Chapitre 7 : Être juste, entre nous
Bonne soirée à vous ! Votre journée a été belle ? J'ai vu des cygnes aujourd'hui ! Oui, je sais que cela ne vous intéresse certainement pas mais l'année dernière, avant le confinement, ces cygnes étaient des bébés tout gris et aujourd'hui ils étaient grands blancs et fiers, ça m'a rendu heureuse de les revoir. :) Tout comme j'espère que cela vous fait plaisir de voir (ou de revoir) ce chapitre ! Il fait partie de mes préférés, ce n'est pas mon préféré mais si je devais faire une liste des chapitres que j'ai adoré écrire et partager, il en ferait partie. J'aime beaucoup ce qu'il dégage et le grand pas en avant qu'il provoque dans l'histoire ! Je vous laisse le découvrir et le re-découvrir autant de fois que vous en aurez envie et je file répondre à vos reviews !
Arrivés dans le bureau directorial, Minerva les fit s'asseoir. Elle jeta un regard inquisiteur à Jedusor puis son regard revint sur Harry qui se sentit obligé de se prononcer sur la présence de Tom.
— Cela ne me dérange pas.
La directrice soupira et Harry vit Jedusor prendre le fauteuil près du sien. Elle eut du mal à prendre la parole, ouvrant plusieurs fois la bouche avant de la refermer. Harry dit alors, décidant qu'il valait mieux qu'il parle.
— Il y a un problème et cela me concerne.
Ce n'était pas une question, seulement une affirmation. Pourtant, la directrice, contrairement à Dumbledore, ne lui proposa aucune boisson et ne tourna pas autour de l'Hippogriffe, elle répondit clairement.
— J'ai reçu un courrier officiel de l'école de magie Ilvermorny aujourd'hui.
Harry fronça les sourcils. Ilvermorny était une école magique américaine, Poudlard et elle n'avait aucun lien.
McGonagall continua.
— Cette année, le tournoi des trois sorciers était à nouveau organisé entre Beauxbâtons, Durmstrang et Poudlard mais j'ai refusé l'invitation. L'école avait déjà beaucoup subi et je voulais que les élèves puissent prendre du repos. Le directeur d'Ilvermorny a sauté sur cette occasion, il veut depuis longtemps participer à ce tournoi pour prouver à l'Europe que l'Amérique possède, elle aussi, de bons sorciers.
La directrice fit une pause et Harry sentit que la suite n'allait pas lui plaire. Pas lui plaire du tout.
— Les règles ancestrales et officielles du tournoi des trois sorciers veulent que le champion de la précédente compétition - s'il est toujours en vie - participe au tournoi. La dernière fois, ça ne pouvait être le cas étant donné que le champion était mort mais cette fois-ci, Ilvermorny insiste pour que la tradition soit respectée. Le ministère approuve et étant donné que les champions sont liés au tournoi par un contrat magique-
Harry se releva avec brutalité de son fauteuil et siffla.
§ C'est absolument HORS DE QUESTION ! §
Tom vit la directrice pâlir et avoir un mouvement de recul. Elle avait raison ; Potter était en colère et c'était effrayant. Les objets de la salle se mirent à léviter alors que la structure en bois des étagères craquelait.
Potter s'écarta du bureau et siffla de nouveau.
§ Je me fiche que le ministère le veuille ou qu'Ilvermorny insiste. C'est NON ! §
Jedusor comprit que Potter était actuellement incapable de s'exprimer autrement qu'en fourchelang. Cela lui arrivait parfois à lui-aussi lorsqu'il s'énervait et qu'il perdait le contrôle. Le fourchelang était une langue bien plus instinctive que l'anglais.
Il avait également conscience qu'un mouvement brusque de sa part serait mal interprété dans la situation actuelle, il se contenta donc de fixer les yeux renversants de Potter. Même dans cette situation, Harry bridait sa magie et peut-être était-ce mieux ainsi, même si cela devait être extrêmement douloureux.
Tom ne sachant que faire, traduisit à la directrice le peu de mots qu'Harry avait dit et apparemment, le fait d'entendre Tom parler l'anglais et non le fourchelang permit à Harry de maîtriser à nouveau ses mots.
Toujours debout, il passa une main sur son visage en poussant un gémissement rauque. Il finit par dire dans un anglais froid et dénué de toute émotion.
— Je ne veux pas le savoir. Vous n'avez qu'à refuser, inventez une excuse ou dites la vérité ; que je suis coincé ici avec Voldemort et que, par conséquent, il m'est impossible de participer à un tournoi mortel à l'autre bout du monde. Ce n'est pas mon problème, je n'ai jamais voulu participer à ce tournoi et je me fiche d'en être le champion.
Blême, la directrice dit faiblement.
— Je ne peux pas. Le ministère a accepté et je ne peux rien y faire, vous êtes lié à ce tournoi par contrat et les règles sont claires : le champion doit participer aux épreuves avec les trois autres sorciers. Nous n'avons rien pu faire lorsque votre nom est sorti de la coupe et maintenant, nous sommes dans la même situation. C'est la règle.
Tom se serait probablement tu s'il avait été la directrice car le regard que lui lança Potter après cela était un parfait mélange entre celui de la trahison et de la haine.
Tom, qui avait appréhendé la réaction de Harry, fut surpris de voir les objets en lévitation se reposer lentement sur le sol. Potter avait baissé la tête et son aura magique diminuait pour revenir à un état de totale inhibition. Plus aucune parcelle de magie ne flottait autour d'Harry et c'était probablement plus effrayant que si la salle toute entière avait explosé.
Potter avait réussi l'exploit macabre d'inhiber complètement sa magie. Verrouillée au plus profond de son âme, celle-ci n'était absolument plus visible et Tom peinait même à la sentir.
Potter déclara d'un ton glacial.
— Très bien. Je n'ai jamais eu le choix, pourquoi l'aurai-je aujourd'hui ? Je participerai à ce tournoi. Mais Jedusor est sous ma garde et il est absolument hors de question qu'il reste ici sans surveillance pendant mon absence. Il viendra avec moi.
Potter fit volte-face et, juste avant de descendre les marches, dans l'encadrement de la porte, il dit et sa voix parut plus froide encore.
— Au final, tout s'arrange pour vous. Je pars et j'emmène avec moi la seule personne menaçant l'équilibre de cette école. Vous avez eu ce que vous vouliez professeur ; le Seigneur des Ténèbres sera loin de votre école et de vos élèves et, en prime, j'irais risquer ma vie dans un autre pays que le vôtre. Vous avez beaucoup de chance n'est-ce pas ? Ou peut-être aviez-vous bien prévu votre coup. Vous avez appris du meilleur, non ?
Puis Potter disparut et la directrice éclata en sanglots. Cela ne prit que quelques secondes à Tom pour comprendre tout ce qu'avait sous-entendu Potter ; elle savait que le tournoi des trois sorciers allait avoir lieu cette année, connaissait les règles et se doutait du fait que Potter allait devoir y participer.
C'était pour ça qu'elle avait accepté de le garder à Poudlard à la seule condition que Potter le surveille. Elle savait qu'Harry finirait par accepter et, qu'après cela, celui-ci ne voudrait pas le laisser à Poudlard sans surveillance et qu'il l'emmènerait avec lui en Amérique ; elle se débarrassait ainsi de lui tout en protégeant Poudlard.
Tom se leva face à la directrice, dégoûté, puis un flash lui vint : vous avez appris du meilleur, non ?
Il émit un rire sinistre en prononçant lentement sa phrase.
— Vous ne devriez pas pleurer, madame la directrice, c'était pour le plus Grand Bien, n'est-ce-pas ?
L'envie de tuer la vieille femme lui prit à la gorge. Il avait toujours détesté Dumbledore et voir que celui-ci, cinquante ans plus tard, avait toujours une telle influence, le dégoûtait. Il se força à quitter le bureau sans faire aucun geste regrettable. Il savait que, bien que Potter soit en colère contre la directrice, celui-ci ne cautionnerait pas pour autant un meurtre.
Tom comprenait la rage d'Harry et savait que rejoindre celui-ci n'était pas envisageable. De plus il était, lui aussi, assez énervé. La directrice traitait Potter comme une sorte d'outil pour protéger Poudlard et il ne supportait pas cela. Il était le seul à avoir un droit sur Potter et personne n'avait l'autorisation de se servir de celui-ci. Encore moins comme un outil. Harry Potter était bien plus que ça et, en le faisant souffrir, Tom se sentait comme si on venait de l'insulter.
Il parcourut les couloirs du château un long moment, ignorant les regards des autres étudiants. Lorsqu'il retrouva un minimum de calme, il décida de se rendre à la bibliothèque ; faire des recherches sur le tournoi des trois sorciers semblait être nécessaire. Tom savait que Potter y avait participé en quatrième année et que, la même année, Voldemort avait ressuscité et la guerre avait repris peu après cela mais sinon, il ignorait pas mal de choses sur ce tournoi.
Après s'être installé dans la bibliothèque et fait plusieurs recherches, il en vint à la conclusion que le tournoi des trois sorciers était un évènement traditionnel très dangereux qui avait été annulé à cause du taux trop élevé de mortalité des participants, mais que les différentes écoles magiques s'étaient mises d'accord pour le légaliser de nouveau en 1994. Et effectivement, Potter était le dernier champion et donc, en tant que tel, il devait participer à l'évènement si l'école qui organisait le tournoi le souhaitait. Ici, Ilvermorny.
Jedusor ayant retrouvé son calme, pensa de manière rationnelle que ce tournoi, bien que dangereux, était une opportunité. Harry allait devoir y aller accompagné d'un adulte possédant déjà tous ses diplômes. Et Potter étant son tuteur officieux, Tom se devait de les accompagner.
Harry serait donc séparé de ses amis qui ne pourraient pas le suivre là-bas et Tom pensait que c'était une bonne chose. Les huitièmes années freinaient Potter et le contraignaient à cacher ses pouvoirs. Si celui-ci s'éloignait d'eux, Tom pourrait gagner sa confiance plus facilement et peut-être l'aider à débrider ses pouvoirs.
Le Gryffondor courrait à sa perte en continuant ainsi. Le gémissement de douleur qu'il avait entendu franchir les lèvres d'Harry lui revint en mémoire et Tom referma son livre dans un claquement sec, décidant qu'il devait agir rapidement avant qu'il ne soit trop tard. Il ne laisserait pas Potter se tuer.
Harry, fou de rage, s'était réfugié dans la Tour d'astronomie. Ils se servaient de lui. Tous, tout le temps. Il n'était qu'une arme pour eux, un objet. Dumbledore, puis McGonagall ; à croire que tous les directeurs de Poudlard ne souhaitaient que de se servir de lui pour l'enfoncer un peu plus à chaque trahison. Il avait tout fait pour eux ! Jusqu'à lancer lui-même le pire des sorts impardonnables...
Il pourrait rejeter la faute sur Jedusor. Après tout, c'était la faute de Voldemort s'il avait participé à ce tournoi en premier lieu, mais il n'y arrivait même pas. Minerva McGonagall l'avait manipulé exactement comme Dumbledore l'avait fait pour la prophétie, pour les reliques de la mort, pour tout...
Harry se recroquevilla sur lui-même, refusant de pleurer, serrant ses genoux contre sa poitrine alors que son dos était appuyé contre la rambarde donnant sur le vide. Ce vide où avait disparu Dumbledore, tué par Rogue. Mais ça aussi ce n'était qu'une autre manipulation, un stratagème pour garder un atout dans son jeu...
Il ne voulait pas aller à Ilvermorny. Il ne voulait pas participer au tournoi des trois sorciers. Il ne voulait pas de cette puissance qu'il s'efforçait de restreindre. Il ne voulait pas de Voldemort. Il voulait qu'on le laisse tranquille. Mais les Dursley lui avaient répété qu'il était un monstre et qu'il arrivait toujours des choses affreuses au vilain monstre sous l'escalier.
Un monstre... il pouvait bien jeter la pierre à Jedusor ; il ne valait pas mieux que lui... il avait tellement eu envie de blesser McGonagall, tellement envie de se venger pour toutes ces injustices. Il l'aurait certainement fait si Jedusor n'avait pas été là.
C'était ironique, mais la présence de Voldemort à ce moment-là lui avait rappelé ce qu'il ne voulait absolument pas devenir, alors il n'avait rien fait. Il ne serait jamais un monstre comme Voldemort l'était. Jamais. Peu importe à quel point il était différent, instable, plus puissant que les autres. Il ne voulait pas devenir la chose qui avait causé le désastre qu'était sa vie. Pourtant, tout serait plus simple ainsi. Devenir comme lui. Tuer sans raison. Haïr par principe.
Éliminer toute chose lui rappelant de mauvais souvenirs.
Mais Harry ne le ferait pas. Voldemort était faible. C'était le fait d'avoir choisi la facilité qui le rendait si faible. Ils le considéraient comme un monstre à orphelinat, il en était donc devenu un.
Harry ne voulait pas faire la même chose. Il avait pitié de Voldemort. Celui-ci n'était pas né méchant et cruel ; c'était les autres qui l'avaient rendu comme ça. Il avait été vaincu par le rejet et la haine de ceux qui l'entouraient et, en grandissant, il était devenu comme eux.
Le brun se rendit compte qu'il avait catégorisé Voldemort comme étant un monstre lui aussi et qu'il n'était donc pas mieux que les autres. Pas mieux que McGonagall qui se servait de lui, pas mieux que Dumbledore qui l'avait placé chez les Dursley, pas mieux que les Dursley qui l'avaient affamé et enfermé sous l'escalier et pas mieux que toutes ces personnes qui avaient fait de Voldemort un monstre en le maltraitant puis en le négligeant, le laissant se débrouiller seul, dans un monde qui lui était inconnu.
Il n'était pas un monstre. Cela ne changeait rien au fait qu'il n'était pas comme les autres et qu'il ne serait jamais un sorcier moyen, sans histoire. Il ne l'avait jamais été. Mais aujourd'hui, Harry décida que cela ne faisait pas de lui un monstre.
Les Dursley avaient eu tort en lui disant que la magie était mauvaise, Dumbledore avait eu tort de croire que tout irait mieux pour le plus Grand Bien et Voldemort avait eu tort de donner raison à toutes les personnes qui l'avaient insulté.
Harry se laissa bercer un moment par la brise fraîche de l'extérieur qui s'engouffrait dans la Tour d'astronomie. Il entendit au loin le carillon du clocher de Prè-au-Lard, celui-ci indiquait déjà dix-sept heures trente.
Le cours de potion devait être fini maintenant et ses amis étaient sûrement inquiets...
Le Gryffondor n'eut pas le courage de se relever maintenant, il avait besoin de calme et l'inquiétude d'Hermione, la nervosité de Neville, les rêveries de Luna et l'hystérie de Malefoy ne l'aiderait pas. Il espérait seulement que Jedusor ne profiterait pas de l'occasion pour... Pour ? Harry n'en savait rien mais, il ne voulait pas que Jedusor profite de cette occasion. Il avait déjà eu bien assez de problèmes pour aujourd'hui...
Harry sentit une présence s'approcher, il l'identifia avec facilité et fut dégoûté.
Si celui-ci était là, c'est qu'il savait.
Il dit froidement, se retenant de hurler sur l'homme qu'il ne regarda même pas.
— Vous le saviez depuis le début. Vous êtes méprisable. Je pensais que vous étiez de mon côté.
La voix du Maître des potions s'éleva.
— Je ne savais rien du tout de plus que vous, monsieur Potter. Minerva m'a dit la même chose qu'à vous ce matin et seulement alors, j'ai compris qu'elle vous manipulait. Ce ne sera pas la première fois qu'un directeur m'utilise.
Harry renifla.
— Donc, vous êtes aussi idiot et crédule que moi. J'aurais dû deviner dès le début que quelque chose ne tournait pas rond pour que McGonagall accepte Jedusor à Poudlard.
Rogue acquiesça.
— Elle a pris peur et a imaginé ce plan pour se débarrasser du Seigneur des Ténèbres.
Le Gryffondor souffla en réponse.
— Et comme d'habitude, c'est moi qui prends.
Harry fut surpris et un peu choqué d'entendre Rogue lui dire.
— Je suis désolé, pour ça et pour tout le reste.
Le brun releva la tête et secoua ses cheveux d'une main pour ne plus les avoir dans les yeux lorsqu'il dit en regardant Rogue.
— Ce n'est pas votre faute. C'est la faute de personne. McGonagall a peur, Voldemort est fou, Dumbledore s'est pris pour Merlin et vous dans cette histoire, vous êtes seulement une victime de plus.
Rogue ricana à cela et Harry lui offrit un petit sourire. Le Maître des potions dit ;
— Vous êtes devenu bien compréhensif pour un gamin insolent.
Harry éleva une main et la secoua négligemment, chassant par ce geste les mots du Potionniste.
— Les enfants grandissent, professeur.
Rogue reprit un ton plus sérieux.
— Je vous accompagnerai à Ilvermorny, vous et le Seigneur des Ténèbres. Je ne peux tout de même pas vous laisser aller risquer votre vie seul en Amérique. Les pauvres professeurs d'Ilvermorny seraient complètement dépassés.
Harry émit un rire un peu sombre.
— Si vous voulez être une victime jusqu'au bout, libre à vous. Autrement, je serai heureux d'apprendre que vous avez pris la décision d'être égoïste.
Rogue lui tourna le dos dans une envolée de robes noires et il dit sur un ton fataliste et légèrement amusé.
— À jamais, Potter.
Après cela, Harry n'eut pas le courage de bouger. Il s'allongea sur le dos et observa le ciel. Le soleil était en train de se coucher et ses rayons mouraient dans des couleurs pastel, apaisantes. Il resta ici une partie de la nuit, prenant la décision d'essayer de ne pas faire les mêmes erreurs que Voldemort et de ne pas devenir un monstre. Il finirait par être fier de lui, heureux et il ferait en sorte que Rogue ne meure pas, lui aussi, par sa faute...
Harry s'était fait une raison ; sa vie ne serait jamais calme et paisible mais ce n'est pas pour autant qu'elle devait être malheureuse.
Le silence avait envahi Poudlard lorsque, quelques heures plus tard, Harry se réveilla en sursaut. Se levant d'un bond dans la tour d'astronomie, il retomba sur ses genoux lorsque les souvenirs de son cauchemar le frappèrent. Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas fait un cauchemar comme celui-ci. Depuis la fin de la guerre, en fait.
Avant, il faisait toujours des rêves très similaires, où les rôles étaient inversés et où, le temps de quelques heures, il se retrouvait à la place de Voldemort, vivant et revivant sa vie. Des cauchemars où il rêvait être lui. Des cauchemars tellement réels et détaillés que parfois, en se réveillant, il s'étonnait de ne pas être Voldemort ou Tom Jedusor, peu importe. Il avait rêvé de l'intégralité de sa vie.
Pendant ces rêves, Harry avait l'impression de ressentir les émotions de Tom. Il avait l'impression d'être lui.
Et là, maintenant, Harry eut un sursaut de conscience et se sentit mal et coupable parce que Jedusor n'avait aucun souvenir d'avoir été faible, d'avoir choisi la facilité, d'avoir pris la décision d'être un monstre, de devenir Voldemort.
Non, Tom Jedusor, celui qui résidait actuellement dans ce château, ne se souvenait en rien de tout cela et Harry trouvait ça horrible : si Jedusor ne se souvenait de rien alors celui-ci ne savait pas. Il ne savait pas pourquoi il le détestait tant.
Il devait avoir lu dans les livres le massacre de la famille Potter, il devait avoir pris conscience de quelques événements de la guerre mais sans aucun souvenir. Cela avait dû lui paraître étranger, il ne devait pas s'être identifié à Voldemort, un être monstrueux et complètement fou.
Harry se rendit compte que, à la place de Tom, s'il s'était réveillé cinquante ans plus tard sans souvenir et qu'on lui avait appris qu'il était devenu un Seigneur des Ténèbres fou et haï par tous, il se serait probablement senti très mal, encore plus qu'aujourd'hui.
Jedusor se sentait déjà en marge de la société à son époque alors maintenant... Harry se rendit compte qu'il avait été comme les autres et qu'il avait été injuste envers Tom Jedusor. Il avait été comme ces moldus qui détestaient les sorciers car ils avaient peur de ce que ceux-ci pourraient faire. Il avait été comme eux car il avait détesté Tom pour quelque chose que celui-ci n'avait ni le souvenir ni la conscience d'avoir fait.
Ce n'était pas juste. Tout comme la directrice qui se servait de lui comme une opportunité pour protéger Poudlard. Son comportement envers Tom Jedusor, bien que compréhensif, était injuste.
Harry voulut réparer cela le plus vite possible car il se sentait comme s'il avait été injuste envers lui-même. Parce qu'il aurait pu être à la place de Voldemort et c'était pour cela qu'il se sentait coupable d'avoir jeté l'Avada Kedavra contre lui. Si les choses avaient été autrement, il aurait pu être à sa place.
Tuer Voldemort, c'était comme tuer une partie de lui. La partie faible, celle qu'il détestait mais qui était bien là. Il avait des similitudes avec Voldemort et le nier n'était plus possible. Se comporter injustement avec Jedusor revenait à être aussi faible que Voldemort lorsqu'il s'en était pris à lui, enfant.
Harry se releva, sentant tout son corps engourdi et froid. Il devait être minuit passé mais Harry voulait mettre les choses au clair maintenant. Il ne lui fallut que quelques secondes pour repérer la présence de Tom dans la bibliothèque et il s'y rendit rapidement, sentant que s'il ne le faisait pas immédiatement, il n'en serait plus jamais capable.
Il s'engouffra dans la bibliothèque et, lorsqu'il vit qu'une seule lumière éclairait une rangée de livres du fond de celle-ci, Harry sut qu'il s'agissait de Tom. Sa présence semblait remplir toute la pièce, tellement similaire à celle de Voldemort mais surtout, tellement similaire à la sienne. Harry en fut particulièrement troublé et il se laissa choir contre les rayons de livres, ne sachant pas exactement ce qu'il dirait à Jedusor.
Devait-il s'excuser ? Non, Voldemort avait mérité qu'il le déteste. Mais Jedusor ? Il ne se souvenait de rien et les valeurs morales d'Harry l'empêchaient de détester un homme pour quelque chose que celui-ci ne se souvenait même pas avoir fait...
Harry soupira. Il sentait la présence de Jedusor se rapprocher, celui-ci devait l'avoir entendu arriver. Pas étonnant, dans son état, sa magie, même restreinte à ce niveau, devait être particulièrement agitée...
Tom, un Lumos flottant paresseusement à côté de lui, se rendit immédiatement auprès de Harry Potter lorsqu'il sentit sa présence. Potter venait de pénétrer dans la bibliothèque et Tom fut rassuré de sentir la magie de celui-ci agitée, restreinte, mais bel et bien là. Il s'était inquiété lorsque, dans le bureau de la directrice, celle-ci avait complètement disparu. Tom fut tranquillisé lorsque ses yeux se posèrent enfin sur Harry Potter.
Il était assis à même le sol de la bibliothèque, contre les étagères, sans aucun décorum, sans aucune arrogance. Il se tenait les jambes croisées et semblait réfléchir. Il avait l'air noble même ainsi, complètement décoiffé, sa tête reposant contre les livres des étagères, légèrement tourné vers lui.
Tom ne put s'empêcher de le trouver beau. Jamais il ne s'était intéressé à la beauté physique des gens de son entourage, cela lui passait complètement par-dessus la tête. Mais lorsque Harry Potter releva ses yeux vert émeraude sur lui, il fut pris d'un élan monstrueux de possessivité et il le trouva beau, magnifique. À lui.
Potter le regarda un moment puis il entrouvrit la bouche, ses mots ne furent que des sifflements incompréhensibles pour le reste du monde et seul Tom en comprit le sens.
§ Tu as raison. Lorsque tu dis qu'il doit y avoir quelque chose de plus qu'une prophétie, tu as raison. Il doit y avoir beaucoup plus qu'une prophétie. Mais je ne sais pas quoi. Je n'ai jamais voulu savoir. Aujourd'hui non plus, je ne pense pas que je veuille savoir ce qu'est ce quelque chose en plus. §
Potter fit une pause et quelque chose dans ses mots prit une teinte fragile, comme si ceux-ci allaient se briser comme de simples morceaux de verre s'écrasant contre les murs.
§ Ce que j'essaie de te dire, c'est que je ne suis pas prêt à admettre avoir un lien avec le meurtrier de mes parents, avec celui qui essaie de me tuer depuis que j'existe. Cependant, je crois que j'ai été un peu injuste avec toi. §
Il ajouta immédiatement plus fort comme pour se persuader lui-même.
§ Je te déteste et j'ai le droit de le faire, j'ai des raisons de te détester, de te haïr. §
Il hésita et ses yeux cherchèrent ceux de Tom.
§ Je ne suis pas comme ces gamins à l'orphelinat qui te détestaient seulement parce qu'ils étaient morts de peur. Je ne suis pas comme toutes les personnes qui t'ont rejeté juste parce que tu n'étais pas comme elles. J'ai des raisons de te détester, de te haïr, Voldemort m'en a donné plein. Il a rendu cette haine juste. §
Potter se releva sans pour autant avancer, il resta à sa place debout puis il siffla.
§ Mais, actuellement, ce n'est pas juste, parce que j'ai conscience que tu ne te souviens de rien, que tu as l'habitude d'être détesté et que pour toi cela ne change rien, mais c'est injuste. Tout comme détester un enfant parce qu'il a des pouvoirs magiques n'est pas juste. §
Et Tom comprit. À ce moment-là, alors qu'Harry était debout devant lui. Il comprit que celui-ci essayait de lui pardonner. De lui pardonner quelque chose qu'il ne se souvenait pas avoir fait mais dont il était coupable. Harry Potter essayait d'être tolérant avec lui. C'était la première fois que quelqu'un essayait ça pour lui.
Harry se remit à siffler et son attitude prouvait que ce n'était pas facile mais qu'il devait le faire. Parce que Harry Potter était comme lui, il le comprenait, il savait ce qu'étaient la solitude et l'injustice et que, même si son homologue était le responsable de tout cela, Potter avait de la compassion pour lui car il n'était pas vraiment Voldemort. Il ne se souvenait même pas de l'avoir été.
§ Je vais essayer. Je ne te promets rien de concret et parfois ce sera probablement trop difficile de te séparer de Voldemort dans mon esprit mais à partir de maintenant, je te jugerai en fonction de tes actes véritables. Comme tu le mérites. §
Harry soupira profondément. Il l'avait fait. Ce n'était pas si difficile. Il aurait aimé que quelqu'un le fasse pour lui, qu'il ne le considère ni comme un monstre ni comme un héros pour des raisons obscures et injustifiées. Personne ne pouvait le faire pour lui mais il pouvait au moins le faire pour Voldemort, pour Tom Jedusor, parce que c'était pour ça qu'il se sentait tellement coupable de l'avoir tué. Tout simplement car il aurait pu et qu'il pouvait encore devenir comme lui. Se rasseyant sur le sol, il referma les yeux et dit, en anglais cette fois.
— Tant que tu ne feras rien qui justifiera ma haine pour toi, elle n'aura pas de raison d'exister.
Harry entendit Tom lui répondre ;
— Je ne l'aurai pas fait. À votre place, je vous aurais détesté, haï. Je vous aurais rendu coupable de tout ce qui n'allait pas dans ma vie et ce, peu importe si vous vous en souveniez ou pas.
Harry adressa alors son premier sourire sincère à Tom Jedusor lorsqu'il dit.
— C'est la différence entre toi et moi, je suis fier qu'elle existe.
Harry, les yeux toujours fermés, sentit Jedusor se déplacer et, malgré ses mots, lorsque l'ex-Seigneur des Ténèbres s'assit près de lui, il fut sur ses gardes.
Jedusor le remarqua, apparemment pas trop gêné par cela.
— Vous ne me détestez peut-être pas mais vous ne me faites pas confiance non plus.
Harry lui répondit avec simplicité.
— La confiance se gagne. Tu n'as encore rien fait pour que je te l'accorde.
Jedusor ne répondit rien mais Harry sut qu'il avait hoché la tête en signe d'accord.
Tom demanda après un moment.
— Comment saviez-vous pour l'orphelinat et pour tout le reste ? Nous avons cinquante ans d'écart et je vois mal mon homologue, que vous décrivez comme un homme monstrueux et fou, vous parler de son enfance.
Harry soupira.
— Alors c'est reparti pour les questions/réponses. Depuis que tu es là, tu passes ton temps à m'interroger ou à faire des recherches sur moi...
Jedusor répondit et Harry se dit qu'il semblait sincère.
— J'ai besoin de savoir. Il me manque plus de la moitié de mes souvenirs et je découvre un futur où je suis devenu un être abject qui a fait d'un autre sorcier son ennemi. Je ne sais pas pourquoi ni comment je suis devenu ainsi, même si je me doute que la création répétée d'Horcruxe ne m'a pas aidé.
Potter fit un petit mouvement d'épaules, son corps était toujours très tendu et Tom devinait que cela venait du fait qu'il inhibait sa magie. Harry dit peu après.
— Faisons les choses avec équité. Il y a, moi aussi, beaucoup de questions que j'aurais voulu hurler à Voldemort. Je te les pose et, pour chaque question à laquelle tu auras une réponse, je répondrai à l'une des tiennes.
Tom acquiesça, le marché semblait honnête. Très Gryffondor, mais honnête.
Harry demanda donc ;
— Pourquoi un Horcruxe ? Il y avait plein d'autres possibilités pour l'immortalité, moins dangereuses, que découper son âme et l'enfermer dans un objet. Je peux comprendre la peur panique de mourir mais jamais je n'aurais sacrifié mon âme pour cela. J'aimerais donc savoir, pourquoi ?
Tom devait avouer que c'était une question difficile. La réponse était personnelle et jamais il n'avait fait part de cela à quelqu'un d'autre. Mais Harry Potter souffrait du même problème que lui alors peut-être qu'il était capable de comprendre.
— J'étais en cinquième année quand je m'en suis vraiment rendu compte. Avant, je pensais ma puissance magique juste un peu au-dessus de la moyenne et je trouvais cela normal. Puis, c'est devenu de pire en pire, je perdais le contrôle, ma magie m'échappait et je ne contrôlais plus rien. Il m'arrivait d'être incapable de parler autrement qu'en fourchelang. Je ne pouvais pas exécuter un sort sans que celui-ci ne prenne des proportions gigantesques. Mes pertes de contrôle devenaient de plus en plus violentes. J'ai été obligé de manipuler mon entourage pour que cela ne se sache pas. Je savais que même des sorciers comme Dumbledore prendraient peur en voyant cela et Poudlard était le seul endroit où je pouvais aller sans crainte ; si Dippet me renvoyait à cause d'une perte de contrôle, je n'avais nulle part où aller. À cette époque, je faisais des recherches sur mes origines et en parallèle sur l'immortalité. J'ai fait la découverte du procédé permettant de créer un Horcruxe et cela m'avait semblé être la solution à mes problèmes. Non seulement je devenais immortel, mais en plus ma magie serait divisée et je pourrais ainsi en reprendre le contrôle.
Tom fit une pause et Harry en profita pour demander.
— Alors, c'était pour ça ? Ton but était de diviser ton âme et ta magie pour pouvoir maîtriser tes pouvoirs.
Tom acquiesça en silence, un peu honteux, surtout en sachant que cette pratique plus que dangereuse lui avait coûté sa santé mentale dans le passé.
— Cela a fonctionné : actuellement, je maîtrise ma magie, mais elle est deux fois moins puissante qu'auparavant.
Harry lui lança un regard puis, il dit avec hésitation, conscient que Jedusor avait remarqué que sa situation et la sienne était similaire.
— Avant de faire ça, tu étais comme moi. Je veux dire... tu ne maîtrisais rien et cela te faisait souffrir ?
Tom ne répondit rien pendant un long moment puis, alors qu'Harry pensait qu'il ne répondrait pas, il dit ;
— Je ne savais plus quoi faire. Je venais d'apprendre que j'étais le bâtard d'un père moldu qui ne me désirait pas et d'une mère sorcière qui s'était laissée mourir à ma naissance. Mes pouvoirs devenaient de plus en plus incontrôlables au fur et à mesure des années. J'ai fait le rituel un peu précipitamment, je perdais le contrôle de moi-même en permanence et je n'ai pas réussi à le supporter. C'était une erreur, faire un Horcruxe était une erreur.
Harry observa un moment Jedusor. Celui-ci avait l'air plus jeune, un peu perdu et surtout assez désemparé. Harry se rendit compte qu'il ne s'agissait que d'un adolescent bien plus intelligent et puissant que la moyenne, un peu tordu sur les bords. Il fallait l'être pour prendre la décision de morceler son âme.
Mais rien de plus. Pas d'assassin sanguinaire ayant détruit la moitié d'un pays dans sa rage destructrice, pas de monstre. Tom Jedusor n'était pas Voldemort où plutôt, il n'était pas son Voldemort. Il était seulement une version un peu plus jeune et moins corrompue de celui-ci et, peut-être qu'il avait pris la bonne décision en lui laissant une chance, en le laissant être Tom Jedusor et pas un assassin désirant un génocide pour imposer sa suprématie.
Harry dit en passant une main agitée dans ses cheveux.
— Je crois que... si j'avais été à ta place à ce moment-là, j'aurais fait la même chose. Ça ne veut pas dire que je cautionne le fait de découper son âme... ça signifie seulement que je peux comprendre le fait que tu aies été poussé à le faire. On trouvera un moyen de réintégrer ton Horcruxe à ton âme et, pour ce qui est des pertes de contrôles magiques, si on fait des recherches à deux, on finira bien par trouver une solution. Ma magie a commencé à devenir incontrôlable pendant le début de la guerre, même si cela a grandement empiré ces derniers temps... Si c'est la même chose pour toi, on finira bien par trouver de quoi il ressort.
Jedusor laissa de nouveau un silence se répandre dans la bibliothèque. Il finit par dire, un petit sourire ayant pris possession du coin de ses lèvres.
— J'apprécie le fait que l'on soit similaire. Je sais que vous n'êtes pas d'accord avec cela, mais je trouve ça... rassurant.
Potter répondit sur le même ton.
— Je m'en doutais, tu es complètement tordu. Tu es en train d'avouer à voix haute que tu préfères que je souffre de la même chose que toi plutôt que d'être seul... mais je suppose que je trouve ça rassurant, moi aussi.
Tom répondit, conscient que c'était le moment pour évoquer le sujet.
— Ce que vous faites est dangereux. Créer un Horcruxe m'a pris une partie de mon âme mais retenir votre magie, comme vous le faites, vous tuera.
Jedusor ne fut pas choqué de voir Potter hocher la tête. Il savait, mais il continuait de le faire. Il avait peur. Il avait plus peur de perdre le contrôle que de mourir et, ça aussi, c'était une de leurs différences.
Harry lui dit ;
— On trouvera un moyen, pour toi comme pour moi. Cela fait un moment que je fais ça, je n'en mourrai pas tout de suite et le morceau manquant de ton âme est à l'abri. Nous avons donc le temps de trouver une solution. Quelque chose de moins radical. En attendant, je préférerais que tu me tutoies, ce sera mieux comme ça.
Les yeux de Jedusor devinrent rougeoyant et Harry grimaça, mal à l'aise. Il arrêta de fixer le mage noir et précisa.
— C'est à ton tour, si tu as une question, j'y répondrai.
Harry vit Tom se relever. Celui-ci dit en époussetant la poussière invisible de son uniforme impeccable.
— Cela peut attendre. Il est plus de deux heures du matin et je pense que les membres de ton fan-club doivent être en train de paniquer ; tu n'as pas montré signe de vie depuis que l'on est parti avec la directrice.
Harry se releva ;
— L'A.D. n'est pas mon fan-club, mais tu as raison, on devrait rentrer. Bien que je n'aie aucune idée de comment je vais leur expliquer cela, je ne sais pas comment leur dire. Je ne veux pas qu'ils haïssent la directrice pour ça, qu'ils quittent Poudlard à cause de cette histoire. Ils doivent avoir leurs diplômes. Ils le méritent.
Jedusor siffla à la limite du fourchelang.
— Ce n'est pas à toi de le faire. La directrice doit assumer les conséquences de ses actes et si la conséquence de sa trahison est la perte de ses élèves alors tant mieux, elle aurait dû y réfléchir à deux fois avant de se servir de toi.
Harry, surpris, resta un moment figé dans le dos de Jedusor. Apparemment, celui-ci n'avait pas du tout apprécié ce qu'avait fait la directrice, ce qui était compréhensible. Harry supposa que Jedusor ne supportait pas que quelqu'un veuille l'éloigner à tout prix de l'Angleterre.
Harry se contenta de dire en emboîtant le pas à Tom.
— Elle avait peur. Comme tous les autres, elle a juste peur de toi. Je ne peux pas lui en vouloir d'avoir peur.
Tom gronda.
— Ce n'est pas une raison pour se servir de toi pour m'envoyer en Amérique.
Harry ne répondit rien. Jedusor n'avait pas tort. L'Amérique, Ilvermorny, le tournoi des trois sorciers. Harry était encore en colère mais plus au point de vouloir blesser McGonagall. Celle-ci voulait protéger son école et si Harry avait pardonné à Albus Dumbledore, il pouvait bien le faire pour la directrice.
À suivre...
