4 ) Rodney dort

Le colonel Sheppard frappe à la porte de Rodney mais celui-ci ne répond pas. Ils sont revenu depuis trois heures déjà de mission et sitôt débarqué, Rodney a déclaré qu'il avait avant tout besoin d'une bonne douche et d'un peu de sommeil. Il faut dire qu'ils n'ont presque pas dormi durant les deux jours qu'a duré la mission et Rodney s'est éclipsé rapidement laissant le soin à Sheppard de rédiger le rapport. Après tout c'est son travail.

John Sheppard tend l'oreille : Aucun bruit ne lui parvient de l'intérieur de la chambre alors il fait coulisser la porte et entre. Rodney est là, étendu sur son lit.

Le scientifique est allongé nu sur le ventre, les bras de chaque coté de sa tête, les jambes légèrement écartées, complètement détendu.

Il dort.

C'est la première fois que John voit McKay aussi immobile, vulnérable, abandonné.

Le militaire s'approche sans faire de bruit et fait le tour du lit. Il contemple le visage serein aux yeux clos et se demande à quoi rêve McKay. Un E2PZ , le retour du dédale avec une cargaison de chocolat ? Que peut-il bien se passer derrière ce grand front pâle ?

John est fasciné : Le visage de McKay est toujours animé par une émotion : Joie, peine, colère, plaisir. Et même des larmes parfois. Et pour la première fois John observe un visage détendu, reposé.

Son regard dérive vers la tête, ronde comme un ballon, les cheveux châtains et fins, coupés courts et se pose sur la nuque pâle et les petits plis du cou. Il descend le long des larges épaules aux douces courbes et suit les bras repliés et les mains aux longs doigts pour une fois immobiles, écrasés sur les draps.

Les derniers rayons qui filtrent à travers la vitre dessinent un jeu d'ombres et de lumières sur le large dos.

John Sheppard remarque le léger mouvement dû à la respiration qui soulève et abaisse l'espace entre les omoplates. Il se penche : la peau à l'aspect satiné est parsemée ça et là de grains de beauté qui rappellent à John un ciel piqué d'étoiles. Il est sûr que la peau est douce et lisse au toucher.

La colonne vertébrale saille le long du dos et se perd dans la vallée creusée à la cambrure des reins. John sourit : Deux mignonnes petites fossettes forment de petits creux tendres et adorables sous chaque rein, juste au dessus des fesses.

Justement la cambrure accentue le relief des fesses. John les trouve parfaites : pleines, galbées, deux collines arrondies, également bombées séparées par un sillon rose sombre qui se perd plus bas, entre les cuisses entrouvertes.

Le militaire se déplace de nouveau autour du lit. Il peut apercevoir entre les jambes écartées un peu du scrotum et le raphé qui le traverse.

L'intimité de Rodney. Un peu de son mystère.

Les cuisses sont rondes, larges, un peu velues et descendent en s'amincissant jusqu'à l'arrière des genoux. Là, de nouveaux des petits sillons, des plis profonds puis les mollets ovales aux muscles durs et saillants.

John se sent comme un explorateur ou bien comme un observateur, fasciné. Il apprécie les arrondis moelleux, les vallonnements, collines, cambrures, galbes…

Le corps de Rodney est une succession de courbes aux lignes douces et pleines.

Le contraire du sien.

John Sheppard finit par s'asseoir sur un coté du lit. Il se penche sur la nuque et ferme les yeux. Il inspire doucement. Rodney sent le chaud et le savon. Et aussi autre chose. Une odeur indéfinissable, propre au scientifique, une odeur que le militaire aime. Il reste là un moment, savourant, se remplissant avec délice les narines.

Un désir prend forme en lui, irrépressible.

Et sans même s'en rendre compte, il pose une main sur l'épaule de Rodney. Sa paume épouse parfaitement l'arrondi lisse. Du velours dans sa main.

Il en savoure l'exquise sensation.

Puis se penche un peu plus.

-Rodney, murmure t-il à l'oreille du scientifique, Rodney..

L'homme, tiré de son sommeil ouvre les yeux. Il sent une main posée sur son épaule. Quelqu'un le secoue doucement. Que se passe t-il ? Un problème dans la cité ?

Il roule sur le dos et la main étrangère qui n'a pu se décider à rompre le contact glisse sur sa poitrine. Le regard de Rodney se pose avec étonnement sur le colonel Sheppard qui…