L'ENFANT-DEMON

Auteur : Madame le chevreuil Eustache Balthazar, de Neptune (OK, OK, j'ai compris : les personnages de Naruto ne sont pas à moi…Mon nom est Stingmon)

Genre : C'est une fanfiction où je mets tout ce que je veux et SEULEMENT ce que je veux, donc c'est du action/adventure, avec un peu de poésie composée par mes soins !

Disclaimer : Précisé plus haut, m'obligez pas à le répéter, s'il vous plait ! TT

Couples : Hum, pour le moment, y en a pas. En tout cas, s'il y en a, ce sera plutôt du hétéro.

Réponse aux rewiews :

Kaorulabelle : Merci pour tes compliments ! Le problème, c'est que le premier chapitre est un peu détaché du reste de l'histoire, alors évidemment, le style change…Mais comme le passage avec Tsunade a son importance (notamment pour piéger l'attention de mes lecteurs avec le rouleau mystérieux ! Yark je suis sadique, moi !), j'ai été obligée de le mettre ! désolée pour la coupure ! Sinon, oui, le petit poème est de moi ! J'ai particulièrement d'inspiration pour ce genre de thème ! (il était bien, vrai ? vrai ? Youpi !)

Sabaku no lumina : Bouarf toi tu te gênes pas pour que Gaara t'épouse, j'ai bien le droit de le faire crever, non ? (pas comparable ? Comment ça ? XD) Quant à savoir s'il est mort…Niark niark la question est dans le titre ! On verra bien ! Sinon merci pour tes encouragements !

Tsunadesama : Ca fait un certain temps (et un certain nombre d'autres fanfics) que j'exerce mon style d'écriture ! J'espère avoir fait des progrès ! Mais si on me dit qu'on ressent bien ses sentiments…(va crier de joie dans son coin).

Hitto sama : Oui c'est un petit poème que j'ai écrit, en pensant à Gaara justement ! C'est fait tout spécialement pour lui ! Je suis attentionnée, hein ? Merci pour ta rewiew!

Gemmer : Uuuh ! J'adore tes longues rewiews ! Dans mes bras ma Gemmer ! J'espère que mon truc de trahison t'a pas paru trop cliché, et si tu as trouvé ça cliché et bah il me reste plus qu'à espérer que la suite va te surprendre ! Tonton, ben…Je vois pas trop comment le faire rentrer dans l'histoire pour le moment…J'ai beau réfléchir…Va falloir t'en passer, désolée XD. Sinon, j'ai essayé de dire à Gaara combien tu l'aimais, mais dès qu'il m'a vu il m'a balancé une tonne de sable dans la tronche en hurlant « ARRIERE, PSYCHOPATHE ! » et comme je suis allergique au sable, j'ai pas insisté…TT

Dragonwing : Merci pour tes compliments sur mon poème ! Normalement, il y en aura d'autres, un peu plus en prose, peut-être. J'espère qu'ils te plairont aussi ! Quant à Temari et Kankuro…Niark, je peux pas dire (silence de sadique)

Nadramon : Oui bah t'as méchamment intérêt à la boucler parce que tu te serais pas gênée pour leur raconter toute la suite, toi ! C'est un vrai poison, des sœurs pareilles, je me demande bien pourquoi je continue à t'encourager RETOURNE ECRIRE TA FIC ! Sinon merci pour ta rewiew !

Karasu999 : Oui, moi aussi j'aime bien l'allégresse immense qui se dégage de mes écrits…C'est un vrai bonheur tu peux pas savoir ! XD Merci pour ta rewiew et HOURRA pour Nadramon !

Maai : VITE VITE sauve-le ton petit frère chéri ! XD Je l'aimeuh bien moi ! En tout cas, pendant l'attaque Temari et Kankuro étaient au restaurant le plus chic de Suna en train de claquer les économies de leur petit frère, tout en discutant sur la manière dont ils allaient revendre toutes ses affaires ! Nan bon je plaisante tu verras bien plus tard ! (mode evil sourire activé)

Akemi Luo : Bah…Pourquoi tu as pas voulu me la mettre ta gentite rewieweuh ? XD Je comprends, si quelqu'un d'autre que moi avait fait ça à Gaara j'aurai appris à pirater juste pour lui envoyer de gros virusbien saignants ! J'avoue que moi aussi, j'aimerais bien torturer Itachi, mais…Je n'ai encore jamais écrit de fic en collaboration avec quelqu'un…Bon, on en reparle par mail ! En tout cas, merci pour ta proposition, ça m'a vraiment fait très plaisir quand je l'ai lue !

Sakoni : Euh…Sakoni ? SAKONI ? T'es réveillée ? Bon, alors je te remercie pour ta rewiew (ainsi que ces deux aimables personnes qui t'accompagnaient). Les explications sont en bas ! Bonne lecture ! (tu veux que je te passe de l'aspirine, peut-être ?)

Wow ! Ca c'est des réponses ! (toute fière). Je suis désolée pour le temps que j'ai pris pour envoyer ma fic ! Voici mon procédé : étant d'un naturel stressée et inquiète pour un peu n'importe quoi, j'ai décidé de n'envoyer un chapitre qu'après avoir terminé d'écrire le chapitre suivant ! Donc, au moment où j'envoie ce chapitre, j'ai déjà écrit le numéro 4 ! Le problème, c'est que ça prend parfois du temps…En résumé, si un chapitre met trois plombes à arriver, ça veut dire que celui d'après sera très long (ou que je suis une vraie flemmarde, ça dépend des fois TT). Voilà ! Bonne lecture et laissez-moi encore plein de supers rewiewquimedonnentducouragepourcontinuerd'écrire !


Chapitre 3 : Veux-tu vivre ?

« Alors…Ils me haïssaient toujours ? »

-MEURS, DEMON !

«Baki-sensei…Ce rêve que j'ai fait…qui avait l'air si réel…était-ce une illusion ? »

-Lapidez cette chose !

-Crève !

« Je me souviens…Pas de repos pour l'enfant-démon…Pas d'hier, pas de lendemain. Pas d'espoir, pas de rêve. C'est ce qu'a dit un jour un possédé, comme moi… »

-Tu n'as jamais été aimé. Elle voulait juste que tu vives pour toujours, que tu accomplisses la malédiction qu'elle avait jetée sur le village.

« Yashamaru…Est-ce que je suis mort ? »

-Lapidez-le !

« Attends…ce n'est pas logique…Il y a quelque chose… »

-LAPIDEZ CETTE CHOSE !

« Ca va trop vite…Je vais vraiment finir par tomber. »

Il avait la sensation de traverser le vide, qu'on le propulsait dans le néant. Ce noir total, tout autour de lui…Et cette affreuse sensation de vitesse. Surtout cette sensation de vitesse. Il lui semblait que, s'il ne ralentissait pas, il sombrerait définitivement dans cette nuit épaisse et gluante qui l'envahissait. Pourquoi allait-il si vite ?

Gaara commençait à prendre conscience de son corps, très lentement. Et il s'en serait bien passé. Sa chair semblait pourfendue de multiples pics de métal tant elle était douloureuse, et ses os étaient lourds à porter, tellement lourds. Mais ce n'était pas le plus pénible. Un véritable brasier rongeait sa gorge, si ardent qu'il aurait volontiers poussé un hurlement de souffrance, si ses poumons n'avaient été dans le même état. Il commençait à se rendre compte de l'insupportable torture que constituait chacune de ses inspirations. Il était paralysé dans le noir, incapable de faire un geste, comme prisonnier d'un moule de métal. Une prison tellement douloureuse…

Et cette sensation de vitesse qui refusait de finir !

Très vite, il lui parut improbable qu'il fût lui-même à l'origine de cette sensation, étant donné qu'il était actuellement aussi dynamique que Karasu sans ses fils de chakra. Etait-il en train de tomber ? Depuis une bonne demi-heure ? N'aurait-il pas dû se retrouver au centre de la Terre ? Ou alors c'était cela, la mort. Une chute sans fin, dans le néant. Gaara sentit son cœur se serrer. Si c'était vraiment cela, mourir, ce n'était pas bien différent de la vie. De toute son existence, il n'avait fait que tomber, toujours plus bas. Peut-être n'avait-il jamais réellement vécu ? Une grande tristesse l'envahit.

Une secousse brutale arrêta net le cours de ses pensées, accompagnée d'un bruit qui ressemblait à un glapissement de joie. Dès l'instant où il prit conscience de cette secousse, tout le reste s'imposa à lui, faisant croître son malaise.

Il pendait dans le vide, un bras enroulé autour de sa taille, ballotté en permanence par une course effrénée et totalement irrégulière. Son porteur paraissait à l'aise dans à peu près toutes les positions sauf, bien évidemment, la conventionnelle. Et il fallait entendre par « conventionnel » les pieds se déplaçant en alternance sur le sol, la tête perpendiculairement opposée à l'horizon, tournée dans le sens de la marche, le tout à une allure constante et modérément rapide ! Avec ce style de progression, Gaara pouvait s'estimer heureux si sa position n'était décalée du sens habituel que par un angle de 90°. Des masses sombres et hautes s'enfuyaient tout autour de lui, comme si elles craignaient d'être percutées par pareil boulet de canon. Sans doute étaient-ce des arbres, puisque de fines branches garnies de feuilles lui giflaient le visage à tout instant…

L'acrobate qui le transportait laissa échapper un nouveau cri déchaîné, dont la hauteur devait s'approcher du domaine des ultrasons. Il effectua soudainement une vrille endiablée entre les arbres, et se réceptionna sans problème contre un tronc, avant de s'élancer à nouveau, traçant dans le vide un salto et plusieurs soleils. Bien que complètement dérangé, ce devait être un ninja d'un bon niveau pour qu'il parvienne à cavaler de la sorte, au mépris de la gravité. Son chakra était puissant, et…contenait quelque chose de spécial. Mais le jeune shinobi était trop affaibli pour déterminer la nature de cette anomalie. Pour l'heure, il se contentait d'espérer que toutes ces cascades finiraient par s'interrompre.

Comme pour exaucer sa prière, l'autre freina, avec une brusquerie qui lui aurait arraché un cris'il ne s'était pas déjà senti suffisamment mal. Il resta immobile, pantelant, uniquement soutenu par le bras de ce shinobi mystérieux. Il sentit alors qu'on le saisissait sous les aisselles, puis qu'on l'élevait dans les airs, comme pour mieux l'observer. Un grognement réprobateur lui parvint, ainsi qu'une phrase dont il ne parvint pas à saisir le sens.

Il fut ensuite déposé sur le sol. De l'herbe, d'après ce qu'il percevait. Il avait fait un bout de chemin, depuis son évanouissement…Il se souvint alors, et avec quelle stupéfaction ! Ce trou noir…Cette impossibilité totale de mesurer le temps écoulé…Il s'était évanoui ! Et il était toujours en vie ! C'était si étrange…Une vague de panique l'envahit. Cette sensation était vraiment trop anormale. Combien de temps avait-il « dormi »? Que s'était-il passé, entre temps ?

Il eut alors conscience d'une présence, accroupie près de lui. Il sentit une large main saisir sa nuque et lui soulever la tête. Quelque chose de froid et dur vint heurter ses lèvres. Un bol…Rempli de liquide, à en juger par le bruit. Le souvenir du poison l'effleura, et il hésita à accepter la boisson.

L'autre, cependant, semblait peu soucieux de son avis. Il commença par appuyer comme un forcené contre ses mâchoires, comme s'il espérait lui faire engloutir le récipient entier. Devant l'inefficacité de sa tentative, ses mains se crispèrent d'impatiente, et Gaara eut la désagréable impression qu'une simple pression de ces doigts longs et fins aurait suffi à lui broyer le crâne. La voix ronchonna quelque chose d'inintelligible, et il changea légèrement sa méthode, en tentant de pencher le bol pour verser le liquide. Le résultatne se fit pas attendre : le visage du jeune démon se retrouva entièrement aspergé, le récipient trônant en équilibre instable sur son front et l'arête de son nez.

"Et meeeerde !" Soupira le shinobi, alors qu'il partait remplir de nouveau l'objet de céramique.

Cette fois, Gaara fit son possible pour desserrer les lèvres, en partie parce qu'il mourait de soif, mais surtout parce qu'il était las de la lutte acharnée de l'acrobate.

L'eau fraîche le soulagea merveilleusement de ses sensations de brûlure. Sans plus se tourmenter au sujet d'un éventuel empoisonnement, il vida d'un trait les deux bols qu'on lui offrit. Après quoi, on le déposa de nouveau sur l'herbe. Le Kazekage se sentait désormais l'esprit plus vif, bien que physiquement, il fût toujours aussi épuisé. Pour commencer, il lui parut important d'examiner les environs. Pour cela, a priori, il suffisait d'ouvrir les yeux.

Mouais. Plus facile à dire qu'à faire. Il ne se souvenait pas avoir déjà trouvé ses paupières si lourdes…

Au prix d'un effort épouvantable, le décor se présenta à lui, très flou. Du ciel. Il aurait été étonnant de découvrir autre chose, puisque de toute évidence il était à l'air libre. Il tourna légèrement la tête sur le côté, ses traits crispés par la souffrance. Encore du bleu. Mais cette fois, ce devait être un lac…De très basses collines vertes d'herbe, et plus loin des arbres, qu'il ne parvenait pas à voir clairement. Il baissa les yeux sur son propre bras. Celui-ci était barré d'écorchures, occasionnées par les nombreuses pierres qui l'avaient percuté. C'était curieux à voir. Ses vêtements étaient en partie déchirés, tâchés de sang et enduits de poussière. Mais ce qui le frappa réellement, ce furent les lignes lumineuses, apparemment constituées de chakra, qui suivaient le parcours de ses veines.

« Alors, je suis vraiment sur le point de mourir…Songea-t-il. Ces choses ralentissent la progression du poison. Dès qu'elles me seront retirées…Je n'en aurais probablement plus pour longtemps… »

Une bouffée de désespoir monta en lui. Mourir ainsi…Trahi, empoisonné puis lapidé par ceux auprès de qui il avait tout fait pour être accepté. C'était cette mort qu'il avait toujours redouté, c'était son ombre planant au-dessus de lui qui l'avait fait tuer, sans merci. Il ne voulait pas mourir de mains si haineuses. Il ne voulait pas périr ainsi, abattu comme une bête sauvage.

-C'est un faible murmure, un soupir adouci

C'est un souvenir qu'on croyait oublié…

Il sursauta au son de la voix pensive qui chantonnait. Il entendait à peine l'étrange poème, son esprit encore envahi de brume. Etait-ce le shinobi qui l'avait transporté ? Il se concentra sur cette voix, essayant de déchiffrer ces paroles singulières. Mais il ne parvenait à saisir que quelques phrases éparses.

-Un souffle de vent

Un pas vers toi

Un secret…

Le bruit d'éclaboussure d'un animal se jetant à l'eau le déconcentra un moment, et il mit du temps avant de saisir à nouveau le sens de la mélopée. Celle-ci était déjà bien avancée :

-Un sablier tournant sans fin

Un enfant à deux visages

Une arme à deux tranchants

Une clé fragile

Un grand pouvoir

Deux aspects…

La fin lui échappa totalement. Intrigué, il chercha à tourner la tête de l'autre côté. Ainsi pourrait-il voir ce mystérieux ninja. Malheureusement, l'effort nécessaire était décidément trop important. Tout ce que son entêtement lui apporta fut un violent spasme de douleur. Il dut se résigner à refermer les yeux et à demeurer immobile.

C'est ce moment que choisit l'autre pour s'approcher de lui. Il parlait beaucoup, en fait. A un débit trop rapide pour que le cerveau affaibli de Gaara puisse en comprendre le sens, les paroles se succédaient en un bavardage désinvolte et légèrement railleur. Il remonta l'une des manches du Kazekage et, du bout des doigts, suivit les tracés lumineux qui le parcouraient. Le chakra qui les constituait augmenta aussitôt en puissance. Il eut pour effet secondaire d'engourdir encore davantage le jeune démon, le sang circulant désormais plus lentement dans ses veines. Il eut vaguement conscience qu'on le soulevait du sol, que son porteur se remettait à cavaler et à bondir.

Le trajet dura encore un certain temps, pendant lequel Gaara se préoccupa uniquement de maintenir son esprit en éveil. A mesure que les lignes de chakra perdaient de nouveau en puissance, il prenait davantage conscience du monde extérieur. Et sa douleur revenait. Son porteur s'arrêta brusquement. Il parla alors, d'une voix si forte et avec une telle volubilité que Gaara n'eut aucun mal à saisir le sens des paroles :

"CERBERE ! Vieux clébard ! Bah tu crèches toujours devant ta porte ! Mais t'aimes ça, ou quoi ?"

Une autre voix lui répondit. Grave et rocailleuse, elle rappelait tout aussi bien un aboiement de chien qu'un roulement de tonnerre.

"Tsss…Ca te ressemble, de débarquer quand on s'y attend le moins avec tes propos pertinents ! Tu t'es vu ? Tu as au moins deux siècles de retard ! Mais qu'est-ce que tu as fichu ?"

"Hey, calme, me mord pas ! J'ai eu un contre-temps, ouais ! Tu vas rire, mais au moment où je me disais qu'il était temps de retourner au bercail, des humains m'ont enfermé dans une BOUILLOIRE ! T'imagines l'enfer ? Deux siècles et demi, que j'y suis resté ! Maintenant je pue le thé à 100 mètres !"

Un éclat de rire quasi hystérique ponctua la remarque.

"Toujours le même, Shukaku…"

Gaara crut que son cœur allait s'arrêter de battre. Ce ne pouvait être…C'était impossible ! La personne qui le soutenait était un être humain ! Et pourtant, cet étrange chakra…Le plus discrètement possible, il entrouvrit les paupières. La première chose qu'il vit fut l'interlocuteur du prétendu « Shukaku », qui s'était fait appeler Cerbère…

C'était un homme, d'une cinquantaine d'années peut-être. Plutôt petit, sa taille ne devait pas exceller 1m60. En compensation, sa largeur était nettement supérieure à la moyenne. Ses vêtements étaient gris et carmins, ordinaires si on oubliait l'énorme ceinture qui entourait sa large bedaine. De cuir noir, celle-ci était ornée sur toute sa longueur de dizaines d'anneaux argentés, auxquels étaient accrochées autant de clés de tailles et de formes variées, toutes en partiel état d'usure. Son cou épais était alourdi d'un collier de serpents couleur d'ébène, dont on n'aurait pu dire s'ils étaient vivants ou non. Sa tête était ronde, entièrement rasée et chauve. Il avait un visage curieusement canin, avec son petit nez aplati, ses yeux noirs impénétrables et sa mine sévère. Sur chacune de ses tempes était fixé un masque couleur craie, l'un grimaçant d'un air réjoui, l'autre arborant un visage désespéré jusqu'au bord des larmes.

Un peu surpris par cette singulière apparence, Gaara entreprit ensuite d'observer son porteur. La tâche fut plus ardue. Il s'aperçut tout d'abord que celui-ci portait un ample kimono blanc, en bon état bien qu'un rien poussiéreux, et qu'il allait pieds nus. Cet accoutrement n'était pas sans lui rappeler celui des moines-soldats de Suna, qui avaient protégé le village du sable des assauts de l'extérieur, à l'époque où celui-ci était trop jeune et ses arts ninja trop peu développés pour assurer seul sa protection. De tels habits n'étaient plus vraiment de mise, de nos jours…

Contrairement à Cerbère, il était grand et mince, sans doute 1m90, sa peau très légèrement bronzée. Le Kazekage parvint enfin à distinguer son visage. Il ne retint qu'à grande peine une exclamation de surprise. Il possédait une chevelure foisonnante, couleur sable, parcourue de motifs bleus foncés que Gaara ne connaissait que trop bien. Sa toison était rassemblée en une queue de cheval touffue qui retombait jusqu'à sa taille. Des mèches de cheveux folles, qui formaient de petits pics recourbés en certains endroits, ajoutaient encore au côté désordonné de la chose. Son visage était long et fin, figé à jamais dans une expression joyeusement moqueuse, ses yeux de démons pétillants de malice.

Ses yeux…On ne pouvait se tromper sur son identité, les ayant vus. Ses prunelles étaient noires, mais ses pupilles étaient d'un jaune doré, étincelant, et avaient la forme d'un losange.

Shukaku. Le démon tanuki.

"Tu as intérêt à avoir réussi ta mission, au moins ! Poursuivit Cerbère d'un ton bourru. Ca ne ferait pas très bonne impression, pour ton entrée parmi les démons Millénaires…"

"Pas de souci ! Pas de souci ! Mon entrée sera triomphale ! Rétorqua Shukaku de sa voix hilare jusqu'à la limite du supportable. Regarde ça !"

Il glissa prestement sa main dans un repli de son kimono et en tira une petite fiole contenant un liquide bleuté qu'il agita fièrement devant le nez de l'homme-chien.

"Avec ça, Abysse en a pour au moins deux millénaires ! Je fais mon boulot, quand même !"

"Pas mal. Tu devras apporter tout ça à Satan. Et sinon, toujours pareil, là-bas ?"

"Trop marrant ! Ces humains sont de vrais empotés, je m'éclate !HEY ! En parlant d'empoté ! Tu devineras jamais qui j'ai croisé !"

"Kyuubi ? Il a encore quitté Abysse, il n'y a pas longtemps…"

"TOUT JUSTE ! Alors il est reparti pour ses tripes de catastrophe naturelle ? Bouarf, il changera jamais celui-là ! En tout cas, cette tâche s'est faite SCELLER ! L'autre abruti, maintenant il est coincé dans le bide d'un petit humain de Konoha ! Imagine le carnage ! Je me suis fritté avec lui, quand on m'a fait posséder un môme ! Mais qu'est-ce qu'il avait l'air con, avec son sceau !"

Le démon semblait insatiable, et s'exprimait avec une fougue impressionnante. Le nombre de décibels qu'il était capable de produire était également hors du commun…Cerbère l'écoutait en hochant la tête, l'air passablement désintéressé.

"On dirait que tu t'es bien amusé, en effet. Coupa-t-il soudain. Et que tu as pensé à prendre des souvenirs…Qu'est-ce que tu nous ramènes ?"

"Lui ? Interrogea Shukaku en désignant Gaara. Bah ça se voit, non ? C'est le gamin que je possède."

"Il n'a pas l'air en grande forme, dis-moi…"

"Plutôt, oui ! Trahi, empoisonné, lapidé, évanoui ! La totale, quoi !"

"Vos chakras respectifs sont encore mélangés. Ils résonnent dans vos deux corps. Commenta Cerbère. C'est assez étonnant. Tu veux que je te débarrasse de lui ?"

"Non, ça ira ! Répliqua l'autre après un temps de silence. J'aurais juste besoin de la clé pour le temple des sacrifices."

En un instant, le masque d'impassibilité du démon corpulent tomba, laissant place à une brève expression de surprise, puis à un air curieusement attendri.

"Je vois. Toi non plus, Shukaku, on ne te changera jamais. Tu danseras toujours sur une corde raide."

Sur ce, il décrocha l'une des clés accrochées à sa ceinture. Celle-ci était volumineuse, d'une forme étrange et un peu tordue. Elle avait due être dorée, jadis, mais sa couleur s'était passablement ternie depuis. Il se retourna ensuite, et Gaara remarqua le décor, tout autour d'eux, auquel il n'avait tout d'abord pas prêté attention.

Lui et Shukaku étaient face à un immense mur de pierre, trop haut pour que le jeune ninja puisse en voir le bout, dans sa position. Des bataillons entiers de mousse étaient déjà partis à l'assaut de la muraille, mais celle-ci paraissait trop solide pour qu'un ennemi aussi puéril que le Temps pusse venir à bout de sa résistance. Elle était néanmoins percée d'un gigantesque trou, occupé par une porte à double-battants. Massive d'apparence, elle était faite d'un bois sombre, passablement tordue et garnie d'énormes clous rouillés. C'était monstrueux à voir.

Cerbère glissa la clé dans la grande serrure prévue à cet effet, et ne put la faire tourner qu'en s'aidant de ses deux larges mains. Après quoi il repoussa les lourds battants. La porte obtempéra à contre-cœur, avec un insupportable grincement de protestation.

"Bon retour à Abysse, bonhomme." Dit-il de son ton négligent.

Il porta de nouveau la main à sa ceinture, et se saisit d'une clé minuscule, argentée et de forme arrondie. Gaara mit un certain temps à comprendre ce qui arriva ensuite. Il se contenta de l'effleurer du bout des doigts, et la seconde d'après il tenait dans sa grosse main calleuse la copie conforme de la clé. Lorsqu'il la tendit à Shukaku, il s'aperçut qu'elle était en fait constituée de chakra.

"Elle ne disparaîtra que dans six heures. Pour ce que tu veux faire, ça devrait être suffisant…Et fais un peu attention à elle !" Tempêta-t-il en voyant le démon tanuki jouer à rattraper la clé après l'avoir lancée en l'air.

Celui-ci lui répondit par un sourire rayonnant, remercia brièvement et franchit la muraille d'un pas vif. Gaara ne se sentait plus l'énergie de repérer les lieux. Il perçut une soudaine agitation, comme s'ils étaient entrés dans un lieu habité, et ce fut tout. Il avait d'autres soucis en tête que regarder le paysage. La conversation des deux démons laissaient de nombreux points incompréhensibles, mais il ne faisait aucun doute que le shinobi était en mauvaise posture. Il se trouvait de toute évidence dans un endroit mystérieux, peuplé de démons. Et il y avait cette allusion du démon tanuki qui le faisait encore frissonner : le « temple des sacrifices ». Il ignorait précisément de quoi il pouvait bien s'agir, mais une chose était certaine : il se serait mieux porté en ne le sachant jamais. Il se tortura quelques instants le cerveaux en s'interrogeant sur la conduite à adopter.

« Qu'est-ce que je peux faire, de toute façon ? Soupira-t-il finalement. Néant. Donc, qu'est-ce que je fais ? Néant. »

Ca paraissait logique. Gaara devait déployer des efforts illimités s'il voulait ouvrir les yeux quelques instants. Il aurait actuellement été incapable de tenir tête à un ninja de l'académie. Alors, contre un démon…Il ne pouvait rien faire, c'était logique. Mais ce n'était pas plaisant pour autant.

Après une galopade qu'il estima durer quelques dizaines de minutes, Shukaku ralentit, et le jeune shinobi sentit l'air se rafraîchir autour de lui. Le bruit d'une porte se refermant parvint à ses oreilles, et aussitôt le tapage extérieur prit fin. Sur les dalles de marbre, les pieds nus du démon ne faisaient aucun bruit. Ils étaient arrivés dans le temple.

Gaara sentit avec surprise qu'on lui retirait sa veste, et qu'on le déposait torse nu sur le marbre. Le contact de la pierre dure et froide contre son dos le réveilla partiellement, et il put écarter légèrement les paupières. Il faisait sombre, alentour, et il vérifia tout d'abord qu'il parvenait à distinguer son propre corps. Il baissa les yeux, et vit en effet son torse, se soulevant et s'abaissant au rythme de sa respiration, ainsi que les nombreuses lignes de chakra qui suivaient ses veines. Il distingua même le sobre tatouage en forme de croissant de lune qui reliait ses deux épaules. Il se livra donc à l'examen de la salle.

Elle était très spacieuse, mais ne contenait pour tout éclairage que quelques minuscules fenêtres, de sorte qu'elle demeurait plongée dans la pénombre. Essentiellement constituée de marbre, elle était vide et propre, mis à part quelques piliers disposés en cercle, autour de lui. Il y régnait une atmosphère solennelle, presque funèbre. Pour ce qu'il en voyait, il se trouvait au centre de la pièce, allongé sur un autel de marbre noir.

En tordant le cou, il parvint à apercevoir Shukaku. Lui aussi avait retiré le haut de son kimono et, accroupit sur le sol, il achevait de tracer des colonnes d'incantation. Ces signes étaient étranges, constitués de symboles inconnus qui ondulaient dans un ordre incompréhensible. Les écritures partaient de chacun des piliers et faisaient cercle autour de l'autel de marbre. Au bout de quelques minutes, le démon se redressa en léchant négligemment son pouce entaillé. Son expression n'était plus la même, à présent. Plus froids, plus indéchiffrables, ses deux losanges d'or n'avaient jamais été aussi impressionnants.

Il s'approcha de l'autel et, le dominant de toute sa taille, il leva un objet long et effilé au-dessus de Gaara. L'objet étincela un bref instant, un mince rayon de lumière éclairant brusquement sa partie argentée. C'était un poignard. Ou un stylet, étant donné la finesse de sa lame.

Le démon abaissa lentement son arme. Le jeune shinobi frémit au contact menaçant sur son cœur. Il savait que son sable ne le protégerait pas. Il n'avait plus assez de chakra pour cela. Impassible, Shukaku promena lentement la lame sur le torse de son hôte, puis sur ses épaules, ses bras, décrivant une série de symboles invisibles sur sa peau, sans encore percer la chair. Il parla alors, de cette même voix grave et pensive qu'il avait empruntée, alors qu'il chantait sa mélopée étrange.

-Il coule en toi, silencieux et terni

Il coule en toi, tombeau de ton âme

Toute étoile s'est perdue quand le jour a péri

Il coule en toi, et te détruit

Un cadavre dont tu es la sépulture

Il suivait à présent le tracé de ses veines, esquissant toujours ces écritures inconnues. Et, soudain, il retira le stylet et le ramena à son propre corps, où il commença à tracer les mêmes symboles sur son torse, ses épaules, ses bras, tout en fredonnant une chanson sans paroles dans un rythme lancinant. Gaara aperçut alors de petites gouttes sanglantes dégouliner lentement sur son ventre, et se rendit compte que cette fois, le démon n'hésitait pas à égratigner sa chair pour tracer les symboles. Ils étaient de plus en plus nombreux, et commençaient à former un sortilège compliqué.

Trois symboles, plus grands que les autres, étaient très souvent effleurés par le stylet. Le premier, sur son épaule droite, rappelait de façon abstraite une petite pousse. Le second, qui ornait l'épaule gauche, évoquait davantage un rocher massif. Le dernier, enfin, gravé à l'emplacement du cœur, était un losange constitué de petites flèches formant une spirale vers le centre. Immédiatement, et comme par instinct, Gaara comprit la signification de ces trois signes.

Le premier pouvait se traduire à la fois par « enfant » et par « chemin ». Le second signifiait aussi bien « tuteur » que « protection ». Le troisième, gravé sur le cœur, n'avait qu'un seul sens : la vie.

-Il coule en toi, silencieux et terni

Il coule en toi, et te ronge en silence

Il coule en moi, va croissant dans la nuit

Et aspire à l'aurore

Il ne cessait d'effleurer ces trois symboles, allant tour à tour de l'un à l'autre, le sens variant à l'infini. La protection vers la vie et l'enfant. Le chemin de la vie. Le tuteur allant de l'enfant à la protection. La vie de l'enfant et du tuteur sous la protection et sur le chemin. La vie du tuteur vers le chemin de l'enfant. La protection de la vie.

-Il coule en moi, larmes de vie

Il coule en moi, ouvre mon âme

Ouvre mes bras, ferme l'esprit

Suit le chemin, perce la nuit

Brusquement, la lame s'immobilisa, là où débutait le symbole de l'enfant. La main qui tenait le stylet se crispa un court instant, mais ne trembla pas. Puis, d'un mouvement sec, il enfonça l'arme dans son épaule droite. Jusqu'à la garde. Pas un muscle de son visage ne frémit. Du liquide vermeil éclaboussa son torse, envahissant les gravures superficielles sur son corps, heurtant le sol dans un clapotis sinistre. Quelques gouttes aspergèrent l'autel de marbre et Gaara.

Lentement, sans dégager l'arme d'un millimètre, Shukaku reproduit le tracé du signe, labourant son épaule, libérant des flots de sang qui imprégnaient désormais le haut de son kimono, attaché autour de sa taille. Son expression était calme, résignée. Lorsque sa voix s'éleva de nouveau, pas un tremblement ne vint la troubler.

-Il coule au-dehors, larmes pourpres épanouies

Il coule au-dehors, et apporte la vie

Il coule au-dehors, suit la voie de la nuit

Vers le levez du jour. Va !

D'un geste brusque, mais précis, il retira vivement le poignard. Un fleuve sanglant jaillit en cascade de la plaie béante, s'écroula sur Gaara, teintant d'écarlate son corps et ses vêtements. Le sang du démon était très chaud, beaucoup plus que celui des humains, sans être brûlant. Le jeune shinobi demeura pétrifié, observant la scène sans parvenir à faire un geste.

Shukaku ne semblait pas avoir terminé. Imperturbable, il continua de fredonner sa mélopée, faisant onduler l'arme sur son corps ensanglanté, là où se trouvaient les trois symboles. Il s'immobilisa une nouvelle fois, le stylet posé sur son épaule gauche. Les mêmes incantations furent prononcées, toujours de cette même voix égale, et la lame s'abattit.

Le signe du rocher fut lui aussi gravé dans sa chair, libérant des quantités invraisemblables de sang chaud. Le liquide imprégnait toute la tenue du démon, pantalon compris, et formait sur le sol une flaque fumante qui s'étendait lentement dans toute la salle. L'odeur âcre du sang emplissait tout, l'air en était envahi.

Cette fois, le démon tanuki demeura quelques instants immobile avant de poursuivre son action, hébété par la perte brutale de son propre sang. Mais il reprit vite son rite, chantonnant toujours, comme en transe. Il semblait n'y avoir plus que cela, dans le monde. L'autel, le contact froid du marbre, le sang et son odeur insoutenable, la mélopée du démon, et tout autour, le silence et le noir. La tête de Gaara tournait. Il sentit confusément qu'à ce rythme, il ne parviendrait pas à maintenir son esprit en éveil bien longtemps. Les lignes de chakra perdaient en puissance, le poison revenait. La douleur aussi.

La lame se stoppa une troisième fois. Là où débutait le troisième symbole, le symbole de la vie. A l'emplacement du cœur. Gaara écarquilla les yeux. Il n'allait tout de même pas…

-Il coule en moi, larmes de vie

Il coule en moi, ouvre mon âme

Ouvre mes bras, ferme l'esprit

Suit le chemin, perce la nuit

Son expression était calme, décidée. Calme et décidée était sa voix. Il serra les doigts sur son arme, et l'enfonça brusquement. Jusqu'à la garde.

Lentement, très lentement, il lacéra son propre torse, suivant le tracé du signe de la vie. En silence.

Et, en silence, il retira le poignard.

Shukaku attendit un moment, puis il se pencha en avant et posa sa main sur celle de Gaara. Le liquide écarlate dégoulina de son bras et coula sur l'autel, intarissable. Il reprit la parole, d'une voix moins lointaine, plus personnelle, plus directement adressée à son hôte.

"Il coule au-dehors, larmes pourpres épanouies

Il coule au-dehors, vers le levez du jour

Il coule au-dehors, et t'apporte la vie

La veux-tu ?"

Epuisé, abruti par l'odeur âcre qui emplissait la pièce, Gaara comprit ces vers plus par instinct qu'il ne déchiffra les mots. Vivre…ou mourir.

Il se souvint de tout. Tout, dans un éclair. Toutes les injures, tous les hurlements de peur et de haine, qui lui avaient été adressés.

Il se souvint de la salle sombre, vide et sans fenêtre qu'on appelait avec une belle ironie sa « chambre », et où il restait cloîtré la plupart du temps, entre ses missions. Si on avait pu, on l'aurait probablement enfermé dans une malle…

Il se souvint de ces massacres, ces tueries, toutes ces atrocités qu'il avait provoquées, dans l'unique objectif de protéger son existence. A ses yeux, tous ces gens avaient le visage de ses assassins. Tous.

Il se souvint de son combat contre ce Naruto Uzumaki, de sa stupéfaction en s'apercevant qu'il survivait et ripostait à ses coups. Sa peur panique en se découvrant soudain trop faible pour protéger son existence, son effroi incontrôlable de voir ces coups qu'il appréhendait depuis si longtemps le frapper avec hargne, sa peur de mourir abattu comme un monstre. Sa surprise en écoutant le discours du ninja de Konoha, en apercevant un fugitif instant cette lueur d'espoir, au milieu des ténèbres.

Il se souvint de son sursaut de vie, de ses efforts démesurés pour remonter à la surface, pour échapper à ce néant.

Il se souvint de la trahison, son maître, Baki, l'attaquant sans retenue en le couvrant d'injures. Les habitants de Suna et de Konoha le lapidant sans merci.

Non. Il ne voulait pas mourir comme cela.

Sans vraiment savoir ce qu'il faisait, trop faible pour parler, il saisit doucement la main du démon et la serra un court instant. L'autre sembla comprendre le message. Il hocha lentement la tête, puis se pencha encore davantage sur le jeune shinobi, appuyant son autre main sur un rebord de l'autel.

Le sang déferla, aspergeant tant son corps qu'on ne parvenait plus à le distinguer, sous tout ce vermeil. La sensation singulière qu'une rafale d'énergie le balayait s'empara de lui et, à bout de forces, il s'évanouit de nouveau.


Fiouuu ! Et voilà, terminé ! Bon, d'accord, Gaara tombe dans les pommes un peu souvent, en ce moment, ça m'a fait tilter aussi, mais avouez qu'on s'évanouirait pour moins que ça ! Et sinon, qui a aimé mon Shukaku ? o (il est un peu OOC, je l'admet, mais on l'exploite pas assez ce démon !)