A TiOubO et Marine Carter O'Neill : Pour ce qui est du père de Ankaa, j'avais en tête deux possibilités quand à qui il était, tout ce que je peux vous dire c'est que j'ai gardé en tête ces deux possibilités jusqu'au chapitre où on découvre qui c'est avec deux explications différentes quand à son comportement. Si vous voulez en savoir plus sur qui pourrait être son père, lancez donc une recherche dans Wikipedia en tapant Ankaa.
Maeva : Merci pour ton comm, voeu exaucé !
Et pour info, on arrive bientôt à la moitié (il y a 16 chapitre en tout)
7
Le défi de Ginny
Hermione reparut un quart d'heure plus tard dans la salle commune de Gryffondor. Ron eut beau la questionner sur ce qu'elle avait pu raconter à Ankaa, il n'obtint aucune réponse. Harry, un peu soucieux, lui demanda également des comptes sur ce qu'elles s'étaient dit, pensant que ça pouvait le concerner. Devant l'argument de Harry, Hermione céda.
- Bon d'accord, tu as raison, on a parlé de toi. En fait, je lui ai demandé si elle ne cherchait pas à en savoir plus sur tes proches, on a un peu tourné autour du pot toutes les deux, mais elle a fini par comprendre où je voulais en venir.
- Et alors ? demanda Harry, mi-gêné que Hermione se mêle ainsi de sa vie amoureuse, mi-curieux de savoir ce qu'avait pu dire Ankaa.
- Elle a dit que même si elle avait encore des sentiments pour toi, elle a bien vu que c'était sérieux entre Ginny et toi et qu'elle ne tentera donc pas de vous séparer par tous les moyens….
- Ah bon ! dit Harry un peu déçu avant de retourner à ses devoirs.
Ce qu'Hermione ne dit pas à Harry, c'était que malgré tout, Ankaa ne perdait pas espoir, qu'elle se contenterait de se montrer à Harry telle qu'elle était, et que si ça devait faire changer les sentiments de Harry, ce ne serait pas elle qui s'en plaindrait. Mais ce que tout le monde ignorait alors, c'est qu'un événement allait réduire à néant les chances d'Ankaa avec Harry.
Les jours qui suivirent, le temps ne fit que se dégrader, et à la fin de la semaine, les sélections pour l'équipe de Quidditch se firent sous un orage assez violent. Comme en sixième année, il y avait un nombre très conséquent de postulants. Là encore, Harry se doutait que sa victoire toute récente sur Voldemort ne devait pas y être pour rien. Comme la dernière fois, il y avait bon nombre de première année qui savaient à peine tenir sur un balai. Il y avait également des élèves de Poufsouffle et de Serdaigle, des filles essentiellement, qui comme la dernière fois quittèrent le terrain en gloussant.
- Bien, lança Harry aussi fort qu'il pu afin de se faire entendre par dessus le martèlement de la pluie. Après ce premier épurage, on va pouvoir faire passer les tests poste à poste. Cette année j'ai décidé de nommer également plusieurs remplaçants, donc vous aurez plus de chances d'être sélectionnés.
- C'est heureux, murmura Dennis Crivey à son frère, parce que si ils se remettent à tomber l'un après l'autre comme il y a deux ans…
- Je tiens à préciser qu'ayant vu nombre d'entre vous jouer lors des selections l'an dernier, je tiendrais non seulement compte de vos capacités, mais aussi de vos progrès ! Bon ! tous les postulants pour un poste de poursuiveur, mettez vous par groupe de trois, vous allez jouer contre les titulaires précédents !
L'idée de Harry d'opposer les prétendants aux anciens titulaires ne fut pas mauvaise. Elle permit de repérer immédiatement ceux qui ne savaient pas conserver un Souaffle, mais révéla également le talent de Jimmy Lowell, un élève de troisième année. Ainsi que celui de Colin Crivey, qui avait fait de grands progrès. Quand il eut limité une nouvelle fois sa liste à six élèves, il leur demanda de continuer à jouer pendant qu'il ferait passer les tests des batteurs. Pour ce faire, il entoura tous les poursuiveurs d'une variante du sortilège du bouclier en leur demandant de jouer sans se soucier des cognards, contrairement à ce qu'ils avaient fait jusqu'alors.
Peakes et Coote s'étaient bien améliorés et se rapprochaient maintenant bien du niveau qu'avaient Fred et George. Jack Sloper quand à lui, qui avait joué en remplacement des jumeaux lorsque ceux-ci avaient été interdits de Quidditch par Ombrage, avait également fortement progressé, il s'était visiblement basé sur la mobilité et fut celui qui réussit le mieux dans ce que voulait voir Harry, c'est-à-dire la capacité à protéger les joueurs de son équipe, même s'il visait moins juste que les deux autres.
Puis, vint le tour des gardiens. Harry savait que Ron stressait toujours à l'idée de mal jouer. Mais il lui avait déjà prouvé qu'il pouvait être excellent, et il comptait cette fois-ci ne pas le favoriser. S'il l'avait voulu, il aurait fait passer les gardiens en premier, pour que Ron soit plus détendu, mais il avait justement choisit de sélectionner les gardiens à ce moment, en ayant bien fait comprendre que ses critères de sélections étaient devenus plus sévères, afin de faire monter la pression. Et comme il s'en doutait, Ron commençait à baliser. Son visage avait perdu de ses couleurs, même s'il n'était pas aussi pâle que lors des dernières sélections. Quand son tour arriva, Harry pensait qu'il n'allait pas tenir le choc. Mais soudain une voix s'éleva.
- Vas-y Ron ! Montre leur de quel bois tu te chauffe !
Hermione venait d'hurler sans complexe son soutien à Ron, ce qui le galvanisa, il fut irréprochable. Il avait encore progressé par rapport au match où il croyait avoir bu du Felix Felicis, qui était jusque là sa meilleure prestation. Mais il fallait lui choisir un remplaçant, au cas où. Il s'avéra que peu étaient suffisemment doués pour pouvoir tenir le poste de gardien de façon à laisser les autres joueurs sereins. Mais Harry fut agréablement surpris par la prestation de Dennis Crivey. La dernière fois, il avait postulé pour être poursuiveur, aussi ne s'attendait-il pas à le voir réussir si bien au poste de gardien. Il manquait certes encore un peu de muscle pour bloquer les tirs les plus puissants, mais il était suffisemment rapide et agile pour se mettre toujours sur la trajectoire de la balle.
Enfin, il fit sortir du terrain tous les joueurs, rangea le Souaffle avec les deux Cognards et libéra le vif d'or.
- Bien ! Nous allons maintenant faire passer le test pour le poste d'attrapeur !
- QUOI ! S'étonnèrent presque tous les joueurs, anciens, nouveaux, ou même recalés.
- Ben quoi ?
- Mais Harry, commença Ginny. Ce poste c'est le tien. On ne trouvera pas meilleur que toi !
- Qu'est-ce que tu en sait ? demanda Harry, le sourire au lèvres. Je suis devenu plutôt grand pour un attrapeur. Qui sait si un des petits ne pourrait pas se montrer meilleur que moi ?
- Mais… protesta Katie. Tu es le CAPITAINE !
- Bon écoutez. Je vous ai dit que je voulais des remplaçants. Même si personne ne se montre meilleur que moi. J'aimerais si possible dégoter quelqu'un d'aussi adroit que Ginny, parce que c'est aussi une poursuiveuse hors pair, et à choisir, je préfèrerait qu'elle reste à ce poste si d'aventure je devais ne pas pouvoir jouer un match.
Ces paroles rassurèrent un peu l'assistance.
- Bon ! Voici comment on va faire.
Il regarda, il n'y avait que trois personnes qui s'étaient avancées, parmis les recalés pour les postes de batteur ou de poursuiveurs.
- Comme nous ne sommes pas trop nombreux, On va tous y aller en même temps. Ginny, tu viens aussi ! Une fois en l'air, chacun pour soi, et pas de favoritisme. On fera trois essais, pas plus. Si l'un de vous trois arrive à se saisir du vif d'or ne serait-ce qu'une fois, plutôt que moi ou Ginny, il sera sélectionné. Si au bout des trois tentatives, il n'y a que moi et Ginny à avoir attrapé le Vif d'or, je choisirais celui qui nous aura posé le plus de problèmes. Allez ! Tous en vol !
Avec l'orage qui redoublait d'intensité, il n'était vraiment pas facile d'apercevoir quelque chose, alors le Vif d'or, n'en parlons pas. Pourtant, après une dizaines de minutes où les cinq joueurs volaient en cercle sur leur balai, Harry repéra une lueur dorée et fila droit vers elle, un véritable combat aérien s'engagea. Comme il s'y attendait, ce fut Ginny qui lui posa le plus de problèmes. Et le vif d'or finit par s'échapper et disparaître à nouveau de leur vue.
- T'es plutôt douée, lança-t-il à la plus jeune des Weasley. Tu crois que tu peux me battre ?
Ginny compris alors où voulait vraiment en venir Harry. Il aimait avoir de bons éléments dans son équipe, mais il était encore plus stimulé par la perspective d'affronter d'excellents attrapeurs. Il avait dû penser à un moyen d'affronter Ginny à ce poste depuis longtemps, peut-être même depuis la première fois qu'elle l'avait remplacée.
- Ok, Potter ! répondit-elle, la flamme du défi s'allumant dans ses yeux. Prépare-toi à mordre la poussière !
Ils se séparèrent, les autres, apparement, n'avaient toujours pas aperçu le Vif d'or, ils tournèrent encore deux ou trois minutes, puis Ginny entama une course effreinée vers une des tourelles qui séparaient les gradins. Harry fila à sa suite. Elle n'était pas facile à rattraper la bougresse, malgré son vieu Brossdur. Mais soudain Ginny tira sur son balai et partit en sens inverse Harry parcouru une dizaine de mètres avant de se retourner. Ginny filait déjà vers les buts opposés, Harry vit alors la minuscule boule de lumière scintiller au pied d'un des trois poteaux de buts. Il fila à son tour, et très vite, les trois autres se jetèrent dans la course. En les sentant arriver, le Vif d'or, qui stagnait probablement depuis un moment, reprit sa course. Dans la mêlée, deux des postulants se heurtèrent, mais l'un d'eux réussi à rester dans la course. Harry, Ginny, et le dernier postulant étaient au coude à coude. Ce ne fut qu'à ce moment que Harry remarqua que le postulant en question avait un Nimbus 2000. Ce qui n'était pas rien comme balai, il le savait pour en avoir lui même eu un avant d'avoir son Eclair de Feu. Mais il semblait ne pas le manier très bien et comptait surtout sur sa vitesse. Certes, c'était le point le plus important, mais la vitesse sans réflexes n'était rien, et ce jeune garçon en fit vite les frais lorsque le Vif d'or bifurqua brusquement, il fut le seul à ne pas réussir à le suivre.
Ginny par contre était très embêtante. Etait-ce parce qu'elle le connaissait bien, quoi qu'il en soit, elle parvenait à rester entre lui et le Vif d'Or quoi qu'il tente pour la dépasser. Mais très vite, elle ne fut plus le seul problème. Le dernier des postulants qui leur courait encore après se retrouvait Dieu sait comment à leur niveau et la lutte reprit à trois cette fois. Le Vif d'or semblait se jouer d'eux. Si Harry n'avait pas été entravé par les deux autres, il l'aurait déjà attrapé. Mais quoi qu'il tente, ni Ginny, ni ce petit gamin qui devait à peine être en deuxième année ne voulaient lâcher le morceau.
Mais Harry bénéficiait quand même de son expérience, et il décida de s'intéresser plutôt à la course du vif d'or pour deviner la prochaine bifurcation. Il y réussi et se retrouva idéalement placé. Ginny revint sur lui assez vite, mais cette fois les rôles étaient inversés, et Harry se montra aussi efficace qu'elle pour empêcher l'autre de bien se positionner. Le deuxième année semblait ne pas avoir réussit à les suivre. Harry et Ginny étaient à nouveau au coude à coude.
A cet instant, Harry se sentit libre comme jamais il ne l'avait été. Malgré la pluie qui leur fouettait le visage, et leur glaçait les os, il lui semblait qu'il n'avait jamais pris autant de plaisir à poursuivre cette petite balle dorée. Une nouvelle bifurcation, Harry s'était légèrement déconcentré et Ginny reprit le dessus. Harry tenta une feinte, une deuxième, Ginny ne se laissa pas avoir, elle s'approchait du vif d'or, bientôt ses doigts allaient se refermer dessus, mais Harry fit une double feinte qui la surpris et vint lui taper la main pour l'empêcher de l'emporter. Furieuse, elle se démena pour garder l'avantage, mais Harry ne lâchait plus un pouce de terrain. Le vif d'or bifurquait sans cesse, il se mit ensuite à décrire une courbe ample pour plonger vers le sol, il partit en rase-mottes, les deux attrapeurs étaient toujours derrière-lui, exactement au même niveau, presque collés l'un à l'autre. Ils tendirent chacun une main, pour se saisir de la bille ailée. Mais soudain, juste après un virage, le deuxième année surgit en travers de leur course, les forçant à s'écarter, ils allaient reprendre la course quand ils réalisèrent.
- Bien ! Je crois qu'on n'aura pas besoin de faire d'autre tentatives ! Comment tu t'appelles ?
- Brian, Brian Kleifort ! dit le petit garçon en tendant son poing reserré d'où dépassait une paire d'ailes qui battaient vainement pour essayer d'échapper à son emprise.
- Et bien Brian, je crois que tu es officiellement notre attrapeur remplaçant !
Il fit face à toute l'assemblée.
- Bien ! Maintenant j'aimerais préciser que si tout ceux qui ont été retenus sont bien des remplaçants potentiels, je me contenterai de choisir cinq poursuiveurs, deux gardiens, trois batteurs et le jeune Brian qui devront assister à tous les entraînements, ce seront en quelques sorte les remplaçant officels. Pour Brian, c'est facile de choisir, pour les autres, je vous demanderais de comprendre que je doive un peu réfléchir à tête reposée pour mieux vous sélectionner.
Il n'y eut de toutes façons aucune protestation. Harry avait effectué son job de Capitaine à la perfection. Et même ceux qui avaient été recalés retournèrent à la salle commune le sourire aux lèvres. Cette année, Gryffondor avait une équipe du tonerre, et personne ne voyait qui serait capables de les battre.
Les spectateurs qui étaient venus assister aux sélections, c'est à dire quelques Gryffondor amis de Harry et Ron, mais surtout des espions de Serdaigle, Poufsouffle et Serpentard quittèrent les gradins avec la plupart des recalés. Les joueurs sélectionnés eux se réunirent aux vestiaires à la demande de Harry.
- Bien ! commença Harry. Je suis très content de vous tous. Mais il est hors de question de vous reposer sur vos lauriers. On commence l'entrainement vendredi prochain, à dix-sept heures pour ceux qui peuvent, à dix-huit heures pour les autres. J'ai déjà réservé le stade. Je vais sans doute ressembler à Dubois en disant ça mais… j'ai pensé cet été à quelques stratégies qui pourraient nous être très utiles pour surprendre l'adversaire. Il faudra donc bien nous y entraîner pour qu'elles soient au point pour le match contre Serpentard. Inutile de vous dire que j'ai pris l'habitude de brandir la coupe et que je ne veux pas que ça change pour ma dernière année ici. Pour Gryffondor, hip hip hip !
- Hourra ! répondirent les autres tous en choeur.
Ils se mirent tous en route pour le château, enfin presque tous.
- Harry !
- Ginny ? Qu'y a-t-il ?
- Si Kleifort n'était pas intervenu, qui crois-tu qui l'aurait emporté. Dit la rouquine d'une voix provocatrice.
- Moi, évidemment ! Répondit Harry un sourire en coin.
- Tu veux parier ?
- Ca dépends… j'm'en voudrais de te prendre ton argent !
- De l'argent, çe n'est pas ce qu'il y a de plus motivant. Si on décidait de mettre chacun en jeu ce que nous avons de plus cher, au sens affectif du terme.
- Ce que j'ai de plus cher ! s'exclama Harry, réfléchissant pour ne pas tomber dans la banalité du "c'est toi" même si cela était probablement le cas. Sans doute l'album de photos de mes parents. C'est tout ce qu'il me reste d'eux.
- Tu joues l'jeu. Ce que j'ai de plus précieux se trouve dans ma chambre, je ne peux pas te dire ce que c'est… mais c'est un peu dans le même genre que ton album de photos. Ca n'a pas une grande valeur marchande, mais ça a pour moi une énorme valeur sentimentale.
- D'accord ! Je relève le défi !
Il reprirent tous deux leurs balais et ressortirent par la porte donnant sur le terrain. En emportant le coffret contenant les quatres balles. Harry lâcha le Vif d'or et regarda Ginny.
- Tu ne m'en voudras pas si je gagne ?
- C'est à moi de te demander ça Potter !
C'était très étrange d'entendre Ginny l'appeler par son nom de famille, mais en même temps, ça le stimulait encore plus pour se donner à fond.
Ils s'envolèrent dans un ciel qui s'était apaisé du temps qu'ils étaient dans les vestiares. Il pleuvait encore, mais le gros de l'orage était passé et il faisait déjà plus clair. Il volèrent en cercle, en prenant bien soin de rester toujours à l'opposé l'un de lautre par rapport au centre du terrain. Soudain Harry fila vers un point, loin devant lui, de son côté, mais au bout du terrain alors qu'il était vers le milieu. Ginny s'élança pour se placer devant lui sur sa trajectoire, mais quand elle fut assez proche, Harry fit demi-tour. Ginny pesta, elle était tombée dans un piège, et le pire, c'est qu'avant cela le Vif d'or était plus près d'elle que de Harry. Elle donna tout ce qu'elle avait pour rattraper Harry, mais n'y parvint pas. Cependant le Vif d'or ne se laissa pas faire et une véritable course poursuite s'engagea. Le vif d'or semblait plus rapide et tournait plus souvent que lors des essais. Ginny, avec son Brossdur, avait du mal à suivre Harry, qui profitait des pointes de vitesse de son Eclair de Feu. Mais elle ne se laissa pas démonter et observa les mouvements du Vif d'or pour anticiper sa trajectoire, chose que Harry, trop près derrière la petite bille dorée, ne pouvait faire. Elle finit par réusir à lire la trajectoire et se retrouva mieux placée que Harry qui pesta et redoubla d'effort pour la dépasser à nouveau, mais elle ne se laissa pas faire. Harry retenta sa double feinte, mais cette fois ça ne prit pas.
La pluie avait maintenant cessé, et seul le vent venait fouetter leur visage. Les longs cheveux roux de Ginny, étaient tendus derrière elle par la vitesse et lui donnait l'allure d'une véritable comète. Qui plus est, ils gênaient Harry dans l'observation des mouvements du vif d'or. Il devait absolument reprendre l'avantage s'il ne voulait pas devoir donner son album de photos. Suite à une habile manœuvre en vrille, pour passer le mur que representait la jeune Weasley, il s'élança dans une accélération brusque, tendit son bras. Ginny, prête à tout donner pour l'emporter bondit de son balai. Leurs mains se refermèrent sur le Vif d'or. Harry voyant ce qu'avait fait Ginny serra son balai aussi fort qu'il pu avec les jambes et effectua une rotation autour du manche pour attraper Ginny par la taille avec son bras libre. Il avait suffisemment d'élan pour revenir dans une position plus confortable sur son balai et il se posa.
- Ginny mais t'es complètement folle ! T'aurais pu te tuer !
- Je savais que tu me rattraperais, répondit la jeune fille haletante. Au fait, qu'est-ce qu'on décide pour le pari ?
Harry regarda leurs mains. On aurait pu croire qu'ils se tenaient simplement la main si deux ailes dorées ne battaient pas frénétiquement des deux côtés.
- Ca ressemble à un match nul dit Harry.
- Si on considère qu'on a tous les deux gagné. Ca veut dire qu'on en reste là. Si on considère qu'on a tous les deux perdu, ça veut dire que chacun doit donner à l'autre ce qu'il lui avait promis.
- Pour moi qui suis attrapeur depuis huit ans, faire match nul contre toi, c'est un peu comme avoir perdu.
- Et moi qui avait compté que tu lâcherait le vif d'or pour me rattraper, je t'ai sous-estimé, tu as su faire les deux, donc j'ai aussi perdu.
- Bien, alors je te propose qu'on aille au dortoir et qu'on procède à l'échange de nos bien les plus précieux.
Ils retournèrent au château et filèrent tout droit vers la tour de Gryffondor. Juste avant d'arriver devant le portrait de la Grosse Dame, Ginny s'arrêta.
- Heu Harry…
- Oui ?
- Ca pourrait être un peu gânant de s'échanger ça dans la salle commune, devant tout le monde, alors… on pourrait utiliser la salle sur demande, on sera tranquille.
Harry eut un sourire, Ginny était toute rouge. Il ne savait ce qu'elle comptait lui offrir pour que ça la mette dans un tel état de gêne, elle qui tenait pourtant beaucoup de Fred et George sur le plan de l'impudeur.
- Oui, répondit-il. Bonne idée.
Il donnèrent le mot de passe et filèrent vers leur dortoirs respectifs. Harry chercha tout au fond de sa malle l'album que Hagrid lui avait offert lors de sa première année à Poudlard, et qui contenait des photos de ses parents. Quand il l'eut retrouvé, il tourna les pages, un regard mélancolique posés sur ses parents souriants, sur un jeune Sirius Black plein d'insouciance, et aussi sur une vieille photo que lui avait laissé Alastor Maugrey, montrant l'Ordre du Phénix, il y a vingt ans de cela. Tant de vies avaient été fauchées ou brisées, les deux frères de Molly Weasley, Fabian et Gideon Prewett qui avaient combattu vaillament les Mangemorts jusqu'à leur dernier souffle, les parents de Neville qui resteraient probablement toute leur vie dans la salle Janus Thickey de l'hôpital Ste Mangouste pour avoir été torturé par des Mangemorts qui avaient utilisés le sortilège Doloris sur eux, Albus Dumbledore, le sorcier le plus brillant du vingtième siècle, qui avait été tué il y avait à peine plus d'un an par Severus Rogue en qui il avait pourtant confiance.
Il referma l'album photo brusquement, avant qu'une larme ne vienne couler sur sa joue, inspira profondément, puis se releva et redescendit les escaliers en colimaçon. Ginny n'était pas dans la salle commune. Peut-être était-elle encore dans sa chambre, peut-être l'attendait-elle déjà devant la salle sur demande. Harry s'y rendit donc et constata que cette seconde hypothèse était la bonne. Elle passait la tête par l'entrebaillement d'une porte, guettant à la fois sa venue et le fait que personne d'autre ne passe. Il la rejoignit, et aussitôt qu'il fut entré, Ginny referma la porte qui disparut, redevenant un morceau de mur.
Harry fut surpris de l'aspect qu'avait pris la salle sur demande, il l'avait connu seulement sous deux aspects : la salle où se tenait les réunions de l'A.D. et l'espèce d'immense hall rempli de centaines de meubles et objets que les gens avaient caché, et qui pour la plupart ne serait sans doute jamais récupérés. Cette fois c'était une pièce de taille moyenne, qui ressemblait beaucoup à la salle commune de Gryffondor. Un feu de cheminée ronflait à la droite de Harry, des poufs, canapés et coussins étaient éparpillés un peu partout, il y avait aussi une petite table ou deux couverts étaient préparés, avec apparemment un plat sous cloche qui n'attendait qu'eux.
- Cette pièce est… commença Harry.
- Euh… oui, elle à l'air spéciale, mais je me demande si elle n'avait pas déjà été prévue lors de la création de la salle sur demande, expliqua Ginny à toute vitesse. J'ai juste demandé une pièce où on pourrait être tranquilles tous les deux et voilà ce que j'ai eu.
- D'accord… euh… hésita Harry tellement gêné par l'atmosphère de cette pièce qu'il en avait oublié pourquoi ils étaient là.
- On pourrait peut-être, continua Ginny… s'échanger nos biens les plus précieux ?
- Oui ! Bonne idée, dit Harry. Euh… tiens, voilà, prends-en soin.
Harry lui tendit l'album photo. Elle approcha ses main, hésita un instant, puis le prit. Caressant la couverture elle dit :
- Je te le jure !
Elle prit l'objet qu'elle tenait à la main, apparemment c'était tout aussi volumineux que son album, Elle defit le foulard qui l'entourait et tendit à Harry…
- Moi le magicien de Gilderoy Lockhart !
Les joues de Ginny rosirent légèrement.
-Euh… je sais que ce livre n'est pas donnée… m'enfin, ça t'étonne si je te dis que ça me déçoit de ta part ?
- Idiot, c'est pas le livre en lui même qui est important ! Tu ne te rappelles-pas ?
- De quoi devrais-je me rappeler ?
- C'est la première chose que tu m'ait jamais donné. C'était il y a sept ans chez Fleury et Bott.
Harry essaya de se souvenir. Il se rappela que ce jour-là ils étaient allés faire leurs achats le jour où Lockhart dédicaçait des livres, que la librairie était pleine de monde et que Mr Weasley s'était battu avec Lucius Malefoy.
- Quand il t'as vu, Lockhart t'avais forcé à poser pour la Gazette et il t'avais offert tous les livres de sa collection. Et ensuite tu es venu vers moi et tu me les as donnés. Celui-là était au bas de la pile, je l'ai donc conservé précieusement comme la première chose que tu m'aies offerte.
Harry ne savait plus quoi dire, il trouvait ça si touchant, il s'approcha d'elle et l'embrassa. Laissant la chaleur des lèvres et de la langue de Ginny venir réchauffer tout son corps encore gelé par la pluie. Il ne saurait dire combien de temps ils restèrent enlacés comme ça, ce qui était sûr, c'est que quand ils avaient commencé, le ciel était encore clair, et que quand ils finirent, la nuit tombait déjà.
- Mmh ! ronronna Ginny. Puisqu'on est là, et qu'un repas semble nous attendre, pourquoi ne pas en profiter.
- Bonne idée.
Ils s'installèrent à table et levèrent la cloche qui cachait un plateau d'huîtres. La bouteille sur la table n'était pas un simple vin comme il aurait pu le croire, mais du champagne.
- C'est… qu'est-ce que c'est ? demanda Ginny.
- Ce sont des huîtres, répondit Harry comme si ça coulait de source.
- Et ça se mange ?
- A vrai dire, je n'en ai jamais mangé, mais c'est un plat que les moldus apprécient beaucoup, surtout lors des repas de fête.
Quand il y regarda une deuxième fois, le plateau d'huîtres et le champagne n'était pas la seule chose qui faisait "moldu" dans la pièce, la décoration, sobre et unie, mais néanmoins très agréable, l'absence de tableaux ou d'affiches magiques bien qu'il y ait quelques tableaux d'artistes moldus, des Van Gogh, apparemment.
Bref, ils se lancèrent à gouter les huîtres. Harry fut décontenancé par la texture de la chose, mais au goût, ce n'était pas si mauvais. Après les huîtres vint un plat de viande en sauce accompagné d'un riz cuisiné au gingembre. Et en guise de dessert, ils eurent droit à une boite de chocolats dont la plupart étaient délicatement alcoolisés. Toutes ces choses n'avaient rien de magique. C'était clairement une personne élevée par des moldus qui avait imaginé cette pièce. Ce qui rajoutait au mystère du fonctionnement de la salle sur demande. Mais Harry voyait un autre fil conducteur entre tous ces mets : ils étaient tous réputés pour être aphrodisiaques.
Et effectivement, lorsqu'ils se levèrent de table et qu'ils s'embrassèrent à nouveau, Harry sentit une chaleur différente de leurs baisers habituels, une véritable fièvre, un désir brûlant s'empara de lui. Sans qu'aucun d'eux ne s'en rende compte, ils étaient parvenus devant une porte sur le mur de droite. Quand ils la passèrent, Harry ne fut plus vraiment surpris de trouver une chambre à coucher, avec un grand lit aux draps de soie.
- C'est… hésita Ginny.
- Assez explicite, termina Harry. Si tu ne veux pas…
- Au contraire, dit Ginny les yeux brûlants de désir, j'en ai très envie. Je sais pas pourquoi, mais je n'en ai jamais eu autant envie qu'en cet instant.
- Harry savait bien pourquoi, lui, c'était dû à leur repas. Mais son désir propre, associé aux effets des alcools absorbés au cours du repas lui embrumait l'esprit. Il embrassa Ginny à nouveau, avec tant de fougue qu'ils tournoyèrent et s'abattirent sur le lit. Leur étreinte se fit plus tendre, les lèvres de Harry se mirent à chercher le cou de Ginny. Elle lui fit ôter sa robe et sa chemise et parcouru son torse musclé de petits baisers. Elle retira elle-même sa robe. Harry déboutonna lentement son chemisier. Puis fit vagabonder ses mains sur le ventre plat et les petits seins fermes de sa belle. Ils passèrent sous les couvertures. Harry remarqua que sur la table de nuit se trouvaient des préservatifs. Il se doutaient que les sorciers ne devaient pas en utiliser, mais lui ne savait pas comment se protéger autrement. Ginny fut un peu surprise de le voir mettre ce morceau de caoutchouc à cet endroit, mais elle ne s'attarda pas sur ce fait.
Ils se laissèrent entraîner par la volupté. Enivrés par les effets de leur repas et par leur propre désir. Ils découvrirent des sensations nouvelles, à la fois violentes et agréables. En cet instant, leurs deux corps ne formaient plus qu'un, leurs deux cœurs battaient à l'unisson, leurs deux esprits s'emmêlaient comme les doigts de leurs mains au moment où Ginny se raidit de plaisir. Harry sentait monter en lui la chaleur, puis, une explosion. Il se raidit à son tour, puis retomba sur le corps nu et gracieux de celle qu'il aimait. Epuisés mais heureux, ils s'endormirent dans les bras l'un de l'autre.
