Voilà déjà le sixième chapitre ( déjà ! J'étais persuadée d'être seulement au cinquième. ) et dans les temps ! Je ne tenais pas à subir les foudres d'El Diablo ;)

Trève de blabla, place à l'histoire !


Tony se dirigea vers le parking, rassuré par ce court message reçu sur son portable, quelques minutes auparavant d'Abby. Elle lui annonçait en quelques lignes que le sang retrouvé n'était pas à McGee et que la balle tirée venait de son arme.

Il sortit les clés de sa poche intérieure et releva la tête, sursauta en se retrouvant face à Gibbs.

« Boss ? Tu n'es pas encore parti ? »
Il désigna de la tête les trois caisses posée sur le sol, deux contenant des feuilles, dossiers et papiers de toutes sortes et l'autre ce qui ressemblait à un disque dur.
« J'aurais besoin... d'aide. Pour regarder et essayer de trouver quelque chose sur McGee. Son ordinateur a l'air d'être pas mal protégé... et... »
« Et bien... Je m'occuperais de son PC, toi, tu feras le reste... » Répondit l'italien en ouvrant le coffre. « Si tu m'offres une pizza. Et une pepe-»
« Peperroni-saucisses avec un oeuf sur le dessus. » Compléta l'ancien marine dans un demi-sourire. « Conclu. »

Il s'installa du côté passager, attendant que Tony ait fini d'embarquer les caisses. Celui-ci monta dans la voiture, ferma sa portière et démarra sa voiture.

Le trajet se passa dans un silence complet hormis les quelques 'tourne à gauche.', 'au carrefour, tout droit.' ou 'à droite' de Gibbs qui indiquait le chemin.
« Je peux te poser une question ? » se risqua l'italien toujours attentif à la route. Son patron ne répondit rien, il se permit de continuer. « Tu crois réellement qu'on le retrouvera... vivant ? »
Toujours aucune réponse.

Anthony crispa ses mains sur son volant, il y a des silences qui en disent plus que n'importe quelle parole et celui là lui provoqua une étrange sensation, un pincement au coeur.
« Je pense qu'il est temps que j'arrête de ... toujours te faire croire que tout ira bien, DiNozzo. Je n'en sais rien et... J'ai même un mauvais pressentiment. »

Le jeune homme soupira : Même Leroy Jethro Gibbs doutait. L'image de l'homme toujours sûr de lui et fort s'était fissurée. Il avait lui aussi ses problèmes.
Cette phrase lui revenait sans cesse en tête, il la déchiffra comme ' Tu as grandi, je n'ai plus à m'occuper de toi.'. Il se sentit abandonné par son collègue, son supérieur mais surtout par son ami et préféré se taire pour de bon, un mélange de tristesse, de doutes et de colère l'envahissant.

« C'est là. » Indiqua simplement le passager.
Il gara la voiture, descendit et claqua sa portière. L'ancien marine ouvrit la porte, resta sur le côté, invitant Tony à rentrer en premier, ce qu'il fit.

Il jeta un coup d'oeil autour de lui, des murs peints en blanc cassé, aucunes photos sur les murs, un salon moderne au tissu bleu marine, une table basse en verre sur laquelle reposait un magazine et une maquette de voilier.

Il avait toujours imaginé la maison de son boss ainsi. Bien rangée, simple et reposante. Il s'avança timidement, suivant Gibbs jusque dans la cuisine. Celui-ci décrocha son téléphone portable de sa base, composa un numéro, calla l'appareil entre son épaule et sa joue.

Tony s'adossa au mur, le regardant faire : Il commanda deux pizzas, sortit deux bières du frigo et une bouteille de sauce pimentée. Il raccrocha et se retourna vers son subordonné en lui tendant une bouteille qu'il venait d'ouvrir. Toujours aucuns mots, toujours pas de 'Ca ira, tu verras !' ni de 'Je m'en occupe, ça va aller.' Rien, pas même une phrase.

Ils allèrent dans le salon, DiNozzo s'asseya un peu mal à l'aise dans l'un des fauteuils face à son collègue qui feuilletait le magazine, le quittant parfois des yeux pour regarder sa montre. Dix minutes passèrent, puis quinze, vingt. Après à peu près une demi-heure, il releva la tête vers le jeune homme :
« 34 minutes, tu sais ce que ça veut dire ? »
Il fit signe que non, ne voyant absolument pas où il voulait venir.
« Leurs pizzas sont gratuites si elles ne sont pas livrées dans la demie heure. La rue est en travaux, ils ont du être obligés de prendre la 4ème rue et de venir par la Grande Avenue… Un petit – Il exigera sur le mot – détour de quarante minutes. »

Il ria en reposant le magazine sur la table basse et en se renfonçant dans son fauteuil. Il fronça les sourcils. « Tu es sûr que ça va, Tony ? »

L'italien serra les poings, se mordant la lèvre inférieure, les yeux fermés. « McGee s'est fait enlevé et… toi, tu fais comme si de rien n'était… »
« Il n'y a pas que toi qui a les yeux rouges… » Répondit-il simplement.
Il osa enfin croiser les deux yeux bleus de l'homme et constata qu'ils étaient rougis, comme les siens. Il avait pleuré ? Lui ? Impossible.
Gibbs ne pleurait pas, il criait, il râlait, donner des claques, taper du poing sur la table et marmonnait parfois quelques mots grossiers mais jamais, il ne s'était laissé aller pareillement.

Anthony souria, il ne l'abandonnait pas, non. Il avait juste besoin d'un peu d'aide aussi, aux mêmes titres que lui, Kate ou Abby. Mais lui n'avait su à qui se confier, devant quels yeux il pouvait se montrer faible sans rien craindre.
Sans doutes, était-ce pour ça cette invitation subite. Il avait besoin de craquer, juste pour une fois. Gibbs avait besoin d'une épaule sur laquelle pleurer et Tony était prêt à lui offrir la sienne.

La sonnette retentit et l'ancien marine se releva, traversa le couloir et alla ouvrir. Il l'entendit hausser le ton à travers la porte et sursauta lorsque celle-ci claqua violement. Il rentra dans le salon, posa les deux cartons sur la table.
« Une quatre fromages pour moi et une … spéciale DiNozzo pour monsieur. »
« Merci, boss. »
Tout deux sourirent et saisirent une part. Tony s'intéressa à la maquette posée devant lui, jouant du doigt avec le fil blanc relié à la voile blanche, elle aussi.
« Tu veux voir celui à la cave ? » Proposa son collègue en reposant son quartier de pizza sur le carton aux couleurs vert et rouge.
Il fit de même et le suivit, descendit l'escalier et arriva face au bateau. Le jeune homme passa sa main sur la structure en bois puis sur la coque. « Ca doit t'en prendre du temps de poncer tout ça. »

Jethro souria, déchira une feuille de papier de verre et lui tendit une lanière. Anthony se plaça devant le bateau, posa le grip dessus et commença quelques mouvements horizontaux un peu maladroit. Il sentit son ami se penchait contre lui, prendre ses mains dans les siennes pour le guider et posait son menton sur son épaule. « Voilà… Comme ça. »

« Quand tu l'auras fini, t'en fera quoi ? Tu nous abandonneras, tu partiras du NCIS pour aller d'île en île ? »
« Pour quoi faire ? Ramasser des coquillages ? » Répondit-il en riant. « Je le brûlerais et j'en recommencerais un autre, peut-être. Ou j'arrêterais ma passion pour les bateaux et me mettrai aux mots croisés. »
« Au scrabble… » Ajouta l'italien à voix basse. « Je te vois bien dans un club de bingo pour troisième age avec tes lunettes sur le bout de ton nez à cocher des cases durant deux heures. »

Il reçu une tape à l'arrière de la tête et se massa à l'endroit du coup en grimaçant. Il se retourna et croisa le regard de son collègue. Il n'en fallu pas plus pour que celui-ci baisse la tête, le cœur lourd.

Tony entrevu quelques larmes s'échouaient sur le sol de pierre de la pièce et posa sa main sur sa nuque, attira son ami à lui et le serra aussi fort qu'il le pouvait. Il n'aurait jamais cru possible le fait qu'il doive un jour le réconforter et ne se serait jamais cru capable de trouver quoi dire pour le faire.

Il n'eut pas à chercher, le geste dont il avait fait preuve en avait dit beaucoup plus qu'il n'aurait pu le faire par les mots.


J'aurais bien qualifié ce chapitre d'un peu bateau... mais ça serait un jeu de mot un peu trop pourri, même pour moi XD.
Je sors, honteusement et m'en vais de ce pas écrire le nouveau chapitre. Au grand maximum, lundi soir, il sera là. :)