Chapitre 6 : Pensées transparentes
Il est midi ! Bonjour ! Comment se passe votre journée ? La mienne est pleine à craquer, j'ai des lundis qui commence tôt le matin et qui finissent tard le soir ! X) Pour ce début de semaine, nous voilà avec le chapitre 6, malgré quelques événements mineurs c'est un chapitre tranquille, c'est le calme qui précède les plus grosses tempêtes ! Les chapitres suivants seront un peu plus mouvementés alors je ne peux que vous conseiller de profiter de l'ambiance détendue de celui-ci. J'oublie toujours de le demander mais si vous voulez suivre la publication de l'histoire, vous pouvez vous abonner à celle-ci et la mettre dans vos favoris (ça m'aide à savoir combien de lecteurs viennent par ici !)
Tom n'eut pas à attendre longtemps devant la salle, il vit rapidement Harry arriver, ses amis sur ses talons. Tom n'aimait pas cette situation, les proches de Harry le voyaient comme une sorte de monstre essayant à tout prix de convertir Potter ou de le tuer, ce n'était pas le cas.
Tom souhaitait simplement se rapprocher d'Harry et les choses seraient plus faciles entre eux si ce dernier ne devait pas gérer une bande d'amis qui en plus d'être envahissante, n'avait pas confiance en lui.
Jedusor comprenait un peu mieux pourquoi Harry cachait désespérément ses pouvoirs. Ses amis n'avaient pas confiance en lui, alors il ne leur faisait pas confiance en retour. Ses amis l'appréciaient sincèrement Tom en était certain, mais il se demandait s'ils appréciaient Harry pour ce qu'il était ou pour ce qu'il représentait. Ils appréciaient ce que Potter leur montrait de lui, le Survivant, un héros.
En voyant Harry marcher devant le groupe, raide comme la justice, Tom se fit la réflexion que cette dernière année d'études n'était probablement pas le choix de Potter, mais plutôt celui des membres de l'A.D. cette organisation qui avait apparemment combattu avec lui dans la guerre.
Les huitièmes années essayaient peut-être d'aider Potter mais ils ne faisaient que l'enfoncer un peu plus en prenant des décisions à sa place. Potter devait se sentir très seul ici. Tom pouvait comprendre cela ; les Serpentard avaient toujours agi ainsi avec lui et cela ne l'avait jamais aidé. En fait, ça n'avait fait que creuser le fossé entre eux.
Harry craquera un jour, autant magiquement que psychologiquement et à ce moment-là, il commettra des erreurs. Lui avait créé un Horcruxe, allez savoir jusqu'où ira Harry Potter pour essayer de convenir le plus longtemps possible aux attentes que le monde magique avait en lui.
Tom fut surpris lorsqu'un demi-géant - Rubeus Hagrid si c'était bien lui - sortit de la salle de classe. Il offrit un sourire édenté à Potter en lui assénant une frappe puissante dans le dos qui, sans pour autant le mettre à terre, le fit vaciller. Apparemment c'était une manière amicale de saluer pour le demi-géant. Celui-ci annonça avec fierté que le cours se déroulerait dehors et qu'Harry devrait l'assister.
Malefoy et presque la totalité des huitièmes années pâlirent mais Potter se contenta de soupirer d'un air vaincu. Apparemment, jouer l'assistant du demi-géant était quelque chose qui ne le gênait pas plus que cela.
Les huitièmes années se rendirent à l'extérieur et Tom put remarquer que même cinquante ans après, Hagrid lui en voulait toujours particulièrement. Le géant lui envoyait toutes les quelques secondes un regard mauvais et dénonciateur. De plus, il accaparait Potter en parlant de créatures magiques à celui-ci.
Lorsqu'ils furent tous installés près de la forêt interdite, juste à côté de la vieille cabane détruite du gardien de chasse, Hagrid apporta un grand chaudron en étain et il le plaça face à Potter.
— Minerva m'a interdit de vous faire étudier un vrai dragon, ce qui est fort dommage, mais grâce à Harry on va pouvoir étudier les différentes espèces de dragons sans danger.
Hagrid se tourna vers Harry en lui souriant.
— Minerva m'a dit que tu maîtrisais le Draconifors. J'aimerais que tu le lances sur ce chaudron pour en faire disons... un Pansedefer ukrainien ! Voilà, bonne idée, c'est un magnifique dragon le Pansedefer ukrainien.
Alors que les Serpentard de huitièmes années se concertaient pour créer un bouclier anti-Potter-catastrophe, Harry dit à Hagrid, peu sûr de la validité de cette idée.
— Je crains que cela ne soit pas une bonne idée, je maîtrise le sort mais le dragon aura sa taille réelle et le comportement d'un véritable Pansedefer ukrainien. Il risque d'être incontrôlable.
Hagrid sembla très déçu par cette déclaration, ce qui força Harry à ajouter.
— Je peux quand même essayer d'en faire un miniature...
Hagrid reprit du poil de la bête et encouragea Harry à exécuter le sort. Finalement les choses se passèrent plutôt bien, le dragon fit moins d'un mètre et les élèves purent l'étudier sans incident.
Tom dut être le seul à remarquer à quel point Harry avait des difficultés à contrôler le sort pour réduire sa puissance. Si le brun perdait le contrôle quelques secondes, le dragon reprendrait sa taille naturelle et ce serait une catastrophe, même avec le contre-sort, arrêter un Pansedefer ukrainien ne serait pas chose facile. Mais Harry ne fléchit pas et garda sa magie stable durant tout le cours.
À la fin de celui-ci, le brun semblait à bout de souffle et plus pâle qu'à l'accoutumé, mais la plupart des élèves étant soit encore absorbés par le cours soit plus intéressés par leurs futurs repas ne le remarquèrent pas.
Harry était fatigué et avait bien failli laisser sa magie reprendre sa puissance naturelle à plusieurs reprises, mais il avait réussi à ne laisser filtrer que la quantité nécessaire de magie pour la version réduite de ce sortilège.
Maintenant, il aurait bien aimé se relâcher un peu mais, encore une fois, ce n'était pas possible. Si les huitièmes années s'en rendaient compte, ils seraient inquiets et effrayés, alors Harry décida de faire comme si de rien n'était.
Ce qui expliqua le fait que le Gryffondor eut envie de maudire Jedusor quand celui-ci lui dit.
— Vous devriez peut-être aller vous reposer ou, au moins, trouver un endroit où vous pourriez vous détendre.
— Je vais très bien, répliqua Harry, et sa magie s'agita autour de lui, contredisant ses mots.
Jedusor se plaça près d'Harry qui suivait de loin le groupe qui se rendait à la Grande Salle.
— Ce que vous faites est dangereux, autant pour vous que pour votre entourage. Si vous vous bridez en permanence, vous finirez par perdre le contrôle.
Potter siffla, agressif, n'aimant apparemment pas que Tom lui parle de cette manière.
§ Cela ne te concerne pas. Garde tes conseils Jedusor. Si c'est pour finir comme toi, je m'en passerais. §
Potter s'échappa et dit à Hermione et Drago devant lui.
— Je rentre. Occupez-vous de Thomas et s'il y a un problème, envoyez-moi un Patronus.
Tom aurait pu être vexé par le commentaire d'Harry mais ce ne fut pas le cas. Il savait qu'en abordant le sujet, Potter réagirait violemment. Éviter d'en reparler semblait être une bonne idée, au moins jusqu'à ce que Potter lui fasse un minimum confiance. Tom préférait attendre, lui aussi, d'en savoir plus sur la prophétie et la guerre avant d'essayer d'aider Harry.
Le dîner en compagnie des huitièmes années ne fut pas agréable. Tom ne s'intéressait à aucune des personnes présentes ici. Sans Potter, ce genre de repas n'avait plus aucun intérêt et même récupérer discrètement des informations à droite à gauche n'était pas amusant.
Potter lui aurait envoyé un regard noir et aurait passé le reste du repas à le surveiller étroitement mais là, personne n'osait ni le réprimander, ni lui adresser la parole. Quand Potter était absent ses camarades perdaient une grande partie de leur confiance ; ils devenaient fragiles, manipulables et ennuyeux.
Si Jedusor n'avait pas remarqué le regard insistant de la directrice et du sous-directeur, il aurait peut-être profité de la situation en essayant d'extorquer des informations sur la prophétie à Hermione Granger. Celle-ci semblait connaître pas mal de choses sur la seconde guerre magique et d'après ce que Tom avait pu réunir comme informations, elle avait combattu aux côtés d'Harry Potter tandis que Malefoy était le fils d'un Mangemort notoire.
Quand ils retournèrent à la Salle sur Demande, Drago ne fut pas surpris de voir la salle commune vide alors que l'on pouvait entendre des éclats de sorts magiques s'entrechoquer non loin, au-delà d'une nouvelle porte qui s'était ajoutée pendant leur absence. Harry était probablement en train de s'entraîner et le déranger lorsqu'il était énervé n'était pas quelque chose que Drago souhaitait faire.
Sur un commun accord, les huitièmes années s'installèrent dans la salle commune pour discuter ou faire leurs devoirs en ignorant la salle supplémentaire d'où des bruits fracassants résonnaient jusque dans la salle commune.
Jedusor se retrouva devant les étagères pleines à craquer de livre sur l'Histoire de la Magie dans la Salle sur Demande à consulter plusieurs d'entre-eux en espérant que l'un ait des informations précises et véridiques, tout en étant plus ou moins surveillé par Drago Malefoy qui se contentait de le suivre sans rien dire.
— Qu'est-il en train de faire exactement ? Demanda Tom en entendant un grincement strident venant de la salle d'entraînement adjacente à la petite bibliothèque de la Salle sur Demande.
Malefoy haussa les épaules.
— Il a décidé de se mettre à l'escrime durant les vacances. Il veut pouvoir manier l'épée de Godric Gryffondor correctement et pour le reste, je suppose qu'il se bat en duel contre les mannequins d'entraînement.
Jedusor acquiesça silencieusement. Il s'était douté que Potter était doué en duel, cela ne pouvait pas être autrement vu le passif de celui-ci. Potter se servait apparemment aussi de ses entraînements pour évacuer le surplus magique et récupérer un minimum de contrôle sur sa magie.
Tom eut envie de provoquer Potter en duel pour avoir le plaisir de voir ce que celui-ci valait dans un véritable combat. Mais provoquer Harry dans les circonstances actuelles et sans sa baguette magique n'était pas faisable.
Tom était heureux que celle-ci n'ait pas été détruite, sa baguette était le premier objet magique qu'il avait eu entre les mains. Elle comptait énormément pour lui et il ne se sentait pas capable de la remplacer.
Harry sortit très tard de la salle d'entraînement. Il était pratiquement deux heures du matin et, épuisé et trempé de sueur, il avait retiré sa chemise et s'apprêtait à prendre une douche bien chaude pour récupérer. Il se sentait beaucoup mieux après cette séance d'entraînement. Plus calme et surtout, sa magie était revenue à un niveau beaucoup plus stable ce qui était agréable.
Harry était détendu et, se pensant seul à cette heure-ci, ne se gêna pas pour se balader torse nu dans la salle commune. Le brun eut un mouvement de recul et lança un sortilège de bouclier lorsqu'il remarqua un mouvement. Il sut très vite de quoi, et surtout de qui, il s'agissait. Il grogna.
— Jedusor. Tu essaies de te faire tuer ?
Jedusor était tranquillement installé dans un fauteuil près des tables de la salle commune. Des livres étaient près de lui mais, avant que Harry n'invoque le bouclier, la salle était plongée dans le noir donc, soit Jedusor voyait dans le noir, soit celui-ci n'était pas en train de lire.
Harry se rendit compte du fait qu'il était torse nu et complètement trempé de sueur quand les yeux rouges de Jedusor firent deux fois l'aller-retour entre son torse et ses yeux.
Harry se rappela des vilaines cicatrices qu'il portait sur le corps et, au lieu d'engueuler Jedusor sur ses manies plus que flippantes de lire seul dans le noir, il s'éclipsa vers la salle de bain sans un mot.
Quand Harry ressortit de la salle de bain - portant cette fois une robe de sorcier - il vit Jedusor et, cette fois-ci, la lumière de la cheminée éclairait une partie de la salle commune et Jedusor semblait réellement en train de lire.
Harry ne savait pas s'il devait ignorer Jedusor et faire ce qu'il avait prévu de faire ou trouver un autre endroit pour se reposer, étant donné que Jedusor semblait vouloir rester ici.
Harry décida finalement que, Voldemort ou pas, il allait se reposer dans le canapé se trouvant juste à côté de la cheminée, c'était ce qu'il avait prévu de faire après tout. Il s'y installa de dos, fermant les yeux dans le but de se reposer, tout en sachant pertinemment qu'il ne s'endormirait pas.
Peu de temps après, il entendit un bruit et il ouvrit un œil pour voir Jedusor prendre place sur un fauteuil beaucoup trop proche du canapé au goût d'Harry. Il s'apprêtait à faire remarquer à Jedusor qu'il devrait trouver un endroit plus approprié pour lire quand celui-ci se mit à réciter le premier chapitre de l'histoire de la guerre gobeline, un livre traitant du sujet entre les mains.
Harry bâilla à peine quatre minutes après que Jedusor ait commencé.
— Arrête de lire ça à voix haute, ça m'endort.
Jedusor augmenta légèrement le volume de sa voix et Harry fut persuadé que plus il parlait, plus celle-ci ressemblait à celle de Binns. Une véritable berceuse tellement le tout était monocorde. Harry lutta contre l'envie de dormir un bon quart d'heure mais il s'endormit tout de même, vaincu par le troisième chapitre qu'il savait terriblement long.
Jedusor stoppa sa lecture dès qu'il sentit Harry s'endormir. Il dit à la personne qui, il le sentait, les espionnait depuis qu'Harry avait fini son entraînement.
— Il est épuisé.
Nott sortit de l'endroit où il était caché.
— Je sais que le contrat que vous avez signé vous empêche de lui faire du mal dans l'enceinte de Poudlard mais je ne vous fais pas confiance. Vous le regardez comme si vous alliez lui sauter dessus en permanence, votre comportement à son égard est plus qu'incorrect.
Jedusor répondit à Nott en lançant un long regard à la forme endormie d'Harry dont la magie commençait déjà à s'échapper en bribes multicolores.
— C'est lui qui se balade à moitié nu à deux heures du matin et c'est moi qui me comporte de manière incorrecte ?
Nott émit un bruit similaire à un sifflement de rage.
— Il vous fait trop confiance. Il s'endort dans la même pièce que vous alors qu'il refuse de dormir dans le dortoir avec nous.
Jedusor releva un sourcil avant de dire, un sourire léger au coin des lèvres.
— Vous êtes jaloux qu'inconsciemment il se sente plus à l'aise avec moi qu'avec vous.
Nott fut visiblement très énervé par ce commentaire. Il fit un pas en avant mais Tom dit, mortellement calme.
— Si vous le réveillez, vous me le payerez... Si nous faisons le moindre mouvement brusque, il se réveillera. Et si cela arrive, vous allez le regretter, vous pouvez me croire.
Nott pâlit et recula d'un pas. Il finit par sortir sa baguette puis s'assit sur le sol, décidant de surveiller tout de même la situation.
Tom, satisfait que l'insecte qu'était Theodore Nott arrête de tourner autour d'Harry, se réinstalla confortablement et reprit la lecture du livre qu'il avait trouvé sur la première guerre magique.
Une description des Mangemorts et de leurs activités y figurait et Tom apprit pas mal de choses sur les partisans que son homologue avait réunis, notamment le fait que Severus Rogue avait été un espion durant la première et la seconde guerre magique.
Tom passa donc le reste de la nuit à se dire que Rogue devait avoir beaucoup d'informations sur les deux camps de la guerre et peut-être même le contenu de la prophétie et si c'était le cas, Tom devait trouver un moyen d'apprendre celle-ci. Potter ne la lui révélerait pas mais d'autres personnes ayant combattu ou, encore mieux, espionnées durant cette guerre la connaissaient sûrement. Tom n'avait plus qu'à découvrir qui, ainsi qu'un point de pression pour pouvoir récupérer l'information ; soit par chantage, soit par manipulation.
Le lendemain, Harry se réveilla en sursaut, saisissant sa baguette par réflexe. Il vit rapidement qu'il s'agissait de Theodore Nott debout face à lui. Harry sentit aussi la présence de Tom Jedusor et, en se retournant, il trouva celui-ci toujours assis sur le fauteuil d'hier. Il resta perplexe en voyant que Tom lançait des regards meurtriers à Theodore.
— Que se passe-t-il ?
Harry vit Nott reculer de quelques pas alors que Jedusor répondait.
— Rien, Nott a seulement... trébuché, vous réveillant par la même occasion.
Jedusor mentait, Harry en était certain. Tom Jedusor jouait peut-être extrêmement bien la comédie mais Harry savait qu'en cet instant, celui-ci mentait. Harry tourna donc son regard vers Theodore, lui demandant silencieusement la vérité, mais Nott se contenta de s'excuser puis il s'éclipsa vers la salle de bain. Harry, toujours perplexe, finit par ranger sa baguette et se rasseoir.
Il soupira en s'installant plus confortablement. Malgré son réveil brusque, le fait de dormir un peu lui avait fait du bien et sa magie était tout à fait contrôlable ce matin. Harry se sentait donc beaucoup plus détendu.
Il entendit Tom lui demander sur sa droite.
— Bien dormi ?
Harry se souvint tout à coup du stratagème qu'avait utilisé celui-ci pour le faire dormir. Il grimaça.
— Oui, mais ne recommence pas. J'aime être conscient de mon entourage.
— Vous n'étiez pas en danger. Je ne vous ai rien fait, cela vous prouve que je ne compte pas vous faire de mal, répondit Jedusor.
Harry soupira de nouveau et, pour faire comprendre à Jedusor ce qu'il ressentait, il demanda.
— Cela ne te gênerait pas de t'endormir dans la même pièce que quelqu'un qui a essayé à plusieurs reprises de te tuer ?
Harry vit Tom pencher la tête sur le côté en souriant très légèrement.
— Si c'est de vous qu'il est question, alors cela ne me dérangerait pas...
Harry grogna à cette réponse. Jedusor pouvait être tellement énervant lorsqu'il était de bonne humeur. Il se leva et décida d'aller enfiler son uniforme ; s'éloigner de Tom un moment semblait être une bonne idée.
Il salua Neville et Drago qu'il croisa sur le chemin et, après avoir enfilé son uniforme, il passa un moment avec les filles qui lui rappelèrent qu'aujourd'hui, non seulement ils avaient le cours de Botanique mais aussi celui de Potions, ce qui fit grimacer Harry. Rogue serait peut-être moins intransigeant maintenant qu'il n'était plus obligé de jouer les agents doubles mais Harry n'aimait pas cette matière, c'était plus fort que lui. Néanmoins, sécher le cours était tout sauf une bonne idée. Rogue le mettrait en colle jusqu'à la fin de l'année et l'activité « nettoyer des chaudrons » n'était pas prévue dans son programme.
Harry remarqua que Nott évitait Jedusor par tous les moyens et cela renforça sa conviction ; Jedusor avait menti, quelque chose s'était passé pendant qu'il dormait. Quelque chose qui faisait que Nott craignait Jedusor alors que, normalement, Theodore n'était pas du genre à créer des histoires. Harry décida de laisser couler pour voir si cela s'arrangeait. Mais si cela ne changeait pas, il prendrait Nott à part pour lui demander ce qui s'était réellement passé.
Très vite, l'heure du petit-déjeuner arriva et Harry ne dit rien lorsque Tom s'assit juste à côté de lui dans la Grande Salle. Cela ne le dérangeait pas plus que ça ; il préférait que Tom soit à côté de lui, cela le rassurait et lui permettait de garder un œil sur le jeune Seigneur des Ténèbres.
D'ailleurs, celui-ci lui demanda à voix basse.
— J'aurais aimé savoir quand je pourrais récupérer ma baguette ?
Harry un peu surpris par la question, finit par se dire que celle-ci était normale. Lui aussi, à la place de Tom, aurait voulu récupérer sa baguette rapidement car elle lui manquerait probablement beaucoup. Il répondit presque immédiatement.
— Tu n'en auras pas besoin aujourd'hui étant donné qu'on a seulement Botanique et Potions mais je demanderais l'autorisation d'aller la chercher demain après-midi.
Jedusor acquiesça puis demanda.
— Pourrais-je venir avec vous ? J'ai le pressentiment que je dois la récupérer moi-même. Elle a toujours été très importante pour moi.
Harry, de nouveau surpris par la demande, laissa un silence s'étendre. Il ne savait pas si c'était une bonne idée d'emmener Jedusor avec lui. Il finit par dire.
— Nous verrons bien. Si la directrice accepte, alors je ne vois pas pourquoi je t'empêcherais de me suivre.
Tom Jedusor eut l'air satisfait même si Harry, lui, doutait encore de sa décision. Quelque chose lui disait que récupérer cette baguette avec Jedusor n'allait pas se passer comme prévu.
Suite à cet échange, Tom passa une partie du petit-déjeuner à observer discrètement Severus Rogue. Il était toujours convaincu que celui-ci détenait des informations importantes sur la guerre, comme le contenu de la prophétie ou même comment Harry avait survécu à l'Avada Kedavra. Peut-être connaissait-il aussi le nombre d'Horcruxe que son homologue Seigneur des Ténèbres avait conçu.
Tom ne passa pas trop de temps à l'observer, ne pouvant pas se désintéresser trop longtemps de ce que disait Potter. Celui-ci parlait peu mais Tom appréciait les conversations qu'il créait à table ainsi que les réactions de son entourage.
Les huitièmes années appréhendaient apparemment le cours de potions et Malefoy avait dit innocemment que, s'ils mettaient Londubat et Potter ensemble, ils seraient sûrs de perdre une centaine de points de maison d'un coup. Tom demanda à voix haute, jouant - plus ou moins - le rôle de Thomas Gaunt.
— Potter est mauvais en Potions ?
Malefoy eut immédiatement l'air amusé par la question et répondit en souriant.
— Pire que tout ce que vous pouvez imaginer. C'est la seule matière où il est incapable d'obtenir un Optimal.
Potter répondit, se défendant sans attendre.
— Je suis parfaitement capable d'obtenir un Optimal.
Malefoy secoua négativement la tête en chuchotant.
— Seulement si tu triches.
Granger dit à côté de lui, sa voix couvrant le murmure de Malefoy.
— Si tu arrives à rester concentré, tu t'en sortiras très bien.
Après le petit-déjeuner, les huitièmes années se rendirent immédiatement au cours de Botanique qui se déroulait dans les serres de Poudlard.
Harry devait avouer que la Botanique ne l'intéressait pas vraiment. Il ne voyait pas l'intérêt de cette matière contrairement à Neville qui, lui, semblait très intéressé par tout ce que disait Chourave.
Il se détourna donc rapidement du cours et, sans savoir pourquoi, ses yeux se mirent à chercher Tom Jedusor. Celui-ci avait l'air de prendre des notes mais Merlin seul savait ce qu'il écrivait vraiment sur le cahier qu'il avait entre les mains et Harry doutait fortement que cela ait un rapport direct avec le cours.
Peut-être montait-il un plan digne du Seigneur des Ténèbres ? Harry secoua la tête, conscient du fait qu'il était paranoïaque. Jedusor prenait seulement des notes. Harry essaya de voir celui-ci comme un étudiant normal mais cela lui était impossible.
La conversation qu'ils avaient eue dans les couloirs hier lui revint en mémoire et les mots de Jedusor résonnèrent dans son esprit : leurs baguettes étaient jumelles et cela n'avait aucun rapport avec la chance ou le hasard. Harry ne voulait rien avoir en commun avec le monstre qui avait tué ses parents mais Jedusor avait probablement raison. Il ne pouvait plus nier, ils devaient avoir un lien.
Ce lien ne pouvait pas seulement être la prophétie et cela expliquerait probablement leurs points communs. Jedusor avait raison, il devait y avoir quelque chose de plus précis, de plus personnel. Autrement, pourquoi la prophétie l'aurait désigné lui et pas un autre ?
Tom avait raison de penser que cela ne pouvait pas être dû au hasard ou à la chance, c'était bien trop réel pour que ce soit le cas. Mais comment expliquer cela autrement ? Pourquoi cette prédiction ? Y avait-il seulement une raison à la prophétie ? Celle-ci était responsable de beaucoup de choses mais quelque chose était-il responsable d'elle ? À part le destin, il devait bien y avoir une raison. Pourquoi lui, pourquoi pas Neville ?
Harry s'en voulut un peu de penser ça, il ne souhaitait pas de mal à Neville mais il s'était demandé de nombreuses fois pourquoi cette prophétie avait été dite et ce qui faisait qu'elle le concernait lui et pas un autre.
Le Seigneur des Ténèbres était mort. Pouvait-on en conclure que la prophétie s'était réalisée ? Harry en doutait ; Jedusor était ou serait Voldemort et par conséquent, la prophétie était toujours d'actualité. Donc ils devaient avoir un lien avant qu'elle n'ait été prononcée, avant même qu'il ne ne naisse.
Harry refusait cette possibilité, il ne pouvait pas avoir de lien avec Jedusor alors qu'il était encore dans le ventre de sa mère, ce n'était pas possible. Quelle sorte de lien pouvait être là avant la naissance ? Des possibilités effleurèrent l'esprit d'Harry mais il les refusa toutes. Elles lui semblaient plus horribles les unes que les autres. Il ne voulait pas y penser, ne surtout pas envisager ce genre de possibilités. Il craignait qu'il y ait véritablement un lien, encore plus malsain et personnel qu'un Horcruxe et il ne voulait surtout ni le connaître, ni l'envisager.
De toute façon, ce n'était pas sa priorité actuelle, il y avait plus urgent. La priorité était de savoir comment Jedusor avait réussi à ressusciter plus jeune, sans ses souvenirs et avec son premier Horcruxe. C'était surtout l'Horcruxe qui posait problème, comment un Horcruxe détruit depuis plusieurs années avait-il pu refaire surface ? Cela avait probablement un rapport avec la perte de mémoire de Jedusor.
Harry, plongé dans ses réflexions, se rendit compte seulement après un petit moment que quelqu'un le fixait. Il n'avait pas besoin de relever la tête pour voir le visage de Jedusor, il sentait le poids de son regard et cela suffisait.
La possibilité que Jedusor ait des souvenirs lui permettant de connaître la cause de sa résurrection n'était pas exclue. Jedusor avait peut-être fait de son journal quelque chose de plus que seulement un Horcruxe. Une sorte de dernier recours. Mais, si c'était le cas, comment aurait-il pu utiliser le journal si celui-ci avait été détruit ? Et dans ce cas-là, Jedusor savait très bien comment il avait ressuscité, ce qui ne semblait pas être le cas. Harry prit la décision de poser la question directement à Tom pour voir comment celui-ci réagirait.
Il releva les yeux quand il sentit la magie de Jedusor venir à sa rencontre, comme une sorte de caresse. Il frissonna et envoya un regard courroucé au mage noir. Celui-ci le faisait exprès pour qu'il s'intéresse à lui. Jedusor voulait toujours son attention et ça, Harry l'avait compris depuis un moment, puisque Voldemort aussi avait ce trait de caractère.
Il ne supportait pas le fait d'être ignoré, surtout pas par lui. Jedusor voulait être le centre de son attention en permanence et c'était le cas.
Jedusor répondit à son regard noir par un sourire satisfait et Harry dut se retenir de maudire cet être insupportable. Jedusor se remit à griffonner sur son bloc note, ne donnant aucune explication à son comportement, ce qui énerva Harry qui se demanda si le mage noir le faisait exprès seulement parce qu'il s'ennuyait.
Ce cours, terriblement long et ennuyeux, se termina enfin et Harry vint à la rencontre de Jedusor. Il lui dit d'un coup.
— J'ai une question à te poser, suis-moi deux minutes.
Jedusor n'opposa aucune résistance, il semblait en fait plutôt intéressé. Ils se rendirent dans les couloirs adjacents à la salle de cours. Harry s'apprêtait à demander à Jedusor quels étaient précisément ses derniers souvenirs lorsque, en face d'eux, Minerva McGonagall fit son apparition. Elle avait l'air un peu nerveuse.
— Potter, j'aimerais que vous me suiviez jusqu'à mon bureau, il y a quelque chose que je me dois de vous dire.
Harry fronça les sourcils. Il pensait avoir déjà bien assez de problèmes comme ça avec sa magie incontrôlable et un mage noir à surveiller en permanence. Il suivit néanmoins la directrice.
Le Gryffondor lança un regard au Serpentard et vit qu'apparemment, celui-ci était bien décidé à les accompagner. Harry ne le dissuada même pas, n'ayant pas envie de le laisser se balader dans Poudlard sans surveillance.
À suivre...
