Voilà le huitième chapitre :) J'espère que vous aimerez.
Gibbs arriva un peu plus tard que d'habitude, deux gobelets de café en main et vint en déposer un sur le bureau de Kate. Celle-ci releva la tête et ouvrit la bouche pour parler mais se ravisa et désigna un paquet enveloppé dans du papier kraft posé sur le bureau de son supérieur. Il devina son contenu et le saisit, se dirigeant vers l'une des salles d'interrogatoire pour s'isoler.

Il ferma la porte à clé, alla s'asseoir devant l'écran et glissa la cassette dans le magnétoscope. Il avança sa chaise du bureau et attendit patiemment que les premières images apparaissent. Son sang se glaça en apercevant le visage de son agent : Le cocard, la lèvre gonflée et ouverte, le sang séché sur sa tempe et la pommette bleuie, il en était presque méconnaissable.

Le film trembla lorsque l'agresseur déposa la caméra sur un support, cadrant McGee des pieds à la tête. Le visage cagoulé, il s'approcha de lui, sortit quelque chose de sa poche qui se révéla être un briquet. Après s'être assis, il tourna la petite molette, faisant naître une flamme orangée dans laquelle il plongea la lame d'un canif.
« Tu n'as rien à dire à tes collègues, Tim ? » Entreprit-il d'une voix doucereuse. « Si Gibbs était là, devant toi, tu lui dirais quoi ? »
Deux sillons se dessinèrent sur les joues du jeune homme.
« Venez me chercher, boss… J'vous en supplie… »
Il souria et se leva, se positionnant devant son captif de manière à ne pas le cacher. Avec le couteau, il fit sauter les trois premiers boutons de sa chemise, laissa courir la pointe de l'objet sur sa peau avant de pauser la lame rougie à plat, au niveau du sternum.

Jethro éteignit l'appareil, se surprenant à pleurer, silencieusement. L'un de ses agents le suppliait de l'aider et il en était incapable. Ce sentiment d'impuissance le rendit malade et il se leva, se précipitant vers les toilettes pour hommes de l'étage, bousculant deux personnes sur le chemin et ne prenant même pas le temps de s'excuser. Il se précipita dans l'une des cabines et attendit que les nausées passent, ce qui arriva plutôt rapidement. Il se glissa glissé, le dos contre le mur en bois. Assis à terre, il ramena ses genoux contre sa poitrine. Il attendit là une dizaine de minutes, les yeux fixant le vide, s'efforçant de ne pas penser à ce qu'il venait de voir.

Il sortit en ouvrant violement la porte, ignorant la réaction de surprise de l'un des membres de l'agence dont il ne connaissait pas le nom mais qui, comme tous, connaissait le sien. « Belle matinée, agent Gibbs, n'est-ce pas ? »
L'ancien marine l'ignora totalement, s'approchant d'un des lavabos et s'aspergeant le visage avec un peu d'eau. Il sortit et rejoignit l'ascenseur d'où sortit Tony, le sourire aux lèvres. Un sourire qui s'effaça bien rapidement quand il le vit.
« Ca ne va pas ? » Demanda t'il, soucieux.
« On a reçu une autre vidéo… Tu as du nouveau, de ton côté ? »
« Barkley était là, il a un alibi pour la nuit de… l'enlèvement. Il était en mission à Cuba et n'est rentré qu'hier. »
Tout deux soupirèrent, retour à la case départ. L'ancien marine tourna les talons et s'en alla rejoindre Abby au laboratoire.
« Si on me cherche, je suis en bas. »

DiNozzo le regarda s'éloigner et rejoignit son bureau. Il déposa son sac et s'asseya, ignorant le regard de sa collègue.
« Tes techniques de drague n'ont l'air absolument pas au point… »
Il la regarda sans comprendre jusqu'à ce que Kate lui indique sa joue. Il jeta un coup d'œil dans le miroir, remarquant la belle marque rouge sur sa joue sûrement provoquée par la gifle de la veille.
« Oui, je crois aussi. » Répondit l'italien en soupirant. « Elle avait l'air de beaucoup aimer le discours que j'ai fait de la beauté d'une femme quand elle porte de la dentelle… Elle a même rit quand je lui ai dit ce que ce tissu me faisait. »
« Ca a dérapé à quel moment cette fois-ci ? Quand tu as plongé ta main sous sa jupe ou quand l'olive de ton cocktail a glissé dans son décolleté ? »
Anthony grimaça et alluma son ordinateur, pensif :
« Quand elle s'est souvenue que sa petite culotte était en dentelle. »

DiNozzo n'aurait pas été DiNozzo sans une remarque stupide.


Gibbs entra dans la pièce et éteignit la musique qui lui brutalisait les tympans. Il s'approcha de la jeune femme et lui souria :
« Comment ça va ? » Demanda t'il de la voix la plus douce possible.
Elle haussa les épaules, agitant légèrement ses couettes. Jethro remarqua ses yeux rouges et cernés.
« J'ai pas réussi à dormir, j'arrêtais pas de penser à lui… »
Abby se remit à pleurer, plongeant son visage dans le creux de son épaule. Il savait qu'il était inutile de tout faire pour qu'elle l'oublie, c'était impossible. Il tenta de lui changer les idées d'une autre manière :
« Tu sais, je ne le connais pas beaucoup notre Timothy… Il aime faire quoi quand il n'est pas au bureau ? »
« Il écrit un roman policier… Lieutenant Tibbs. » Elle se mit à rire en essuyant ses yeux avec le dos de sa main. Ils s'assirent, lui sur la chaise, elle à cheval sur ses genoux, la tête contre son torse.
« Ah bon ? Et qu'est-ce qu'il aime bien dans… Je ne sais pas… Hm, c'est quoi son plat préféré ? Ses programmes préférés ? »
« Cheeseburger et pizza. Pour les programmes… Il ne regarde pas souvent la télé, parfois un film. Ca me rappelle la fois où, quand j'étais venue manger chez lui, il avait loué un film d'horreur avec comme idée que je puisse avoir peur et sauter dans ses bras… C'était plutôt le contraire qu'il s'est passé. »

Elle avait cessé de pleurer et des étoiles semblaient brillés dans ses yeux. Elle l'aimait et ça se voyait. Gibbs continua ses questions, la berçant doucement en lui caressant la joue.
« Qu'est-ce que tu aimes tant chez lui ? »
« Ses yeux… Son regard quand il me parle. Sa voix aussi et sa timidité… Un tas de petits détails. » Murmura t'elle, rêveusement. Elle planta son index quelques centimètres en dessous de la clavicule droite de l'ancien marine. « Et son grain de beauté, juste là. »
Il devina à cet instant là qu'ils avaient du déjà faire plus que s'embrasser ou se tenir la main. Elle le vit dans l'expression qu'il affichait. « Une fois, c'est à peu près à ce moment là que j'ai compris qu'il était réellement amoureux. Ca ne l'a pas dérangé d'attendre quelques mois qu'on soit vraiment … prêt. »

Il ferma les yeux, souria maladroitement. Elle releva la tête et le regarda :
« Je t'ai déçue ? Tu m'en veux ? »
« Absolument pas, c'est tout à fait normal. C'est même une belle preuve d'amour qu'il ait fait ça. » Répondit-il en jouant avec la petite chaîne accrochée à son collier. « Qu'est-ce que tu pourrais encore me dire sur lui ? »
« Il a une cravate Mickey Mouse, il n'aime pas qu'on touche à sa machine à écrire... Il te respecte beaucoup, aussi. »
« J'ai trouvé une drôle de feuille dans l'un de ses tiroirs, tu sais qu'il compte le nombre de café que je bois en une journée ? » Commenta t'il en prenant un air faussement indigné.
Elle ria. Un rire franc, sincère qui arracha un sourire à Gibbs.
« Je n'ai peut-être pas l'air de l'aimer beaucoup, je sais mais… C'est un chouette gars. »

Quelques minutes de silence s'en suivirent, elle se recroquevilla un peu plus contre son protecteur. Une fois les derniers sanglots disparus, elle le regarda dans les yeux, soudant ses yeux bleus en fronçant les sourcils.
« Qu'es-ce qu'il y a ? »
« Je peux me permettre une question ? » Se risqua la jeune fille en se relevant, faisant disparaître les plis de son pantalon prince-de-galles d'un geste de la main.
Il haussa un sourcil, l'autorisant d'un geste de la tête :
« Pourquoi est-ce que Tony portait l'une de tes chemises ? »
« Les chemises se ressemblent, tu sais… »
« Oui, sans doutes… » Répondit-elle, semblant se désintéresser de la question.

Gibbs l'embrassa sur la joue et sortit du laboratoire. Il agita l'une de ses couettes et sortit en riant des protestations enfantines de la scientifique.


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