Je vous présente mon nouveau one-shot, celui là, je l'aime beaucoup.

Il s'agit de la relation amoureuse entre Luna et Hermione du point de vue de Hermione, mais l'histoire est triste et les sentiments sont surtout au désespoir. J'ai souhaité illustrer les émotions d'Hermione par la chanson de James Blunt « Goodbye my Lover », vous pouvez imaginer qu'elle est triste et qu'elle l'écoute et se reconnaît dedans par exemple.

Couple : Luna/Hermione.

N'hésitez surtout pas à me donner votre avis, même si c'est juste pour dire que vous avez lu, ça fait toujours plaisir.

Bonne lecture !

Nous ne sommes pas à égalité

Did I disappoint you or let you down?

T'ai-je déçue ou abandonnée ?

Bon sang qu'est-ce que j'ai fait ?

Ce sont les premiers mots qui me sont venus à l'esprit quand je t'ai regardée partir, alors même qu'aucun mouvement ne m'était possible. Oui, j'étais paralysée.

Comment est-ce que nous en sommes arrivées là ?

Je suis Hermione Granger, en dernière année à Poudlard, première de ma promotion, réputée pour mon intelligence et ma puissance.

Malgré ces prétendues qualités, je viens de laisser partir la personne qui compte le plus pour moi.

Should I be feeling guilty or let the judges frown?

'Cause I saw the end before we'd begun,

Devrais-je me sentir coupable ou laisser les autres me juger ?

Parce que j'ai vu la fin avant même le début.

Elle s'appelle Luna Lovegood. Elle a un an de moins que moi, elle est à Serdaigle.

Luna a les cheveux blonds et les yeux bleu foncé, et je l'aime.

Comment ? Pourquoi ? Cette phrase impossible, oxymore de sens et de logique. Oui. J'en ai été la proie.

Est-ce qu'il y a vraiment une explication à ce sentiment ? Il est incompréhensible. Il m'a pris totalement par surprise. Un jour, je me suis réveillée, et j'ai réalisé que je l'aimais.

C'est arrivé ainsi, je la regardais s'entrainer, perdre ses boucles d'oreille à radis puis passer le reste du temps à les chercher.

Le soir j'y repensais en souriant. Encore et encore.

Le jour, je l'observais quand je pouvais, et je recherchais sa présence. A distance, sans vraiment réaliser, mes yeux suivaient ses mouvements.

Je ne me rendais pas bien compte, je l'observais, ça me plaisait, et ça n'allait pas plus loin. Mais nous commençâmes à parler ensemble.

Je crois que je me sentais supérieure, à ce moment là puis par la suite. Elle était toute seule. Les autres élèves lui faisaient la misère, lui donnaient des surnoms, lui volaient ses affaires. Et moi, machinalement, j'accordai l'honneur de ma présence de première élève à la fille qui n'avait pas d'amis. J'avais l'impression qu'en lui tenant compagnie, je faisais acte de charité.

Me rendais-je seulement compte ?

Mais les discussions que nous eûmes, que je forçais un peu au début par « bonté d'âme », dérivèrent des banalités, et me devinrent nécessaires.

You touched my heart you touched my soul.

Tu touchas mon cœur, tu touchas mon âme

Luna, blonde, rêveuse, adepte de créatures de rêves, faisait parfois preuve d'une pertinence déconcertante sur les évènements réels, et d'actualité. Au détour d'une phrase sur une quelconque bestiole non répertoriée, elle me surprenait.

« Peu importe les alliés perdus du Seigneur des Ténèbres, tu ne vois pas que certains sont d'accord avec lui et semblent avoir honte de leurs relations avec les sorciers issus de moldus ? Exclure les autres, se sentir supérieur et meilleur, c'est la meilleure stratégie des forces des ténèbres pour corrompre les cœurs… »

Touché, coulé. J'aurais dû me sentir concernée. Au moins un peu.

J'ai même été portée à croire qu'il était nécessaire de l'éloigner de sa "folie".

« Luna, tu te rends compte, quand même, que personne ne les a jamais vus, même parmi les sorciers, ces créatures, absolument personnes ! Il n'y a aucune preuve qu'elles existent. »

Luna m'avait regardée en souriant d'un air perplexe.

« Ce n'est pas important pour moi que tu ne me crois pas. Avant, quand les autres se moquaient de moi, j'étais triste. J'ai compris maintenant que ça n'avait pas d'importance, qu'ils pouvaient bien penser ce qu'il leur plaisait, tout comme toi. est-ce que ça te perturbe autant ? Vous ne voyez pas, exactement comme tous ces moldus qui voient de la magie devant eux, et qui pensent qu'ils sont un peu fatigués».

Est-ce que les étranges fées, et autres bestioles non identifiées alors se cachaient-elles trop bien ? Je ne le sus jamais. Mais après tout, j'ai eu un doute minuscule. C'était moi qui était censée être supérieure et elle me comparait aux incrédules autruches qui refusaient de voir déranger leur petit monde !

Quelque part, j'ai admis que, peut-être que Luna n'inventait rien. Mais qu'au fond, quelle importance ?

Car elle devenait importante pour moi.

Pour rire, elle m'aidait à faire réviser les garçons. Ça l'amusait surtout qu'elle avait un an de moins que nous, alors elle en profitait pour réviser le programme de l'année suivante. Une Serdaigle dans l'âme, ma Luna.

I've seen you cry, I've seen you smile.

I've watched you sleeping for a while.

Je t'ai vu pleurer, je t'ai vu sourire

Je t'ai observé dormir pendant un moment

Et à cause d'elle, une barrière s'écroulait brique après brique en moi, laissant écouler un courant puissant, que je retenais depuis tant de temps. Je pense que je l'ai aidée à se montrer plus ferme, plus fière, je l'encourageais lorsque parfois, elle se battait pour ses idées. Elle était petite, vulnérable et douce. Je me sentais responsable d'elle.

J'étais…dépendante de ce sentiment, du fait que j'étais persuadée lui être nécessaire. Prétention ? Orgueil ? J'ai honte de réaliser cela maintenant.

Puis, simplement son absence, lorsqu'elle restait avec sa table, ou en cours, devenait difficilement supportable, comme si le reste était morne. J'avais du mal à penser autrement qu'avec Luna incluse dans mes projets. Elle était devenue, bizarrement, ma meilleure amie. Lorsque j'avais une idée, il fallait que je lui en parle, sinon cette idée n'avait pas lieu d'exister. Je n'étais plus rien, seule. Misérable et terne. Impuissante à vivre.

Les nuits je me tournais en tous sens, chaleur. Les cours, je prenais des notes avec enthousiasme, mais c'était pour mieux en parler avec elle par la suite, les lui faire partager, lui apporter mon pseudo savoir.

Comme c'était … plein mais si mesquin de ma part.

J'ai honte, honte de me rendre compte que je ne l'avais jamais vraiment considérée comme une égale. Je suis à Gryffondor pourtant.

Que voilà une réflexion stupide, je sais maintenant que ça ne veut pas dire grand chose.

I've kissed your lips and held your head.

Shared your dreams and shared your bed.

J'ai embrassé tes lèvres et tenu ta tête.

Partagé tes rêves et ainsi que ton lit.

En fait, elle avait remué un morceau de moi, on peut dire ça comme ça. Peut-être même dès le début, une personne aussi seule mais aussi extravertie, un peu mon contraire. Complémentaires.

Elle a su me toucher, alors que j'avais l'impression si sale d'être son ange-gardien, elle me tirait gentiment par la main vers une grandeur nouvelle. Celle de savoir dire « Et alors ? » lorsque le destin nous faisait un pied de nez, supporter avec la patience de celui qui a compris qu'il n'était en fait qu'ordinaire, l'insupportable réalité, celle que je suis comme tout un chacun.

Que je n'étais et ne serait jamais supérieure ou inferieure à qui que ce soit. Du moins, pas parce que j'étais « moi ».

Je pouvais devenir spéciale, si j'arrivais à être reconnue peut-être, en y mettant toute mes forces et ma volonté, je deviendrais quelqu'un.

Mais là encore elle donna une sérieuse leçon à mon orgueil : était-ce nécessaire, la sensation de ne pas être une parmi des milliards ? Pourquoi est-ce que je me démenais tellement juste pour qu'on me voit, qu'on me remarque, qu'on puisse dire de moi : « Hermione est bien la preuve qu'il existe des femmes incroyables. Elle est née de moldus, mais elle a su montrer que ce n'était pas un handicap ». Leur montrer à tous, que j'intégrerai leur monde mieux que personne et que je les surpasserai.

I've been addicted to you.

Je suis devenu dépendant de toi.

Jamais les mots « Je t'aime » n'ont franchi mes lèvres. Je réalise maintenant, maintenant que c'est trop tard, maintenant que c'est fini. Mais pendant qu'il était encore temps, jamais. Ça m'aurait peut-être sauvée.

Pourquoi ? Déjà, j'étais une fille, et elle aussi. Ça ne semblait tout simplement pas pouvoir être possible. J'avais choisi, cette fois, une solution de facilité. Je n'imaginais même pas que nous soyons un couple, que je sous amoureuse.

Je mettais une sorte de voile sur mes sentiments : je la retenais auprès de moi, parfois même elle s'endormait confiante contre moi, lorsque je l'invitais dans notre salle commune, incognito. Parfois même, je l'embrassais doucement sur les lèvres, mais, c'était presque chaste ! Pour moi, c'était une façon de montrer qu'on était proche, mais ça n'avait rien à voir avec la notion d'amour. Que dire…j'étais censée être plus maline que ça. Comme quoi, on a raison de dire qu'il vaut mieux balayer devant sa porte avant de se mêler des histoires des autres.

J'aurais dû être plus perspicace ! Je ne m'étais jamais autant voiler la face.

Et voilà cette putain de connerie de MEEEEEERDE ! J'ai envie de pleurer, je pleure, je grogne et geins toute seule dans les toilettes abandonnées, envie de crier que j'en ai marre, marre, marre ! Une démente envie de hurler qui ne peut pourtant que se solder par le silence.

J'ai tellement MAL, j'en perds la raison et je deviens hystérique. En hyperventilation, plus rien n'a de sens.

Mes sentiments, émotions, dès le début avaient beau être minables, car égoïstes, quelque part, si j'avais commencé par aimer Luna, c'est qu'à cause de l'infériorité que je lui attribuais inconsciemment, elle me mettait en valeur puisque j'étais son « mentor », responsable d'elle, la guidant. Sa meilleure amie un peu autoritaire.

Mais…

ELLE, elle ne se voilait pas la face !

Elle m'aimait pas, elle ne m'a jamais aimé comme moi je l'aimais.

J'ai une sensation de trahison au cœur du ventre, mais c'est moi qui l'ai cherché ! Je suis tellement stupide bon sang, comment j'ai pu me tromper à ce point !

Plus rien.

Plus rien.

Plus rien.

Je n'ai plus rien !

Je pleure sans pouvoir m'arrêter, je suis folle de rage contre moi-même.

J'essaie de me contrôler, ça ne marche pas.

I'd spend a lifetime with you.

J'aurais passé ma vie avec toi.

Oui, que s'est-il passer en fait ? Hein ? Qu'est ce qu'il s'est passé ?

C'est ça que vous voulez savoir ?

Luna…Luna, ma chère et tendre -…bon sang…- était tombée amoureuse de quelqu'un d'autre. Si je lui avais dit que je l'aimais ? Si je l'avais retenue auprès de moi, est-ce que ça aurait changé quelque chose ?

Comment pourquoi, je ne sais pas. Mais il en était ainsi.

Vidée, je suis vidée. Une déchirure au ventre, un marteau, un bruit sourd et ricanant, c'est mon cœur qui se fout de ma gueule.

Quand je dis simplement, c'est parce c'était pas plus compliqué que ça, c'était Lunesque, c'est à dire, un sourire sincère, une lueur dans l'œil, et une amitié solide devenue plus que ça.

Suis si conne. Je me suis trompée, j'ai été si peu humaine, ou plutôt, tellement trop humaine, un humain de base, encore pire que normale et noyée parmi tous. Une pauvre petite humaine qui n'a jamais vraiment évoluée. Une enfant ne sachant bâtir que des relations basées sur ses intérêts sordides.

Oui, c'est ça le pire, c'est que j'ai pris la meilleure décision possible, mais que je la regrette à un point qu'il est difficile d'imaginer.

Luna.

Quand je pensais à toi, et je continue, je te parle. Parce que tu es mon tout, mon autre, c'est si con, si cliché, si absolument niaiseux que j'en ai envie de vomir.

Pourtant, c'est l'image exacte.

J'ai pris la meilleure décision, celle de sourire, de réagir avec douceur et gentillesse, et de te dire que si tu es heureuse avec ce garçon tourmenté mais tellement plus charmant que moi, en fait, il valait mieux qu'on se quitte, et nous recommencerions sur de nouvelles bases.

Bon sang qu'est-ce que j'ai fait ?

I cannot live without you.

Il m'est impossible de vivre sans toi.

Fin.