Série : Naruto

Auteur : Schismatik

Disclaimer : Naruto (les livres, les personnages…), ne m'appartient pas


Révélations

Présence. Danger. J'ouvre les yeux. Ténèbres. Je lutte contre ma fatigue et me force à me réveiller totalement. Ne pas bouger. Ecouter. Les pas dans le couloir se rapprochent. Ne rien laisser paraître, ne rien émettre. Qu'ils viennent, je les attends !

La porte s'ouvre en un grincement sinistre. Ils ne se donnent même plus la peine de me gazer, je suis trop épuisé pour réussir quoique ce soit, mais je le tenterais quand même. Comme à chaque fois qu'ils m'ont insulté par leur mépris. Certains s'en sont mordus les doigts. Du moins, ceux que je leur ai laissés.

Je me raidis, prêt à bondir, comme un animal sur sa proie. Dans cette obscurité qui est devenue mon univers, j'ai un avantage certain. Même sans mon Byukagan, je les vois, je sens leurs mouvements.

Une main apparaît, qui pousse la porte. Puis vient le corps. Aussitôt, je me jette sur l'intrus qui ose pénétrer mon territoire et le mords jusqu'au sang. Il ne s'y attendait pas, combien de fois devrais-je le répéter : ne jamais sous-estimer un Hyuga. Ne jamais me sous-estimer.

- Neji, c'est moi, Kiba.

Je le griffe et le mords de plus belle, le sang dans ma bouche a un goût de vengeance.

- Neji, bon sang, ne me force pas à te faire mal.

Sale Hydre, je te ferais rendre gorge. Tu as eu tort de venir seul.

- Pardonnes-moi Neji.

Un coup. Je sombre dans l'inconscience.


Je me réveille, confus. Une salle blanche, une odeur familière, rassurante. Qu'est-ce ? Une fenêtre, la lumière du soleil. Lentement, je penche la tête. Un symbole dehors, familier. Nous sommes dans un hôpital ? l'hôpital militaire de Suna ?

- Alors Blanche Neige, tu te réveilles ?

Aussitôt sur mes gardes, je me tourne, ignorant les protestations de mes muscles douloureux. Sur ma droite, un autre lit. Jesoba y est allongé. Libre ?

Il est maigre et pâle, comme je dois l'être. Libre ?

Le voir vivant, voir quelqu'un qui n'est pas une Hydre, pas un ennemi, me rend euphorique et un rire nerveux, incontrôlable s'empare de moi. Libre ! Toute la tension accumulée se libère en un instant. Sur son lit, mon compagnon de regarde d'un œil perplexe, avant de rire à son tour. Je suis pris de vertige, c'est comme une ivresse étourdissante, irrépressible, que j'accueille de toute mon âme sans m'en lasser.

L'air inquiet de l'infirmière qui surgit, alarmée par le bruit, ne fait que rajouter à notre hilarité. Et ce n'est pas la mine perplexe de Lee, Tenten ou Tymenon qui entrent à leur tour, ni celle soulagée de Gaï-sensei qui les suit, qui vont nous calmer. L'air ébahi de Kiba et Shino derrière eux n'aide pas non plus.

Lorsque je m'arrête enfin, nous nous regardons, et les mots ne sont pas nécessaires. Nous sommes heureux et soulagés de nous retrouver tous vivants, rien d'autre ne compte.


Quelques jours plus tard, un Neji boudeur croisait les bras au fond de son lit. Lee avait raison, les infirmières sont infernales. Il était réhydraté, nourri copieusement pour ne pas dire gavé, bref guéri et il n'y avait aucune raison pour le confiner plus longtemps dans cette chambre d'hôpital. Jesoba se moquait en silence, chacun son tour après tout. Neji avait bien discrètement rigolé lorsqu'il avait essayé de s'évader de leur chambre commune. Expérience qu'il aurait du mal à retenter puisqu'il était désormais attaché à son lit. La confiance règne.

Un bruit de cavalcade grandit dans le couloir et le visage des deux convalescents blanchit d'appréhension. Les revoilà.

Le plafonnier tremble de peur, la porte frémit dans ses gonds, le poisson rouge se cache au fond de son bocal. Les MIG 2 Suna's version reviennent.

Une porte s'ouvre dans un fracas de bois et de métal (que met-on sur la tombe d'une porte ?) et dans un ensemble parfait Neji se retrouve enfoncé au fond de son matelas par la claque généreuse de Lee, tandis que Jesoba est secoué comme un prunier par un Tymenon enthousiaste.


Tout en massant mon épaule douloureuse, je ne peux que remarquer le sourire forcé de Lee. Certes, mes amis ne sont plus venus me rendre visite depuis mon premier réveil. Je me suis demandé pourquoi, mais je ne vais par leur en vouloir, ils ont eux leurs missions à mener à bien avant tout et sans leur avoir demandé, je sais qu'ils les ont mis de côté pour nous chercher. Un mauvais pressentiment me dit cependant que ce n'est pas la raison du trouble de Lee.

Comme pour confirmer mes pensées, Gaara passe la porte à son tour.

- Je dois parler à Neji seul à seul.

- Je prends la tête, tu prends le pied.

Un regard complice entre les deux MIG alarme Jesoba qui les voit approcher. Mais il est rassuré lorsque c'est son lit qu'ils soulèvent, avant de quitter la pièce au petit trot.

Après avoir fermé la porte, Gaara prend une chaise et vient s'asseoir près de mon lit. Que se passe-t-il ?

- Kasekage-sama ?

D'un geste de la main, il m'arrête.

- Pas de sama, Neji. Ce n'est pas en tant que Kage que je viens te voir.

Gaara du désert hésite ?

- Je croyais que tu étais au courant de la nature réelle de ta mission.

Je me redresse et m'installe plus confortablement sur mes coussins. J'appréhende ce qu'il va me dire.

Gaara croise les bras et commence à parler :

« Il y a quelques mois, nous avons obtenu la certitude qu'il y avait un, ou même plusieurs traîtres à Suna, en lien avec les disparitions sur la frontière des marais, mais sans plus de précision. Notre enquête nous a mené à soupçonner l'équipe de Jesoba. Leur Sensei est mort dans une mission annexe et nous avons pu rapidement écarter Tymenon, restaient Jesoba et Imena. Dans le village, je n'étais vraiment sûr de personne, aussi j'ai profité d'une visite officielle à Konoha pour faire appel à vous.

Certains indices laissaient penser que nos démarches à Konoha pouvait être surveillées. C'est pourquoi l'Hokage ne pouvait pas créer de mission officielle. Elle a donc organisé une rencontre entre la délégation de Suna et conseil de la famille Hyuga, sous couvert d'alliance. Pendant que les représentants diplomatiques des deux parties s'expliquaient, j'ai pu parler à l'un des membres de ce conseil, un homme détestable particulièrement imbu de lui-même. Hyuga-sama, lui, devait rester visible lors de la réunion pour qu'elle reste crédible ; mais au vu de ma réputation, que je sois absent ne posait pas de problème. »

Il s'interrompt. Ce genre de considération n'est pas agréable à entendre ni à dire, et il n'a pas l'habitude de parler autant. Mais j'ai besoin de savoir.

« L'homme m'a demandé un délai pour réfléchir et s'organiser. Sa réponse m'est parvenue en même temps que votre équipe. C'était l'un des messages que vous avez convoyés. Il disait qu'ils t'envoyaient pour infiltrer l'équipe suspecte afin de démasquer le traître. Gaï-sensei n'était pas au courant, et j'ai pensé que puisque Konoha n'avait pas jugé bon de l'informer, ce n'était pas à moi de le faire. »

Je sens mes mâchoires se serrer, mais il continue, les yeux fermés pour me laisser libre d'exprimer ma colère.

« Ce n'est que lorsque vous avez tout les trois disparu sans laisser de traces que j'ai eu des doutes. Et comme vous n'avez pas réapparu, ni laissé le moindre message malgré les semaines, j'ai commencé à penser que tu n'étais peut-être pas au courant non plus. Je n'aurais jamais cru l'Hokage capable d'une telle manœuvre et je l'ai aussitôt contactée. A ma grande surprise, elle n'avait pas été prévenue de ta double mission. »

Je ne l'écoute plus, froissant le drap blanc du lit.

« Quand elle l'a su, elle a débarqué chez les Hyugas et leur a dit notre façon de penser. Elle a de plus envoyé l'équipe de ta cousine à ta recherche, puisqu'il semble qu'ils soient experts dans ce domaine. Ils ont réussi à vous retrouver, mais… Je crois que tu devrais lire le courrier que les Hyugas m'ont adressé, ils nous avaient caché d'autres détails. Je te laisse. Nous en reparlerons plus tard, pour décider de la suite à mener. »

Il glisse un parchemin dans ma main et quitte la pièce, mais je ne l'entends pas. Une rage sourde bout en moi.


Le vent souffle par la fenêtre ouverte et fait frémir les draps. La chambre d'hôpital est vide.


A suivre...


Réponses aux reviews :

Arasan : Le stress, c'est bon pour faire circuler le sang, ça évite qu'il ne prenne de mauvaises habitudes LOL. Je suis contente que tu apprécie. Et aussi que tu haïsses les gouttes qui tombent. Bien qu'il faille reconnaître qu'elles ont bien aidé Neji à la fois à garder et à perdre la tête. C'est tout le paradoxe de la goutte d'eau.

tafolpamadlaine : Eh oui, Neji devient plus humain. Il lui aura quand même fallu passer par de drôles de situations pour y arriver. Mais c'est comme ça qu'on l'aime, n'est-ce pas ? Sinon, en ce qui concerne le Tartare, c'est bien ça : ce sont bien les enfers des Enfers (les enfers (sens européen) de l'Hadès (sens grec ancien), je sais pas trop si j'arrive à être claire, auteur dubitative). Voici la suite, j'espère que ça continue à te plaire.

Thealie : Sadique ? moi ? calomnie ! euh, enfin,… peut-être qu'effectivement… un tout petit peu… LOL. En tous cas, voici Neji sorti d'affaire, et on retrouve Jesoba. Mais… as-tu remarqué qui manque ?