Rappel : pensées de Tsuna durant les flashbacks

la volonté de Tsuna dans sa tête


La cellule est sombre et humide. Tsuna y est déjà depuis deux semaines.

Deux semaines qu'il a lamentablement fait foirer la mission et qu'il s'est sacrifié pour que ses amis puissent s'enfuir.

Il est épuisé. Physiquement, moralement, il a l'impression qu'il a toujours été là, que cette cellule est sa maison.

Il pense parfois aux autres, à s'ils ont réussi à s'échapper, à combien il est stupide de les avoir menés à ce piège et comment il aurait dû écouter son intuition.

Il se demande s'il va mourir ici. Ce qui serait très stupide, il est censé être le boss d'une des familles les plus puissantes du monde et il se fait attraper aussi facilement…

Il vaudrait même mieux qu'il meurt, ce serait beaucoup plus simple.

Parfois, les hommes viennent l'interroger mais Tsuna ne dit rien. Il garde ses lèvres désespérément closes, c'est la seule chose qu'il peut encore faire, protéger ses amis.

Aujourd'hui semble être un jour spécial car Tsuna entend des voix fortes provenant du couloir.

Quand la porte s'ouvre, Yamamoto, Chrome et Gokudera s'écroulent sur le sol de la cellule. Ils ont les mains attachées par des menottes et ils semblent blessés, au bord l'inconscience.

-On s'est dit que t'aimerais avoir un peu de compagnie, alors t'en dit quoi ?ria un des hommes.

Tsuna avait envie de hurler. Il avait tout fait foirer, non seulement cette situation était entièrement de sa faute mais en plus, ses gardiens, ses amis y étaient mêlés.

Une petite voix lui dit qu'au moins, ils mourraient tous ensemble.

-He, répond quand on te parle sale gosse, intervint un autre homme qui saisit Tsuna par le cou.

Tsuna avait l'habitude, la douleur physique était comme une partie intégrante de lui-même.

Pourtant, Gokudera qui était par terre, déjà salement amoché protesta.

-Le touche pas ! Laisse-

L'homme qui tenait Tsuna le lâcha et tira Gokudera par les cheveux.

Tsuna crut que son cœur allait s'arrêter de battre quand il le vit fracasser la tête de Gokudera contre le mur d'en face.

Il le fit une deuxième fois avec encore plus de violence. Tsuna était figé, il n'entendait que le bruit sourd de l'impact et le faible gémissement de douleur de Gokudera qui était en train de s'évanouir.

La troisième fois, le sang de l'argenté tacha le mur.

Il le laissa ensuite tomber au pieds de Tsuna qui ne cessait de faire l'aller-retour entre le corps de son ami et le type.

Son cœur battait beaucoup plus vite, sa vue s'était brouillée.

Peut-être que Gokudera était mort. Peut-être qu'il en garderait des séquelles à vie, Tsuna ne savait pas il n'était pas médecin mais son ami avait souffert juste en face de lui et il n'avait littéralement rien fait.

-Bande…d'enfoirés…souffla Yamamoto qui luttait pour garder les yeux ouverts.

Chrome s'était évanouie depuis longtemps, d'ailleurs une flaque de sang commençait doucement à s'étendre sous elle.

C'était un putain de cauchemar.

-Bien, maintenant que les choses sont claires petit Vongola, on va faire un deal. On soigne tes amis si tu nous donnes quelques informations, d'accord ?dit vicieusement la voix d'un des hommes.

Il y avait du sang partout. Sur le mur, sur le sol, et même sur ses mains tremblantes qui touchaient Gokudera.

Le rouge était une couleur qu'il détestait, cette odeur il la détestait. C'était la mort.

Mais il ne voulait pas les voir mourir. Pas alors que c'était de sa faute.

Ils ne mourraient pas s'il acceptait de coopérer. Il avait encore une chance de les sauver. Quelle ironie, c'était pour ce genre d'informations qu'ils en étaient arrivés là et c'est en les donnant qu'il sauvera ses amis.

Il aurait préféré ne jamais être né.

-Je…commença Tsuna, la voix tremblante.

Ses yeux ne quittaient pas Gokudera. Il était si pâle.

-Leur…dit rien… Tsuna…souffla Yamamoto au sol.

L'homme qui venait de parler soupira avant de faire signe à ses hommes de main de se saisir des autres adolescents.

Ils lui retiraient ses amis. Encore.

-Non…

Son corps entier tremblait et une chaleur immense passa dans son corps.

Il n'eut qu'à tendre les mains et les flammes s'échappèrent.

Deux des hommes furent touchés. Tsuna s'élança vers celui qui était le plus proche de lui mais malheureusement, un coup de feu tiré près de son oreille eut raison de lui et le força à reculer.

Le monde était flou, son oreille sifflait et il dut lutter pour ne pas gémir de douleur.

Les hommes en profitèrent pour fermer la porte de la cellule, entrainant Gokudera, Chrome et Yamamoto. Il était de nouveau seul.

Non. Non, ils vont encore leur faire du mal. Il faut que je fasse quelque chose, il faut que je les sauve !

Tsuna cria.

Il se mit à taper contre la porte blindée, prit d'une rage nouvelle et d'une colère dévastatrice. Il n'avait jamais ressenti ça avant.

Son corps entier tremblait, la chaleur passait dans tout son corps, elle venait de partout et de nulle part. Il n'y avait qu'une seule pensée qui tournait dans son esprit venger ses amis.

Tsuna ne sut pas combien de temps il avait frappé contre cette porte. Il ne sut pas non plus quand il a arrêté de hurler.

Tout ce qu'il savait c'est que la haine et la colère avaient fusionné en lui et lui donnaient des envies de meurtre particulièrement violents.

L'odeur du sang autour de lui ne lui donnait plus envie de vomir, au contraire elle l'enivrait. Le rouge ne représentait plus la mort mais la force, la vie. Il ne détestait plus cette couleur.

A un moment, peut-être le lendemain, (il n'avait pas vraiment de notion du temps) la porte s'ouvrit.

Et Tsuna en profita.

Quand le carnage fut terminé, Tsuna tremblait.

Il fixa ses mains rouges, comme une bonne partie du reste de son corps. Il était dans un couloir similaire à celui de sa cellule, avec des dizaines de corps ou de bouts de cadavres reposants sur le sol. Il y avait du sang sur les murs, sur le plafond et une odeur de chaire brûlée particulièrement désagréable.

Tsuna regarda autour de lui, paniqué.

Est-ce qu'il était le responsable de tout ça ?

Tsuna se souvint comme dans un rêve, de son propre rire dément résonnant dans ce couloir, couvert par les cris d'agonie de ses victimes.

Il était bel bien le responsable de tout ça.

C'était la première fois que ça lui arrivait.

-Herbivore.

Il sursauta à l'entente de cette voix si familière.

Hibari était debout à l'autre bout du couloir. C'est là que Tsuna remarqua qu'une partie du mur sur la gauche avait disparue, Hibari devait venir de là.

Il portait le costume des Vongolas, sans la cravate (et maintenant qu'il y pensait, il voyait rarement Hibari porter des cravates).

Il avançait tranquillement vers lui, même pas dérangé par tous les corps qui reposaient sur le sol.

Tsuna sentait les larmes lui monter aux yeux en même temps que sa respiration accélérait.

Il avait tué tous ces gens, non, il les avait complètement massacrés.

-C'est pas vrai… Putain, dites moi que c'est un cauchemar…souffla-t-il plus pour lui-même qu'autre chose.

Il s'était toujours juré de ne pas être un meurtrier, parce qu'il accordait une valeur à la vie, parce qu'il avait des valeurs qu'il s'était toujours juré de respecter pour ne pas être comme eux, un vrai mafieux.

Visiblement il les avait rapidement oubliés.

Il ne se pensait même pas capable de faire ça. Appuyé sur la détente d'un pistolet lui semblait si dure pourtant et là…

-Herbivore, dit encore Hibari qui était désormais en face de lui.

Tsuna leva la tête vers lui. Les larmes coulaient sur ses joues et se mélangeaient aux gouttes de sang qui l'avaient éclaboussé.

-Hibari, j'ai…

Il ne put même pas finir sa phrase qu'un sanglot violent le prenait. Ce n'était que le premier d'une longue série.

Hibari ne disait rien. Il le regardait simplement pleurer.

Ce n'est qu'au bout de cinq bonnes minutes que Tsuna sentit que l'on posait quelque chose sur ses épaules.

Hibari venait de lui donner sa veste.

Puis, il vint essuyer ses joues avec les manches de sa propre chemise.

Tsuna s'était complètement figé au contact des mains de Hibari sur son visage. Elles étaient froides.

-Pourquoi tu pleures Sawada ?

Tsuna le fixa d'abord silencieusement.

-Je… Tous ces gens, je les ai tués, dit-il.

Le regard acier de Hibari semblait lire en lui.

Le gardien se contenta de légèrement pencher la tête sur le côté, comme s'il ne comprenait pas ce qu'il disait.

-Et alors ?

-C'est mal… Je… J'aurais pas du faire ça.

-S'ils sont morts, c'est qu'ils l'ont mérité.

Il veut dire quelque chose mais Hibari à raison. Ces types ont fait du mal à sa famille, ses gardiens. Ils méritent leur sort. Tsuna n'a rien fait de mal à par défendre les siens.

Mais au fond, quelque chose continue de lui dire que ce qu'il a fait est horrible et qu'il est un monstre.

La main d'Hibari se saisit de la sienne et c'est étonnamment doux, comme s'il ne voulait pas lui faire peur.

Hibari ne semble pas se soucier du sang sur ses mains ni du sang sur lui ou qui les entoure. Il ne regarde rien d'autre que lui. Tsuna pouvait presque ressentir son inquiétude mais on parlait d'Hibari, il ne semblait jamais inquiet.

-Ils nous attendent, dit simplement Hibari.

A peine Tsuna fit un pas qu'il commença à tomber. Hibari le rattrapa avec facilité.

Tsuna ne s'était pas rendu compte à quel point il était épuisé. Le monde tanguait de plus en plus et tout devenait plus sombre.

Il perdit connaissance.


-Sawada.

Tsuna ouvrit les yeux et soupira.

Il ne pensait pas qu'il allait s'endormir et encore moins dans cette situation.

Yuki était à côté de lui, sa batte dans la main droite. Tsuna pouvait voir, malgré la nuit sombre, son pistolet rangé dans son pantalon.

Il avait raison d'être armé. Il fallait toujours venir armé à ce genre de rencontres.

Ils étaient dans un des nombreux entrepôts désaffectés à l'écart de la ville pour entamer des négociations avec le chef d'un des gangs qui n'était pas sous le joug des FIVE.

Yuki et Tsuna y étaient allés à deux. Hijime disait que c'était du suicide (et il n'avait pas complètement tort). Yuki disait que de cette manière, personne ne douterait de leur volonté de négocier avec eux.

-Et puis on a notre pyromane, je vois pas de quoi on devrait avoir peur, avait-il dit, confiant.

Tsuna soupira.

Ils étaient arrivés il y a deux heures, c'était le chef des Redevils qui avait convenu du lieu et de l'heure de leur entrevue.

Ils étaient particulièrement connus car ils avaient fait construire des love hôtels dans la partie ouest de la ville afin de plus facilement blanchir l'argent d'un trafic de drogue externe à la ville.

Si Tsuna avait bien compris quelque chose dans la mafia c'est que tout fonctionnait comme une sorte d'entreprise particulièrement bien organisée. Les Redevils devaient bosser pour une famille mafieuse qui les fournissait en arme, en drogue et autre et eux devaient juste blanchir l'argent et protéger certains lieux stratégiques de la ville. Cela expliquait aussi la raison pour laquelle ils tenaient encore tête aux FIVE.

Selon certains informateurs de Yuki, les relations entre la famille mafieuse et le gang étaient de plus en plus houleuses, ils allaient donc sûrement se retrouver sans protection face aux FIVE qui savaient user de leurs moyens de pressions.

-Et nous qu'est-ce qu'on a à leur proposer ?avait demandé Tsuna.

-Une protection. Notre gang est connu pour ça, on protège et on venge, lui avait dit Yuki.

Les voici donc, attendant dans l'entrepôt la bande des Redevils. Il était 1h du matin, Tsuna s'était endormit entre le moment où ils étaient arrivés et celui où Yuki l'avait réveillé.

Le lendemain il aurait cours.

Les hommes étaient en train d'entrer. Il y avait bien évidemment le boss, au milieu d'eux, cigarette en bouche avec une veste de baseball sur les épaules. C'était un homme très grand et chauve avec une cicatrice sur la joue.

Il leur lançait un regard amusé.

Tsuna pouvait aisément le comprendre, ils n'étaient que deux adolescents face à un groupe d'hommes dans la force de l'âge en large majorité.

Il jeta discrètement un regard à Yuki qui ne semblait pas perturbé le moins du monde.

-Les Underwater's hein ? Si on m'avait dit que le gang le plus orgueilleux de la ville viendrait un jour me demander de l'aide…commença le boss.

Tsuna n'appréciait pas la façon dont tout ça commençait. D'abord, ils ne demandaient pas de « l'aide », ils venaient leur en apporter. Il croyait qu'ils étaient en difficulté (ce qui était le cas d'une certaine manière) mais cela venait à affirmer qu'ils étaient plus faibles.

-Et moi si on m'avait dit que les Redevils cèderaient une partie de leur territoire aux FIVE…retorqua Yuki.

Le petit sourire suffisant de l'homme disparut instantanément de son visage.

-Bon, on n'a pas le temps pour jouer et il se fait assez tard alors on va commencer à discuter, dit Yuki.

-Où est votre boss ?questionna l'homme.

-C'est moi le boss donc c'est avec moi que tu vas parler, répondit Yuki en le regardant droit dans les yeux.

Tsuna ne savait pas si c'était parce que l'univers de la mafia était rempli de bien plus de faux-semblants mais Yuki n'hésitait pas à répondre à l'homme en face de lui à la limite de l'insolence malgré le fait qu'ils n'étaient pas en position de puissance, ils étaient là pour négocier. Chez les Vongola les négociations se faisaient toujours derrière un verre de vin, des cigares et beaucoup d'argent. Ici, rien de tout ça.

-La situation est très simple. Les FIVE possèdent la majorité des quartiers à l'est. On n'est pas beaucoup à s'opposer à eux alors le mieux qu'on puisse faire c'est de s'allier.

L'homme regarda Yuki pendant un long moment avant de soupirer.

-Je ne vois pas ce qu'on a à gagner en s'alliant avec une bande de gamins.

Silence. Yuki savait que cette question était tout à fait légitime, ça étonnait toujours de voir que les Underwat's étaient dirigés par des adolescents. Souvent, ils étaient décrédibilisés à cause de ça et devaient travailler encore plus que les autres pour faire leurs preuves.

-On sera toujours plus fort ensemble que-commença Yuki qui sentait que leur marché n'allait pas se conclure aussi facilement.

-Pas la peine de me le répéter, ça je l'ai compris. Ce que j'vous dit c'est que je veux pas faire affaire avec VOUS. Vous avez quoi ? 15 ? 16 ans ? Et vous croyez savoir diriger des hommes ? Laissez-moi rire, vous en êtes même pas.

Tsuna sourit amèrement. Ce n'était pas la première fois qu'on lui disait ça (et certainement pas la dernière de toutes façons). Yuki lui, ne souriait pas. Il lançait un regard noir au boss en face d'eux.

-T'ouvres pas autant ta gueule quand c'est Hanagawa hein, cracha-t-il, plein de colère.

Yuki n'avait pas tort, Hanagawa Makoto avait leur âge pourtant ça ne l'empêchait pas de (presque) diriger la ville.

La tension monta d'un cran.

-Répète un peu gamin ?

Yuki allait parler quand Tsuna décida que la situation était doucement en train de dégénérer. Si ça continuait, ça allait finir en bain de sang.

Même si ça ne me dérange pas de me battre un peu.

-Les mafieux. Ils nous ont parlés, dit Tsuna.

Yuki le fixa avec des grands yeux, tout son être hurlant « Mais qu'est-ce que tu fabriques ? ».

Même l'homme en face d'eux semblait étonné.

-Mafieux, tu veux dire, les Millefiore ?

Tsuna sentit son cœur battre plus vite. C'était un nom qu'il connaissait si bien. Il n'aurait jamais pensé que la famille mafieuse qu'ils avaient comme alliés étaient celle-ci.

S'ils sont alliés à eux, ça veut dire que Byakuran connait cet endroit et s'il connait cet endroit, il peut venir à n'importe quel moment. Et prévenir les autres de ma présence ici.

La panique commençait doucement à prendre possession de lui tandis que l'homme attendait une réponse à sa question.

-He, Sawada, lui fit discrètement Yuki mais Tsuna ne réagit pas, perdu dans ses pensées.

Son corps commençait à trembler.

Tout mais pas ça. S'ils me retrouvent…

-C'est quoi son problème à lui ?dit un des hommes des Redevils en pointant du doigt Tsuna.

-Bon, gamin, vous leur avez parlés aux Millefiore ou pas ?s'impatienta le boss.

Cette fois il s'adressait à Yuki qui ne savait pas quoi répondre. Il ne comprenait même pas ce que Sawada venait de tenter de faire à l'instant même et pourquoi il semblait si perdu.

Soudain, Tsuna serra son poing et inspira un coup.

Tout va bien Tsuna, ça fait 3 ans maintenant. Si Byakuran connaissait cet endroit, ça fait bien longtemps qu'il serait venu.

C'était logique et ça le rassura pour le moment.

Il se reprit instantanément.

-Hum… Oui, les Millefiore nous ont parlés, ils nous ont proposés un accord avec eux parce qu'ils vont bientôt rompre celui qu'ils ont avec vous.

C'était totalement faux. Pourtant, ils le crurent tous et même Yuki douta, l'espace d'un instant.

-Bordel, mais c'est pas possible…ragea un des hommes.

-On vous l'avait dit boss ! On peut pas faire confiance à ces types-là !s'exclama un autre.

Un sourire étrange se dessina sur le visage de Tsuna, appréciant la panique et l'angoisse qu'il venait de créer.

Quelques mots suffisent, pas besoin de plus

-Bien évidemment, on a refusé l'accord des Millefiore parce qu'on n'a pas besoin d'eux mais vous, vous serez seuls, rajouta Tsuna.

-Et le gang des-

-Ils vont certainement accepter la proposition des Millefiore. Vous avez pas trop de choix là, intervint Yuki qui était resté silencieux jusqu'ici.

Tsuna lui lança un regard complice. Il avait compris.

-Boss, ils ont pas tort sur ce coup-là…dit un Redevil.

Il y eu un silence.

-Alors, tu signes Nagamoto ?demanda-t-il.

Tsuna compris que Yuki parlait du boss des Redevils.

Il était tranquillement adossé contre le mur, l'air désinvolte, un petit sourire supérieur sur les lèvres. Il puait la confiance et la condescendance à l'état pur. Tsuna commençait peu à peu à cerner le jeune homme et s'il avait bien compris quelque chose c'est qu'il ne manquait pas de confiance.

Ses yeux notifièrent la façon dont tressautait nerveusement sa cuisse. Ou alors n'était-ce qu'une apparence ?

Soudain, l'hyper intuition de Tsuna lui indiqua un danger venant des Redevils.

Il poussa Yuki qui tomba par terre avec lui, esquivant une balle qui venait d'être tirée par Nagamoto.

-Boss, mais qu'est-ce que vous foutez !entendit Tsuna qui se relevait.

Il jeta un coup d'œil à Yuki qui se frottait douloureusement l'arrière de la tête.

-On n'est pas en situation de pouvoir protester boss, ils ont raison !disait un autre.

-La ferme ! Je fais ce que je veux et ce sale gosse n'arrête pas de me manquer de respect !

Le visage de Nagamoto était un mélange de panique et de colère. Il ne contrôlait plus la situation et avait décidé de déverser son ressentiment sur Yuki qui affichait sa confiance sans aucun souci.

Tsuna trouva ça puéril et complètement irresponsable. Quel genre de chef se permettait de gâcher aussi bêtement une alliance qui pourrait à tous leur accorder la sécurité ?

Il me dégoûte. Les pourritures comme lui méritent de crever.

-Sawada, je peux savoir ce que tu fous sur moi ?dit Yuki qui se relevait entièrement en essayant de ralentir les battements de son cœur.

Il aurait pu y passer. Sans Tsuna, il serait mort.

Un frisson étrange le parcourut. Il avait une autre dette envers le psychopathe désormais.

Tsuna lui sourit bizarrement puis saisit en un instant son pistolet.

La détonation résonna dans tout l'entrepôt.

Tsuna souriait toujours, le bras tendu, l'index encore sur la détente.

Encore la puissance

Quand il avait appris à tirer, il avait d'abord eu beaucoup de mal avant de s'habituer au recul mais désormais il pouvait tirer à une main. Il avait appris à apprécier la force qui émanait de cette arme.

Quand on tient un pistolet, on tient la mort, on a le pouvoir. Il adorait ça.

-Touché, souffla-t-il.

Le boss des Redevils s'écroula sur le sol dans un bruit sourd tandis que les autres hommes paniquaient en reculant. Ils étaient finalement moins puissants qu'ils en avaient l'air.

Bien fait pour toi, sale porc.

Yuki regardait Tsuna, attentif mais aussi tendu. Il avait toujours dit que ce type était fou mais il le prouvait une fois de plus avec son changement si soudain d'attitude. Le regard orange, le petit sourire en coin, malsain et surtout cette sensation de chaleur étrange qui émanait de lui ne lui présageaient rien de bon. Mais Sawada était de son côté.

Normalement.

Tsuna prit une grande inspiration puis s'écria :

-Fermez-là et écoutez-moi bien ! Votre chef est mort donc vous allez bien gentiment vous ralliez à notre cause.

Il n'y avait plus aucun sourire sur ses lèvres, son ton avait claqué, impérieux. Yuki n'aurait jamais pensé Sawada capable de ça.

-Si quelqu'un souhaite s'opposer à cette alliance, qu'il se manifeste.

-Vous avez buté notre boss et tu crois que-

Une autre détonation retentit et le même bruit sourd d'un corps qui tombe suivit.

-Quelqu'un d'autre ?questionna Tsuna.

Le silence lui répondit.

Tsuna aimait le silence et le respect qu'il venait d'imposer.

Ils n'étaient que deux, à peine armés pourtant cela suffisait pour qu'aucun autre Redevil ne s'oppose à eux.

Ils ont peur de moi.

Cette idée le satisfaisait beaucoup au début. Fini le pauvre Tsuna, si fragile sur lequel tout le monde marchait. Il était un chef, il pouvait être un chef n'en déplaise à Reborn et tous les autres qui-

-Sawada.

Il se retourna pour faire à Yuki qui le fixait. Il s'était relevé depuis un moment seulement, il semblait avoir creusé un peu plus la distance qu'il y avait entre eux.

-Tu peux me rendre mon flingue ? S'il te plaît ?

Yuki ne disait jamais « s'il te plaît ». Pas à lui en tout cas. Sa main tendue vers lui semblait légèrement trembler et puis il lui lançait ce regard, mélange de méfiance et de peur. Celui qu'il avait quand il avait vu ce qu'il avait fait à Kazuo et Nagawa.

Il a peur de moi.

Tsuna trouva ça ironique pour quelqu'un qui quelques temps plus tôt disait qu'il allait le tuer.

Il a peur de moi parce que je suis un monstre.

Réaliser cela le ramena soudain à la réalité et ce fut brutal.

Il vit le corps des deux types, une balle entre les deux yeux et le sang sur le sol qui s'écoulait doucement.

Le sang, toujours le sang et sa fragrance si envahissante, Tsuna avait l'impression que cette odeur n'allait jamais le lâcher. Il eut envie de vomir.

Il n'avait eu aucune forme de remord en tuant ces types, il s'était même dit qu'ils l'avaient mérité.

-Sawada ?

Tsuna lui tendit l'arme sans réfléchir, le corps tremblant. C'est comme s'il avait du mal à respirer.

Il faut que je sorte d'ici putain, je peux pas rester ici.

Yuki s'en saisit mais haussa un sourcil quand il vit le visage de Tsuna. Il avait encore changé de comportement, son sourire malsain avait disparu et il avait dangereusement pâlit. Ses yeux avaient retrouvé leur marron noisette (avait-il rêvé de cette couleur ambrée ?) et l'horreur et la panique se lisaient sur son visage.

-Sawada, ça va ?demanda Yuki.

Tsuna acquiesça rapidement puis inspira un coup.

La mission n'était pas terminée. Il ne pouvait pas se relâcher comme ça, les autres membres du gang étaient encore présents. Il ne pouvait pas se permettre d'être faible devant eux.

-Heu ok, maintenant c'est moi votre boss ! Dites-le au reste, on vous recontactera plus tard. Et dites bien à vos potes que celui qui s'oppose à nous finira comme ces deux-là, dit Yuki haut et fort.

Ils acquiescèrent tous et Yuki n'attendit pas plus longtemps pour attraper Tsuna par le poignet et sortir de l'entrepôt, presque en courant.

Tsuna le suivit, le cœur sur les lèvres.

L'air frais de la nuit lui fit le plus grand bien mais les deux corps sans vie lui revinrent en tête comme une réalité dérangeante.

Il s'arrêta brusquement et se pencha pour vomir son dernier repas.

Yuki le fixait, silencieux.

Tsuna se mit à pleurer, le corps secoué par des sanglots de plus en plus violents.

Il en avait assez. Il ne voulait pas être comme eux. Il ne voulait pas être un Vongola. Mais ça lui collait à la peau, son passé ne cessait de le rattraper et quelque chose lui disait que très bientôt, il devrait y faire face.

C'était sa plus grande peur. Sa vie n'était pas parfaite ici mais c'était toujours mieux que là-bas, chez les Vongola. C'était toujours mieux que l'Italie.

-Plus jamais l'Italie, plus jamais, plus jamais, plus jamais, plus jamais…marmonna Tsuna qui perdait pieds.

-Oh, wow, heu… Sawada ? Sawada, est-ce que ça va ?fit Yuki qui ne savait pas vraiment comment réagir face à ça.

Ok, Sawada était bizarre et psychopathe, il en avait déjà croisé des gars comme ça mais pas aussi taré que lui. Yuki était persuadé que ce type jouait le rôle de gentil garçon timide pour mieux assassiner ses victimes. Mais les psychopathes ne se mettaient pas à pleurer et vomir comme ça, si ? Ou alors peut-être qu'il était simplement malade ?

Tsuna secoua la tête puis se mit à tirer ses cheveux.

-Non… Non, ça va pas, ça va pas !se mit à crier Tsuna.

Sa voix résonne autour d'eux, tremblante.

-Calme-toi Sawada ! He, arête ça !dit Yuki en tentant de retirer ses mains de ses propres cheveux.

A peine l'effleura-t-il qui recula immédiatement. Elles étaient brûlantes.

Mais c'est quoi ce type ?

Pendant un moment, Yuki se dit qu'il allait le laisser là, à crier et pleurer comme un fou. Puis il soupira avant de s'asseoir par terre, à la même hauteur que Tsuna, évitant soigneusement la flaque de vomis.

Ce type lui faisait penser à lui quand sa mère s'était suicidée quelques années plus tôt. Il était dans le même état, hurlant, pleurant, s'arrachant les cheveux. Hijime avait été là, ce fut le seul. C'est pour ça qu'il lui était autant reconnaissant.

Alors Yuki saisit ses mains ignorant la chaleur qui émanaient d'elles puis les plaqua sur le sol, juste en face de lui.

-Sawada écoute-moi !

Et étonnamment, Tsuna l'écouta. L'espace d'un instant il arrêta de pleurer et ses yeux se plongèrent dans les siens.

-Qu'est-ce qui ne va pas ?

Personne ne lui posait cette question. Tout le monde partait toujours du principe que ça allait pour lui, quand on demande si « ça va ? » c'est uniquement pour se rassurer soi-même, pas pour demander comment vont les autres.

Mais là, Yuki mettait le doigt sur son problème.

Ça ne va pas.

Tsuna ne va pas bien.

Mais pourquoi ça ne va pas ? Tout est parfait, on a réussi à avoir l'accord. Ces deux types ont eu ce qu'ils méritaient, tout va bien.

Non. Non, ça ne va pas.

Ils ne méritaient pas, personne ne mérite ça, personne ne mérite de mourir, je n'ai pas à choisir, je n'ai pas le droit de choisir qui vit et qui meurt, je ne suis pas Dieu.

Non, mais tu es un héros. Les héros sauvent leurs amis et les protègent. Tu as protégé Yuki, tu es un héros Tsuna. Les héros peuvent choisir qui peut mourir, ils sont comme Dieu.

La voix de sa volonté est suave, envoûtante et tellement réconfortante. Tsuna a envie de la croire, il a envie de lui faire confiance et de l'accepter mais il ne peut pas. Accepter c'est être un Vongola.

Alors quand sa bouche s'ouvre, son regard est voilé, presque éteint et dénué de vie.

-J'ai tué des gens, je suis un monstre.

Yuki écarquille les yeux, s'attendant à tout, sauf à ça.

Du regret ? De la repentance ? Des remords ? Venant de Sawada ? Impossible. Et pourtant.

-Sawada, c'est pas parce que t'as tué des gens que ça fait de toi un monstre, dit Yuki.

-Tu crois même pas en ce que tu dis. T'es un menteur Yuki.

Il sentit ses joues rougir de gêne, percé à jour.

A titre personnel, il considérait Sawada comme un monstre. De ceux qui nous poursuivent dans les cauchemars et qui s'abreuvent de la peur et des larmes. Mais pour lui, tous les hommes sont des monstres.

Lui-même en était un.

-Bon, ok. T'es peut-être un monstre et alors ? Tout le monde a déjà tué ici, ça fait de nous des monstres si on suit ta logique ?

Tsuna ne savait pas quoi répondre à ça. Oui, ça faisait techniquement de lui un monstre mais le problème n'était pas le meurtre en lui-même mais ce qu'il ressentait quand ça arrivait.

Le plaisir, la puissance, la satisfaction.

Tout cela faisait ressortir des aspects de sa personnalité qu'il trouvait particulièrement effrayants. La vérité c'est qu'il se demandait s'il n'avait pas toujours été comme cela ou si les Vongola l'avaient façonné de cette façon.

Mais ça, Yuki ne le savait pas. Yuki ne savait pas quel genre de monstre il était.

-Si être un monstre c'est tuer les gens qui profitent des plus faibles, si être un monstre c'est s'assurer que tout le monde rentre chez soi pendant une mission, si être un monstre c'est veiller sur ses amis comme sur sa famille alors là, ouais, j'veux bien être un monstre. On est tous des monstres à notre manière Sawada.

Et Yuki le disait si légèrement, comme si ce n'était pas grave ce qu'il avait fait, comme si c'était normal. Et dans un certain sens, ça l'était. Il se reconnaissait un peu dans ses mots.

Il s'étira tranquillement en baillant. Ses paumes étaient rouges, ça faisait un mal de chien ! Mais il n'allait pas lui poser plus de questions. Il semblerait que ses paroles aient réussi à le calmer, il s'était arrêté de pleurer.

Ce type était un véritable mystère pour lui.

-Tu vois Sawada, toi et moi on n'est pas si différents. On a tous du sang sur les mains, même Hijime malgré ses airs sage, conclut-il en se levant.

Ses doigts vinrent essuyer les joues de Tsuna qui le fixait sans rien dire. Yuki se mit à rougir face à ce regard inquisiteur.

-Alors arrête de pleurer, on croirait voir une gonzesse.

Tsuna acquiesça automatiquement puis essuya ses joues avant de se relever à son tour.

Yuki pensaient qu'ils étaient pareil mais il ne pouvait pas savoir à quel point il avait bien plus de sang sur les mains.


Tsuna était accro à Reborn.

Il adorait ses baisers, la chaleur qui naissait dans son bas ventre quand ses mains chaudes le touchaient, sa voix grave quand il susurrait à son oreille et par-dessus tout quand il prononçait son nom.

Pas l'habituel Tsunaze ou Tsunabruti, non, quand il disait Tsuna avec ce regard fier et ce petit sourire heureux.

Tsuna pourrait mourir pour ça.

Il donnerait sa vie pour Reborn, juste pour qu'il soit fier de lui et qu'il l'aime.

Même si le monde de la mafia était dur. Même s'il se devait d'être impitoyable pour ses amis et pour sa famiglia. Même si ce n'était pas ce qu'il voulait, tant que Reborn l'aimait alors tout allait bien.

Et là, tout allait plus que bien.

Reborn suçotait amoureusement le creux de son cou tandis que sa main défaisait un à un les boutons du pantalon de Tsuna qui haletait contre lui, ses mains fourrées dans ses cheveux.

Ils étaient dans son bureau (qui était définitivement une bien trop grande pièce pour lui tout seul) au manoir Vongola. Ce n'était pas la première fois qu'ils faisaient l'amour ici, Reborn l'avait pris contre chaque meuble de la pièce, même la bibliothèque ce qui lui avait fait mal au dos pendant une bonne semaine. Tsuna n'aimait pas l'avouer mais il trouvait ça excitant bien qu'inconfortable.

Le problème était que Hibari devait lui donner son rapport de mission d'une minute à l'autre et Tsuna avait tout sauf envie de se faire surprendre par Hibari.

Autant parce que ce serait extrêmement gênant que parce qu'il ne voulait pas le voir se mettre en colère et tout détruire alors qu'il était nu.

-Reborn…souffla Tsuna en tentant de le repousser.

-Hum ?répondit le tueur à gage qui venait de glisser sa main dans son sous-vêtement.

Tsuna sentit son souffle se bloquer l'espace d'un instant quand il commença à le caresser.

Les frissons de plaisir parcouraient tout son corps et un gémissement lui échappa. C'était si bon…

Mais il devait se reprendre.

-Hibari… Il va… Il va venir, on peut pas faire ça maintenant…

Reborn sembla râler pour la forme mais ne protesta pas plus.

Il embrassa Tsuna une dernière fois avant de reculer.

Un petit sourire satisfait orna ses lèvres quand il vit le decimo, les joues rouges, la chemise à moitié défaite, les lèvres humides et surtout ce regard empli de frustration et d'envie.

-Quel dépravé vous êtes decimo, dit-il.

Tsuna rougit encore plus en détournant le regard. Il tenta de se rhabiller et d'avoir une tenue convenable sous le regard amusé de Reborn.

-Tout ça c'est de ta faute…bougonna-t-il.

Le téléphone de Reborn choisit ce moment précis pour sonner. L'assassin répondit, ne prêtant plus tellement attention à Tsuna.

A chaque fois qu'il parlait en italien, Tsuna tentait désespérément de comprendre ce qu'il disait en se concentrant sur les mots. Bon, ça ne fonctionnait pas toujours mais au moins, il essayait !

Quand il eut fini de téléphoner, Tsuna avait terminé de remettre son apparence en ordre.

Reborn avait une voix sexy de base mais elle l'était encore plus quand il parlait italien.

La main du plus âgé vint caresser sa joue. Tsuna soupira d'aise au contact de sa paume chaude contre son visage.

Reborn embrassa sa joue.

-Je continuerais ce qu'on a commencé ce soir, soit prêt, chuchota-t-il.

Tsuna acquiesça en même temps que ses joues s'embrasèrent encore plus.

Hibari décida d'arriver à ce moment-là.

Il y eu un moment de silence particulièrement gênant pour Tsuna durant lequel Hibari et Reborn se fixèrent (et Tsuna n'arrivait toujours pas à comprendre quel genre de rivalité étrange il y avait entre eux) puis Reborn sourit et quitta la pièce.

Hibari le suivit du regard mais ne dit toujours rien.

L'intuition de Tsuna lui hurlait que quelque chose était en train de se passer sous ses yeux.

-Hum… Hibari ?

Ce fut imperceptible mais Tsuna le remarqua. Hibari venait de sursauter à l'entente de sa voix, ce qui était très étrange car Hibari ne sursautait pas.

En vérité, il y avait beaucoup de choses que Hibari ne faisait pas comme les gens « normaux » mais Tsuna mettait ça sur le fait qu'il était un carnivore. Ces êtres n'ont pas la même perception du monde que lui.

Mais le voir sursauter devait bien prouver que quelque chose n'allait pas et son intuition ne faisait que le confirmer.

-Le rapport de mission.

Cette fois ce fut à Tsuna de sursauter, brusquement sortie de ses pensées. Il ne s'attendait pas à l'entendre parler (Hibari ne parlait que quand c'était nécessaire).

-Heu, oui ?

-Je l'ai pas. Kusakabe te l'enverra.

-D'accord.

Hibari avait les poings serrés et voir les poings d'Hibari serrés sur autre chose que ses tonfas avait quelque chose de perturbant.

-Est-ce que ça va ?demanda Tsuna.

Il s'insulta mentalement immédiatement après avoir posé cette question. Ce n'étaient pas ses affaires, Hibari allait définitivement le mordre à mort.

Pourtant, il n'en fit rien. Son regard acier se plongea dans le sien et Tsuna eut cette impression étrange d'être nu face à lui, comme s'il pouvait lire au plus profond de ses pensées.

-Reborn t'a fait un suçon.

Il y eu un silence durant lequel Tsuna eu vraiment du mal à réaliser que c'était à lui que parlait Hibari.

Puis il devint rouge et posa sa main à l'endroit où Reborn avait laissé sa marque. Il avait naïvement pensé que le col de sa chemise cacherait une quelconque trace mais c'était mal connaître Reborn qui adorait montrer au monde entier que Tsuna était sa propriété. Que ce soit en lui touchant les fesses, en chuchotant des obscénités à ses oreilles ou en caressant ses cuisses. Reborn était la plupart du temps discret quand il faisait ça mais les réactions de Tsuna avaient tendance à attirer l'attention. Il balbutia des excuses bidon qui se transformèrent en marmonnements incompréhensible.

-Tu l'aimes ?

Venant d'Hibari, cela sonna d'abord comme une affirmation mais Tsuna réussi à capter la nuance de questionnement.

C'était un peu étrange venant de lui parce que Hibari ne lui avait jamais posé de question sur le couple qu'il formait avec Reborn. Il en avait eu énormément au début, des remarques, des questions souvent très embarrassantes mais Hibari n'avait jamais rien dit.

Il ne savait pas pourquoi il lui posait cette question mais il y répondit tout de même.

-Oui.

Et son intuition lui hurla encore que quelque chose n'allait pas et qu'il avait fait une connerie mais Tsuna ne comprenait pas.

Il vit simplement Hibari partir comme il était arrivé, c'est-à-dire silencieusement.


Tsuna entendait vaguement le prof parler. A vrai dire, dormir sur sa table était bien plus intéressant que son cours.

Il devait rattraper ses heures de sommeil. Il n'était rentré que très tard chez lui en plus d'être horriblement fatigué.

Sa mère trouvait qu'il mangeait plus en ce moment, peut-être qu'utiliser ses flammes le fatiguaient plus qu'avant ? Tsuna ne se souvenait plus trop, il n'avait recommencé à les utiliser que récemment. Il ne pensait pas qu'il en était capable sans anneau ou sans ses gants d'ailleurs.

Le cours sembla se finir car Tsuna entendit du mouvement autour de lui.

Sa main bougea d'elle-même et saisit le poing d'Akira qui allait s'abattre sur lui.

Il y eu un moment de flottement entre Akira qui ne s'attendait pas à ce que Tsuna anticipe sa taquinerie (surtout qu'il était de dos) et Tsuna qui la fixait, sa main tenant la sienne, à l'affût d'une quelconque attaque.

-Wow, Sawada à des putains de réflexes, tu le savais Tomoko ?commenta Hayashi qui avait assisté à toute la scène.

Tsuna lâcha Akira, gêné. Il était un peu trop à l'affût du moindre détail en ce moment. Dès qu'il avait sentit sa main entrer dans son espace vitale, il l'avait saisie sans plus de réflexion.

-Non, mais c'est toujours bon à savoir, dit-elle en rangeant ses affaires sans entièrement refermer son sac.

Tsuna faisait souvent la même chose, sachant qu'ils allaient simplement changer de salle pour leur petite session de soutien habituelle.

Malheureusement, il était bien trop fatigué pour encore travailler. Son cerveau n'était décidément pas opérationnel, ses yeux voulaient se fermer et son corps criait grâce.

-Ce soir Sawada, on va venir à votre petite séance de soutien ! C'est pas génial ça ?dit Akira.

-Comment ça « on » ? J'ai jamais dit oui !protesta Hayashi.

-Parce que tu croyais que j'allais te demander ton avis ? Arrête de rêver, on y va un point c'est tout, répliqua Akira.

Quelle dictatrice

-Je peux savoir depuis quand vous avez décidé de ça ? Venez pas le perturber, on travaille vraiment, intervint Tomoko visiblement agacée.

Tsuna les écouta blablater un moment avant de décider d'intervenir à son tour (parce qu'après tout ça le concernait et il avait tout sauf envie de rester plus longtemps ce soir).

-Hum… En fait, je suis pas dispo ce soir, remettons ça à demain non ?dit-il.

Le regard que Tomoko lui jeta était un mélange parfait entre l'indignation et l'interrogation.

-Et pourquoi ça ? T'es là tous les soirs d'habitude, dit-elle.

Tsuna lâcha un rire gêné en se grattant l'arrière de la tête.

-Heu, ma mère est malade aujourd'hui alors je préfère rester un peu avec elle ah ah…

Tomoko fronça les sourcils l'air suspicieux.

Elle allait rajouter quelque chose mais Tsuna la devança.

-Bon eh bien, à demain !

Et il prit son sac avant de partir presque en courant.

Moins Tomoko posait de questions et mieux ce serait pour lui.


il se passe trop de trucs dans ce chapitre je trouve

au passage désolée pour les petites fautes mais là je suis trop fatiguée pour tout corriger T-T bref, à la prochaine !