Kaléidoscope
Série : Naruto

Auteur : Schismatik

Disclaimer : Naruto (les livres, les personnages…), ne m'appartient pas


Sic transit

Notre mission n'était peut-être pas si anodine, après tout. Depuis près de quatre heures que nous sommes à Suna, Gaï-sensei est dans le bureau du Kasekage. Il nous a recommandé de visiter le village en l'attendant, mais aucun de nous de pensait que ce serait si long.

Je connais désormais les moindres détails du couloir où nous patientons, de la longue estafilade le long du chambranle de la porte du fond, signe que tout n'a pas été toujours calme ici, à la tache sombre sur le sol, qui ne laisse aucun doute quand à son origine.

Tenten, à son habitude, a décidé d'aiguiser quelques-une de ses armes, à moins qu'elle ne joue avec les nerfs des Junins en faction. Lee, pour sa part, a entrepris une série d'étirements, ce qui à l'air d'étonner les Ninjas du sable.

Voici enfin Gaï qui sort, visiblement préoccupé. Lee s'empresse d'aller le voir, Tenten sur ses talons. Je m'approche plus lentement, prenant soin d'observer les Ninjas présents. Eux n'ont pas l'air tendus, du moins jusqu'à ce que le Kasekage sorte de son bureau. Manifestement, bien qu'il ait été élu Kage, Gaara inquiète toujours ses compatriotes.

D'un geste de la main, le visage redevenu souriant, Gaï-sensei nous invite à le suivre pour rejoindre notre hôtel. S'il en a l'autorisation, je suppose qu'il nous parlera là-bas.


Allongé sur mon lit, je repense à ce que nous a dit Gaï-sensei. Peu de choses, en fait. Il a été chargé par l'Hokage d'une mission diplomatique. Les deux Kages et la plupart des personnalités des deux villages veulent une paix durable, renouer le commerce et les relations de bon voisinage, mais les stigmates de la guerre ne s'effaceront pas du jour au lendemain. Chaque camp demande des garanties et des concessions. Sans compter les sceptiques et ceux qui crient vengeance. Nous risquons de rester ici un moment.

Gaï-sensei nous a chargés de représenter Konoha auprès de la population et des Ninjas pendant les pourparlers. Le Kage est d'avis de nous donner des missions en collaboration avec des éléments de Suna. L'idée me plait bien. Je suis curieux de voir de quoi ils sont capables.


Par la large baie grande ouverte, on pouvait voir le désert étirer langoureusement ses dunes miroitantes au soleil. Vague après vague, le regard courrait jusqu'à l'horizon sur une étendue ocre et jaune et l'esprit s'abîmait dans cet aride océan.

Le Kasekage aimait contempler longuement ce paysage lorsque trop de questions le tourmentaient. Mais à cet instant, bien autre chose retenait son attention.

Le vaste bureau n'avait pas du recevoir autant de monde depuis longtemps.

Les bras croisés, Gaara regardait d'un œil perplexe les trublions réunis devant lui et commençait à douter du bien-fondé de son idée.

Voilà deux jours qu'il avait ordonné à deux de ses équipes de jouer les guides touristiques pour les Ninjas de Kanoha, histoire de faire connaissance, et ils ne paraissaient pas s'entendre mieux qu'au premier jour. En dépit des dégâts occasionnés dans le village et des excuses vaseuses qu'ils s'étaient fourni mutuellement.

Il aurait pourtant cru qu'après avoir, entre autres, démoli une salle d'entraînement (« Comment est-ce que j'étais sensé savoir qu'elle portait autant d'armes sur elle ? »), rasé la carrière nord (« Il est fort votre gars ! Il a failli broyer plus de pierres que moi. Un digne représentant de la Fougue de la Jeunesse ! J'ai eu du mal à gagner mon pari. »), terrorisé une classe de primaire (« Kasekage ! Jesoba a encore introduit ses serpents dans la classe des petits. Il prétend que le brun se disait capable de tous les retrouver et qu'il voulait vérifier »), ils auraient appris à se supporter.

Mais si les derniers rapports qu'il venait de recevoir étaient exacts, c'était loin d'être le cas, à deux exceptions près, mais pas des plus réjouissantes.

Comme s'il avait besoin de ça en ce moment !


Face au porteur du démon à la patience légendaire non ? ah, bon…, et inconscients de leur sort, visiteurs et autochtones, délibérément éloignés les uns des autres, se toisent sans rien dire. Gaara les dévisagea tour à tour.

A l'opposé à la baie qui transmet les murmures du désert, le plus loin possible de la lumière, Eliséart. Fluet dans son ensemble noir, un immense arc dans le dos, mais sans carquois ni flèches, il fixe chacune des personnes présentes, comme pour voir au delà d'eux.

A ses côtés, affalé contre le mur, Jesoba. Dans son éternelle robe longue d'un vert d'eau. Androgyne, filiforme, le crâne rasé, il taquine son python favori, dont les anneaux interminables enserrent son cou, son torse, son ventre, avant de disparaître dans les plis du vêtement.

Puis Assert et Léno, les deux jumeaux contraires, comme l'un négatif de l'image de l'autre. Blond et brune, noir et blanc, assis à même le sol, ils ne prêtent attention à rien, comme à leur habitude, passionnés qu'ils sont par l'étrange canevas miroitant qu'ils tissent entre eux.

Prés de la porte principale du bureau, deux des Ninjas de Konoha.

Tenten, qui joue semble-t-il négligemment avec un kunai ; et Neji. Stoïque et silencieux, statue grecque sans sourire, il surveille discrètement les personne présentes. Visiblement, ils n'ont pas été charmés par la prestation des Ninjas de Suna. Le sable apporté par le vent dans le bureau sembla frémir, comme en réponse à cette désagréable pensée,.

Accoudée à la fenêtre, seule à part, Imena. Pâle dans son long kimono droit, plusieurs fois fendu de la taille au pieds, blanc veiné de bleu, comme ses long gants qui cachent ses bras, comme ses yeux, si on y faisait attention.

Et, insoucieux, tranchant par leur attitude, Lee et Tymenon, en pleine discussion ; sous l'œil désapprobateur de Jesoba, qui laisse une langue fourchue siffler en signe d'agacement.

Pour le plus grand malheur des tranquilles habitants de Suna, ces deux-là s'entendent comme larrons en foire. Et depuis deux jours, le village retentissait des 'exploits' d'un Lee en pleine forme et d'un Tymenon un rien roule la caisse, grand baraqué et veste ouverte, mais dont les cicatrices dissuadaient les inconscients de trop le chercher. Du moins jusqu'à l'arrivée d'un aussi fou que lui.


Temari, négligemment appuyée contre le montant de la bibliothèque, sentit un sourire goguenard se dessiner sur son visage. L'expression fugace qui avait traversé l'étrange regard de son frère ne trompait pas. En tous cas, pour ceux qui le connaissait suffisamment.

Elle aurait presque pitié…

presque…


A suivre...
Post-Scriptum : si quelqu'un le demande, je veux bien essayer de rajouter un chapitre juste pour détailler un peu les précédemment cités exploits de Lee et Tymenon. Just for fun.

Réponses aux reviews :

Arasan : Tu es membre du fan-club de Neji ? Ah, mais qui ne pourrait pas l'aimer…j'espère que tu continuera à apprécier.

Tafolpamadlaine/Zeub : Je te promets d'essayer de relever le défi et de mériter de rester dans tes favoris sueurs froides d'anxiétés, brrrrr

Willa : Ca te plait ? Yes ! Et tant mieux si tu te poses des questions, pleins de questions, mais je vais réserver mes réponses pour l'instant rire machiavélique.