Yooooooo, j'espère que vous allez bien ! Aujourd'hui, nouveau chapitre (yay) désolée de pas l'avoir publié, il était prêts depuiiiiis mais fallait que je le corrige et j'oublie souvent de le faire donc sorry pour l'attente. On va dire que vu sa longueur vous me pardonnez ahah XD
Plus sérieusement.
Je crois que je le dis à chaque chapitre mais sérieusement, je vais le redire :
CETTE FIC TRAITE DE SUJETS/THEMES SERIEUX ET CHOQUANTS
Donc le rating M est pas là pour faire joli, croyez moi ça va être de pire en pire (sans vouloir vous faire peur) donc si vous aimez pas, bah personne vous oblige à lire, sinon je préviens quand je juge que c'est un peu chaud.
Mais voilà, c'est une fic pas toujours joyeuse donc préservez-vous hein.
Sur ce, j'espère que vous allez aimer ce chapitre et n'oubliez pas qu'un petit commentaire constructif ça fait toujours plaisir !
Attirés par la violence parce qu'on est nés dans le sang, Nekfeu
-Yamamoto ?dit Tsuna.
Le joueur de baseball sourit puis se met à éclater de rire. Tsuna lui a encore les mains qui tremblent et les doigts serrés autour de son pistolet. Gokudera regarde simplement dans le vide, tandis que Chrome murmure sans arrêts le nom de Mukuro.
Globalement, c'est plutôt silencieux si on ne compte pas Yamamoto qui s'esclaffe comme si on lui avait raconté une blague absolument hilarante.
-Je peux savoir pourquoi tu rigoles imbécile ? grogne Gokudera au bout d'un moment.
Tsuna tente de respirer pour se calmer et lâcher son arme. Autant les pistolets et les armes létales le dégoûtent, autant en situation d'urgence comme celle-ci elles deviennent ses meilleures amies.
-On l'a vraiment échappé belle ! dit-il entre deux rires.
se demande si finalement Yamamoto n'a pas fini par craquer, si lui aussi n'est pas devenu fou.
-Qu'est-ce que tu racontes...souffle Gokudera fatigué.
Et encore, c'est un faible mot pour décrire l'état dans lequel ils sont tous.
Ils ont passé leur nuit à tenter de fuir une famille ennemie après une infiltration ratée et après une énième embuscade, ils ont failli se faire mitrailler par un tireur ennemi. Ils ne doivent leur salut qu'aux renforts arrivés à temps et à Chrome qui a distrait les ennemis avec son illusion.
Ils sont actuellement à l'arrière d'une fourgonnette pour rentrer au manoir. Tsuna entend déjà d'ici les réprimandes de Reborn puis de Shoichi et les cris de Squalo et de tous les mentors de leur génération. Ils ne sont pas assez forts, pas assez prudents, trop naïfs... Et c'est de ta faute Tsuna t'es trop gentil comme Boss blablabla... il est fatigué. Cette journée ne veut pas se terminer, tout le monde déprime, sauf Yamamoto qui éclate de rire comme s'ils n'étaient pas assez dans la merde.
-He, relax les amis. On s'en est sortis, on est encore en vie, c'est pas génial ? Arrêtez de tirer cette gueule allez quoi...dit-il.
Tsuna se demande très sincèrement s'il n'aurait pas préféré se prendre une balle dans la tête pour éviter tout ce qui les attend.
Gokudera saisit Yamamoto par le col et le secoue brusquement.
-Je vois pas ce qu'il y a de génial stupide baseballeur ! Tu comprends pas qu'on a totalement foiré cette mission et que le Juudaime aurait pu y passer ! Au lieu de remettre en cause tes capacités en tant que gardien toi... toi tu ris ? Je vais te-
-Gokudera. Tsuna est en vie, je vois pas en quoi on a foiré là-dessus, le coupe Yamamoto.
Il marque un point.
Gokudera le lâche tandis qu'il s'affale contre la paroi en souriant avant de recommencer à rire.
-Honnêtement je pensais pas qu'on allait s'en sortir, dit-il.
Et Tsuna ne sait pas ce qui l'horrifie le plus, le fait qu'il le dise en rigolant ou le fait que cette pensée, cette conscience de la mort, ai pu traverser son esprit qui semble si insouciant et joyeux.
-Tu nous fais pas confiance ? demande Gokudera et au ton de sa voix on pourrait presque croire qu'il est vexé.
-Bien sûr que si mais il faut bien admettre qu'on était mal partis.
Il a encore raison et cette fois Tsuna baisse la tête, coupable. S'il avait vérifié qu'ils n'étaient pas suivis ils n'auraient pas eu à se battre.
-Mais encore une fois, on s'en est sortis ha ha ! On est les meilleurs pas vrais ?
-Pfff... parle pour toi, soupira Gokudera.
Yamamoto leva les yeux au ciel.
-Sourire ne te tueras pas tu sais. Toi non plus Tsuna. Regardez, même Chrome fait un effort !
-Sûrement parce qu'elle communique avec l'autre psychopathe...
Effectivement, la jeune fille semblait marmonner des choses, un petit sourire sur les lèvres.
-Vous savez c'est quoi la meilleure sensation du monde ? demanda Yamamoto en mettant ses bras derrière la tête et en regardant en le plafond de la petite fourgonnette.
Tsuna secoua doucement la tête tandis que Gokudera soupirait encore.
-C'est ce moment, quand un danger arrive, avec l'odeur de la mort et la peur. Tu sais pas si tu vas t'en sortir, tu sais pas si tu en as les capacités, tu sais même pas si tu te vois quelque part dans quelques instants. Cette incapacité à pouvoir se projeter dans un futur proche parce qu'il n'y en n'aura sûrement pas, parce que la mort est présente. Cette sensation-là elle vous prend aux tripes. Elle serre tellement fort que c'est comme si on ne pouvait plus respirer.
Yamamoto avait décrit avec une précision effarante ce que Tsuna ressentait durant ses combats. L'adrénaline et la peur coulaient dans son sang. C'était une étrange sensation qui si avant le figeait était devenue habituelle.
-Mais ça, c'est pas le meilleur. Le meilleur c'est quand finalement tu t'en sors quand t'as frôlé la mort et que t'y as échappé. Cette puissance, cette euphorie, ce bonheur qui parcourt tout ton être c'est ça la meilleure sensation du monde. Vous voyez les gars ? C'est pour ça qu'on est en vie, c'est parce qu'on est les meilleurs, même la mort ne peut pas nous avoir et-
-Et on a eu beaucoup beaucoup de chance.
Yamamoto se stoppe. Il fixe Gokudera avant de lui sourire.
-Ouais, on a eu une sacrée chance. Surtout quand t'as sorti ta dynamite avec Tsuna on s'est fixé et puis on a tenté de t'arrêter mais t'en n'avais rien à faire ! Tu sais c'est quoi le pire ? C'est que ça commence toujours de cette façon !
Les joues de Gokudera sont rouges de gêne mais Tsuna sourit aussi. Il s'emporte tellement facilement qu'il s'est demandé au début de la mission quand est ce qu'il ferait foirer tout ça.
-Vous vous rappelez tout à l'heure quand on s'est caché ? J'avais tellement envie d'éternuer mais il fallait faire aucun bruit et là Tsuna à hurler à cause de l'araignée ah ah !
Cette fois c'est à Tsuna de devenir rouge mais Gokudera se retient de rire.
Finalement Yamamoto a raison, ils sont en vie et leur mission ratée est plus drôle que catastrophique.
Yamamoto a toujours ce don pour voir le bon côté des choses, Tsuna aimerait être pareil.
Yamamoto avait raison. La puissance, c'est définitivement la meilleure sensation du monde.
Il ne sait pas pourquoi il ne la laisse pas exploser plus souvent. C'est tellement bon de se laisser aller de temps en temps.
Un soupir de bien être s'échappe de ses lèvres tandis que son poing rencontre violemment l'estomac du type en face de lui. Il sent ses phalanges s'enfoncer dans la peau, dans les muscles qui se tendent sous la douleur.
Il tousse, recule et essaye de respirer mais il n'y arrive pas. On dirait un poisson hors de l'eau.
-Ok ok mec ! Mec s'il te plaît on est désolés ! On n'aurait pas dû t'attaquer on est désolés ! Laisse nous maintenant, pitié ! dit l'autre garçon aux côtés de celui qu'il vient de frapper.
Tsuna penche doucement la tête sur le côté en se demandant quoi faire.
Il semble réellement désolé, peut-être qu'il a compris la leçon maintenant, que continuer à le frapper est inutile ?
Derrière toi.
Tsuna se baisse et évite de justesse la lame d'un couteau finement aiguisé.
Donc il y en avait un 3e ? Parfait.
Avant que l'autre n'ai pu faire le moindre mouvement, Tsuna le saisit par les épaules et lui fait violemment rencontrer son genoux.
Il lâche sa lame dans un râle de douleur mais Tsuna n'a pas terminé.
Un sourire effrayant se dessine sur ses lèvres tandis que le rythme de son cœur accélère.
Et voilà, il recommence.
Il se laisse aller à la violence la plus primaire, animale, sauvage. C'est ce qu'il est vraiment, ce n'est que comme ça qu'il se sent vivant.
Les coups, le sang, le sang, le sang, il n'y a que ça qui compte.
Depuis le temps qu'il en avait envie !
Il lâcha les corps inconscients et poussa un cri. Cette sensation était bel et bien la meilleure, il n'y a pas à dire.
Il s'était tellement retenu devant Tomoko qu'il avait fui quand son copain était arrivé. Son envie de sang avait drastiquement augmenté à ce moment précis. Peut-être l'avait-elle compris parce qu'elle lui avait fait remarquer pour ses yeux.
Ses yeux ?
Tsuna se pencha vers l'un des trois inconscients avant de se saisir de son téléphone pour se regarder.
Son visage était taché de sang. Un des types en avait craché sur sa chemise d'ailleurs. Mais ce qui l'interpella fut la couleur ambrée de son regard. Et ce regard il le connaissait bien, surtout quand il avait encore ses gants.
Ses yeux s'écarquillèrent et son reflet fit la même.
Il n'avait même plus de flamme, comment est-ce que ça pouvait être possible ?
Tu as leur pouvoir. Tu es l'un des leurs, que tu le veuille ou non. Tu es un Vongola.
-Oh...souffla une voix derrière lui.
Il se tourna pour faire face au type de la dernière fois, avec sa batte de baseball.
Yuki peut être ?
Sauf que contrairement à la dernière fois, son visage n'arborait pas cette arrogance et cette colère qui semblaient habituelles.
Cette fois, il y avait de la peur.
Il lui faisait peur.
Tsuna sourit en lâchant le téléphone. Il aimait encore plus cette sensation de domination.
Yuki prit sa batte à deux mains puis la serra avant de se mettre en garde. Il tremblait, très très légèrement, pas assez pour que cela soit réellement visible mais assez pour raffermir sa prise sur le manche de sa batte pour se rassurer.
-Reste où t'es !cria-t-il.
Tsuna sourit et resta à sa place, bien sagement.
Le regard apeuré du jeune garçon fit plusieurs fois l'allé retour entre les corps sur le sol et Tsuna.
-Putain c'est... tu les as tués enfoiré ? Ils sont morts c'est ça ? cria-t-il.
Il doit les connaître, ce sont peut-être ses amis.
Tsuna jeta un coup d'œil blasé vers les trois individus. Peut-être qu'il avait tapé fort mais de là à les tuer...
Mais les humains normaux sont fragiles, tous n'ont pas subis l'entraînement de Reborn alors... Peut-être qu'ils sont bien morts ?
Il haussa simplement les épaules. Ils n'avaient qu'à le laisser tranquille.
-Pourquoi est-ce que tu fais tout ça ? Qu'est-ce que ça t'apporte hein ? hurle Yuki, au bord des larmes.
Tsuna se fige et c'est comme si cette sensation de puissance et de force venait de disparaître.
Pourquoi ?
Il fixe ses mains, puis les corps sur le sol et le sang.
Le sang que boivent les Vongolas, le sang de leur richesse et de leur puissance. C'est le même qu'il fait couler.
On n'oublie pas aussi facilement ses racines.
-Pour qui tu bosses ? On va le trouver et je te jure qu'on vous le fera payer ! crie encore Yuki mais Tsuna n'a plus rien du monstre sanguinaire de l'instant d'avant. On dirait juste un garçon paumé, qui ne sait pas quoi faire.
Ses yeux font plusieurs fois l'allé retour entre Yuki, sa batte puis les corps au sol et le sang qui s'écoule et celui qui est sur ses mains.
Tu es un monstre Tsuna.
Alors il fuit.
"Tu ne sais faire que ça."
Il recule doucement puis heurte un des corps avant de s'écrouler sur le sol.
Il se relève rapidement, sous le regard ahuris de Yuki avant de courir. Où ? Il ne sait pas. Certainement pas chez lui.
Il faut qu'il parte. Il faut que-
-He ! Attend !
Mais il n'attend pas. Il veut juste disparaître, ne plus voir ce qu'il a fait, échapper à ses actes qui prouvent encore et toujours qu'il est lui aussi un Vongola. Un de ces monstres.
Il trébuche puis s'écroule sur le sol, face contre terre.
"Pourquoi est-ce que tu fais tout ça ?"
C'est une excellente question.
En vérité, il sait très bien pourquoi il fait ça, simplement pour se défouler, pour calmer cette chaleur qui brûle en lui, ces pulsions qui ne cessent d'augmenter.
Mais c'est totalement injuste pour ceux qui subissent ses coups.
Il n'y comprend plus rien. Il ne comprend pas pourquoi ses yeux virent à l'orange alors qu'il n'a plus ses gants, ni pourquoi il a ce besoin irrépressible d'user de violence alors que ça le dégoûte tant.
Alors est-ce que c'est comme ça ? C'est dans son ADN d'être un monstre ?
On le saisit brusquement par les cheveux pour le relever.
-Tu croyais quand même pas t'en sortir comme ça après ce que t'as fait ? fait la voix de Yuki, près de lui.
La poigne qu'il a sur ses cheveux se fait plus forte, Tsuna à mal mais il serre les dents. Il mérite totalement ce qui lui arrive. Il mérite totalement de se faire tabasser voir même tué.
Les monstres n'ont pas le droit de vivre.
Yuki le jette contre le sol et son visage le heurte brutalement. Cette fois, le cri de douleur lui échappe en même temps que le sang coule sur son visage.
Yuki ne semble pas en avoir fini car il lui assène un violent coup de pied dans les côtes. La force du coup l'envoi bouler quelques mètres plus loin.
-He, tu sais que je vais te tuer ? J'espère que tu le sais et que t'as fait tes prières, dit-il.
La colère gronde dans sa voix, il a l'air sérieux.
Tsuna ferme les yeux et sourit légèrement. Finalement il va obtenir ce qu'il voulait n'est-ce pas ?
Si tu meurs, tu ne pourras jamais tuer Reborn.
Ses yeux s'ouvrent brusquement et il se relève, esquivant le coup de batte de baseball.
Son cœur bat vite mais il n'a pas cette envie destructrice de tuer comme avant. Il est à l'affut, regardant autour de lui, oubliant la douleur et le sang qui coule de son nez et qui tache ses lèvres.
La rue semble vide, ils ne sont que deux. Yuki lui hurle quelque chose mais il n'écoute pas, il cherche qui vient de parler.
Si tu meurs, tu rendras maman triste.
Il se retourne mais il n'y a personne.
Est-ce que je suis en train de devenir fou ?
Le coup de batte le heurte dans l'épaule gauche avec une violence inouïe. Il crie de douleur et serre les poings.
Il ne sait pas qui parle dans sa tête de cette façon mais la voix à raison.
Il ne peut pas mourir maintenant.
Son corps agis automatiquement. Ses mains se tendent vers le garçon, ouvertes et des flammes apparaissent.
Elles ne sont pas aussi puissantes qu'avec ses gants mais elles semblent aussi beaucoup plus violentes.
Tsuna écarquille les yeux en voyant ce qu'il est en train de faire et se stoppe immédiatement. Yuki qui avait d'abord été figé par le choc s'était jeté au sol évitant in-extremis les flammes dévastatrices de Tsuna.
Il y eu un moment de silence pendant lequel les deux garçons se fixèrent, Tsuna choqué par ce qu'il venait de réaliser et Yuki choqué par ce qu'il venait de voir.
-Putain de merde mais… T'es même pas humain ! s'exclama-t-il.
Ça eut le mérite de réveiller Tsuna qui se mit à courir.
« Tout est noir autour de lui. Il n'y a qu'une chaise au milieu de la pièce qui est éclairée. Sur cette chaise est assis quelqu'un, la personne est de dos. On dirait qu'elle pleure.
Tsuna s'avance doucement vers la chaise. Il n'arrive pas à voir qui est la personne assise dessus, à chaque fois qu'il se concentre pour capter un détail c'est comme si tout devenait flou.
Les pleurs s'intensifient.
-Pourquoi tu pleures ? demande Tsuna.
Sa voix résonne comme si la pièce était grande mais il n'en distingue pas les limites. Tout est noir comme dans un four.
-On m'a traité de monstre, réussi à dire la personne entre deux sanglots.
La voix semble être un mélange étrange de plusieurs voix, comme si elle avait été modifiée. Il n'arrive pas à la reconnaître.
-Qui t'as dit ça ?
Sa main se pose sur la chaise et la retourne.
Il recule brusquement quand il fait face à lui-même. Les larmes ne semblent ne jamais avoir existé et ses yeux orange le fixent calmement. C'est troublant d'être face à soi-même.
-Toi.
Tsuna recule encore tandis que son lui en hyper mode avance. En un seul pas, il est déjà en face de lui, c'est comme s'il s'était téléporté.
Ses mains saisissent les siennes et il lui sourit.
-Qui es-tu ? souffle-t-il tandis que la chaleur se diffuse doucement dans tout son corps. C'est agréable, c'est rassurant.
-Je suis toi, je suis ta volonté Tsuna.
Leurs voix sont identiques. C'est autant effrayant que fascinant.
-Ma volonté ?
Sa volonté acquiesce.
Il retire brusquement ses mains de l'étreinte rassurante que lui prodiguait son double et celles-ci vont rejoindre son cou.
Il étrangle son double de toutes ses forces et la douleur et l'incompréhension se lisent sur son visage.
-Tu es tout ce qui fait de moi un Vongola. Si tu disparais, je ne serais plus comme eux, je-
Le sourire qui se dessine sur le visage de son double est emplit d'empathie.
-Tu ne peux pas me faire disparaître. Je suis une partie de toi.
Ses propres mains lâchent leur prise sur lui sans qu'il ne puisse s'y opposer.
Sa volonté le regarde puis pose ses deux mains sur ses joues.
-Tu n'es pas un monstre. Arrête de lutter contre moi, accepte-moi.
-Je…
-Tu n'es pas un monstre. »
Le son du réveil semble venir des enfers tellement il lui vrille les tympans.
Il tend sa main vers celui-ci et le brûle instantanément. Le silence qui suit cette action est irréel.
Tsuna hurle en se rendant compte de ce qu'il vient de faire c'est-à-dire réduire en cendre son réveil.
Ce n'était pas censé se passer comme ça !
Tomoko va me tuer si je sèche aujourd'hui
Soudain, les souvenirs de la veille et de son étrange rêve s'imposent dans ses pensées. Son corps entier souffre en plus de ça. Il espère très sincèrement que Yuki ne l'a pas blessé trop sévèrement et surtout qu'il n'a parlé à personne de sa maîtrise (approximative) des flammes.
-Tsu-kun ! C'est l'heure de se lever ! résonne la voix de sa mère.
-J'a-J'arrive ! répond Tsuna en se levant lentement.
Il a vraiment mal partout, c'est horrible. Il boite vers la salle d'eau et enlève son t-shirt pour observer ses blessures.
Sa bouche s'ouvre dans un « o » parfait quand il voit les marques bleues et rouges qui décorent sa peau blanche. On dirait qu'on l'a passé à tabac.
Étonnamment, son visage est intact.
J'ai beaucoup de chance. Je ne sais pas comment j'aurais pu expliquer ça à maman.
Il pousse un long soupir.
Il faut vraiment qu'il arrête de se battre contre des gens qu'il ne connaît pas, c'est réellement une mauvaise idée.
Mais son « lui intérieur » lui avait dit d'arrêter de lutter, est-ce que cela voulait dire qu'il devait céder à ses pulsions ?
Quand il avait les gants, sa maîtrise des flammes n'était pas aussi violente, peut-être que les gants agissaient comme une sorte de canalisateur ?
Il tendit sa main face à lui et la regarda s'enflammer.
Les flammes orange dégageaient une chaleur agréable autour de sa main. Ça lui avait presque manqué de ne plus la sentir.
Il leva les yeux vers le miroir en face de lui et remarqua qu'eux aussi avaient pris cette jolie couleur ambrée. Comme toujours quand il activait ses flammes, il avait l'air mortellement sérieux, certaines fois il ne se reconnaissait plus. Où était passé le gentil Tsuna, maladroit et faiblard ?
Il ferma les yeux puis désactiva sa flamme.
Ok, il arrivait plus ou moins à la maîtriser mais il ne faudrait surtout pas qu'il perde le contrôle comme la veille… Ou comme à l'instant avec son réveil.
Il n'imagine même pas ce qu'il se serait passé s'il avait envoyé ses flammes sur Tomoko ou son petit copain.
Soudain, ses souvenirs de la veille firent surface avec une netteté effrayante.
Elle avait eu l'air d'avoir peur et c'est comme si la voix qui lui avait parlé hier avait pris le contrôle de son corps. Ensuite, il lui avait demandé s'il voulait qu'il tue son copain.
Et elle avait vu ses yeux !
Je suis vraiment vraiment dans la merde.
Il ne pouvait définitivement pas aller à l'école. Elle allait lui poser BEAUCOUP trop de questions ! C'est clairement le genre de fille à ne pas lâcher l'affaire.
Pourtant, son hyper intuition lui disait que quelque chose n'allait pas.
Avec les années Tsuna aurait dû savoir que son hyper intuition ne le trompait jamais. C'était stupide mais il avait certaines fois l'espoir de se tromper. Que ce qu'il avait sentit n'était qu'une simple inquiétude, rien d'autre.
Pourtant, à la simple vue des deux amis de Tomoko, Akira et Hayashi, sans la jeune fille, Tsuna compris qu'il y avait réellement un problème.
Cela se confirma quand Akira arriva vers lui en furie avant de l'attraper par le col et de le secouer.
Il fallait avouer qu'elle avait une sacrée poigne.
-Sawada ! T'es le dernier à avoir vu Tomoko-chan est-ce que tu sais où elle est partie ? s'exclama-t-elle et Tsuna pouvait entendre la panique dans sa voix.
Il n'en savait pas grand-chose car il était parti en courant avant mais ça, il ne pouvait pas vraiment le lui dire.
-Heu, non mais elle était avec son copain, répondit-il et Akira et Hayashi s'échangèrent un regard grave.
Son hyper intuition semblait s'affoler rien qu'à l'évocation de cette personne.
-Pourquoi vous me demandez ça ? Tomoko a un problème ?demanda Tsuna.
Hayashi ouvrit la bouche mais Akira le devança.
-Tomoko-chan n'est pas là. Elle ne sèche jamais les cours d'habitude donc je pense qu'elle doit être malade chez elle, dit simplement Akira sur un ton badin.
Et si elle n'avait pas tenu aussi fort le col de sa chemise et si la panique ne s'était pas lue aussi bien sur son visage, Tsuna l'aurait cru.
-D'accord mais ça n'explique pas pourquoi tu m'as attrapé comme ça et tu m'as demandé si je sais où est-ce qu'elle est partie, dit Tsuna.
-Oh. C'était juste pour être sûre, dit-elle sans se départir de son air badin, comme si elle énonçait une simple situation.
Tsuna n'aimait pas la façon dont elle lui mentait si éhontément mais il garda le silence et les regarda partir. Si Tomoko avait un problème, il allait devoir le régler sans leur aide.
Le cours commença.
Même le prof sembla remarquer l'absence de la jeune fille mais n'en dit rien. Cependant, l'hyper intuition de Tsuna le déconcentrait du cours (même si en temps normal il ne se sentait pas spécialement concerné par le cours).
Il avait besoin de savoir ce qu'il se passait.
La pause de midi arriva plus rapidement que ce qu'il pensait.
Il décida d'en profiter pour sortir du lycée et savoir ce qu'il se passait avec Tomoko.
Quand il quitta la salle de classe, il sentit le regard d'Akira rivé sur lui mais n'y prêta pas attention.
Il fallait qu'il trouve Tomoko.
Tsuna secoua Chrome puis Yamamoto.
Les deux reprenaient doucement connaissances mais le temps pressait, il fallait retrouver Gokudera.
C'était l'un des nouveaux entraînements de Reborn, rechercher un camarade blessé ou enlevé dans un laps de temps réduit. Les situations à risques étaient censées les aider à améliorer leur sens des priorités et la prise de décision. Tsuna avait plus l'impression de paniquer qu'autre chose.
Cela pouvait arriver n'importe quand et la personne enlevée devait essayer de trouver un moyen de s'en sortir avant que ses alliés ne la retrouvent.
La première fois ça avait été Chrome qui avait échoué. Quant à eux ils s'étaient faits battre par l'équipe de Reborn qui devait les empêcher de retrouver Chrome. Bref, un véritable échec comme d'habitude pour Tsuna.
Gokudera était le deuxième.
Tsuna avait beau être mieux préparé que la première fois, ne pas savoir Gokudera à leurs côtés l'inquiétait beaucoup.
Gokudera était toujours celui qui avait les meilleures idées, c'était aussi celui qui le guidait dans ses choix.
Sans Gokudera, ils partaient avec un sérieux handicap.
Reborn l'avait sûrement fait exprès.
En plus de ça, ils n'étaient que 3, Hibari étaient en mission d'infiltration, Mukuro négociait sa sortie de chez les Vendicare, et Ryhoei faisait une retraite de l'extrême dans les Alpes pour prouver à Koyo qu'il en était capable (ou quelque chose du genre ?).
-Boss, qu'est-ce qu'on fait ?demanda Chrome.
Pour être honnête, Tsuna n'en n'avait aucune idée mais s'il pouvait être sûr de quelque chose c'est que s'ils ne bougeaient pas rapidement, ils allaient se faire attaquer.
L'objectif numéro 1 restait de trouver Gokudera à tout prix.
Son instinct le guida dans les quartiers est.
Plus il avançait, plus sa vigilance augmentait, en même temps que les regards mauvais qu'on lui lançait.
Quelque chose lui disait qu'il allait très certainement se faire attaquer dans peu de temps aux vues de l'hostilité ambiante.
Enfin, ce n'était pas comme s'il n'était pas préparé.
-He, toi ! l'interpella-t-on.
Il fallait bien que ça arrive à un moment ou un autre.
Tsuna se retourna pour faire face aux types qui l'avaient appelé.
Ils étaient 4 et portaient le même uniforme que Makoto, la veille.
-Est-ce que tu sais où tu te trouves ? demanda le premier.
Tsuna acquiesça silencieusement. Cela n'aurait servi à rien de mentir.
-Alors tu sais que tu devrais partir avant d'avoir des problèmes n'est-ce pas ? dit un autre.
-T'es de quel gang ? questionna le premier.
-J'ai pas de gang, dit Tsuna.
-Hein ? Tu viens seul ici ? He bah petit soi t'as une énorme paire de couilles, soi t'es suicidaire et vu ton gabarit, je pencherais pour la deuxième option, intervint un troisième type.
Ils éclatèrent de rire tandis que Tsuna soupirait. Il n'avait pas de temps à perdre mais à vrai dire, il se demandait s'il devait les affronter directement ou essayer de passer par un autre chemin.
Il ne savait pas du tout où habitait Tomoko mais si son hyper intuition l'avait amené jusqu'ici c'est qu'elle devait certainement être dans le coin.
-Je veux juste voir une amie pour lui donner ses devoirs, je cherche pas de problèmes.
-Oh, comme c'est mignon… Tu sais vraiment pas qui on est pas vrai ?
Je devrais le savoir ?
Tsuna secoua la tête.
-On est des FIVE. Y a qu'une seule règle à suivre quand tu vois des membres des FIVE, c'est courir.
Tsuna se demanda réellement si il était possible de faire plus péteux comme présentation. Ils ne lui faisaient absolument pas peur, à vrai dire il ne les prenait même pas au sérieux.
-Alors maintenant qu'on t'a averti, tu ferais mieux de dégager. On n'aime pas trop les gens de l'ouest ici.
Tsuna soupira.
Ils allaient réellement l'obliger à se battre pas vrai ?
-A votre place, j'dirais pas ça à ce type, fit une voix que Tsuna reconnaissait désormais.
Il se tourna encore pour faire face à Yuki, armé de sa fidèle batte de baseball, portant le même uniforme que les autres types.
-Jun, c'est notre territoire, on vous a déjà dit à toi et ta bande que le Boss vous faisait une fleur en vous laissant exister alors dégage.
Yuki, désinvolte haussa simplement les épaules avant de mettre sa batte sur ses épaules.
-J'vais pas bouger d'ici avant que ce psychopathe vous ai brûlé vif.
-Qu'est-ce qu'il raconte ?
Yuki pointa Tsuna avec sa batte de baseball.
-Je connais ton secret Sawada Tsunayoshi et crois-moi, tu vas pas me la faire.
Tsuna sentit son cœur battre un peu plus fort.
Qu'est-ce qu'il savait de lui ?
Il espérait de tout son cœur qu'il n'était pas en train de parler des Vongolas et de la mafia en général sinon…
Il allait sérieusement devoir se débarrasser de lui.
-Encore ce regard orange. T'aurais pas dû me rater Sawada.
Le regard du garçon était empli d'une haine sourde.
Tsuna ne comprenait vraiment pas ce qu'il avait fait pour mériter cet acharnement.
-Jun, calme-toi. Tu crois vraiment que ce p'tit gars va nous faire quelque chose ? dit le premier type du début.
-Il a tué Kazuo et Nagawa, lâcha simplement Yuki.
Tsuna ne se rappelait pas avoir tué ces types. Mais il ne se souvenait pas de les avoir laissés en vie non plus.
Aux vues des expressions qu'arboraient les FIVE, ils devaient être importants dans leur hiérarchie.
-J'te crois pas, ils auraient jamais pu se faire buter par-
-Espèce d'enfoiré ! Donc c'était toi ! hurla le quatrième type qui avait été silencieux jusqu'ici.
C'est comme si la scène se jouait au ralenti.
Tsuna vit avec précision le garçon sortir un pistolet de sa veste et le viser. Il se jeta au sol, évitant une salve de balle mortelles.
-Putain mais Satou à quoi tu joues ? Tu crois vraiment que ce merdeux aurait pu tuer Kazuo ? Réfléchis bordel ! hurla un des autres types en lui prenant l'arme des mains.
Tsuna n'attendit pas plus longtemps pour fuir en s'enfonçant un peu plus dans les quartiers est.
-Eh ! cria Yuki derrière lui mais Tsuna accéléra (il faut bien avouer que des journées entières de courses poursuites l'avaient rendu rapide).
Après l'avoir semé, Tsuna s'accorda un petit instant de répit pour respirer. Malgré toute cette aventure, il ne savait toujours pas comment Tomoko allait.
Quelque chose lui disait qu'elle allait plutôt mal.
Les quartiers est étaient vraiment différents de l'ouest et Tsuna ne s'en rendait réellement compte que maintenant.
La plupart des bâtiments étaient gris et délabrés quant aux rues elles étaient étroites et sales. L'endroit n'était pas insalubre mais on pouvait clairement remarquer une différence avec l'ouest. La ville devait avoir mis en place une politique visant à isoler les classes moyennes et précaires et favoriser les riches.
Ça lui rappelait un peu certains endroits en Italie…
Il n'y avait pas ça à Namimori.
Tsuna sursauta quand un hurlement retentit au coin de la rue dans laquelle il se trouvait.
Le cri fut rapidement étouffé par autre chose tandis qu'une voix plus calme disait quelque chose. Tsuna était un peu trop éloigné pour entendre mais il se rapprocha furtivement, en suivant le son de la voix.
C'était un cul de sac au fond duquel il y avait un type allongé sur le sol, les mains attachés avec une serviette mouillée sur le visage.
Un premier garçon tenait la victime qui se contorsionnait à chaque fois que l'eau lui était versée sur le visage et un deuxième tenait une bouteille d'eau qu'il lui versait dessus.
Un troisième était assis sur une chaise et lisait un papier à voix haute.
-Donc, si j'ai bien compris, aucun membre de « Underwat's» n'est venu sur notre territoire pour attaquer nos hommes c'est ça ? Et donc ils se sont faits massacrés par un psychopathe errant simplement dans les rues c'est bien ça ?
Celui qui versait l'eau releva la serviette, juste assez pour qu'il puisse parler.
-C'est… C'est ce que je dis… Depuis tout à l'heure…dit leur victime qui tentait de reprendre son souffle.
-J'aimerais vraiment te croire tu sais. Le problème c'est que parmi tous les gangs de cette foutue ville, vous les Underwat's, vous êtes les plus tenaces face à nous. Vous êtes aussi ceux qui nous ont le plus tenu tête avant les traités donc ça me parait plutôt logique que vous vouliez nous la mettre à l'envers n'est-ce pas ? Alors arrête de mentir et dit nous la putain de vérité sinon on va tous rester ensemble un petit moment.
-Mais c'est la vérité !
Un long soupir s'échappa des lèvres de celui qui tenait la bouteille d'eau.
-Remet lui la serviette.
L'instant d'après, des gargouillis étranglés retentissaient dans le petit cul de sac.
Tsuna sentait la chaleur augmenter en lui. Des séances de torture, il en avait déjà vu et déjà vécu. Cette impression insupportable de se noyer et cette impuissance que l'on avait quand on était attaché il la connaissait aussi cette sensation.
Tsuna considérait cela comme de la simple et pure cruauté. Surtout quand on savait que ce type disait la vérité.
De ce qu'il commençait à comprendre, ses petites escapades nocturnes avaient de réelles conséquences sur l'équilibre de cette ville.
Ce type payait pour lui alors qu'ils ne se connaissaient même pas.
Il fallait qu'il intervienne.
A peine Tsuna avait il fait un pas en avant que deux fils s'accrochent à son t-shirt et une décharge électrique le traversa. Tsuna hurla de douleur en convulsant avant de s'écrouler sur le sol, paralysé.
On venait de lui mettre un coup de taser.
Son agresseur le saisit par les cheveux et le traîna lamentablement jusqu'à la scène qu'il regardait précédemment.
La terre et les cailloux râpaient la peau de ses bras.
-On avait un spectateur, dit son agresseur au reste du groupe.
Son corps fait un bruit mat quand il le laisse tomber sur le sol.
Tsuna a mal. Vraiment. Il avait oublié quel goût avait la douleur et quelle sensation elle pouvait avoir. Il avait aussi oublié à quel point il pouvait être faible face à elle.
Il tenta de se relever, poussant ses bras tremblants mais un pied se posa doucement sur son dos, comme pour le dissuader de finir son action.
-Reste où t'es petit. T'as essayé de sauver ton Boss c'est ça ?demanda celui qui tenait la feuille.
Il avait un tatouage sur le dos de sa main, un 5 dessiné en chiffre romain.
-Je… Je connais pas ce-
Tsuna n'eut pas le temps de finir sa phrase qu'on lui assénait un violent coup de pied dans le ventre.
La puissance du coup le retourna sur le dos.
Il toussa en se recroquevillant sur lui-même, tentant de reprendre de l'air.
Ça faisait vraiment mal.
La chaleur en lui commença à augmenter.
-On n'aime pas DU TOUT les menteurs ici, dit le type à la bouteille d'eau.
-Vous savez quoi ? J'en ai vraiment marre de perdre mon temps avec eux deux. Butons les une bonne fois pour toute, intervint le troisième type qui tenait leur victime.
Il sortit de sa poche un couteau de chasse puis s'approcha de Tsuna et s'accroupit juste au-dessus de son visage.
Tsuna le fixa, le garçon avait un sourire mauvais, qu'il pourrait qualifier de malsain, il pouvait lire dans ses yeux son envie de meurtre. Il n'arrivait pas à comprendre comment des garçons de son âge pouvaient en arriver à ce genre d'extrémités, comment des gens comme lui pouvaient avoir envie de tuer les autres juste pour le plaisir ?
Était-ce ce sentiment de supériorité, cette impression de puissance qui les rendait fous ?
-Attend. J'ai envie de m'amuser un peu avec celui-là, tu permets ? fit celui qui l'avait amené ici.
Il se pencha vers lui et l'attrapa par le col pour le relever.
Tsuna sentait de plus en plus la chaleur mais contrairement à d'habitude, ça semblait contrôlable. Ce n'était pas comme toutes ces fois où cette pulsion prenait le contrôle de lui.
-Avant de mourir, dit moi pour qui tu travailles. Est-ce que t'es un envoyé des Underwaters ? Ces idiots envoient des chatons mourir maintenant ?
Les autres ricanèrent.
Tsuna ne put retenir un sourire.
Soudain, une douleur aiguë se fit ressentir au niveau de sa gorge.
Son ennemi avait plaqué sa lame contre son cou, il ne riait plus du tout.
-J'aime pas ton petit sourire.
Tsuna allait rétorquer quand il sentit le liquide rouge couler de sa plaie et glisser sur sa peau, sous ses vêtements.
Le sang.
Le sang, le sang l'obsède, c'est horrible, il se sent sombrer comme toutes ces autres fois, il sent la violence ancrée en lui ressortir brutalement.
Ses yeux ont viré à l'orange.
Il se saisit des mains de son ennemi, et le brûle avec ses flammes.
Son cri retentit autour d'eux. Douce mélodie.
Tsuna a l'impression étrange d'être dans son élément. Il n'entend plus rien autour de lui, si ce n'est que les cris étouffés et les paroles de ses ennemis.
Chacun de ses gestes est cordonné, préparé, millimétré. C'est comme s'il exécutait une chorégraphie qu'il a travaillé pendant des mois. Tout est si prévisible dans leurs attaques qu'il les esquive ou les pares avec aisance.
Ses flammes l'accompagnent dans cette danse mortelle. Elles brûlent la chair, purifient et apportent la lumière dans ses ténèbres de violence.
Une pensée surgit dans son esprit embrumé.
Et si les Vongolas finissaient pas me repérer à cause des flammes ?
Cette pensée le terrifie tellement qu'elle le ramène à la réalité.
Et dans cette réalité, il ne reste que deux types encore debout, les deux premiers ne sont que des carcasses brûlées et l'odeur de la chair rend l'air irrespirable.
Tsuna fixe ses mains sales et le sang dessus mélangé aux cendres et à la chaire carbonisée lui donnent envie de vomir.
-Sale monstre ! crie un des deux derniers types qui lui assène un coup de couteau dans l'épaule.
Son uniforme se déchire et le sang coule.
Tsuna déteste sentir la chaleur de son propre sang sur sa peau. Il déteste le fait que ce pauvre type ai pu le blesser.
Le sang c'est précieux alors on ne le gaspille pas. Il doit mourir et l'autre, c'est pareil. Il peut le décider, il en a le droit parce qu'il a le pouvoir et ceux qui ne l'ont pas, ils ont juste le droit de se taire.
Un sourire mauvais se dessine sur ses lèvres puis quand il voit la peur dans leurs regards.
C'est la meilleure sensation du monde.
Tsuna frappe. Il frappe encore et toujours, ignorant les cris de douleur, ignorant le sang sur ses mains, ignorant la douleur.
-Il est mort. Ça suffit maintenant.
Tsuna lève la tête vers le type qui lui parle. Il est complètement trempé et semble masser ses poignets attachés quelques minutes (Heures ? Tsuna n'a plus la notion du temps) plus tôt. C'est celui de la dernière fois. Celui qui l'avait prévenu le jour ou Tomoko l'a protégé.
Il n'a pas l'air d'avoir peur ni même d'être étonné.
Tsuna lâche l'homme qu'il tenait par le col pour s'approcher du garçon.
Tsuna regarde les hommes à terre.
Le 5 en chiffre romain lui rappelle quelque chose mais il ne pourrait dire quoi.
-Qui sont-ils ?
-Le gang des FIVE. Des rivaux.
Logique. Tsuna décida qu'il ferait désormais attention à toutes les personnes ayant un tatouage de ce chiffre.
-Sawada Tsunayoshi.
Il sursaute et se tourne vers Hijime. Il se demande comment il s'est délivré d'ailleurs.
Il a l'air vraiment mal en point, fatigué et par-dessus tout trempé jusqu'aux os.
-Pour te remercier d'avoir sauvé ma vie, moi Hijime Naoki te prête allégeance jusqu'à la fin de ma vie. Laisse-moi devenir ton second !
Il se mit à genoux face à lui pour ponctuer sa demande.
Ça lui semblait un peu familier tout ça.
"-Juudaime !"
Il secoua la tête. Il ne fallait pas repenser à tout ça.
-Hum... Hijime... je n'ai pas de gang et je n'ai pas besoin de second, dit-il, un peu gêné.
-Sawada, c'est impossible. Tu ne peux pas te promener ainsi sans avoir un minimum de protection. Cet endroit est dangereux.
J'ai cru comprendre.
-Enfoiré ! Tu m'échapperas pas cette fois ! retentit une voix qui commençait sérieusement à devenir agaçante.
Yuki apparut, essoufflé, batte levée.
En voyant Hijime et Tsuna ensemble la surprise se lut complètement sur son visage.
-Boss ? Qu'est-ce que tu fais à genoux en face de ce sale type ?
Donc ces deux-là sont dans le même gang ?
-Jun. Ce sale type comme tu le dis m'a sauvé la vie et je viens de lui jurer fidélité. Il est le nouveau chef des Underwaters, dit Hijime très calmement.
-QUOI ? s'exclamèrent en chœur Yuki et Tsuna.
-J'ai jamais dit être d'accord pour ça !
-Boss, il a tué Kazuo et Nagawa !
-Jun ! Ce type est pas comme nous ! Il est clairement plus fort et il peut nous aider à vaincre Makoto et les FIVE ! expliqua Hijime.
Makoto, n'était-ce pas le copain de Tomoko ? Et puis de quoi parlaient-ils ?
On va encore me mêler à des trucs contre mon gré, c'est ça ?
-Boss t'es sérieux là ? On peut pas demander à un mec aussi dangereux de-
-On n'a pas le choix Jun. Et il m'a sauvé. Je ne suis pas digne d'être le chef des Underwaters depuis longtemps, tu le sais très bien.
Une sorte de tension silencieuse s'installe entre les deux garçons après leur discussion. Tsuna assistait à tout cela sans rien dire, sans réellement savoir quel sort l'attendait.
-Hum… Juste, vous sauriez où habite Sawamura Tomoko ? demanda-t-il brisant le silence.
-On te montre uniquement si t'acceptes de devenir notre nouveau Boss, déclara Hijime malgré la grimace de Yuki.
Tsuna soupira. Il n'arrivait vraiment pas à comprendre pourquoi les gens finissaient toujours par déduire qu'il devait diriger une quelconque organisation. Lui il voulait juste voir Tomoko et puis c'est tout !
J'ai vraiment dû faire des trucs répréhensibles dans une vie antérieure et j'en paye les conséquences maintenant, je vois pas d'autre explication.
-Désolé, je peux pas faire ça, dit Tsuna.
-Alors apprend nous ton pouvoir ! Comment tu fais apparaître ces flammes ? le retint Hijime.
Tsuna se raidit.
Donc ils les ont vraiment vu n'est-ce pas ?
-C'est… Je ne peux pas vous le dire, désolé. Et il vaudrait mieux pour tout le monde que vous gardiez pour vous ce que vous avez vu.
Yuki croisa ses bras sur sa poitrine en souriant, l'air narquois.
-Tiens donc ? Tu veux pas que tout le monde sache quel genre de monstre tu es ?dit-il.
Tsuna se figea à l'entente de ce mot tandis que Yuki continuait.
-Et il se passe quoi si on décide de parler ? Tu nous tues comme les FIVE ? Désolé Boss, mais j'accepterais pas ce psychopathe de pyromane en tant que nouveau Boss.
Il n'était pas un monstre. Il n'était pas un monstre parce que ces types n'avaient eu que ce qu'ils méritaient et puis il n'avait fait que se défendre, il n'avait pas tué juste pour tuer alors non, il n'était pas un monstre.
Il aurait aimé le dire à voix haute mais au fond de lui, une petite voix (sûrement un reste de sa raison) lui chuchotait que tout ceci était faux.
-Yuki, est-ce que tu pourrais arrêter d'être aussi désagréable ? demanda simplement Hijime mais Yuki sembla prendre peur et son sourire moqueur disparu.
-Croyez-moi, si vous parler, des gens bien pire que moi vous ferons bien pire que ce que j'ai fait à ces mecs, dit Tsuna.
Et il savait de quoi étaient capables les Vongolas quand ils voulaient des informations. Il l'avait lui-même expérimenté durant un entraînement.
Hijime et Yuki se regardèrent puis hochèrent la tête d'un commun accord.
-Tu peux pas te balader ici sans être accompagné Sawada. Et si tu nous aides pas, toute la ville va être au courant de ce que t'as fait à Kazuo et Nagawa. Ça m'étonnerais que t'ais envie que tes amis, tes parents et tout le reste soient au courant n'est-ce pas ?dit Yuki.
Il ne voulait plus blesser sa mère. Il ne voulait plus la voir souffrir.
Tsuna soupira. Il ne voulait vraiment pas être dans des histoires de gang mais honnêtement s'ils pouvaient juste lui montrer où habitait Tomoko, ça l'arrangerait.
-C'est plutôt un bon marché non ? On t'accompagne où tu veux et tu nous aides à défaire Makoto et les FIVE. Tu dirigeras même notre gang si tu veux, dit Hijime.
-C'est clairement avantageux pour toi, ajouta Yuki.
Comme si j'avais réellement le choix…
-Ok. Maintenant emmenez-moi chez Tomoko s'il vous plaît.
Yuki et Hijime se sourirent en se tapant dans la main.
-He, Sawada, cette meuf là, c'est pas celle qui m'a fichu un coup de pied ? demanda Yuki, tandis qu'ils marchaient.
-Si c'est bien elle, affirma Tsuna en retenant un petit sourire moqueur.
Il fallait admettre que ce coup de pied avait été magnifique et amplement mérité. L'expression entre surprise et douleur qu'arbora Yuki quand il encaissa le coup resta marqué dans l'esprit de Tsuna.
-Tch ! J'vais lui faire regretter son coup à elle…fulmina Yuki.
Il sentit tout à coup une aura particulièrement meurtrière venant de Tsuna et quand il se tourna vers lui, celui le fixait, les yeux orange dénués d'une quelconque expression. Sa main vint se saisir doucement de son poignet.
-Est-ce que tu tiens à ta main gauche ? demanda-t-il.
Et ce fut tellement bas, tellement monotone que Yuki ne reconnut pas sa voix au premier abord.
-Heu… oui ? dit-il, peu sûr de lui.
-Alors évite de dire ce genre de chose ou je te coupe la main, dit Tsuna.
Tsuna sentit distinctement la peur se répandre dans tout le corps de Yuki après qu'il ai prononcé ces mots.
Puis il lui sourit et le lâcha.
Yuki se rapprocha de Hijime et lui chuchota quelque chose du genre « C'est un psychopathe, je te l'avais dit. » mais Tsuna les ignora.
Il voulait juste voir Tomoko à la base lui.
-On est arrivés, dit Hijime, une fois qu'ils furent en face d'une maison.
Tsuna sentit son cœur battre plus fort tandis que son hyper intuition lui disait qu'il y avait quelque chose qui n'allait pas.
Il prit son courage à deux mains avant de sonner à la porte.
Il y eu trente longues secondes de battements avant que la porte ne s'entrouvre, assez pour distinguer la forme que faisait le corps de Tomoko à travers la fente mais pas assez pour la voir.
-C'est qui ? souffla une voix étrangement rauque de l'autre côté de la porte.
-Heu… C'est-c'est Sawada Tsunayoshi ! T'étais pas en cours alors avec Akira on s'inquiétait, dit Tsuna.
-Tsuna ? fit la voix et la porte s'ouvrit un peu plus.
Cette fois-ci, Tsuna pouvait voir le visage de Tomoko et le choc le saisit. Sa bouche s'entrouvrit dans un « o » silencieux.
Elle ne portait pas ses lunettes et sa joue gauche était enflée et rouge, les traces des doigts d'une main étaient encore imprimées dessus. Sa lèvre était ouverte et un pansement ornait sa joue droite. Le pire devait bien être de voir les marques de griffures qui descendaient sur sa mâchoire et les striures bleutées et marques de strangulation qu'il y avait autour de son cou.
La jeune fille portait un pull et pantalon qui cachaient le reste de son corps mais Tsuna se doutait bien qu'il devait y avoir bien d'autres blessures.
Tsuna en avait eu des blessures et il pouvait dire avec exactitude quels coups pouvaient les provoquer.
Il se sentit extrêmement mal pour Tomoko. Elle ne méritait pas ça. Personne ne méritait ça. Mais le pire n'était pas de voir toutes ces blessures, toutes ces marques sur son corps, c'était bien de voir la honte dans ses yeux.
C'était comme si tout son être hurlait « Je suis désolée d'être aussi faible ». Tsuna voulait la serrer dans ses bras, lui dire que ce n'était pas grave et qu'elle n'était pas faible et que la personne qui lui avait fait ça allait payer mais à la place il serra juste le poing en une tentative vaine de retenir sa colère.
-Qui… Qui t'as fait ça ? demanda-t-il.
Il vit distinctement le regard de Tomoko passer de la honte à une résignation pure et dure.
-Ah, ça…dit-elle nonchalamment en désignant son visage.
Ne parle pas de ça comme si ce n'était pas grave. Arrête.
-He bien comme tu le sais, je fais du taekwondo et ce qui arrive quand on fait trop la maligne face à un adversaire plus fort que soi c'est qu'on perd. He oui, ça peut arriver même aux meilleures tu vois, dit-elle.
Tsuna détestait le ton rauque de sa voix. Il détestait encore plus l'entendre mentir. Au fond il ne comprenait pas pourquoi elle ne lui donnait pas un nom qu'il massacre celui qui lui avait fait ça.
Mais est-ce que t'aurais pu tuer Reborn à l'époque ? Définitivement, non.
Les choses étaient malheureusement toujours plus compliquées que ça.
-Arrête de mentir Tomoko, dit-il.
Celle-ci sembla se figer l'espace d'un instant avant de reprendre.
-Tsuna, ça ne se fait pas trop de dire aux gens qu'ils mentent quand-
-Pourquoi t'as la voix aussi rauque alors ? Et ces traces sur ton cou ? Tomoko, on t'as-
-Sawada si t'es juste venu t'apitoyer sur mon sort de pauvre petite femme, tu peux vite dégager ok ? J'ai pas attendu que t'arrives pour avoir besoin de toi donc casse-toi si t'as rien d'autre à dire !
Tsuna recula, choqué par cet éclat de voix. Tomoko semblait réellement en colère.
Il allait dire quelque chose mais soupira simplement en haussant les épaules. C'était horriblement frustrant mais parfois agir aussi directement n'était pas la bonne méthode.
-Tomoko, si t'as peur, je peux-
Cette fois-ci, Tomoko l'attrapa par le col et le regarda droit dans les yeux. Il sentait ses doigts serrer si fort le tissu que sa main en tremblait.
-Ecoute bien ça : j'ai peur de personne. Maintenant dégage Sawada.
Elle le poussa puis claqua la porte de chez elle.
Il y eu un long silence pendant lequel Tsuna fixa simplement la porte.
Tomoko lui tournait le dos. Elle rejetait son aide.
Je te laisserais pas Tomoko, je vais te sauver.
