salut salut, j'espère que vous allez bien ! nouveau chapitre, un peu plus court que celui de la dernière fois.
Warning ! scène de violence (comme d'hab j'ai presque envie de dire)
Les paroles en gras et en italiques sont les pensées de Tsuna durant le flashback, sur ce bonne lecture !
-Dites-moi que c'est une blague ?
Comme toujours, Hibari se retrouvait à un endroit où il ne voulait pas être avec des gens qu'il ne voulait pas voir.
Il aurait préféré être avec Dino et boire un bon thé. Mais Dino était partit pour le Mexique.
-Laisse-moi reformuler : est-ce que ta question est une blague ? Le simple fait que tu puisses considérer que Hibari Kyoya puisse te faire une blague, c'est ça la vraie blague. Réfléchis deux secondes boxeur à la con ! T'as déjà vu Hibari faire une blague ? Surtout sur un sujet aussi sérieux ?
Ce que Gokudera disait était tout à fait injuste sans être entièrement faux. Il lui arrivait de faire des blagues.
C'est juste que son humour était trop carnivore pour être compris par eux tous voilà tout. Il était réservé à une certaine élite.
-Justement, comme on parle de ma sœur, je me suis dit que-
-Ryohei, ta petite sœur a tenté de se suicider, Hibari n'a pas de cœur mais tu le penses réellement capable de plaisanter là-dessus ?
Avant que le plus vieux ai pu donner sa réponse (ce qui allait très certainement être un oui) Yamamoto intervint.
-On s'inquiète tous pour Kyoko, Ryohei et on attendait que tu rentres de ta mission pour te le dire en face, dit-il.
Le boxeur se laissa tomber dans un des nombreux fauteuils de la pièce. Ils étaient dans une des nombreuses résidences Vongola à Tokyo. Reborn les y avait réunis pour une dernière mission. Celle-ci terminée, Gokudera avait proposé de parler à Ryohei de sa sœur.
-Kyoko a toujours été fragile mais putain je pensais pas qu'elle allait faire quelque chose d'aussi extrême !
Hibari aurait applaudi le fait qu'il ne dise pas ce mot en hurlant si la situation n'avait pas été aussi grave.
-Elle a escaladé toute seule la plus haute installation de Kokuyo Land et elle prévoyait d'en sauter. Ça faisait une bonne vingtaine de mètres à mains nues, je ne l'en pensais même pas capable, dit Gokudera.
Hibari lui-même avait été surpris en la voyant si haut.
-Putain…jura Ryohei en frappant dans le mur.
La trace de son poing s'y imprima.
Les autres gardiens gardèrent le silence.
-Tout ça c'est de la faute de Sawada, dit-il.
La tension dans la pièce sembla augmenter d'un cran, comme à chaque fois que l'on parlait de lui. C'était plus ou moins devenu un sujet tabou. Hibari essayait toujours d'éviter ce genre de situation parce que ces discussions étaient stériles.
-Ryohei, le Boss n'a…tenta timidement Chrome, l'une des dernières défenseures de Tsuna.
-C'est même pas notre Boss Chrome ! C'est un enfoiré qui a laissé ceux qui avaient besoin de lui derrière lui et regarde où ça nous mène ! Ma petite sœur a failli mourir !cria Ryohei.
-Ne crie pas sur Chrome herbivore.
Premier avertissement d'Hibari et aussi une prise de parti implicite. S'il n'avait jamais été dans les débats concernant Tsuna, il avait toujours défendu ceux qui prenaient la parole en son nom.
-Que je lui crie dessus ou pas, ça empêche pas que ça reste extrêmement de sa faute.
-Tu ne peux pas mettre ça sur son dos, objecta Chrome.
-Bien sûr que si ! Elle l'a appelé avant de sauter ! Et qu'est-ce qu'il lui a dit ? Est-ce qu'il l'en a empêché ? Il n'était même pas là !
Hibari savait ce qu'il lui avait dit parce qu'il était là. Il l'avait entendu dire, « ne saute pas », il l'avait entendu parler à Kyoko.
Il savait qu'il n'était pas mort bien sûr mais entendre sa voix après 3 ans de silence semble être sa plus belle récompense.
-Bien sûr qu'il l'en a empêché, c'est Tsuna après tout, intervint Yamamoto ce qui était une chose remarquable car il n'intervenait jamais pendant ces débats, gardant une position très neutre.
Hibari ne savait pas si comme Gokudera ou Ryohei, Yamamoto en voulait à Tsuna d'être parti et pour tout ce qu'il s'était passé.
-Qu'est-ce que t'en sais ? T'étais là ?demanda Gokudera.
Yamamoto soupira.
-Venant de la part du type qui était censé être notre Boss, tu penses vraiment qu'il l'aurait empêché de sauter ? On sait tous très bien qu'il aurait sauté avec elle s'il avait pu.
Hibari décida de quitter les lieux. Ces herbivores ne l'intéressaient pas.
C'est stupide mais Hibari décide de le chercher.
Même si son attitude est digne des herbivores les plus faibles et les plus sentimentaux, il est obstiné alors il le cherche. Il ne sait pas tellement quoi faire d'autre. Attendre et prier comme Chrome ? S'énerver et s'enfermer dans sa rancœur comme Gokudera ? Il n'était pas un de ces stupides herbivores.
Kyoko lui a donné le numéro qu'elle avait appelé, celui de Tsuna apparemment. Hibari n'a jamais eu son numéro, même avant tout ça. Quand il lui parlait au téléphone c'était toujours sur celui de quelqu'un d'autre. Ça ne fait que confirmer la distance qu'ils avaient et qu'ils ont toujours plus ou moins eu.
Hibari ne cesse de fixer la suite de chiffre sur le bout de papier parce que ça paraît surréaliste et puis beaucoup trop simple.
S'il avait pu trouver Tsuna comme ça, ça se serait su.
Et puis même s'il le retrouve, qu'est-ce qu'il va lui dire ? Qu'est-ce qu'il va faire ?
Il n'était pas réellement le genre de personne à se poser des questions mais il n'avait pas envie de ressentir une deuxième fois ce qu'il avait ressenti en sauvant Tsuna. Cette impuissance était plus douloureuse que tout au monde.
Il avait froid. Normal après un petit plongeon dans le fleuve.
Ses vêtements lui collaient à la peau et il pouvait entendre les gouttes d'eau qui tombaient sur le sol.
Une flaque s'était formée en en dessous de lui tandis qu'il attendait, adossé contre le mur du couloir de l'hôpital.
Chaque fois qu'une infirmière ou un médecin passait, son regard les dissuadait de poser trop de questions.
Il attendait impatiemment que Tsuna se réveille pour lui mettre la raclée de sa vie (il avait quand même dû aller le chercher au fond du fleuve) et surtout pour lui demander pourquoi.
Pourquoi voulait-il mourir ?
Hibari ne portait d'intérêt qu'à très peu de choses et il en aimait encore moins.
L'amour était pour lui un concept très flou, un prétexte que les herbivores utilisaient pour faire tout un tas de choses très niaises comme se tenir la main ou s'embrasser.
Dino lui avait dit un jour (et il ne se souvenait même pas de comment ils avaient pu en arriver à cette discussion) que l'amour ne se limitait pas à ça. Qu'on aimait tous forcément quelque chose ou quelqu'un. Hibari savait qu'il aimait Namimori. Ça ne le rendait pas plus herbivore, bien heureusement mais il avait du mal à comprendre le concept.
Là où c'est devenu encore plus flou c'est quand l'herbivore, Sawada Tsunayoshi a commencé à susciter de l'intérêt.
Il est devenu fort même s'il restait faible d'une certaine manière ce qui était totalement paradoxale, soit un herbivore était un herbivore, soit un carnivore était un carnivore, il n'y avait pas de juste milieu.
Et ce qu'il se passait actuellement le démontrait encore : Tsuna était faible. C'était un herbivore.
Hibari n'arrivait décidément pas à comprendre pourquoi il avait fait ça.
La mort c'était quelque chose que l'on recevait ou que l'on donnait. Ce n'était pas quelque chose que l'on devait s'administrer à soi-même.
Hibari connaissait ces choses, le suicide, la dépression, on lui en avait parlé et parfois, Namimori commissionnait des intervenants pour sensibiliser les élèves à ça. Il s'en souvenait parce que Kusakabe lui avait raconté l'histoire d'une de ses tantes qui s'était suicidée à cause de sa dépression. Hibari avait ce jour-là commencé à comprendre que peut-être que les choses n'étaient pas aussi binaires que forts et faibles.
Ce monde était particulièrement cruel et Hibari ne pensait pas que fouler le sol de cette terre était une chance mais plus qu'il fallait rendre les coups que la vie nous mettait. Il fallait savoir survivre.
Seuls les forts survivaient.
Tsuna était fort alors pourquoi voulait-il mourir ?
Il avait prouvé à bien des reprises qu'il avait les capacités pour survivre et même rendre le monde meilleur pour ceux qui n'avaient pas sa force.
Hibari resserra ses bras sur lui-même en essayant d'ignorer les tremblements qui commençaient à secouer son corps. Il avait tellement froid. Il ne pouvait rien faire à part attendre qu'on vienne miraculeusement lui annoncer que Tsuna avait ressuscité d'entre les morts.
Si Tsuna n'était plus là, comment allait-il vivre sa vie ?
C'était agaçant d'aimer, ce fut le premier constat que fit Hibari en comprenant la nature de ses sentiments envers le Dixième du nom.
Chaque moment passé avec lui, chaque sourire qu'il lui faisait étaient des souvenirs repassés en boucle.
Il n'arrêtait plus d'y penser. Tout son être l'obsédait d'une manière effrayante pour lui qui ne se souciait que de Namimori et Hibird. Il avait besoin de savoir que Tsuna allait bien.
Il avait aussi besoin de ses sourires mais ceux-ci n'étaient adressés qu'à Reborn.
Malgré les sentiments qu'il pouvait ressentir à son égard, Hibari n'avait jamais rien dit ou tenté.
L'amour restait un truc d'herbivore.
Mais maintenant qu'il attendait, une petite voix lui soufflait qu'il aurait peut-être dû lui dire ou tenter quelque chose parce que plus jamais cette occasion ne se représentera s'il est mort.
Non, c'est ridicule. Tsuna ne peut pas mourir maintenant, ni comme ça.
La porte de la chambre s'ouvrit sur un médecin.
-Vous êtes un de ses amis ?lui demanda-t-il.
Hibari ne pouvait même pas dire oui.
Yamamoto et Gokudera étaient amis avec Tsuna. Lambo était collant mais il avait plus ou moins le droit à ce statut. Kyoko était son premier amour et Haru ce qui s'apparentait le plus à une sorte d'amie d'enfance. Sasagawa aussi était plus ou moins son ami. Lui il était simplement Hibari.
Là quand on avait besoin de lui et c'est tout.
-Oui.résonna la voix de Reborn derrière lui et il ne l'avait même pas senti arrivé.
Ce type était définitivement un assassin.
L'arcobaleno avait la mine sombre. Hibari ne savait pas si c'était de la colère ou de l'inquiétude.
-Par contre, comme vous êtes mouillé ce serait mieux si-
Un seul regard d'Hibari fait taire le médecin et ils entrent dans la chambre.
Tsuna est réveillé mais c'est comme s'il a l'air mort.
Son regard est vide, c'en est presque effrayant. Il n'y a plus aucune volonté de vivre dedans. C'est comme si Tsuna n'était plus là.
-Pourquoi t'as fait ça ?demande Reborn.
Mais la réponse ne vint pas. Tsuna se contenta de le fixer sans rien dire.
Hibari soupira.
Il en avait assez d'attendre.
3 ans c'était beaucoup trop long.
Il composa le numéro sur son téléphone et appela.
Il y eu une attente assez courte et finalement il tomba sur le répondeur. Hibari se retint de toute ses forces de jeter son téléphone sur le sol en signe de pure déception.
Il pouvait peut-être demander à Shoichi ? Lui, il saurait l'aider.
...
-Hein ? Géo localiser à partir d'un numéro ? Heu… Je crois que je peux le faire mais c'est pourquoi ?dit le roux.
Le regard d'Hibari le dissuada de poser plus de questions.
-D'accord, j'ai compris. Je te préviens quand c'est fait.
-Ah mais Hibari, tu ne peux pas me prendre mon petit Sho-chan sans donner de raison quand même.
Byakuran venait de rentrer dans le labo de Shoichi, marshmallow en bouche. Il vint se coller au roux et fit passer son bras sur son épaule de manière possessive.
Shoichi semblait à deux doigts de s'évanouir tellement il était rouge.
Hibari mettrait sa main à couper qu'il venait de lui toucher les fesses ou quelque chose du genre au vu de son expression outrée.
-C'est pas tes affaires, dit-il simplement.
-Un peu quand même. Alors ? sourit Byakuran.
Hibari sortit ses tonfas, prêt à se battre.
-Hum… C'est pas grave Hibari, j'ai pas besoin de savoir ah ah, pas vrai Byakuran ? dit Shoichi, terrifié.
Byakuran soupira avant de manger un autre marshmallow.
-Si on peut même plus s'amuser…râla-t-il.
Hibari leur lança un dernier regard noir avant de ranger ses tonfas puis partir. Il n'avait pas autant de temps à perdre.
En sortant du labo, il croisa Gokudera qui fronça les sourcils et s'arrêta en le voyant.
-Hibari ? T'es pas en mission à Namimori ?fit-il visiblement perturbé.
Effectivement, il devrait normalement être en train d'accompagner Kusakabe et d'autres hommes de familles alliées à une réunion parlant de la sécurité des Boss mais honnêtement, il avait envoyé Kusakabe seul qui lui fera un merveilleux résumé de cette réunion.
Lui, il devait retrouver Tsuna.
Il ne prit même pas la peine de répondre à Gokudera qui sembla mal le prendre et qui le suivit.
-Espèce d'enfoiré, Hibari ! Ne m'ignore pas !
Gokudera pouvait être réellement agaçant quand il le voulait. En fait, il l'était quand il voulait jouer au mini Boss avec tous les gardiens. Quand Xanxus ne leur pourrissait pas la vie, il ne leur donnait jamais d'ordre. Gokudera prenait les initiatives, organisait les réunions, rencontrait certains parrains pour ouvrir des négociations etc.
Il aimait aussi beaucoup leur donner des ordres ce que Hibari n'appréciait pas.
Ils arrivèrent dehors, en face du bâtiment et Gokudera lui toucha l'épaule pour l'arrêter.
Grossière erreur car Hibari dégaina immédiatement son tonfa et lui assena un coup.
L'argenté l'évita de justesse (ils s'étaient tous beaucoup améliorés en corps à corps) mais perdit l'équilibre et tomba assis par terre.
Hibari sembla hésiter entre le tabasser tout simplement ou partir. Gokudera sembla profiter de cet instant de faiblesse car il se leva et parla posément.
-Tu l'aimes vraiment, pas vrai ?
Silence.
Hibari s'était complètement figé. Il ne savait pas comment Gokudera savait.
-C'est étonnant parce que je pensais que toi et Dino c'était du sérieux.
Il n'aimait pas que cet herbivore en sache autant sur lui. Il appréciait encore moins son petit sourire suffisant, comme s'il était satisfait d'avoir pu le faire taire ou quelque chose du genre.
-Enfin c'est-
-Herbivore, parle.
Ils n'étaient pas amis, du moins Hibari ne le définirait pas comme tel. Mais ils se connaissaient et Hibari avait passé suffisamment de temps (un peu trop) avec lui pour savoir comment il fonctionnait.
Gokudera aimait fanfaronner, être sarcastique. Il voulait lui parler et là, il se vengeait de sa « fuite » (parce qu'un carnivore ne fuit jamais, ne soyez pas stupides) en touchant des points qu'il savait sensible chez lui.
Ok pour Dino, après le petit scandale de la semaine précédente en Italie, il pouvait comprendre mais Tsuna ? Comment avait-il su ?
-Je sais que t'aimes pas qu'on te donne des ordres Hibari mais crois-moi, il est beaucoup mieux là où il est. Arrête de le chercher.
Etonnamment, Gokudera avait l'air sincère et si on faisait bien attention, on pouvait entendre un certain désespoir dans sa voix.
Malgré ses airs désinvoltes, il avait été particulièrement touché par sa disparition, ce que Hibari pouvait comprendre. Il lui était totalement dévoué.
C'était sa façon de faire après tout, mettre les mauvais souvenirs dans un coin pour les oublier et ne jamais y penser. Mais on ne pouvait réduire Tsuna à un simple souvenir. Il était bien plus que ça et Gokudera le savait aussi bien que Hibari.
-Et pourquoi ? demanda Hibari.
Gokudera eu un rire sans joie.
-T'as la mémoire courte ? S'il est parti comme ça c'est qu'il ne voulait pas de nous.
Hibari soupçonne que ce soit beaucoup plus complexe que ça mais il ne dit rien et fixe simplement Gokudera.
L'argenté semble comprendre que ce qu'il dit n'a aucun effet car il lui lance un regard noir et s'énerve.
-Tu veux continuer à le chercher ? Tu veux continuer à te faire du mal ? Parfait, fait le mais oublie pas Hibari, Sawada Tsunayoshi a préféré fuir en abandonnant tous ceux qui l'aimaient derrière lui plutôt que se battre encore. C'est pas un comportement d'herbivore ça ?dit Gokudera.
Parfois Hibari ne comprenait pas pourquoi Gokudera était aussi meurtri par la dureté de la vie. Il ne comprenait pas non plus comment il pouvait avoir autant de rancœur envers lui.
-Ne me donne pas d'ordre herbivore.
Puis, Hibari s'en va.
-On retourne en Italie.
Un long frisson traversa Tsuna.
Tout sauf l'Italie, pitié.
-Super, ah ah ! On part quand ? demanda Yamamoto.
Son rire sonnait tellement faux que Tsuna eu envie de pleurer.
Il ne voulait pas retourner là-bas. Ce qu'il s'était passé là-bas c'était… C'était beaucoup trop dur pour être évoqué.
-Dans deux jours.
Reborn disparut après avoir dit ça.
Tsuna soupira. Il n'aimait vraiment pas ça et visiblement, il n'était pas le seul. Personne n'est réellement revenu indemne de l'Italie.
A part peut-être Gokudera.
Parce qu'il savait déjà.
-Dites, vous trouvez pas que ça fait un petit moment qu'on n'est pas allés en cours ? L'école me manque…dit Yamamoto.
Tsuna avait beau détester l'école mais son ami avait raison. Voir des gens normaux lui manquait terriblement. Dans ce monde, tous les hommes étaient des adultes en costards noirs armés jusqu'aux dents. Rien de bien joyeux qui leur rappelait tous les jours qui ils étaient et quelles étaient les fonctions qu'ils occupaient tous.
-Tch ! Tu vas pas me dire que ce connard de prof de maths te manque ? dit Gokudera.
Yamamoto sourit en se replongeant dans ses souvenirs. Lui et Tsuna détestent les maths et leur prof leur en a fait voir de toutes les couleurs.
-Ah ah ! T'as raison, ce type est vraiment un enfoiré !
-Bien sûr que j'ai raison. Et puis, on est tellement mieux avec le Juudaime.
Tsuna apprécia la tentative de Gokudera de leur faire penser à autre chose.
-L'Italie est un beau vous savez, dit-il en italien.
Souvent Gokudera tentait de leur apprendre des mots ou des expressions au détour de conversation. Il disait que c'était plus simple d'apprendre s'ils s'exerçaient tous les jours plutôt que les sessions intensives de Reborn.
Yamamoto tenta de répondre quelque chose qui n'eut aucun sens ce qui eut le mérite de les faire éclater de rire.
L'Italie n'était pas le problème et ils le savaient tous. Le problème c'est ce qu'ils y faisaient.
Le soir venu, Tsuna décida de rentrer chez lui (ils avaient passé la journée à s'entraîner chez Yamamoto là où Reborn leur avait annoncé leur départ) et Gokudera l'accompagne.
Tsuna tenta vainement de batailler pour que l'argenté et le brun restent seuls, il savait qu'il y avait clairement un petit quelque chose entre ces deux-là mais aucun des deux ne voulait se l'avouer. En tant que Boss c'était aussi son rôle de donner un coup de pouce à ces choses-là. Bien évidemment Gokudera ne voulait pas le laisser rentrer seul.
-Juudaime, vous ne pouvez pas rentrer seul c'est dangereux !
-Gokudera je t'ai déjà dit d'arrêter de me vouvoyer et appelle moi par mon prénom ! Et puis, il ne se passe jamais rien à Namimori tu sais, je ne vois pas bien ce qui pourrait me mettre en danger.
-Désolé, Ju-Tsuna. Vou-Tu connais Reborn. Il a toujours des plans farfelus pour nous entrainer.
Ou pour tenter de nous tuer.
-Tu sais, je n'ai pas peur de Reborn et puis, on sort ensemble…
Ses joues rosirent quand il dit ça. Ça lui faisait toujours bizarre de pouvoir le dire à voix haute.
-Tu n'aurais pas préféré rester avec Yamamoto ?
-Tch ! Cet imbécile ? Et puis quoi encore, je préférais largement rester avec vous.
Tsuna soupira. C'était tellement prévisible qu'il se demandait pourquoi il avait posé la question.
Soudain, troublant le silence de Namimori, le bruit d'une explosion au loin retentit.
Gokudera et Tsuna se tournèrent vers le bruit comme un seul homme. L'explosion semblait être proche de chez Yamamoto.
-Allons-y !s'exlama Tsuna quand son hyper intuition s'affola.
A gauche.
Il se jeta par terre évitant une balle sûrement meurtrière venant de sa gauche. Tsuna ne remerciait jamais assez son instinct pour lui sauver la vie aussi souvent.
-Juudaime !cria Gokudera.
-Attention Gokudera !s'exclama Tsuna qui vit des hommes en noirs sortir des différents coins de rue.
Il se releva rapidement, enfilant ses gants et en position de combat. Gokudera lança une salve de dynamite et la bataille commença.
Où était Yamamoto ? Que se passait-il ? Qui étaient ces types en noir qui semblaient parer chacune de leurs attaques ? Tsuna n'en n'avait aucune idée.
Très vite, Tsuna et Gokudera se retrouvèrent acculés dans une rue adjacente du début du combat.
-Juudaime, il faut que vous fuyiez. Prévenez Hibari et les autres, je vais les retenir le temps qu'il faut, dit Gokudera.
-Non. Je ne peux pas te laisser ici, je ne t'abandonnerais pas.
La voix de Tsuna était catégorique. Si on ajoutait à ça son regard ambré caractéristique de son hyper mode, on pouvait clairement comprendre qu'il était sérieux.
Un petit sourire triste se dessina sur les lèvres de Gokudera. Bien sûr que non le Juudaime ne l'abandonnerait jamais mais il ne fallait pas oublier qu'il n'était qu'un sous-fifre, un simple pion. Tsuna était le Boss et en tant que bras droit c'était à lui de le protéger mais souvent, Tsuna oubliait leur hiérarchie et son importance.
-Juudaime, je comprends mais le temps presse. Vous êtes le Boss, vous êtes important, il faut vous mettre en sécurité.
-Gokudera je te l'ai déjà dit, je ne laisserais personne derrière.
Gokudera allait dire quelque chose quand un objet cylindrique atterrit à leurs pieds.
-C'est des fumigènes ! Juudaime, attention !s'exclama Gokudera quand la fumée commença à se diffuser.
Tsuna eu la sensation de devenir très lourd. La fumée qu'il inhalait le fatiguait beaucoup plus qu'en temps normal.
Il tomba à genoux et lutta avec force pour rester conscient mais il entendit Gokudera tomber près de lui.
Son corps heurta durement le sol et il vit simplement des chaussures noires avant de fermer les yeux.
Le seau d'eau le réveilla en sursaut.
-Enfin parmi nous Tsuna ?
Reborn était là avec Colonello qui tenait encore le seau dans les mains.
Il était assis sur une chaise, dans une pièce qu'il ne connaissait pas. Il ne comprenait plus rien. L'instant d'avant, lui et Gokudera se faisaient attaquer et maintenant…
-Qu'est-ce que…
-C'est un entraînement Tsuna. On a envoyé des hommes d'une famille alliée pour tester la fidélité de tes hommes kora, expliqua Colonello en lui tendant une serviette.
Il n'aimait vraiment pas ce qu'ils étaient en train de lui dire parce qu'il avait de plus en plus peur de comprendre.
-Tester la fidélité de mes hommes ? répéta doucement Tsuna.
-Oui. Dans la famiglia tout le monde doit respecter l'omerta. Encore plus les gardiens qui sont les hommes les plus proches du Boss.
Il le savait déjà. Mais il ne comprenait pas où Reborn voulait en venir.
-Mais mes gardiens me sont fidèles, ils l'ont déjà prouvé de nombreuses fois, objecta Tsuna.
-Tes gardiens te sont fidèles parce que ce sont tes amis et qu'ils t'aiment ou parce que ce sont tes hommes ?demanda Reborn.
-He bien, un peu des deux je pense, mais je ne vois pas où se situe la différence ?
Colonello soupira en se dirigeant vers la porte suivit par Reborn. Ils l'invitèrent à les suivre.
Ils marchaient dans un grand couloir éclairé par des lumières accrochées sur les murs. Tsuna ne reconnaissait pas l'architecture un peu ancienne du manoir Vongola alors il en déduisit qu'ils devaient être dans une base alliée ou dans une planque.
-La différence elle est très simple. Tes amis seront prêts à tout pour toi, tes hommes seront prêts à tout pour la famille kora. Tu représentes les Vongolas en tant que dixième du nom mais n'oublie pas que même si tu meurs, la famiglia existera toujours kora.
Tsuna l'avait bien compris vu le nombre de fois où on le lui avait répété. Malgré le fait qu'il était officiellement le dixième du nom, il y avait dans la famille beaucoup d'opposants à son titre. Il avait cette impression familière, relent de ses douces années d'école, que tout le monde le détestait et qu'il n'était définitivement pas à sa place. Même si Reborn et ses amis lui assuraient le contraire, il y avait toujours ce petit « et si ? » qui pointait de temps à autres le bout de son nez.
-A ton avis, si tes amis devaient avoir un choix à faire entre toi et la famiglia, qu'est-ce qu'ils choisiraient kora ?demanda Colonello.
Tsuna allait répondre à la question quand ils arrivèrent face à une porte.
Son hyper intuition lui indiquait fortement que ce qu'il allait voire n'allait pas lui plaire mais il ne savait pas pourquoi.
C'était la même sensation que cette fois en Italie quand il a vu son père et Reborn discuter.
-Vas-y, ouvre la porte, lui dit Reborn mais il n'avait pas envie.
Il savait qu'il allait le regretter.
-Bon, on va pas y passer deux ans, kora…dit Colonello en passant le premier.
Tsuna était complètement figé, il sentait son cœur battre plus fort.
-Reborn…souffla-t-il.
-Ton hyper intuition m'impressionnera toujours Tsuna, dit-il.
-Qu'est-ce qu'il y a derrière cette porte ?
-Tu verras bien si tu y vas.
Tsuna détesta son sourire puis soupira avant d'avancer.
Il n'y avait rien d'autre qu'une table et une chaise ainsi qu'une baie vitrée sans teint. Tsuna eu honte de s'être attardé aussi longtemps alors qu'il n'y avait rien.
-Vous vous bécotiez kora ?
Son visage changea de couleur tandis que Reborn tirait une balle juste à côté de son oreille.
-Active la vitre au lieu de dire des bêtises, dit Reborn.
Colonello râla pour la forme et sortit une petite télécommande de sa poche.
La vitre en face de lui laissa apparaître une autre pièce dans laquelle on voyait un homme habillé tout en noir (sûrement un de ceux qui les avait attaqués) maintenir quelqu'un, la tête dans une bassine d'eau.
Tsuna pouvait entendre les gargouillis étranglés de la personne qui se faisait noyer. Ça devait être vraiment douloureux.
Il savait que la mafia était violente et sans pitié mais il ignorait encore jusqu'à où pouvait aller ces gens-là.
Soudain, l'homme en noir releva la tête de sa victime et Tsuna put voir avec horreur Yamamoto reprendre de l'air.
Il savait qu'en entrant dans cette pièce, il n'aimerait pas ce qu'il allait voir.
-La température te plait ? C'est à ton goût ? demanda l'homme.
L'adolescent reprenait de grandes goulées d'air entrecoupées par des quintes de toux.
Tsuna fixa la scène puis Reborn et Colonello et encore la scène. Yamamoto portait les mêmes vêtements que quand ils s'étaient quittés et soudain Tsuna se demanda depuis quand est-ce qu'il était là et où étaient les autres.
-Tu vas nous dire ce que tu sais alors ?
Le brun lança un regard insolent à son bourreau.
-Essaye encore, dit-il avant que sa tête ne rencontre encore l'eau de la bassine.
-Qu'est-ce que vous foutez, dites-lui de le relâcher, dit Tsuna.
-Pas temps que ce ne sera pas fini kora.
-Vous pouvez pas faire ça. Je pensais que la famiglia était censée protéger chacun de ses membres, vous êtes en train de le tuer !
-On ne va pas le tuer. On veut juste tester sa fidélité, il n'y a rien de plus simple. C'est un passage par lequel tous les mafieux passent. Sache que je n'ai pas envie d'être un jour amené à tuer Yamamoto parce qu'il n'aura pas respecté l'omerta, dit Reborn.
Tsuna sentit la colère l'envahir. Il serra les poings tandis que ses yeux viraient orange.
Il devait aider Yamamoto.
Au moment où il leva le poing pour briser la vitre, Colonello lui tira dessus et Tsuna tomba à genoux.
-Je t'ai juste mis un petit sédatif qui va bloquer tes flammes pendant un moment kora, indiqua-t-il pendant que l'adolescent se frotta douloureusement la cuisse.
Reborn le releva et lui administra une gifle monumentale.
Le son résonna dans toute la pièce. Tsuna avait l'habitude que Reborn le frappe, après tout c'était Reborn mais ce qui était réellement douloureux c'était de réaliser que non seulement il n'allait pas l'aider mais en plus il était contre lui.
N'étaient-ils pas censés être un couple ?
Est-ce que Reborn l'aimait réellement pour être aussi cruel ?
-Arrête de pleurnicher, ce n'est pas le comportement d'un Boss. Oui, des gens vont mourir pour toi et tes gardiens vont souffrir pour toi alors regarde bien, regarde et n'oublie pas que ce qu'ils subissent actuellement, c'est pour toi.
C'est de ta faute Tsuna. Des gens vont souffrir à cause de toi.
Il secoua sa tête comme pour reprendre ses esprits. Si ses amis souffraient c'était à cause de tous ces entraînements à la con qui n'avaient que pour seul objectif de les briser un peu plus.
-Vous pouvez pas être aussi violents juste pour un entraînement !
-Parce que tu crois que pour de vrai ils seront gentils ? Qu'ils poseront des questions avec du thé et des petits gâteaux ? Ne sois pas naïf Tsuna, ce sera bien pire.
C'était injuste, terriblement injuste.
Il sentit les larmes monter mais les retint du mieux qu'il put.
Il commençait à détester la mafia.
-Bon petit, tu m'amuses beaucoup mais j'ai pas de temps à perdre, dit l'homme en noir en sortant Yamamoto de l'eau.
Il toussa en tentant de reprendre son souffle.
-Ah… Ouais ? On… Arrête déjà… De jouer ?dit-il entre deux bouffées d'air.
Tsuna serra les poings, impuissant. Il aurait aimé dire à son ami d'arrêter d'être aussi insolent. Il aurait aussi aimé le sauver.
-Très drôle.
Il lui replongea la tête dans l'eau puis la ressortit.
Yamamoto toussa et vomis l'eau qu'il y avait dans ses poumons.
Cette fois, Tsuna ne retint pas ses larmes.
Yamamoto souffrait à cause de lui.
-On a votre Boss.
Tsuna vit distinctement son ami se figer, ses yeux marrons observant avec attention son ennemi.
-Et je crois qu'il n'aime pas trop parler, comme toi. Je pense qu'il acceptera de l'ouvrir si on lui coupe deux ou trois doigts.
-Touche-le… Touche-le et je te tuerais…
Il avait le regard d'un tueur et Tsuna savait que Yamamoto n'arborait ce regard que très rarement. Uniquement quand le danger était assez conséquent pour que ça devienne sérieux.
-Mais oui, mais oui… Voici tes deux choix : tu nous dis ce que tu sais sur les Vongolas et ton Boss s'en sort indemne, ou tu ne dis rien et il y a de fortes chances qu'il meurt dans d'atroces souffrances.
Tsuna vit le doute prendre place sur le visage de Yamamoto en même temps qu'une certaine peur et c'est ce qui était le plus inquiétant, Tsuna n'avait jamais vu Yamamoto avoir peur.
Yamamoto souriait souvent, il riait aussi, il pouvait être gêné et quelques fois sérieux mais jamais il n'avait peur. Il rassurait les autres, jamais le contraire.
Tsuna priait pour qu'il ne croit pas les paroles de ce type. Il priait pour que Yamamoto ne dise rien et qu'il contredise Reborn et Colonello.
Une porte s'ouvrit de nulle part et un autre homme en noir amena une autre personne avec un sac de toile couvert de sang face à Yamamoto.
Le bourreau de Yamamoto retira le sac et Tsuna vit la copie conforme de lui-même de l'autre côté de la vitre.
Une illusion
C'était évident mais Yamamoto était déjà en proie au doute et était sûrement peu lucide à cause de la séance de torture qu'il venait de passer. Tomber dans ce piège évident était simple.
-Yamamoto…dit l'illusion, le nez en sang, visiblement cassé.
-Vos retrouvailles sont très touchantes.
L'homme qui avait amené l'illusion dans la pièce tira dans l'épaule de son double qui s'écroula sur le sol en hurlant.
Le sang coulait.
Tsuna voyait la panique dans les yeux de Yamamoto en même temps que la peur et la colère.
-C'est inhumain ce que vous lui faites vivre, souffla Tsuna.
-On arrive au moment de vérité, commenta simplement Reborn.
-Alors, t'as fait ton choix ? La vie de ton Boss ou les secrets des Vongolas ?questionna l'homme en noir.
-Yamamoto, ne dit rien ! Les écoute pas !s'exclama l'illusion.
Mais le regard de l'adolescent fixait le corps de son ami et tout ce sang. Tsuna allait mourir. Mais Tsuna ne pouvait pas mourir, il ne pouvait pas laisser faire ça alors qu'il avait une occasion de le sauver.
-Je…
-Tu prends un peu trop de temps gamin, on va accélérer les choses, dit l'homme en noir en visant la tête de son illusion.
-1…
Ils l'obligent à choisir dans la panique, c'est injuste.
-2…
-OK ! Attendez ! Je vais vous dire, je vais tout vous dire !
Colonello désactiva la vitre juste après ces mots.
-Allons voir comment s'en sort Ryohei, dit-il.
Et Tsuna ne put rien faire d'autre que les suivre en priant pour que tout aille bien pour lui.
