Chapitre 25 : Duel sur la défensive
Bonsoir, mes yeux se ferment tout seuls, ce qui est un bon indicateur de fatigue selon moi ! x) Nous voilà au chapitre 25, l'avant-dernier de notre réécriture et c'est également un chapitre que je considère comme en duo avec le suivant, même si ce sont deux chapitres très différents, ils peuvent être mis en parallèle et font sens lorsqu'on les lie l'un à l'autre. J'essaierai d'ailleurs de vous poster le 26 assez tôt demain matin pour que vous ayez une vision d'ensemble. Prêt pour un petit moment à Ilvermorny ? Bonne lecture !
Les premiers rayons du soleil s'étaient élevés dans le ciel sombre, nimbant Ilvermorny d'une faible lumière, lorsque Tom reprit contact avec la réalité. Éveillé, il eut un instant pour émettre un souffle léger avant d'être émerveillé malgré lui par les flux colorés qui les entouraient ; des effluves de magie flottaient autour d'eux, comme des nuées de lucioles mourantes s'éteignant avant de réapparaître.
Il sourit avec tristesse. Ces effluves de magie aussi belles et fascinantes soient-elles, n'étaient qu'une preuve, une marque des souffrances de celui qui se tenait endormi près de lui. Tom s'imagina qu'elles pourraient devenir de plus en plus agitées, se mêler les unes aux autres et se colorer de noir... se mélangeant jusqu'à retrouver leur véritable nature, beaucoup plus destructrice.
Levant une main vers le plafond dans un mouvement qui lui semblait étrangement familier, sans qu'il ne se souvienne l'avoir déjà fait, le mage noir contempla sa main si pâle parmi ces couleurs translucides. Il avait si bien dormi. Aucun rêve ni cauchemar n'avait troublé son sommeil d'habitude si agité, il se sentait si reposé, si bien.
Il ne craignait même pas la manifestation de la magie d'Harry. Tant que c'était dans un sommeil apaisé, elle lui semblait inoffensive.
D'un mouvement aussi discret que possible, Tom tourna la tête vers son âme-sœur, apaisé par la vue du visage de celui-ci, sa tête reposait contre le même oreiller que le sien. Ils étaient collés l'un à l'autre. Les joues d'Harry étaient dénuées des traces de larmes qui les maculaient encore, quelques heures auparavant. Il avait l'air de dormir paisiblement.
Heureux, Tom eut envie de rester ici plus longtemps, de profiter de ce moment encore plusieurs heures mais, il savait, à la lumière diffuse qui filtrait à travers les rideaux du lit que le soleil s'était levé et que s'il ne partait pas bientôt, il risquait d'attirer des ennuis à Harry.
Alors il se releva, en essayant de ne pas déranger le sommeil de son âme-sœur, Potter avait besoin de récupérer, un peu de repos l'aiderait. Il écarta les rideaux d'un mouvement et fut tout à coup pris de remords, il ne pouvait pas partir ainsi comme un voleur. Après tout Harry avait accepté qu'il reste alors que Tom savait que le brun n'était pas à l'aise avec sa présence surtout lorsqu'il était sans défense.
Le jeune Seigneur des Ténèbres lança un regard empli d'émotions au corps endormi de celui qu'il aimait, recroquevillé sur lui-même au milieu du lit où il avait lui-même passé la nuit. Trouvant la position dans laquelle Harry dormait aussi triste qu'attendrissante.
Pour un enfant ayant dormi toutes ses nuits dans un petit placard sous un escalier, cette position paraissait normale, pour un adulte qui avait désormais un lit assez grand pour y étendre ses membres et y dormir plus confortablement, elle apparaissait aussi triste que douloureuse, comme n'importe quelle autre marque de négligence. Potter dormait ainsi par habitude, pour se protéger, parce qu'il n'avait pas toujours eu la place de dormir sans se replier sur lui-même.
Se sentant impuissant face à cela, Tom se promit qu'il ne laisserait plus jamais quelqu'un blesser Harry, l'enfermer, lui faire du mal. Il ne pouvait pas réparer son cœur et son corps blessés mais il essaierait de le protéger maintenant qu'il était à ses côtés.
Jedusor laissa son cadeau à Potter, l'un des deux livres reliés, celui qui lui était destiné. Tom aurait souhaité le lui donner en main propre mais il ne voulait pas partir sans un mot, sans un signe alors il décida que c'était le bon moment pour le lui offrir. Il écrirait un message explicatif dans le sien pour qu'Harry ait accès au détail du fonctionnement de ces deux carnets.
Il déposa le livre à côté du lion endormi, caressant du bout des doigts sa joue avant de retirer sa main, quittant la tour des Oiseaux-tonnerre plus léger qu'il n'y était entré. S'il ne voulait pas que ses émotions ne gênent le sommeil de Potter, il se devait d'essayer de rester aussi calme et serein que possible.
Harry méritait de dormir encore quelques heures de plus et pour s'en assurer Tom avait placé, juste avant de quitter le dortoir, un sortilège qui préserverait le silence et le calme autour du lit du Gryffondor, pour que celui-ci ne soit pas dérangé par les premiers élèves qui risquaient de se réveiller d'ici quelques dizaines de minutes à peine.
En retournant vers les quartiers réservés aux Serpents cornus, il croisa Severus Rogue qui errait dehors comme une âme en peine. Lorsqu'ils se croisèrent, leurs regards se percutèrent, ils ne se dirent pourtant rien. Rogue désigna d'un signe de tête la tour des Oiseaux-tonnerre lointaine et Tom se contenta d'acquiescer. Le Maître des potions lui lança un regard mêlant résignation et soulagement. Et ils se séparèrent, sans un mot, sans une parole échangée...
Lorsqu'il ouvrit les yeux, Harry eut une drôle d'impression, celle qu'il manquait quelque chose à côté de lui, qu'il s'était endormi et qu'il avait perdu quelque chose pendant son sommeil.
Les yeux encore embués, il se releva sur un coude, remarquant en baissant les yeux vers son torse qu'il portait encore sa chemise d'uniforme, même si celle-ci ne méritait plus d'en porter le nom tant elle était froissée...
C'est en contemplant sa tenue, les sourcils froncés, assis à genoux face à la tête du lit, que les souvenirs de la nuit dernière lui revinrent. Immédiatement ses yeux s'écarquillèrent et il se sentit bien plus éveillé. Il regarda autour de lui, cherchant du regard Jedusor, mais c'était peine perdue ; il ne ressentait plus la présence de Tom ni dans le dortoir, ni aux alentours de la tour. Il devait être parti depuis un moment déjà.
Soupirant il se demanda tout à coup quelle heure il pouvait bien être, il se rendit compte qu'il avait dormi profondément, cela lui arrivait si rarement que cette simple pensée le fit sourire un peu, sourire qui s'effaça lorsqu'il se rendit compte d'un détail ; c'était silencieux.
Comment se faisait-il qu'un dortoir plein à craquer d'étudiants soit silencieux ?
Il n'eut pas besoin d'y réfléchir plus, il comprit la cause de ce silence lorsqu'il entrouvrit les rideaux de son lit, non seulement Tom avait mis un sortilège d'insonorisation et de protection autour de son lit, empêchant quiconque de le réveiller mais en plus... le dortoir était complètement vide.
Il avait trop dormi, plus personne n'était là et Tom était probablement parti bien avant le réveil de leurs camarades. Après tout dormir dans un autre dortoir que le sien n'était pas quelque chose d'autorisé, que ce soit à Poudlard ou à Ilvermorny.
Se dépêchant de sortir de son lit, l'Oiseau-tonnerre fit chuter un livre au sol au passage sans y prêter attention, trop inquiet par le fait qu'il risquait d'arriver en retard.
Il attrapa quelques vêtements et récupéra rapidement son emploi du temps dans le tiroir de sa table de nuit, c'était Therence qui lui avait fait, le responsable des Oiseaux-tonnerre avait essayé de faire correspondre le plus possible les cours qu'il suivrait à Ilvermorny à ceux qu'il suivait déjà à Poudlard.
Alors qu'il saisissait son sac au sol, il vit le petit livre qu'il avait fait tomber scintiller. Fronçant les sourcils, il oublia son inquiétude d'arriver en retard à son premier cours et saisit le cahier au sol et, à peine en avait-il touché la couverture, que celle-ci se mit à briller plus fortement encore. Il y distingua son nom et prénom écrits en fourchelang sur la couverture précédemment vierge.
Harry comprit, à ce moment-là, que ce carnet lui avait été laissé par Tom. Il était parti en lui laissant cela... tenir ce petit livre entre ses mains lui rappela la déclaration que Tom lui avait faite alors que, épuisé, il s'était endormi.
Je t'aime. Ces trois petits mots résonnèrent étrangement dans son esprit. Il sentit son cœur se serrer d'une manière inexplicable et il se secoua ; il devait se dépêcher.
Se reprenant, il mit le carnet avec le reste de ses affaires dans son sac, consultant son emploi du temps tout en descendant les marches de la tour quatre par quatre. Il avait cours de duel magique, l'équivalent de Défense contre les forces du Mal et ce cours se déroulait dans... le bureau du directeur ?
Agilbert Fontaine était professeur en plus d'être directeur ? Pourtant il lui semblait avoir entendu que c'était la directrice des Oiseaux-tonnerre qui était, justement, en charge d'enseigner cette matière...
Elle était absente, Therence lui avait répété plusieurs fois, alors le directeur la remplaçait peut-être. Bien que cela lui semble un peu étrange, Harry ne se posa pas plus de questions. S'il ne voulait pas arriver en retard, il allait devoir se dépêcher de se rendre à son cours sans perdre plus de temps en tergiversations.
Il traversa la cour et les couloirs d'Ilvermorny en courant, s'attirant le regard des élèves qui n'étaient pas en études et ceux des tableaux curieux, il était même persuadé avoir vu les statues du grand Hall le suivre du regard alors qu'il le traversait sans s'y attarder.
Le bureau d'Agilbert Fontaine était dans le bâtiment principal, dernier étage, au fond du couloir. Il pouvait remercier sa mémoire puisque ici, il n'avait pas la carte du Maraudeur pour l'aider à trouver son chemin.
Lorsqu'il arriva en bas des escaliers en colimaçon qui montaient jusqu'au bureau du directeur, il ne se fit plus d'illusions. Il n'entendait pas de bruits aux alentours et personne n'attendait en flânant dans les couloirs que le cours commence ; il était en retard.
Cela lui rappela vaguement son premier cours à Poudlard, ce jour-là aussi il avait été en retard mais il n'était pas seul... Ron était avec lui.
Harry chassa ce souvenir avec brusquerie et il gravit les marches avec un peu d'appréhension. Il détestait attirer l'attention sur lui et il était persuadé qu'en arrivant en retard, tous les regards allaient se tourner vers lui.
Qui plus est, Agilbert Fontaine ne lui inspirait pas trop confiance, principalement parce que Tom se méfiait de lui et qu'il avait trouvé son comportement assez... dérangeant, lors de leur dernière entrevue. La manière dont celui-ci le regardait le mettait inexplicablement sur les nerfs.
Il se stoppa face à la porte qu'il se souvenait avoir traversée il n'y a pas si longtemps et maintenant qu'il y songeait, le bureau du directeur d'Ilvermorny lui avait fait penser à une salle de classe dès sa première impression. À l'instant où il posa sa main sur la poignée ronde, il entendit.
— Entrez monsieur Potter.
Un frisson désagréable le parcourut. Fontaine le mettait mal à l'aise. Tom avait raison, il y avait quelque chose qui n'allait pas chez cet homme.
Il prit son courage à deux mains et entra. La pièce était exactement comme dans son souvenir, large et traversée par d'immenses fenêtres qui prenaient un pan entier du mur, au centre, le nœud gordien, symbole d'Ilvermorny, trônait. Celui-ci lui semblait toujours menaçant, le souvenir de sa répartition et de la douleur qu'il avait ressentie en y posant les pieds le fit tressaillir, il ne voulait plus jamais revivre ça.
Néanmoins, il fut moins effrayé par le sceau que par les regards qu'il reçut de ses camarades de classe...
Les Oiseaux-tonnerre étaient tous alignés deux par deux dans une sorte de rang presque militaire qui fit grimacer l'ancien Gryffondor. Devant eux, une baguette à la main, se tenait le directeur, il semblait avoir stoppé son explication pour lui dire d'entrer, rendant son arrivée d'autant plus remarquée.
Harry croisa le regard désolé de Therence, qui comme tous les autres, le regardait sans pour autant bouger de sa position, droit face au directeur, les bras croisés dans le dos.
Captant le regard du professeur, Harry s'apprêtait à s'excuser de son retard mais celui-ci le devança, et lui sourit franchement en lui adressant ces quelques mots.
— Apparemment, la discipline n'est pas la force des étudiants de Poudlard. Puisque vous vous permettez d'être en retard à mon cours, je me permets de vous désigner pour la première démonstration de ce jour, cela ne vous dérange pas ?
Un instant passa sans qu'Harry ne réagisse, il vit seulement Therence pâlir et les autres élèves s'adresser des regards entendus, comme s'ils se doutaient que cela tournerait ainsi depuis le début.
Le directeur s'impatienta et perdit son sourire lorsqu'il ordonna froidement.
— La théorie est finie, prenez place, monsieur Potter et moi-même allons vous faire une démonstration.
Le groupe, bien organisé, se divisa en deux parties qui s'alignèrent d'un côté et de l'autre du symbole au sol, formant deux lignes parfaites. Le seul élève qui n'avait pas bougé était Therence et celui-ci contesta, d'une voix un peu faible. — Monsieur le directeur, c'est son premier cours et d'après mes connaissances, les élèves de Poudlard ne pratiquent pas de la même manière. Peut-être que je pourrais prendre sa place pour la démonstration d'aujourd'hui ?
Le visage du directeur se tordit dans une grimace affreuse, cela ne dura que l'espace d'un instant pourtant cela suffit, Therence se tut et partit rejoindre les autres en silence, fixant le sol sans oser faire le moindre écart supplémentaire.
Harry comprit, lorsqu'il vit le directeur se mettre en position, baguette à la main, que ce que Fontaine appelait une démonstration n'était ni plus ni moins qu'un duel. Ils allaient se battre.
N'ayant pas le choix, il se plaça face au directeur, saisissant sa baguette, celle d'if. La pensée que c'était la première fois qu'il s'en servirait réellement dans un duel percuta son esprit une seconde avant que le directeur ne dise, plus pour les spectateurs que pour lui.
— Comme vous le savez, ce semestre nous étudierons la défense magique de niveau supérieur. Pour la démonstration d'aujourd'hui, j'attaquerai et monsieur Potter se défendra... je suis sûr que vous avez déjà vu ce chapitre à Poudlard, n'est-ce pas ?
Cette fois-ci, il s'adressait à lui, il le regardait droit dans les yeux, un drôle de sourire dansait sur ses lèvres, comme s'il savait pertinemment que ce n'était pas le cas.
À Poudlard leurs cours de défense n'avaient jamais vraiment été assurés et ils avaient seulement appris le strict nécessaire pour se défendre et surtout pour attaquer pendant la guerre.
Le peu de connaissances qu'il possédait à propos des sorts purement défensifs de niveaux supérieurs venaient de ses recherches personnelles, lorsque Hermione, Ron et lui étaient restés coincés au Square Grimmaurd pendant les réunions de l'Ordre et que Hermione les traînait dans la bibliothèque des Black en arguant que, parmi tous ces bouquins sur la magie noire, il devait bien en avoir quelques-uns qui diraient comment s'en défendre.
Elle leur avait lu des dizaines et des dizaines de passages traitant du sujet mais Harry n'était pas certain d'être capable de s'en souvenir et surtout, de s'en servir pour la première fois aujourd'hui, sans démonstration ni entraînement...
Il ignorait complètement comment il était censé se défendre ni même quel genre de sortilèges, ou malédictions, allait lui envoyer le directeur.
Agilbert Fontaine passa un court instant à observer sa cible, l'objet de ses prochaines expériences. Harry Potter. Il devait réussir à définir si oui ou non Potter était un Obscurial et les examens pour cela commençaient dès maintenant.
La première expérience était assez simple, il se devait de déterminer si le sujet présentait les caractéristiques typiques d'enfants ayant développé un Obscurus. Il devait vérifier les réactions de Potter à la violence, aux brimades, physiques comme morales. Par chance, il avait l'opportunité de le tester lui-même sur le point physique, étant donné qu'il serait son professeur de duel durant l'intégralité de cette année scolaire.
Cette perspective le fit sourire, le fait de brimer Potter sciemment ne l'amusait pas plus que cela, il ne se considérait pas comme un tyran ou comme un homme particulièrement cruel, seulement c'était la seule manière pour lui d'obtenir des conclusions satisfaisantes. Il se demandait s'il décèlerait des éléments probants dès la première mise en situation ou s'il allait devoir récidiver l'expérience de manière récurrente.
Il se plaça en position de duel, saisissant sa baguette avec fermeté, les malédictions qu'il souhaitait utiliser déjà méticuleusement préparées. Agilbert était parfaitement conscient que le niveau de son élève devait être très bas concernant la protection, Potter était peut-être très doué pour esquiver les coups et éventuellement y répondre mais se défendre avec des sortilèges de haut niveau n'était pas quelque chose d'accessible à n'importe quel sorcier et certainement pas à un Obscurial.
Un tel monstre serait incapable de maîtriser sa magie pour pouvoir s'en servir autrement que pour détruire. Si Potter était véritablement un Obscurial, Agilbert s'attendait à ce qu'il cède rapidement à sa nature et l'attaque. Ou, tout du moins, il s'attendait à percevoir un manque de contrôle ainsi que de la violence, même s'il doutait un peu de lui à ce sujet...
Si comme il le pensait, Potter était inconscient de sa nature et même de sa puissance, la possibilité qu'il se refuse à s'en servir, même pour se défendre, était forte.
Dans ce cas-ci, la seule possibilité serait de pousser le garçon dans ses retranchements jusqu'à ce que l'Obscurus prenne le dessus pour le protéger. Ce serait trop risqué et inapproprié à un premier essai, le directeur d'Ilvermorny s'était décidé à opter pour quelque chose de plus simple ; mesurer la stabilité de la magie du garçon en le poussant à se défendre contre des malédictions de plus en plus violentes, ainsi il aurait un aperçu de la manière dont son rat de laboratoire réagissait face à la violence, en plus d'une palette complète des seuls sorts défensifs que celui-ci connaissait.
Rivant son regard vers Harry Potter, Agilbert se sentit tout à coup troublé.
Précédemment et avant qu'il ne se poste dans une position de duel face à lui, Potter semblait perdu, hésitant et surtout mal à l'aise mais à l'instant où les choses étaient devenues sérieuses, et l'affrontement inévitable, tout son langage corporel s'était modifié.
Ces yeux étaient fichés dans les siens avec détermination et défiance, sa position n'était plus du tout défensive mais entièrement offensive, très légèrement penchée vers l'avant, sa baguette positionnée vers le bas, prête à tracer dans les airs, ce que Agilbert devinait être tout sauf un sortilège défensif.
Harry Potter était face à lui, droit et immobile et le directeur d'Ilvermorny ne put s'empêcher d'appréhender la suite...
Sa manière de se tenir, de le défier ; Potter avait réagi comme une bête acculée, incapable de reculer, il s'était résigné à se battre quitte à en perdre la vie.
C'était l'impression qu'avait Agilbert en l'observant et c'est ainsi qu'il se souvint qu'il n'avait pas un simple étudiant en face de lui mais le Survivant, un jeune homme ayant arrêté une guerre par deux fois en éliminant le mage noir le plus puissant que l'Histoire ait connu.
Un animal, il avait en face de lui qu'une sorte de bête élevée pour se battre, rien de plus qu'un monstre bon pour les combats de chiens. Cette idée lui retira tout réticence à le traiter sans considération, après Potter n'était pas vraiment un sorcier.
S'écœurant lui-même de devoir l'affronter et essayant de mettre de côté sa crainte presque primitive face à lui, Agilbert se redressa et se promit une chose en prononçant un avertissement envers l'animal ; il allait mettre au pas cette bête, la mettre en cage et la faire obéir, qu'il le veuille ou non. Qu'il soit un Obscurial ou pas, Harry Potter deviendra l'outil de sa victoire.
— Je vous rappelle qu'il vous est interdit d'attaquer, monsieur Potter...
Précédemment, dans une autre salle de classe, Severus regardait autour de lui, une sensation étrange le traversant alors que son regard dérivait vers Ulrich, qui lui envoyait un sourire beaucoup trop radieux. Celui-ci ajouta, comme pour le convaincre.
— Ce sera comme lorsqu'on apprenait ensemble. Ne t'inquiètes pas, les élèves d'Ilvermorny ont un bon niveau en potions et cela te permettra de garder un œil sur tes protégés, même pendant les cours.
Rogue grinça, par réflexe.
— Ce ne sont pas mes protégés. Je ne représente rien pour eux, si ce n'est leur professeur.
Ulrich lui adressa un sourire suivit d'un clin d'œil s'agitant pour ranger - ou plutôt pousser - le fouillis qui régnait sur son bureau d'enseignant.
— Tu es leur professeur, c'est justement ce que je te demande d'être. Tu pourras continuer d'enseigner ainsi et puis, ce sera amusant de donner cours tous les deux.
Ulrich releva la tête et asséna ce qu'il savait être son meilleur argument.
— Justement, le premier cours de la journée est celui des Serpents cornus de sixième année, ton élève y sera mais il y aura aussi Chul Fontaine et, d'après ce que tu m'as dit, nous ne serons pas trop de deux, si la situation dégénère.
Cette fois-ci Tiare avait pris un ton un peu plus sérieux, un peu plus convaincant. Severus passa une main sur son visage tiraillé par la fatigue, avant d'accepter. Il avait passé la nuit à se torturer l'esprit, à se demander s'il avait bien fait d'accorder sa confiance à Jedusor, il n'avait plus la force de lutter contre Ulrich.
— C'est d'accord, j'enseignerai avec toi cette année, au moins pour les cours où le jeune Seigneur des Ténèbres et Potter participeront. Mais tu en assumeras les conséquences si la moyenne des élèves d'Ilvermorny en potions chute après cela.
— J'en assumerai toutes les conséquences, rayonna Ulrich.
Et il commença à donner des coups de baguette un peu partout dans la pièce pour la rendre viable à un cours avec deux enseignants. Agrandissant le bureau, dédoublant les tableaux et ajoutant des petites choses ici et là, de simples détails, comme un rangement alphabétique des produits et ingrédients qu'il savait que Severus préférerait à son organisation bordélique, moins archaïque. Pour avoir passé une année entière à étudier avec le Serpentard, Tiare se souvenait de nombreux détails sur ses habitudes et sa manière de voir et de faire les choses.
Ainsi lorsqu'il jeta un regard à son confrère qui observait la réserve d'un œil critique, il sourit avec légèreté. Il ne pensait jamais le revoir, ils s'étaient quittés par la force des choses. Severus avait été bien plus prompt que lui pour obtenir sa maîtrise et... il ne partageait pas ses sentiments. Les événements avaient rendu cela impossible, même si Severus l'avait aimé en retour.
Ulrich savait que c'était une cause perdue, que jamais Rogue ne le verrait de la manière dont il le voyait, mais, cela ne l'empêchait pas d'apprécier sa présence. Ils étaient adultes dorénavant, la situation qui l'oppressait dans sa jeunesse ne le faisait plus souffrir, rien ne l'empêchait d'aimer, cela n'avait pas toujours été le cas et Severus... était Severus.
Vu la manière dont celui-ci s'occupait du fils de la femme qu'il avait toujours aimé, Ulrich ne se faisait pas d'illusion, il n'avait aucune chance. Il se doutait n'en avoir jamais eu une seule mais cela ne le blessait pas autant qu'auparavant. Le contexte lui semblait si différent, beaucoup plus simple.
Même si cela continuait de lui faire un peu mal, juste un peu.
Il pensait être passé par-dessus cela, avoir oublié et s'être consacré à réhabiliter son nom du mieux qu'il le pouvait mais... il lui avait suffi de le revoir pour que les souvenirs et les sentiments qui y étaient liés lui reviennent. Severus avait été là pour lui au pire moment de son existence, il lui devait beaucoup et... même s'il préférait appeler cela une simple attirance, il ne pouvait s'empêcher de penser que si tout n'avait pas été aussi compliqué, cela aurait pu être une possibilité. Peut-être avait-il seulement envie d'y croire.
Dorénavant tout était différent, Rogue semblait avoir souffert plus que lui après leur séparation, lui s'était reconstruit, une année ensemble lui avait suffi à retrouver le sourire et la volonté d'avancer et quand ils s'étaient quittés, pour lui tout s'était arrangé.
Son avenir s'était éclairci et une part de lui ne pouvait s'empêcher de penser qu'il le lui devait, comme une dette qu'il ne pourrait jamais rembourser. Mais ce n'était pas le cas de Severus, son avenir ne s'était pas éclairci, au contraire même... il avait replongé dans les ténèbres d'une autre guerre, la même que celle qui l'avait déjà précédemment détruit, espion et soldat pour deux camps dont les méthodes ne lui plaisaient pas.
Il y avait survécu, et maintenant qu'il le retrouvait, Ulrich avait l'impression d'avoir face à lui le même jeune adulte tourmenté que la première fois. Rien n'avait changé, il était hanté par les mêmes fantômes, la même guerre suspendue comme une épée de Damoclès au-dessus de sa tête.
Severus Rogue était exactement le même homme, plus vieux et peut-être moins fragile qu'il ne l'avait été cette année-là mais il était la même personne, celle qu'il n'avait pas réussi à aider en retour...
Malgré ces points communs, Ulrich était heureux d'avoir remarqué une différence qui lui paraissait positive. Severus Rogue n'était plus seul et, il était certain que la protection qu'accordait Rogue à Potter était réciproque. D'une drôle de manière, il lui semblait que Severus avait tissé un lien assez fort avec le fils de Lily et James Potter.
Il en était lui-même très surpris, il ne le connaissait pas encore très bien, mais du peu qu'il en avait vu, Harry Potter était très différent de l'idée qu'il s'en faisait. Il n'avait pas beaucoup abordé le sujet et même si Severus lui faisait confiance, il lui donnait toujours des informations avec une certaine réserve, cela avait toujours été le cas.
La première chose qui le laissait étourdi quand il y songeait était la relation qu'entretenait Potter avec le Seigneur des Ténèbres. Rogue lui avait raconté que cela était compliqué et que, même s'il était amnésique, Tom Jedusor, ou Thomas Gaunt, était bien le Seigneur des Ténèbres. D'après lui, la relation entre Potter et l'homme qui avait tué ses parents avait toujours été assez... compliquée.
Tiare ne savait pas quoi en penser, Jedusor, Gaunt - et peu importe son nom lui semblait être un danger.
C'est cette pensée qui percuta de nouveau son esprit lorsqu'il y fut, une fois de plus, confronté ; la présence du Seigneur des Ténèbres dans sa salle de classe lui semblait être une hérésie aussi troublante qu'effrayante.
L'adolescent était le premier à entrer dans la salle, il était seul, les autres élèves attendirent qu'il prenne place avant d'entrer à leur tour, et lorsque ce fut fait, ils évitèrent de s'installer proche du Seigneur des Ténèbres. Ainsi tout un cercle de vide s'était dessiné autour du mage noir qui s'était installé à la première place au devant de la salle.
Sur le coup cela rassura Ulrich, il ne pouvait s'empêcher d'être inquiet en s'imaginant qu'un homme ayant provoqué deux guerres puisse se tenir parmi des enfants qu'il avait vus grandir et considérait encore comme innocents. Ce n'était que des adolescents de seize ans, ils n'avaient jamais connu de guerre, la plupart n'avaient même jamais été confrontés à la mort.
Mais plus le temps passait, plus ce trou en plein milieu de la salle lui pesait, Tiare ne savait pas à quoi il s'attendait exactement, mais lorsqu'il vit les regards que ses élèves envoyaient au jeune mage noir ainsi que la solitude qui se dégageait de celui-ci, il songea à ce que lui avait dit Severus le matin même, lorsqu'il l'avait surpris à traîner dans le parc de l'école.
« —Tu ne comprends pas. Tu ne peux pas comprendre, moi-même j'ai des difficultés à l'accepter et pourtant cela fait des années que j'y suis confronté. Harry Potter et le Seigneur des Ténèbres ne se font pas la guerre, ils sont en guerre. Contre eux-mêmes, contre l'essence même de leurs existences. Cette guerre est née avec eux et elle mourra avec eux, elle n'aura jamais ni gagnants ni perdants puisque même s'ils sont deux à se battre, ils sont seuls sur le champ de bataille. Qu'ils soient alliés ou ennemis ne change rien puisque quoi qu'ils fassent, ils restent seuls face à leurs démons. »
Peut-être qu'il ne pouvait pas comprendre, peut-être qu'il n'avait pas le cœur assez fort pour éprouver de la compassion pour un homme considéré comme le criminel le plus meurtrier de ce siècle, peut-être qu'il n'était tout simplement pas assez impliqué dans cette histoire pour saisir le sens des paroles que lui avait dites Severus. Mais maintenant et dans l'instant présent, face à cet adolescent portant l'uniforme qu'il défendait, seul au milieu d'une classe remplie d'élèves, il était capable de la percevoir ; cette solitude que Rogue avait essayé de lui dépeindre, la raison pour laquelle le Survivant et le Seigneur des Ténèbres se tenait côte à côte plutôt que face à face.
Et alors que le cours débutait et qu'il donnait les consignes pour la réalisation de la potion prévue aujourd'hui, Ulrich se demanda ce que pensait le jeune Seigneur des Ténèbres de cet isolement ; trouvait-il cela normal que même sans connaître sa réelle identité, ses camarades l'évitaient ?
Tom Jedusor, lui, était à mille lieues des pensées de son professeur de potions, il ne prêtait aucune attention à son isolement, ni même à ses camarades. Il fut un temps, et cela ne lui semblait pas si lointain, où il aurait tout fait pour obtenir le respect et l'approbation de ses congénères. Pour avoir sa place à Serpentard, pour que son nom ne soit pas prononcé comme une insulte, pour qu'il puisse se sentir chez lui à Poudlard, il aurait tout sacrifié... il avait tout sacrifié.
Il n'était plus à Poudlard, les enjeux n'étaient pas les mêmes et il se fichait d'être seul parmi les Serpents cornus, son attention était retenue par quelque chose qui lui semblait infiniment plus important
Tom gardait les yeux figés sur son carnet, celui sur lequel il avait laissé un mot pour Harry. Il n'avait pas ressenti sa présence dans les couloirs et Potter ne lui avait pas répondu. Cela l'inquiétait un peu et même s'il s'efforçait à garder son calme en réalisant la potion du cours, plus le temps passait, plus il avait des difficultés à se concentrer.
Alors qu'il était en train de remuer le mélange, s'apprêtant à verser le sang de buffle à sa mixture, dernier ingrédient de la potion, il ressentit tout à coup quelque chose. Comme un élan au cœur. Cela le paralysa dans son mouvement et quelques secondes plus tard, il sentit autre chose, c'était léger, ténue, presque imperceptible mais il pouvait percevoir de la crainte.
Tom se concentra sur ce sentiment et d'autres lui parvinrent, une forme de résolution, de la colère, toujours un peu de crainte et... de la douleur. Tout semblait si lointain et fragile qu'il se demandait si ce qu'il ressentait était bien réel, cela lui prit quelques secondes supplémentaires pour comprendre. Ce n'était pas lui qui ressentait cela...
« Parfois... lorsque tu te sens mal ou qu'il t'arrive quelque chose de fort... que ce soit positif ou négatif... je... je suis capable de le sentir. »
La voix de Potter raisonna dans son esprit et il lâcha avec fracas la fiole vide qu'il tenait encore. Les émotions qui lui parvenaient, elles appartenaient à Harry.
Son âme-sœur était livrée à elle-même...
De l'autre côté d'Ilvermorny, Harry était seul, entouré d'un directeur hostile pour lequel il n'était qu'un monstre ainsi que d'élèves trop différents de lui. S'il n'avait ne serait-ce que le temps de songer à autre chose qu'à cette démonstration de force brute qu'il subissait, il aurait pu se sentir affreusement seul. Mais ce n'était pas le cas, pas vraiment. Une présence alliée se tenait dans cette salle avec lui, au-delà de sa réalité, impuissant et invisible à ses yeux, se tenait un petit être incapable de s'opposer au reste du monde.
Le petit être regardait la scène, il se savait immatériel, invisible. Il ne pouvait pas intervenir, la plupart du temps, lorsqu'il avait conscience de son existence, il ne pouvait même pas bouger mais, cette fois-ci, c'était différent. Il se sentait vivant.
Il était capable de la voir, la magie, elle était si belle, si colorée. Elle ne lui appartenait pas. La magie n'avait jamais été à lui... cette pensée fit atterrir d'horribles images dans son esprit et il se sentit très mal, avant que tout ne disparaisse... Il ne se souvenait plus.
Il savait qu'il venait d'oublier quelque chose d'important. Il savait que cela avait un lien avec qui il était - son identité - mais il ne s'en souvenait plus. Tout était parti, pendant quelques secondes il essaya, comme il le faisait toujours, de se souvenir de son prénom... rien ne lui vint et lorsqu'il entendit un corps s'écraser avec force contre le sol, la scène devant laquelle il était figé se rappela à lui.
Le visage du petit être inconsistant, se teinta d'inquiétude lorsqu'il vit le jeune homme brun qui combattait l'autre monsieur blond, avoir des difficultés à se relever, essoufflé.
Il lui faisait du mal. Le méchant homme blond blessait le garçon brun et il lui interdisait d'esquiver en criant contre lui pour qu'il utilise de la magie défensive.
Le visage du petit être s'éclaira, la magie ! Il l'avait oubliée. Il l'oubliait toujours. Elle n'avait jamais été très gentille avec lui. Elle le détestait ou... il la détestait ?
Il fronça les sourcils, secouant la tête d'un mouvement lourd et un peu maladroit pour chasser de son esprit cette dernière pensée.
En se concentrant un peu, il vit que le garçon en difficulté avait beaucoup plus de magie que l'autre homme blond. Pourquoi ne l'utilisait-il pas pour se protéger ?
Peut-être qu'il ne savait pas comment faire ? Ou que l'autre homme l'en empêchait. Lui non plus ne se souvenait pas de comment faire, pourtant il lui semblait qu'on le lui avait appris plusieurs fois... quelques images lui apparurent et ses yeux se remplirent de larmes. Puis comme des bulles éclatant dans son esprit, il les oublia et il n'essaya pas de retrouver ces souvenirs-là, même sans les connaître, il savait qu'il ne les aimait pas.
Par contre, il voulait en savoir plus sur la magie, alors il se concentra très fort. La magie. C'était important pour lui... ou l'était-ce pour quelqu'un d'autre ? La magie est importante.
Cette phrase lui semblait familière. Alors qu'il essayait de faire revenir ses souvenirs à propos de magie, il vit le garçon brun qui s'était relevé retomber lourdement au sol. Celui-ci manqua de chuter sur un symbole étrange mais se reprit et s'en éloigna vivement, une expression de terreur traversant son visage devenu blême.
Le petit être se concentra sur le symbole, il le connaissait, il l'avait déjà vu... mais où ?
C'était ce garçon... le même ! Il avait très mal et... et... il l'avait aidé ! Il se souvenait ! Il ne savait pas quand ni comment mais il se souvenait que la dernière fois où il avait été conscient, ce garçon était là aussi et plein d'images, des souvenirs, lui étaient revenus, même s'il ignorait lesquels. Et il avait réussi à... parler ?
Comme avant ! Avant quoi... il l'ignorait mais il avait dit au garçon de briser le sceau sous ses pieds, que c'était la seule manière pour tout arrêter.
Comment savait-il ça ? Il ne savait pas... dans un moment de lucidité, il se souvient qu'il ne savait rien de rien, il ignorait même qui il était et où il était... cela le fit paniquer.
Alors qu'il lui semblait suffoquer, incapable de se souvenir de quelle manière il était censé respirer, il vit la magie colorée s'étendre, jusqu'à venir autour de lui et il se sentit mieux. Le garçon brun se tenait maintenant à côté de lui, il avait l'air très concentré, il fronçait les sourcils et il semblait essayer de se protéger avec des sortilèges mais ceux-ci échouaient toujours et à chaque fois, il devait esquiver lui-même les coups. Quand il le faisait l'horrible homme blond, lui disait de ne pas le faire.
Maintenant qu'il allait un peu mieux, il prit le temps de regarder autour de lui, il y avait beaucoup de monde, plein de garçons comme celui qui se tenait à côté de lui. Pourquoi ne l'aidaient-ils pas ? Eux aussi étaient méchants ?
Il se concentra pour essayer de mieux voir mais sa vision lui semblait embrumée, il arrêta de peur de disparaître de nouveau. Il ne savait pas où il allait quand il disparaissait mais il avait toujours peur de partir. Il avait fait une promesse. Il n'avait pas le droit de s'en aller.
Il s'en souvenait maintenant, il avait promis quelque chose et on lui avait fait une autre promesse en échange. Mais il ne se remémorait aucune des deux promesses. Il savait juste que c'était important pour lui, vraiment super important.
Le garçon brun à côté de lui bloqua un sort en utilisant ses mains nues. La malédiction lui blessa les paumes et les doigts. Et le petit être décida qu'il devait faire quelque chose.
Cet homme blond qu'il avait des difficultés à voir, il lui semblait familier et il n'aimait pas du tout que celui-ci fasse du mal à l'autre garçon.
Il essaya de bouger et se sentit euphorique lorsqu'il réussit à faire quelques pas tremblants, un peu comme s'il pouvait flotter, un pas après l'autre. Il bougea un peu et se rendit compte que la magie du garçon brun suivait ses mouvements, comme pour l'empêcher de tomber, comme pour le protéger et l'aider.
Il en sourit de bonheur, c'était un peu comme s'il savait se servir de la magie.
C'était la première fois, la première fois que la magie lui semblait être son amie.
Un sourire immense s'épanouit sur le visage du petit être qui essaya d'attraper entre ces doigts les effluves de magie qu'il percevait.
Alors qu'il marchait un peu partout sans se soucier du reste du monde autour de lui, il sentit soudain un sortilège le traverser avec violence. Et tout à coup, tout lui revient à la mémoire, son nom, son identité, ce qu'il était, la raison pour laquelle il était ici, il vit derrière lui le garçon encaisser le sort qui l'avait traversé et cela le rendit malheureux et furieux.
Une multitude d'images lui apparurent et il utilisa toutes ses forces pour apparaître, il le voulait si fort qu'il sentit la magie réaliser son souhait.
À suivre...
Réponses à la review de l'invité(e) :
Dia : C'est super ! Je suis contente que tu l'aies découverte et que tu veuilles la continuer. Je te souhaite une bonne lecture avec DISSEMBLANCE et n'hésite pas à me laisser une review dès que tu en as envie. :)
