Alyssa222 : Merci pour ta review, j'espère qu'elle produira bientôt des petites soeurs !
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Dernier passage sur le Chemin de Traverse
Le lendemain Harry semblait complètement déphasé aux yeux de ses amis. Il sentait lui même le monde qui l'entourait comme décalé de la réalité. Le baiser qu'Ankaa lui avait donné la veille l'avait visiblement et sérieusement marqué. Il se sentait comme s'il s'était éveillé d'un rêve, somme toute très agréable. Mais il finit par réaliser que le rêve était finit, et que la réalité n'était pas si mal que ça. Maintenant qu'il n'y avait plus que Ron, Hermione et lui, il n'était plus obligé de surveiller chaque phrase qu'il prononçait pour ne pas employer de terme du monde de la magie.
Leur deuxième et dernière semaine à Mimizan fut tout aussi agréable. Et passa aussi vite que la première. Si vite, qu'il se retrouvèrent dans le train pour Londres sans même s'en rendre compte. Il passèrent dans le tunnel sous la manche et arrivèrent une petite heure plus tard à la gare de King's Cross.
- Ha ! souffla Harry… Quand je pense que dans à peine deux semaines il faudra qu'on revienne ici !
- C'est quoi se soupçon de nostalgie que je sens dans ta voix ? demanda malicieusement Hermione.
- C'est que je me disais que, depuis notre première année… on n'avait jamais cessé de croiser la route de Voldemort. Et cette année, on va aller à Poudlard en sachant d'avance qu'on ne risque plus d'entendre parler de lui !
- Que le ciel t'entende ! approuva Ron.
- Harry ! Ron ! Hermione !
Mrs Weasley venait d'arriver dans le hall de la gare, et se précipita sur eux pour les embrasser. Elle était suivie de Ginny et de…
- PERCY ! s'écria Ron. Qu'est-ce que tu fais là ?
- Et vous ! répliqua Percy une note de moquerie dans la voix. Qu'avez-vous fait de mon frère et de ses amis ! Ils ne sont pas aussi bronzés ! Répondez imposteurs !
- Il s'est passé un tas de choses pendant ces deux semaines, expliqua Mrs Weasley… mais vous n'avez pas reçu la lettre que Coquecigrue vous a apporté ?
- Quelle lettre ! s'étonna Ron.
- Tu sais bien, reprit Harry. Celle que j'avais mis dans la corbeille en prétendant que c'était juste un vieu papier !
- Parce que c'était une lettre !
- Pourquoi tu l'as jeté à la corbeille ? demanda Ginny.
- C'est parce que… il y avait un ami moldu dans la chambre avec moi au moment où Coquecigrue est arrivé.
Hermione lui lança un regard furibond en l'entendant mentir par omission à celle qu'il prétendait aimer.
- Après que vous ayez… vous savez ! essaya d'expliquer Percy. Je me suis rendu compte que j'avais été complètement idiot de me conduire comme je l'ai fait ces dernières années. J'ai présenté mes excuses à maman et à papa. Ils les ont acceptés. Maintenant, c'est à vous trois que je présente mes excuses ! En particulier à toi Harry. Je n'aurais pas du douter de toi.
- Ca va ! répondit Harry. C'est du passé. C'est déjà oublié.
- Bon ! Coupa alors Mrs Weasley… vous devez être épuisés ! Si on continuait la conversation tout en se mettant en route ?
- Bonne idée ! lança Ron. D'autant plus que je meurs de faim.
- Hermione, tu viens avec nous ? demanda Mrs Weasley.
- J'aurais bien aimé, c'est vrai, mais je vais rester avec mes parents. Comme ça faisait presque deux ans que je ne les avait plus vu, je veux en profiter un maximum avant la reprise des cours.
- Oui, bien sûr, je comprends. Bon, alors au revoir Hermione.
- Au revoir Mrs Weasley !
- Salut Hermione, dit Harry en s'avançant vers elle.
- Salut Harry, répondit-elle en lui faisant la bise. On se revoit dans le Poudlard Express ! Ron…
Elle s'avança pour lui donner un baiser, mais Ron, visiblement gêné, esquiva et lui fit une simple bise.
- A bientôt Mione.
Hermione partit aussitôt vers un autre quai où ses parents l'attendaient. Harry et les Weasley sortirent de la gare.
- Par quel moyen va-t-on voyager ? demanda Harry.
- On va transplaner ! répondit fièrement Ginny. J'ai eu de la chance, l'examen a eu lieu le lendemain de mon anniversaire, sinon j'aurais pas pu le passer alors que j'y arrive pourtant très bien, et j'ai obtenu le permis sans problème !
Ils se trouvèrent un endroit où il y avait peu de passage.
- Allez ! lança Mrs Weasley ! Allez-y, je vous suis !
Il y eut une série de crac sonores, et la petite ruelle dans laquelle ils s'étaient cachés se retrouva entièrement vide.
Le Terrier n'avait pas changé, Ron, sentant l'odeur du repas qui mijotait se précipita à l'intérieur. Ginny lui couru après en lui criant de ne pas toucher à la tarte au citron. Mrs Weasley les regardait avec tendresse.
- Euh… Maman, dit Percy. Je crois qu'on a perdu Harry en route !
- Quoi ! Mais pourtant il avait bien transplané avec vous, je m'en suis assurée avant de transplaner moi-même.
- Calme-toi ! Il s'est peut-être mal concentré et aura atterri ailleurs. S'il n'est pas là dans cinq minutes, j'irais au ministère pour essayer de retrouver sa trace.
Mais cette précaution qu'avait suggéré Percy s'avéra inutile puisque Harry arriva une petite minute plus tard.
- Harry ! Où était-tu passé mon garçon ? s'écria Mme Weasley.
- Ho ! J'ai juste fait une petite escale… un truc dont je me suis rappelé.
- Ca a un rapport avec le paquet que tu as sous le bras ? demanda Ginny.
- Exactement, répondit Harry. Je sais que j'ai quelques jours de retard, mais voilà ton cadeau d'anniversaire ! Bon anniversaire !
- C'est vraiment pour moi ! j'ai cru que tu m'avais oublié !
- En fait, je l'avait acheté avant de partir en France, mais je ne voulais pas te l'offrir avant ton anniversaire… ça porte malheur.
Ginny déchira le papier cadeau et souleva le couvercle de l'assez grand carton blanc de forme rectangulaire. Quelques revers de papiers qu'elle écarta lui révélèrent.
- Une robe !
C'était une robe de soirée en velours vert foncé. Des motifs brodés avec un fil d'or bordaient ses extrémités et longeaient le ruban qui en faisait partie intégrante et qui faisait office de ceinture pour mieux dessiner la taille.
- Elle est magnifique ! Je monte l'essayer !
Elle grimpa les escaliers quatre à quatre.
- Elle est très jolie cette robe Harry, dit Mrs Weasley. Mais elle n'est pas un peu trop… ouverte ?
- Croyez-moi, répondit Harry, chez les moldus, on trouve des robes bien plus "ouvertes" que celle-là.
- Et je peux savoir quelles sont tes intentions en lui offrant cette robe, demanda Percy d'un ton faussement accusateur.
- Elles sont tout à fait honorables, si tu veux savoir ! se défendit Harry. Je ne cherche qu'à mettre Ginny en valeur.
Ginny redescendit alors les escaliers. Elle était absolument magnifique. La robe lui allait à merveille. Elle s'était rapidement attaché les cheveux en queue de cheval à l'aide d'une pince que Hermione lui avait probablement donnée. La robe lui arrivait légèrement sous les genoux, avec une fente le long de la cuisse droite pour lui permettre de marcher avec un minimum d'aisance. Le décolleté et les cheveux attachés mettaient son cou en valeur. La robe couvrait tout juste ses épaules. Mme Weasley fondit en larmes en la voyant.
- Ma petite Ginny, comme tu es belle.
- Waouw ! laissa échapper Percy. Tu es sublime !
- Tu es parfaite, termina Harry qui à ce moment-là, avait oublié l'existance même d'Ankaa.
Il ressentit en la voyant descendre l'escalier une douce chaleur emplir tout son corps, et d'un coup, c'était comme si rien d'autre n'existait plus que la jeune fille. Tout semblait flou, sans forme précise, autour d'elle.
- Merci Harry, merci mille fois, elle est vraiment magnifique, dit Ginny en l'embrassant. Mais c'est bête, je n'ai pas de chaussures pour aller avec.
Harry esquissa un sourire. Il la trouvait encore plus belle pieds nus, ainsi qu'elle était arrivée. Mais c'est vrai qu'il lui faudrait des chaussures s'il voulait mener à bien les projets auxquels il avait pensé en lui achetant cette robe.
- Soit ! Je t'en offrirait aussi une paire.
- Ah, non ! protesta alors Mrs Weasley. C'est trop Harry. On ne peut pas accepter ça. N'est-ce pas Ginny ?
Ginny fit la moue, elle aurait bien voulue, elle, que Harry les lui offres, ces chaussures.
- Oui maman, c'est vrai.
- Ah, mais je n'ai pas dit que je te les offrirait comme ça, sans raison. Il faudra que tu les mérite !
- C'est vrai ! explosa la dernière des Weasley avant de se contenir et de demander à sa mère. Dis maman. Si je les gagne, c'est pas pareil hein !
- Et bien… reprit Mrs Weasley décontenancée devant l'air suppliant de sa fille. Oui, effectivement. Mais comment veux-tu qu'elle les gagne, Harry ?
- Gagner, c'est justement le mot. Tu les auras si on gagne notre premier match de Quidditch.
- Notre premier match… ce sera contre Serpentard… réfléchit-elle avant de prendre une expression déterminée. On va les pilonner !
Le lendemain matin, Harry fut le premier à s'éveiller. Mrs Weasley était restée veiller assez tard, alors que lui était tombé de sommeil à même pas dix heures du soir. Aussi, décida-t-il de préparer le petit déjeuner lui-même. Quand Mrs Weasley descendit les escaliers, à peine vingt minutes plus tard, un doux fumet vint lui titiller les narines.
- Oh ! Qu'est-ce que c'est que cette odeur ? demanda-t-elle en descendant l'escalier. Harry ! C'est toi ! Mais tu aurais du m'appeler ! J'aurais préparer le repas moi-même.
- Non ! Vous ne vous êtes certainement pas couchée de bonne heure hier soir, et puis, j'ose espérer que je cuisine assez bien ! Car s'il y a bien une chose dont les Dursley ne se sont jamais plaint chez moi, c'est bien des repas que je leur préparait !
Mr Weasley et Percy ne tardèrent pas à rejoindre Harry et Mrs Weasley à table.
- Mmmh ! Ils sont délicieux tes pancakes Molly ! apprécia Mr Weasley.
- Sauf que c'est pas moi qui ai fait le petit déjeuner ce matin ! répondit-elle aussitôt. C'est Harry qui nous a fait toutes ces choses délicieuses.
- Et bien, intervint Percy. C'est drôlement bon !
Ron et Ginny arrivèrent alors que Mr et Mrs Weasley ainsi que Percy sortaient de table.
- B'jour tout le monde ! bailla Ron.
- Bonjour Maman ! Bonjour Papa ! Dit Ginny avant même d'arriver dans la cuisine. Bonjour Harry ! fit-elle avec un sourire tout spécial à son attention.
- Waouh ! Des pancakes ! C'est pas souvent qu'on en mange ! s'exclama Ron en se précipitant sur les petites galettes et le sirop d'érable alors que Mr Weasley et Percy se préparaient déjà pour aller au ministère et que Mrs Weasley s'affairait à ranger une pile de linge qui s'était repassée et pliée pendant la nuit. Mmmh ! Il chont encor' meilleur que d'habitchud ! T'as chanché ta rechette m'man ?
- On ne parle pas la bouche pleine, sale goinfre ! Lui répondit sa mère en passant devant la porte de la cuisine pour monter des vêtements dans les chambres. En plus, c'est Harry qui les a faits !
- Chans rire ! Ch'est vraiment les tiens Harry ?
- Oui, admit Harry, les joues rosissantes.
- Ils sont vraiment délicieux, rajouta Ginny en le dévorant des yeux alors que lui, gêné, détournait le regard.
Ils n'eurent pas le loisir de commenter outre mesure les talents de cuisinier de Harry car des hiboux arrivèrent. Le premier venait du ministère, pour Mr Weasley, qui heureusement n'était pas encore parti. Harry se rappelait que les membres influents du ministère avait la fâcheuse habitude d'envoyer les messages trop tard pour qu'ils puissent être lus, ce qui avait faillit lui coûter son renvoi de Poudlard il y a trois ans. Le deuxième venait de Poudlard et leur apportait la liste de fournitures pour Ron, Ginny et Harry. Harry remarqua que mis à part les livres correspondant à leur niveau, il n'y avait pas de grande nouvauté, si ce n'est que, comme il y a quatre ans, la liste précisait que les élèves devraient avoir une tenue de soirée. La dernière fois, c'était pour le bal de Noël donné en l'honneur du tournoi des trois sorciers. Mais il semblait invraisemblable qu'un tel événement puisse de nouveau avoir lieu, vu la façon tragique dont c'était terminé le précédent tournoi. Et puis s'il y avait eu quelque chose de cette amplitude de prévu, Mr ou Mrs Weasley aurait certainement laisser échapper quelque chose or ils semblaient tout aussi surpris que Harry, Ron et Ginny. Enfin, le dernier hibou venait d'Hermione qui leur annonçait qu'elle était Préfète-en-Chef, ce qui ne surprit guère Harry et Ron.
Mrs Weasley leur dit qu'elle les accompagnerait sur le Chemin de Traverse. Mais Harry était loin de se douter de ce qui l'attendait ce jour-là. Il avait à peine mis les pieds au Chaudron Baveur que tous les visages se tournèrent vers lui. Il ne tarda pas à comprendre que son bronzage faisait ressortir sa cicatrice qui ressemblait d'autant plus à un éclair qu'elle était maintenant plus clair que son teint. Tout le monde se précipita vers lui pour lui serrer la main. Il eut toutes les peines du monde à se diriger vers la petite cour intérieure qui permettait d'accéder au Chemin de Traverse. Une fois qu'il y fut parvenu, il se retourna pensant que les Weasley n'allaient pas tarder à le rejoindre. Mais il fut tout aussi surpris de voir qu'ils avaient autant de difficultés que lui à passer au travers de la foule.
- Qu'est-ce qu'il leur arrive à tous ? demanda Harry un peu étourdit.
- Oh ! s'exclama Mrs Weasley, l'air exaspérée. C'est… enfin… tu as vaincu Tu-Sais-Qui. Et ça c'est très vite su. Et tout ceux qui t'y ont aidé sont eux aussi passés à la postérité. Ron, Ginny et Hermione étaient avec toi lors du combat final, et ils savent que Arthur, Bill, Charlie et moi luttions contre les Mangemorts tandis que vous affrontiez Tu-Sais Qui. Donc, voilà quoi !
- Pendant ces deux semaines, on a pas arrêté d'être dérangés par les journalistes, précisa Ginny pour Ron et Harry.
- En tout cas, je commence à comprendre ce que tu ressentait en étant toujours sous les feux de la rampe, Harry ! dit Ron comme pour s'excuser d'avoir jalousé sa célébrité ses dernières années.
Pendant ce temps, Mrs Weasley avait tapoté trois fois la brique pour ouvrir le passage donnant sur le Chemin de Traverse. Ils y pénétrèrent. Harry constata avec plaisir que tout était redevenu comme avant, comme la première fois qu'il était venu. Les étals qui s'était installés lorsque le retour de Voldemort fut reconnu par le ministère avaient disparus. Les boutiques qui avaient fermé à cause de Voldemort avait rouvert. M. Ollivander, visiblement allait très bien, il avait préféré disparaître avant que Voldemort ne s'intéresse de trop près à lui, et, visiblement, il était parvenu à lui échapper. Ce n'était malheureusement pas le cas de Florian Fortarôme, qui avait été tué par les Mangemorts ainsi que sa femme et leur fille. Seul son fils, qui n'était pas là le jour de leur enlèvement, avait échappé au massacre, et avait logiquement hérité de la boutique de son père.
Mais sur le Chemin de Traverse, et dans chaque boutique, ce fut la même chose qu'au Chaudron Baveur. Tout le monde était ravi de pouvoir serrer la main du héros qui les avait débarrassé de Voldemort, ainsi que de ceux qui l'avaient aidé dans sa tâche. Si bien qu'il leur fallut toute l'après-midi pour faire des achats qui n'aurait dû prendre que deux heures. Ils ne rencontrèrent pas Hermione, au grand dam de Ron.
- Haa ! souffla Harry, au moment où ils allaient retourner au Chaudron Baveur. Quand je pense qu'on ne reviendra plus ici… du moins, pas pour les achats scolaires.
- Hum ! Hum ! toussota Ginny.
- Oui, enfin… toi, bien sûr tu reviendras l'année prochaine, et on sera avec toi. Mais je voulais dire… enfin… vous m'avez compris quoi !
- Dis-donc Harry, qu'est-ce qui t'arrives ? demanda Ron. Tu parles comme l'autre jour à la gare. Comme si tu allais bientôt quitter ce monde.
- C'est juste que… il s'est passé tant de choses ses sept dernières années, bonnes ou mauvaises, et toutes étaient liées de près ou de loin à Voldemort. Maintenant qu'il a définitivement disparu, et que tout ses serviteurs sont morts où prisonniers. Tout sera beaucoup plus calme.
- Tu crois que l'action va te manquer ? demanda Ron.
- Non ! Au contraire, je ressens ça plutôt comme une délivrance.
Ils quittèrent le Chemin de Traverse, se frayèrent un chemin jusqu' à la sortie du Chaudron Baveur et retournèrent au Terrier. Aussitôt rentré, Ron écrivit une lettre à Hermione pour lui parler du comportement des autres sorciers. De lui dire de prendre ses précautions si elle ne voulait pas subir le même traîtement. Mais il ne pouvait dissimuler, même dans sa lettre, l'excitation qu'il avait ressentit à être ainsi le centre d'attention.
