Petit mot de l'auteure : c'est le 2e texte que j'ai écrit pour ce SV31
Jour 30 : Chat.
Merci à Angie, Lit', Marina et BA pour leurs review sur l'OS précédent !
Geralt tâchait d'ignorer du mieux qu'il le pouvait les yeux suppliants de Jaskier – en vain. Quand il le voulait, ce satané barde savait y faire pour obtenir ce qu'il voulait. Mais Geralt était un sorceleur, ce qui signifiait qu'il avait su résister à bien pire qu'un barde faisant les yeux doux. Et dans le cas présent, il n'y avait rien de bien compliqué : il lui suffisait de lui tourner le dos.
Oui, c'était complètement lâche, mais Geralt assumait.
Toutefois, c'était sous estimer la capacité qu'avait Jaskier à se montrer obstiné quand il en avait envie.
- S'il te plaît. Pour moi ?
- Non.
- S'il te plaît.
- Je t'ai déjà dit non.
- S'il te plaît.
- Jaskier, tu es sourd ou...
Geralt s'interrompit en réalisant ce qu'était en train de faire son ami. Il se contenta alors de se taire en espérant que l'autre en face autant – ce qui bien sûr, était un espoir complètement idiot. Jaskier était Jaskier. Comme s'il pouvait se taire plus de dix minutes.
Geralt passa donc les trois prochains jours à entendre des « s'il te plaît » demandés toutes les cinq minutes. À la fin, il n'essaya même plus de répondre – non pas parce qu'il avait compris que cela n'aurait servit à rien, mais parce qu'il était tout simplement épuisé d'entendre Jaskier tourner en boucle comme cela. Il devait lui reconnaître le mérite de savoir arriver à ses fins – ou du moins de s'en donner les moyens. Malgré tout, le sorceleur demeura inflexible.
Jusqu'au soir du quatrième jour. Ils avaient trouvés refuge dans une auberge où Jaskier assurait le spectacle pour, comme d'ordinaire assurer leur nuit. Mais lorsqu'il monta sur scène, Geralt vit que quelque chose n'allait pas. Il soupira, redoutant ce que l'autre lui réserverait.
- Bonsoir à tous, dit Jaskier sans son entrain habituel. Je sais que vous attendez tous Toss a coin to your Witcher, mais ce soir, je ne suis pas d'humeur, la faute au Witcher en question. Je vous propose à la place une composition originale.
Le brun commença à chanter avant que des bruits de protestation ne se fassent entendre.
- Tu pues le chat, tu pues le chat ./' Mais ce n'est pas de ta faute, C'est celle de ce satané de Sorceleur qui ne veux pas être ton hôte, Il fait une grave erreur, qu'il paiera un jour ou l'autre, En attendant, tu pues le chat, tu pues le chat, Mais ce n'est pas de ta faute...
La mélodie étant entraînante, le refrain fut rapidement repris par les badauds attablés et bientôt toute l'auberge résonnait à coup de « Tu pues le chat, mais ce n'est pas de ta faute, c'est celle de ce satané de Sorceleur ». Le Sorceleur en question tâchait de rester impassible mais toute cette histoire finit par lui monter au cerveau.
- Mais bordel de merde, tu vas arrêter avec cette histoire de chat ! S'exclama-t-il en interrompant le chant.
Bien. Tout le monde était tourné vers lui, maintenant. Génial. Geralt allait vraiment trucider Jaskier un de ses quatre.
- Je veux un chat, et toi non, alors je comble son absence comme je peux.
- Mais pourquoi d'un coup ?
- Parce que toi tu es toujours avec Ablette ! Pourquoi toi tu as le droit à un animal de compagnie et moi non ?
- Mais... mais Ablette est un cheval ! On en as besoin !
- Donc tu vois Ablette seulement comme un élément utile et non comme ton compagnon d'aventure ? Je suis sûr qu'elle sera ravie d'apprendre cela quand je le lui raconterai.
- Elle ne pourrait pas comprendre ! Tu... Je...
Ok, on avait touché le fond de la raison, là. Cela ne servait à rien d'argumenter face à pareille tête de mule (en plus, Geralt avait la désagréable sensation que si, Ablette pourrait comprendre et serait capable de lui faire la tête). Le sorceleur poussa donc un soupir de résignation :
- Très bien, prend un chat si tu veux, mais viens pas pleurer quand il se sera fait dévorer par un monstre.
Le lendemain matin, leur petite équipe partie donc avec un nouveau membre : un chat roux que Jaskier prénomma Jaigagné. Geralt, quant à lui, l'appela Cassecouillenuméro2.
Note de fin : Une review = une chance de me dire à quelle autre série j'ai glissé une référence
