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Le Successeur d'Ophoen
Il faisait une chaleur agréable, Harry sortait d'un rêve, il le savait, mais pourtant, il n'arrivait plus à se souvenir de ce rêve. Tout ce qu'il lui restait, c'était cette sensation de béatitude qu'il refusa de laisser s'évanouir en conservant les yeux clos.
A en juger par la clarté qu'il voyait au travers de ses paupières, le jour était déjà levé, il allait bientôt devoir se lever et se préparer pour sa première journée de cours. Mais pour l'instant, il voulait encore prolonger cette sensation, tant qu'il n'y aurait personne pour l'en extirper. Il entendait les ronflements de Neville, et la respiration de Ron dans le lit d'à côté. Apparemment, il pourrait paresser encore un moment. Mais soudain, quelqu'un ouvrit la porte, très discrètement, ce fut à peine s'il entendit un léger cliquetis, et un faible grincement. Des murmures, il essayait d'entendre les bruits de pas, mais les personnes qui venaient de pénétrer étaient aussi silencieuses que des chats. Soudain, une peur vint lui broyer les entrailles. Et s'ils s'agissait de Mangemorts ? S'ils n'avaient pas tous été pris ou tués, et que les derniers d'entre eux avaient décider de venir venger leur maître. Tout son corps se tendit, il était prêt à bondir sur sa baguette au moindre signe d'animosité.
Mais il ne reçut aucun signe d'animosité : alors qu'il sentait une personne juste au dessus de lui, des lèvres vinrent effleurer les siennes. Il ouvrit les yeux, des cheveux roux vinrent lui chatouiller les oreilles.
- Bonjour Harry ! Murmura Ginny.
Un large sourire se dessina sur leur visage.
- C'est pas vrai ! chuchota alors Hermione, agacée. Il ne se réveille pas.
Sans un mot, Harry comprit que les deux filles avaient eu la même idée et avaient dû se rencontrer en route. Hermione leur lançait un regard mi-désemparée, mi-vexée que son petit-ami ne se réveille pas à son baiser.
- Essaye encore ! murmura Ginny.
Hermione se pencha à nouveau sur le rouquin, mais elle n'eut pas le temps de l'embrasser que les bras de Ron vinrent l'attrapper pour l'embrasser sauvagement. Mais sous la surprise, Hermione ne put réfreiner un cri qui ne manqua pas de réveiller Dean et Seamus.
- Dites-donc, se plaignit Seamus. Faut pas vous gêner.
Dean ne dit rien, il se contenta de lancer un regard mauvais à Harry et Ginny, qui leur décrocha leur sourire.
- Heu… je crois qu'il vaut mieux qu'on vous laisse entre garçons, dit Ginny. On vous attend dans la salle commune ! Hermione tu viens ?
- J'arrive ! Non ! Lâche-moi Ron !
Hermione s'extirpa des bras de son petit-ami et suivit Ginny hors de la chambre.
- Si vous pouvez pas vous empêcher de vous sauter dessus, dites-le ! critiqua Dean. Seamus et moi on trouvera un autre dortoir !
- Pardon Dean, dit Harry pas très fier de lui. On ne voulait pas…
- Ouais, ben c'est fait quand même !
Neville avait finit par se réveiller lui aussi, il ne comprit pas très bien ce qu'il s'était passé, et ne fut pas éclairé de sitôt car un silence glacial s'était installé entre les quatre autres garçons.
Harry et Ron sortirent les premiers et allèrent rejoindre Ginny et Hermione. Ils descendirent tous les quatre à la Grande Salle. Il n'y avait pas encore beaucoup de monde quand ils y arrivèrent, mais à peine dix minutes plus tard, elle était archi-comble. Comme d'habitude, les professeurs et préfets se livrèrent à la traditionnelle distribution des emplois du temps.
- La première journée n'est pas si mal ! dit Ron. Double cours de potions, et puis rien jusqu'à un double cours de défense contre les forces du mal cet après-midi !
- Rien ! S'exclama Hermione ! Parle pour toi, moi j'ai un double cours d'arithmancie après les potions, et encore un cours d'étude des runes avant la défense contre les forces du mal !
- C'est toi qui a voulu faire toutes ces matières ! lui renvoya Ron. Tu sais que t'as besoin que de cinq ASPICs, même pour les métiers les plus exigeants comme Auror ou médicomage !
- Oui, mais si tu passes juste cinq examens, t'as pas le droit à l'erreur, il faut que tu les réussisses tous, sans ça, adieu tes rêves de carrière. Tandis que si t'as sept ou huit matières, tu peux te permettre d'en rater une ou deux.
- J'avais pas vu ça comme ça ! Qu'est-ce que t'en dit Harry ?
Mais Harry ne faisait pas vraiment attention, il avait décroché dès "double cours de potions". Il avait été brillant en sixième année grâce au livre de potions du Prince de Sang-Mêlé, mais après avoir découvert que ce n'était autre que Severus Rogue, le Prince de Sang-Mêlé, il en avait été dégoûté. Seulement, sans ce livre, il y avait fort à parier qu'il réussirait beaucoup moins bien, et décevrait grandement le professeur Slughorn qui jusque là avait une très haute estime de lui.
- Harry ! Harry ! Tu m'entends !
- Hein ! Quoi ? Ah Ron, c'est toi.
- Où t'étais mon vieux ?
- Hein… je réfléchissait.
- Harry, dit Hermione. Tu n'as pas l'intention d'aller récupérer le livre de Rogue ?
- Le livre de Rogue ? s'interrogea Ginny.
- Heu… je sais pas ! J'en ai pas envie… mais sans lui, je réussirais moins bien mes potions.
- Bien, dit Hermione d'un ton ni réprobateur, ni enthousiaste. Au moins, tu sais maintenant à quoi t'en tenir avec les sorts qu'il a écrit ! Alors fais-en bon usage !
Elle allait se lever et partir quand un phénomène étrange se produisit. On entendit comme des trompettes claironner, une brume glacée se répandit dans la salle pour se condenser devant la table des professeurs et prendre forme humaine. Apparemment, il s'agissait d'un fantôme, mais jamais Harry ne l'avait vu, et d'après leurs têtes, les autres élèves, et même les professeurs étaient dans le même cas que lui. Ce fantôme donc était vêtu d'une cape qui laissait flotter dans les airs trois traînes. Il portait sous sa cape se qui ressemblait à des pièces d'armures faites d'un métal rutilant et de peau de dragon pour les endroit nécessitant une certaine souplesse. Il avait une carrure des plus imposantes, renforcée sans doute par son armure. Pourtant, il n'était pas mort tout jeune à en juger par sa chevelure cascadant librement jusqu'au bas de ses omoplates et sa barbe qui atteignait le milieu de sa poitrine et qui semblait étonnemment lisse pour une barbe. Il avait le faciès ridé d'un homme qui avait dû rencontrer de nombreuses épreuves, mais des yeux bienveillants. Sa posture venait encore renforcer sa prestance, il se tenait droit comme un i, les deux mains posées sur le pommeau d'une impressionante épée qui en l'occurrence ne reposait sur rien puisqu'il était à plus de quarantes centimètres au-dessus du sol, mais qui était stable comme si elle était appuyée au sol.
- Bonjour à tous, lança-t-il d'une voix puissante. Excusez-moi de vous déranger ainsi sans prévenir, mais le temps est venu pour moi de me présenter à vous. Je suis Ophoen le brave. J'ai vécu il y a presque mille ans de cela. Dans ma vie, j'ai accompli de grandes choses. Mais j'ai fait en sorte que cela continue après ma mort. Tous les cent ans, à peu près, je viens ici, à Poudlard, pour désigner celui ou celle qui deviendra mon successeur. Et il est venu le temps pour moi d'en choisir un parmis vous.
Des exclamations s'élevèrent. Déjà les élèves se laissèrent emporter par leur imagination.
- Mon héritage est connaissance, puissance et sagesse. Je partagerait avec mon successeur ces trois choses. Vous me verrez probablement peu au cours de cette année, mais je serais là en permanence, je vous observerait, tous, et je choisirait celui qui sera le plus digne de recevoir mon héritage. Mais encore un détail : le vil et le tricheur n'ont pas mon approbation, soyez loyaux et montrez moi vos talents sans faire de zèle ! A bientôt !
Puis le fantôme disparut à nouveau. Une rumeur s'éleva dans toute la salle et se fit de plus en plus forte. Hermione quitta la pièce, très vite suivie de Ginny, Harry et Ron.
- Et bien, dit Ron… Moi qui croyait qu'on aurait droit à une année tranquille !
- C'est sérieux cette histoire de successeur à votre avis ? demanda Ginny.
- Ca m'en a tout l'air, répondit Harry.
- Harry, rassure-moi ! demanda Hermione qui avait décelé une pointe d'excitation dans la voix de Harry. Tu ne vas pas tenter de devenir ce successeur ? On a d'autres choses plus importantes à faire cette année. Tu n'as pris que cinq matières ! Si tu rates un seul de tes ASPICs à cause de ça, s'en est fini de tes ambitions d'Auror !
- De toutes façons, on ne sait même pas comment il va le choisir son successeur. Alors pour l'instant, autant ne pas en tenir compte, répondit Harry avec simplicité. Je vais avant-tout aller chercher le livre de potions de Rogue.
- Harry ! Tu…
Mais Hermione n'eut pas le temps de protester, Harry montait déjà les escaliers quatre à quatre, filant le plus directement possible vers la tenture représentant Barnabas le follet au septième étage. Il passa dans le couloir trois fois en se répétant : "l'endroit ou j'ai caché le livre du Prince de Sang-Mêlé". Une porte apparut et il se retrouva à nouveau dans cette salle grande comme une cathédrale avec un tel bric-à-brac que l'on pouvait s'y perdre, il s'avança dans les allées créées artificiellement par le dépos d'objets et de meubles et retrouva l'armoire avec le buste qu'il avait décoré de sorte que ce soit reconnaissable. Il l'ouvrit et récupéra le vieil exemplaire du Manuel avancé de préparation des potions qui avait appartenu à Rogue il y a vingt ans de cela. Il revint aussi vite qu'il pu au sous sol, dans les cachots, devant l'habituelle salle du cours de potions. Hermione et Ron l'y attendaient.
- Bon, soupira Hermione. Après tout, tu es assez grand pour faire tes propres choix !
- Comme tu dit Hermione, dit Harry un peu essoufflé. J'ai pris ma décision, et depuis longtemps. Je redoutais juste le moment de l'appliquer.
La remarque de Harry intrigua Ron et Hermione, mais ils n'eurent pas le temps de poser de question, le professeur Slughorn ouvrit la porte et les fit entrer, comme en début de sixième année, il y avait quatre chaudrons fumant et frémissant qui attendaient dans la salle. Tous les élèves reprirent les mêmes places qu'ils avaient deux ans auparavant, cependant, il y avait deux filles qui ne se dirigèrent pas tout de suite à une place. Harry remarqua alors que cette année, ils serait quatorze et non pas douze. Il y avait Katie Bell, qui du fait de son séjour à Ste Mangouste n'avait pas pu suivre les cours et avait logiquement raté ses examens, et Ankaa serait également avec eux. Elles s'installèrent donc juste derrière Harry et Ernie McMillan.
- Bien ! Bien ! lança le professeur Slughorn. Alors… comme la dernière fois, j'ai préparé quatre potions avant votre arrivée. Alors… qui peut me dire quelle est la potion qui se trouve à la table de monsieur Zabini ? Mlle Granger bien sûr ! Euh… tiens ! Excusez-moi Mlle Granger, mais pour une fois que vous n'êtes pas là seule à lever la main ! Oui mademoiselle Firybird ?
- C'est une potion Tue-loup.
- Parfaitement exact, je suppose que vous en connaissez ses effets ?
- Elle permet à un loup-garou de se contrôler durant sa transformation.
- Très bien ! Alors, et celle-ci, qui peut me dire ce que c'est ?
Etonnement, même Hermione ne leva pas la main. Pourtant, l'odeur de cette potion était familière à Harry, elle lui rappelait un souvenir désagréable. Il eut alors un éclair de lucidité et leva la main un quart de seconde avant Hermione.
- Ho ho ! On dirait que vous avez de la concurrence cette année Miss Granger ! Alors monsieur Potter, quelle est cette potion ?
- C'est la Poussoss, elle sert à refaire pousser des os perdus ou disparus. C'est très douloureux, alors autant éviter d'en avoir besoin.
- Bien… est-ce que vous y auriez déjà eu recours ?
- Oui, c'était en deuxième année, une maladresse d'un professeur.
Harry se souvenait encore de sa triste mésaventure le jour ou Gilderoy Lockhart avait essayé de soigner son bras cassé et en avait fait disparaître les os.
- Bien, troisième et dernière potion… Oui Miss Granger, cette fois il n'y a que vous !
- C'est de… de l'Halluex. Une potion interdite, qui génère de violentes hallucinations.
- C'est exact ! Aussi vous demanderais-je de ne pas y toucher.
- Bien, quand à la quatrième potion, elle va, comme l'an dernier, servir de récompense à celui ou celle qui réussira le mieux la potion du jour… oui monsieur Potter ?
- Avant que vous commenciez, j'ai quelque chose à dire à toute la classe, vous y compris.
- Bien… dit le professeur Slughorn un peu décontenancé par la gravité qu'exprimait Harry. Que voulez-vous nous dire ?
- En sixième année, j'ai eu des résultats brillants dans ce cours, alors qu'ils avaient été moyens jusque là. Je voulais juste vous dire que ces résultats, je ne les devais ni à un don, ni même au fruit de mon travail, mais du travail de quelqu'un d'autre…
La nouvelle sembla bouleverser le professeur Slughorn.
- Mais enfin Potter, vous vous rendez-compe de ce que vous dites ?
- Oui, professeur, mais laissez-moi finir, dit Harry en sortant son exemplaire du Manuel avancé de préparation des potions. Comme vous le savez, il y a deux ans, en début d'année, je n'avais pas d'affaires car je ne pensais pas pouvoir assister au cours, et vous m'avez alors donné un vieu livre pris dans cette armoire. Il se trouve que ce livre avait appartenu au professeur Rogue. Ceci, je n'en ai rien sû jusqu'à la fin de ma sixième année ici, lors des évènements tragiques qui ont eu lieu. Mais pendant un an j'ai profité de conseils sur la préparation des potions, de véritables corrections des inexactitudes que contenait le livre, que contiennent les livres de tout mes camarades. A l'époque, je n'avais pas voulu le dire, de peur de perdre l'estime que vous me portiez. Mais il serait injuste que je sois le seul à en profiter. Aussi, si vous le voulez bien, vous pourriez donner à toute la classe les conseils que contient ce livre, ainsi, nous serions tous sur un pied d'égalité.
Toute la classe le regardait retenant son souffle. Hermione fut la première à esquisser un sourire. Puis, le professeur Slughorn se redonna une contenance et dit :
- Bien ! C'est très noble de votre part d'avouer tout ceci ! Puis-je voir cet exemplaire ?
Il feuilleta rapidement le livre de Rogue, regarda une ou deux pages plus attentivement.
- Oui… effectivement, les conseils que l'on trouve dans ce livres sont très avisés. C'est la marque d'une personne exceptionnellement douée pour les potions. Je n'aurais moi-même jamais pensé que l'échec des élèves pouvait venir de l'inexactitude de leurs manuels.
Il passa sa main libre sur sa grosse moustache.
- Bien ! Soit ! Donc aujourd'hui nous allons préparer une Potion d'accélération. Ouvrez vos livres à la page soixante-treize. Bien… alors…
Il prit une craie et écrivit au tableau les recommandations laissées par Rogue au sujet de la confection de cette potion.
Dans une autre salle du château, une salle qu'on ne connaissait pas encore, le fantôme d'Ophoen observait dans une bassine en pierre qui rappelait un peu une pensine, bien qu'elle fut nettement plus grande, le déroulement du cours de Potions.
- Mmh ! Il est pas mal du tout ce Harry Potter dont tu m'as parlé Albus.
Accroché à un mur de la pièce, il y avait un cadre dans lequel un vieux sorcier aux lunettes en demi-lune cachant des yeux bleus, et à la barbe et la chevelure argentée, souriait avec malice.
- N'est-ce pas ?
- Mais il y a dans cette classe d'autres éléments tout aussi dignes de mon attention.
- Oh mais je n'en doute pas, dit Dumbledore. S'il est vrai que Harry n'a jamais manqué de cœur. Il n'a jamais eu non plus la patience d'aller lui-même au fond des choses. Quoi qu'il en soit, c'est toi qui décide Ophoen, mais je reste persuadé que Harry est un excellent candidat à ta succession. D'autant qu'il semble avoir mûri depuis l'année dernière.
A la fin du cours de potions, Harry interpela Ankaa.
- Hey ! Ankaa ! Tu viens avec nous on va commencer les devoirs de Slughorn tranquillement au soleil.
- Désolée Harry, mais là j'ai cours d'Arithmancie ! Mais on pourra se voir après le repas, avant la défense contre les forces du mal !
- Ok !
- Moi par contre je veux bien venir travailler ça ! lança Katie.
- Ok ! On attends juste…
Harry se retourna vers Ron, il donnait un langoureux baiser à sa "Mione" avant de la laisser filer au cours d'Arithmancie. Ils allèrent donc à trois dans le parc et commencèrent leurs devoirs de potions qui leurs sortirent très vite de l'esprit. Ils parlèrent des sélections pour l'équipe de Quidditch.
- En tout cas, tu peux être sûr qu'avec cette histoire de successeur d'Ophoen, Malefoy va vouloir tout faire pour remporter la coupe de Quidditch ! Tout le monde voudra se montrer sous son meilleur jour, et comme il a aucune chance de se montrer plus intelligent qu'Hermione ! dit Ron
- Oui ! Tu as sans doute raison… mais ce ne sera pas le seul à tout faire pour remporter la coupe. Pouffsouffle et Serdaigle aussi vont tout faire pour y arriver.
- Bah ! dit Katie. A Poufsouffle, ils ont pas de joueur de ton niveau, et à Serdaigle, ils ont plus Cho Chang. Je suis sûre que c'est nous qui avons le plus de chances de remporter la coupe !
Harry semblait absent.
- Oh Harry ! A quoi tu penses ? demanda Ron
- Hein ! Ha, je me disais juste que se serait bien pour notre dernière année qu'on emporte la Coupe de Quidditch et la Coupe des quatres maisons.
- Ouais ! D'autant plus que cet année, on a pas Rogue pour nous retirer des points à tout va ! renchérit Ron, les faisant tous rire.
Après le repas. Comme ils en avaient convenu, Harry et Ron, accompagnés par Ginny, allèrent retrouver Ankaa. Ils discutèrent en se baladant dans le parc.
- Alors, lança Ron. Tu vas pas nous dire que c'est par précaution que tu ne nous a pas dit que t'étais une sorcière ? Tu as dû tout de suite reconnaître Harry non ?
- C'est vrai ! Mais je me suis dit que célèbre comme il l'était, il devait en avoir un peu marre de tout ces gens qui poussent des "Ooh !" et des "Ca alors !" en voyant sa cicatrice, j'ai préféré faire comme si de rien n'était !
- Mais donc… poursuivit Ginny. Si je comprends bien, tu étais à Beauxbâtons jusqu'à l'an dernier ?
- C'est ça !
- Et pourquoi tu viens ici cette année ? Ca aurait pas été mieux pour toi de finir tes études à Beauxbâtons ? insista la rouquine.
- Si ! Sans doute ! Mais en fait je suis venue en Grande Bretagne pour rechercher mon père.
- Ton père ?
- Oui, il a dû quitter ma mère avant de savoir qu'elle était enceinte. Comme ma mère m'avait toujours dit que mon père était un homme formidable et très gentil. J'ai eu envie de le retrouver, après la mort de ma mère.
- Oh… je suis désolée dit Ginny d'un ton bien plus doux que celui qu'elle avait pris pour son interrogatoire. Je ne savais pas que… Mais… tu sais qui c'est ?
- Non, répondit Ankaa tristement. Tout ce que j'ai c'est une vieille photo où il est avec ma mère et mon nom.
- Comment ça ton nom ? demanda Harry.
- Ma mère m'a dit que mon nom était un indice qui m'aiderait à retrouver mon père
- Bon ! dit Ron. C'est pas tout, mais ça va bientôt être l'heure de notre cours de défense contre les forces du mal !
- Tiens ! Mais j'y pense ! intervint Harry. Vous êtes sûrs que Lupin pourra nous faire cours ? Hier c'était la pleine lune et…
- Ha oui ! C'est vrai ! Maintenant que tu le dis !
- Quoi ! Pourquoi est-ce que ce professeur ne pourrait pas tenir son cours ? demanda Ankaa.
- C'est que le professeur Lupin est un loup-garou, expliqua Harry. Donc il n'a pas beaucoup dû dormir cette nuit !
- Ne t'inquiètes pas Harry, lança une voix derrière eux. Je me suis bien rattrapé ce matin, et je suis frais et dispos pour vous !
- Professeur Lupin ! dirent Harry et Ron avec un large sourire. Harry l'embrassa même.
- Oh la ! Du calme Harry ! Tu n'as plus treize ans !
- Vous auriez pu nous dire que vous seriez de nouveau notre professeur cette année ! dit Harry, un soupçon de reproche dans la voix.
- C'est que ça c'est décidé assez tard. Le ministère n'était pas vraiment très enclin à laisser un loup-garou enseigner. Mais comme Bill et moi avons tué Greyback, et avons permis de faire arrêter ou surveiller les autres loups-garous, et qu'en plus ils n'avaient rien eu à me reprocher quand à mon travail il y a cinq ans, McGonagall et Slughorn ont fini par convaincre tout le monde que je ferait un excellent professeur. Bon allez ! Il faut y aller où on va être en retard !
Le premier cours de Lupin se passa très bien. Il commença par leur apprendre le sort du Patronus. Evidemment, Harry, mais aussi Ron, Hermione, Ernie, Neville, Terry Boot, Hannah Abbot, Susan Bones, Dean Thomas, Michael Corner, Anthony Goldstein, Lavande Brown et les sœurs Patil se montrèrent tous très doués, puisqu'ils réalisèrent tous un patronus corporel. Harry se dit que malgré l'arrêt des séances de l'A.D., plusieurs d'entre eux avaient dû continuer à travailler dans leur coin ce que Harry leur avait enseigné.
- Hé bien… c'est vraiment excellent tout ça ! Moi qui pensait qu'on passerait plusieurs mois là dessus. Harry ! Tu n'aurais pas quelque chose à me dire ?
- Ben… oui je leur ai appris quand on avait monté l'A.D. ! C'est pour ça qu'on l'avait montée d'ailleurs
- Bien… je vois toutefois que du côté des Serpentard, on n'y arrive pas vraiment !
Malefoy émit un grognement féroce à l'attention de Harry.
- Allons Drago ! Ne vous énervez pas ! C'est normal de ne pas y arriver tout de suite ! Harry à mis cinq séances avant d'obtenir un patronus corporel complet ! Vous devez vous rappeler de ce grand cerf argenté qui vous attaqué alors que vous essayiez de déstabiliser Harry en plein match de Quidditch en vous déguisant en détraqueur avec vos amis Crabbe, Goyle et Flint.
Harry et Ron pouffèrent de rire. Drago continua à lancer à Harry un regard féroce. Quand le cours s'acheva, tous les élèves furent dispensés de devoirs à l'exception de Malefoy, Parkinson, Bulstrode et Avery mais aussi de Ankaa qui devaient travailler leur Patronus.
Drago et ses acolytes ne se firent pas prier pour sortir, les Serdaigle et les Poufsouffle sortirent en discutant vivement de leur cours, qu'ils auraient pu considéré comme excellent s'ils n'avaient pas déjà vu les patronus trois ans plus tôt. Seamus, Dean et Neville sortirent ensuite.
- Harry ! intervint Lupin avant que Harry, Ron et Hermione ne sortent à leur tour. Avant que je ne me ridiculise d'avantage, tu peux me dire ce que tu leur avais enseigné d'autre ?
- Euh… oui ! répondit Harry qui ne pensais pas que Lupin avait été ridicule pendant ces deux heures. On avait vu Expelliarmus, Impédimenta, Stupéfix, Le sortilège du Bouclier, et les Patronus.
- Bien ! Finalement, je ne devrais pas être trop ridicule, mais il faudra quand même que je trouve des choses à vous faire faire pendant que Malefoy et compagnie travailleront les Patronus. Bon ! Allez ! Filez ! On se reverra après le repas si vous voulez ! J'ai encore un cours là !
- D'accord ! A ce soir ! lançèrent Harry, Ron et Hermione.
- Au revoir professeur, lança Ankaa timidement en suivant les trois autres.
A l'extérieur de la salle, une foule d'élève de première année s'était amassée. Harry, Ron, Hermione se dirigèrent vers la tour de Gryffondor, sans remarquer que Ankaa les suivait, l'air gênée.
- Heu… dites, finit-elle par demander. Est-ce que… enfin… vous avez l'air de bien connaître le professeur Lupin…
- Ankaa ! On t'avais pas vu ! s'étonna Ron.
- Pourquoi ? demanda Harry, qu'est-ce que tu lui veux au professeur Lupin ?
- R-Rien, je me demandais simplement… quel genre d'homme il était.
Les joues d'Ankaa rosirent légèrement, mais seule Hermione sembla s'en rendre compte.
- C'est vraiment quelqu'un de bien, expliqua Harry.
- Mais… vous aviez dit tout-à-l'heure que c'était un loup-garou ?
- Oui ! Il n'a pas eu de chance, ses parents se sont frottés à Fenrir Greyback, et c'est lui qui en a fait les frais.
- Fenrir Greyback ! s'exclama Ankaa. Ce loup-garou qui travaillait pour Vous-Savez-Qui… C'est pour ça qu'il l'a affronté et tué ?
- Comment tu sais ça ? demanda Ron
- C'est vous qui l'avez dit avant le cours, et puis je l'avais lu dans Le Sorcier Parisien, la version française de votre Gazette du Sorcier. Mais… donc, c'est quelqu'un de gentil ?
- Greyback ? s'étonna Ron.
- Non, elle parle de Lupin, essaie de suivre un peu ! critiqua Hermione avant de se retourner vers Ankaa. Oui, il est très gentil, et très compétent comme professeur. Il sait aussi se servir de sa tête, prendre le temps de réfléchir posément.
- Et il comprends bien ce qu'un adolescent peut ressentir, rajouta Harry.
- Vous avez l'air de vraiment bien le connaître, dit Ankaa en forçant un sourire indifférent.
- En fait, expliqua Harry, c'était un excellent ami de mon père et de mon parrain. Aussi, quand il a été nommé professeur, il y a cinq ans, il m'a aussitôt pris sous son aile. Heureusement, car sans lui, je ne serais plus là pour te parler, et Hermione non plus. C'est lui qui m'a appris le sort du Patronus. Et j'en ai eu vraiment besoin cette année-là.
- Harry, Ron, vous pourriez nous laisser seules ? demanda alors Hermione.
- Pourquoi faire ? demanda Ron, toujours aussi finaud.
- Parce que je voudrais avoir une petite discussion avec Ankaa qui ne vous regarde pas !
Harry et Ron laissèrent donc les deux filles entre elles, se demandant bien ce qu'elles pouvaient se raconter.
