Disclaimer: pas à moi, sauf ma Lulu... mais ça, vous commencez à le savoir.


Chapitre 4: questions indiscrètes

Le reste de la réunion se passa à merveille, même si Lunacy n'aimait pas tellement la façon dont le Généralissime la regardait. En fait, pour être parfaitement honnête, elle ne l'aimait pas du tout celui là, il avait un truc de très désagréable dans le regard. D'abord, elle était sûre qu'il n'était même pas borgne. Si seulement elle avait pu soulever son ridicule petit bandeau…

Une fois ce moment d'ennui absolu terminé, Mustang autorisa sa petite secrétaire à rentrer chez elle, disant qu'il ne devrait plus avoir besoin d'elle pour le reste de la journée, ce qui convenait parfaitement à la jeune fille. Elle avait la ferme intention d'interroger Alphonse ce soir, et pour cela mieux valait le mettre de bonne humeur auparavant, car la lutte risquait d'être rude.

Lunacy fut la première rentrée à la maison, et un coup d'œil à l'horloge lui apprit qu'il restait encore deux bonnes heures avant que son ami ne revienne à son tour Elle entreprit donc de préparer des crêpes, sa spécialité. Bien sûr, ses crêpes ressemblaient généralement plus à un ragoût qu'à autre chose, mais elle n'avait jamais aimé suivre les indications des livres de cuisines. En fait, elle n'avait jamais aimé suivre des indications tout court. Ça rendait tout ce qu'elle faisait un peu bizarre en général, mais Alphonse disait que ça faisait partie de son charme, alors le reste, elle s'en fichait.

Lorsque le jeune homme arriva à son tour, il fut accueilli par une Lunacy pleine de joie, de bonne humeur et de tâches de sauces, et cela ne manqua pas de lui réchauffer le cœur. Après deux ans de solitude qu'il s'était imposé, c'était agréable d'avoir à nouveau une amie.

-Tu as passé une bonne journée ? s'informa la fille aux cheveux rouges.

-Très. Le chaton qui était malade a fini par guérir, c'est un vrai miracle… Et un des chiots a trouvé une famille. Et toi ?

-Oh, c'était très, très intéressant. Il y a une cette réunion avec le Généralissime où j'ai appris des tonnes et des tonnes de choses. Et je ne me suis même pas endormie ! Pourtant, il n'a parlé que de cette guerre qu'il fallait faire je sais plus où.

-Encore une guerre ? Ishbal n'a pas dû lui suffire à celui-là… Enfin, on ne va pas laisser des militaires assombrir une si belle journée. C'est quoi le menu ?

-Ben, je suis pas trop sûre en fait… mais normalement, c'est comestible.

-Je t'aime bien, Luna, mais parfois je ne me sens quand même pas trop en sécurité avec toi…

La petite adolescente se contenta d'éclater de rire en réponse, puis ils se mirent à table. Ils mangèrent en silence, ni l'un ni l'autre n'ayant grand chose à raconter en fait, puis Alphonse proposa de s'occuper de la vaisselle puisque Lunacy avait fait la cuisine, proposition rapidement acceptée. Et puisqu'il était de bonne humeur, son amie décida d'en profiter.

-Au fait Al, comment ils s'appellent tes parents ?

Le jeune homme laissa tomber l'assiette qu'il était en train d'essuyer, et elle se brisa sur le sol.

-Pourquoi cette question ? demanda-t-il froidement.

-Ma mère s'appelait Mary, et Papa, c'était Thomas. C'est des jolis noms, pas vrai ? J'aurai aimé qu'ils soient encore en vie, je crois.

-Trisha et Hohenheim.

Lunacy ne put retenir une grimace en entendant le nom tant haït, mais parvint à la transformer en sourire.

-Trisha, c'est rudement joli. C'est un nom d'ange je trouve. Et Hohenheim…

Elle parvint cette fois à dissimuler son dégoût.

-… c'est sympa aussi. Dis, comment ils sont ?

-Ecoute, j'aimerai mieux…

-Maman se mettait souvent en colère, elle disait qu'elle aurait mieux aimé que je naisse jamais. Mais en vrai, elle m'aimait, je le sais, parce qu'elle me défendait toujours quand d'autres personnes disaient du mal de moi, et ça arrivait souvent parce que je n'étais pas vraiment la fille de Papa, tout le monde le disait. Mais Maman et moi, on disait que Papa était le seul père que j'aurai jamais ! Papa, lui, il était très gentil. Il me donnait toujours des sucreries, et il voulait que j'apprenne l'alchimie. Il m'aimait, et il aimait aussi Maman.

Alphonse soupira. Cette fille était épuisante… et elle obtenait toujours ce qu'elle voulait.

-Ma mère était très gentille, elle souriait toujours, mais malheureusement elle est morte quand nous… quand j'étais encore enfant. Mon père a disparu très peu de temps après ma naissance et n'a plus jamais donné de nouvelles, à part quand il est mort. D'ailleurs, ce n'est pas impossible que se soit de sa faute ce qui est arrivé. Ça, ou alors les homonculus.

La petite jeune fille sursauta.

-Tu… sais ce que sont les homonculus ?

-Oui, plus ou moins. Comment t'expliquer ça… se sont des gens qu'on a essayé de ramener à la vie après qu'ils soient mort. Ils se définissent comme des êtres humains artificiels, mais…

-C'est ce qu'ils sont, assura Lunacy. Ils sont presque humains, presque. D'accord, ils n'ont pas d'âme, mais à part ce tout, tout petit défaut, ils sont humains. D'ailleurs, quand on y pense, il y a des tas de gens dont on ne peut vraiment pas dire qu'ils n'ont pas d'âme, tu ne crois pas ? Beaucoup de gens dans l'armée par exemple, et aussi…

-Ce sont des monstres ! la coupa Alphonse. Des monstres, des horreurs ! Il faudrait les éliminer jusqu'au dernier, n'en laisser aucune miette, aucune trace ! Ils ont tué mon frère, et je les hais, je les hais plus que tout au monde !

-Ceux… ceux que tu as rencontré, peut être, mais…

-Ils le sont tous ! Ils naissent des péchés des hommes, Luna, comment pourraient-ils être bons ? Ces créatures n'ont même pas le droit d'exister ! Ils sont une punition pour la folie et l'hérésie des hommes, rien de plus ! Qui pourrait apprécier l'existence d'une punition !

-…

-Tu n'es pas d'accord ?

-Si, Alphonse. Tu as raison. Les homonculus n'ont même pas le droit de vivre. Je suis fatiguée, Alphonse, je vais aller me coucher.

Sans attendre sa réponse, elle partit vers sa chambre. Et, couchée sur son lit, elle découvrit qu'elle pouvait encore pleurer.


Quelques jours passèrent, et Lunacy prit grand soin de ne pas reparler de leur familles respectives ou d'homonculus. Alphonse lui en était d'ailleurs reconnaissant, car il n'aimait pas tellement s'énerver devant elle. C'était une facette de sa personnalité qu'il aurait mieux aimé lui cacher, dans la mesure du possible. Cela dit, le comportement de son amie ce soir là l'avait étonné. Il avait d'abord remarqué qu'elle n'aimait pas le nom d'Hohenheim, puis qu'elle semblait ne pas tellement détester les homonculus… vraiment étrange. D'un autre côté, il ignorait encore tellement de choses à son sujet…

La porte de l'animalerie s'ouvrit soudain, le sortant de ses pensées, et ce ne fut pas sans surprise qu'il vit face à lui le Généralissime en personne. Qu'est-ce qu'il fichait là celui là ?

-Bonjour, Généralissime. Que puis-je faire pour vous ?

-Intégrer l'armée bien entendu !

Alphonse le toisa avec froideur pour voir s'il était sérieux. Hélas, il semblait l'être, malgré son sourire stupide…

-Je crains que ce ne soit impossible, Généralissime. Je croyais l'avoir déjà fait savoir à plusieurs reprises. Je suis navré que vous vous soyez déplacé pour rien, au revoir.

-Pourquoi refusez vous, monsieur Elric ? Vous auriez un poste élevé, un salaire intéressant, et les prérogatives dues à un alchimiste d'état !

-Je ne fais plus d'alchimie, mon salaire actuel me convient à la perfection, ma colocataire n'apprécierait pas que je devienne un chien de l'armée. Je le sais, elle m'a dit clairement qu'elle même n'avait accepté son poste que parce qu'elle ne trouvait rien d'autre, et que si je l'imitais, je pouvais m'attendre à une mort lente et douloureuse.

-Ah, la petite Lunacy ? C'est une créature intéressante, commenta le Généralissime. Intéressante, mais dangereuse au possible, si je puis me permettre. Saviez-vous qu'elle avait mis hors services trois officiers à mon service ?

-Elle m'en a parlé en effet, et alors ?

L'homme en face de lui devint soudain étrangement sérieux.

-Ils étaient entraîné à la perfection, faisait partie de l'élite, et cette gamine sortie de nulle part aurait pu les tuer. Vous ne trouvez pas cela étrange ? Si je peux me permettre un conseil, méfiez-vous d'elle. Je pense qu'elle est très différente de ce que vous croyez, un qu'un jour elle vous mettra en grand danger volontairement et uniquement pour obtenir ce qu'elle veut…

-Luna n'est pas comme ça. Elle ne ferait jamais rien qui me mette en danger.

-Un peu comme votre frère, en somme ?

Alphonse se figea et dévisagea l'homme avec dégoût et crainte. Comprenant visiblement qu'il avait été trop loin, le Généralissime le salua et ressortit. Même ainsi, il fallut un long moment pour qu'Alphonse parvienne à se calmer, et il finit par demander à son patron s'il pouvait partir plus tôt, exceptionnellement, ce qui lui fut accordé. Quelle ne fut pas sa surprise en entrant dans l'appartement lorsqu'il découvrit que Lunacy y était déjà.

-Qu'est-ce que tu fiches là toi ? Tu ne devrais pas être au travail ?

Elle lui jeta un regard surpris.

-Bien sûr que non ! Je t'ai pourtant dit ce matin, non ? Le général a pris une journée de congé à cause de ses préparatifs pour son mariage. Au fait, tu sais qu'on est invité ? C'est super, j'ai encore jamais été à un mariage moi !

-Tu n'as pas peur de te retrouver seule au milieu d'inconnus ?

-Tant que je suis avec toi, je peux pas être seule !

-Ah. Mais… je ne pense pas venir tu sais.

-Pourquoi ?

-J'ai mes raisons. Des gens que je ne veux pas voir. Que je ne suis pas prêt à revoir. Des questions auxquelles je ne veux pas répondre. Mais ce n'est pas tes affaires.

Lunacy lui jeta un regard suspicieux.

-Toi, tu es de mauvaise humeur. Pourquoi ? Il s'est passé quelque chose à la boutique ?

-Qui es-tu, Luna ? demanda le jeune homme après une légère hésitation. Qui es-tu vraiment ?

-Je suis ton amie, et une orpheline.

-Et à part ça ? Tu ne ressembles à aucune personne que j'ai connue, tu es étrange, tu te comportes presque comme si tu venais d'un autre monde… Aucun humain ne réagis comme tu le fais généralement. Alors, qui es-tu ?

-Ta question, ce ne serait pas plutôt 'qu'est-ce que tu es ?'

Il lui jeta un regard surpris, mais ne dit rien.

-Un jour, je te dirais, Alphonse. Un jour. Pour l'instant, je ne peux rien dire, parce que j'ai trop peur que tu me détestes, et ça, c'est ce qu'il pourrait m'arriver de pire ! Je… je suis presque normale quand je suis avec toi, alors je ne veux pas que tu me détestes, jamais… jamais.

-Pourquoi…

-Ne pose pas la question, je n'y répondrai pas. Mais ai juste confiance en moi, Alphonse, parce que tu es quelqu'un de très important pour moi, et je jure que je ne ferai jamais rien qui te fasses du mal. C'est une promesse.


Sen Chizu : eheh, prend garde à tes certitudes, j'ai plus d'un tour dans mon sac !

Marie-zoé : bien sûr qu'il y aura Envy ! Comme si je pouvais écrire une fic sans lui ! De plus, il aura un rôle de grande importance… mais je n'en dis pas plus pour le moment !