Chapitre 12 : Un sauveur épris d'un autre
Belle journée n'est-ce pas ? X) Chez moi il y a tellement de vent que j'ai l'impression que les fenêtres de mon appartement vont céder ! Impossible de bien dormir dans ces conditions alors me voilà avec le chapitre 12 ! C'est un chapitre que j'aime beaucoup pour plusieurs raisons, la première c'est que le sujet dont il traite me tient à cœur, je ne vais pas en dire plus pour ceux qui découvrent le chapitre mais je pense qu'à la fin de votre lecture vous aurez compris de quoi je parle ! Et la deuxième raison pour laquelle je l'apprécie autant c'est qu'il marque un changement important pour Tom. Celui-ci analyse les ressentis qu'il a envers Harry et il va en tirer des conclusions qui seront essentielles pour lui-même et la suite des évènements.
Harry se sentit sourire, émerveillé ; l'Allée marchande sorcière de New York était magnifique. Très différente de celle de Londres, mais tout aussi fantastique.
Pour y accéder, ils étaient passés par tout un réseau de couloirs souterrains similaires à ceux que les moldus utilisent pour le métro, pour finalement arriver dans un immense enchevêtrement de galeries dont certaines étaient souterraines et d'autres à l'air libre.
Toute l'architecture, ancienne et médiévale, contrastait énormément avec la modernité du New York moldu tout en ayant visiblement été influencée par la technologie, ce qui donnait un petit côté futuriste aux lieux.
C'était comme passer d'un monde à l'autre ; le changement était radical. Plus de bitume, d'immeubles ou de voitures. Les galeries étaient pavées de pierres et les sorciers les traversaient soit à pied soit perchés sur un balai.
Des couloirs spécifiques, fort semblables aux routes moldus, avaient été aménagés pour que les déplacements terriens comme aériens entre les différents quartiers de cette partie sorcière de la ville soient relativement aisés, et que la circulation reste fluide.
Les rues sorcières étaient bondées mais, contrairement au monde moldu, cette foule semblait moins bruyante et moins désagréable à Harry. Et il était bien trop absorbé par tous les petits détails magiques des lieux pour s'occuper des sorciers qui l'entouraient.
Le groupe se trouvait en ce moment même dans la partie souterraine de l'Allée marchande qu'on appelait la galerie des Lucioles en raison des multiples petites lumières colorées l'éclairant comme des milliers de Lumos suspendus autour des boutiques, qui donnaient un côté tout à fait singulier et surnaturel à la moindre vitrine.
Toute la partie souterraine était assombrie par le manque de lumière naturelle mais étrangement, cette obscurité, mêlée aux douces lueures des vitrines et aux petites sphères de magie luminescentes, rendait le lieu apaisant.
Le Gryffondor s'y sentait à l'aise et, inconsciemment, il s'était relâché et sa magie paraissait moins réprimée, celle ambiante l'encourageant à se laisser aller, sans peur de se faire remarquer.
Il avait aussi commencé à décompter les créatures magiques qu'il croisait et leur nombre l'avait impressionné. Des centaures, des gobelins, des elfes de maison, un groupe de loups-garous et même un géant qui semblait avoir tout à fait sa place dans un restaurant gigantesque apparemment tenu par le meilleur cuisinier de la galerie, un autre géant, tout droit venu des contrées lointaines du Groenland. Ces deux êtres gargantuesques, selon Ulrich, se comportaient d'une manière bien plus civilisée que certains sorciers de sa connaissance.
Le professeur d'Ilvermorny avait alors, de manière bien indiscrète, pointé Severus du doigt en chuchotant trop fort.
— Vous voyez ce que je veux dire.
Rogue avait grincé des dents mais Harry était sûr d'avoir vu les traits de son visage se détendre légèrement après cette remarque. Comme si la remarque l'avait fait sourire.
Le brun, lui, s'était contenté de rire doucement, amusé que Tiare n'ait aucunement peur de l'humeur massacrante du Maître des potions. Pourtant depuis cette histoire de baguettes magiques, ce dernier semblait très mécontent.
D'ailleurs, Harry attendait toujours les explications de Tom à ce sujet...
Le mage noir ne semblait pas avoir envie de lui expliquer immédiatement de quoi il en retournait. Jedusor ignorait effectivement les regards interrogatifs qu'il lui envoyait dans le but que celui-ci se décide à lui révéler en quoi leur échange pouvait être gênant.
Harry choisit de ne pas insister plus longtemps. Tom pourrait se montrer encore plus réfractaire à lui parler s'il demandait toute la journée, il était donc préférable qu'il se contente d'attendre que celui-ci se décide de lui-même. En attendant, il voulait tout simplement profiter du paysage atypique que formaient ces galeries sorcières.
Alors qu'Harry observait avec curiosité une boutique qui semblait vendre des jeux de société et des jouets sorciers, il remarqua du coin de l'œil Rogue s'approcher de Tiare, visiblement pour lui demander quelque chose. Immédiatement, Tiare grimaça et murmura quelque chose à l'oreille de Severus. Celui-ci parut perplexe. Après quelques secondes de ce petit manège, Ulrich se redressa et demanda à Rogue de vive voix.
— Si tu m'invites à boire un verre, je répondrais à ta question et tu pourras enfin m'expliquer pourquoi, au lieu d'amener Harry Potter ainsi que son professeur responsable à Ilvermorny, je me retrouve avec une charge supplémentaire ?
Tiare lança un coup d'œil à Tom qui ne manqua pas de fusiller le professeur d'Ilvermorny du regard en retour, n'appréciant pas d'être considéré comme une charge.
Rogue souffla quelque chose d'incompréhensible avant de dire ;
— Impossible, nous ne sommes pas là pour ça. Nous avons des achats à effectuer.
Harry vit Jedusor s'avancer d'un pas vers lui en proclamant tranquillement.
— Harry et moi pouvons très bien acheter quelques livres et un uniforme sans votre aide. Cela ne nous prendra qu'une heure, nous pouvons très bien nous retrouver ici à ce moment-là.
Ulrich s'exclama, apparemment emballé par l'idée.
— C'est parfait, nous n'avons qu'à faire ainsi. Nous gagnerons du temps et de toute façon, il vaut mieux que nous ayons cette conversation avant d'aller à Ilvermorny.
Harry se demandait si Rogue allait réellement dire à Ulrich qui était Tom et pourquoi celui-ci était ici. Il se demandait aussi quelle était la question que Rogue avait posée à Tiare pour que celui-ci exige un entretien privé.
Le professeur d'Ilvermorny n'attendit même pas la réponse de Severus, il partit en s'exclamant.
— Suis-moi, je connais un bistrot qui devrait te plaire !
Rogue parut un instant tiraillé entre l'envie de suivre Ulrich pour maudire celui-ci ou directement maudire Jedusor pour être intervenu.
Il ne fit rien de tout cela et se contenta de dire à Potter.
— Achetez tout en double, je ne pense pas que monsieur Gaunt reçoive un traitement de faveur. Même s'il n'a pas été invité, il est fort possible que le directeur veuille qu'il suive les mêmes cours que vous.
Potter acquiesça et Rogue ajouta.
— Au moindre problème ; vous transplanez au MACUSA, vous y serez en sécurité.
Puis il partit sur les pas d'Ulrich, ses robes noires se gonflant et claquant sèchement derrière lui.
Harry secoua la tête, amusé. Ulrich avait l'air de savoir exactement comment manipuler Severus. Puis il se retourna vers Tom et lui demanda en jetant un regard circulaire aux alentours.
— Par quoi souhaites-tu commencer ?
Le brun eut juste le temps de voir une lueur rouge prendre possession des yeux de Tom avant que celui-ci n'indique un immense bâtiment fait de verre et de pierre.
— Nous pouvons commencer par cette librairie.
Harry acquiesça, s'alignant sans problème sur le pas du mage noir. La pensée qu'il avait accepté trop rapidement la présence de Tom à ses côtés traversa brièvement son esprit avant qu'il ne la chasse. Il ne voyait pas Jedusor ailleurs qu'avec lui, et peu importe à quel point ce constat pouvait l'inquiéter, c'était le cas ; il préférait savoir Tom près de lui plutôt qu'ailleurs.
Le temps qu'ils achètent tout le nécessaire, livres et uniformes inclus, l'heure qu'ils s'étaient donnés pour retrouver les deux professeurs était passée et c'est lorsqu'ils furent sur le chemin du retour qu'Harry vit Tom s'arrêter en face d'une animalerie magique.
Contrairement aux autres boutiques, celle-ci était très peu éclairée et elle semblait être en piteux état, mais sur la devanture il était précisé : tout animal magique disponible du Fléreur jusqu'au Runespoor !
Le brun grimaça. Un Runespoor était un serpent à trois têtes extrêmement dangereux classé XXXX, il ne pensait pas que ce genre de créature était disponible à la vente et si c'était le cas, il se demandait bien comment le vendeur pouvait garder une bête comme celle-ci enfermée en cage. L'idée même le faisait grincer des dents. La boutique n'avait pas l'air assez grande pour que chaque créature ait son propre espace.
Il s'approcha, rejoignant Tom devant la vitrine du magasin, celle-ci était si sombre qu'on ne pouvait en distinguer l'intérieur.
Alors qu'il ne s'y attendait pas, il entendit Tom demander.
— Ai-je eu un serpent ? Je ne m'en souviens plus, je sais que je désirais en prendre un mais je ne sais pas si Voldemort l'a fait.
Une image de Nagini s'imposa dans l'esprit d'Harry et il se souvient que Voldemort avait fait bien plus qu'adopter un serpent ; il en avait fait une partie de son âme.
La mort de l'Horcruxe hantait l'esprit du Gryffondor lorsqu'il répondit.
— Un python, Nagini, elle a été tué durant la dernière bataille à Poudlard.
Un petit rire ironique traversa les lèvres du mage noir et Harry se retourna vers lui. Tom le dévisagea un instant puis s'expliqua.
— Dans ce cas-là, je suppose que Voldemort ne devait pas avoir complètement perdu l'esprit.
Harry fronça les sourcils et Jedusor ajouta.
— J'avais adopté un python lorsque j'étais enfant... il n'était pas encore adulte quand la directrice de l'orphelinat l'a noyée.
Harry se sentit brusquement très mal, un étau se refermant avec brusquerie autour de son cœur et, sans savoir comment, il comprit que ce sentiment provenait directement de Tom et qu'à travers leur lien, il arrivait à le ressentir.
C'était désagréable. Jedusor ressentait de la colère et du ressentiment et Harry arrivait à le percevoir.
Réalisant que c'était probablement involontaire et que Tom lui avait partagé ses émotions sans s'en rendre compte, il décida de prendre cela comme un appel à l'aide.
Maladroitement, il proposa.
— Si tu veux, nous pouvons aller voir les serpents qu'ils proposent. Si tu désires toujours un serpent cela doit être faisable.
Les yeux de Tom s'animèrent d'une lueur vive et il demanda.
— Tu me laisserais avoir un serpent même en sachant ce que j'ai fait du Basilic ?
Harry passa une main dans ses cheveux, les secouant un peu. Il savait que Tom avait déjà tué Mimi Geignarde et qu'à ce moment-là, il n'était pas encore Voldemort. Il avait tué Mimi en toute connaissance de cause pour fabriquer son premier Horcruxe et rien ne lui assurait qu'il ne tuerait pas quelqu'un d'autre...
Potter finit par dire.
— Tu n'as pas besoin d'un serpent pour tuer quelqu'un. Cela ne change rien. Je ne vois pas pourquoi tu ne pourrais pas avoir de familier étant donné qu'ils sont acceptés à Ilvermorny. Il doit y avoir d'autres élèves ayant des serpents, ce ne sera pas différent pour toi.
Le brun inspira profondément lorsque le lien lui transmit tout aussi brusquement la joie de Tom à cette perspective. Il allait falloir que cela prenne fin, Harry n'était pas sûr de pouvoir supporter les sentiments de Jedusor en plus des siens. C'était beaucoup trop perturbant.
Jedusor le remercia, ses yeux rougeoyant de nouveau. Harry haussa les épaules, gêné.
— Je me porte déjà garant de toi, alors ce n'est pas un serpent qui changera quoi que ce soit.
Jedusor acquiesça et entra dans la boutique. Harry le suivit et se demanda s'il ne venait pas de commettre une erreur en acceptant d'accorder un peu plus de sa confiance à Tom.
L'extérieur de la boutique avait paru sinistre à Harry et l'intérieur ne l'aida aucunement à modifier cette première impression. La décoration n'avait pourtant rien de particulier, cette animalerie semblait même assez classique : quelques cages contenant des hiboux et des chouettes qui dormaient ou hululaient légèrement, des Fléreurs jouant ensemble et d'autres bêtes plus ou moins inoffensives étaient gardées dans des cages près des murs.
Un comptoir sur lequel le gérant de l'animalerie semblait occupé à lire la Gazette sorcière trônait en plein milieu de la boutique. Celle-ci était étrangement plus arrondie qu'elle ne le paraissait de l'extérieur. Rien de trop particulier ni de surprenant pour une animalerie magique, mais Harry n'arrivait pas à lui donner un adjectif autre que sinistre. Cette impression persistait.
Le gérant, l'air assez antipathique, leur demanda rapidement quel genre d'animal ils cherchaient. Jedusor lui répondit qu'il aimerait acquérir un serpent et le gérant susurra lentement.
— Je vois. Je suppose donc que cette partie de la boutique ne vous satisfera pas. Je ne détiens ici que des créatures inoffensives qui ne risquent pas de s'en prendre à moi ou aux clients. Si vous voulez réellement un serpent, vous devriez descendre dans l'arrière-boutique. C'est là que j'enferme les créatures les plus dangereuses et venimeuses...
L'homme désigna un escalier se trouvant à l'opposé de l'entrée de la boutique et en voyant Tom s'y rendre, Harry le suivit d'un pas mesuré. Il n'aimait pas particulièrement cet endroit et le gérant de cette boutique ne lui inspirait vraiment aucune confiance.
Il descendit tout même les quelques marches menant à l'arrière-boutique et, arrivé en bas, il s'assura de garder un œil sur le jeune Seigneur des Ténèbres lorsque celui-ci pénétra plus profondément à l'intérieur de la petite pièce. Le brun préféra rester quelques secondes supplémentaires au bas des escaliers. Sans savoir exactement pourquoi, il était persuadé que quelque chose n'allait pas. Il avait ce sentiment depuis son entrée dans cette boutique mais ici, celui-ci s'était encore amplifié. Là aussi, la décoration était sobre. Sombre, mais simple. Le problème ne venait pas de ça.
Ce fut seulement au bout de quelques secondes, secondes qu'il passa à observer les alentours sans vraiment bouger, qu'il réalisa. Aucun bruit. Rien. Pas un son. Les animaux, les créatures magiques faisaient et devaient faire du bruit or, là, il n'entendait rien.
Il se dit que, peut-être, un sortilège de silence avait été apposé aux cages de différentes tailles qu'il pouvait apercevoir dans le fond et sur les côtés de l'arrière-boutique mais bien vite, sa raison le détrompa ; il ne ressentait pas la présence d'un tel charme.
En étendant sa propre magie, il se rendit compte qu'il ne ressentait aucune présence. Il pensa d'abord qu'il faisait erreur et qu'il devait forcément y avoir des animaux, ces cages qu'il apercevait semblaient occupées.
Après un petit moment, il perçut enfin quelques entités très affaiblies. Une dizaine de souffles magiques très faibles et presque silencieux... des souffles magiques s'éteignant provenaient des bêtes enfermées dans ces cages.
Sentant son rythme cardiaque s'emballer, en proie à une soudaine panique, il voulut en avoir le cœur net. Il leva une main et, dans un souffle légèrement éraillé, prononça.
— Lumos Maxima.
La lumière trop forte l'éblouit un moment avant qu'il ne puisse enfin distinguer dans les moindres détails ce qui l'entourait. La plupart des cages étaient vides mais certaines d'entre-elles contenaient bien des créatures magiques. Des créatures magiques qui avaient l'air très affaiblies et mal en point. Mourantes.
Ces bêtes étaient mourantes.
Le brun distingua Jedusor près d'une grande cage au fond du magasin et après un moment devant la cage, le mage noir se retourna vers lui pour dire assez sombrement.
— Ils sont maintenus en vie artificiellement. Ils devraient être morts, ils n'ont pas été nourris depuis leur arrivée ici. La seule chose qui les maintient en vie, c'est la magie du gérant de cette boutique.
Harry rejoignit Tom et comprit facilement comment celui-ci avait obtenu ces informations. Le jeune Seigneur des Ténèbres se trouvait face à un serpent, cela ressemblait à un serpent à sonnette, très mal-en-point.
Harry siffla en regardant le reptile souffrant.
§ Il peut encore nous comprendre ? §
Le serpent avait l'air trop faible pour pouvoir ne serait-ce qu'avoir la force de les écouter. Tom secoua négativement la tête avant de siffler.
§ Non, elle ne peut plus. J'ai dû fouiller dans son esprit pour savoir pourquoi elle était dans cet état. §
Le Survivant grimaça, attristé et en colère. Il s'agenouilla à hauteur de la cage et il siffla les dents serrées.
§ C'est le gérant le coupable. §
Le mage noir s'abaissa à la même hauteur qu'Harry et approcha sa main de la cage. Le Gryffondor remarqua rapidement ce que lui désignait Tom, un minuscule petit serpent bleu-gris qui se tenait enroulé sur lui-même, réchauffé et gardé en vie par ce qui devait être sa mère.
Harry sentit son cœur se serrer un peu plus dans sa poitrine. Le petit serpent avait l'air aussi mal en point que les autres pensionnaires de cette animalerie.
Jedusor ajouta quelques mots et Potter sentit sa rage s'élever crescendo à chacune de ses paroles.
— Il n'y a pas qu'elle. Toutes les créatures considérées comme dangereuses de cet établissement sont traitées ainsi. C'est comme ça que le gérant les garde sous contrôle. Il les affame jusqu'à l'épuisement puis les maintient en vie jusqu'à qu'un client manifeste la volonté de les acheter. Je suppose qu'après cela, c'est au client de réussir ou non à sauver l'animal, il ne doit pas vendre de créatures dangereuses c'est pour cela qu'il se permet de les maltraiter, elles ne rapportent pas assez d'argent.
Harry, furieux, se releva brusquement. Les poings serrés, il siffla à Tom avant de partir en direction des escaliers.
§ C'est monstrueux. Je vais aller dire à cet homme ce que je pense de ses méthodes. §
La magie débridée du Survivant claqua en même temps que ses pas, glaciale et furieuse, lorsqu'il se dirigeait vers le comptoir de l'animalerie.
Jedusor suivit le Gryffondor, la rage de celui-ci était bien trop grande pour qu'il tente de l'arrêter. Il n'en avait d'ailleurs aucunement envie, si Harry voulait réduire en cendres cet être abject qui se prétendait sorcier, qu'il le fasse.
Le gérant ne méritait rien d'autre que la mort pour ce qu'il avait fait. Traiter ainsi des êtres qui étaient infiniment plus précieux que lui...
Cette femelle crotale ne méritait pas cela et son petit non plus. Ces deux serpents à sonnette avaient bien plus de valeur aux yeux de Tom que le boutiquier.
Harry s'arrêta face au comptoir, sa magie emplissant les lieux autour de lui. Les quelques hiboux qui faisaient encore du bruit se turent, ressentant eux aussi la rage qui animait le jeune homme.
Tom eut un plaisir presque malsain à voir le gérant blêmir lorsque, hors de lui, le Gryffondor siffla ;
§ Ce que vous faites est ignoble ! §
Le fourchelang n'avait jamais eu bonne réputation et, même sans comprendre le moindre mot de ce que Potter venait de lui siffler, l'homme eut un mouvement de recul, apeuré. Il dut comprendre rapidement quel était le problème puisqu'il se retourna vers lui, lui adressant par la même occasion un regard implorant. Comme si Tom Jedusor avait un quelconque pouvoir sur Harry Potter.
L'homme avait dû penser un instant qu'il raisonnerait Potter, l'arrêterait et l'empêcherait de perdre le contrôle.
Il se trompait.
Jedusor siffla, conscient que l'homme ne comprendrait rien mais qu'en moins de quelques secondes, il saurait. Il saurait qu'un fourchelang ne pourrait qu'en soutenir un autre.
§ Vous le méritez. §
Un mélange de peur et de panique se refléta immédiatement dans les yeux grisâtres du gérant qui fit un pas de plus en arrière, s'éloignant lentement de derrière le comptoir.
Tout à coup conscient de la situation dans laquelle il s'était mis, il dit précipitamment.
— Je n'ai rien fait de mal. Vous n'avez pas le droit de rester ici si vous ne voulez rien acheter.
Son discours n'eut aucun effet mais, dans un élan de courage assez désespéré, il cria.
— Sortez de mon magasin !
Potter eut un rictus colérique en répliquant dans un anglais sifflant.
— Vous n'avez rien fait de mal ? Vraiment ? Alors dites-moi comment toutes les bêtes de votre arrière-boutique se sont-elles retrouvées dans cet état ?
L'homme n'eut pas l'air surpris. Il avait compris, bien avant qu'Harry ne lui précise, la raison de la colère du lion.
Tom plissa les yeux lorsqu'il vit l'être abject sortir de sa manche ce qui ressemblait fortement à une baguette magique. Si celui-ci pensait pouvoir l'utiliser sur Harry, il faisait une grossière erreur. Jamais il ne le laisserait, ne serait-ce qu'essayer, de blesser Potter.
L'homme saisit sa baguette, sans pour autant la dégainer, et répliqua d'une voix mal assurée.
— Ces bêtes sont dangereuses. Vous ne comprenez pas ! Je ne pouvais pas les garder sous contrôle sans les affaiblir, elles m'auraient attaqué !
Potter grogna.
— Non, je ne comprends pas. Je ne comprendrai jamais comment on peut affamer et réduire un être vivant en esclavage...
Ce n'était pas une question mais le gérant, en proie à la pression magique du brun, ne put que bégayer une réponse.
— Vous ne pouvez pas... vous n'avez pas... vous n'avez pas le droit ! J'ai des droits. Ces bêtes m'appartiennent !
Potter pencha la tête sur le côté en répliquant.
— Elles vous appartiennent ? Et cela vous donne tous les droits sur elles, c'est ce que vous essayez de me dire ?
L'homme dit précipitamment, ayant apparemment trouvé un argument valable.
— Si vous vous en prenez à moi, je lâcherais le flux magique qui les maintient vivantes et elles mourront. Quoi que vous fassiez, vous ne pourrez rien faire pour les sauver.
Le Gryffondor fit un pas supplémentaire en avant, sa magie assombrissant complètement la pièce. Il répéta.
— Vous ne m'avez pas répondu. Je vous ai demandé si le fait de les posséder vous donnez tous les droits sur elles ?
L'homme se renfrogna et, dans un dernier élan, il gronda.
— Ce sont des monstres ! Et j'ai tous-
Il n'eut pas le temps de finir cette phrase. Le Gryffondor le frappa d'un grand coup de poing dans la mâchoire. Il ne le vit même pas venir, Potter s'étant déplacé beaucoup trop rapidement pour que le gérant puisse penser à se servir de sa baguette.
À terre, la mâchoire fracturée, l'homme se tut avant de se mettre à gémir bruyamment, pleurant de douleur. Tom le fit immédiatement taire d'un sortilège sans baguette.
Harry se retourna vers lui, le poing droit ensanglanté et lui souffla alors que sa magie revenait à un état de contrôle stable.
§ Je vais voir comment elles vont. §
Tom le laissa partir en direction de l'arrière-boutique, toujours un peu sous le choc d'avoir vu le Gryffondor utiliser la force brute plutôt que la magie face au gérant.
Pas qu'il ne soit pas satisfait du résultat, il avait seulement pensé, au vu de l'état de rage dans lequel il était, que Potter n'aurait jamais réussi à retenir sa magie.
De toute évidence, le Gryffondor était capable de se contrôler. Potter n'était pas un meurtrier. Il ne tuait pas un homme par principe mais seulement par nécessité. Le gérant, aussi abject soit-il, ne méritait pas la mort selon les critères de Harry.
Tom décida donc de respecter cela. Il ne tuerait pas le gérant mais celui-ci méritait une leçon. Il prit soin de dire en anglais, sortant sa baguette.
— Il est tout de même dommage que vous ne puissiez plus crier...
La terreur remplaça la douleur dans les yeux de l'homme lorsque le jeune Seigneur des Ténèbres prononça la première malédiction.
Lorsqu'il revint vers le Gryffondor, celui-ci était assis en tailleur, face à la cage des deux crotales.
Tom n'eut aucun mal à remarquer que l'ancien flux magique du gérant avait été remplacé par celui du Survivant. Mais, dans l'état actuel des choses, cela ne changeait rien, à la seconde où Harry retirerait le charme les maintenant en vie, les animaux plongeraient dans un état critique et certains, trop faibles, risquaient même une mort immédiate.
Potter ne bougea pas quand il s'installa près de lui. Tom vit qu'il tenait de sa main gauche son poing droit toujours ensanglanté et il grimaça. Pourquoi fallait-il qu'il se blesse ?
Le brun regardait la femelle crotale et son petit sans bouger. Sa précédente rage avait visiblement été remplacée par un sentiment d'impuissance et de tristesse. Il ne pouvait rien faire pour les aider. Tom, également assez affecté par cet état de fait, ne trouva rien à dire qui puisse améliorer l'humeur du lion.
Quelques minutes passèrent avant qu'Harry ne dise.
— Nous devrions prévenir les autorités. Nous ne sommes peut-être pas capables de défaire le sort et de les sauver mais des spécialistes en médicomagie devraient l'être.
Jedusor en doutait fortement. D'après ses connaissances, la plupart de ces créatures mourraient à la seconde même où Harry stopperait le charme.
Il garda cependant cette réflexion pour lui ; il ne voulait pas attrister Potter plus qu'il ne l'était déjà. Il se demanda comment celui-ci avait pu survivre à une guerre en ayant une si grande empathie, cela avait dû être infernal.
Potter se releva d'un mouvement presque mécanique puis dit.
— Allons retrouver Rogue et Tiare, ils pourront prévenir les autorités.
Tom se releva sans un mot, ne commentant pas le regard de souffrance qu'eut le lion en observant une dernière fois les crotales inconscients.
Alors qu'ils avaient tous deux tourné le dos à la cage, ils entendirent un sifflement très faible.
§ Fourchelang... sauvez-le. Sauvez mon petit... §
Lorsqu'il se retourna, Harry vit les yeux de la femelle crotale ouverts. Elle ne bougeait pas, incapable de le faire, mais elle siffla encore, utilisant apparemment ses dernières forces.
§ Je vais mourir... redonnez-lui la vie, vous pouvez... §
Ce fut son dernier sifflement. Malgré le flux magique aidant les créatures à survivre, Harry sentit le souffle du serpent s'éteindre comme la flamme d'une bougie soufflée par un vent trop violent.
Il resta un instant de plus immobile, incapable de réagir, il ne connaissait aucun moyen permettant de sauver le petit serpent. Il n'était pas médicomage et n'avait aucune connaissance en magie curative.
Jedusor, contrairement à lui, réagit pratiquement immédiatement. Il déverrouilla la cage d'un mouvement et siffla tout près de lui.
§ S'il ne s'agit que du petit, je pense que nous pouvons le sauver. §
Tom transfigura d'un seul mouvement la porte grillagée de la cage en couverture puis, avec précaution, souleva le petit serpent dont la vie semblait déjà s'éteindre, le déposa sur le drap et s'agenouilla en face de lui.
Harry, qui le regardait sans bouger, se mit en mouvement lorsque le mage noir releva les yeux vers lui.
— Je peux le sauver mais je vais avoir besoin de ton aide.
Le brun s'assit près du jeune Seigneur des Ténèbres et légèrement inquiet, lui précisa.
— Je n'ai jamais utilisé de sortilège curatif, je ne sais pas utiliser la médicomagie.
Jedusor se pencha vers lui et saisit tout à coup le poignet de sa main blessée. Il lui tendit son ancienne baguette de houx.
— Prononce cette formule en relâchant une toute petite portion de ta magie ; Vulnera Sanentur.
Le Gryffondor s'exécuta et immédiatement, la blessure à sa main se referma, ne saignant plus du tout. Il ressentait encore un léger picotement mais aucune douleur.
Relevant la tête vers Jedusor qui relâchait lentement sa main droite, il lui demanda.
— Où as-tu appris des sortilèges de soins ?
Tom lui adressa un sourire légèrement suffisant.
— À Poudlard. Je n'ai pas grandi baigné dans la magie noire et, avant de choisir cette branche, j'ai essayé plusieurs autres types de magies qui me paraissaient intéressants. Dont la magie curative.
Un sourire s'épanouit sur les lèvres du lion lorsque, brusquement soulagé, il comprit.
— Tu vas pouvoir le sauver.
Jedusor acquiesça mais son visage s'assombrit lorsqu'il précisa.
— J'aurais pu le sauver mais ce n'est plus le cas. Lorsque j'ai choisi de fractionner mon âme j'ai, par la même occasion, orienté définitivement ma magie vers les ténèbres. Je ne peux plus utiliser les sortilèges de soins.
Il fit une pause puis, lui prenant la main avec laquelle il tenait la baguette de houx, termina.
— Toi tu peux le faire. J'ai les connaissances pour incanter les sortilèges mais comme je suis incapable de les utiliser moi-même, nous utiliserons ta magie.
Harry, légèrement perturbé par leur soudaine proximité, décida de faire confiance au mage noir qui avait l'air de savoir ce qu'il faisait. Lançant un dernier regard au petit crotale, il dit avec détermination.
— Je te fais confiance, je suivrai tes instructions. Sauvons-le.
Tom lui indiqua un par un les sortilèges qu'il devait utiliser tout en précisant à chaque fois la densité de magie à appliquer.
Les soins durèrent un long moment, Jedusor était fasciné par la magie de Harry visible autour de lui alors qu'ils l'utilisaient pour sauver le jeune serpent.
Lorsqu'il fut sûr que le crotale survivrait, Tom lui lança un sortilège de sommeil ; le serpent avait besoin de dormir le temps que ses fonctions vitales reviennent à la normale.
Potter lui adressa le plus grand sourire qu'il ait vu jusqu'ici quand il lui annonça que le bébé serpent à sonnette vivrait.
Tom Jedusor sentit immédiatement son cœur faire un bond incontrôlable dans sa poitrine à la vue de ce sourire. Harry n'avait pas conscience qu'en cet instant, il le trouvait magnifique. Pris d'une vive impulsion, Tom s'approcha du Gryffondor jusqu'à sentir son souffle s'entremêler au sien, le regard plongé dans les prunelles vertes Avada Kedavra de son vis-à-vis.
Harry vit Tom s'approcher de lui, ses yeux d'une couleur rouge vive et, alors que Jedusor s'était figé à quelques centimètres de lui, le Gryffondor ressentit brusquement un tourbillon d'émotions fortement contradictoires provenir du mage noir.
Le maelstrom d'émotions était tel qu'Harry ne pouvait les distinguer les unes des autres et cela l'étourdissait. Peu à peu, sa propre poitrine lui fit mal et son cœur se débattit de plus en plus fort. Il se figea, essayant de fermer le lien qui lui faisait parvenir toutes les émotions du Seigneur des Ténèbres, sans succès.
Tom, dont une main s'était glissée dans le dos d'Harry, se rendit immédiatement compte de son changement de posture devenue tout à coup défensive. Il poussa un faible soupir et se contenta de prendre le brun contre lui, restreignant définitivement l'envie qu'il avait eu d'embrasser Potter.
Il ne pouvait pas faire cela... Potter haïssait Voldemort. Harry essayait de lui accorder une partie de sa confiance, il ne pouvait pas seulement céder à une pulsion et l'embrasser.
Jedusor entendit Potter lui demander, sa voix un peu inquiète.
— Il y a quelque chose qui ne va pas ?
Timidement et peut-être même apeuré qu'il lui arrive soudainement quelque chose, Tom sentit Harry lui rendre son étreinte.
Le mage noir se sentit un peu moins désemparé par rapport à ses propres sentiments, cela lui avait permis de comprendre.
Tom avait compris et savait désormais avec précision quelle relation il voulait entretenir avec son âme-sœur. Harry Potter l'obsédait, il n'avait aucun mal à se l'avouer, son âme-sœur occupait toutes ses pensées et il ressentait enfin à quel point. Ce n'était pas seulement une envie de le posséder, il souhaitait que cela soit réciproque, que Potter ressente également ce qu'il ressentait.
Il ne le voulait pas seulement pour allié mais aussi pour amant, pour compagnon de vie. Jedusor savait qu'il ressentait du désir pour Potter depuis l'instant où il l'avait vu à Poudlard discourir sur la guerre.
Du désir pour sa puissance magique. Puis, après, il avait passé assez de temps avec ce dernier pour que sa simple fascination envers sa magie se développe en obsession pour sa personne. Potter était fascinant, le moindre de ses mouvements attirait son regard et la moindre de ses paroles ravissait son attention.
Le jeune Seigneur des Ténèbres savait qu'avec leur passif, cela semblait surréaliste mais il n'était pas Voldemort et il n'avait pas envie de penser que leur lien d'âme constituait un frein à un possible rapprochement entre eux. Il n'avait envie de penser à rien d'autre qu'au fait qu'il désirait Potter.
À cette pensée, la main du mage noir toujours posée dans le dos du Survivant se referma sur le tissu. Il ne le laisserait pas s'échapper. Jamais il n'aurait pensé un jour ressentir des sentiments de cette nature pour qui que ce soit. Il ne pouvait pas s'empêcher de vouloir protéger cela. Il avait peur de le détruire comme il avait détruit tous les sentiments positifs qu'il avait ressentis jusqu'ici.
Potter l'aidait, Harry avait le don de le stabiliser, sa rancœur envers le monde moldu et magique s'effaçait en présence du Gryffondor.
Qu'importe si ses sentiments étaient réciproques ou non pour le moment, il pouvait attendre. Il était capable d'attendre qu'Harry lui rende ses sentiments mais il ne supporterait pas que celui-ci s'éloigne de lui.
Tom retint un moment Potter contre lui et, même en sachant qu'il ne pouvait pas imposer ses sentiments à Harry, il savait avoir besoin de ces quelques secondes contre le Gryffondor. Seulement quelques secondes de plus puis il le laisserait partir.
La pensée que ce besoin de tenir Potter provenait de son âme incomplète voulant se rapprocher le plus possible de sa version pleine lui traversa brièvement l'esprit avant qu'il ne la rejette. Ce qu'il ressentait pour Harry ne se limitait pas à quelque chose qu'il pouvait expliquer, c'était plus fort que ça, c'était un sentiment dévorant, qu'il ne pouvait pas rationaliser par un concept réel.
Il finit par se décider : tant que Potter ne montrerait aucune attirance pour lui, il devrait essayer de ne pas le brusquer afin de ne pas braquer l'autre sorcier. Il saurait se maîtriser. Il ferait les choses correctement, quitte à devoir attendre durant des années. Courtiser Potter semblait être une chose difficile mais ce ne serait pas désagréable.
Harry entendit Jedusor souffler, basculant vers le fourchelang.
§ Excuse-moi, j'ai été étourdi un instant. §
Le maelstrom de sentiments qu'il avait senti provenir de Tom prit tout à coup fin. Harry n'avait pas réellement compris ce que Jedusor avait ressenti ni pourquoi mais ne plus ressentir ce mélange d'émotions étrangères le soulageait fortement.
Il ne savait pas comment Tom provoquait ce phénomène mais il savait qu'il ne pourrait pas le supporter longtemps. Ressentir les sentiments du mage noir en plus des siens était une expérience assez désagréable...
Jedusor le relâcha quelques secondes après s'être excusé puis, il se tourna vers le petit serpent bleu-gris endormi dans la couverture transfigurée et siffla. § Diligitis. §
Après un moment, le brun fronça les sourcils et répéta sans siffler.
— Diligitis ?
Jedusor posa de nouveau les yeux sur lui, ceux-ci rougeoyaient toujours d'une lueur infernale.
— Ce sera son nom.
Harry reporta son regard sur le petit serpent que Tom venait de sauver et sourit un peu, soulagé de voir que celui-ci avait l'air d'aller bien mieux. Diligitis. Potter devina qu'il s'agissait d'un nom latin.
— Cela a-t-il une signification particulière ?
Jedusor eut une sorte de rictus en lui expliquant.
— J'ai pensé qu'un si petit et si fragile serpent aurait besoin d'un nom fort. Je lui ai donné le nom de la chose la plus puissante au monde, selon une certaine personne en tout cas.
Fronçant les sourcils, Harry finit par dire, observant toujours le petit Diligitis.
— J'imagine que tu aurais préféré un serpent adulte déjà capable de se défendre.
Jedusor se releva en emportant la couverture et le petit serpent avec lui dans le même mouvement.
— Il est parfait. Lorsqu'il sera adulte, il sera bien plus redoutable, les crotales, s'il est bien de cet espèce, sont des serpents très protecteurs envers leur maître.
Harry ressentit l'attachement de Tom pour le petit serpent dans ces quelques mots. Il n'avait aucune inquiétude sur le fait que le petit crotale deviendrait fort, celui-ci avait survécu et cela était déjà une grande preuve de force.
Tom lui tendit une main destinée à l'aider à se relever et ajouta.
— Allons rassurer nos professeurs ; nous avons disparu depuis trois bonnes heures et je suis certain que Severus Rogue doit déjà t'imaginer assassiné dans une ruelle sordide.
Potter saisit la main du mage noir et ajouta en le devançant, toujours un peu perturbé par leur proximité.
— Assassiné par toi, évidemment.
Le mage noir grinça des dents.
— Rogue ne me fera jamais confiance. Il pense que je veux te tuer ou me servir de toi pour reprendre le pouvoir.
Harry se retourna d'un quart de tour au bas des escaliers et sourit avec légèreté, décidé à oublier, pour un temps, le tourbillon de sentiments contradictoires qu'il avait ressenti. Il aurait le temps de réfléchir à tout cela plus tard, pour le moment il avait un gérant de boutique à mettre sous les verrous et une bonne dizaine de créatures magiques à sauver.
— Rogue est un imbécile rancunier. Les Serpentards le sont tous, souffla-t-il.
Puis, il remonta les escaliers, le regard de Tom ardemment posé sur lui.
À suivre...
