La fête approchait, elle avait lieu dans 2 jours. John chargea quelques uns de ses subordonnés à la décoration de la salle. Rodney, quant à lui, s'occupait de tous ce qui était boissons et nourriture. John n'était pas d'excellente humeur. Il comptait profiter de ces préparatifs pour se rapprocher, voire plus, de la personne dont il était tombé amoureux. Mais celle-ci avait, d'un coup mis tant de bonnes volontés, qu'ils n'avaient pas eu l'occasion de se retrouver seuls. Elle s'arrangeait toujours, pour peaufiner quelques détails, de s'entretenir avec lui dans un lieu surpeuplé, du point de vue de John, comme le mess. Tout en étant dans ses pensées, John regardait Rodney à l'œuvre. Celui-ci donnait des instructions pour l'emplacement des tables où serait installé le buffet.

- Un peu plus sur la gauche. Voilà. Ne bougez plus c'est bon. Merci Zelenka pour votre aide.

Rodney jeta un œil sur la liste de ce qu'il lui restait à faire quand il sentit un regard posé sur lui. Il se tourna et vit le Colonel, il lui fit un petit signe auquel celui-ci répondit. Rodney se sentait de plus en plus mal. Tout d'abord car il s'était éloigné de son ami de peur que ce dernier ne découvre les sentiments qui l'animaient depuis le fameux soir où il l'avait vu à moitié nu. Et aussi pour éviter de souffrir lorsque John et Elisabeth se mettraient ensemble. D'ailleurs il comptait bien ne pas venir à la fête pour éviter d'assister à ça. Il repensait à tous les efforts qu'il avait fait pour faire croire qu'il s'intéressait à cette fête afin que le Colonel ne se doute pas qu'il lui ferait faux bond au dernier moment.

John n'en pouvait plus. Au plus le temps passait au plus il avait envie d'aller vers la personne de son cœur, de la prendre dans ses bras, de l'embrasser tendrement. Cela avait été dur d'admettre au début ce qu'il ressentait pour le docteur et puis un matin il s'était réveillé et cela lui avait paru évident. Il avait eu l'idée de cette fête pour pouvoir passer du temps avec et lui faire passer le message et voir ainsi si ce qu'il ressentait était réciproque. Mais il en doutait de plus en plus, il fallait juste voir la façon dont elle l'évitait ces derniers jours. Il soupira « je tenterai le tout pour le tout samedi et on verra bien ». Puis il sortit de la pièce.

X X X X X

Plus les heures avancées, plus on voyait l'excitation montait crescendo dans la cité. Tout le monde ne parlait que de ça. Elisabeth se réjouissait de voir toutes ces personnes, d'habitude si sérieuses, se détendre un peu. La fête commençait à 19h, elle avait deux heures pour se préparer et être prête à affronter le moment le plus merveilleux de sa vie. Elle sortit de son bureau et se dirigea vers ses quartiers. Cela faisait plusieurs qu'elle avait prévu ce qu'elle allait mettre et surtout ce qu'elle allait dire.

Au même moment dans des quartiers différents, un militaire parlait à son miroir qui était censé être la personne de ses désirs. Il répétait ce qu'il allait lui dire. Il avait préparé un monologue pas trop explicite pour ne pas l'effrayer mais assez clair tout de même.

Il commença à s'habiller en civil, jean et chemise noire, pas trop cool mais pas trop classe non plus, juste ce qu'il faut. Il avait encore le temps donc il s'allongea sur son lit en imaginant tous les scénarios qui pourraient se jouer ce soir.

Rodney était également allongé sur son lit, mais il se morfondait. Il se disait que dans quelques heures il perdrait la personne à qui il tenait le plus au détriment d'une autre personne. Et John n'en saura jamais rien. Tant mieux car s'il savait ce qu'il ressentait exactement, il ne se comporterait plus de la même façon avec lui et cela serait encore pire. Le Colonel John Sheppard, l'hétéro viril dans toute sa splendeur et dont toutes les femmes étaient à ses pieds ne pouvait pas ressentir les mêmes choses que lui. Sur ces pensées désespérantes, il s'endormit.

« Mais qu'est ce qu'il fait? On a fait ça tous les deux jusqu'à maintenant et il me plante au dernier moment? Je vais le tuer! » John se tenait devant la porte de la grande salle. Cela faisait une 10 minutes que la fête avait commencé, toute la base était là sauf McKay.

- John? C'était Elisabeth qui venait vers lui.

- Elisabeth. Oh…vous êtes magnifique.

- Merci, dit-elle en rosissant légèrement, vous n'êtes pas mal non plus.

- Merci.

En effet Elisabeth avait sortit le grand jeu, d'ailleurs plusieurs militaires et scientifiques ne la lâchaient pas du regard. Elle portait une petite robe noire qui lui arrivait aux genoux mais légèrement fendue sur les côté. Son décolleté, surligné d'une fine chaîne d'or, avait également de nombreux admirateurs.

- Quelque chose ne va pas, John?

- Je cherche Rodney, vous ne l'avez pas vu pas hasard? Répondit John.

- Non, je ne l'ai pas revu depuis ce matin.

- Bon ce n'est pas grave. Il commença à s'éloigner.

- John, il faut que je vous parle. Ca y est elle s'était lancé, finalement ce n'était pas si dur.

- D'accord mais avant je veux régler quelque chose avec Rodney.

- Bien, répondit-elle extrêmement déçue.

John était déjà partit au milieu de la salle. Il demanda à plusieurs personnes si elles n'avaient pas vu Rodney. Toutes répondirent par la négative. Enfin il croisa Carson.

- Ah Carson, vous n'avez pas vu Rodney?

- Non pas ce soir. Cette après-midi il est venu me voir, il ne se sentait pas bien alors je lui ai donné quelque chose et je lui ai dit d'aller se reposer. Il est peut être encore dans ses quartiers.

- Merci Carson.

John se dirigea vers la sortie. Il s'empara de sa radio.

- McKay, ici Sheppard

Pas de réponse.

- McKay, cria-t-il.

/ Oui / répondit une voix endormie.

Le ton de John se radoucit, il était peut être vraiment malade après tout, et un sourire apparut sur son visage.

- McKay, est ce que ça va?

/ Oui, j'étais un peu fatigué. /

- Bon vous allez me rejoindre à la fête alors?

Il n'eut pas de réponse immédiatement.

/ Écoutez Colonel, vous savez que ce n'est pas mon truc et puis j'ai pas le moral. /

- Bon retrouvez moi sur le balcon habituel dans 10 minutes. Vous me direz ce qui ne va pas. En plus…euh…je dois vous parler.

/ Colonel, je n'ai pas envie de parler et…/

- C'est un ordre McKay. Dans 10 minutes.

/ Je n'ai pas d'ordre…/

- Je sais McKay. Et John coupa sa radio en espérant que Rodney serait au rendez-vous.

Rodney se leva. Il lui devait bien ça à son Colonel, il trouverait une excuse pour sa baisse de moral. Et puis John lui avait dit qu'il voulait lui parler. Sûrement d'Elisabeth mais il était son ami et un ami c'est fait pour ça non?

Il arriva donc sur le balcon ouest. Il regardait les lunes se refléter dans la mer. On pouvait entendre la musique ainsi que des rires. Rodney soupira. Il pensa qu'à ce moment même John embrassait peut être Elisabeth, promenant ses mains sur corps. C'était plus fort que lui de penser à des choses qui le faisait souffrir mais il était comme ça.

- Pfffff, fit-il.

- Ben alors Rodney, qu'est ce qui ne vas pas.

Rodney ne l'avait pas entendu arriver, il sursauta en poussant un cri et en mettent sa main sur son cœur.

- Ca va pas Colonel, vous voulez me faire avoir une attaque ou quoi?

- Oh non, loin de moi cette idée.

Rodney tourna la tête vers John qui était venu se placer à côté de lui. Il arborait son fameux sourire et il était plutôt sexy habillé comme ça. « STOP », cria Rodney dans sa tête.

- Alors?

- Alors quoi?

- Qu'est ce qui ne vas pas?

- Rien je suis juste un peu fatigué et je ne me sentais pas d'aller à cette fête.

- Après tout le mal que l'on s'est donné?

- Oh mais je suis sûr que vous allez en profiter, vous? Lâcha Rodney qui le regretta aussitôt.

- Comment ça?

- D'ailleurs pourquoi vous êtes venu me voir?

- Je me faisais du souci pour vous et comme je vous l'ai dit, il faut que je vous parle.

- Oui je sais d'Elisabeth. J'ai tout deviné.

- Que viens faire Elisabeth là-dedans?

- Oh je sais très bien ce qu'elle représente pour vous Colonel, d'ailleurs je pense que c'est réciproque.

John soupira ça ne se passait pas comme il l'avait prévu. Et en plus Rodney était en train de lui faire une crise de jalousie, il n'en revenait pas.

- Et que représente Elisabeth pour moi d'après vous, le super génie? Et puis vous êtes en train de me faire une crise de jalousie ou je rêve? Fit-il en reprenant son ton désinvolte.

- Pas du tout, bégaya Rodney. Heureusement qu'il faisait sombre sinon John aurait vu un Rodney aussi rouge qu'une tomate. Il reprit:

- Et je vois bien que vous êtes amoureux d'Elisabeth.

John le laissa finir. C'était donc ça.

- Oui Rodney je suis amoureux, éperdument même, mais pas d'Elisabeth.

- Ah? Fit Rodney. Teyla alors?

- Non. John se mit face à Rodney. Ce dernier avait de plus en plus chaud et il se demandait bien qui pouvait être l'heureuse élue.

- Pour être un génie vous êtes un peu long à comprendre!

Rodney allait dire quelque chose mais John se pencha alors vers lui et déposa un petit baiser sur ses lèvres. Rodney n'en revenait pas.

N'avait-il pas rêvé?

Cela était-il possible?

Est-ce que John pouvait vraiment avoir des sentiments pour lui?

Trop de questions se bousculaient dans sa tête.

Voyant que Rodney ne réagissait pas John se dit qu'il n'aurait pas du faire cela, visiblement le scientifique n'éprouvait pas les mêmes choses que lui. Il recula.

- Je vois, fit-il enfin la voix tremblante. Excusez-moi Rodney.

Il se tourna vers la porte. Il avait l'air complètement abattu. Rodney devait réagir.

- Non, cria-t-il.

Au son de la voix plaintive de Rodney, John se retourna et à ce moment-là Rodney s'abattit sur John et l'embrassa à son tour. Après quelques secondes d'ahurissement John passa une main derrière la nuque de Rodney et l'autre dans son dos. Il n'en revenait pas du baiser de Rodney donné avec tant de fougue. Au bout d'un long moment, ils se séparèrent au bord de l'asphyxie.

- Alors c'est de moi dont tu es amoureux?

Pour seule réponse il eut droit à un nouveau baiser tout aussi passionné.

Ils savaient tous les deux qu'ils avaient beaucoup de choses à se dire mais cela pouvait attendre. Pour le moment ils étaient dans les bras l'un de l'autre en écoutant la musique au loin et en s'embrassant avec autant de ferveur que leur premier baiser. Ils étaient heureux.

Cependant toute la cité avait l'air heureuse ce soir-là sauf une personne. Cette personne avait suivi John pour pouvoir lui parler. Elle l'avait vu sortir sur ce balcon et avait attendu une dizaine de minutes avant de le rejoindre. Quand elle s'était approchée elle avait vu deux personnes s'embrassant avec amour. Rodney et John. Son John. Elle, qui ne voyait pas en Rodney un rival, s'était trompé. Avait été trompé par les attitudes ambiguës de John. Maintenant Elisabeth courait presque dans les couloirs jusqu'à ses quartiers, le visage en larmes. Elle était dévastée par le chagrin mais elle était également gagnée par la colère qui l'envahissait peu à peu.

« Ca ne se passera pas comme ça. »

FIN!