Salut, je sais que ça fait longtemps mais il s'est passé BEAUCOUP de choses (il s'en passe toujours) donc j'avais pas trop eu le temps de corriger mon chapitre pour poster. Bref, j'espère vous allez bien aimer

Catnuip : Hey, merci pour ton commentaire c'est super sympa ! N'ai pas peur de laisser des coms je mange pas ah ah j'aime toujours avoir un avis sur ce que je fais même si ça peut paraître futile :) En tout cas ce que tu dis m'aide beaucoup je suis contente que cette fic te plaise !


-Arrête de te comporter comme un gamin Tsuna, tu n'en n'es plus un. Tu es le decimo, le boss. Les décisions, c'est toi qui les prends, les actes c'est toi qui les assumes, crache Reborn.

Et Tsuna déteste ça. Il déteste quand Reborn est si méchant avec lui, on dirait qu'il le déteste, il se sent comme une merde, pathétique, inutile.

Il redevient Dame-Tsuna et il hait cette sensation encore plus quand c'est Reborn qui la lui procure.

Il mourrait pour Reborn, il ferait tout pour le rendre fier, pour qu'il l'aime. Alors quand ces mots sortent de sa bouche, c'est comme si on le tuait et ça fait plus mal que n'importe quelle balle de pistolet.

-Je voulais pas faire ça ! Je voulais pas tuer ces gosses, c'était pas ma décision c'était…

-Ne mens pas Tsuna. Ne mens surtout pas. La seule personne qui a tiré, les tuant un par un, c'était toi et personne d'autre.

Il se fige complètement.

-Tu m'as…

-Je ne t'ai rien fait du tout. TU as voulu protéger ta famiglia, c'est louable et tout à fait normal mais il faut assumer maintenant.

Il faut assumer. Il est un assassin désormais, il a le sang de personnes innocentes sur ses mains.

C'est horrible.

-Tu m'as manipulé, souffle Tsuna qui se souvient de la conversation entre Iemitsu et Reborn, au beau milieu de la nuit.

Il a les larmes aux yeux mais les retient au maximum. Il ne faut pas que Reborn le voit comme un faible.

-Je-

-T'as fait en sorte que Gokudera et Chrome se fassent prendre en embuscade, tu savais très bien que ça allait m'énerver, t'as juste eu à dire quelques mots.

La colère semble surpasser le reste en lui, elle ravage tout et lui donne même la force de s'avancer vers Reborn et de le pointer d'un doigt accusateur.

-Tout ça pour éviter des négociations avec cette famille.

Un sourire ironique se dessine sur le visage de Reborn qui soupire.

-Alors c'était toi ce jour-là… Je savais que j'avais senti la présence de quelqu'un.

-T'as fait de moi un monstre !

Il était en train de craquer.

Son corps entier tremblait et les larmes inondaient désormais ses joues, des larmes de colère parce que c'était terriblement injuste, personne ne lui laissait le choix, personne ne lui avait jamais laissé le choix. Son existence était régie par ce que les autres voulaient ou pensaient de lui. Mais c'était aussi des larmes de tristesse car personne ne méritait ça, encore moins des enfants à qui Tsuna avait volé leur futur. Des larmes de déception, trahis par celui qu'il aimait le plus au monde, trahis par celui pour qui il aurait donné sa vie.

Amère et dure réalité, Tsuna se demanda s'il était né pour être usé encore et encore par la volonté des autres. Où était la sienne s'il n'était qu'un pantin ?

Désormais, il était comme eux. Comme Xanxus, cet homme sanguinaire, comme son père ce manipulateur, comme tous ces types qui composaient cette putain de famille et qui vivaient aussi tranquillement en tuant femmes et enfants, innocents ou pas. Les Vongola écrasaient quiconque se dressait sur leur chemin sans aucune distinction, sans aucune forme de pitié.

S'il les détestait autant c'est parce qu'il savait pertinemment que sans Reborn, sans les anneaux, sans les flammes de dernière volonté, il serait du côté de ces gens innocents que la mafia détruit, ces gens condamnés à souffrir et ayant eu le seul tort de naître du mauvais côté de la barrière, de naître faible.

Tsuna avait cru que jamais il n'oublierait qui il était, un faible, un être pathétique, une personne inutile. Il avait cru qu'il garderait ses valeurs, peu importe ce qu'il traverserait. Il avait cru tellement de choses, il avait été si naïf.

Et maintenant, il était un monstre.

Un monstre aux mains couvertes de sang, un monstre qui appréciait cette puissance, qui prenait plaisir à écraser les plus faibles.

Les gens comme lui.

Il avait tellement envie de vomir.

-Un monstre hein ?dit Reborn.

La gifle partit toute seule. Tsuna se retrouva assis par terre sans même comprendre pourquoi, la joue brûlante.

Reborn se mit à sa hauteur et l'attrapa par les épaules avant de le secouer durement.

-Arrête de faire ton putain de gamin ! C'est la mafia ici, la Vongola famiglia, c'est ainsi que tourne ce monde. Je te l'ai déjà dit Tsuna, TU es le boss. Bientôt, c'est TOI qui vas reprendre tout ça.

-Non ! Non non non non non ! Je veux pas, je refuse de faire ça, je veux pas tuer des gens, je veux pas revoir leurs visages toutes les nuits je veux pas…pleure encore Tsuna.

-Si, tu vas le faire que ça te plaise ou non. Tout le monde se plie à ces putains de règles, même tes précieux amis. Tu crois que Gokudera a survécu comment pendant tout ce temps hein ?dit vicieusement Reborn.

Tsuna se fige complètement en entendant ça. Gokudera et sa fidélité, Gokudera et sa confiance, Gokudera et ses sourires admiratifs, son ami, il ne pouvait pas avoir fait des choses aussi horribles pas vrai ?

-Je…

-Il faisait le sale boulot, butait des mecs qui devenaient trop emmerdants et il fermait toujours sa gueule. Il avait même pas 13 ans et toi tu pleurniches tout le temps. Tout tes gardiens ont compris comment ça marche, même Yamamoto qui n'a aucun lien avec ce monde à la base. Ils l'ont tous accepté, y a que toi qui veux pas assumer.

Tsuna ferma les yeux, mettant ses mains sur ses oreilles. Il ne veut pas entendre ça, c'est un putain de cauchemar.

Ce sont tous des meurtriers, des monstres, comme toi.

-Arrête, Reborn arrête…souffle-t-il mais l'ancien arcobaleno retire ses mains et serre fort ses poignets.

Tsuna à mal mais Reborn ne s'en soucie même pas, son regard est brûlant d'une colère froide, une colère qui s'abat sur lui.

-Des gens sont mort pour cet anneau, des gens se sont battus pour l'avoir et c'est tombé sur toi. C'est un putain de privilège que t'as alors tu vas arrêter de faire ton bébé et tu vas te reprendre. Cette famille compte sur toi, tout le monde compte sur toi, nos putains de vies dépendent de toi.

Les mots s'imprègnent en lui, ils résonnent étrangement avec ceux de Byakuran, quelques temps plus tôt.

« -Tous tes amis vont mourir et ce sera de ta faute. Alors donne toi plus. Sois parfait. Seul toi pourra les sauver Tsuna, tu comprends ? »

Mais non, il ne comprenait pas, il ne comprenait pas pourquoi on l'avait choisi lui, il ne comprenait pas pourquoi c'était sur ses épaules qu'on mettait toutes les espérances d'une famille, il ne savait même pas se sauver lui-même, comment sauverait-il ses amis ? Il était si faible…

-Je veux pas. Je veux pas de cette vie, j'ai jamais rien demandé !

Et c'est vrai, il n'a jamais rien demandé, il n'avait jamais demandé à être harcelé toute sa scolarité, ni d'avoir sa seule mère comme support parental, ni d'être tombé amoureux de la seule fille gentille avec lui, ni de rentrer dans la mafia et d'avoir un tueur à gage comme tuteur. Son seul tort a été de naître.

Il aurait préféré n'avoir jamais existé. Et tout ceci, toute cette douleur n'aurait jamais eu lieu d'être.

Reborn à l'air encore plus en colère qu'avant. Ses mains serrent si fort ses poignets que Tsuna a l'impression qu'il va les casser.

-Tout le monde a fait des sacrifices pour toi, on a toujours tout fait pour que tu aies confiance et toi tu…commence Reborn avant de le lâcher puis de soupirer.

Tsuna pleure toujours mais cette fois Reborn s'en fout. Il se contente de le fixer silencieusement et Tsuna voit la déception.

Il a envie de mourir.

-Je me suis trompé sur toi Tsuna. J'ai cru que j'avais fait de toi celui qu'il me fallait.

C'est comme si son cœur était en train d'arrêter de battre.

-Tu me quittes ?souffla-t-il.

Reborn ne dit rien et se releva simplement. Tsuna détestait ça. Il détestait cette impression de voir tout partir en fumer, de voir disparaître ce qu'il avait de précieux.

-Je veux pas d'un pleurnichard comme toi à mes côtés. Je veux un boss.

Il a envie de disparaître.

-Non, fait pas ça, pitié, je t'en supplie…dit-il et il tend sa main tremblante vers lui et d'habitude, Reborn la saisit toujours, il emmêle ses doigts aux siens et lui dit qu'il l'aime, il le rassure.

Là, il ne reçoit qu'un regard déçu et empreint de pitié.

-Reborn, ne m'abandonne pas. Me laisse pas seul, je t'en supplie fait pas ça, m'abandonne pas.

Et à ce moment-là, il s'en fiche d'être pathétique, il s'en fiche que ce ne soit pas le comportement d'un boss, il veut juste que l'homme de sa vie l'aime encore.

Mais Reborn tourne les talons et quitte la pièce sans se retourner, ignorant les appels désespérés de son ancien élève.

La porte claque et Tsuna est seul.

Alors il craque complètement, il pleure, il crie, il hurle, il tape les murs, les meubles exprimant toute sa douleur.

Mais personne ne vient et Tsuna reste seul comme il l'a toujours été.


Il se réveille en sursaut, le cœur battant.

Il ne rêve pas toujours du passé mais quand il le faisait il avait cette horrible boule au ventre qui pesait gentiment dans son estomac pour tout le reste de la journée.

Il n'aimait pas repenser à l'époque où il était avec Reborn parce que ce serait admettre que c'était la période durant laquelle il était le plus heureux et ce serait aussi admettre qu'il lui manque.

Cet enfoiré ne lui manque pas. Il pourrait crever la bouche ouverte que Tsuna n'en n'aurait rien n'a faire, mieux, il en rirait.

Reborn ne méritait que ça de toutes façons, une mort lente et douloureuse, à la hauteur de la manière dont il l'avait fait souffrir. Tout ça c'était aussi de sa faute.

Tsuna sentait doucement la chaleur monter en lui, c'était un parfait indicateur de quand il allait utiliser ses flammes. Il était dans sa chambre et il avait déjà cassé son réveil l'autre fois alors pas la peine de détruire plus de choses.

Il soupira en tentant de se calmer.

Avant, penser à Reborn le faisait tout simplement fondre en larmes. Maintenant, la tristesse s'était transformée en haine et c'était plutôt… Agréable. Agréable de voir qu'au fond il n'aimait pas ce sale type et qu'il n'avait plus autant d'influence sur lui.

Il avait grandi maintenant, il n'était plus le même.

Il n'était pas un monstre.

Son téléphone choisit ce moment précis pour sonner, faisant sursauter Tsuna qui tomba de son lit et rencontra violemment le sol.

En ce faisant, il tenta inutilement de se rattraper à quelque chose et ne fit qu'emmener sa couverture dans sa chute.

Il resta la tête à l'envers, empêtré dans ses draps pendant dix longues secondes avant de pousser un cri de désespoir.

Certaines choses ne changeront jamais et sa maladresse en faisait partie.

Tsuna finit par atteindre son téléphone qui sonnait toujours (son interlocuteur devait être patient car Tsuna aurait déjà raccroché) en rampant puis décrocha.

-Allô ?

Silence.

Tsuna détestait ce genre de silence parce qu'ils précédaient souvent une mauvaise nouvelle. Il savait qu'il y avait quelqu'un de l'autre côté car il pouvait l'entendre respirer.

-Sawada Tsunayoshi.

Les yeux de Tsuna s'écarquillèrent tandis que tout son être se figea.

Il connaissait cette voix. Il pouvait la reconnaître entre milles tellement il était rare de l'entendre.

De tous ces gardiens, il n'aurait jamais pensé un seul instant que Hibari serait le premier à le contacter.

-Hibari, souffla Tsuna qui commençait doucement à paniquer.

Hibari l'avait trouvé. Comment avait-il eu son numéro ? Comment avait-il fait pour le retrouver ? Qui l'avait aidé ?

Mais surtout, avait-il prévenu quelqu'un de sa présence ici ?

Tsuna avait l'impression que son cœur allait éclater dans sa poitrine.

Hibari allait venir le chercher et le ramener de force et Tsuna voulait tout sauf ça. Il ne voulait pas retourner chez les Vongola, il ne voulait pas faire face à Reborn ou à son père ni aux regards déçus de ses gardiens, sa famiglia qui avaient eu confiance en lui. Il ne voulait pas revivre l'Italie.

-Je… J'ai pas réussi à te sauver.

Il y a un long silence qui suit ces paroles.

Tsuna se demande si ce n'est pas un rêve. Hibari, qui l'appelle après 3 ans de disparition pour lui dire ça ? C'est impossible. Non, même dans une réalité alternative c'est tout simplement impossible.

Tsuna le connait si bien (il connait parfaitement chacun d'entre eux après tout) qu'il sait ce que représente ces paroles.

C'est un constat, froid et objectif.

Non, il n'a pas réussi à la sauver. Le Tsuna qu'ils avaient tous toujours connus est mort en Italie en même temps que les gamins qu'il a tués. Il n'est pas mort en tentant de se noyer, il est mort des mois plus tôt. Dire le contraire serait mentir et Tsuna s'est menti pendant tellement de temps… Hibari le sait, il est l'un des seuls à l'avoir compris.

« Je n'ai pas réussi à te sauver, je suis désolé d'avoir échoué. »

C'est ce que voulait dire ces mots. C'est ce que Hibari venait de lui dire et Tsuna n'arrivait pas à y croire.

Parce que cela voudrait dire qu'Hibari admettait son échec, qu'il voulait le sauver, qu'il se souciait de lui.

D'aussi loin qu'il s'en souvienne, Hibari ne s'était jamais soucié de lui, la seule chose qui l'avait toujours intéressé étaient se battre contre Mukuro et Dino. Oui, parfois Hibari pouvait agir bizarrement mais Hibari était un carnivore, ces êtres là avaient leur propre conception du monde après tout.

Alors, c'était tout simplement impossible.

Arrête d'être dans le déni Tsuna. Ce qu'il se passe est réel.

-Tu… Tu pouvais pas.

Et c'est la stricte vérité. Tsuna semblait être le seul à voir le problème, le seul à autant en souffrir. Pour le sauver il aurait fallu faire tellement de choses que finalement, mourir était la seule véritable option.

Avec des si on aurait refait le monde.

Il ne sait même pas pourquoi il répond. Il ne sait même pas pourquoi il lui dit une évidence qu'il sait sûrement.

-Tsuna, je t'a-

-He Hibari, tu vois pas qu'on t'attend pour la réunion ? Tu-

L'appel coupa soudainement.

Tsuna resta de longues minutes à fixer le vide, silencieusement.

La voix de Gokudera qui avait résonné derrière Hibari lui avait presque manqué. Il imaginait parfaitement la scène qui suivait, celle de ses gardiens se disputant avant que tout cela se transforme en combat épique et-

Il se figea en sentant le doux sentiment de nostalgie qui avait commencé à l'envahir.

Non, il n'avait pas à être nostalgique. Les Vongola étaient mauvais, les Vongola étaient des monstres cet endroit n'était pas pour lui.

Rien de là-bas ne lui manque.

Il se demanda ce qu'avait voulu lui dire Hibari avant de couper. Il ne l'appelait jamais Tsuna.

Il ne l'appelait jamais tout court.

Ce qu'il venait de se passer confirmait encore plus le caractère surréaliste de cet évènement.

Tsuna soupira en fermant les yeux.

Hibari l'avait appelé. Il y avait de fortes chances qu'il informe les autres de sa position mais vu la manière dont il avait raccroché quand Gokudera avait débarqué, il y avait plus de chances qu'il ne le fasse pas. De plus, s'il voulait sa position, il devrait la demander à quelqu'un qui s'y connait en traçage or s'il veut garder le secret, Hibari devra se débrouiller tout seul.

En conclusion, Tsuna allait encore passer des jours paisibles dans cette ville avec ses nouveaux camarades.

Enfin, paisibles, c'était une façon de parler bien sûr.

Son téléphone vibra une seconde fois et Tsuna eut peur de voir que c'était Hibari qui le rappelait.

Bien heureusement pour lui, c'était une simple notification d'un nouveau message.

Yuki voulait qu'ils se retrouvent chez lui avec Hijime pour discuter de la suite des évènements.

Il était 19h43.

Tsuna soupira d'avance car il savait qu'il allait encore se coucher tard aujourd'hui mais bon, c'était le week-end. Sa mère s'était fait des copines et passait pas mal de temps chez elles alors parfois elle n'était pas là quand Tsuna rentrait, malgré ça elle rentrait toujours bien plus tôt que lui et lui laissait une assiette préparée du repas qu'elle avait cuisiné.

Tsuna aimait sa mère et il s'en voulait souvent de la laisser aussi seule. C'était sa faute s'ils avaient dû déménager après tout. La voir se créer un cercle d'ami l'inquiétait autant que ça le soulageait.

Nana était naïve et un problème était vite arrivé, pourtant Tsuna aimait se fier à son instinct qui ne lui indiquait rien de mauvais ou dangereux concernant ces personnes.

Il enfila rapidement un pull, ses chaussures puis quitta la maison silencieusement.

Est-ce qu'ils vont tout le temps faire des réunions aussi tardives ?

Quand il arriva dans les quartiers est, Hijime l'attendait, adossé à un mur.

Contrairement à là où il habitait, le soir les quartiers est étaient plutôt animés. Tsuna pouvait entendre des rires lointains et de la musique. Si on se concentrait assez, on pouvait même entendre des cris d'agonies et de temps à autres des coups de feu.

-Salut. Désolé de te prévenir maintenant, on a eu quelques imprévus, lui dit Hijime.

Tsuna secoua doucement la tête.

-C'est pas grave. Alors, qu'est-ce qu'il se passe ?dit-il.

Il avait sérieusement besoin de se changer les idées après l'appel surprise de Hibari.

-Les Redevils veulent venger leur chef, cela créé quelques tensions parmi eux, expliqua Hijime.

C'était plutôt prévisible à vrai dire, Tsuna se demandait même quand cela allait arriver.

Un chef se doit d'avoir des hommes fidèles. S'ils ne lui sont pas fidèles, ils le sont au moins à ses idéaux.

-Ils ont attaqués ?demanda Tsuna.

Hijime secoua la tête.

-Non, ils ne peuvent pas vraiment. Mais je t'expliquerais tout en détail chez Jun, dit Hijime.

Tsuna allait parler quand un groupe d'hommes apparut dans leur champ de vision.

L'hyper intuition de Tsuna lui hurlait de faire attention à ces types qui prenaient le même chemin qu'eux.

Ils étaient armés et parlaient très fort. Certains d'entre eux étaient certainement éméchés.

-C'est des FIVE, lui indiqua discrètement Hijime.

Quand ils passèrent à côté d'eux, Hijime baissa le regard. Tsuna compris qu'il devait en faire de même et s'exécuter quand il aperçut parmi les hommes un visage familier.

Hanagawa Makoto, le petit-ami de Tomoko.

Celui-ci avait une cigarette dans la bouche et les yeux rivés sur son téléphone.

Tsuna se demanda pendant un instant si Tomoko savait quelle place occupait son petit-ami dans le gang.

-He toi là ! T'as un problème hein ? Pourquoi tu nous regardes comme ça ?l'interpella un des types.

Makoto leva les yeux de son smartphone et leurs regards se croisèrent.

-Il vous regardait pas, il est juste un peu tête en l'air, dit Hijime.

-Mais c'est que tu nous prends pour des cons en plus ? Tu veux mourir toi aussi ?renchérit-il.

Hanagawa Makoto. C'était le copain de Tomoko et de ce qu'il se souvenait, Tomoko avait l'air d'avoir peur quand il était là.

Est-ce que c'était lui qui lui avait fait autant de mal ? Ou alors avait-elle simplement peur du fait qu'il était un chef de gang ?

-Oh, Hijime, c'est toi ? Ça faisait longtemps, dit Makoto.

Tsuna arrivait à sentir la tension qu'il y avait dans l'air. Hijime avait beau arborer un air neutre, Tsuna savait qu'au fond il ne l'était pas. Il le voyait à la façon dont il serrait les poings.

-Hanagawa.

Makoto souffla la fumée de sa cigarette et sourit gentiment. Son regard se dirigea encore vers Tsuna.

-Sawada, c'est ça ?

Tsuna acquiesça.

-Qu'est-ce que tu fous ici et surtout avec ce délinquant ? Tomoko m'avait dit que t'étais faible pourtant…

Tsuna vit Hijime se tendre et il comprit. Il ne fallait pas que Makoto se doute ne serait-ce qu'un seul instant que quelque chose de bizarre se tramait sinon tout leur plan tomberait à l'eau.

Le brun s'avança doucement vers eux, perdu dans sa réflexion.

-Oh, je vois ! Hijime, tu vas lui vendre les services de ta sœur c'est ça ?s'exclama-t-il comme s'il venait tout à coup de comprendre quelque chose.

« Vendre les services de ta sœur » ? Qu'est-ce qu'il veut dire par là ?

Les autres types ricanèrent grassement tandis que Makoto passait affectueusement son bras par-dessus l'épaule de Hijime.

-T'as totalement raison, l'argent c'est important par ici. Fait le payer cher, les mecs de l'ouest en ont toujours plein les poches, pas vrai ?continua Makoto, le sourire aux lèvres, comme si lui et Hijime étaient des amis de longues dates.

Hijime ne souriait pas du tout, il serrait la mâchoire et ses poings comme pour se retenir de faire ou dire quelque chose qu'il pourrait regretter.

-Sawada, t'en a de la chance tu sais, elle suce super bien Miyuki.

Cette fois-ci, Tsuna compris. Son sang s'était figé tandis que le groupe s'en allait en riant. Hijime n'avait rien dit et s'était contenté de serrer les poings silencieusement.

Tsuna détestait ce monde.

-Hijime, est-ce que ça va ?souffla Tsuna.

Hijime acquiesça puis poussa un soupir. Il releva la tête et son regard brûlait d'une rage sourde que Tsuna n'avait jamais vu chez lui (pas étonnant, ils ne se connaissaient pas depuis longtemps).

-Allons-y.

Ils continuèrent de s'enfoncer dans les quartiers est sans évoquer ce qu'il venait de se passer.

Bientôt ils arrivèrent à ce qu'il semblait être la maison de Yuki.

C'était une petite maison à la façade claire. Il y avait des gens assis sur des tabourets devant l'entrée de la maison. Certains fumaient et d'autres jouaient tranquillement aux cartes. Tsuna crut reconnaître certains de ceux qui étaient avec Yuki le jour où Tomoko l'avait défendu.

Quand ils les virent arriver, certains se levèrent immédiatement pour saluer Hijime.

-Boss, c'est lui ?dit l'un des types, l'air suspicieux.

Tsuna savait qu'il n'avait pas vraiment l'air d'être quelqu'un de dangereux mais la première fois que les gens le voyaient, ils avaient systématiquement cette réaction.

Prenez-moi un tout petit peu au sérieux s'il vous plaît

-Oui. Où est Jun ?répondit Hijime.

-A l'intérieur avec Aki et les autres.

Hijime ouvrit la marche et Tsuna le suivit silencieusement, tentant d'ignorer les regards insistants que lui lançaient les autres membres du gang. Il ne se sentait pas très à l'aise même si cette ambiance lui était désagréablement familière.

Quand ils entrèrent dans la pièce où se trouvait Jun, celui-ci était assis à une table et buvait tranquillement sa canette de bière, face à un autre groupe d'hommes.

-Aki, tu butes le premier qui bouge hein ? Moi j'ai la flemme, j'suis fatigué, dit-il à son ami qui tenait en joue les hommes silencieux.

L'autre adolescent acquiesça silencieusement.

-Jun, tu peux m'expliquer ce que tu fiches ?soupira Hijime.

Tsuna sentait une certaine fatigue dans sa voix.

Yuki était très désinvolte, il avait l'impression que c'était sa façon à lui de prouver qu'il n'avait pas peur.

-Bah, ils faisaient trop de bruit alors…répondit simplement Jun.

Hijime soupira avant de s'installer à ses côtés, face au groupe d'hommes. Tsuna hésita un instant avant d'aller s'asseoir aussi.

Il ne comprenait pas vraiment la situation mais il savait qu'il devait être ici.

-Bon, maintenant que le boss est là, vous pouvez recommencer pas vrai ?dit Yuki.

Le premier homme était un chauve et lunetteux, il avait une barbe grisonnante et le regard grave.

-Je m'appelle-

-On s'en fout de comment tu t'appelles, parle vite !le coupa Yuki.

L'homme soupira.

-Je viens représenter le gang des Kyôkai , les Redevils avaient notre chef en otage mais maintenant qu'ils sont démunis, on vient vous proposer un marché, dit-il.

-Les Kyôkai sont un peu plus au nord de la ville, ils contrôlent surtout les limites et la circulation de drogues avec la ville voisine. Ils sont pas très puissants, expliqua Hijime à Tsuna.

-C'est exact. Je vais vous dire les choses clairement, beaucoup d'entre nous veulent se venger de ce que nous ont fait subir les Redevils pendant des mois. Si vous nous permettez de régler nos… Différends, on s'allie à vous.

Tsuna commença à réfléchir. Si les Kyôkai étaient aussi faibles, cela ne ferait que créer un énième conflit inutile voir pire, ils pourraient même se faire exterminer par le reste des Redevils en colère. Mais d'un autre côté, Tsuna ne les avait pas trouvés spécialement puissants, de plus ils avaient besoin d'alliés. Deux gangs pour le prix d'un, c'était toujours avantageux.

-Boss, t'en dis quoi ?fit Yuki à Hijime.

-Je suis Sawada, dit-il.

-Qu- Boss, tu peux pas laisser ce psychopathe décider !s'exclama Yuki.

-Jun, ferme ta gueule. Je t'ai déjà dit que Sawada était notre boss désormais.

Yuki serra les poings mais ne rajouta rien. Tsuna n'avait jamais senti autant d'agressivité émaner de Hijime qui semblait bien moins calme que d'habitude.

L'altercation avec Makoto semblait réellement l'avoir perturbé, il n'était pas en mesure de prendre des décisions actuellement.

Mais Tsuna n'était pas le mieux indiqué pour en prendre. Mais avait-il réellement le choix ?

Le jour où quelqu'un me demandera ce que je veux, je serais certainement mort.

-Alors ? Vous êtes d'accord ?

Tsuna ne voyait pas réellement d'inconvénient. Si ce gang gérait les Redevils à leur place, ils pourraient planifier la suite des évènements.

Et puis, si ça part en vrille, il suffira de leur envoyer un petit X Burner qui les calmera tous.

Tsuna secoua la tête pour faire sortir cette idée de sa tête. Pourquoi leur envoyer un X Burner ? Et puis, il n'était même pas certain que ses flammes dans l'état actuel puissent générer autant de puissance.

Il avait de plus en plus tendance à laisser les pensées violentes l'envahir et ce n'était pas très rassurant.

-C'est d'accord, dit Tsuna après un long silence.

Un soupir de soulagement se transmis parmi les hommes et Yuki lança un regard noir à Tsuna.

-Mais ne faites pas de conneries, je vous préviens, le premier qui tente un truc bizarre, on le brûle vif, prévint Tsuna.

L'éclat orangé dans son regard glaça toutes les personnes présentent dans la pièce. C'était comme si la tension avait soudainement augmenté d'un cran.

-Il l'a déjà fait, renchérit Yuki.

Quelques instants plus tard, les types quittaient les lieux à vitesse grand V. Au moins, ils étaient sûrs qu'ils ne feraient pas de bêtises.

-Ils sont partis bien plus vite qu'ils ne sont arrivés…commenta Aki, l'ami de Yuki.

-Ouais. Bon, on fête ça les gars ?déclara Yuki en s'étirant comme un chat.

-Faites comme vous voulez, je rentre chez moi, dit Hijime.

Il avait l'air un peu sur les nerfs et Tsuna pouvait le comprendre. Il était curieux de connaître son passif avec Makoto mais ce n'était définitivement pas le moment de lui poser des questions.

-Heu… Moi aussi alors, dit Tsuna en se levant mais Yuki attrapa son poignet.

-Nan, toi tu restes, on va discuter un peu. Et puis, faut que j'te présente le reste du gang, dit-il.

Yuki semblait de plutôt bonne humeur et Tsuna n'avait pas réellement envie de gâcher ça. Et puis quelque chose lui disait qu'il n'avait pas réellement le choix de toutes façons.

-Hum…

-De toutes façons t'as pas le choix comme t'es notre nouveau boss, pas vrai ? Allez, viens.

Le jour où on me demandera mon avis…


Si Tsuna devait donner une caractéristique aux Underwater's c'était qu'en plus d'être particulièrement bruyants, ils étaient très joviaux. Tsuna avait pu faire la connaissance de beaucoup de personnes et il était d'ailleurs étonné de voir une majorité d'adultes bien plus vieux qu'eux accepter de se faire diriger par des gamins.

Yuki le présentait comme le « pyromane » ou le « psychopathe » et tout le monde semblait comprendre qui il était. Il se demandait bien ce que pouvait avoir dit le blond sur lui.

La fête battait son plein, tout le monde buvait et chantait à tue-tête.

Tsuna se demandait si les fêtes se déroulaient toujours de cette façon ici.

Ils étaient dans une petite pièce à l'écart, lui et Yuki. Yuki avait décidé qu'il allait lui parler sérieusement et ils s'étaient isolés du reste du groupe.

Tsuna était assis à même le sol, sur le tatami. Yuki avait pris avec lui une bouteille de saké qu'il buvait au goulot et venait présentement de sortir un paquet de cigarette et un briquet de sa poche.

Avant de le voir aujourd'hui, Tsuna ne savait pas que Yuki buvait autant et encore moins qu'il fumait. Il commençait peu à peu à comprendre les quartiers est et sa logique, c'était une sorte de pays des merveilles un peu horrifique et décalé où tout était permis.

-Bon, Sawada, toi et moi on va discuter, sérieusement.

Tsuna se sentit se tendre. Il appréhendait les questions qu'il allait lui poser même si elles étaient totalement légitimes. Il espérait juste ne pas avoir à répondre à des questions sur les Vongola.

-Ok, mais si je réponds à tes questions, tu devras aussi répondre aux miennes ok ?

Il savait que même s'il avait refusé, Yuki aurait continué de le harceler à ce sujet.

Foutu pour foutu…

-D'accord.

Yuki inspira la fumée de sa cigarette tranquillement. Tsuna ne le voyait pas souvent calme, il avait toujours cet air désinvolte et renfrogné. C'était un peu étrange de le voir ainsi, on aurait dit que ça ne lui allait pas.

-Comment ça se fait que tu connais les Millefiore ? C'est une famille mafieuse hyper puissante, commença-t-il.

Byakuran avait encore gagné en puissance alors…

Tsuna savait qu'ils avaient pris plus de notoriété ces temps-ci, parfois il lisait quelques journaux italiens et se renseignait afin de voir s'il n'était pas poursuivi. Mais si même Yuki les connaissait c'est qu'ils avaient vraiment gagné en notoriété. Il se demanda si ils avaient d'ailleurs dépassé les Vongola.

-Hum… J'ai déjà eu affaire à eux dans le passé, répondit Tsuna.

C'était difficile de répondre quelque chose sans tout dévoiler.

-T'as bossé pour eux ?fit Yuki, visiblement surpris.

-Nan, avec une famille alliée.

-Sawada ? Toi ? Bosser pour des mafieux ? Je savais que t'étais un psychopathe mais je pensais pas que t'étais comme ça.

Oh, beaucoup de gens ne pensent pas grand-chose de moi au premier abord

-En même temps, c'est normal avec ton pouvoir.

Et voilà on y est.

-Alors, tu peux me le dire, on est entre nous. Ça vient d'où ? Est-ce que t'es une sorte d'extra-terrestre ? Tu viens détruire le monde c'est ça ?

En faisant bien attention, Tsuna pouvait voir que Yuki avait les joues un peu rouges. Est-ce qu'il était déjà soûl ?

-Hum… Non, pas vraiment. Et si je te le disais je serais obligé de te tuer de toutes façons.

C'est surtout que j'ai pas du tout envie de l'impliquer dans tous mes problèmes.

-T'es pas drôle Sawada. T'es vraiment pas drôle, on se demande tous pourquoi t'es aussi bizarre mais tu veux pas le dire, tu veux jamais rien dire. On sait même pas d'où tu sors, ni ce que t'as fait avant. Comment tu veux qu'on te fasse confiance comme ça ?

Tsuna haussa doucement les épaules.

-Vous n'avez pas à me faire confiance.

-Bah t'es dans notre bande maintenant alors…

-Ne te méprends pas, je vous aide parce que Hijime me l'a demandé mais après, je vais reprendre ma vie normale.

-Oh, parce que tu trouvais ça normal de tabasser des types qui avaient le malheur de se trouver sur ton chemin ?

Cette fois, c'est à Tsuna de rougir de honte. Il n'a pas tort.

Yuki rit et le tape dans le dos amicalement.

-C'est bon Sawada, je rigole. Tu peux être vraiment coincé parfois.

Et toi t'es beaucoup plus amical quand t'as bu.

-Jun, Hijime, tu l'as pas trouvé un peu bizarre tout à l'heure ?

Yuki haussa les épaules.

-Bah tu le connais mal mais le boss en vrai il s'énerve facilement. Il aime pas crier mais il déteste à avoir à se répéter tu vois ? Donc ses sautes d'humeur, c'est pas nouveau pour moi.

-Avant d'arriver, on a croisé un groupe de FIVE, Hanagawa était dedans.

Cette fois, Yuki se figea.

-Merde. Comment ça s'est passé ?

Tsuna commença à lui conter leur altercation et la façon dont avait réagis Hijime aux propos de Hanagawa.

Yuki avait tout à coup l'air grave. Il passa une main dans ses cheveux avant de soupirer.

-Bon, j'te le dis parce qu'on est qu'entre nous mais y a une époque où Hijime et Miyuki, sa sœur, ils se… Enfin ils offraient des « services » aux gens. C'était avant le gang bien sûr mais Hijime il aime pas qu'on en parle. Miyuki elle a arrêté aussi et elle veut plus rien à voir avec ce monde. C'est pour ça qu'il faut pas qu'elle sache ce qu'on fait, expliqua Yuki.

Tsuna avait mal au ventre. Il trouvait ça horriblement injuste. Hijime n'avait jamais eu le choix. Il vivait dans un quartier pourri, avec des gens pourris et il tentait de survivre comme il le pouvait, comme le faisait Yuki. Plus le temps passait, plus Tsuna avait l'impression de se sentir proche de ces deux types un peu bizarres et paumés.

On ne lui avait jamais laissé le choix. Eux non plus ne l'avaient jamais eu.

-Si tu croises Hanagawa la prochaine fois, brûle-le. Il mérite que ça ce chien.

Tsuna pouvait sentir la haine dans les mots de Yuki.

Ce type est vraiment un sale type alors ?

Yuki avala une longue gorgée de sa boisson puis la tendit à Tsuna.

-Allez, bois.

-Je ne pense pas que ce soit une bonne idée.

Et il le pensait vraiment, la dernière fois qu'il avait été ivre chez les Vongola ça s'était plutôt mal fini pour à peu près tout le monde.

Très mauvais souvenir.

-J'ai repensé à ce que tu m'as dit l'autre fois sur les monstres.

Tsuna eu la subite envie de se terrer dans un trou sans fond. Il aurait vraiment préféré que Yuki oublie ce moment particulièrement gênant de sa vie.

-On a tous des démons qui hurlent dans nos têtes. Et ça, ça les rend supportables, dit Yuki en lui tendant encore la boisson.

Et Tsuna sait à quel point il a raison. Il est horriblement tenté parce qu'il repense à son rêve du passé et la façon dont Reborn a été si cruel et il a juste envie d'oublier que parfois, ça fait mal de vivre.

C'est une très mauvaise idée.

-Heu, juste un peu alors, dit Tsuna.

Yuki lui sourit.


Yuki commence à regretter.

D'accord, son plan consistait à profiter du fait que Sawada soit éméché pour lui soutirer des informations mais là, le brun était complètement différent et extrêmement effrayant.

Au premier abord, il avait son air candide habituel, voir joyeux. Quand on faisait attention, on pouvait voir ses yeux briller en orange.

Yuki avait compris que Sawada souffrait surement d'une sorte de dédoublement de la personnalité et qu'à chaque fois que ses yeux viraient à l'orange il se transformait en psychopathe pyromane.

Malgré tout, il avait les yeux orange par moment, ce n'était jamais définitif (encore heureux). Là, il les avait presque constamment, ce qui était mauvais signe.

-Donc, t'es en train de me dire que le feu, c'est ta volonté c'est ça ?dit Yuki très lentement qui ne savait pas s'il nageait en plein délire ou s'il avait trop bu.

Tsuna avait dû passer la demi-heure précédente à lui expliquer son pouvoir. Yuki ne trouvait toujours pas d'explications logique et rationnelle à ces flammes.

-Oui, sourit Tsuna avec ses yeux orange.

-C'est juste impossible.

-Bien sûr que si. Avec de la volonté, tout fonctionne. Même si je te tire une balle, tu meurs pas.

Sawada était vraiment cinglé. Il ne savait pas s'il appréciait ou s'il trouvait ça encore plus flippant.

-Si tu ne me crois pas, on devrait essayer, dit Sawada en faisant mine de chercher quelque chose.

Il marmonna quelques mots comme « pistolet» et « X quelque chose » puis son visage s'illumina.

-Si j'essaye avec mes flammes, ça va fonctionner tu penses ?

-Attend, qu'est-ce que tu vas faire là ?

-Te prouver que les flammes de dernière volonté existent. Si j'essaye de te tuer avec la force de ta volonté, tu survivras.

-Sa-Sawada…

Les mains de Tsuna furent entourées par des flammes et ce fut comme si le cœur de Yuki s'arrêtait de battre. Ce type était définitivement un psychopathe.

-O-ok, Sawada, calme-toi. Tu vas me tuer et on est dans le même camp, je sais pas si tu te souviens, me faire ça ce serait me tuer et c'est pas une si bonne idée.

-Mais il n'y a aucune raison que tu meurs Yuki, tu n'es pas faible. Tu vas survivre pas vrai ?

Le pire c'est bien la façon dont Sawada semble certain de ce qu'il dit.

-Non, putain tu vas juste me tuer ! Sawada n'approche même pas, je te préviens.

Tsuna lui sourit et Yuki se souvint ce l'odeur de la chaire brûlée et des cendres et la chaleur des flammes près de sa peau.

Ce type avait tué des gars comme lui sans aucun scrupule, rien ne l'empêchait actuellement de mettre fin à sa vie.

Yuki allait se saisir de son arme mais la main de Tsuna attrapa son poignet avant qu'il ne puisse faire quoi que ce soit, comme s'il savait déjà ce qu'il allait faire. Son autre main vint se poser sur son épaule, dans le creux de son cou.

Yuki serra les dents, appréhendant la brûlure mais rien ne vint.

Sawada le fixait de ses yeux orange qui transperçaient son âme et la chaleur que ses mains diffusaient était étonnamment agréable.

Il avait l'impression d'être vidé de toute énergie. Son corps tendu s'était totalement relâché et il était à deux doigts de se laisser tomber sur Sawada.

Mais qu'est-ce qu'il m'a fait ?

Un petit rire s'échappa de Sawada et maintenant qu'il y pensait c'était peut-être la première fois qu'il l'entendait rire de cette façon.

Sawada le lâcha et Yuki se laissa tomber sur le sol. Il avait soudainement très envie de dormir, c'était la première fois depuis longtemps qu'il ressentait cette sorte de paix intérieure.

-Qu'est-ce que tu m'as fait ?souffla-t-il.

-Rien, juste une petite blague. Tu vas bien dormir ce soir, dit Tsuna.

Ça ne l'aidait absolument pas pourtant ses paupières se faisaient de plus en plus lourdes.

-Yuki, je ne ferais jamais de mal à mes alliés. Je protégerais toujours ma famiglia.

La fin de la phrase avait été soufflée, presque chuchotée.

« Famiglia » ? C'est en quelle langue ça ? Qu'est-ce que ça veut dire ?

Yuki eut envie de dire quelque chose mais déjà un voile noir se déposait devant ses yeux tandis qu'il sombrait dans le sommeil.