Chapitre 28 : Épreuve de cœur
Bonsoir ! Nous sommes vendredi 16 avril et comme mon calendrier me la gentiment rappelé ; c'est l'heure du chapitre 28 pour DISSEMBLANCE. J'espère sincèrement qu'il vous plaira, je me souviens avoir eu quelques difficultés pour écrire certaines scènes de celui-ci mais finalement je trouve que l'ensemble est assez convaincant (vous m'en direz des nouvelles en reviews ?) Oh ! et, je tiens à rappeler que les pensées des personnages de DISS' ne reflètent pas toujours la réalité. C'est utile de le rappeler je pense pour avoir une vision d'ensemble car dans ce chapitre on a un peu l'avis de Tiare sur nos deux héros mais j'aime à rappeler que l'avis de ce cher Ulrich est subjectif. Tout comme l'est celui d'Harry ou de Tom ou de n'importe qui, d'ailleurs ! Et c'est en prenant tous ces avis en compte qu'on peut se construire une image plus fidèle de la situation. Harry et Tom sont les personnages principaux et vous vivez généralement ce qui leur arrive à travers eux-mêmes mais j'aime aussi introduire d'autres points de vue. Comme ceux de Ulrich et Severus par exemple. Je cherche une date pour le prochain chapitre... étant donné mon emploi du temps, je pense que le 29 avril serait raisonnable ! Rendez-vous à la fin du mois alors, en attendant je vais essayer de rattraper mon retard en répondant à vos charmantes reviews et je vous souhaite une bonne lecture !
Entrer dans une pièce était toujours synonyme d'en quitter une, un peu comme si on franchissait un univers pour aller vers un autre mais cela ne signifiait pas que le chemin qui nous tendait les bras était meilleur que celui qui s'étendait derrière nos pas.
C'est ce qui traversa l'esprit d'Harry Potter lorsqu'il entrevit ce qui l'attendait dans le réfectoire d'Ilvermorny.
Toutes les tables étaient occupées mais leurs occupants n'étaient pas assis. Les élèves d'Ilvermorny se tenaient debout, le regard fixé sur le centre de la salle. Un centre occupé par trois des plus illustres directeurs et directrices du monde magique, celui d'Ilvermorny, celle de Beauxbâtons et celui de Durmstrang.
Pas très loin, quelques pas derrière eux, s'étendait une grande tablée qui devait être réservée aux professeurs et directeurs. À celle-ci, Harry reconnut Severus Rogue et Ulrich Tiare, ce dernier ne se tenait étrangement pas à côté du Maître des potions.
Cette constatation ne suffit pas à Harry pour rationaliser la situation qui lui paraissait, une fois de plus, surréaliste. Il avait l'impression qu'on avait omis de lui donner une information, un détail que tous semblaient connaître ici.
Cette impression fut renforcée, lorsque le directeur concentra toute l'attention de la salle vers lui. Le Gryffondor n'eut pas le temps d'essayer de s'y soustraire, l'homme qui faisait loi dans cette école lui adressa la parole d'une voix amplifiée par un Sonorus.
— Maintenant que le dernier champion nous fait enfin l'honneur de sa présence, je vais pouvoir annoncer en quoi consistera la première tâche du tournoi des trois sorciers.
Harry s'en souvint, Gabrielle lui avait dit, le jour où il avait bu en rentrant d'une confrontation avec Severus Rogue, que la première tâche serait annoncée le soir qui marquerait la fin du premier mois après la rentrée. Il grinça des dents et se maudit pour l'avoir oublié, son esprit avait définitivement d'autres choses à penser qu'à cette annonce qui paraissait, pourtant, être d'une importance capitale, étant donné que tout Ilvermorny s'était rassemblé pour l'entendre.
Il n'eut pas le temps de regretter davantage de ne pas avoir Hermione à ses côtés pour lui rappeler ce genre de choses, puisque le directeur poursuivit son discours.
— Après en avoir longuement discuté avec mes confrères, nous avons délibéré. La première tâche du tournoi des trois sorciers de cette promotion sera une course d'orientation.
Immédiatement des murmures s'élevèrent de partout autour du directeur, beaucoup paraissaient déçus de l'intitulé de l'épreuve, jusqu'à ce que le directeur d'Ilvermorny ajoute, ménageant visiblement l'effet de chacune de ses déclarations.
— Cette course d'orientation aura lieu ici, sur le Mont Greylock.
L'homme n'eut pas le temps de préciser davantage de détails que déjà certaines tablées criaient d'excitation, il réussit néanmoins à ramener le silence sans mal en élevant une main. Le calme retrouvé, il précisa.
— L'épreuve consistera dans le fait de gravir le Mont Greylock du village de Goldenkey jusqu'au sommet de la montagne. Chaque champion aura plusieurs points de contrôle à valider, pour éviter que l'un d'entre vous ne se perde sans possibilité d'être retrouvé. Comme vous l'avez compris il y aura quatre parcours différents, un par champion, ainsi les concurrents d'écoles différentes ne devraient pas se croiser et pouvoir empêcher la progression des autres. Mais la réelle difficulté de l'épreuve ne consiste pas dans le fait de gravir le Mont Greylock avec un itinéraire bien précis mais plutôt dans celui que chaque champion devra le faire accompagné par un sorcier qui sera non seulement privé de sa baguette magique mais également de ses pouvoirs.
Cette déclaration resta dans le silence, le directeur laissa le temps aux champions de saisir ce que cela impliquait en réalité, lorsqu'il estima avoir assez patienté, il reprit.
— Le partenaire de chaque champion pourra être choisi par celui-ci, à condition que le champion désigne le sorcier ou la sorcière qui l'accompagnera une semaine avant le début de l'épreuve. Passé ce délai, un tirage au sort désignera vos acolytes à votre place. Les champions sont invités à nous rejoindre après le dîner pour une réunion où ils pourront poser d'éventuelles questions sur la première tâche. En attendant je vous souhaite à tous un bon appétit.
La luminosité de la salle s'affaiblit, le silence se fit un instant, les élèves se rassirent à leur place et Harry capta le sourire particulièrement mauvais que lui adressait le directeur d'Ilvermorny ainsi que le regard de celui-ci alors qu'il se détournait pour s'asseoir à la table principale où il avait sa place.
À cela il entendit un sifflement rempli de haine à côté de lui.
§ S'il ose te regarder encore une fois de cette manière-là, je lui arracherai les yeux. §
Harry aurait voulu avoir le cœur de réprimander Jedusor pour ses paroles mais une partie de lui ne supportait pas non plus le comportement de Fontaine. Il ressemblait à celui des Dursley, au cours des pires jours qu'il avait passés parmi eux. Ce coup d'œil ressemblait à ceux qu'il recevait de plus en plus souvent... c'était un regard qui le prenait de haut avec méchanceté. Il avait l'impression de n'être rien de plus qu'un nuisible à chasser lorsqu'on le regardait comme ça, si bien que la seule chose qu'il réussit à siffler fut.
§ Je ne sais pas... je ne sais pas pourquoi ils me regardent tous comme ça. §
Jedusor lui prit l'épaule et le bras et il le suivit alors que le mage noir répliquait avec force ;
§ Pas tous. Pas moi. §
Harry reprit son souffle qu'il sentait légèrement plus court et il regarda devant lui mais il sentait toujours le regard du directeur dans son dos, comme si celui-ci s'amusait de la situation. Pourquoi ? Le Gryffondor se demandait ce qu'il avait bien pu faire pour que le comportement d'Agilbert Fontaine change à ce point envers lui.
D'accord, l'homme ne semblait pas particulièrement bienveillant lors de leur première rencontre mais il était au moins courtois. Cela avait changé le jour de la répartition, après celle-ci il s'était rendu dans le bureau du directeur et quelque chose avait basculé dans sa manière de le considérer. Pourtant Potter ne se souvenait pas avoir fait quelque chose de particulier, certes ce jour-là sa magie avait été incontrôlable mais tout Ilvermorny l'avait vu et les élèves ne le regardaient pas ainsi... seul Fontaine le faisait.
Il avait déjà vu ce regard sur quelques visages. Même sur celui de Dumbledore en vérité, mais c'était plus facile de l'ignorer ou de vivre avec lorsqu'il y était habitué chez les Dursley, ici son passé était censé être méconnu.
Qu'est-ce qu'ils avaient à le regarder comme ça ? Étaient-ils capables de voir quelque chose que lui ignorait ? Pourquoi le directeur d'Ilvermorny le détesterait-il autrement ? Il n'avait rien fait de mal.
S'il ne faisait rien de mal alors qu'est-ce qui n'allait pas chez lui ?
Alors qu'il se posait cette question, il perdit momentanément le contrôle ferme qu'il maintenait sur sa magie depuis que Tom le lui avait ordonné et, l'espace d'un instant, celle-ci lui échappa pour venir s'étendre autour de lui comme une ombre dont il ne pouvait se débarrasser.
Jedusor s'arrêta près de lui, son écart ne lui avait pas échappé. Il renforça sa prise comme s'il craignait qu'il ne se désagrège tout à coup entre ses doigts et Harry l'entendit murmurer alors qu'il se débattait avec sa magie pour la faire disparaître.
— Ne la restreint pas avec autant de violence, je crois que cela ne fait qu'empirer les choses. Essaie seulement de ne pas te laisser submerger.
Harry suivit le conseil de Tom, pour une fois il ne tenta pas de supprimer entièrement sa magie mais seulement de ne pas la laisser avoir l'ascendant sur lui. Étrangement cela sembla fonctionner, cela lui parut bien moins stable et bien moins rassurant qu'à l'accoutumé mais c'était également moins douloureux. Par contre, il y avait un inconvénient à cette alternative. Harry s'en rendit compte, même si elle n'était pas visible, il pouvait ressentir sa magie et s'il pouvait le faire, c'est que pratiquement tous les sorciers à proximité le pourraient.
Jedusor ne sembla pas s'en préoccuper, il s'installa à une table à moitié vide et il l'invita à faire de même près de lui. Potter surveilla les alentours comme pour s'assurer que personne ne se lèverait pour le montrer du doigt comme s'il était une sorte de bête de cirque et Tom sentit ses dents se serrer. Il envoya des regards d'avertissements à ceux qui, autour d'eux, avaient remarqué la puissance magique d'Harry qui flottait dans l'air comme une menace.
Par chance les élèves étaient bien trop excités par l'annonce de la première tâche pour s'attarder sur une présence magique qu'ils ne percevaient qu'à moitié. Les champions étaient interpellés un peu partout, Chul Fontaine avait une foule d'élèves autour de lui qui lui demandaient comment il comptait réussir cette épreuve et qui il emmènerait avec lui. Evan Diggory n'était pas beaucoup mieux, moins nombreux, les élèves qui l'entouraient n'en étaient pas moins bruyants. Ils le bousculaient en riant et en l'acclamant comme s'il avait déjà gagné l'épreuve. Pourtant il était évident qu'aucun de ceux qui l'entouraient ne l'accompagnerait.
Restait la championne de Beauxbâtons, elle ne paraissait pas bien forte mais elle était sûrement très douée en matière de magie, pas de foule autour d'elle mais un groupe de filles souriantes qui faisaient de grands gestes enjoués.
Elles avaient l'air trop naïves ou trop confiantes.
Tous les élèves d'Ilvermorny ne semblaient pas se rendre compte que ce tournoi avait la réputation d'être mortel et que le directeur qui l'organisait n'avait pas pour priorité de le rendre moins périlleux, au contraire même, Tom était persuadé que celui-ci n'avait qu'un seul et unique objectif.
Un objectif qui se trouvait à ses côtés, plongé dans ses pensées, alors qu'autour d'eux l'effervescence diminuait peu à peu à mesure que le repas avançait. Dorénavant les conversations avaient toutes lieu à table et les champions semblaient s'empresser de finir pour être prêts lorsque les directeurs auraient eux-mêmes terminé.
Jedusor prit la décision de s'assurer qu'Harry, à cette réunion, ne soit pas seul et sans défense. Il songea qu'il y avait toujours Delacour et que Potter semblait s'entendre assez bien avec elle mais ce ne serait pas suffisant.
Le Serpentard chercha le regard de Severus Rogue et n'eut aucun mal à le capter car celui-ci regardait dans leur direction. Son visage était d'une neutralité impressionnante si bien que Tom se demanda si l'homme avait remarqué le manque de maîtrise d'Harry après l'annonce.
C'était le cas, Jedusor en eut la certitude lorsque l'homme riva son regard vers lui. Aucun des deux n'articula le moindre mot, ne partagea la moindre pensée ni le moindre geste mais après cet échange, le jeune Seigneur des Ténèbres était certain que Rogue veillerait de près Harry pendant que celui-ci ferait face à ses obligations en tant que champion.
Plus détendu, il prit la décision de changer un peu les pensées de son âme-sœur qui devait se torturer l'esprit à propos du directeur, le mage noir en mettrait sa main au feu.
Il lui dit, sur le ton de la conversation, bien que la question soit intéressée.
— Qu'est-ce que tu penses de l'épreuve ?
Potter releva immédiatement la tête vers lui, cela lui prit un instant pour mettre de côté ses songes et lui répondre, l'air indécis.
— Je ne sais pas trop. Tout dépend d'à quel point le Mont Greylock se révélera dangereux. Il l'est probablement et j'imagine que le gravir prendra plus d'une journée de marche.
Tom acquiesça. L'épreuve paraissait être à la hauteur de celles qu'il avait trouvées décrites dans les archives. Le mage noir avait déjà pris sa décision à ce sujet mais il tenait à la partager avec Potter avant que celui-ci ne parte en réunion.
— Je t'accompagnerai.
Harry fronça les sourcils et dévisagea Jedusor, il n'avait pas très bien saisi ce que celui-ci lui avait dit, il réfléchissait au déroulement de l'épreuve et il n'était pas sûr d'avoir compris. Le mage noir dut se rendre compte de son manque d'attention car il répéta et ses yeux se teintèrent d'un rouge écarlate.
— Je veux venir avec toi. Cette épreuve sera difficile et comme tu as le droit de choisir, je t'accompagnerai.
Harry resta atterré un moment sans pouvoir réagir avant que son esprit ne traite l'information. Plus rapidement qu'il ne l'aurait soupçonné, une image du cadavre de Cedric Diggory s'imprima sur sa rétine et il resta un moment à lutter contre les souvenirs affreux qui y étaient liés. Jedusor voulait l'accompagner ? L'accompagner où exactement ? N'avait-il pas entendu les propos du directeur ? C'était la véritable difficulté de l'épreuve, aider un sorcier ou une sorcière à traverser les dangers du Mont Greylock, c'était ça la tâche, la chose impossible, ce qu'il fallait faire pour s'en sortir.
C'était déjà bien qu'il le sache par avance, Harry se souvenait ne pas avoir eu de vraies annonces ni pour les dragons ni pour lui expliquer qu'on irait noyer son meilleur ami dans le lac ni même sur le fait que la coupe était un Portoloin. Cette fois-ci, et probablement car l'épreuve paraissait déjà assez difficile comme ça, il avait la chance de connaître son intitulé deux semaines à l'avance. Cela ne changerait pas grand-chose mais au moins, il pouvait choisir de ne pas mettre en danger ses proches. Tom en faisait partie. Tom était même le premier de la liste. Celui qu'il ne voulait, pour rien au monde, avoir à ses côtés, privé de magie et de capacités dans un environnement hostile. Cela paraissait logique pourtant. Qu'il ne voudrait pas qu'il l'accompagne, qu'il ne pourrait pas accepter cela. Que jamais il ne mettrait sciemment en danger quelqu'un qu'il souhaitait protéger.
Le cadavre blafard de Cédric lui apparut encore et il eut l'impression, en fixant Tom, que la scène se déformait et qu'il avait devant lui le cadavre du mage noir plutôt qu'un souvenir. Rien que l'illusion de sa mort l'horrifiait. C'était un tournoi où l'on pouvait perdre la vie, Jedusor le savait et il ne lui demandait même pas la permission, ce n'était pas une proposition, ni même une possibilité ou un choix qu'il lui présentait. Il lui imposait. Jedusor ne voulait pas lui laisser le choix.
Harry se sentit en colère. En colère car il avait déjà combattu dans ce tournoi, il avait déjà souffert à ce tournoi et il avait déjà failli mourir pour ce tournoi. Il ne lui donnerait rien de plus. Pas cette année. Jamais il ne laisserait qui que ce soit - ou quoi que ce soit - détruire ce qu'il essayait de protéger. Cela n'avait pas d'importance qu'il se mette en danger, lui n'avait rien à craindre, rien à perdre.
Mais pas Tom. S'il lui arrivait quelque chose maintenant, alors qu'il était sous sa protection et qu'il avait enfin la possibilité de devenir quelqu'un de bien... ce n'était pas envisageable. Potter savait qu'il pourrait assurer sa propre sécurité seul, il savait que si on lui imposait un partenaire, il le protégerait durant cette épreuve et tout irait bien. Mais pas Tom. Cela ne pouvait pas être lui, parce que - Harry le savait - il tenait sincèrement au mage noir et protéger quelqu'un à qui on tenait était une épreuve bien plus difficile que de le faire avec un inconnu. Il avait trop à perdre.
S'il y avait bien quelqu'un qui devait rester sain et sauf cette année, c'était Jedusor. Après tout, c'était autant pour protéger Poudlard que le Seigneur des Ténèbres lui-même qu'il avait voulu l'emmener, il ne comptait pas le mettre en danger ni aujourd'hui ni jamais. Le seul danger qui devrait menacer Tom était de redevenir Lord Voldemort et ce danger-là, il en faisait son affaire.
La mâchoire serrée Harry Potter refusa catégoriquement.
— Non. Tu ne m'accompagnes pas. Ni dans cette épreuve ni dans aucune autre.
Les yeux de Jedusor se rétrécirent et son regard s'intensifia alors qu'il lui demandait d'une voix trop calme.
— Puis-je savoir pourquoi ?
La question était simple et peut-être était-elle légitime, Harry l'ignorait, mais il lui répondit en se détournant.
— Je ne compte pas désigner quelqu'un pour m'accompagner.
La voix de Jedusor lui parut incisive lorsque celui-ci répliqua presque en sifflant.
— Tu préfères que ce soit un inconnu ? Que le directeur choisisse à ta place ?
Harry se tendit, il s'imagina effectivement que le directeur se plairait à choisir lui-même qui il aurait à accompagner mais c'était probablement mieux comme ça, mieux que s'il devait voir Jedusor privé de baguette et de magie par sa faute. Il ne pouvait pas choisir lui-même à qui il ferait subir cela, c'était injuste, c'était cruel. Jamais il ne s'abaisserait à le faire. Que ce soit pour Tom ou pour n'importe qui, c'était au-dessus de ses forces. Il savait ce qu'impliquait de ne pas pouvoir se servir de sa magie pendant une période donnée, il l'avait fait tous les étés chez les Dursley. Ils étaient des sorciers, cette épreuve était absurde mais elle correspondait malheureusement très bien aux tâches qu'il avait déjà accomplies dans ce tournoi.
Il refusa une fois de plus, sans s'expliquer.
— Je ne veux pas que tu m'accompagnes et je ne choisirai personne d'autre pour le faire.
Potter ne le regardait pas en le rejetant et cela rendit Tom encore plus malheureux et furieux. En quoi un inconnu serait un meilleur choix que lui, quelles étaient les véritables raisons qui empêchaient le champion de l'accepter à ses côtés ? N'avait-il pas prouvé qu'il ne lui voulait pas de mal ? N'était-il pas son meilleur choix ? Il voulait seulement s'assurer de sa sécurité et il refusait que n'importe qui d'autre que lui l'accompagne dans une épreuve aussi dangereuse que celle-ci. Ce n'était pas une possibilité, peu importe si Potter voulait de lui ou non, il irait.
— Je refuse.
Potter se retourna brutalement vers lui, ses yeux le brûlaient, enflammés par ses émotions, sa détermination. Jedusor en fit abstraction et répéta.
— Je refuse que tu fasses cette épreuve sans moi.
La magie du Gryffondor s'incarna autour de lui, comme des flammes renaissantes après qu'on ait craqué une allumette au-dessus de cendres incandescentes. Il le dévisagea, le visage fermé et Tom sentit quelque chose le bousculer, un sentiment qui ne lui appartenait pas. De la colère.
— Écoute-moi bien car je ne le répéterai pas. Peu m'importe ce que tu penses ou ce que tu veux. C'est ma décision et je ne veux pas que tu m'accompagnes, § je n'ai aucune envie d'avoir à te protéger ! §
Lorsqu'il termina sa phrase, Harry se rendit compte qu'il ne voulait pas le dire comme ça, qu'il ne voulait pas rejeter si durement Jedusor, qu'il ne voulait pas que celui-ci pense qu'il le faisait car il le détestait, car il haïssait Voldemort et ne souhaitait pas protéger celui qui avait tué ses parents. Cela n'avait rien à voir avec ça, rien à voir avec la guerre, rien à voir avec le passé de Seigneur des Ténèbres de Tom. Il... en vérité il voulait le protéger mais pas comme ça, pas en le mettant en danger, pas en le faisant souffrir dans une épreuve. Pas comme ça.
Mais lorsqu'il en prit conscience, il était déjà trop tard, un gouffre s'était ouvert à la place de son cœur et il ressentait tant de souffrances qu'il avait l'impression qu'il ne pourrait plus jamais respirer, ni bouger, ni même penser jusqu'à en être libéré. Cela n'arriva pas, cela n'arriva jamais. Cette douleur était celle de Jedusor et elle ne partirait pas.
Le mage noir ne bougea pas, il baissa seulement la tête et il lui répondit en fourchelang. C'était un sifflement trop faible pour que Harry soit certain de l'avoir entendu clairement.
§ J'ai compris. §
Non il n'avait pas compris. Il ne comprenait rien. Le Gryffondor suffoquait pratiquement lorsque Rogue parvient à sa hauteur. Il ne l'avait pas vu arriver et d'ailleurs il n'était même plus certain de voir correctement, sa vision lui paraissait noircie par la douleur.
Severus Rogue lui demanda de se lever et de le suivre et il le fit par automatisme, comme si son corps obéissait davantage à l'ordre reçu qu'à lui-même. Alors qu'il suivait l'espion à travers le réfectoire, la douleur ne fit qu'enfler. La distance la rendait plus insupportable encore, il aurait voulu hurler mais se retrouva incapable de se débattre contre ça.
C'était de sa faute. Il l'avait voulu. Il savait que Jedusor n'accepterait pas qu'il lui refuse sa présence à l'épreuve et il l'avait fait malgré tout. C'était pour le mieux. C'était pour son bien, pour qu'il reste sain et sauf. Peu importe combien Tom souffrait en cet instant, ce serait moins douloureux que de lui retirer sa magie, sa défense, dans une épreuve où il risquait la mort.
Harry avança la tête basse, le corps si lourd qu'il lui semblait tirer sur une longe qui reliait sa poitrine à celle du mage noir, demeuré à table. Ils s'arrêtèrent devant celle des professeurs et Potter entendit Rogue dire à Ulrich Tiare dans un murmure.
— Peux-tu te charger de l'autre ? Je crains qu'il ne faille veiller sur les deux.
Et Tiare partit en direction de celui que Harry avait abandonné.
Ulrich ne sut que faire lorsqu'il atteignit le Seigneur des Ténèbres, il aurait souhaité se retourner, consulter Severus du regard mais il savait que celui-ci n'était plus derrière lui, il avait emmené Harry Potter à la réunion en lui laissant Tom Elvis Jedusor à charge.
Voldemort leva les yeux vers lui, aussi noirs que les ténèbres, aussi sombres que la magie oppressante qui s'était déployée autour de lui. Ce coup d'œil dura moins d'une seconde pourtant Tiare se sentit plus que jamais sur ses gardes, il n'était pas certain de ce qu'il était censé faire mais il savait qu'il devait agir, ne serait-ce que pour la sécurité des élèves encore présents dans le réfectoire. Les champions partis, leur nombre diminuait de minute en minute.
Gaunt ne lui adressa pas la parole avant de se lever. Pas en direction de la sortie comme les autres étudiants, au contraire, le Serpent cornu - puisqu'il portait à présent l'écusson de sa maison - se dirigea droit vers la pièce qui servait de salle de réunion aux directeurs et champions. Là où s'étaient dirigés Potter et Rogue il y a quelques instants.
Ulrich aurait voulu dire au mage noir qu'il n'avait pas le droit d'y aller mais il se retrouva incapable de le faire, quelque chose - ce n'était ni vraiment de la terreur ni vraiment de l'appréhension mais cela y ressemblait - l'empêchait de faire autre chose que suivre celui dont il avait la garde temporaire.
Le professeur d'Ilvermorny vit son élève s'arrêter près de l'entrée de la salle sans la franchir. Pas un pas de plus, il ne tenta pas d'y entrer. Quelque chose dans la magie suffocante qui les entourait avait eu l'air de se calmer, la menace était encore là, elle ne partirait jamais, pas tant qu'Harry Potter ne sortirait de là, Tiare connaissait assez d'éléments sur cette affaire pour comprendre que Thomas Gaunt, Tom Jedusor, était instable en l'absence de Potter. Et il l'était davantage si celui-ci n'était pas en bons termes avec lui, de toute évidence.
Rogue et lui-même ignoraient ce qui s'était passé exactement, mais il était certain que le héros du monde sorcier et le Seigneur des Ténèbres avaient eu un désaccord. Un désaccord visiblement insupportable aux yeux de celui qui était, de l'avis d'Ulrich, le plus dangereux des deux.
Après un moment dans le silence et peut-être parce qu'il n'avait pas connu cette guerre en Angleterre, peut-être à cause de la solitude qu'il avait perçue autour de lui lorsqu'il était dans son cours, peut-être parce qu'il portait le symbole de la maison qu'il protégeait et défendait... le directeur des Serpent cornu tenta d'engager la conversation. Débuter une discussion avec ce qu'il savait être un criminel. Mais n'en n'était-il pas un lui-même aux yeux du MACUSA ?
Jedusor s'était adossé au mur près de la porte, les bras croisés sur sa poitrine, il semblait attendre, peut-être ne voulait-il pas rejoindre Potter comme Ulrich se l'imaginait, il était difficile de comprendre un être qui n'agissait pas selon les convenances imposées.
Avant même qu'il ne s'en rende compte, sa spontanéité avait pris le dessus sur la peur que lui imposait l'aura toujours meurtrière qui voilait la magie du sorcier en face de lui.
— Qu'attendez-vous exactement ?
Ce fut immédiat et Ulrich se sentit comme un oisillon entre les griffes d'une créature qui pourrait le déchiqueter rien qu'avec son souffle. Pourtant après un bref regard, l'attention du Seigneur des Ténèbres sembla se détacher de lui et il lui répondit.
— Je n'attends rien.
C'était difficile à croire. S'il n'attendait rien alors pourquoi aller jusqu'à cette porte ? Pourquoi restait-il là s'il n'attendait rien ? Cela n'avait pas de sens. Pour lui en tout cas. Il posa la question à Gaunt, il lui demanda ce qu'il faisait ici s'il n'attendait pas mais aucune réponse ne vint cette fois-ci. Ni celle-ci ni les fois suivantes.
Ulrich Tiare n'était pas quelqu'un qui pouvait rester sans rien faire pendant un long moment, il était patient mais il ne supportait pas l'inactivité, c'est principalement ce qui le poussa à poser plusieurs questions, interrogations auxquelles il n'eut jamais aucune réponse. Jamais jusqu'à ce qu'il demande.
— Vous espérez le retour de Potter ?
Heureusement qu'il s'était assis sur une table, autrement il se serait probablement retrouvé écrasé par la tempête que le simple nom de Potter avait déclenchée dans la présence magique de Gaunt. Celui-ci lui répondit alors et, cette fois-ci, il le regarda un moment sensiblement plus long.
— Je n'espère rien.
C'était probablement la raison pour laquelle Severus ne le supportait pas lorsqu'ils étaient jeunes mais cela n'empêchait pas Ulrich de l'être. Insistant. Têtu et imprudent. S'il ne l'avait pas été avec le Serpentard il y a plus d'une quinzaine d'années maintenant, celui-ci ne lui aurait jamais adressé la parole. Et s'il ne l'avait pas été aujourd'hui, il n'aurait pas compris, pas compris la nature de la discorde entre le Survivant et le Seigneur des Ténèbres.
— Si vous ne l'attendez pas, si vous n'espérez pas qu'il revienne, pourquoi rester ici ?
Le directeur de la maison des Serpent cornu ajouta, se forçant à considérer le plus possible le garçon en face de lui comme un de ses élèves. Un de ses élèves qui serait en conflit avec un autre appartenant à une autre maison, il savait faire face à ce cas de figure. Mais il ne savait pas si ce serait utile lorsque deux antagonistes, ayant déjà provoqué une guerre, se confrontaient.
— Je peux vous reconduire vers la salle commune. Vos camarades doivent être en train de faire leurs devoirs, vous pourriez les-
— Je n'irai nulle part. Il peut faire le choix de m'écarter s'il le veut mais personne d'autre n'en a le droit.
La seconde phrase avait été dite à voix basse et Ulrich était persuadé qu'elle ne s'adressait pas à lui. Ce n'était pas une menace, Jedusor n'avait pas besoin de l'intimider, il se sentait déjà menacé. Non, c'était une réflexion, une réflexion personnelle énoncée à voix haute.
À travers la porte close, on entendait des chaises racler le sol, la réunion se terminait, elle prenait fin. Gaunt se souleva du mur auquel il était appuyé en même temps que la porte s'ouvrait. Les directeurs sortirent les premiers, Ulrich se détourna le plus possible du regard d'Agilbert Fontaine alors que celui-ci passait près de lui et il se concentra sur Severus Rogue qu'il apercevait à travers la porte grande ouverte.
Il n'était pas seul, Potter était là aussi, avec les autres champions. Des champions qui l'entouraient visiblement, l'un d'entre eux semblait le provoquer, celui de Durmstrang si Tiare avait bonne mémoire. Chul Fontaine, lui, se tenait à distance raisonnable du groupe. Il y avait la jeune Delacour entre le champion de Durmstrang et Potter. Elle semblait tenter d'empêcher le premier de se jeter sur le second. De son côté Potter avait l'air souffrant.
Rogue perdit patience, il congédia froidement les champions qui étaient restés et tous partirent, sauf Chul qui était resté à l'écart comme observateur et Potter qui ne semblait même pas l'avoir entendu. Tiare lança un coup d'œil à sa propre charge et maintenant qu'il était moins aveuglé par la magie de celui-ci, il fut capable de la voir, la douleur qui marquait les traits du jeune Seigneur des Ténèbres. C'était moins visible que sur Potter mais c'était tout de même notable. Ceux-ci souffraient-ils de leur dispute ?
Severus Rogue et Harry Potter quittèrent à leur tour la salle de réunion et Ulrich put ressentir la magie de Jedusor se ruer vers celle de Potter, celle du Survivant ne la rejeta pas mais elle la combattit, la fit battre en retraite et ce spectacle invisible fut d'autant plus surprenant qu'il paraissait être involontaire. L'un n'avait pas dirigé sa magie volontairement vers l'autre et l'autre ne l'avait pas combattu sciemment.
C'était seulement comme un reflet. Comme si en plissant les yeux et en restant attentif au miroir, tout ce qui restait silencieux entre les deux sorciers, était compréhensible, lisible, plus intimement encore que s'il les avait écoutés se parler.
Ils ne s'adressèrent pas la parole, ils ne semblaient pas en avoir besoin. Jedusor laissa Potter s'échapper et Ulrich eut l'impression que cette fois-ci, s'il le lui demandait, le mage noir le suivrait. Au moins jusqu'à ce qu'il ne puisse plus s'en empêcher. Se contraindre à ne pas poursuivre Harry Potter partout où il irait. Que celui-ci soit d'accord ou non pour qu'il le fasse.
Le Maître des potions d'Ilvermorny n'eut aucun mal à comprendre la raison de la discorde entre les deux élèves après cela. Ça paraissait évident. Il comprit également pourquoi Severus semblait toujours inquiet à leur sujet. En vérité le Seigneur des Ténèbres n'était pas moins dangereux parce qu'il était dépourvu de ses souvenirs, il l'était grâce à la présence de Potter à ses côtés. Sans lui, il n'avait aucune raison de l'être, aucune raison de ne pas tout détruire autour de lui. Potter n'était pas seulement le gardien physique du Seigneur des Ténèbres, il était avant tout de chose son gardien psychique. L'ancre qui le maintenait loin de la folie, la raison pour laquelle le garçon de seize ans n'était pas redevenu l'homme que le monde magique avait tant craint.
Mais que se passerait-il si Harry Potter décidait de ne plus le maintenir ? De le rejeter. S'il prenait la décision qu'il ne voulait pas rattacher son existence à la sienne ? La réponse était évidente, il avait eu tort de penser qu'alors Lord Voldemort renaitrait, pour cela il faudrait que le Survivant disparaisse, qu'il meurt, qu'il ne reste plus rien de lui, dans cette situation il ne faisait aucun doute que le monde magique aurait à affronter le plus dangereux des Seigneurs des Ténèbres. Mais s'il restait la moindre chance, le moindre fragment du Survivant auquel il pourrait se rattacher, nul doute qu'il le ferait.
Peu importe si cela devait être dans le sang et dans la guerre, Ulrich Tiare ne se faisait pas d'illusions, il avait compris que Jedusor serait prêt à tout pour garder Potter. Il n'attendait rien, il n'espérait rien, s'il ne pouvait rien avoir de lui, il lui prendrait tout. C'était un Seigneur des Ténèbres, pas un adolescent avec une peine de cœur. Et même s'il l'était actuellement, cela ne durerait probablement pas très longtemps, pour peu que Potter décidât de partir loin de lui.
Voilà pourquoi Severus les surveillaient avec autant d'angoisse. Il ne craignait pas de revoir la guerre, il craignait de perdre Harry Potter. L'enfant pour qui il avait déjà sacrifié une partie de son existence.
Tiare lâcha un rire grinçant et posa une main sur son visage. Alors c'était ça qu'ils allaient devoir empêcher ? C'était d'une ironie folle ! Rogue refusait de voir Potter se rapprocher du Seigneur des Ténèbres mais si celui-ci s'en éloignait trop, le Seigneur des Ténèbres risquait de devenir incontrôlable et de détruire Potter pour pouvoir le garder. À quel jeu morbide cela ressemblait-il ? À quel point c'était malsain de laisser l'enfant qu'il considérait presque comme son propre fils - peu importe à quel point Rogue se voilait la face à ce sujet avec l'homme qui avait fait de sa vie un enfer tout en ayant conscience que c'était la meilleure chose à faire ?
Voilà dans quel merdier Severus Rogue s'était mis en une quinzaine d'années. À croire qu'il aimait les problèmes, au moins on pouvait dire qu'il revenait ici avec autant d'ennuis que quand il en était parti. Et encore, Ulrich était presque certain que l'homme lui cachait d'autres éléments importants sur la situation.
Des éléments qui empireraient certainement un peu plus les choses.
Nul doute que s'il venait à arriver quelque chose à Potter, Rogue ne s'en remettrait pas. Ulrich Tiare avait une dette à rembourser et pour rien au monde il laisserait Severus souffrir davantage qu'à la mort de Lily Potter. Si pour sauver Rogue il devait maintenir en sécurité et en paix deux gamins, plus puissants et plus expérimentés que lui, il allait le faire.
Même si pour cela il devait défier l'autorité d'Agilbert Fontaine lui-même. Celui-ci l'avait peut-être sorti d'un mauvais pas mais avec toutes les années qu'il avait passées ici sous ses directives, Tiare considérait la dette comme remboursée. À présent il avait quelque chose de plus personnel à régler ; prêter main-forte à l'homme qu'il aimait.
Il l'avait dit. Il se l'était avoué, c'était mieux comme ça. Il avait toujours des sentiments pour Severus mais peut-être que maintenant cela ne le dérangeait pas tant d'aimer à sens unique. À condition qu'il puisse continuer de le côtoyer.
Difficile d'attendre plus de Severus Rogue, n'est-ce pas ?
Au-delà d'Ilvermorny, au-delà de l'océan lui-même se tenait une autre école où la nuit s'annonçait plus apaisée. Poudlard s'était drapé de ses atours nocturnes et les élèves du château étaient tous dans leurs salles communes à revoir les cours de la journée ou à jouer à des jeux de société, certains d'entre eux étaient plongés dans un livre. Hermione faisait partie de ceux-là. Mais malgré l'intérêt qu'elle portait à l'histoire de ce roman moldu, elle ne réussissait pas à s'y plonger entièrement.
Elle jeta un coup d'œil à Drago qui disputait, gagnait plutôt puisque d'où elle était elle le voyait tricher, une partie de bataille explosive en retournant le plus rapidement possible des paires de cartes qu'il avait apparemment préparées dans ses manches bien avant que la partie ne commence.
La lionne ensorcela lesdites manches pour que les cartes qui y étaient explosent aussi, ce qui révéla immédiatement la tricherie du blond aux autres joueurs.
Celui-ci se retourna vers elle et prit un air vexé en s'exclamant.
— Si on n'a même plus le droit de s'amuser, c'est la règle du jeu de tricher !
Granger lui sourit un peu en répliquant.
— Chez les Serpentard peut-être mais pour le reste du monde sorcier, la règle du jeu c'est la rapidité.
Drago remarqua alors qu'Hermione avait l'air pensive. Elle ne semblait pas vraiment absorbée par sa lecture comme c'était généralement le cas. Il se leva et la rejoignit sur le canapé avant de demander.
— Quelque chose ne va pas ?
La préfète reposa son livre et soupira, son regard se posa sur la fenêtre factice de la Salle sur Demande et elle souffla.
— Je m'inquiète pour Harry, il n'a pas encore donné de nouvelles et je ne sais même pas si ma lettre lui est parvenue... tu crois qu'il va bien ?
Malefoy fronça les sourcils et son visage s'assombrit.
— Je ne sais pas s'il va bien mais je suis sûr qu'il essaie, peut-être qu'il va recevoir ta lettre demain ? Le courrier prend toujours plus de temps pour aller et venir d'Amérique, tu auras certainement une réponse d'ici à la semaine prochaine. Et si ce n'est pas le cas on trouvera une solution pour savoir ce qu'il se passe là-bas.
Hermione acquiesça, Drago avait sûrement raison, elle espérait seulement que les nouvelles ne viendraient pas par le journal et qu'Harry pourrait lui répondre au plus vite.
Ce qu'elle ignorait c'est que cette lettre qu'elle avait écrite n'était pas entre les mains de quelqu'un qui voulait le bien du Gryffondor.
Plus tard dans la nuit, à Ilvermorny, Agilbert Fontaine lut à la lueur d'une bougie une lettre protégée qu'il avait décachetée sans qu'elle ne lui soit adressée.
À suivre...
