Vous l'attendiez... et bien la voilà!
Piouf... ça fait un an. Un an que me suis lancée dans cette aventure ! Pour la petite histoire, à l'origine, ce n'était pas « une journée presque parfaite » qui devait être publiée en premier, mais celle-ci qui va suivre, mais pour des raisons de compréhension et pour donner de la profondeur à l'histoire, j'avais décidé d'écrire une sorte de « background ». Ce qui a donné par la suite, « Lost paradise » et « un éléphant ça trompe énormément ».
Heureusement que je ne l'avais pas publié tel quel, car je me rends compte qu'il y avait pas mal d'incohérences avec l'histoire de One piece en elle-même. D'ailleurs, je tiens à prévenir qu'il risque d'y en avoir par la suite, car je ne lis pas les scans, je suis uniquement les épisodes à leur sortie (Donc pas de spoil pour ceux qui suivent comme moi). C'est ce qui rend aussi l'écriture de cette fiction compliquée.
Bref… Cette "courte" introduction sera peut-être un peu déstabilisante, mais j'espère qu'elle suscitera tout de même un peu d'intérêt et de curiosité pour la suite des évènements.
Je veux aussi remercier chaleureusement tous les guest qui m'ont laissé des commentaires adorables et très encourageants sur les précédentes fictions. Je ne peux pas le faire en PM alors je profite de ce petit encart. Alors MERCI MERCI MERCI beaucoup à vous !
Rien ne m'appartient… à part les éventuelles fautes.
Bonne lecture !
Sous les mandariniers en fleurs
INTRODUCTION :
Une bourrasque tourbillonna sur le chemin en pierre blanche, soulevant de la poussière dans les airs, avant de venir s'engouffrer dans les pans de sa longue cape marron. Celle-ci se redressa, tira en arrière et claqua furieusement, comme si elle voulait suivre la brise mais sans pouvoir en être capable car toujours retenue par la fermeture au niveau de la poitrine. Son propriétaire ignora ses revendications, continuant d'avancer tranquillement à l'encontre du vent trouble-fête. Dans sa soudaine volonté de liberté, le tissu sombre laissa entrevoir deux pieds nus, chaussés de geta en bois qui allaient et venaient au rythme des foulées. Au-dessus, on pouvait distinguer les pans d'un long kimono en soie noire, dont le bas était serti de motifs verts et dorés, comme des volutes de fumée. Les rayons du soleil, qui se trouvait d'être à son zénith et d'une force accablante, vinrent accrocher le métal rutilant qui ornait les pommeaux des trois sabres accrochés à la ceinture du marcheur, et le firent étinceler dans un éclat d'or. Cela ne dura toutefois que quelques secondes avant que le vent ne relâche son étreinte passionnée mais éphémère sur le carré de tissu pour aller batifoler plus loin.
Le chemin suivait un petit cours d'eau qui serpentait à travers une grande vallée cloisonnée de part et d'autre par des montagnes de basse altitude. Le courant était vif et la surface scintillait tel un tapis de diamants, où de temps à autre, quelques poissons aux écaillés lustrées fendaient les flots dans une envolée de gouttelettes, provoquant de petits arcs-en-ciel. La rivière frétillait de vie et de ce fait, faisait le bonheur des quelques pêcheurs qui tendaient leurs lignes depuis la chaussée, confortablement installés dans l'herbe grasse et moelleuse.
De chaque côté des deux rives, s'étalaient de grands vergers, délimités par des clôtures en bois afin d'en définir la propriété, qui remontaient jusqu'aux contreforts des montagnes escarpées qui les entouraient. A certains endroits, les vergers laissaient place à des champs de fleurs, toutes plus colorées les unes que les autres. En passant devant, notre marcheur avait croisé un peintre qui s'affairait à figer la beauté des lieux sur une toile vierge. L'homme avait fort à faire car la palette de couleur qu'offrait ce paysage était vaste.
L'air été chargé de la douceur sucrée des fruits, dont regorgeaient les différentes variétés d'arbres et qui murissaient sous le soleil méridional, ainsi que de la senteur florale qui émanait des champs. La chaleur pesante accentuait cette fragrance suave, et pour un simple étranger comme lui, cela en était presque écœurant. Zoro n'avait jamais été très attiré par les saveurs sucrées, la seule douceur qu'il appréciait était celle du saké.
Tout en déambulant sur le chemin, il observait, le visage caché dans l'ombre de sa capuche, les quelques paysans qui récoltaient de-ci de-là les diverses pommes, poires, pêches, abricots, et autres fruits dont il n'avait plus le nom, qu'ils entassaient dans de grandes caisses en bois avant de les chargés sur des remorques attelées à des animaux étranges. A son passage, bien qu'ils n'eussent pas connaissance de son identité, les hommes et les femmes le saluèrent joyeusement en agitant la main au-dessus de leur tête. Tous les gens de ce pays étaient très avenants et d'une gentillesse surprenante. Le problème, c'était que Zoro se méfiait toujours un peu plus de ce genre d'attitude, car par expérience, il avait appris que cela pouvait cacher bien des choses. Il préféra donc poursuivre son chemin sans s'en soucier, gardant les bras le long du corps, une main constamment posée sur la garde de ses sabres. Il ne décelait aucune menace, mais on n'était jamais trop certain.
Après quelques minutes de marche, un petit pont de pierre qui enjambait le lit de la rivière, se profila devant lui, ainsi qu'une silhouette sur l'herbe, juste avant l'édifice. Elle était floutée par les ondulations provoquées par la chaleur mais plus il s'approchait, et mieux il en distinguait la forme. Il s'avéra qu'il ne s'agissait que d'un simple pêcheur assis en tailleur qui surveillait patiemment le fil qui plongeait dans l'eau cristalline face à lui. Il ne portait pas de chaussures et était vêtu pauvrement, avec un short aux jambières déchirées et une vieille chemise qui dû être, autrefois jadis, d'un blanc éclatant, mais qui aujourd'hui tirait plus sur le beige avec des points rapiécés à d'autres tissus de différentes couleurs. Il portait également un chapeau de paille conique, troué en plusieurs endroits, signe qu'il n'était pas de toute première jeunesse, un peu à l'image de son propriétaire. Au moment où Zoro arriva à sa hauteur, l'homme tourna la tête dans sa direction, dévoilant sous la visière de son chapeau, un visage meulé, tel une vieille pomme, et sa peau tanné par le soleil ressemblait à du cuir. Il se fendit en un large sourire édenté qui lui fit plisser les yeux, dissimulant les deux orbes dont la couleur s'était fanée avec les années.
- Que votre journée soit des plus ensoleillée et que la récolte soit abondante, salua joyeusement le vieil homme d'une voix rocailleuse.
L'épéiste ralentit l'allure et s'arrêta à son niveau. Le visage soigneusement protégé dans l'ombre de son couvre-chef, il étudia sérieusement l'homme qui lui souriait, comme figé. Après de longues secondes gênantes, durant lesquels il chercha quoi répondre, ne s'attendant pas à être accosté de la sorte. Les habitants avaient une bien drôle de façon de se saluer et il tenta de trouver la formule adéquate pour ne pas offenser le pauvre homme.
- Que… Que votre pêche soit… heu… fructueuse, grommela-t-il maladroitement d'une voix rauque.
Il se sentit un peu ridicule car après avoir débité sa réponse, son œil avait dévié sur le panier qui se tenait à ses côtés. Celui-ci était presque rempli à ras-bord de poissons bien gras et frétillants. Toutefois, le vieil homme parut satisfait et inclina la tête, toujours sourire aux lèvres, avant de retourner son attention sur sa canne à pêche. Zoro l'observa quelques instants, sentant l'hésitation pointer le bout de son nez. Devait-il lui demandé ? Puis il se ravisa et décida de reprendre sa marche. Il ne pouvait pas se départir de ce sentiment que les gens ici, étaient étranges.
Une fois que le pêcheur fut assez éloigné pour ne plus être qu'un point ondoyant dans l'horizon flou, il releva légèrement sa capuche, laissant entrevoir un menton droit au-dessus duquel deux fines lèvres traçaient une ligne sévère. Sa main s'engouffra sous la fente de sa cape au niveau de son torse, et en ressortit un bout de papier rectangulaire. Il s'arrêta et fixa ce qui s'avérait être une enveloppe dans sa main. Il retraça de son pouce les reliefs des petites arabesques qui cernaient les quatre coins. Ce geste devenu commun depuis ces trois derniers mois, date à laquelle il l'avait reçu. Son regard se posa sur la délicate calligraphie qui lui était familière au centre de l'enveloppe. Le nom du destinataire, Roronoa Zoro y avait été inscrit à la plume et à l'encre noire. Il retourna l'enveloppe, dont le cachet rouge avait déjà été défait, et sortit la missive de son emballage. La texture du papier était proche de celle de la soie, signe qu'il s'agissait d'un papier de qualité et qu'il devait avoir un prix assez élevé. Un moyen peu subtil de la part de l'expéditeur d'étaler sa richesse. Zoro déplia la lettre et regarda au dos de celle-ci. Dans le coin droit, en haut, avait été dessiné une petite rose des vents afin d'orienté son détenteur qui allait étudier la carte du pays. Il n'avait pas besoin de lire le contenu inscrit sur l'autre face, il l'avait bien assez fait ces derniers mois pour en connaitre chaque détail.
En haut de la carte, le nom du pays où il se trouvait, apparaissait en grosses lignes :
Royaume d'Abondance
Abondance était une île située au nord de South Blue, à l'extrême limite de la Calm Belt. Elle avait été nommée ainsi en raison de sa forme singulière, évasée d'un côté, qui se rétrécissait par la suite dans une forme arrondie, mais aussi pour ses immenses richesses agronomiques. Comme il avait pu le constater tout au long de son périple, les récoltes tout comme la vie, y étaient abondantes. Cela avait valu au pays de devenir un solide partenaire commercial pour les autres nations et d'obtenir, pour ses dirigeants, une place à la Rêverie.
Cependant, il n'en n'avait cure de tout ceci. Ce pays ne l'intéressait pas plus que cela, et il était ici pour une autre raison. Bien que celle-ci lui soit encore un peu obscure. Cette carte était censée le mener jusqu'au au château où résidait ceux qui l'avaient convié ici. Il était arrivé par le petit village portuaire au matin et avait suivi les conseils d'un des habitants quant au chemin à suivre, lui assurant que le château se situait à moins d'une demi-heure de marche du port. Cependant, voilà des heures qu'il marchait sans avoir vu le moindre château.
Zoro se gratta la tête rageusement. Il était persuadé d'avoir suivi à la lettre les indications du villageois. Ce dernier avait dû omettre quelque chose, ou bien il lui avait indiqué la mauvaise direction, pensa le bretteur. Il ne voyait pas d'autres solutions. La carte indiquait bien une route qui partait du port et qui traversait des vergers pour enfin arriver à la destination voulue, mais la réalité lui semblait toute autre. L'épéiste pesta dans sa barbe avant de ranger le papier d'où il l'avait sorti et de regarder tout autour de lui. Non il n'était pas perdu, c'était ce pays qui était mal fichu ! bougonna-t-il intérieurement.
Il porta sa main en visière et leva les yeux vers le ciel. Les rayons du soleil l'éblouirent le temps d'une seconde. Pas un nuage ne semblait se profiler dans cette grande étendue bleutée, et ce fut bien dommage car il n'aurait pas été contre un léger voile pour tamiser un peu cette chaleur suffocante. Surtout qu'il commençait à être à sec en saké. La gourde qu'il avait emmenée, pleine, ne devait contenir guère plus qu'une ou deux gorgées. Décidément, le sort s'acharnait contre lui.
Son œil redescendit pour scanner l'horizon, à la recherche de quelque chose qui ressemblerait à un château, ou même rien qu'un indice qui lui indiquerait le chemin à suivre. Mais cela sembla peine perdue. Il repéra, toutefois, un sentier qui remontait vers le haut d'une colline. De là-haut, il aurait peut-être enfin une vue sur ce maudit château. Il se remit en marche, le cœur gonflé d'espoir.
En haut de la colline se trouvait un vieil arbre, sûrement centenaire, qui surplombait le chemin et offrait un peu d'ombre au voyageur de passage, comme lui. La possibilité d'obtenir un peu de répit face au martellement des rayons du soleil lui fit accélérer l'allure.
Une fois arrivé au sommet, le bretteur balaya du regard l'ensemble de la vallée, cherchant une quelconque trace d'habitation. Malheureusement, il n'y avait que des vergers et des champs de fleurs à perte de vue. Zoro serra les dents, sentant la colère faire place à l'agacement. Il jura mentalement contre le royaume tout entier avant de se laisser choir sur un gros rocher adosser au tronc de l'arbre. Le sabreur leva la tête et observa le feuillage danser au rythme du vent qui laissaient filtrer le temps d'une seconde les rayons du soleil. Qu'est-ce qu'il fichait là ? Est-ce que c'était vraiment une bonne idée de venir ici ?
Il se passa une main lasse sur le visage avant de la faire glisser dans sa chevelure verte, faisant par la même occasion, retomber son couvre-chef. Il détacha la cordelette qui retenait la gourde à sa ceinture, puis ôta le bouchon avant de la porter à sa bouche. Une petite lampé glissa entre ses lèvres et coula dans sa gorge. Beurk… le saké était chaud. Ça n'avait rien d'agréable par un temps pareil, et il n'avait même pas le bénéfice de le désaltérer ne serait-ce qu'un peu. Pourtant, il secoua cette petite réserve afin de récupérer les dernières gouttes sur sa langue avant de la reposer à ses pieds. Ça y est, il était enfin à court d'alcool… et de chance apparemment.
Un sentiment proche du défaitisme, commença à s'insinuer dans son esprit. Cela ne lui ressemblait pas, mais la situation était un peu particulière. Zoro pencha la tête et la pris entre ses mains qu'il fit frotter énergiquement à travers ses cheveux quelque peu détrempés par la sueur. Il fallait qu'il se fasse une raison… il n'arriverait jamais à temps à ce rythme-là.
Le bretteur se redressa et attrapa l'enveloppe qui restait dans la doublure de son kimono pour sortir la lettre qu'elle contenait, mais cette fois ce ne fut pas pour détailler le plan à l'arrière. Il observa les arabesques et autres fioritures qui ornait la missive. Il y avait même un léger parfum d'agrume, comme celui de l'orange, qui se dégageait encore du papier, et il eut un pincement au cœur. Il fixa d'un regard distant, le papier entre ses mains. Il connaissait parfaitement ce qu'il y avait d'écris, mais même s'il l'avait lu et relu maintes et maintes fois ces trois derniers mois, il n'arrivait toujours pas à s'y faire. Un voile sombre passa devant son œil alors qu'il retraçait pour la énième fois les caractères calligraphiés à la plume.
Le Prince Victor d'Abondance et Lady Nami d'East-blue
Sont heureux de vous convier à leur MARIAGE
Qui sera célébré le 20 Juillet 1528 à 16h30 au Royaume d'Abondance au
Château d'Argent
A suivre...
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Je vous dis à bientôt !
