Bonjour, j'espère que vous allez bien avec le confinement, tout ça... Voici un nouveau chapitre, il est un peu spécial parce qu'il est court et il marque un peu la fin d'un "arc", les choses vont un peu plus s'accélérer (j'avais l'impression que jusqu'ici ça restait très lent ahaha)

Encore merci pour les reviews que vous laissez ça m'aide VRAIMENT

Du coup comme ce chapitre est court bah je vais poster le suivant après (oui, c'est vraiment Noël avant l'heure)

sur ce, à dans une durée indéterminée jusqu'au prochain chapitre :)


L'espoir finit toujours par tuer.

C'est désormais une certitude que Kyoko a assimilée, il ne faut croire en rien car croire en quelque chose d'intangible, d'abstrait et d'incertain pourrait finir par nous tuer.

Kyoko l'a bien compris désormais, elle ne referait pas la même erreur.

La famiglia, tout ce que leur groupe d'amis représentait était désormais mort sans Tsuna.

Elle l'avait immédiatement vu au début, sans l'harmonie du ciel ne régnait que le chaos et c'était totalement ce qu'il s'était passé.

Désormais, le chaos régnait.

Mais personne ne l'avait écouté. Personne n'avait voulu la voir tenter de sauver leur famille.

Elle avait pourtant essayé si fort…

Et maintenant tout le monde l'abandonnait pour ça. Comme si elle avait fait quelque chose de mal.

-Kyoko…

La jeune fille resta silencieuse à l'appel de son frère.

Ryohei et Kyoko avaient toujours été seuls après tout. Ça avait toujours été eux deux contre le reste du monde, Ryohei protégeait Kyoko des autres et Kyoko le protégeait de lui-même.

A quel moment est-ce que les choses avaient changées ? Tout simplement quand Ryohei a commencé à la délaisser.

Ryohei partait en mission et ne lui disait pas où il allait. Ryohei ne l'appelait jamais pour lui dire s'il était en vie ou si tout allait bien. Kyoko n'était plus une priorité.

Tout ça avait commencé quand Tsuna a disparu.

Mais au début ce n'était pas si grave parce que Kyoko essayait de réparer la famiglia, Kyoko essayait de rester souriante et d'apporter du bonheur. Bien sûr qu'elle ne remplacerait jamais le ciel mais elle voulait juste que les autres soient heureux. Alors elle n'avait pas remarqué Ryohei.

-Il faut que tu te lèves. Hana à fait du curry, dit-il.

Il ne criait pas. Il semblait essayer d'être le plus doux possible, peut-être pour ne pas l'effrayer ou pour l'inciter à lui parler ? Cela était inutile.

Kyoko resta silencieuse, la couverture sur la tête, tournée vers le mur.

Un soupir résonna et Ryohei entra dans la chambre. Il posa doucement sa main sur la couverture et la retira.

-Kyoko, il faut que tu manges.

-J'ai pas faim.

Son ton était amorphe, dépourvu d'une quelconque volonté.

Ryohei s'agenouilla face au lit. Sa grande main vint doucement caresser ses cheveux et Kyoko trouva cela agréable, ça lui rappelait quand ils étaient enfants.

-Je suis tellement désolé de t'avoir fait subir tout ça, souffla-t-il la voix cassée.

Et Kyoko ne sentit rien d'autre qu'une immense fatigue. Elle savait que Ryohei n'était pas désolé. Il était désolé des conséquences mais pas des actes en eux-mêmes. Si c'était à refaire il le referait certainement car il n'apprenait jamais de ses erreurs. Et elle en payait le prix.

Elle avait longtemps cru que comme il la protégeait, elle n'aurait jamais été une victime collatérale.

Elle avait été naïve. Si naïve…

Kyoko sentit les larmes lui monter aux yeux mais elle les retint. Tsuna lui manquait, leur famiglia lui manquait. Les journées passées à « jouer à la mafia » lui manquait.

Ils étaient une famille si soudée avant.

Ça ne servait à rien de pleurer une époque révolue.

-La famiglia, c'est terminé, pas vrai ?souffla-t-elle la voix serrée.

-Bien sûr que non-

-Sans lui, rien n'est pareil, tu le sais très bien. Sans lui, cette famiglia n'existe pas. Si tout cela n'a plus aucun sens, à quoi ça sert de vivre ?

Soudain, Kyoko sentit la couverture disparaître de ses épaules et les mains de Ryohei la saisir par les bras pour la mettre face à lui.

Il avait l'air triste mais surtout très en colère.

Ses doigts s'enfonçaient dans sa peau tellement il la serrait.

-Tu ne dis plus jamais ça ok ? Ta vie à un sens.

Kyoko secoua doucement la tête, un sourire triste sur les lèvres.

-Non. Elle n'en n'a jamais eu, j'ai toujours été une sorte de… de poupée. Avec la famiglia, j'existais réellement, Tsuna me faisait exister.

Ryohei la fixait, choqué.

Qu'avait-on fait à sa sœur, à sa Kyoko ? La prunelle de ses yeux ?

Elle avait le même regard que Tsuna en sortant de l'hôpital. Dénué de toute volonté.

Il la lâcha lentement puis serra le poing.

Tout ça c'est de la faute de Sawada, il commençait à comprendre ce que lui disait Gokudera sur l'abandon.

Tout ça c'est de sa putain de faute et il va lui faire payer.

D'abord, Tsuna était parti.

Kyoko se souvenait de leurs adieux.


Il devait être 4h du matin mais Kyoko se tenait là, debout dans la rue en pyjama.

Elle avait entendu une discussion entre deux hommes de mains qui ne l'avait pas remarquée et elle savait dans quelle voiture se trouvait Tsuna et quand il quitterait la ville.

C'est pour ça qu'elle se tenait debout en plein milieu de la rue, éclairée par les phares de la voiture.

Les hommes en noirs sortirent en premier pour pointer leurs pistolets sur elle mais Kyoko ne bougea pas.

Elle n'avait pas peur.

-Il faut dire au revoir avant de partir Tsuna, sourit-elle.

Il y eu un petit silence puis la portière arrière droite du véhicule s'ouvrit et Tsuna apparut.

Il avait l'air si faible, si fatiguée que Kyoko s'en voulut encore plus de ne pas avoir vu tout de suite.

Tsuna s'était fané comme une fleur à laquelle on ne donnait plus d'eau. Personne ne l'avait vu mourir, ou alors n'avaient-ils pas plutôt détourné le regard ? Kyoko ne savait pas.

-Kyoko…

-Tu vas nous manquer tu sais.

Et elle sait que Tsuna le sait déjà.

-Je suis désolé, dit-il mais Kyoko secoue doucement la tête.

Elle ne lui en veut pas. Elle préfère le savoir ailleurs que mort.

-C'est moi qui suis désolée. J'aurais dû… enfin, on aurait dû…

Elle n'arrivait même plus à parler. Kyoko soupira avant de s'approcher de lui puis de lui tendre un petit bout de papier.

Avec des si on aurait refait le monde.

-Donne des nouvelles de temps en temps.


Et le lendemain, Tsuna avait disparu.

Au début, personne ne le lui en avait parlé frontalement.

Quand elle était là, le sujet était évité, ils essayaient tous de se faire le plus discret possible alors qu'elle savait déjà.

Alors Kyoko avait commencé à sourire, comme Tsuna, pour masquer bien des choses.

Evidemment, ça n'avait pas suffi.

Alors Kyoko avait essayé de maintenir la famiglia unie.

Parce que la famiglia était triste et quand la famiglia était triste, tout le monde faisait des choses bizarres, tout le monde restait de son côté.

Ryohei se battait plus, Yamamoto buvait, Gokudera fumait encore plus que d'habitude en plus d'être particulièrement irritable, Hibari était violent, Mukuro était étonnamment silencieux et Chrome massacrait des gens. Lambo passait son temps à pleurer et ça énervait Reborn mais Reborn, elle l'avait toujours trouvé un peu étrange.

Kyoko organisait des fêtes pour toutes les occasions plus stupides les unes que les autres, elle n'hésitait pas à appeler tous les gardiens pour qu'ils l'accompagnent faire des courses, faire du sport ou n'importe quoi.

N'importe quoi pour qu'ils soient à nouveau tous ensemble, comme avant que Tsuna ne parte.

Mais il fallait se rendre à l'évidence, rien ne fonctionnait. Tout le monde finissait par se disputer, ces petites réunions faisant toujours plus de mal que de bien, ils avaient les uns après les autres cessé de venir.

Et Kyoko s'était retrouvée seule. Encore.