CHAPITRE TROISIEME
LA RELEVE
A nouveau, il dut endurer cette sensation si étrange. Il se sentit arracher de la maison des Dursley, tiré par une force invisible, un anneau incandescent sembla se refermer autour de sa gorge, l'étouffant dans son propre trajet, une chaleur angoissante succédait à un froid hallucinant tandis que son souffle était saccadé, lui arrachant une respiration spasmodique.
Finalement, cette désagréable impression prit fin alors que ses talons claquaient sur le marbre froid de sa demeure, celle que son Parain lui avait léguée, unique héritage d'un lien perdu et d'une descendance condamnée à la magie noire, hantée par le silence du mal.
Le rouge et or leva les yeux et se rendit compte que les pièces n'avaient que peu changé puis sa dernière visite, aussi sombres et tristes que de l'avènement des Black. Le rouge et or sentit son rythme cardiaque s'accélérait, le silence l'oppressait, il était contraint de revivre ses cauchemars dans un lieu qu'il s'était juré de ne plus jamais retourner.
-Je pensais que je devais assister au mariage de Bill et Fleur au terrier…
-Chut… Murmura Hermione, qui l'avait précédé, en désignant d'un léger signe de tête une porte sombre et triste dans le couloir, encadrée par les vestiges maléfiques du règne de la postérité des Black, deux têtes d'Elfes de maisons posées sur deux colonnes proportionnelles à leur taille fixaient inlassablement le mur en face d'eux, sans pouvoir jamais dévier leur regard des deux autres têtes qui leurs faisaient face, aussi minables et désespérées qu'elles.
Le Gryffondor s'aperçut avec soulagement que le cadre où dormait Mme Black avait été enlevé à forces d'efforts par Dumbledore ou quelques autres membres de l'Ordre mais ne put atténuer le frisson qui lui parcourut l'échine et la once de dégoût à la vue des vestiges malfaisants des Black et des nombreux tableaux de mages noires.
Sa main abaissa alors la poignée en or à l'effigie de la famille et, avec angoisse, il entra...
La scène qui lui fit alors face semblait intemporelle, libérée de toutes les règles du temps et de l'espace. La salle avait la taille du hall de Poudlard mais alors que quatre tables séparaient les différents maisons, une seule unissait les membres de l'Ordre. La table était circulaire, disproportionnée et protégeait en son cœur la statue d'un Phénix, mélange d'or et de marbre. Presque chaque place était occupée mis à part les places que devaient occuper les aurors qui durent aller chercher le Gryffondor, ceux qui étaient en missions et un dernier, en or, siège qui resterait à jamais inoccupé. Celui qui était censé l'occuper avait disparu quelques mois plus tôt, laissant orphelins les membres de l'ordre. Pourtant, ce qui parut le plus étonnant au rouge et or fut que la moitié des places était occupé par des adolescents. La mort de Dumbledore fut un coup de fouet dans le cœur des diplômes de Poudlard qui durent rejoindre l'Ordre dès leur majorité. L'ensemble de l'A.D faisait face au rouge et or, assis dans leur siège, l'air majestueux, les yeux débordant de courage et le cœur noyé d'humilité face à celui qui fut durant sa cinquième année leur leader.
La pièce était étrangement éclairé par de faibles bougies, dansant dans l'obscurité, diffusant une clarté triste, même tristesse qui habitait chaque cœur, chaque esprit.
-Asseyez-vous Potter…
L'élu détourna vivement la tête et fixa avec incrédulité la professeur de métamorphose, qui l'observait avec un mélange de vénération et de sévérité. En croisant son regard, elle trembla légèrement, semblant revivre cinq années de cours et découvrir dans les émeraudes du survivant la malice qui avait enflammé les lunettes en demi-lune du directeur. Harry était le dernier fidèle qu'il avait vu de son vécu et sûrement lui avait il transmit sa passion dévorante, son indivisible courage. Harry faillit éclater de rire lorsqu'il se rendit compte que les places qui encadraient celle de McGonagall était occupées par des personnages antithétiques, l'un proéminent à la moustache plus semblable à celle d'un phoque à celle d'un humain, l'autre petit et frêle dont la moustache glissait à ses pieds.
-Tu peux t'asseoir Harry, mon garçon, insista Slughorn en se frottant les mains d'un air satisfait en contemplant son plus magnifique bijoux, l'élu. Nul doute que les dix sept ans du Gryffondor et son entrée dans l'ordre avaient incité le vieux professeur à intégrer lui aussi l'Ordre, contre ses plus grandes craintes.
Harry suivit le regard du directeur de Serdaigle et alla s'asseoir entre Hermione et Ron, tandis que Lupin prenait place entre Tonks et Fleur, Maugrey se plaçant avec les autres aurors. A la droite d'Hermione siégeait Neville tandis que Zacharias Smith, l'air satisfait et ambitieux fixait résolument Harry, buvant les paroles que Harry murmurait à Hermione. Le cœur du Gryffondor bondit lorsqu'il croisa le regard enflammé d'une jeune fille, rousse, aussi belle que douce, qui le fixait avec un sourire aux lèvres. Chose surprenante, le rouge et or ne manifesta pas la même joie de la voir dans cette salle circulaire, sa mine se crispa et tout en la foudroyant du regard, il glissa un mot à son voisin qui haussa des épaules, aussi sceptiques que sa mère, Mme Weasley. Il ne cacha pourtant pas sa joie de la retrouver mais personne ne pouvait douter que Harry aurait préférer croiser le regard de son ange à un moment autre que à sa première réunion à l'ordre du Phénix.
-Je doute qu'il soit nécessaire de présenter Harry… Éclaircit Slughorn avec un sourire ravis bien qu'il s'était rendu compte que tous l'avait contemplé dès son entrée dans l'antre du Phénix. Comme je doute qu'il soit nécessaire de se présenter… Tu connais déjà tout le monde…
-Rémus! S'exclama alors McGonagall, lassée que Slughorn ne porte attention qu'au Gryffondor. Nous n'avons pas eu de nouvelle de vous depuis trois semaines. Qu'y a t'il de nouveau?
Le vieux loup garou se redressa douloureusement, les cernes sous les yeux, la fatigue tracée des marques inaltérables sur ses joues.
-Depuis la mort de Dumbledore… Tout bouge dans le sous sol, Greyback ne tient plus en place. Les attaques se succèdent à toutes les pleines lunes, il envoie souvent cinq de ses «hommes» dans les différentes régions d'Angleterre, ils ont pour ordre d'attaquer TOUS les enfants qu'ils croisent. Lupin s'interrompit un instant avant de continuer, la voix lourde et pressante, ils ont l'interdiction formelle de les tuer…
Quelques cris émanèrent de la bouche des anciens membres de l'A.D, Ginny fit la moue, Smith sursauta, Neville serra des poings… Seuls Ron, Hermione et Harry ne cillèrent pas, immunisés contre la violence environnante. Cette réaction confirma subitement les doutes du rouge et or, il devrait leur parler après la réunion.
-J'ai eu énormément de difficultés à m'absenter aujourd'hui et si accompagner Harry ne faisait pas partie de mes priorités, je ne serais pas ici.
McGonagall hocha légèrement la tête, reconnaissante.
-Et votre couverture?
-Il m'est de plus en plus difficile de la tenir. Il m'a aperçu en Juin et j'ai stupéfixé Nymphadora en lui affirmant que je venais l'aider. Il est tellement malade qu'il m'a cru… Pourtant, il commence à avoir des soupçons. En effet, il ne m'a pas vu faire mes «preuves» et ne sait pas encore de quoi je suis capable.
De nouveau, il se tut, sa voix se fit lancinante avant de murmurer.
-Il veux que, à la prochaine pleine lune, trois de ses acolytes m'accompagnent à la lisière du bois afin que, j'attaque ou tue un enfant…
La même réaction parcourut l'ensemble du cercle mis à part que Harry sentit un frisson lui parcourir l'échine, il savait à quel point Greyback était malade, vicieux et cynique.
-Bi…Bien… Confia Slughorn, ses lourdes mains parcourant ses notes avec hésitations. Que comptez vous faire?
-Horace! S'exclama, outrée, McGonagall. Rémus, il faut que vous arrêtiez… Votre mission commence à devenir beaucoup trop dangereuse, dieu seul sait ce qui vous arrivera si vous êtes démasqué…
-Ce n'est pas Dieu qui le sait, avoua Lupin avec un sourire peiné aux lèvres. Harry se rendit soudain compte que la main de Tonks s'était refermée sur celle de Lupin qui, à la grande surprise d'Harry, se laissa faire. Greyback nous a affirmés que s'il démasquait des traîtres, il attendrait la pleine lune avant de délivrer son jugement. Vous devez savoir ce que cela implique.
-Vous devez arrêter…
-Je ne peux pas, je ne veux pas…
-Vous n'avez pas le choix, s'exclama Flitchwich de sa voix fluette. Comment ferez vous à la prochaine pleine lune.
Lupin sourit un instant à son ancien professeur. Un sourire nostalgique qu'Harry avait aperçu sur son visage quelques dizaines d'années plus tôt dans la pensine de Rogue.
-Dumbledore a crée l'Ordre du Phénix il y a quarante ans, environ. Voldemort -à la grande surprise d'Harry, un frisson parcourut l'atmosphère- commençait alors sa montée au pouvoir, à l'apogée de sa puissance. Rien n'y personne n'était à la mesure de s'opposer à lui sans en subir des signes inaltérables sur son esprit et son physique. Albus nous a redonnés courage, nous a donnés la force de devenir le dernier rempart face au mal. Nous lui avons tous juré de ne jamais baisser les bras, de ne jamais éteindre la flamme qui était inexistante dans le cœur de notre ennemi. Aujourd'hui, Dumbledore est mort… Mais il est toujours en nous… A travers notre promesse, il vit en nous… Tant que nous lui sommes loyaux, il vivra en nous… Lorsque j'ai commencé ma mission il y a maintenant plusieurs mois, je lui ai fait la promesse que je ne baisserais pas les bras tant que je n'aurais pas empêcher Greyback de nuire à ses semblables, de faire subir à autrui ce qu'il m'a fait ressentir alors que je n'étais qu'un enfant. Je ne peux pas baisser les bras… Je suis allé trop loin dans ma mission…
-Tout cela est édifiant Rémus, avoua Dawlish en se levant. Je sais que tu fais partie de l'Ordre depuis sa création. Pourtant, il est vrai que tu es allé trop loin dans ta mission… Ce n'est plus que ta vie que tu risques mais celle de jeunes enfants, comment feras tu à la prochaine pleine lune quand il te demandera d'attaquer des enfants?
-J'ai le même sentiment que vous, je suis arrivé à un age ou ma vie n'a guère d'importance par rapport à celle de jeunes enfants. Mais ne vous inquiétez pas pour ça, continua t'il, énigmatique, je transporte toujours sur moi mon «plan de secours» et rien n'y personne ne parviendrait à l'arrêter. La prochaine pleine lune est dans trois semaines, mon plan est prêt mais je ne peux vous en faire part pour l'instant. Je serez prêt…
Un silence lourd et pesant parcourut soudainement la réunion, tous se demandaient si Lupin savaient ce qu'il faisait ou si la mort de Dumbledore, un an après celle de son meilleur ami, n'avait pas eu sur lui des conséquences désastreuses. Pourtant, il semblait sur de lui et son regard était inébranlable.
-Pas de nouvelle de ce mystérieux espion? Demanda alors Maugrey tandis que son œil azur scrutait les visages de chacun, cherchant la faille dans chacun.
-Non, toujours pas… Répondit Kingsley en se levant majestueusement, effaçant nerveusement un plis sur sa cape. Nous sommes presque sur que c'est un mangemort.
-S'il l'est, il doit être haut placé dans la hiérarchie des mange morts. Si personne n'avait alerté l'Ordre, je serais mort à l'heure où je vous parle…
-Qu'est ce qui s'est passé? Murmura Harry à l'oreille de Ron tandis qu'il fixait du coin de l'œil un petit homme, assez large mais très robuste. Ses cheveux d'un blanc grisâtre laissait apercevoir une légère calvitie tandis que les rides témoignaient de son age avancé.
-On ne sait pas très bien, Maugrey, Dawlish et Kingsley ont reçu par hiboux express une lettre leur affirmant que quatre mangemorts avaient attaqué le type là-bas, je ne sais pas comment il s'appelle. Ils sont arrivés juste à temps pour le sauver…
-Un espion?
-On ne sait pas très bien, continua Hermione. Mr Weasley m'a dit un jour que des membres de l'ordre sont infiltrés dans les rangs de Tu-Sais-Qui mais ils n'ont envoyés aucun hibou et d'ailleurs, ils ont des moyens de communication plus rapide… Tout montre que cet espion ne veut pas se faire connaître comme s'il agissait dans l'ombre…
-Un mangemort?
-On suppose mais rien n'est sur, on ne sait même pas s'il est humain…
Harry se tourna ensuite vers Hermione et lui murmura légèrement, il ne savait pas ce qu'il devait faire mais sentait qu'il n'avait pas le choix, s'ils étaient tous ici, c'était en partie de sa faute et il se devait de les avertir des dangers à vouloir jouer les héros.
-Je… Je dois leur parler à la fin réunion…
-Les membres de l'A.D.?
-Oui, tous ceux qui sont dans l'Ordre et qui ont participé à notre «armée».
-Je vais arranger ça avec Rémus et McGonagall, assura la Gryffondor. Elle se doutait de ce qu'il allait faire, la gazette n'avait pas mentit, il était pour beaucoup bien plus que l'élu, l'espoir. Ils l'avaient suivi dans l'A.D, ils s'étaient senti obligé de le suivre dans l'ordre.
Et en effet, à la fin de la réunion, alors que tous se levaient, Slughorn invita les élèves de Poudlard à rester dans la pièce, ils se tournèrent tous vers Harry et le fixèrent un instant, tous espéraient lui parler, pourtant aucun n'osait. Quelques minutes plus tard, ils ne restaient plus que les anciens élèves de l'A.D dans la majestueuse salle éclairée par quelques bougies faiblissantes.
Ils fixaient tous Harry, attendant un mot de ce dernier. L'inquiétude était aisément visible sur le visage du gryffondor. Hermione et Ron ne connaissaient en rien ses intentions mais ils le côtoyaient depuis tant de temps qu'il ne pouvait que craindre ce qu'il allait affirmer. Finalement, après un léger soupir, il se leva, majestueusement, avec la même grâce qui avait été celle de son mentor. Tous frémirent à la vue de l'élue. Ils le connaissaient bien, il leur avait enseigné tout ce qu'il savait mais il ne pouvait que les étonner. L'élu frémit lorsqu'il croisa le regard de la jeune intrépide aux cheveux de feu, elle, n'avait pas cillé lorsqu'elle plongea ses yeux dans l'émeraude. Il sembla prendre son courage à deux mains et fixer le regard de la jeune fille. Après avoir puisé sa force dans ce havre d'amour, il se redresse et affirma sa résolution d'une voix forte et tranchante.
-Je vous remercie d'être tous réuni aujourd'hui dans cette pièce…
Il retint son souffle, continuant d'un ton légèrement ironique.
-Alors, c'est vous la relève ou devrai-je plutôt dire: c'est nous la relève…
Il fixa tour à tour chacun de ses amis qui répondaient à ce regard par un léger signe d'approbation.
-Plus d'un an déjà que nous nous sommes quitté… Et pourtant, vous êtes tous là, tous présent sous l'égide de l'Ordre du Phénix… Nous sommes ici, parlant joyeusement, amicalement, comme si nous n'avions jamais été vraiment séparé…
Mais à ces mots, il posa sa main sur son cœur, celle-ci trembla légèrement, son autre main s'était crispé sur le dossier de sa chaise. Il était soudainement d'une blancheur spectrale. Tous sursautèrent, mis à part Hermione et Ron, qui eux, savaient vraiment ce qui s'était passé dans son cœur. Ils avaient été les seules à savoir ce qu'avait, mot pour mot, affirmé Lord Voldemort le soir de sa renaissance. Harry, sans le savoir, se comportait comme son ennemi et venait juste de s'en rendre compte, provoquant en son être une sorte d'étourdissement. La main d'Hermione se posa sur la sienneet ce soutient calma légèrement le Gryffondor qui poursuivit sur un autre ton.
-Nous sommes nous réunis l'année passée? Non. Avons nous conservé sur nous la pièce de l'A.D? Non. Avez vous été beaucoup à répondre à l'appel en Juin dernier, lorsque je vous l'ai demandé? Il s'interrompit un instant. Très peu… Ajouta t'il avec lourdeur.
Il s'avança légèrement, contournant le cercle d'élèves, tous frémissaient à son passage, comme si de lui émanait une tension féroce, une rage qui transcendait l'amitié en amour, la force en courage, le don en pouvoir.
-Je ne vous en veux pas… Je n'ai aucun droit sur vous… Il serait impensable que je puisse porter quelconque jugement sur ce qui vous a poussé ce terrible soir à rester dans votre salle commune ou à nous rejoindre… Cependant, comprenez mon étonnement à tous nous retrouver ici, réunis comme il y a deux ans, unis sous l'égide de l'Ordre du Phénix.
-La mort de Dumbledore, la montée en pouvoir de Tu-Sais-Qui, l'envie de se sentir utile…
-De se sentir utile, Zacharias? Ne serait ce pas plutôt de «se sentir reconnu». Est ce l'envie de te battre contre les mangemorts qui t'a mené ici, ou l'idée de savoir qu'ici, tu auras le sentiment d'être utile, sentiment que tu n'avais jamais ressenti auparavant.
Un garçon massif aux cheveux drus se leva soudainement, les poings serrés, fixant avec dégoût Harry.
-Potter, tu n'as aucun droit sur nous. Aucun de nous n'est ici pour te faire plaisir, nous avons dix sept ans, nous ne faisons plus partie de l'A.D. mais de l'Ordre maintenant, et, désolé de te vexer… Tu n'es pas le directeur de l'ordre, finis le temps où tu peux jouer les petits chefs, où tu peux nous donner des ordres…
La respiration de McLaggen s'interrompit, il fixait toujours le survivant avec mépris. Tous les élèves fixaient tour à tour Harry et lui sans savoir que penser. Le Gryffondor était d'un calme inquiétant, il semblait aussi tranquille que précédemment et lorsqu'il répondit à l'attaque qui venait de lui avoir été faite, son ton était toujours aussi serein.
-Tu reconnais McLaggen qu'il est étrange que je t'entende dire «nous» en parlant de l'A.D alors que tu n'as jamais rejoint notre groupe, je trouve cette remarque assez amusante! Quant à mon tempérament de petit chef, je suis désolé mais je suis né comme ça et je sais que je ne pourrais jamais changer, tout comme je sais que tu resteras toujours un éternel ahuris…
La réflexion du Gryffondor avait frappé Cormac de plein fouet, le ton aimable contrastait avec la tension dans ses paroles et le mépris de son regard. Alors qu'il se rassit, le Gryffondor poursuivit:
-Je ne compte pas vous ordonner quoi que ce soit, je tiens juste à vous rappeler certains éléments. L'année dernière, les forces de Voldemort ont su réaliser l'inimaginable: introduire des mangemorts dans le sein des sein de la magie blanche et tuer de sang froid le plus grand mage qui ait existé depuis les fondateurs de Poudlard et repartir sans grande perte chez eux… Le monde de la magie en est secoué, le ministère est ébranlé, Scrimgeour a décrété l'application de règles encore plus rude… Alors, s'il vous plait ne venez pas me dire que vous êtes ici pour affronter les mangemorts alors que tous baignent dans la peur, alors que vous savez parfaitement que vous ne pourrez rien changer…
-Mais si nous ne pouvons rien faire… Qui le fera? Murmura une voix légèrement dure mais qui fit frémir le Gryffondor au sein de son être.
-Personne ne peut affirmer, Ginny, qui pourra modifier l'histoire. Pourtant, une chose est sûre, avoua t'il en souriant, son estomac dans la gorge, ce n'est pas une fille de seize ans, même avec un tempérament déchaîné qui pourra modifier l'ordre des choses… Il se détourna alors vers McLaggen. Ce n'est pas un garçon de dix huit ans, jaloux d'avoir échoué aux qualifications de gardien au profit d'un autre, même avec tous les muscles du monde, qui pourra tuer Voldemort… Il se détourna ensuite vers une jeune fille le regardant avec un mélange de rancœur mais d'admiration. Ce n'est pas une fille qui ne s'est toujours pas remise du deuil de son petit ami qui parviendra à affronter les mangemorts… Il se tourna alors vers Zacharias. Ce n'est pas non plus celui qui avoir bafoué les rè…
Mais Smith l'interrompit alors, préférant éviter une remarque acerbe:
-Est ce Toi?
Harry frémit soudainement, il savait qu'il allait devoir annoncer ce qu'il n'avait pas encore oser dire à ses deux meilleurs amis:
-Non, ce n'est pas moi qui peux affronter les mangemorts, qui peux me hisser au rang de Dumbledore, qui peux rendre à l'Ordre son prestige dans la mesure où…
Harry ferma les yeux, ne préférant regarder ni Hermione, ni Ron, ni Ginny, ni même Neville qui vouait une confiance absolue lui.
-…dans la mesure où je ne vais pas faire partie de l'Ordre…
Le silence se fit soudainement pesant, deux poussèrent un léger cris, semblable à un gémissement.
