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De suprenantes nouvelles

Les vacances filèrent si vite que Harry se retrouva sur la voie 9 ¾ sans même s'en rendre compte. Quand ils arrivèrent, lui, Ron et Ginny, accompagnés de Mrs Weasley, à la dernière minute, comme ils en avaient l'habitude, Hermione les attendait depuis un bon quart d'heure.

- Et bien ! C'est pas trop tôt ! se plaignit-elle.

Quand il la vit, Ron couru vers elle, mais comme le jour de leur séparation, deux semaines plus tôt, il se contenta de lui faire la bise.

- Vous m'excuserez, je dois aller dans le wagon des préfets pour donner leurs instructions aux nouveaux préfets ! J'ai déjà mis mes affaires dans ce compartiment, vous n'avez qu'à vous y installer !

Hermione fila aussitôt en direction de l'avant du train tandis que Harry, Ron et Ginny se dépèchèrent de hisser leurs affaires à bord du train avant que celui-ci ne démarre.

- Ca fait bizarre, dit Ron.

- Quoi donc ? demanda Ginny

- Et bien, j'avais pris l'habitude de commencer mon voyage dans le wagon des préfets…

- Et alors, pas trop déçu de ne plus avoir de poste important ? demanda Harry.

- Non, pas le moins du monde ! Entre nous, être préfêt, c'est vraiment pas drôle.

La porte du compartiment s'ouvrit alors.

- Salut Harry, Ginny, Ron ! lança un garçon au visage rondelet.

- Salut Neville ! répondit Ron tandis que Ginny et Harry lui adressaient un signe de la main. Comment vas-tu ?

- Ca va bien.

- Ca n'en a pas l'air, dit Harry qui avait remarquer un certain harrassement dans la voix du garçon.

- Bah, c'est tout ses journalistes, ils n'ont pas cessés de nous importuner. Et quand ils étaient pas là, c'est ma grand mère qui n'arrêtait pas de me bassiner : "Tu veux un verre d'eau Neville ? Tu n'as pas faim Neville ? Tu veux un coussin pour t'asseoir Neville ? Qu'est-ce que tu veux pour ton anniversaire Neville ?" dit-il d'une voix criarde qui imitait celle de sa grand-mère. C'en est carrément flippant. Je crois que je préférais encore comme elle était avant.

- C'est la rançon de la gloire, dit Ginny.

- Mais sinon, relança Ron, j'imagine que t'es quand même content d'avoir coincé Bellatrix Lestrange ?

- Ah ça ! répondit Neville. J'avoue que c'était presque jouissif. Vous auriez dû voir son expression de terreur quand j'ai prononcé les première syllabes du sortilège Doloris.

- Elle a eu ce qu'elle méritait, dit Harry en contenant un sourire trop large. Dans un sens, je dirais que c'est dommage qu'il n'y ait plus de Détraqueurs à Azkaban. Je l'aurait bien encore condamnée à une décennie de désespoir pour avoir tuer Sirius !

- Au fait ! lança Ron. Vous savez où ça en est, la chasse aux Détraqueurs que les Aurors ont commencé après la mort de… Voldemort, se força-t-il à prononcer non sans une vilaine grimace.

Harry regarda par la fenêtre un ciel bleu parcouru de quelques cumulus de beau temps.

- Ca à l'air de bien se passer, répondit-il avec cette fois un large sourire.

A nouveau, la porte du compartiment s'ouvrit.

- Bonjour Ginny !

- Tiens ! Salut Luna !

Luna alla s'asseoir à côté de Ginny sans accorder un seul regard aux trois autres.

- Alors Luna, demanda Harry, comment c'est passée ton année ?

- Très mal, répondit-elle d'un ton sec dont elle n'avait pas l'habitude. Des Zongdings des bois m'ont fait tomber malade cet hiver, et en plus, vous ne m'avez pas appelé pour le combat contre les Mangemorts.

- Tu sais, dit Harry sur un ton d'excuse, c'est pas qu'on a pas voulu, mais il fallait les prendre par surprise, on ne pouvait pas t'envoyer de hibou pour te dire ce qu'on allait faire, c'était trop risqué.

- Lui, il était bien là, dit-elle en désignant Neville.

- On l'a rencontré un peu par hasard tu sais, expliqua Ron.

- Bon ! Dans ce cas, je vous pardonne !

Le revirement surprit un peu les trois garçons, mais Harry ne tarda pas à la remercier en lui adressant un sourire chaleureux.

- Au fait, demanda Ron. Tu continuera à commenter les match de Quidditch cette année.

- Je ne sais pas, répondit Luna. Je ne suis pas sûre que mes commentaires plaisent beaucoup au professeur McGonagall.

- En tout, cas, moi je les adore ajouta Ron, ce qui fit éclater de rire les cinq camarades.

Hermione vint les rejoindre peu après midi, alors que la sorcière qui poussait le chariot de friandises était déjà passée. Ron, avait pris pour elle une sélection de ses friandises préférées. Elle lui sourit et l'embrassa. Cette fois, il n'esquiva pas le baiser sur la bouche, et poussa même un soupir en précisant que ça lui avait manqué. Quand Harry voulu savoir pourquoi alors, il s'était contenté de lui faire la bise lors de leur séparation il y a quinze jours et lors de leurs retrouvailles sur le quai 9 ¾, il rougit et finit par avouer que ça le gênait encore d'embrasser Hermione devant sa mère. Neville regarda Ron et Hermione dans les bras l'un de l'autre, Harry et Ginny qui se tenaient la main, puis il posa son regard sur Luna.

- Dis Luna… tu crois que… enfin tu voudrais…

- Non ! répondit-elle sans même le laisser finir.

- Quoi… Que… Pourquoi ?

- Je ne crois pas que tu supporterait longtemps mon "caractère" – souligna-t-elle pour bien faire comprendre qu'elle parlait de ses lubies – alors je préfère qu'on reste amis !

Les quatre autres éclatèrent de rire, devant la tête de Neville qui roulait de grands yeux ronds, puis à nouveau lorsqu'il admit qu'elle avait certainement raison.

Alors que la nuit tombait, ils arrivèrent à destination et passèrent leurs robes de sorciers. Ils se dirigèrent vers les calèches tirés par les sombrals qu'ils étaient maintenant tous capables de voir. Hagrid, comme à son habitude, harangua les élèves de première année pour les entraîner dans l'autre direction. Harry ne leur jeta qu'un bref coup d'œil puis reprit sa route vers les calèches. Soudain, une image le frappa, parmis les nouveaux élèves, il lui semblait avoir vu une fille nettement plus grande, avec des cheveux noirs parcourus de quelques mèches châtain clair. Il se retourna à nouveau, mais les premières années n'étaient plus visibles. Il monta en calèche, l'esprit ailleurs.

- Qu'est-ce qu'il y a Harry ?

La voix de Ginny vint le tirer de ses réflexions.

- Qu'est-ce qu'il y a ? On dirait que tu viens de vois un fantôme ?

- Non, c'est rien… j'ai du rêver !

Les calèches remontèrent la rue principale de Pré-Au-Lard, le chemin menant jusqu'à Poudlard, passèrent le portail encadré par les piliers sur lesquels trônaient encore et toujours les sangliers ailés. Et s'arrêtèrent devant la grande porte. Ils montèrent la volée de marche, passèrent la porte, et se dirigèrent immédiatement vers la Grande Salle à travers le hall.

Comme à son habitude, Harry détailla les places occupées et vacantes à la table des professeurs. Le professeur McGonagall siègeait au centre de la table, à la place que Dumbledore avait si longtemps occupée. A sa gauche, le professeur Flitwick assis sur son habituelle pile de coussin lui permettant de se mettre à hauteur discutait avec elle. A côté d'eux, le professeur Chourave était également en pleine conversation avec le professeur Sinistra, qui enseignait l'astronomie. A la droite de McGonagall, trois sièges étaient vides, le quatrième était occupé, au plus grand plaisir de Lavande et Parvati qui gloussaient en le regardant, par le centaure Firenze. Harry pensa que parmis les sièges vides, il y avait certainement celui du professeur Slughorn, maitre des potions, directeur de Serpentard, et certainement devenu le directeur adjoint, dû à son expérience. La seconde place devait être celle du nouveau directeur de Gryffondor. Harry espérait que ce serait Hagrid, mais il n'y aurait alors pas eu une autre place entre lui et Firenze, sachant l'amitié qui les liait. Ce nouveau directeur de Gryffondor devait donc être soit le nouveau professeur de défense contre les forces du mal, soit peut-être, le professeur Vector.

- Dis Hermione, tu sais dans quelle maison était le professeur Vector quand il était élève ?

- Je vois à quoi tu penses, je n'en suis pas sûre, mais il me semble qu'il était à Serdaigle.

Harry reporta alors son attention sur les autres tables. Il y avait très peu de visages qu'il connaissait, car mis à part les élèves de son âge, il connaissait surtout ceux des années supérieures, hors ils étaient maintenant les plus agés. Luna était à la table des Serdaigle, et discutait avec Terry Boot, ou plutôt, et c'est ce qui étonna Harry, c'était Terry Boot qui voulait discuter avec elle, d'habitude, personne ne voulait discuter avec Luna.

A la table des Poufsouffle, Ernie McMillan et Justin Finch-Fletchey lui adressèrent un signe de la main auquel il répondit. Alors que Harry allait détailler la table des Serpentard, Ron le devança en disant.

- T'as vu Malefoy, il a pas l'air très heureux ! Personnellement, je me demande comment il ose encore pointer son nez ici !

- Ecoutez tous les deux, dit Hermione. Je crois qu'on devrait laisser un peu Malefoy tranquille cette année.

- Moi j'veux bien, dit Ron, mais c'est certainement lui qui va venir nous provoquer le premier.

- Je doute qu'il ait l'esprit à ça, répondit Hermione.

- C'est vrai qu'il a pas l'air très jouasse, dit Harry. Mais qu'est-ce qui te fait dire qu'il ne va pas…

- Vous vous êtes pas un peu renseigné sur ce qu'il s'était passé cette année ?

- Hermione, dit Ron d'un ton accusateur. Tu devrais nous connaître maintenant, tu sais bien que non, alors vas-y, explique nous.

- Bon ! souffla-t-elle en les regardant l'air de dire "Vous devriez avoir honte". Il se trouve que son père et sa mère ont été tués par les Mangemorts en cours d'année.

- Non ! s'étonna Harry.

- Si ! répondit Hermione.

- Bon sang ! s'exclama Harry. J'avais oublié.

- Oublié quoi ? demandèrent Ron et Hermione en chœur.

- Oublié que Dumbledore voulait protéger les Malefoy s'ils acceptaient de changer de camp, c'est ce qu'il avait dit à Drago juste avant… juste avant que Rogue ne le tue.

- Hey ! lança Ron. Faut pas te sentir coupable pour ça ! C'est pas de ta faute si les parents de ce crétin sont morts.

- J'aurais pu en parler à McGonagall, elle aurait fait en sorte que des membres de l'Ordre gardent un œil sur eux.

- Tu sais Harry, commença Ginny d'une voix réconfortante. Pour une fois, je suis d'accord avec Ron. Tu n'as pas à te sentir coupable. D'abord, il n'est pas certain que l'Ordre ait pu les protéger, de plus connaissant les Malefoy, ils n'auraient jamais accepté d'être protégé par les membres de l'Ordre.

- Oui Harry, renchérit Hermione. Ginny a raison. Et de toutes façons, tu ne changeras pas le passé, alors c'est pas la peine de te miner à cause de ça.

Harry eut un léger sourire et admit qu'ils avaient raison tous les trois. C'est à ce moment là que Hagrid pénétra dans la salle et alla s'asseoir, comme Harry l'avait supposé, juste à côté de Firenze. Les murmures qui parcouraient la salle s'estompèrent en quelques secondes, et toute l'attention se tourna vers l'entrée principale qui ne tarda pas à s'ouvrir. Le professeur Slughorn, suivit d'une ribambelle d'élèves de première année pénétra dans la salle, mais à la fin de la file, il y avait une personne que jamais Harry n'aurait cru voir ici.

Ron et Hermione étaient tout aussi abasourdis que lui et tous trois gardèrent pendant quelques secondes des yeux écarquillés et la bouche ouverte comme s'ils avaient voulu lancer une exclamation de surprise mais qu'elle n'était pas sortie. Hermione, très vite imitée par Ron tourna alors la tête vers Harry avec un regard à la fois interrogateur et accusateurs, Harry les regarda et haussa les épaules en murmurant :

- Ne me regardez pas comme ça ! Je suis aussi surpris que vous !

- Qu'est-ce qui se passe, demanda Ginny, qui avait bien compris que cette fille, bien trop grande pour être une première année, était la cause de leur étonnement.

- Je t'expliquerait plus tard, répondit Harry.

- Ecoutez moi tous ! lança le professeur Slughorn d'une voix forte. La cérémonie de répartition va commencer. Cependant, cette année, en plus des première années, nous accueillons également Ankaa Firybird, une élève qui nous vient de l'école de Beauxbâtons et qui suivra les cours des septième année ! Alors pour tous les nouveaux, vous vous avancerez à l'appel de votre nom et vous vous assiérez sur ce tabouret, vous coiffant de ce chapeau.

Le professeur laissa le tabouret et le Choixpeau devant l'assemblée et se dirigea vers la table des professeurs pour prendre un parchemin alors que le Choixpeau se mit à chanter sa nouvelle chanson. Toutefois, Harry, Ron et Hermione étaient trop occupés à s'interroger sur la présence de cette nouvelle élève pour écouter le Choixpeau.

- Elle nous a bien roulé, dit Ron. On était sûre que c'était une moldue !

- Vous allez m'expliquer ce qui se passe à la fin ? demanda Ginny d'un ton impératif.

- Voilà, commença Harry. Cet été, on a rencontré cette fille à la plage, on a sympathisé, et on a passé une semaine avec elle. Mais on était persuadés qu'elle était moldue, d'ailleurs c'est à cause de ça que Ron n'a pas lu la lettre de votre mère. Elle était là quand Coquecigrue est arrivé, et il a fallu raconter des bobards pour qu'elle ne se doute pas qu'on était… "spéciaux".

- On a du faire attention à ce qu'on disait tout au long de cette semaine, continua Ron. Si elle nous avait dit tout de suite qu'elle était sorcière, ça m'aurait évité de me prendre un bon nombre de coup de coudes !

- Ah d'accord ! dit Ginny d'un ton neutre.

Le Choixpeau avait déjà finit sa chanson, et les premiers élèves avaient déjà été appelés. La liste fut longue, puisqu'il y avait cette année deux fois plus de première année que d'habitude, étant donné que Poudlard avait été fermé l'année dernière. Quand tous les première année furent passés sous le Choixpeau, Slughorn dit enfin :

- Bien ! Mademoiselle Firybird ! C'est à votre tour !

Ankaa s'avança, s'assit sur le tabouret qu'elle trouva forcément un peu bas pour elle, et se coiffa du Choixpeau, qui pour une fois, ne tomba pas sur les yeux de la personne qui le coiffe puisque celle-ci était déjà adulte.

- Mmmh ! Dit une voix à l'oreille d'Ankaa. Je vois que tu as beaucoup de qualités, intelligence, ténacité, courage… de secrètes ambitions également… il ne vas pas être aisé de choisir… Voyons, voyons… SERDAIGLE !

De bruyants applaudissements s'élevèrent de la table des Serdaigle et Ankaa alla s'y installer, trouvant péniblement une place entre Padma Patil et une fille plus jeune, probablement en troisième ou en quatrième année.

Le professeur McGonagall se leva alors.

- Bien ! Maintenant que vous êtes tous attablés, et que vous devez, je pense avoir bien faim, je vous souhaite à tous bon appétit.

Le professeur McGonagall n'avait pas le talent de Dumbledore dans l'art de la plaisanterie guillerette, mais sa diversion avait néanmoins réussi et quand les élèves reposèrent les yeux sur leurs tables, elles étaient remplies de mets divers. Ron se jeta sur le roti de porc et sur les patates, et dans une cacophonie de bruits de couverts, tous les élèves l'imitèrent aussitôt. Quand le bruit des couverts cessa remplacé par celui des conversations, le professeur McGonagall se leva à nouveau.

- Bien le bonsoir à vous tous. La plupart d'entre vous n'êtes pas sans savoir que l'an dernier Poudlard a dû fermer ses portes suite à l'attaque de l'école par des Mangemorts et au décès de l'ancien directeur Albus Dumbledore. Heureusement, cette situation n'a pas duré grace à une organisation de sorciers qui a lutté contre les Mangemorts, et à certains de vos camarades qui ont grandement contribué à vaincre… Lord Voldemort (elle avait marqué une légère hésitation, et on sentait bien qu'elle se forçait encore à prononcer ce nom). Je vous serait cependant gré de ne pas les harceler de questions. S'ils veulent vous en parler, ils le feront d'eux-mêmes ! Bien, ceci dit, je tiens à informer les nouveaux élèves et à rappeler aux plus anciens qu'il est formellement interdit de pénétrer dans la forêt qui nous entoure. Diverses autres choses sont également interdites, vous en trouverez la liste exhaustive affichée à la porte du bureau du concierge, M. Rusard ici présent. – Rusard était effectivement entré peu avant le début du discours par la porte principale– Il y a également certains bouleversements parmis le corps enseignant. Le professeur Slughorn a accepté de rester parmis nous encore quelques années et de reprendre son ancien poste de directeur de la maison Serpentard et de vice-directeur – Slughorn salua l'assemblée d'un mouvement de bras –. Votre nouveau professeur de défense contre les forces du mal et directeur de la maison Gryffondor n'a pas pu se joindre à nous ce soir pour des raisons que beaucoup d'entre vous comprendront et qu'il n'est pas nécessaire d'expliquer ce soir. Je suis persuadé que plusieurs de nos élèves de cinquième, sixième et septième année seront heureux de retrouver à ce poste le professeur Remus Lupin.

Il y eut alors des exclamations de surprise dans toute la salle. Les Serpentard, ne semblaient pas apprécier la nouvelle, mais les autres élèves étaient plutôt contents dans l'ensemble.

- Harry, s'exclama Hermione. Tu savais ?

- Non ! Mais c'est super !

- Et comment, poursuivit Ron. Lupin est le meilleur professeur de défense qu'on ait jamais eu ! J'espère que maintenant que… Voldemort est définitivement mort, le poste ne sera plus maudit et qu'il pourra rester plusieurs années !

- Bah ! souffla Ginny. Toi de toutes façons tu t'en fiche puisque tu ne seras plus là l'année prochaine.

- Si j'ai tous mes ASPICs du premier coups ! Regarde Katie Bell, elle est bien revenue elle aussi !

- C'est vrai ! s'exclama Harry, heureux de savoir qu'il pourrait compter sur elle dans l'équipe de Quidditch.

- Oui, reprit Hermione. A cause de son accident avec le collier, il y a deux ans, elle a raté ses ASPICs, elle refait donc son année pour les avoir.

- Silence s'il vous plait ! lança le professeur McGonagall qui obtint immédiatement ce qu'elle avait demandé. Bien, pour continuer avec les changements dans le corps enseignant. Sachez également que le professeur Trelawney a quitté son poste et laissé la place au professeur Firenze qui restera à Poudlard jusqu'à la fin de l'année prochaine, pour que les élèves qui ont choisi la divination pour leurs ASPICs puissent mener leurs études à terme. Mais cette matière ne sera plus enseignée aux élèves qui sont cette année en cinquième année ou inférieure. Enfin, comme j'ai du prendre le poste de directrice, je ne peux plus assurer les cours de métamorphoses, aussi ai-je décidé d'engager pour me remplacer Nymphadora Tonks.

A nouveau, Harry, Ron Hermione et Ginny furent stupéfait, une vielle sorcière rabougrie au gros nez rond et aux cheveux gris ondulants librement jusqu'à sa taille se leva et se métamorphosa alors sous les yeux stupéfaits de l'assemblée. Ses cheveux devinrent courts, avec une mèche à l'avant, et d'un rose vif, son visage ridé redevint plus jeune et pris une forme en cœur, son gros nez devint un petit nez en pointe. De plus, elle prit bien vingt centimètres et en perdit autant, si ce n'est plus, pour chacune de ses mensurations.

- Bonsoir tout le monde ! s'écria-t-elle avec entrain, appalaudie avec véhémence par Harry et compagnie, trop heureux de la retrouver elle aussi, mais également par quantité d'autres élèves ébahis par sa prestation.

- Bien, reprit le professeur McGonagall. Puisqu'il commence à se faire tard et que les plus jeunes d'entre vous doivent être fatigués, je vous propose de retourner à vos dortoirs et vous souhaite à tous bonne nuit.

Tout le monde se leva. Les préfets rassemblèrent les élèves de première année tandis que les autres se dirigèrent dores et déjà vers leurs dortoirs. Harry, Ron, Ginny et Hermione restèrent dans le hall, sur le passage des Serdaigles. Ils virent Ankaa sortir de la Grande Salle suivant Anthony Goldstein, qui portait l'insigne de Préfet-en-Chef.

- Salut Ankaa ! lança Harry d'un ton qu'il essaya de rendre le plus neutre possible.

- Harry, Ron, Hermione ! salua-t-elle en faisant signe à Anthony de l'attendre. Vous devez être surpris de me voir ici ?

- Surpris ! s'indigna Hermione, c'est un euphémisme !

- Euphémisme ! Euphémisme ! Mais pas du tout c'est une coquecigrue ! répondit Ankaa en lançant un petit rire qui s'estompa très vite devant l'air désorientés de ses amis.

- Excusez-moi, reprit-elle. C'est une plaisanterie que seuls des moldus français peuvent comprendre.

- Tu aurais pu nous dire que tu étais une sorcière ! reprit Harry un ton de reproche dans la voix qui semblait un peu forcé.

- Oui, mais en fait… c'était tellement drôle de vous voir tout le temps rattraper Ron quand il manquait de dire un terme propre au monde de la magie… essaya-t-elle encore pour détendre l'atmosphère, ce qui fonctionna pour Ron et Harry, mais pas vraiment pour Hermione.

- Bon ! Quoi qu'il en soit, j'suis content de te revoir, avoua finalement Harry. Tiens, laisse-moi te présenter.

Il prit Ginny par la main pour la mettre en avant.

- Ankaa, voici Ginny, la sœur de Ron. Ginny, je te présente donc Ankaa, qu'on a rencontrée pendant nos vacances à Mimizan.

- Salut, dit poliment Ginny sans dissimuler pour autant une lueur de défi dans ses yeux.

- Salut ! répondit Ankaa d'un ton rieur. Bon ! Il faut que je file ! On se verra demain !

Elle reprit son chemin, toujours devancée par Anthony qui lui faisait une présentation de Poudlard tout en lui montrant le chemin jusqu'à leur salle commune.

- Dis-moi Harry, lança Ginny d'une voix glacée alors qu'ils reprenaient tous les quatre leur route vers leur dortoir. Il ne se serait pas passer quelque chose entre elle et toi cet été ?

- Heu… hésita-t-il, tournant la tête vers Ron, qui esquiva son regard, puis vers Hermione qui remua les lèvres pour lui dire :

- Sois franc, ça vaut mieux.

- Oui, finit-il par avouer. C'est vrai j'ai ressenti des sentiments pour elle. Je ne l'ai pas cherché, ça c'est fait comme ça ! Mais ce n'était rien de sérieux, dit-il aussi vite qu'il le pu. En fait, ralentit-il, ça m'a même fait prendre conscience de la force des sentiments que j'éprouvais pour toi.

- Oh ca va ! dis Ginny en se retournant, les larmes aux yeux. Pas la peine de me baratiner je…

Mais quand elle vit la tête de Harry, l'air à la fois si coupable et si innocent, elle comprit que ce n'était pas du baratin.

- Ginny, je t'aime de tout mon cœur. Pour moi, c'est tout ce qui compte. Maintenant, si tu me disais que tu ne peux pas me pardonner, je ne pourrais pas t'en vouloir, mais tu ferais de moi l'homme le plus malheureux du monde.

Les larmes de Ginny coulèrent sans qu'elle ne puisse les arrêter. Mais ce n'étaient pas des larmes de déception comme celles qui menaçaient il y a quelques secondes. C'était cette fois des larmes de bonheur.

- Oh Harry ! Comment pourrais-je t'en vouloir après une si belle déclaration. Elle se jeta dans ses bras pour l'embrasser, puis pleura à chaudes larmes sur sa poitrine.

Tout autour d'eux, des sifflements et des applaudissements retentirent. Ils ne s'étaient pas rendus compte que les préfets, les première années et quelques autres retardataires de Gryffondor s'étaient amassés autour d'eux.

- Qu'est-ce que c'est que cet attroupement ! hurla la voix criarde d'Argus Rusard, le concièrge. Tous à votre dortoir et fissa, sinon je vous colle à tous une retenue !

Ils ne se le firent pas dire deux fois et tous se précipitèrent Harry, Ginny, Ron, Hermione et Neville, qui faisaient partie des retardataires, distançèrent bien vite les premières années qui devaient apprendre à reconnaître le chemin, ses passages secrets et ses marches piégées. Arrivés dans la salle commune, Harry embrassa Ginny, Ron embrassa Hermione, et les deux couples se séparèrent pour aller dans leurs dortoirs avant que n'arrivent les première années qui n'allaient certainement pas les ignorer après la scène qui venait de se passer.