoire de la magie et je peux réciter l'histoire de la dernière guerre gobeline par cœur alors Binns ne m'en voudra pas trop si je dors pendant son cours.

Il sentit que Jedusor souriait, même sans le voir, et cela eut le don de l'énerver. Le mage noir dit d'une voix, comme d'habitude, parfaitement maîtrisée.

— Ce ne serait pas très Serpentard de ma part de vous les poser directement.

Harry répondit sans réfléchir.

— Comme ce ne serait pas très Serpentard de ma part d'y répondre directement. Nous ne sommes pas à ça près. Poses tes questions et j'y répondrai. Fouilles dans mon passé et je ferai en sorte que toutes les informations que tu y trouveras soient erronées.

Provoquer Jedusor de en permanence n'était pas une bonne idée, mais Harry se sentait trop sur les nerfs pour jouer aux jeux d'esprit qu'affectionnait tellement le Serpentard.

D'ailleurs, celui-ci demanda d'un coup.

— Vous avez bien fait vos études à Gryffondor ?

Harry lui répondit avec sincérité. Il préférait que Jedusor lui pose directement ses questions plutôt qu'il n'aille fouiller l'esprit d'une quelconque personne pour obtenir des réponses.

— Oui, j'ai fait mes études à Gryffondor, mais le Choixpeau me voulait à Serpentard. J'ai refusé.

Harry fixait le feu s'éteignant lentement dans la cheminée en face de lui tout en conversant avec Tom Jedusor. Cette situation n'avait rien de naturel et pourtant, un observateur extérieur, ne connaissant ni l'histoire, ni les protagonistes, aurait seulement vu deux camarades de longue date, discutant des cours la veille de la rentrée scolaire.

Jedusor demanda immédiatement après la réponse d'Harry.

— Pourquoi cela ?

— C'est plutôt franc comme question.

— Vous avez dit que vous répondriez à toutes mes questions.

— La réponse est simple. On m'a dit, peu avant la répartition, que tu y avais fait tes études, alors j'ai refusé d'y aller. Je ne suis pas le seul dans ce cas. L'effectif des Serpentard a diminué de moitié depuis la première guerre.

— Je vois. C'est dommage, j'apprécie l'esprit controversé et tout en subtilité des Serpentards.

— Les seules subtilités dont font preuve les Serpentards actuels sont les différentes manières d'esquiver les insultes et les brimades dans les couloirs. Les autres classes n'ont de cesse de les traiter de mages noirs.

— C'était déjà plus ou moins le cas à mon époque. J'avais réussi à faire changer cela en respect craintif pendant ma scolarité. C'était mieux que rien.

— Je pense qu'avec la fin de la guerre et des personnes comme Rogue et Malefoy, les choses devraient aller en s'améliorant et, avec un peu de chance, le prochain mage noir descendra directement de Poufsouffle.

Jedusor renifla.

— Aucune chance, dit-il d'un ton catégorique qui fit presque sourire Harry.

Un silence de courte durée s'étendit avant que Jedusor ne demande.

— Pourquoi ai-je attenté à votre vie lorsque vous étiez bébé ?

Harry se crispa immédiatement à la question. Il eut fort envie de répondre à Jedusor que c'était à cause de sa folie mais il finit par dire.

— Il y avait une prophétie. Une prophétie qui faisait de moi un ennemi à abattre et tu as décidé de le faire avant que je n'ai une chance de me défendre.

Jedusor devait réfléchir et faire ses propres conclusions car les questions suivantes arrivèrent plusieurs minutes plus tard.

— Comment avez-vous survécu à l'Avada Kedavra ? Quel était le contenu de la prophétie ?

Harry se raidit un peu plus à ces questions. Dévoiler le contenu de la prophétie signerait son arrêt de mort. Il dit donc d'une voix sans appel, en réponse à la première question.

— J'ai eu beaucoup de chance.

Apparemment, cette réponse ne suffit pas à Jedusor car celui-ci s'exprima d'une voix un peu trop calme.

— Je ne pense pas que ce soit la chance qui vous ait permis de me vaincre à plusieurs reprises. Tout comme je ne pense pas que cette prophétie ait été énoncée par hasard.

Harry ne répondit pas, ce n'était pas une question. Jedusor n'était pas assez idiot pour croire à la chance ou au hasard.

Le jeune Seigneur des Ténèbres finit par dire.

— Je ne vais pas insister sur le sujet étant donné qu'il me semble plus que sensible.

Harry n'avait pas besoin d'être devin pour savoir sur quoi allaient maintenant tourner les recherches de Jedusor. Il voudrait forcément connaître le contenu de la prophétie et savoir comment il avait survécu à l'Avada Kedavra.

Harry se consola un peu en pensant qu'il faudrait un long moment avant que Jedusor n'arrive à regrouper toutes les pièces du puzzle.

Harry s'attendait à une autre question dérangeante, comme les deux dernières, mais fut surpris d'entendre Jedusor demander.

— Où sommes-nous ? Quel est cet endroit exactement ?

Harry répondit facilement.

— C'est la Salle sur Demande. Elle répond aux besoins des élèves désirant son aide. Elle change en fonction de la demande de la personne la dirigeant. Elle possède une magie propre, rattachée à celle de Poudlard. Je l'ai découvert il y a quelques années et depuis, elle fait office de salle de classe pour l'A.D. Elle se trouve précisément n'importe où je souhaiterais la faire apparaître. Mais on ne peut y entrer qu'en faisant une manipulation particulière au septième étage. Et même ainsi, il est difficile d'y pénétrer, elle est protégée.

Jedusor eut un silence contemplatif avant de dire.

— La magie est vraiment fascinante. J'imagine que vous dirigez cette pièce.

Le décor autour d'eux changea brusquement pour imiter avec précision la salle commune des Gryffondor. Seuls les deux fauteuils de Tom et d'Harry ainsi que la table basse restèrent intacts.

Harry, jouant toujours négligemment avec sa baguette.

— Je peux même la changer en réplique parfaite d'une cellule d'Azkaban, si nécessaire.

Jedusor ne semblait pas plus inquiet que ça. Il semblait plutôt fasciné par les possibilités qu'offraient la pièce et la manière dont il observait Harry Potter s'intensifia encore.

Harry ne s'en rendit pas compte. Pour lui, Tom était seulement du genre à apprécier toutes les formes de magie, même si on se servait d'elles pour le menacer.

Peu de temps après le changement de salle, un Malefoy de mauvaise humeur, les cheveux complètement décoiffés, vint dans la salle commune.

Il cria, visiblement excédé.

— Potter, j'essaie de dormir. Donc si tu veux jouer avec Jedusor à qui tuera l'autre le premier, tu es gentil, tu fais ça dehors. Sinon je te jure que j'empoisonnerais tous tes repas pendant les vingt prochaines années.

Harry se retint de justesse de rire. Malefoy avait l'air complètement débraillé et c'était vraiment ridicule. Il maîtrisa son hilarité.

— C'est d'accord. Voldemort et moi, on va faire un tour.

Malefoy grommela et repartit dans l'autre sens. Harry, le voyant remonter les escaliers à moitié endormi, ajouta.

— Tu sais, les pyjamas avec des vifs d'or pour motifs, à ton âge ça ne fait pas très sérieux.

— Ferme-la !

Cette fois-ci, Harry ne se retint pas de rire. Malefoy avait un véritable don pour être ridicule lorsqu'il dormait à moitié. Surtout avec ce pyjama noir décoré par des petits vifs se baladant sur le tissu.

Voldemort avait, lui aussi, l'air amusé et il dit en souriant.

— Ce sont des générations complètes de Malefoy qui doivent être en train de déplorer leur descendance.

Harry fit un sourire à Jedusor en répondant.

— Cela fait un moment qu'ils ont dû renier Drago.

Puis, il se leva et dit.

— Si sa Seigneurie veut bien me suivre, nous allons laisser monsieur Malefoy récupérer ses précieuses heures de sommeil.

Harry fit apparaître une porte qui s'ouvrit devant lui. Il se retourna vers Jedusor et lui demanda, l'air perplexe.

— À moins que tu ne veuilles dormir ? J'oublie parfois que le reste du monde magique n'est pas insomniaque.

Tom rejoignit Harry.

— Je ne pense pas avoir besoin de dormir plus que quelques heures.

Harry passa la porte avec Jedusor. Celle-ci disparut aussitôt.

Tom reconnut avec surprise le Hall de Poudlard devant lui. La Salle sur Demande pouvait réellement ouvrir une porte sur l'intégralité du château, c'était un morceau de magie plus qu'étonnant.

Jedusor vit Potter essayer de détendre un peu ses muscles, en permanence crispés. Tom avait déjà une théorie sur cette rigidité constante du mage face à lui et cela n'était pas seulement dû à sa présence. Potter se dirigea vers la porte pour sortir de Poudlard.

— On a moins de chance de se faire repérer par Rogue si nous allons dans le parc.

Jedusor acquiesça, toujours un peu déconcerté par l'attitude de Potter. Celui-ci ne semblait pas le craindre. Il avait pourtant de multiples raisons pour cela. Il avait, certes, signé un contrat contraignant et Potter avait conscience que sa perte de mémoire était réelle, mais il y avait quelque chose de plus.

Ce n'était pas seulement le cas avec Harry. Lorsqu'il se retrouvait avec la directrice ou le directeur adjoint, ceux-ci semblaient le craindre mais, dès que Potter était présent, leur peur diminuait considérablement. Même chose pour les huitièmes années.

Les gens étaient rassurés de voir Potter près de lui et, bien que cette réaction soit étrange au premier abord, cela pouvait s'expliquer. La directrice l'avait elle-même dit ; Potter était le seul à pouvoir rester avec lui pour le surveiller.

Tom était ravi que la situation ait tourné ainsi, il voulait en apprendre plus sur Potter et rester avec lui semblait être la solution. De plus, il était la compagnie la plus agréable qu'il n'ait jamais eue. Harry Potter était surprenant.

Harry se dirigea vers le parc, souhaitant respirer un peu d'air frais. Cette journée n'avait vraiment pas été bonne et prendre l'air, même si cela devait être en compagnie de Voldemort, lui serait bénéfique. De toute façon, il valait mieux qu'il s'habitue à sa présence, car le mage noir allait être vingt-quatre heures sur vingt-quatre dans le même endroit que lui.

Poudlard était toujours magnifique, de nuit comme de jour, et le simple fait de marcher sous les alcôves du parc avait quelque chose de magique.

Après un moment Harry lança un Tempus et son visage se détendit lorsqu'il lut, dans un murmure.

— Six heures neuf.

Sous le regard curieux et interrogatif de Jedusor, Harry grimpa avec facilité sur la plus haute bordure accessible d'une des alcôves.

Il fit signe à Voldemort de venir et quand celui-ci fut à côté de lui, il se décala légèrement avant de décompter.

— Sept, six, cinq, quatre, trois, deux, un...

Le soleil perça à l'horizon, sa lumière se répandit lentement sur tout le terrain de Poudlard, douce et éblouissante à la fois, alors que Potter prononçait le chiffre zéro avec révérence.

D'un seul coup, Potter eut l'air beaucoup plus jeune. Depuis leur rencontre, Tom le considérait comme une sorte d'arme créée pour la guerre, par la guerre. Mais Potter était plus qu'une simple arme.

Un être humain, un enfant, un homme ; un être terriblement vivant. Dangereux, comme n'importe quelle arme, mais aussi intelligent et animé par ses propres convictions. Potter était un mélange parfait entre puissance et esprit. Un ennemi à sa hauteur, certes, mais qui ferait surtout le meilleur des alliés possibles.

Harry Potter avait plusieurs secrets et Jedusor comptait bien découvrir tout ce qu'il y avait à savoir sur lui. Après tout, Harry Potter était à lui. Il était sa création et il ne comptait pas laisser cette dernière lui filer entre les doigts.

À suivre...