10
Le plus beau cadeau du monde

Ginny et Harry arrivèrent au Terrier le lendemain. Comme ils s'y attendaient, et malgré la lettre du professeur McGonagall, Mrs Weasley était furieuse contre eux et les réprimanda sèchement à côté d'un Mr Weasley qui essayait de la tempérer.

- Enfin Molly, ce sont des jeunes gens qui s'aiment et il est normal que de temps en temps ils… Rappelle-toi quand on avait leur âge !

Cet argument sembla la refroidir quelque peu.

- Je sais… mais le problème c'est pas vraiment ce qu'ils peuvent faire… c'est surtout qu'ils se soient fait prendre en train de la faire ! Ecoutez les enfants, je veux que vous fassiez attention. Poudlard est une école, si vous voulez vous embrasser, assurez-vous que vous ne risquez pas… ce genre de choses, dit-elle en désignant la gazette.

- Bien Mrs Weasley, nous ferons très attention dorénavant ! dit Harry, penaud.

- Ecoutez, reprit Molly visiblement chagrinée d'avoir houspillé Harry. Je ne dit pas qu'il faut toujours avoir une conduite irréprochable, surtout en ce qui concerne les flirts. Toute personne qui aurait été à Poudlard et qui jurerait ne jamais avoir flirté en cachette ne serait qu'un gros hypocrite. Mais depuis des générations et des générations, les élèves fourmillent d'idées pour ne pas être vus en train de le faire dans l'enceinte du château.

Sur ces paroles, Molly réafficha un large sourire et leur demanda ce qu'ils voulaient pour le déjeuner. Alors que Ginny aida sa mère à préparer le repas, Harry monta dans la chambre de Ron et lui écrivit en disant que Mrs Weasley n'était plus fâchée et en lui rappelant d'analyser avec le reste de l'équipe le match de Quidditch qui avait opposé Serdaigle à Poufsouffle la veille et que Harry n'avait pas pu voir.

Ron et Hermione lui avaient dit que Ankaa serait une redoutable adversaire. Elle s'était emparée du Vif d'or en moins de quinze minutes et en prenant même le temps d'épauler les poursuiveurs lors d'une phase d'attaque, créant ainsi le surnombre qui leur permit de marquer facilement.

Un peu plus tard dans la matinée, Fred et George arrivèrent. Harry était bien sûr redescendu pour les accueillir.

- Ah Harry ! Viens dans mes bras ! clama George dès qu'il eut passé la porte.

- Harry ! Nous sommes fiers de toi, poursuivit Fred.

- C'est vrai ! Il était grand temps de dépoussiérer un peu les mœurs de Poudlard, termina George.

- Je vous signale que Harry et Ginny ont écopé d'une semaine de suspension pour ça ! gronda Mrs Weasley.

- C'est sûr, le premier prends toujours de gros risques, commença Fred.

- Mais une fois qu'il a ouvert la route, les autres peuvent se lancer sans crainte ! termina George.

- C'est vrai Maman, reprit Fred avant que Mrs Weasley n'intervienne à nouveau. Regarde ce qu'il s'est passé après que Fred et moi ayons montré aux autres comment il convenait de se conduire avec Ombrage !

- Quel bel exemple ! dit Mrs Weasley d'un ton à vous glacer le sang.

- Au fait Harry, tu connais Verity ? demanda George.

- Oui, répondit Harry. C'est la jeune femme qui travaille avec vous au magasin.

- Elle-même ! reprit George. Verity, je te présente Harry Potter, le seul, l'unique ! Pourfendeur de Lord Voldemort et amant éhonté de notre petite sœur Ginny !

La remarque fit rougir Harry et mit Mrs Weasley en colère. Les jumeaux se débarassèrent de leurs capes d'hiver et George prit celle de Verity. Ils s'installèrent tous au salon. Harry et Ginny expliquèrent aux jumeaux le sale coup de Malefoy et en donnèrent la même version que pour McGonagall, ce qui sembla décevoir Fred et George, mais Ginny souffla à l'oreille de Fred.

- Enfin… c'est vrai qu'il y a une part de vérité dans cette histoire de salle secrète… mais je préfère que maman ne le sache pas !

- Je te comprends fort bien soeurette !

- Au fait Harry ! reprit George. Tu sais qui est venu nous rendre visite cette semaine ?

Harry ne pu que dire non, bien évidemment.

- Angelina Johnson ! déclara Fred.

- Ah bon ! Comment va-t-elle ?

- Ca va plutôt bien ! Elle a été engagée par les Harpies. Pour l'instant elle est encore remplaçante, mais je suis sûr qu'elle finira par faire son trou parmis les titulaires ! expliqua Fred enthousiaste.

- Je l'espère pour elle, dit Harry.

- Au fait, reprit George, elle nous a dit que y aurait des sélectionneurs aux matchs de Poudlard cette année ? C'est vrai ?

Harry affirma en hochant de la tête.

- J'ai reçu une lettre d'Olivier Dubois qui m'a dit que le sélectionneur de Flaquemare serait là.

- Ah oui ! C'est cool, mais tu sais quoi ? reprit Fred. Angelina a entendu des échos, son entraîneur est ami avec le sélectionneur des Canons de Chudley, et il paraît qu'il a vu votre match et qu'il a été impressionné par Ron. Tu crois que c'est possible ?

- S'il était vraiment là, c'est même certain ! Ron a vraiment bien joué !

- Et bien ! dit George. J'ai l'impression que finalement notre petit Ronny va finir par nous rendre jaloux de lui, Fred.

- Ne parle pas de malheur George !

Dans l'après midi, Percy vint également rendre une visite. Contrairement à ses frères, il réserva un accueil assez austère à Harry et lui demanda d'infirmer ce qui était dit dans la Gazette. Ginny arrivant en renfort aida Harry à convaincre Percy que ce n'était qu'un tissus de mensonges. Percy se montra dès lors plus amical. Et leur donna même des conseils pour se cacher quand ils ont envie d'être ensemble. Percy avait tellement donné l'image de quelqu'un respectant le règlement à la lettre depuis le retour de Voldemort que Harry en avait oublié qu'il avait lui aussi eu sa période romantique avec Penelope Deauclair, lorsque Harry était en deuxième année.

Tout au long de la semaine, Harry et Ginny aidèrent Mrs Weasley dans diverses tâches ménagères. Harry en profita pour apprendre quelques sorts ménagers.

- Mais enfin Harry ! Ce n'est pas à un homme d'apprendre ce genre de choses ! protesta Mrs Weasley.

- Vous savez, on arrive bientôt au vingt-et-unième siècle. Les hommes aussi participent aux tâches ménagères. D'ailleurs je serais surpris si Bill me disait que Fleur accepte qu'il ne fasse rien à la maison !

- C'est vrai, tu as raison, admis Mrs Weasley.

Le mardi, Harry et Ginny dégnomèrent le jardin. Le mercredi, par contre, Harry s'absenta presque toute la journée. Quand il revint le soir, il affichait un large sourire. Mais ne voulu dire à personne la raison de sa bonne humeur, pas même à Ginny. Le jeudi et le vendredi passèrent très vite, et le samedi soir, ils allèrent cherher Hermione et Ron à la gare de King's Cross. Hermione aurait voulu passer Noël avec ses parents… car après tout en huit ans elle n'avait passé Noël avec ses parents que deux fois. Mais Ron et Harry avaient tout de même réussi à la convaincre de revenir au Terrier pour les fêtes.

Noël cette année tombait le samedi suivant. Ils profitèrent donc de la semaine pour faire leurs achats des cadeaux. Chacun choisissant un jour différent. Harry fut le seul à ne jamais s'absenter, et Ginny en déduisit qu'il avait déjà fait ses emplettes quand il s'était absenté le mercredi précédent.

Le jeudi soir, ils décorèrent le sapin, préparèrent la table du salon. Cette année, Charlie devait revenir de Roumanie pour les fêtes et leur annoncer une grande nouvelle. Il n'arriverait que le vendredi avait-il dit. Fred et George, qui étaient déjà là pour aider aux préparations, expliquèrent qu'ils viendraient avec Verity et Angelina Johnson. Bill et Fleur étaient bien entendu de la fête également. Mrs Weasley avait également invité Tonks et Lupin. Bref, le Terrier allait à nouveau être archi-bondé et Mrs Weasley essayait de tout organiser.

- Comment on va faire ! On arrivera jamais à installer tout le monde !

- On pourrait rajouter une ou deux chambres Mollynette ? suggéra Mr Weasley.

- Et où veux-tu les mettre ? cette maison va se casser la figure si on rajoute des chambres à l'étage ou au grenier ?

- En fait, suggéra Harry. On pourrait mettre votre chambre au premier, sous la chambre des filles qui dépasse. Ca stabiliserait l'ensemble.

- Très bonne idée Harry ! répondit Mr Weasley. Je ne savais pas que tu avais des talents d'artictèche, comme disent les moldus !

- C'est architecte ! Et ma seule expérience dans le domaine a été de jouer avec les cubes de Dudley quand j'avais trois ans, mais la magie devrait pallier à mes faiblesses créatrices !

- Harry a raison, il faut stabiliser la base. Expliqua Hermione. Ensuite, à l'étage, cet espace vide entre les chambres de Fred et George et celle de Ginny pourrait accueillir une autre pièce !

- Oui, mais elle sera bien trop petite ? expliqua Mrs Weasley.

- Pas si on lui applique un sortilège comme pour les tentes qu'on avait utilisées lors de la coupe du monde de Quidditch.

- Brillant Hermione ! dit George. Ainsi avec Papa et Maman en bas. Moi et Fred dans notre ancienne chambre…

- Bill et Fleur pourraient partager la nouvelle chambre… continua Fred.

- Et Charlie et Percy partageraient celle de Percy, continua Ginny.

- En agrandissant la chambre des filles, Angelina et Verity pourraient y dormir aussi, dit alors Mrs Weasley. Et ca laisse la chambre du grenier pour Lupin et Tonks ! C'est parfait ! Harry, Hermione ! Merci de nous avoir aidé. Arthur, tu sais ce qu'il te reste à faire !

- Oui chérie !

- Bien maintenant le repas ! reprit Mrs Weasley.

Le vendredi, Harry et Hermione aidèrent Mr Weasley à créer les deux nouvelles chambres. Dès le petit-déjeuner fini, Mrs Weasley et Ginny s'affairèrent à la préparation du repas du soir, pour midi, Mrs Weasley avait décrété qu'ils se contenteraient de sandwichs. Fred et George avaient dit qu'ils fermeraient le magasin à quatre heures l'après-midi pour venir donner un coup de main. Mais quand ils arrivèrent, ils passèrent tant de temps avec Angelina, Ron et Harry à parler Quidditch, que cela n'aida pas vraiment. Heureusement Verity mis la main à la pâte pour aider Mrs Weasley à installer la table, préparer les couverts, organiser le placement de chacun. Lupin et Tonks arrivèrent vers cinq heures et demi et donnèrent eux un sérieux coup de main. Lupin en cuisine, et Tonks à l'installation de nouveaux lits, métamorphosés à partir de branches d'arbres et de feuilles mortes.

Il était dix-huit heures quand on frappa à la porte. Cette fois tout était pratiquement près, il ne restait qu'à accueillir les derniers arrivants. Toute la famille se réunit dans le salon pour ce faire. Fred ouvrit la porte. C'était Charlie.

- Salut frangin ! Alors ? Comment ça va ?

- Ca va bien ! Dit Charlie en époussetant la neige qu'il avait sur les épaules.

- Alors ! dit George impatient. C'est quoi cette grande nouvelle que tu voulais nous annoncer ?

- Oui ! Euh, Maman, Papa, et… tous les autres. Laissez-moi vous présenter Stella.

Il s'écarta. Derrière lui se tenait une petite fille d'à peu près cinq ans. Quand il lui ôta sa capuche, tout le monde pu découvrir une ravissante petite fille, visiblement intimidée par l'assemblée qui s'offrait à ses yeux d'une couleur pour le moins remarquable puisqu'ils étaient violets. Elle avait des cheveux noirs et soyeux coiffés en natte qui tombait dans son dos.

- Stella est la fille d'un couple d'amis qui… enfin, ils sont… Bref, je leur ai promis de m'occuper de Stella comme si c'était ma fille. Viens Stella, on va t'enlever ton manteau et ensuite tu pourras aller jouer avec Pattenrond. C'est le chat de Hermione.

La petite se précipita à l'intérieur, sans parler à personne, bien qu'elle fut le centre d'attention.

- Elle ne parle plus beaucoup depuis la mort de ses parents, alors soyez gentils avec elle, et ça vaut surtout pour vous deux Fred et George !

- T'inquiètes frangin, répondit Fred.

Après avoir été débarrassé de ses affaires par sa mère. Charlie alla vers Stella et lui présenta tour à tour chaque personne, en commençant par ses parents, puis ses frères et sœurs, et en terminant par Tonks et Lupin après avoir fait les autres invités. Tonks, grâce à son talent de métamorphomage s'attira tout de suite la sympathie de la petite de la même façon qu'elle s'était attiré celle de Ginny et de Hermione trois ans plus tôt. Quelques minutes plus tard, on frappa à nouveau à la porte. Bill et Fleur arrivèrent à leur tour et Fleur s'extasia devant la petite Stella. Vers huit heures, on passa à table. Un couvert avait été rajouté entre Charlie et Bill pour Stella. Après les entrées, il y eut un temps de battement.

- Au fait Bill, intervint Mr Weasley. Tu avais dit dans ta dernière lettre que toi aussi tu avais une nouvelle importante à nous annoncer. De quoi s'agit-il ?

- Et bien… tu veux leur dire mon cœur, dit Bill en se tournant vers Fleur.

Fleur se leva et dit.

- Je sais pas si vous avez prêté attention à ma silhouette mais… si je vous paraît un peu plus ronde, c'est normal, et ça ne fera qu'empirer dans les huit mois qui viennent.

La nouvelle provoqua sifflements et larmes de joie ainsi que des félicitations unanimes.

Tout au long du repas, Charlie racontait à Stella des anecdotes sur ses frères, histoire de détendre un peu la petite. Elle apprit ainsi comment Fred et George s'étaient retrouvés suspendus à un arbre à vingt mètres du sol le jour où ils avaient pour la première fois essayé de monter de vrais balais. Ils n'avaient alors que huit ans et s'étaient fait passer un sacré savon ce jour-là par Mrs Weasley. La petite semblait cependant toujours effrayée par Bill qui était assis à côté d'elle. Charlie lui expliqua qu'elle ne devait pas avoir peur à cause de ces cicatrices. Il lui dit que Bill était quelqu'un de très gentil et très courageux qui avait eu ces cicatrices en protégeant de petits enfants d'un méchant monstre. Pour terminer d'exorciser la peur de la petite, Bill se pencha et lui fit toucher les cicatrices sur son visage. Il afficha un large sourire et fit.

- Tu vois, elles sont toutes douces.

C'est alors que Stella lui sourit, preuve qu'elle l'avait accepté.

Charlie raconta aussi à Stella comment Harry avait brillament affronté un Magyar à pointe lors du tournoi des trois sorciers. Stella sembla admirative. Vu le métier de Charlie, elle ne devait pas ignorer ce qu'était un Magyar à pointes.

Dans la bonne humeur générale, on passa au dessert. Il était presque minuit quand on sortit de table pour aller se détendre dans les fauteuils et canapés. Lupin, Tonks et Mr Weasley restèrent à table tandis que Molly, Fleur et Hermione aidaient à débarrasser la table. Ron, discutant avec Harry, regarda la montre de son ami. Ses yeux s'illuminèrent alors.

- Hey ! Tout le monde ! Il est minuit passé ! Joyeux Noël à tous !

Des "Joyeux Noël" fusèrent dans tous les sens alors que Molly, Fleur et Hermione revenaient dans le living room. Harry, qui avait été plutôt silencieux tout au long de la soirée se leva alors.

- S'il vous plait ! Euh… je voulais faire ça demain mat… enfin… ce matin. Mais puisque c'est la soirée des grandes nouvelles. J'aimerais vous dire quelque chose à tous. Depuis que j'ai mis les pieds au Terrier, l'été de mes douze ans. Je me suis senti ici comme si j'étais chez moi. Vous m'avez tous accueilli à bras ouvert. Et vous m'avez donné plus d'affection en quelques jours que je n'en avais eu en onze ans en vivant chez les Dursley. Pour moi, ma famille est ici. Ma famille c'est vous tous. Vous, Mr et Mrs Weasley qui m'avez traîté comme votre fils alors que des enfants, vous en avez déjà à la pelle. Vous, Ron et Hermione, mes meilleurs amis. Vous Fred et George, qui m'avez fait rire avec vos farces et autres pitreries. Vous Charlie et Bill qui m'avez fait rêver avec vos histoires de dragons et de tombeaux maudits. Toi aussi Percy, qui a essayé de me gardé dans le droit chemin, ou ce que tu croyais être le droit chemin, mais je ne t'en veux pas, tout le monde peut faire des erreurs. Tu voulais juste nous protéger moi et Ron. Vous également, professeur Lupin, qui avez toujours été de bon conseil et m'avez témoigné la même amitié que vous aviez pour mon père. Tonks aussi, votre gaieté à embelli les jours sombres où j'attendais de passer devant le Magenmagot. Et enfin, la plus importante, Ginny. Toi que j'aime par dessus tout. Ta fraicheur et ta malice m'ont permis de revivre après l'affrontement contre Voldemort. Ton amour, je voudrais le garder pour la vie. Aussi…

Harry mit alors un genoux à terre devant Ginny. Hermione et Fleur retinrent leur souffle. Tonks et Mrs Weasley eurent le même geste de passer la main devant leur bouche pour ne pas émettre de bruit alors que leurs yeux s'embuaient de larmes. Fred et George se lancèrent un regard mêlé de surprise et d'admiration. Ron ouvrit la bouche et écarquilla grand ses yeux. Lupin, Charlie, Bill et Mr Weasley observaient la scène avec beaucoup de tendresse dans les yeux, Angelina et Verity chuchotèrent entre elles en gloussant. Harry sortit de sa poche un écrin de velours vert.

- Ginerva Molly Weasley, je te le demande avec tout mon amour : Veux-tu être ma femme ? dit-il en ouvrant l'écrin révélant une splendide bague en or incrustée de petits diamants.

Des "Kyaaah !" échappèrent de quelques bouches féminines. Ginny pleurait à chaudes larmes.

- Oui ! Bien sûr que je le veux !

Harry mit la bague à l'annulaire de Ginny et ils s'embrassèrent applaudis par toute l'assistance.

- Harry c'est magnifique, c'est le plus beau des cadeaux que tu pouvais me faire !

- Non, c'est toi qui m'a fait le plus beau des cadeau en me disant "oui".

Le lendemain matin, chacun eut le plaisir d'ouvrir les cadeaux qu'il avait reçu. Comme toujours, chacun des enfants Weasley, ainsi que Harry, Fleur et Hermione reçurent un pull tricoté par Mrs Weasley, elle en avait même offert un à la petite Stella, qu'elle avait dû tricoter la nuit-même en toute hâte, à en juger par ses cernes. Harry avait reçu de Ron une boite de dragées surprises, et Hermione lui avait offert deux places pour le derby de Quidditch Grande-Bretagne/Irlande, à la fin du mois de février. Elle avait d'ailleurs offert le même cadeau à Ron qui lui, avait eu droit à un baiser passionné quand Hermione découvrit dans son paquet les livres Moby Dick, Les hauts de Hurlevent, et les Thanatonautes, trois livres moldus qu'elle n'avait encore pas eu l'occasion de lire.

- Mais comment tu as fait pour te rappeler de tous ces titres ? En plus, je t'ai parlé de ces trois-là à des dates bien différentes, et pour certains, il y a de nombreux mois !

- Bah… il m'arrive de faire attention à ce que tu dis des fois, répondit Ron rougissant et récoltant à nouveau un baiser fougueux.

Après avoir prit le petit déjeuner dans une ambiance proche de celle de Poudlard. Harry et Ginny s'habillèrent avec leur plus beaux atours, ce qui se traduisait pour Harry par un costume qu'il s'était offert lui-même et pour Ginny par la robe que Harry lui avait offerte pour son anniversaire, accompagnée de sa paire de chaussures et d'une cape d'hiver assortie.

- Wow ! Où vous allez comme ça ? demanda Ron.

- On va voir… certaines personnes, répondit Harry en prenant le temps de la réflexion. Je ne sais pas pour combien de temps on en a. Peut-être seront nous de retour dans une heure, peut-être ne reviendrons-nous que ce soir.

Sur ces mots, ils transplanèrent et se retrouvèrent… devant le 4, Privet Drive. Harry sonna. A peine plus d'une minute plus tard, l'oncle Vernon lui ouvrit.

- Ah ! C'est toi ! Et tu n'es pas seul ! Est-ce que c'est une…

- Oui ! répondit Harry.

Vernon grogna puis les invita à entrer bien qu'on sentit dans sa voix toute sa récalcitrance.

Ginny avait l'air de ne pas savoir où se mettre. C'était la première fois qu'elle voyait les Dursleys, si elle n'avait pas été la fiancée de Harry, elle aurait déjà remis l'oncle Vernon à sa place. Mais là…

Ils s'installèrent dans le salon, où Pétunia et Dudley les attendaient visiblement.

- Tante Petunia, Dudley, salua poliment Harry. Laissez-moi vous présenter Ginny. C'est la petite sœur de mon ami Ron. Vous devez vous rappeler de Ron et de sa famille ?

La question ne se posait même pas. Comment les Dursley pourraient-ils oublier le jour où Mr Weasley, Ron, Fred et George avaient débarqué dans leur salon en passant par leur cheminée condamnée. Mais ils n'avaient effectivement jamais vu Ginny, où du moins n'avaient-ils jamais fait attention à elle.

- Tu voulais nous demander quelque chose je crois ? dit Vernon qui semblait pressé d'en finir et de voir repartir ces sorciers de sa maison.

- Laissez-moi d'abord finir les présentations ! Ginny, voici donc Petunia, la sœur de ma mère, son mari Vernon, et mon cousin Dudley.

- Ravie de vous connaître, dit Ginny d'une voix étonnement douce et fragile.

Harry prit alors la main de Ginny. Petunia ne manqua pas de remarquer la superbe bague qu'elle portait à l'annulaire.

- Ginny et moi nous nous sommes fiancés hier soir, lâcha Harry un peu comme une bombe sur Dudley et Vernon qui ne s'y attendaient pas. Nous nous marieront en juillet. Et je voudrais vous demander de venir à notre mariage.

- Euh… je ne… c'est… balbutia l'oncle Vernon.

- Pourquoi ? demanda Dudley.

- Et bien, parce que vous êtes ma famille. On a le même sang dans les veines, que ça vous plaise ou non ! Et j'ai déjà assez enduré les chuchotements sur le pauvre petit orphelin que j'étais ces huit dernières années, je ne veux pas qu'en plus, il n'y ait aucun membre de ma famille le jour de mon mariage.

- Et bien je ne sais pas si… commença l'oncle Vernon.

- Nous viendrons, lâcha la tante Petunia presque sans s'en rendre compte.

- Bien merci ! Dit Harry. Bien sûr, la date n'est pas encore fixée, mais on vous enverra une invitation quand elles seront prêtes… par courrier moldu, si ça peut vous rassurer.

- Et bien, je pense que nous pourrons faire l'effort de venir dans ton monde pour une journée, dit l'oncle Vernon.

- Merci ! Bien… j'ai l'impression que notre présence vous met un peu mal à l'aise, alors nous allons vous laisser… Tu veux aller m'attendre dans le hall chérie, dit-il à l'attention de Ginny.

Quand Ginny fut dans l'entrée. Harry rassembla les Dursley et parla à voix basse.

- Autre chose, vous savez ce qui est arrivé à Mrs Figg, il y a quelques semaines ?

- Sa crise cardiaque ? répondit Mr Dursley. C'est triste, mais enfin elle n'était plus toute jeune.

- Ce n'était pas une crise cardiaque, dit Harry. Elle a été assassinée.

- Comment ? s'exclama Petunia avant de reprendre le chuchotement. Ce serait un tour de Volde… de Tu-Sais-Qui.

- Impossible, il est mort et enterré. Mais il y avait ce soir-là la marque de ses subalternes chez Mrs Figg. Ca n'a peut-être aucun rapport avec moi. Mais si c'est tout de même le cas, il faut que vous sachiez que vous êtes en danger.

- Comment serait-on… commença Vernon à voix haute avant que Harry ne le coupe.

- Simplement parce que vous êtes de ma famille. Cependant rassurez-vous des sorciers vous surveillent et vous protègent. Mais par mesure de précautions, il vaudrait mieux que vous ne sortiez pas la nuit, à moins d'être tous les trois. Et lorsqu'on sonne à la porte, demandez qui c'est, et une preuve qu'il s'agit bien de ladite personne.

Puis il reprit à voix haute.

- Bien ! On se reverra donc en juillet !

Il revint dans le hall, prit la main de Ginny avec qui il salua les Dursley avant de passer leur porte. Un coup d'œil à droite et à gauche, puis il disparurent dans un nouveau CRAC sonore. Les Dursley les avaient regardé disparaître depuis la fenêtre de leur salon.

- Petunia, pourquoi as-tu…

- Quand je les ai vu tous les deux… ça m'a rappelé Lily et ce garçon, le jour où ils étaient venus nous annoncer leurs fiançailles. C'était à Noël aussi, et ils avaient le même âge que Harry aujourd'hui.

- Raison de plus qui me fait te demander pourquoi as-tu accepté ?

- C'est… tu comprends… Harry est le portrait craché de ce garçon. Et cette fille… elle ressemble tellement à ma sœur… j'ai… je l'avoue, ça m'a ému. Même si je détestais l'aspect Tu-Sais-Quoi de ma sœur, c'était quand même ma sœur…