Chapitre 46 : Courtiser Tom Jedusor

Bonjour, cela fait longtemps ! J'aurais aimé publier bien plus tôt mais mes études et mon travail de professeur ont dévoré une grande partie de mon temps. Je suis contente d'être parvenue à terminer ce chapitre quand même et j'espère qu'il vous plaira. Laissez-moi votre avis en guise d'encouragement !


Leurs cœurs se balancent désespérément dans les échos de l'autre. Par vagues, brinquebalants contre le temps. À la poursuite de chacun de leurs souffles, du moindre sursaut de leurs corps. Agrippés comme des naufragés, esseulés dans un océan noir d'encre. Sauvés par les bras qui les enserrent, à la fois ceux de l'autre et les leurs, les ancrant dans le présent.

§ Tom. §

Il ignore pourquoi il l'appelle. Il ignore pourquoi son prénom semble être le seul mot qui ait encore un sens dans son esprit. Incohérent, nageant en eaux troubles, entre rêves et réalités.

Cela n'a pas d'importance puisque la réponse apparaît immédiatement. Comme un nouveau réflexe, qui naît pour ne jamais disparaître.

§ Rendors-toi, on a fait un cauchemar. §

Oui, ils avaient fait un mauvais rêve. Satisfait de la réponse, Harry se rendormit sans se poser de questions. Il oublia de l'interroger. De lui demander depuis quand partageaient-ils même leurs cauchemars ?

Il se réveilla dans ses bras, le visage niché dans son cou, leurs corps enveloppés dans la chaleur de l'autre. Emmêlés.

Harry tenta de se dégager sans succès, mortifié en remarquant qu'il avait maintenu le mage noir contre lui en l'agrippant par la taille. Jedusor n'avait pas été le seul à s'accrocher à lui dans leur sommeil et ce constat était alarmant.

Tom se contenta de remuer après sa tentative et de marmonner, en resserrant sa propre prise autour de ses épaules.

§ On va avoir froid si tu bouges. §

Ce n'était pas un argument recevable. Tom le savait, pourtant il se contenta de poser sa tête contre la sienne et de poser ses lèvres contre le haut de son front, il le fit à l'aveugle, les yeux fermés. Comme s'il avait passé les dernières décennies à le faire chaque matin. Puis il se laissa retomber contre lui. S'enroulant de nouveau.

Il avait l'air serein, heureux, encore à moitié endormi, inoffensif et Harry ne réussit pas à lui en vouloir plus d'une seconde.

Désarmé par le sentiment de paix qui flottait comme des bulles de savon à travers leur lien. Doux et bouleversant. Il remarqua quelque chose de flagrant, ils étaient en contact, collés l'un à l'autre et pourtant le lien était ouvert. Comme si la porte avait été forcée et ne pourrait plus jamais être refermée.

Tom l'avait sauvé du néant, de la mort, pas étonnant qu'entre eux, il n'y ait plus rien. Plus de barrière entre son cœur et le sien.

Harry aurait voulu haïr ce fait mais il ne trouvait aucun moyen pour y arriver.

Jedusor était agréable. Dangereux, excessif, proche de la folie, émotionnellement instable mais aussi gentil, prévenant et protecteur et même s'il le faisait avec ses propres codes, il lui exprimait de l'affection.

Une affection que Potter savait réciproque. Il éprouvait de l'affection pour le mage noir.

Être attaché à Tom était effrayant la plupart du temps. Cela aurait dû l'être ce matin mais en le regardant dormir, Potter se sentait en paix. Inexplicablement.

Il se secoua, expira lentement puis inspira à fond, résigné à attendre que le jeune Seigneur des Ténèbres réussisse à se réveiller tout à fait.

Jedusor finit par se redresser et ouvrir les yeux, probablement mécontent de sa soudaine rigidité et sans le relâcher, il se mit à le détailler du regard. Un sourire profondément satisfait se forma sur ses lèvres et les bulles de paix à travers leur lien devinrent pétillantes. Comme un soda dont on viendrait de retirer la capsule.

C'était comme si des milliers de minuscules bulles remplies d'amour, de désir, d'affection, de satisfaction et de bonheur pétillaient à mi-chemin entre sa partie du lien et celle de Tom.

Le Seigneur des Ténèbres éprouvait un bonheur vibrant, heureux de pouvoir l'observer dès le réveil et Potter aurait sûrement trouvé son comportement agaçant s'il ne venait pas de passer les minutes précédentes à faire de même.

Harry pouvait difficilement reprocher à Jedusor quelque chose qu'il ressentait dans une moindre mesure.

L'attache, le lien entre leurs émotions, se transforma en cacophonie de sensations décousues et brutales.

Les sentiments du Seigneur des Ténèbres étaient trop intenses, ses ressentis étaient tellement forts que même ceux qui étaient doux paraissaient douloureux. Potter savait qu'il partagerait dorénavant l'intensité avec laquelle Tom percevait le monde et il n'était pas certain d'être armé pour y faire face.

À la fin de son observation, les yeux du mage noir butèrent sur sa nouvelle cicatrice et les bulles furent dévorés par des torrents de lave.

Jedusor le relâcha uniquement pour faire courir ses doigts le long de la marque de morsure qu'Harry porterait à jamais dans la chair de son épaule.

Potter ignorait pourquoi il laissait Tom faire. Probablement parce que le mage noir paraissait vouloir le soigner uniquement en le touchant, intimement persuadé de pouvoir faire disparaître ses blessures par sa simple volonté.

Il échoua à faire quoi que ce soit d'autre que de la parcourir du bout des doigts. Puis siffla, les yeux rivés sur elle.

§ Elle te fait souffrir ? §

Mal à l'aise, Harry ne put s'empêcher de faire rouler son épaule, comme pour faire disparaître la sensation de picotement laissée par le contact de Tom. Il y posa sa propre main, tentant de la cacher au regard inquisiteur du Seigneur des Ténèbres.

§ Ce n'est pas si terrible. Ça tire un peu c'est tout. §

Les yeux de Jedusor s'étrécirent et il rugit sur une tonalité trop basse pour être de l'anglais. La lave de leur lien se transforma en monceaux de cendres froides.

§ Agilbert Fontaine me suppliera pour que je le laisse mourir. §

Harry fronça les sourcils, se dégagea autant que possible sans tomber du canapé - c'est-à-dire à peine - et dut faire un effort pour répondre à Tom dans une autre langue que la leur.

— Tu ne tueras pas Agilbert Fontaine.

Jedusor ne l'écoutait même pas, ses yeux remplis d'ombres, il fixait toujours la marque sur son épaule. Harry fut obligé de propulser son agacement à travers leur lien pour que le mage noir reporte son attention sur ses paroles plutôt que sur son corps.

Inverser le sens de transmission était devenu facile.

— Même si Fontaine est coupable d'une machination dans laquelle il prévoyait l'attaque de cette Manticore sur nous, se venger n'est pas une solution. Si on obtient des preuves de ce qu'il a fait, peut-être pourrons-nous le dénoncer au MACUSA ? Il sera arrêté et le problème sera réglé.

Le Seigneur des Ténèbres sembla prendre en considération son plan avant de secouer la tête.

— Si le MACUSA l'a relâché après le scandale de cette attaque alors rien ne garantit qu'il ne s'en sortira pas après une autre condamnation. Il doit avoir des alliés haut placés, le gouvernement Américain n'est pas de notre côté.

Harry poussa un soupir défait et se laissa retomber sur le dos, un bras dans le vide, il grinça.

— Si j'ai bien compris ce qui l'intéresse ce n'est pas ma mort mais plutôt ce qu'il pourrait faire de… ce truc qu'est devenue ma magie. Pourquoi ? Qu'est-ce qu'il veut faire de moi exactement ? Plus j'y pense et moins je comprends ce qui le motive. Ce n'est pas comme si je pouvais me servir de ce pouvoir. Je ne sais rien en faire, excepté m'autodétruire avec.

Cette pensée le rongeait depuis l'instant où il avait appris sa condition. Il était en train de mourir. Pas parce qu'un psychopathe essayait de le tuer, pas à cause d'une guerre mais tout simplement parce qu'il se consumait. Il était devenu un Obscurial. Bien qu'il ignore complètement comment il avait fait pour le devenir. Ce devait être de sa faute.

Harry Potter était persuadé que si Tom avait aussi mal réagi lorsque Ulrich avait tenté de lui expliquer comment on devenait un Obscurial, c'était pour le préserver d'un savoir néfaste. De quelque chose qui le ferait souffrir lorsqu'il l'apprendrait.

Depuis ce moment le Gryffondor se demandait s'il n'était pas tout simplement responsable de sa condition. Après tout, les Dursley l'avaient traité de monstre un nombre incalculable de fois. Peut-être avaient-ils raison ? Qu'ils avaient percé à jour sa véritable nature.

Sirius s'était trompé. Il n'était pas quelqu'un de bon à qui il était arrivé de mauvaises choses. Il était mauvais. Intrinsèquement. À un moment ou à un autre, il avait certainement choisi de devenir un monstre. Peut-être même l'avait-il fait car il était en colère. Après les Dursley, après ses parents, après lui-même pour être aussi faible. Juste un enfant misérable dans le placard sous l'escalier.

Il avait été tellement en colère, tout le temps, contre tout le monde. Comment ne pouvait-il pas être devenu mauvais ?

Harry avait fermé les yeux alors il n'avait pas vu son Obscurus se manifester sous la forme de particules inoffensives. Il n'était pas conscient de retransmettre sa douleur à Tom en torturant leur lien comme il se torturait lui-même.

Jedusor stoppa sa descente aux enfers en venant tout à coup sur lui, le serrant dans ses bras avec force.

Murmurant à son oreille.

§ Arrête. Je sais ce que tu ressens mais tu dois arrêter de te faire du mal. Je ne le supporte pas. S'il te plaît... je vais devenir fou si tu n'arrêtes pas. §

Cela le ramena sur terre. La souffrance dans la voix de Tom l'empêcha de poursuivre le chemin de pensées qu'il avait emprunté.

Ce n'est pas parce qu'il pouvait le faire qu'il devait balancer ses émotions les plus dures dans le lien qu'ils avaient en commun.

Harry tenta de calmer son souffle qui s'était accéléré jusqu'à devenir erratique. Apprendre qu'il était véritablement un monstre était difficile à avaler. Il allait avoir besoin de temps.

Peu à peu, il réussit à éclaircir ses pensées, il rouvrit les yeux et se concentra sur le plafond rempli de moulures de l'antichambre dans laquelle ils étaient.

Il se sentit retrouver son calme progressivement. Lorsqu'il fut assez lucide pour s'en rendre compte, il constata que les jambes de Jedusor étaient de part et d'autre de ses cuisses et que le mage noir s'était couché sur sa poitrine jusqu'à ce que son nez frôle son oreille droite.

Harry frissonna de manière incontrôlable, il voulut dégager Jedusor et lui interdire de grimper sur lui à l'avenir mais au moment où il s'apprêtait à le faire, Tom se redressa, juste assez pour que leurs deux visages se retrouvent alignés.

Les yeux sombres du Seigneur des Ténèbres prirent progressivement une couleur flamboyante et il glissa une de ses mains contre le visage d'Harry, se maintenant avec son autre bras, il siffla. Le fixant avec une intensité insupportable.

§ Je peux t'embrasser ? §

Cela ressemblait à peine une question. Harry sentit ses yeux s'élargirent, toutes ses pensées court-circuitées par la phrase que venait de prononcer Tom Jedusor.

Depuis quand demandait-il la permission ?

Non, non, non, ce n'était définitivement pas la bonne question.

Pourquoi le lui demandait-il comme s'il pensait pouvoir obtenir son autorisation ?

Des images passées de lui en train d'embrasser Tom lui revinrent à l'esprit comme un coup à l'estomac et Harry se rappela qu'ils avaient échangé un baiser et que Jedusor avait promis qu'il ferait tout son possible pour qu'il soit assuré de ses sentiments.

La voix de Tom déclarait en boucle dans son esprit ; laisse-moi obtenir cette certitude. J'accomplirai tout ce qu'il faut pour.

Confus, il laissa Tom se pencher davantage et murmurer contre ses lèvres.

§ Si tu n'en as pas envie, je ne le fais pas. Je peux me retenir. §

Leur lien exprimait le contraire absolu, Jedusor ressentait un tel torrent d'émotions que se retenir lui paraissait insurmontable. Néanmoins il resta immobile. Dans l'attente d'une réponse de sa part.

Tom aurait probablement attendu son accord pendant une éternité si Ulrich Tiare n'avait pas ouvert la porte de l'antichambre. L'homme était venu les réveiller et leur apporter un petit déjeuner, une attention louable pour un professeur qui s'inquiétait de leur état de santé. Tiare jura à l'instant où il entra, Harry reconnut seulement un tiers de la flopée de gros mots que l'homme lâcha en laissant tomber le plateau qu'il avait apporté.

Le plateau s'écrasa lamentablement au sol et dans le même instant Tom se redressa avec lenteur, assis à califourchon sur ses hanches alors que Ulrich faisait tout à coup volte-face, le visage cramoisi.

L'homme s'excusa derrière la porte qu'il tentait désespérément de refermer.

— Je suis désolé, je… je ne voulais pas vous interrompre… je repasserai plus tard.

Harry était trop choqué pour ne serait-ce que comprendre la situation. Jedusor quant à lui perdit peu à peu l'air dangereux qu'il avait adopté en avisant le professeur Tiare et son expression se mua lentement en un sourire narquois.

Il fixa la porte jusqu'à que les pas du Maître des potions ne soient plus audibles puis il pivota de nouveau vers lui. Son sourire s'agrandit, il avait l'air monstrueusement content. Il déclara dans le silence qu'avait causé l'apparition de leur professeur.

— Maintenant il est persuadé que nous sommes un couple.

— Quoi ! Mais pourquoi ?

Tom souleva un sourcil suggestif et désigna leur position d'un air entendu. Puis il enfonça le clou en ajoutant.

— Tu ne portes même pas de haut.

Harry comprit rudement l'image qu'avait eue Tiare en ouvrant la porte. Lui à demi nu avec Tom assis sur ses hanches, presque couché sur lui, leurs visages à quelques centimètres l'un de l'autre, dans le canapé étroit de l'antichambre du bureau.

Il rougit aussi fort qu'il était possible de le faire et siffla ce qui sonna comme une menace.

§ Descend ! §

Tom leva les mains en signe de reddition et se leva du canapé d'un mouvement souple, sans pour autant se départir de son sourire.

Potter eut la brusque envie de le frapper, ce qu'il ne fit pas, à la place, il lui demanda dans un grognement.

§ Tu l'as fait exprès ? §

Jedusor sourit davantage et partit chercher le plateau de petit déjeuner échoué au sol, pendant qu'Harry se redressait sur le canapé et se couvrait de la couverture. Il faisait froid maintenant qu'ils n'étaient plus collés l'un à l'autre.

Le mage noir revint et lui susurra.

§ Non, c'était un concours de circonstances. §

Il était parfaitement sincère. Potter était capable de savoir quand Tom lui mentait. Il répliqua en plissant les yeux.

§ Un concours de circonstances qui t'amuse beaucoup. §

Tom réprima un rire puis posa le plateau sur la table basse, restaura son contenu et siffla.

§ Ton expression est drôle. §

Potter gronda.

§ Tiare va certainement en parler à Rogue ! Ce n'est pas drôle, nous ne sommes pas- §

L'expression du mage noir s'assombrit, l'amusement quitta ses traits, il se tourna vers lui et lui assura.

§ Tu as raison. Ce n'est pas drôle et bien qu'imaginer la réaction de Rogue au récit de Tiare est plutôt une activité divertissante… ce n'est pas une plaisanterie. J'étais sérieux. §

J'ai envie de t'embrasser.

Harry n'avait pas besoin de leur lien pour comprendre les sous-entendus dans les paroles de Tom. Potter posa ses coudes sur ses genoux et enfouit son visage dans ses mains. Depuis quand leur relation ressemblait-elle à ça ? Il avait envie de hurler.

Il souffla, se redressa, passa une de ses mains dans ses cheveux courts déjà emmêlés et prononça la phrase suivante avec autant de courage qu'il en avait.

§ Je sais que tu étais sérieux. §

Ils ne devraient pas s'engager sur ce terrain-là, il le savait. Il aurait préféré traiter du sujet plus tard, lorsque leur situation se serait stabilisée mais cela devenait inévitable.

Personne ne pouvait empêcher la direction que prenait leur conversation. Harry concentra son regard sur le sol, pour éviter de croiser les yeux brûlants du mage noir.

§ Je… connais tes sentiments. Ce que tu dois comprendre, c'est que… §

Jedusor le laissa prendre le temps de formuler une réponse claire et Potter lui en fut reconnaissant, il réussit à braquer son regard vers Tom pour compléter.

§ Je n'y connais rien. Je ne sais rien sur le fait d'aimer ou d'être aimé. Je ne suis même pas sûr d'en être capable. Alors… §

Tom se tenait debout à quelques mètres devant lui, son visage exprimait une vulnérabilité que Potter n'avait jamais vue chez lui.

L'ex-Seigneur des Ténèbres avait l'air d'être sur le point de se briser comme s'il était fait de cristal et pouvait être anéanti d'un simple geste. Harry supposa que c'est ce qui serait arrivé s'il avait profité de ce moment pour le rejeter tout à fait. Pour mettre fin à cette proximité, cette relation qui n'avait même pas encore commencé entre eux.

Il le pouvait. Renverser Jedusor, le briser et mettre un point final à tout ce qui les liait l'un à l'autre. Tom lui laissait cette possibilité. Le détruire. Se détruire. Les détruire.

Jedusor n'avait jamais éprouvé ce sentiment envers quelqu'un d'autre, sa fragilité était sincère. Autant que ses sentiments.

L'Élu pouvait deviner où aboutirait cette conversation en fonction du choix qu'il ferait. S'il rejetait Tom, il le blesserait. Leur relation se dégraderait mais Jedusor ne renoncerait probablement pas pour autant à lui. Ils finiraient par se déchirer, de nouveaux ennemis.

Ce serait… l'enfer sur terre. Tom était capable de perdre l'esprit, de devenir pire encore que ce qu'il avait été.

Potter ne pouvait l'imaginer. Pas pour se protéger, pas pour protéger le monde sorcier mais parce qu'il tenait à Tom. Il ne voulait pas lui nuire, lui causer de la peine ou de la douleur. Il était attaché à Tom. S'était attaché à Tom.

L'unique autre possibilité était…

Tom Jedusor n'acceptait pas les demi-mesures, il ne les comprenait même pas. Dans son monde, elles n'avaient pas de sens.

Il n'y avait qu'une seule autre possibilité. Harry ne pouvait pas rejeter Tom mais il ne pouvait pas non plus lui donner ce qu'il voulait.

Potter ne pouvait rien offrir de plus alors il se contenta de dire tout haut ce qu'il ressentait de plus fort.

§ Cela me terrifie. J'ai peur de t'aimer, d'être aimé. §

Il était effrayé. C'était même un euphémisme comparé à ce qu'il ressentait vraiment. L'amour de Tom pour lui, lui faisait peur et l'idée que cela puisse être réciproque le terrorisait.

Il ne connaissait pas l'amour, il ignorait ce qu'il était censé penser ou faire, comment aimer.

Harry savait que Tom n'avait pas peur. Le mage noir connaissait la terreur, l'horreur, il savait intimement ce qu'était la peur mais il ne la ressentait pas envers leur relation. Tom Jedusor, le Seigneur des Ténèbres n'avait pas peur de l'amour.

C'était paradoxal que l'homme décrit par Dumbledore comme incapable du moindre sentiment positif fût finalement un être capable d'aimer sans crainte. De manière absolue.

Harry ne fut donc pas surpris du choc que sa déclaration causa chez son vis-à-vis.

Jedusor répéta avec incompréhension.

§ Tu as peur de m'aimer ? Mes sentiments pour toi te terrifient ? §

Dans sa bouche, cela sonnait comme quelque chose d'horrible. Presque comme une accusation. Harry se sentit obligé de se défendre.

§ Je ne peux pas le contrôler ! §

Tom se figea, ses yeux devinrent complètement noirs et sa magie se manifesta par à-coup dans la pièce. Tel un océan de désespoir. Tom était dangereusement proche d'un point de rupture.

Jedusor avait vécu les derniers événements avec difficulté, le moindre souffle suffirait probablement à le casser.

Le Serpentard lui siffla, d'une voix éraillée.

§ À cause de ce que j'ai fait par le passé ? §

Non. Bien sûr que non.

Tom pensait qu'Harry avait peur de leur relation car il était le Seigneur des Ténèbres. Cela n'avait rien à voir, que Tom soit Voldemort ne changeait rien.

Il n'avait pas peur de cette relation parce que Tom était qui il était mais juste parce qu'il avait peur de l'amour. Pas de Tom. De l'amour en tant que concept, en tant que tout.

Jedusor n'était pas la cause de sa peur. Bien que son identité jouât sur ses craintes, il n'en était pas la cause.

Avoir et perdre des proches qu'il avait aimé avait été la pire douleur au monde. C'était la raison pour laquelle Harry ne voulait plus être proche de quelqu'un. Parce que toutes les personnes auxquelles il s'était un peu attaché étaient mortes ou avaient souffert à cause de lui.

Perdre Tom lui serait insurmontable. Plus que tout au monde. Il ne voulait pas l'aimer. C'était un sentiment viscéral, qui ne pouvait être maîtrisé.

Ne pas vouloir d'une chose ne suffisait pas toujours à l'empêcher de se produire, Potter en était conscient mais il ne se jetterait pas tout droit vers une douleur inévitable.

Aimer Tom Jedusor avait été/serait/était/sera douloureux. Cela ne finirait pas bien. Ce n'était pas bien.

Harry ne savait rien de l'amour. Il ne connaissait que la douleur qui y était liée.

Tom ne savait rien de l'amour. Il ne connaissait que la joie qui y était liée.

Ils étaient là, à se faire face dans cette petite pièce. À tenter de comprendre l'autre tout en acceptant leur propre vécu.

Tom n'avait jamais aimé avant Harry, il ne connaissait de l'amour que ce qu'il ressentait pour Potter. Pour lui ce mot n'avait de sens qu'en l'associant à Harry.

Il ne pouvait concevoir la peur qui s'y était liée dans l'esprit de l'Élu du monde sorcier.

C'est pourquoi il fallait lui expliquer, Harry le fit avec précaution, conscient de la fragilité de son ami.

§ Cela n'a rien à voir avec ce que tu as fait. Ça fait longtemps que je te considère plus comme un ennemi, je n'ai jamais vraiment eu peur de toi. Même à l'époque, je te détestais mais je n'avais pas peur. Je ne crains pas tes sentiments parce que ce sont les tiens. §

Tom le dévisagea avec attention, immobile et attentif et Harry pouvait presque voir les rouages de l'esprit du mage noir s'activer marginalement pour tenter de comprendre ce qu'il essayait de lui dire.

Lui-même avait des difficultés à s'exprimer… comment faire comprendre à Jedusor ce qu'il ressentait ?

§ Je n'ai pas eu une enfance joyeuse. Les Dursley n'étaient pas des parents aimants alors j'ai appris assez tard ce qu'aimer signifiait. J'aimais les Dursley et ils me détestaient. J'aimais mes parents mais ils n'étaient plus là. Plus tard, j'ai aimé mes amis mais la guerre nous a séparés. Chaque fois que j'éprouvais de l'affection pour quelqu'un il… disparaissait. §

Harry se stoppa et baissa la tête, sa voix se fit progressivement plus faible jusqu'à s'évanouir complètement.

§ J'imagine qu'à un moment donné, j'ai cessé de vouloir aimer. Cela n'apportait que de la douleur. Je ne voulais pas qu'on m'aime non plus. Je voulais juste… être seul et ne plus avoir mal. §

Sa dernière phrase était inaudible.

Jedusor resta immobile. Complètement impuissant. La vision de son âme-sœur prostrée dans une telle solitude l'écartelait de l'intérieur. Faisant écho à sa propre souffrance.

Tom avait toujours voulu quelqu'un qu'il pourrait avoir. Qui serait à lui. Quelqu'un qui n'appartiendrait à personne d'autre. Qu'on ne pourrait pas lui prendre. Qu'il pourrait appeler sien dans l'intimité de ses pensées.

Tom était resté seul au monde jusqu'à Harry. Harry était à lui. De la même façon qu'il était à Harry.

Il lui donnerait tout ce qu'il avait si Potter le lui demandait. Il ferait n'importe quoi. Pour lui, pour le garder à ses côtés.

Sauf que Potter ne voulait pas de lui. De ses sentiments, de sa présence. À cause de ses horribles moldus qui l'avaient blessé, à cause du quotidien dénué d'affection dont il avait souffert. À cause de cette solitude qu'il avait érigée comme bouclier autour de son cœur.

Potter ne voulait pas être aimé, il ne voulait pas de quelqu'un à ses côtés. Il ne lui demandait rien. Harry Potter avait enfermé son cœur quelque part avec sa magie, loin au fond de sa poitrine, où rien ni personne ne pouvait aller l'écorcher davantage.

Contrairement à lui, Potter avait aimé auparavant. Il avait éprouvé de l'affection, de l'attachement. Le problème était là. Ses proches avaient piétiné ses sentiments, en mourant, en le maltraitant, en l'abandonnant.

Même lorsqu'ils étaient ensemble, Harry ne ressentait que solitude. Cela changerait. Un changement s'opérait déjà, Tom était capable de voir une brèche dans le bouclier et il comptait s'y engouffrer.

Jamais il ne mourrait. Jamais il ne le laisserait. Jamais ils ne se sépareraient.

Harry n'avait aucune raison d'avoir peur. Tom était différent. Ils étaient liés. Même si Potter voulait qu'il parte, qu'ils n'aient plus rien à voir l'un avec l'autre, ils ne pourraient pas.

Il n'y avait nulle part où s'échapper.

Harry Potter était à lui. C'était réciproque. Ils étaient deux. Aucun d'eux ne serait plus jamais seul.

Chasser les peurs de Potter permettrait de débloquer la capacité de celui-ci à l'aimer en retour. Harry pouvait lui rendre ses sentiments.

Tom devait lui prouver que ces craintes étaient infondées.

Rien ni personne ne transformerait leur relation en quelque chose de douloureux. Être aimé, aimer, ne lui ferait pas mal. Il s'en assurerait, il le lui prouverait.

Il s'approcha du Gryffondor, s'installa face à celui-ci en s'asseyant sur le rebord de la table et lui souffla.

§ Je comprends pourquoi tu as peur mais je ne l'accepte pas. §

Ils étaient à la même hauteur, leurs genoux se touchaient presque, Tom remarqua qu'il était un peu plus grand et Potter releva la tête, réussissant l'exploit de paraître plus imposant malgré leurs quelques centimètres d'écart.

§ Tu ne l'acceptes pas ? §

La voix de Harry avait cette tonalité dangereuse de quand il lui donnait un avertissement et Tom savait qu'il se devait de préciser.

§ Je ne peux l'accepter. Tu ne peux pas me rejeter parce que tu as peur. C'est déloyal. §

La lueur furieuse dans les yeux de Potter vacilla mais il répondit tout de même.

§ Ce n'est pas déloyal, c'est ce que je ressens ! §

Tom acquiesça et donna un exemple avec autant de délicatesse que possible.

§ Si je t'avais dit que je voulais reprendre l'œuvre de Voldemort parce que j'avais peur de ne pouvoir faire autrement, qu'aurais-tu fait ? §

Potter fut d'abord dérouté par sa question puis il y réfléchit avant de lui répondre avec méfiance.

§ J'aurais probablement essayé de te montrer qu'il était possible de faire autrement et si cela n'avait pas fonctionné, je suppose qu'on se serait entre-tué. §

Jedusor grimaça à la dernière partie, cependant il avait obtenu la réponse qu'il souhaitait.

§ Tu aurais tenté de me prouver que ma peur était infondée, tu m'aurais montré un chemin différent de celui de mon passé. §

Potter parut tout à coup comprendre où il voulait en venir et Tom lui attrapa une main, de peur qu'il ne se dérobe à lui.

§ Laisse-moi essayer de chasser tes peurs comme tu l'aurais fait si ça avait été les miennes. §

Les yeux du lion parurent pleins de doutes alors qu'il lui demandait avec lenteur.

§ Et si ça ne fonctionne pas ? §

Tom ne pouvait concevoir cette éventualité.

§ J'essaierai encore. §

C'était une réponse de Gryffondor. Têtue. Elle criait ; si ce n'est pas possible, faisons-le quand même. C'était une réponse qui ne pouvait que plaire à Harry.

Potter lui offrit un sourire hésitant, conscient de sa tentative puis resta silencieux. Il passa une autre main à la base de sa nuque, la peur se débattait sur ses traits et Tom aperçut brièvement cette brèche qui menait à son cœur. Une lueur proche de la reddition passa dans ses yeux et la fissure s'élargit.

Enfin Potter souffla dans le silence trop épais.

§ On peut toujours essayer. §

Tom sentit une véritable félicité irradier de lui. Il ne tenta même pas de la réguler, il la laissa submerger leur lien comme une déferlante.

Il restait du chemin à faire. Ce serait progressif. Difficile. Laborieux mais Harry avait dit oui ! Le Seigneur des Ténèbres n'avait jamais ressenti de joie aussi furieuse que celle-ci.

Potter écarquilla les yeux, retira sa main de la sienne et se leva avec rudesse. Tom le laissa faire.

Harry voulait essayer avec lui, il leur laissait une chance. Tom avait gagné. Potter avait besoin de temps pour digérer ce qu'il venait d'accepter mais aucun retour en arrière ne serait accepté.

Le lion fit deux à trois fois le tour de la pièce pendant que Jedusor contournait la table basse pour s'installer devant leur petit déjeuner. Surveillant les allers-retours de son âme liée avec ivresse.

Tom se sentait saoul d'un sentiment proche de la gloire. Une gloire joyeuse. Victorieuse et enchanteresse. Une allégresse qu'il goûtait pour la première fois. Il ne s'était jamais senti aussi bien, aussi pleinement vivant.

Lorsque l'Élu finit par se calmer et s'asseoir devant lui, Jedusor entendit Potter lui demander. L'air complètement perdu. À la fois secoué et incertain.

§ Est-ce ça signifie qu'on sort ensemble ou quelque chose comme ça ? §

Harry vit Tom prendre un air curieux et il se rendit compte que l'expression sortir ensemble n'était probablement pas utilisée dans les années quarante.

Il ne sut pas quoi dire. Il se sentait déjà complètement fou d'avoir posé la question.

Sortir avec Tom Jedusor.

Avait-il perdu la tête ?

Après un instant pendant lequel Harry essaya de s'intéresser à son petit déjeuner, Jedusor lui siffla.

§ Est-ce quelque chose comme se courtiser ? §

Courtiser Tom Jedusor. Cette fois-ci son rythme cardiaque s'emballa alors que Tom jaugeait sa réaction. Le jeune Seigneur des Ténèbres siffla, visiblement comblé par l'idée.

§ Je suis d'accord. On peut se courtiser jusqu'à ce que tu n'aies plus peur. §

Harry supposa qu'il devait avoir l'air effrayé puisque Tom se sentit obligé de le rassurer.

§ C'est la première fois pour moi aussi, je me documenterai sur le sujet. §

La première fois que quoi ? Qu'il courtise ?

Tom était charmant, beaucoup d'élèves avaient dû le… courtiser lorsqu'il était encore à Poudlard. Cela paraissait improbable que ce soit la première fois qu'il se retrouve dans cette situation.

Pour autant, bien que Tom soit attirant, il était toujours seul. Harry avait vu beaucoup de souvenirs de sa vie passée et même en tant que Lord Voldemort avec des partisans agenouillés à ses pieds, il demeurait isolé.

Personne n'avait probablement jamais osé proposer un rendez-vous, même amical, à Tom.

C'était un peu triste.

Harry se secoua, hors de question qu'il plaigne Jedusor.

Celui-ci paraissait trop enthousiaste à l'idée de lui faire la cour et Harry essaya de ne penser à rien. Il ne voulait surtout pas imaginer ce que signifiait le terme courtiser dans le vocabulaire du mage noir. Ou tenter de deviner de quelle manière Jedusor comptait se documenter sur le sujet.

Il ne voulait pas y penser.

Trop tard. Puisque son esprit passait déjà en revue un tas de définitions plus ou moins cohérentes du terme courtiser.

Dans quoi venait-il de s'engager ?

Il tenta d'ignorer les regards appuyés du mage noir pendant qu'il mangeait. C'était une habitude pour Tom, cela ne signifiait rien.

Ce fut au moment où il avait presque terminé qu'il entendit toquer à la porte. La voix d'Ulrich Tiare s'éleva.

— Puis-je entrer ?

Harry se sentait trop embarrassé pour prononcer le moindre mot ou même risquer un coup d'œil vers la porte alors que Tom répondait, sans paraître gêné.

— Vous le pouvez, professeur.

Le mage noir avait prononcé sa réplique sur un ton sardonique et Ulrich Tiare hésita un bon moment avant d'ouvrir la porte.

Lorsqu'il le fit il jeta un coup d'œil rapide avant d'entrer vraiment dans la pièce, l'homme parut rassuré de les voir attablés. Il les salua sans vraiment les regarder et se dirigea vers son bureau, Jedusor l'arrêta avant que l'homme n'atteigne la porte.

— Professeur, avez-vous déjà fait la cour ?

Harry avait pressenti que Tom tourmenterait leur professeur pour se venger de l'interruption de ce matin mais il ne s'attendait pas à ce que Jedusor se serve de l'autre homme comme banque de données.

Interdit, Ulrich Tiare se retourna, le dévisagea un instant puis finit par répondre au Seigneur des Ténèbres.

— Peut-être pas exactement dans le sens où les sorciers l'entendaient à l'époque où on se faisait encore la cour mais j'imagine qu'on peut dire que je l'ai fait.

Le Maître des potions quitta ses pensées pour poser tour à tour ses yeux sur eux, suspicieux sur ce qui se tramait exactement, puis demanda.

— Pourquoi cette question ?

Jedusor ne prit pas la peine de lui répondre et préféra poser une autre question en retour.

— Admettons que vous deviez courtiser quelqu'un aujourd'hui, que feriez-vous ?

Le visage d'Ulrich prit un pli sérieux et songeur, il finit par répondre prudemment.

— J'imagine que si c'est notre premier rendez-vous, je proposerais une promenade. Un dîner semblerait trop précipité et offrir des cadeaux pourrait paraître présomptueux. Il y a toujours la possibilité de danser ou d'aller à une représentation mais cela se fait de moins en moins de nos jours.

Tom se désintéressa brutalement du professeur d'Ilvermorny pour proposer à Harry.

— Aimerais-tu faire une promenade ?

Potter resta muet.

N'avaient-ils rien d'autre à faire de plus urgent ?

Il avait des questions à poser à Tom. Sur leur nature d'Obscurial, sur les plans d'Agilbert Fontaine sur… des tas de choses.

Tellement qu'il était sûr d'en oublier.

Accepter cette promenade signifiait accepter la tentative de Tom de le courtiser quoi que cela veuille dire.

Toutefois cela faisait un moment qu'il n'était pas sorti se balader, le paysage alentour était splendide. Harry aimait les paysages de montagnes, il aimait la neige. L'hiver à Poudlard avait toujours été son moment préféré de l'année.

Pour être honnête, il avait envie de sortir faire une promenade. Cela paraissait être un bon moyen pour faire le point sur la situation et poser les questions les plus pressantes au mage noir.

Cependant Tom considérait probablement cette promenade comme une première tentative de lui faire la cour et Potter n'était pas certain que ce soit le bon moment pour laisser Jedusor tenter de… de quoi exactement ? Flirter avec lui ?

Cela faisait longtemps déjà que le comportement du mage noir dépassait les bornes d'un flirt.

Harry fut interrompu par un sifflement qui déchira ses pensées comme du papier.

§ Ne réfléchis pas. Je te demande si tu as envie de sortir avec moi. §

Tom Jedusor se tenait de l'autre côté de la table, pile en face de lui. Ses yeux étaient tantôt sombres tantôt rougeoyants, captant la lumière de la cheminée qu'Ulrich Tiare venait d'allumer dans le bureau qui jouxtait la pièce dans laquelle ils avaient dormi.

Le mage noir pencha la tête sur le côté comme il avait l'habitude de le faire pour ponctuer une incertitude. Ce mouvement attirait l'attention sur l'harmonie des traits de son visage, le rendant plus humain. Harry se retint de grogner de frustration.

Tom le faisait exprès. Jedusor savait parfaitement de quoi il avait l'air, il s'en servait pour le convaincre. Il venait d'utiliser l'expression sortir avec lui pour lui rappeler que c'était lui qui avait évoqué l'idée de sortir ensemble le premier. Il essayait de manipuler sa réponse pour obtenir son approbation.

Potter se sentit obligé de le faire remarquer.

§ Ce genre de truc ne fonctionne pas sur moi. §

Tom cessa son manège et se mit à sourire de façon imperceptible, il se pencha pour se rapprocher et lâcha dans un souffle.

§ Je sais. Tu es le seul sur qui cela ne fonctionne pas. Dommage que tu sois le seul sur lequel j'aurais aimé que cela ait un effet. §

Puis le Seigneur des Ténèbres se recula, se releva et lui tendit une main.

§ Heureusement pour moi, tu détestes rester cloîtré à l'intérieur de cette maison. §

Harry ne pouvait le nier. Il préférait l'action à l'attente. C'était plus fort que lui. Il était resté enfermé trop longtemps pour pouvoir le supporter.

Saisir la main de Jedusor n'avait rien de différent d'auparavant. Tom lui attrapa le bras, serra sa main dans la sienne et entreprit de le guider hors de la pièce.

Harry entendit Ulrich Tiare crier de son bureau ; comme un parent réprimandant deux adolescents ayant choisi de faire le mur.

— Pas de bêtises et je vous déconseille de revenir plus tard que Severus si vous ne voulez pas vous attirer des ennuis !

Ils firent comme s'ils ne l'avaient pas entendu.

À suivre…