Série : Naruto
Auteur : Schismatik
Disclaimer : Naruto (les livres, les personnages…), ne m'appartient pas
Chapitre 13
Kaléidoscope
Les comprendre ?
Juste essayer et déjà la nausée me prend. Eux et moi sommes différents ! Je veux m'en convaincre... Il faut que nous soyons différents ! Mais pourquoi donc ce besoin ?
Si nous étions semblables… alors ce ne seraient pas des monstres, ou j'en serais un aussi. Et je ne pourrais pas me venger.
Je refuse ! Je veux déverser ma rage sur ma geôlière, frapper et frapper encore.
Cependant, Hinata ne m'a jamais menti. Je ne parviens pas à ignorer ses paroles.
La main de ma cousine a quitté mon bras. Je me sens étrange, comme si rien ne me retenait et qu'en même temps j'étais écrasé, figé dans une attitude imposée. Je ne comprends pas, suis-je libre ou pas ? Personne ne m'a donné d'ordre, je peux bouger comme je l'entends, il n'y a pas de Hyuga, mon sceau n'a pas été activé. Et pourtant il me brûle.
Quelles sont ces chaînes qui m'entravent ?
Celles que j'ai moi-même forgées.
Ce constat me glace.
Au-delà des êtres qui m'obligeait à ployer sous leur joug, je me suis enchaîné seul. Et peut-être ces entraves sont-elles les plus lourdes. Mais les briser…
J'abaisse mon regard vers mon vis-à-vis.
Imena n'a pas bougé malgré ma main qui l'étrangle et son regard blanc rivé sur moi…
Me rappelle le mien.
Je la lâche.
… les briser me fait peur…
Esclave, maître, bourreau, victime, les Hydres, les Hyugas, Imena, Moi. Hier geôlière, aujourd'hui proie ; hier prisonnier, aujourd'hui exécuteur.
Agir trop vite, laisser sa colère diriger et aller au plus simple. C'est dangereux. Je me targue d'être réfléchi, mais ici, qu'ai-je fait ?
… je prétends vouloir être libre, je prétends être libre…
Mon univers a volé en éclat, ce que je croyais n'est plus, ce que j'ignorais bouscule mes convictions. Comme les éclats d'un miroir brisés, les fragments de ma vie déchirent mon esprit pour le réarranger d'une autre façon.
… je viens de découvrir en un instant qu'être libre implique beaucoup, je ne dois pas seulement me délivrer de l'emprise de ma famille, je dois aussi travailler sur moi-même…
Ma vision du monde change comme si je l'avais toujours vu déformé au travers d'un kaléidoscope, sans le savoir. Les reflets, perspectives trompeuses, se dissipent. J'espère, que cette fois, je regarde les choses directement.
… être libre, c'est aussi être responsable de ses actes, ne plus s'en décharger sur autrui.
Je vais écouter ce que les Hydres ont à dire.
« Beaucoup de vérités auxquelles nous tenons dépendent avant tout de notre propre point de vue. » (1)
Je saisis maintenant ce que tu voulais dire, vieil homme.
Neji est resté silencieux.
Après que je leur ai parlé, Shino et les autres ont apparemment décidé de me laisser une chance, et ils m'ont laissé marcher par moi-même. Nous avons alors couru dans les couloirs obscurs de ce complexe souterrain et j'ai cru un moment qu'ils ne faisaient que semblant de m'accorder leur confiance et retournaient à l'extérieur.
Mais nous nous sommes enfoncés plus profondément encore sous terre, sans pour autant retourner à l'agora. En voyant mon trouble, Lee m'a discrètement raconté les derniers évènements : Il m'a raconté comment ils avaient délivré Neji et Jesoba, le Ninja étranger qui nous accompagne. Il m'a expliqué qu'ils étaient ensuite venus jusqu'ici avec des Ninjas de Suna et que ces derniers étaient partis par un autre chemin pour libérer des prisonniers.
J'ai marqué un temps d'arrêt à cette nouvelle. Qu'il y ait des Ninjas de Suna risquait bien sûr de compliquer un peu les choses, ils ne me connaissaient pas et n'allaient sans doute pas me croire sur parole, mais ce n'est pas cela qui me choquait. C'était le terme de 'prisonniers'.
Depuis que je suis ici, à Hyxios, j'ai appris plus en détail l'Histoire des Hydres, leur périple à travers le monde quand les Hyugas les ont rejetées, leur installation au pays des brumes où elles pouvaient vivre sans avoir besoin de 'compagnons', ces humains qui acceptent de leur donner une part de leur eau, une chance de vivre. Et puis le changement d'attitude de leurs voisins, les bruits qui ont commencé à courir, prétendant que les Hydres étaient des sortes de 'vampires' malfaisants. Leur expulsion ensuite, la traque dont elles ont été victimes et maintenant, les difficultés rencontrées par les Hydres pour trouver des volontaires qui acceptent d'être leurs compagnons, et les dizaines de morts. Tués par la soif.
J'ai aussi entendu parler à mots couverts de ce groupe de jeunes Hydres, plus agressives, qui se sont rebellées contre les lois de leur clan et ont refusé leur vie misérable. Elles ont commencé par parcourir les pays pour trouver un endroit sûr pour ceux de leur race. Puis elles ont contre-attaqué, et traqué ceux qui les pourchassaient, utilisant leurs prisonniers comme proies, en dépit des interdictions du conseil des Hydres qui refusaient de devenir ces vampires que l'on leur reprochait d'être.
C'est ce groupe, mené par Imena, qui m'a capturé et amené à Hyxios. Des rumeurs ont couru dans le campement, comme quoi Imena avait aussi enlevé des humains pour servir de 'compagnons' sous la contrainte. Le conseil des Hydres aurait violemment désapprouvé cet acte, et sommé Imena de libérer ses prisonniers.
Mais tout ça n'était pour moi que des 'on-dit', et entendre Lee en parler comme d'une certitude m'avait glacé.
J'ai accéléré pour rattraper le groupe, et ne pas avoir à m'expliquer, c'était trop douloureux. Pendant toute notre course, j'ai espéré que ce soit une erreur, mais lorsque nous sommes parvenus aux cellules, lorsque j'ai vu les prisonniers, exsangues, tout juste libérés par les Ninjas de Suna, les traces sanglantes du combat, lorsque j'ai entendu les Hydres à leur tour prisonnières crier à travers les portes de cellules, à ce moment-là j'ai compris, et pleuré.
Au travers des mots de réconfort de Tenten, j'ai capté des bribes de la conversation entre Lee et le Kasekage et attrapé au vol le nom de Neji. Il m'a frappé comme un coup de trique et je me suis ressaisie.
Sans bien m'en rendre compte, j'ai mis de côté ma timidité, mon respect pour sa charge de Kasekage, j'ai tenté de persuader Gaara de ne pas exterminer les Hydres et de me permettre de parler à Neji. Mais j'ai lu sur son visage qu'il ne me croyait pas, qu'il allait agir sans tenir compte de mes paroles, alors, de désespoir, j'ai tout oublié, je l'ai attrapé par sa tunique pour le forcer à me regarder en face.
Je l'ai secoué, je lui ai crié dessus, sans tenir compte de son étonnement, des hoquets de surprise ou d'effarement de mes amis, ni du sable qui s'est mis à vibrer et à couvrir mon corps.
C'est peut-être ça qui l'a convaincu.
Le sable m'a lâché. En quelques mots secs, Gaara a ordonné à trois des siens d'accompagner les prisonniers libérés jusqu'à la surface, et aux autres de nous suivre jusqu'à l'agora.
Nous n'avons rencontré aucune résistance dans les tunnels. Parfois, des ombres fuyaient au détour d'un passage, mais personne n'a essayé de nous arrêter. Arrivés à proximité de l'agora, Gaara a déployé son sable, autant pour sécuriser la zone que pour réprimer toute idée agressive. A la sortie du tunnel, je n'ai vu que Neji, prêt à frapper. J'ai crié de toutes mes forces, et j'ai couru vers lui. Il y avait tant de douleur sur son visage, je n'ai pu que poser ma main sur son bras, sans lui imposer ma volonté ni stopper son geste, et j'ai commencé à parler. Bravant le regard d'Imena et les interdits des Hyugas, j'ai dévoilé ce secret qui me fait mal.
Puis Neji a baissé son poing.
Ensuite les Hydres sont réapparues, craintives mais fières. Le grand Conseiller s'est avancé, nous a salué et prié de nous asseoir, sans résultat, avant de nous raconter en détail l'histoire de son peuple. Je ne sais quels échos il a trouvé dans le cœur de chacun, mais le Kasekage a semblé particulièrement troublé par son récit, de même que les autres Ninjas, ceux de Suna comme ceux de Konoha. Epuisée, je me suis éloignée.
Seul Neji est resté parfaitement immobile et silencieux, avant de s'isoler, sans m'accorder un regard.
Sur l'agora maintenant recouverte par l'obscurité de la nuit, colorée ça et là par la lumière des torches, les uns se sont assoupis, les autres veillent autour des feux. Non loin, le grand Conseiller et le Kasekage discutent à voix basse d'une possible coexistence et je ne peux que m'en réjouir.
Je devrais peut-être aller parler à Neji. Je le cherche un instant du regard, mais sans succès, et la fatigue triomphe de moi et je m'endors.
A suivre...
(1) Et que la force soit avec vous.
- Ah Ah Ah Ah ! (rire caverneux)
- Je ne vois pas ce qu'il y a de drôle, bourreau.
- Neji Hyuga est perdu dans les tréfonds de sa conscience !
- Non.
- ?
- Je suis perdu dans les tréfonds de TA conscience. Nuance !
- Et ?
- C'est pire.
- …
- Oui, tu disais ? (sourire en coin)
PS : Petite annonce : SOS. Neji Hyuga en détresse cherche bonne âme pour le sortir de là.
Réponses aux reviews :
Arasan : J'aime aussi quand tout s'explique, mais c'est dur à faire comme chap... Tu imagines quoi comme fin? (tu me menace ? mais pourquoi crois-tu que je m'escrime pour finir ma fic après la tienne...Non, je blague).
Maetelgalaxy : Voilà Imena enfin dévoilée. Sinon (Arg), je sais, Byakugan et non Byukagan. Mais je ne m'en suis rendu compte qu'après plusieurs chapitres, et comme j'ai pas mal de mal avec la mise en page… Je n'ai pas eu le courage (ni le temps) de recharger tous mes chapitres pour corriger. Alors j'ai décidé de garder Byukagan, afin que ce soit la même orthographe d'un bout à l'autre de la fic.
tafolpamadlaine : Non non non, n'abîme ni ta tête ni ton écran. C'est pas la peine. Mon imagination est très flattée, dès que ses chevilles auront dégonflé et qu'elle sera redescendue du plafond, je la branche sur le chapitre suivant.
Thealie : Surprise ? merci du compliment ! Les Hydres sont certes plus libres que Neji, mais elles sont aussi en danger de mort, il ne faut pas s'y tromper. Quant à savoir s'il va les comprendre… à suivre… Par contre, je suis désolée que cette histoire soit dure, je vais m'attacher à mieux m'exprimer (l'auteur se relit…), oops, la prochaine fois… (pas taper)
