Série : Naruto
Auteur : Schismatik
Disclaimer : Naruto (les livres, les personnages…), ne m'appartient pas
Scylla
La pluie cesse enfin, et la lumière traverse les frondaisons, irisant de lumière les aiguilles végétales ou métalliques dispersées sur le sol. Toujours y croire, n'est-ce pas ; ne jamais renoncer. La chance tournait peut-être enfin.
La veille au soir
Leur objectif s'étendait devant eux. Après six jours de course, à peine interrompus par de courtes périodes de repos ou la rencontre avec des bandits de grand chemin malchanceux, Neji et ses compagnons se trouvaient sur la frontière des terres de Suna. En contrebas de leur position, ils pouvaient voir les marais insalubres qui la constituaient.
- Charmant.
- Je trouve aussi. Dans ces marais vivent certains de serpents les plus rares et les plus intéressants que j'aie jamais rencontrés.
- C'était ironique, Jesoba.
- Ah bon ?
Ses yeux se moquent visiblement. Tss, lui et son sens de l'humour. Enfin, au moins un qui est content d'être là. L'attitude d'Imena m'étonne. Faisons acte d'humanité.
- Tu n'as pas l'air d'apprécier, Imena. Pourtant, toute cette eau, ça devrait te plaire ?
J'ai dit quelque chose qu'il ne fallait pas ? La voilà qui me jette un regard dédaigneux avant de s'éloigner.
- Ce secteur est presque pire pour les êtres comme elle que le désert, car cette eau n'est pas potable pour elle. C'est comme être devant une table couverte de mets tous plus alléchants les uns que les autres, et savoir que la moindre bouchée peut te tuer. Tantale et Damoclès à la fois.
- Pourquoi l'avoir envoyée ici alors ?
- Justement à cause de l'eau. L'efficacité de ses techniques de combat varie avec la distance. Elles sont plus puissantes de près que de loin, surtout lorsqu'elle arrive à toucher son adversaire. Mais dans un environnement humide, la distance n'a presque plus d'importance. Plus l'air est saturé en eau, plus elle est dangereuse.
Ce n'est pas pour me rassurer. Autant Jesoba a su se montrer un combattant de valeur sur lequel on peu compter, autant je n'ai pas confiance en cette fille. Elle a peut-être prêté serment à Suna, mais je gagerais qu'elle est ici pour une autre raison. Cela fait un moment déjà qu'elle semble attendre quelque chose.
- J'ai trouvé un coin au sec pour installer le campement !
Jesoba me fait signe prés d'un renfoncement dans la colline. En m'approchant, je m'aperçois qu'il s'agit d'anciennes ruines troglodytes, suffisamment préservées pour nous abriter des éléments et des rôdeurs indiscrets.
- Tu étais déjà venu ici ?
- Moi non, mais eux y vivent, ils m'y ont amené.
Misère, c'est quoi cette bestiole. J'ai compris que tu es dangereux, tu peux ranger ton éventail. Ces reptiles sont agaçants, et d'uns susceptibilité bien trop exacerbée. Chaque fois que je me suis habitué à l'un de ses serpents, Jesoba m'en sort un nouveau qui tient à me montrer que du haut de ses quelques centimètres c'est lui le chef. C'est à croire que ce fichu Ninja le fait exprès.
Correction, il le fait exprès, c'est sûr. Et ça le faire rire en plus.
- Ce sont des cobras verts. Dans certaines régions on les élève avec soin.
- Comme arme je suppose.
- En partie. Mais il faut qu'ils soient plusieurs pour tuer quelqu'un. Si celui-ci te mordait, tu serait tout au plus étourdit, et un peu malade. On utilise surtout leur venin pour fabriquer des contrepoisons. A condition de savoir comment faire, bien sûr.
Tout en bavardant, nous nous sommes installés. Comme à son habitude, Imena est partie explorer les environs.
- Je prends le premier tour de garde. Bonne nuit, Blanche Neige.
- Toi aussi Lézard.
Je l'entends s'étrangler avant de m'endormir.
Un bruit. Aussitôt, je me suis debout. Nom d'un chien, où sont-ils ? Le camp est vide, à l'exclusion d'un tout petit serpent qui s'agite en sifflant devant moi, et s'éloigne en direction des marais dès que je m'approche de lui. Il ne me reste qu'à le suivre, Byukagan en tête, et le plus silencieusement possible.
C'est calme. Le vent, une pluie fine qui trempe tout, mais pas un animal. Bien trop calme.
J'ai parlé trop vite : un bruit sourd d'explosion fait frissonner les feuilles mortes des arbres rachitiques du marais et me pousse à accélérer.
J'ai vite rejoint ce qui s'avère être le lieu d'un combat acharné. Qu'avait dit Gaara déjà ? « des mouvements anormaux dans la région ». Des gouttes de pluie arrêtées dans leur chute, des branches brisées qui volent dans toutes les directions. En effet, anormaux.
Devant moi, Imena et Jesoba se défient du regard tout en lançant leurs attaques respectives. Cela n'a rien d'un jeu, ni d'un entraînement. Aiguilles acérées contre crocs venimeux, les déferlantes aquatiques se brisent contre des remparts végétaux, les lianes vivantes de l'un sont asséchées avant d'atteindre leur cible, la victoire est incertaine. Et je ne sais qui choisir. Bien sûr, Jesoba a été un compagnon plus agréable, mais un Ninja ne doit pas baser ses décisions sur des émotions et des conversations au coin du feu. L'un comme l'autre avaient la confiance de Suna.
Une forme a tremblé à la limite de mon champ de vision et m'attaque. Je sais désormais quel est mon camp.
Quel prétentieux, pensait-il pouvoir m'atteindre comme ça ? D'un simple mouvement de main, je détourne le kunaï que le nouveau venu m'a lancé, et je le retourne contre lui. Surpris ? Te croyais-tu à l'abri parce que tu étais dans mon dos ?
Il parait étonnamment faible, et encaisse les coups presque sans essayer de les éviter. Je détruit pourtant ses canaux de chakra les uns après les autres, mais il ne s'en inquiète pas. Ca sent le coup fourré. D'un bond je m'éloigne et l'observe avec plus d'attention. Crasseux, couvert de boue, et là...
Ce n'est pas vrai ! Ce que je vois avec mon Byukagan me rappelle d'agaçants, mais précieux souvenirs. Il a l'air d'aller mieux maintenant que je l'ai frappé qu'au début du combat. Contrairement à Naruto cependant, son chakra est bien bloqué en lui. C'est plutôt son état de santé qui semble s'améliorer. Tout en entament un duel de kunaï avec mon adversaire, je l'observe plus avant. Il me rappelle quelqu'un. Brusquement, sous la crasse, je vois qui. Imena ! Ce type est une Hydre. Je comprends mieux pourquoi je fatigue autant, il me vide un peu de mon eau à chaque contact.
Maintenant que j'ai compris, tu es mort.
Je joue les imbéciles et recommence à le cribler de coups, le privant peu à peu de tout son chakra. Un coup, et un autre, le tout est de bien anticiper ma fatigue, de tromper l'ennemi. Prends de l'assurance, n'aie pas peur, tu vois bien que je m'essouffle.
Je glisse soudain sur une racine couverte de mousse, et laisse échapper un juron. Fichus marais. Mon assaillant pousse un cri vainqueur et se jette à ma gorge, crocs au clair.
Mauvaise idée.
J'expulse vivement mon chakra, formant une barrière sur tout mon corps qui l'empêche de me toucher. Comme je l'ai prévu, il est pris au dépourvu et vient s'empaler de lui-même sur le kunaï que je lui ai réservé.
Ne jamais sous-estimer un Hyuga. Je l'ai déjà dis. N'y a-t-il donc personne qui m'écoute ?
L'achever n'est plus qu'une formalité, et je me précipite vers le combat qui se déroule à quelques pas.
Quelques pas à peine, mais lorsque j'y arrive, c'est pour voir Imena se gorger de la vie de Jesoba, avant de le laisser tomber au sol et de se tourner vers moi. Le sol est jonché d'armes et de cadavres de reptiles. Autant de signes de la résistance de mon allié ; mais aussi, autant de force volée qui court maintenant dans les veines de l'Hydre devant moi.
Son regard glisse jusqu'à l'arme couverte de sang que je tiens encore. Son visage se crispe en une grimace de haine et nous nous jetons l'un sur l'autre.
Des coups pleuvent, des armes frappent, des incantations résonnent. L'autre a l'avantage, à chaque coup porté ou encaissé, je dois sacrifier un peu plus de chakra pour éviter un contact direct. Un son inhumain me strie les oreilles et me déstabilise alors qu'Imena lance une nouvelle attaque, décuplée par la rage. Je me protège comme je peux derrière un arbre encore intact.
Visiblement l'Hydre a perdu ses illusions sur son compagnon. Elle semble m'oublier un instant et laisse échapper une plainte stridente.
Je m'appuie un peu plus contre l'arbre, maigre abri. Un coup d'œil m'informe que Jesoba respire encore, malgré la tache de sang qui grandit sur son torse. Mais ma fatigue n'est plus feinte et je glisse au sol, haletant, trempé de sueur et de pluie.
L'orage cesse enfin, et la lumière traverse les frondaisons, irisant de lumière les aiguilles végétales ou métalliques dispersées sur le sol. Toujours y croire, n'est-ce pas ; ne jamais renoncer. La chance tourne peut-être enfin.
A suivre...
Réponses aux reviews :
Arasan : Mijotes, mijotes. Je ne crains pas la vengeance ! (les kilomètres me protègent !) En ce qui concerne les coéquipiers de Neji, et bien… reste à voir qui survivra (hé hé).
tafolpamadlaine : Imena fait peur ? tant mieux, c'est fait pour LOL. C'est donc ta seconde hypothèse qui se réalise. Ce chapitre réponds je pense à quelques questions, mais la vérité reste ailleurs (ta ti ta ti ta taaa).
Thealie : Merci. Neji est un pro, je suis bien d'accord (faut pas trop lui dire, il va prendre la grosse tête). En tous cas, je n'aimerais pas être à sa place.
