la voici enfin, la fameuse première confrontation entre Hibari et Tsuna après tout ce temps (oui on oublie presque que c'est un 1827) !

Kitana : merci beaucoup, j'espère ne pas te décevoir avec ce chapitre hihi

Akane : merci pour ton review ça me fait vraiment plaisir si t'as aimé la fic jusqu'ici j'essaye toujours de faire des chapitres que je considère comme bien avant de les poster (c'est aussi pour ça que je met 100 ans à update pardon)

j'espère que ce chapitre va vous plaire


Il fallait toujours prouver quelque chose avec Reborn.

Il fallait prouver qu'il l'aimait vraiment en couchant avec lui, il fallait prouver qu'il était assez fort en tuant des ennemis, il fallait prouver qu'il était digne d'être un boss en prenant des décisions difficiles…

Mais jamais Tsuna n'avait bronché à faire tout ça parce qu'il aimait tellement Reborn qu'il serait mort pour lui.

Il a tué pour lui.

« T'as pas à le tuer pour prouver quoi que ce soit »

Il ferme les yeux. Yuki avait raison.

Il ne doit rien à personne.

-Tsuna ! Tu viens manger mon chéri ?crie la voix de sa mère.

Il n'est que 9h, un samedi matin.

Après les évènements de la veille, Tsuna a pleuré une bonne heure avant de réussir à se calmer. Il détestait penser à tout ça.

-J'arrive, dit-il en sortant du lit.

Malgré tout, Jun avait décidé qu'ils organiseraient une réunion pour parler de leur prochain plan qui visait à attaquer les FIVE. Tsuna n'avait pas envie d'y aller mais il n'avait pas vraiment le choix après tout. Ils avaient besoin de lui.

Manger avec sa mère lui avait manqué. Nana lui racontait toujours avec engouement sa journée et comment étaient ses amies.

Comme ça faisait longtemps qu'elle ne lui avait pas reparlé de leurs problèmes d'argent, Tsuna espérait qu'ils avaient été réglés. Il avait tout sauf envie de le contacter. Tsuna savait pertinemment qu'avoir des dettes envers quelqu'un dans le milieu de la mafia était peu recommandé.

Mais il n'avait pas eu le choix ce jour-là. Il n'avait jamais eu le choix.

-Et toi Tsu-kun ?

La voix de sa mère le sort de sa rêverie. Elle le regarde avec ces yeux si similaires aux siens et l'air inquiet.

Il n'aime pas la voir inquiète.

-Est-ce que ça va ?

Il acquiesce rapidement.

-Tu es sûr ? En ce moment tu as l'air très fatigué.

Fatigué ? Tsuna ne fait même plus attention aux signaux que lui envoie son corps.

-Si ça ne va pas tu sais... tu peux me le dire, sourit-elle de son air doux et tendre habituel.

Tsuna a presque envie de pleurer. Nana est si douce et se veut si compréhensive alors que Tsuna ne peut rien lui dire. Il ne veut pas la mettre en danger, il ne veut pas la faire souffrir, il ne veut pas lui faire revivre tout ça.

Nana mérite bien mieux que ce genre de vie, pleine de danger et de violence.

Elle a juste eu le malheur d'être sa mère, d'aimer le mauvais type. Est-ce que ça mérite autant de souffrance ?

Le pire c'est que Tsuna voit comment sa mère agit, elle est exactement comme lui (ou alors il tient ça d'elle), elle veut le protéger.

Même si elle est faible, même si elle n'a pas les armes, même si ça peut lui coûter la vie, elle se contente de sourire, même si c'est dur, en disant que tout va bien.

La douleur ne s'exprime chez Nana que dans les cris stridents qui suivent un cauchemar ou ses crises d'angoisse. Tsuna ne se voit que trop bien quand elle serre les poings pour retenir ses larmes ou quand elle lui sourit.

Il ne veut plus la faire souffrir.

Alors non, il ne va pas lui dire. Il va faire comme elle et affirmer que tout va bien même si en vrai c'est la fin du monde.

Nana décale son assiette puis tend ses mains vers celles de Tsuna qui est de l'autre côté de la table.

Ses doigts sont longs et fins, sa peau est douce et ses ongles sont brillants de vernis. Tsuna remarque qu'elle ne porte plus son alliance. Même après leur déménagement, Nana l'avait gardé. Il s'était toujours demandé pourquoi mais ce mariage semblait représenter quelque chose pour elle. Il n'avait pas remarqué qu'elle l'avait retiré.

Ses doigts se mêlent à ceux de sa mère. Ses mains sont pleines de cicatrices et un peu caleuses. Il a presque honte de toucher celles de sa mère qui sont si belles.

-Je suis ta mère d'accord ? Sache que je t'aimerais toujours. Tu peux tout me dire, je ne te jugerais pas.

La gorge de Tsuna se serre. Il a presque envie de tout lui dire, comment Reborn le fait encore souffrir même avec cette distance, comment il veut disparaître de ce monde, à quel point il se sent sale, la manière dont ses amis lui manquent, Gokudera, Yamamoto, Lambo, Chrome, Futa, Ryohei et même Kyoko qui a tenté de se suicider à cause de lui. Il a envie de lui dire que son bébé est un monstre et que ces jolies mains si douces et si pures touchent le sang d'innocents qu'il a pris plaisir à tuer.

Il a envie de lui parler de l'Italie.

Mais il ne veut pas la faire souffrir. Plus jamais.

-Tes mains sont chaudes, dit-elle.

Merde

Tsuna veut les retirer mais Nana les garde dans les siennes.

-Ça fait pas mal, c'est agréable. Tsuna, de quoi as-tu peur ?

-Je pourrais te blesser.

-Bien sûr que non Tsuna je suis ta mère. Tu m'aimes pas vrai ?

Il acquiesce silencieusement.

-Jamais tu ne pourrais me faire de mal. Tu ne ferais jamais de mal à une mouche Tsu-kun, tu es beaucoup trop gentil pour ça !

Un sourire amer se dessine sur son visage.

Elle ne sait pas encore que son fils est un monstre.

-Je ne sais pas ce que tu vis mais si tu as besoin de moi, je suis là d'accord ?

Il acquiesce silencieusement en évitant soigneusement son regard.

-Tsunayoshi.

Il lève les yeux vers elle et lit toute la douleur qu'elle porte en elle depuis si longtemps.

-Je ne veux pas te perdre. Pas une deuxième fois.

Elle chuchote comme si c'était un secret qu'il fallait qu'ils gardent entre eux. Ses mains serrent un peu plus les sienne.

-Alors parle-moi d'accord ?

Il acquiesce encore (on dirait qu'il ne sait faire que ça). Nana ne le croit pas, ça se voit à la façon dont elle soupire en lâchant ses mains. Pourtant elle le laisse tranquille et ne lui en demande pas plus. D'une certaine manière Tsuna lui en est reconnaissant.

Le repas se finit calmement. Nana change de sujet et babille gaiement à propos d'autres choses.

Jun lui envoie un énième message le pressant sur l'importance de la réunion qu'ils vont avoir et sur le fait qu'il doit y être à l'heure.

Tsuna y arrive quand même en retard.

-Mais tu te fous vraiment de moi ? J'ai pas arrêté de t'envoyer des messages et tu trouves le moyen d'arriver en retard ?s'exclame Jun qui est devant l'immeuble délabré qui leur sert de QG.

Tsuna lâche un rire nerveux en détournant le regard.

-Désolé, j'ai eu un petit peu de mal à me repérer…dit-il.

La vérité c'est qu'il avait un pressentiment étrange. Depuis le moment où il avait quitté sa maison jusqu'au moment où il est arrivé dans le quartier. Ce qui était encore plus troublant était bien le fait que son hyper intuition n'y était pour rien.

Il avait juste une très désagréable sensation. Quelque chose qui lui disait que s'il allait à cette réunion il le regretterait. Plus le temps passait plus Tsuna avait commencé à faire confiance à son instinct, s'il avait une impression comme celle-ci c'est qu'il allait très certainement se passer quelque chose à cette réunion.

Mais ce n'était pas son hyper intuition. Et puis il avait pris la mauvaise habitude d'être anxieux dans ce qu'il faisait alors, ce n'était peut-être que des idées qu'il se faisait…

Son hésitation était la principale cause de son retard, la deuxième était qu'il s'était fait poursuivre par un chien. Cela l'avait rendu un peu nostalgique.

Jun soupire en ouvrant la marche. Il semble sur les nerfs (comme d'habitude) et pressé. Tsuna comprend quand ils arrivent dans une sorte de salle de réunion aménagée pour l'occasion. Presque tous les membres de leur gang sont là, assis ou en train de s'asseoir et de l'autre côté de la pièce, autour de la grande table, il y a tout un groupe d'hommes en costume.

Ils lui sont étrangement familiers.

Jun et Tsuna vont s'asseoir du côté de la table où sont leurs camarades.

Tsuna se fige complètement quand il comprend qui sont ces gens et quand il voit un visage qu'il n'aurait jamais cru revoir avant très longtemps.

C'est pas possible. Dites-moi que c'est un cauchemar. C'est pas possible.

Hibari Kyoya est là.

Juste là, assis de l'autre côté, en train de discuter avec Kusakabe.

Tsuna veut courir mais il ne peut pas. Les questions se précipitent dans sa tête, est-ce que ça veut dire que les Vongola sont à sa recherche ? Comment l'a-t-il trouvé ? Est-ce qu'il va le ramener à Namimori ?

-He, Sawada, y a un problème ?lui dit Jun.

A l'entente de son nom, Hibari lève la tête vers eux. Leurs regards se plongent l'un dans l'autre.

Le regard d'acier est horriblement familier. Avant, Tsuna essayait de comprendre ce qu'il se cachait derrière mais la peur finissait toujours par l'emporter chez lui et il détournait le regard pour se concentrer sur sa fuite (avant de se faire indéniablement mordre à mort).

Il voit pour la première fois une multitude d'émotions se lire sur son visage, la surprise, l'incompréhension mais surtout la joie. Hibari semble réellement heureux de le voir. Tsuna, ça lui donne encore plus envie de s'enterrer.

Son cœur bat encore plus vite, si c'était possible. Hibari va le ramener à Namimori et le connaissant il ne va pas lésiner sur les moyens. Tsuna ne pourra rien faire contre lui car c'est Hibari, il a toujours été plus puissant en plus il a son anneau, sa boite-arme et certainement sa combio forma. Tsuna n'a même pas ses gants.

Il est complètement foutu.

Les larmes lui montent aux yeux et il voit Hibari froncer les sourcils silencieusement. Il y a encore une multitude d'émotions qui s'affichent sur son visage mais il s'en fiche, il ne pense qu'à ce qu'il va lui faire quand il l'attrapera.

-Tsuna, ça va ?insiste Jun.

Son regard suit celui de Tsuna pour tomber sur Hibari qui les fixe.

-Tu le connais ?

Tsuna secoue la tête avec virulence.

Il ne faut pas qu'ils sachent. Jamais.

Alors Tsuna fait ce qu'il a toujours fait, il sourit et agit comme si tout allait bien.

-Alors pourquoi il te regarde comme ça ? fait Jun, méfiant.

-Je sais pas. Peut-être que je lui rappelle quelqu'un ? sourit encore Tsuna.

Yuki semble particulièrement sceptique mais il ne dit rien.

Tsuna lui continue de paniquer intérieurement. Connaissant Hibari, il aurait déjà dû tenter quelque chose à la seconde où il l'a vu alors pourquoi ne l'a-t-il pas déjà menotté ? Pourquoi ne dit-il rien ?

Tsuna déteste ce suspense et il sait que ce n'est pas le genre d'Hibari. Ou alors il veut se venger ? Le punir d'avoir disparu de cette manière en le torturant psychologiquement de la sorte ?

Non, ce n'est pas le genre d'Hibari. Mais Tsuna n'en n'est même pas sûr, parce qu'Hibari a changé.

Il est plus grand maintenant et son regard est encore plus froid qu'avant (il ne pensait même pas que cela puisse être possible). L'uniforme a laissé place au costume, ce n'est pas celui officiel des gardiens car il n'y a pas les armoiries de la famiglia. Tsuna se souvient que Hibari n'aimait pas porter des cravates pourtant, il en a une. Kusakabe et les autres membres du comité de protection semblent presque trop sérieux à côtés d'eux, une bande d'ados et d'adultes paumés, habillés comme des racailles.

Hibari a des cernes aussi. C'est la seule marque de fatigue qui se lit sur son visage. En dehors de ça, il semble comme d'habitude, impassible et imperturbable.

Tsuna se demande s'il aurait été comme lui s'il était resté.

Non, je serais certainement mort.

Hijime choisit ce moment pour rentrer dans la pièce et s'installer à côté de Yuki qui fixe Hibari.

Tsuna prie pour que Hibari ne décide pas sur un coup de tête de mordre à mort Yuki parce qu'il le regarde mal.

-Je pense que nous n'attendons personne d'autre alors je propose de commencer cette réunion. Yuki ? dit Kusakabe.

Yuki lâche enfin Hibari du regard et se lève pour se placer au milieu de l'assemblée.

-Je m'appelle Junichiro Yukiteru. Si on a fait appel à vous aujourd'hui c'est parce qu'on est dans une sacrée merde.

Il regarde longuement Hijime comme s'il souhaitait lui faire passer un message sans parler et Tsuna commence à se demander quel serait le moment idéal pour lui pour prendre la fuite.

Hibari le rattraperait.

Concrètement, il ne peut rien faire. Débuter un combat en plein milieu de la réunion lui serait plus désavantageux que pour Hibari. Cela confirmerait en plus le fait qu'ils se connaissent alors qu'il a dit non.

Il n'y a plus qu'à attendre.

Tsuna se concentre au maximum sur tous ses sens, sur son hyper intuition qui semble être complètement inexistante et sur son instinct. Une partie de lui hurle de prendre la fuite tandis qu'une autre lui dit de se calmer.

Tsuna est stressé mais il tente de le cacher. Il essaye de ne pas trop regarder Hibari mais quand ses yeux se perdent sur lui, il rencontre toujours ses deux orbes métalliques qui ne l'ont pas lâché une seconde.

Il n'écoute pas un seul mot de ce que dit Yuki. Encore moins la dispute houleuse qu'ont Hijime et lui durant la réunion. Il se perd dans ses souvenirs comme à chaque fois que quelque chose a un lien avec les Vongola.

Le soleil est en train de se coucher mais les nuages couvrent le ciel de manière si opaque qu'on dirait que la nuit est déjà tombée.

Tsuna est allongé par terre, au milieu des arbres, dans la boue et son propre sang. Il y a d'autres corps autour de lui, surement ceux de ses ennemis mais il n'a même pas assez de force pour aller le confirmer.

Il a si mal qu'il ne peut pas bouger. Et la pluie commence à tomber. Fort.

Des bruits de pas se mettent à retentir. Son hyper intuition ne lui signale rien alors Tsuna ferme les yeux.

Hibari est toujours là.

Il le tire par le bras, ignorant sa plainte et le porte sur son dos, difficilement, titubant, mais il ne bronche pas et il le porte malgré ses blessures, malgré la pluie qui rend son avancée difficile.

Tsuna se sent si lourd et si mal. Ce n'est pas seulement à cause de la douleur des coups que lui ont infligés ses ennemis, c'est aussi à cause de sa prise de conscience.

Cette mission est un échec, il a failli mourir pour la énième fois et il n'a même pas réussi à protéger ses amis. Peut-être que maintenant, tout le monde est mort et qu'ils sont les derniers survivants.

Et si les autres sont encore en vie, il va falloir affronter les regards, les remontrances, les entraînements toujours plus durs, la honte, la colère, la déception et cette haine de lui-même qui grandis toujours plus et qui va finir par l'avaler.

Tsuna a envie de mourir.

-Hibari, murmure-t-il.

Hibari ne dit rien mais Tsuna sait qu'il l'entend. Il le sent.

-Laisse-moi ici.

Les mots sont magiques car il s'arrête instantanément.

Tsuna pense (et espère) qu'il va réellement le faire et que tout ce supplice, toute cette souffrance va enfin terminer.

Il a juste envie de dormir et de ne pas se réveiller.

Pourtant, il ne se passe rien.

Hibari reste planté là, immobile.

-Hibari, fait encore Tsuna. Ça ressemble à un gémissement, une supplique.

-Arrête de te comporter comme un herbivore.

Et il continue sa route.

Tsuna aurait éclaté de rire s'il n'était pas au bord de l'inconscience.

-Je suis un herbivore.

-Non. T'es pas un herbivore.

Et étrangement, venant d'Hibari, c'était un petit peu réconfortant. C'était comme si d'une certaine manière il lui disait qu'il n'était pas faible et insignifiant, qu'il méritait de vivre.

Non, il fallait faire face à la réalité, Hibari ne lui aurait jamais dit ça.

Quand Tsuna se réveilla, il était à l'infirmerie du manoir avec Reborn en train de lire un livre à son chevet. Bien évidemment il eut le droit au sermon habituel mais aussi quelques baisers.

Ils firent une dizaine de réunion concernant la mission et plusieurs fois Tsuna fut face à Hibari mais jamais il n'évoqua ce qu'il s'était passé ce jour-là. Jamais ils n'en reparlèrent.

En y repensant, Tsuna se demandait pourquoi Hibari avait toujours gardé le « secret » de ce qu'il s'est passé ce jour-là.

En y repensant, il y a beaucoup de choses dans le comportement de Hibari que Tsuna ne comprend pas. Mais Hibari a toujours été là et cette simple affirmation occulte facilement le reste.

-Tsuna ? T'en penses quoi ?s'exclame Jun.

Il devient soudainement le centre de l'attention. Les yeux aciers d'Hibari le scrutent toujours aussi intensément et Tsuna pense sérieusement qu'il n'aurait pas dû sortir de chez lui aujourd'hui.

-Tsuna ? Alors ?insiste Jun.

Evidemment, il n'a rien écouté. Mais il se voit mal le dire devant tout le monde de cette manière.

Il a juste envie que tout ça se termine très vite et que Hibari arrête de le fixer de cette façon.

Est-ce que si je l'attaque la surprise va me donner un avantage ?

Tsuna serre doucement ses poings qu'il sent chauffer. Jun voit distinctement l'éclat ambré briller dans ses yeux et il pâlit.

Hibari se contenta d'esquisser l'ombre d'un sourire. Ce simple geste suffit à refroidir totalement Tsuna.

Hibari reste Hibari. En aucun cas j'aurais l'ascendant sur lui !

-Mais c'est incroyable, Sawada, tu m'entends ou pas ? Qu'est-ce que ce type a fait pour que vous le fixiez comme ça ?dit Jun.

-Rien du tout. Et je suis d'accord avec ce que tu as dit, s'empressa de dire Tsuna.

Hijime écarquilla les yeux, visiblement outré, et un sourire victorieux orna le visage de Jun.

-Bien, alors nous planifierons l'attaque comme prévu pour la semaine prochaine. D'ici là, soyez prudents et restez discrets, dit Kusakabe.

Attendez, quoi ?

-C'est une idée complètement suicidaire, on peut pas faire ça ! Tsuna bordel !s'exclame Hijime qui se lève de sa chaise.

-Assied-toi herbivore.

La voix d'Hibari le fait frissonner. C'est la première fois de toute la réunion qu'il parle et tout le monde se tait.

Hijime se contente de fixer Hibari en haussant un sourcil.

-Herbivore ? J'ai l'air d'être une vache pour que tu m'appelles comme ça ?dit-il.

Tsuna voit Kusakabe poser une main sur l'épaule d'Hibari, comme pour l'empêcher d'attaquer.

-Hijime, arrête d'avoir peur. On va exterminer les FIVE et on va faire payer Makoto pour tout ce qu'il a fait. Fait-nous confiance, tant qu'on a Tsuna avec nous, rien ne va nous arriver, dit Jun.

Hijime n'a pas l'air convaincu, il est même très en colère.

-Jun, tu vas nous faire tous tuer, dit-il avant de se lever et de quitter la pièce en claquant la porte.

Un silence pesant s'installe dans la salle.

-Il va s'en remettre. Tsuna a pris la meilleure décision, dit Jun.

Mais qu'est-ce que j'ai fait ?

-Je suppose que la réunion est finie. Rentrez chez vous, dit Kusakabe.

C'était le seul signal qu'attendait Tsuna pour déguerpir en vitesse. Il esquiva habilement Jun qui semblait vouloir lui dire quelque chose et les autres membres du gang. Il voulait simplement partir le plus vite possible et fuir Hibari.

Sa présence lui rappelait beaucoup trop de choses dont il ne voulait pas se souvenir. La douce voix de Reborn, le sang sur ses mains, la douleur des coups qu'un ennemi lui avait assené, la chaleur des flammes, brûlantes et assassines, le sang sur le sol d'Italie, le couché de soleil, le bruit des balles et les enfants qui tombent sur le sol qui meurent, qui souffrent, qui pleurent, qui-

Tsuna s'arrête brusquement, le corps tremblant.

Les Vongola sont des meurtriers et il en est le chef. Il déteste repenser à tout ça. Mais ce qu'il déteste le plus c'est de savoir qu'au fond, il n'y avait pas que des mauvais souvenirs.

Il y a les chocolats chauds de Gokudera, les sushis de Yamamoto, la voix douce et calme de Chrome, les encouragements de Ryohei et les rires bruyants de Lambo, I-pin et Futa, la voix de Gokudera qui parlait en italien et les rires joyeux de ses amis, de sa famille.

Il les a tous laissés derrière lui. Il ne s'est pas retourné une seule fois. Il sait que tout le monde lui en veut, il sait aussi qu'ils veulent tous le voir mort et il déteste savoir qu'il leur a tous fait du mal en les abandonnant de cette manière.

C'est de sa faute s'ils sont tous dans la mafia mais il ne peut même pas les en faire sortir.

Des bruits de pas se font entendre. Cette démarche, il la connait.

Hibari

Il peut se faire complètement silencieux s'il le veut, l'enseignement d'assassin de Reborn leur a tous apporté beaucoup de choses. Si Tsuna l'entend, c'est qu'il veut qu'il l'entende.

Son cœur bat fort dans sa poitrine et Tsuna a envie de pleurer. Il ne veut pas y retourner, tout mais pas ça.

Calme toi Tsuna. S'il sent ta peur, c'est foutu pour toi.

Les pas se sont arrêtés.

Tsuna se retourne pour enfin lui faire face.

Hibari a vraiment grandi. Que ce soit dans son regard, ou les traits de son visage qui perdent de leur candeur. Ses cheveux sont un peu plus courts aussi mais ce n'est pas encore la même coupe que le Hibari du futur. Même s'il y a un certain air de ressemblance, il s'en rapproche doucement mais en est encore éloigné.

Tsuna peut aisément conclure que Hibari n'a pas tant changé que ça.

Il ne sait pas si c'est quelque chose qui le rassure ou pas. S'il n'a pas changé ça veut dire que rien n'a changé là-bas.

Même si c'est présomptueux de sa part, Tsuna avait tout de même nourrit secrètement l'espoir qu'après son départ les chose aient changées.

Le silence s'étire doucement entre eux. Hibari ne dit rien, il est là face à lui, le fixant toujours.

-Hibari. Ça faisait longtemps, décide de dire Tsuna.

Tout de suite après, il a envie de s'enterrer même si une partie de lui a envie de rire. Il commence la conversation comme s'il n'avait pas été introuvable depuis 3 ans et qu'il n'avait pas fui en abandonnant tout le monde derrière lui.

Quelle ironie.

-Sawada Tsunayoshi, dit Hibari.

Il esquisse l'ébauche d'un sourire. Comme s'il savourait la manière dont il avait dit son nom.

Tsuna frissonne. Quand Hibari prononce son nom, ce n'est jamais bon signe mais en même temps, voir Hibari n'est pas bon signe. La peur et l'appréhension causés par la tension actuelle lui rappelle des vieux souvenirs. Il en est presque nostalgique. Pourtant, contrairement à avant, il y a aussi un autre sentiment.

L'excitation.

Tsuna a envie de se battre. Ce qui est objectivement une très mauvaise idée parce qu'il ne fait pas le poids face à Hibari.

-T'es venu me chercher ?demande Tsuna.

Autant crever l'abcès tout de suite et selon la réponse, soit il fuit, soit il combat.

Hibari ne dit rien. Tsuna s'attend à le voir sortir ses tonfas à tout moment. Étrangement, il ne sent aucune forme d'hostilité émaner de Hibari. Il a l'air de réfléchir à quelque chose (ce qui ne rassure pas du tout Tsuna).

Il n'aime pas cette attente. Il n'aime pas la façon dont Hibari est là, silencieux à le regarder de cette manière. Au fond, il y a cette lueur familière que Tsuna avait déjà vu dans son regard mais il n'avait jamais réussi à déterminer ce que c'était. Comme ce jour où il lui a demandé s'il aimait Reborn.

-Non. J'aide Kusakabe, dit-il.

Tsuna a l'impression qu'un poids immense est retiré de sa poitrine mais en même temps, c'est étrange. Hibari ne va donc rien lui faire ? Sérieusement ? Il va juste aider Kusakabe (donc le gang) à terrasser les FIVE et rentrer à Namimori sans faire d'histoire ?

Ça lui parait si suspect que Tsuna reste sceptique mais Hibari n'est pas un menteur. Il est horriblement honnête (c'est surtout parce qu'il ne craint pas grand-chose) alors il ne lui aurait pas menti.

Mais il va sérieusement me laisser partir ?

Non, c'est beaucoup trop beau pour être vrai. Hibari est peut-être en train de lui mentir.

Tsuna sent ses yeux chauffer en même temps que la chaleur se diffuse dans ses mains. A n'importe quel moment il va se décider à l'attaquer mais Tsuna veut gagner encore un peu de temps.

-Les autres… ils savent que je suis ici ?

Son cœur bat toujours vite et il fixe Hibari, écoutant son instinct, prêt à déceler le moindre mensonge.

-Non.

Tsuna sait qu'il ne ment pas.

Alors il lâche un soupir de soulagement et desserre ses poings. Il ne reviendra pas à Namimori. Pas de Vongola, ni d'Italie pour le moment.

-Bien. Il n'est pas nécessaire de les informer.

Il ne sait pas pourquoi il a parlé en mode boss mais Hibari a acquiescé sans broncher ce qui intrigue Tsuna mais le rassure aussi.

Il va encore passer des jours paisibles ici sans que son passé ne le rattrape. Enfin, paisibles… Il y a encore le problème des FIVE à régler.

Hibari ne dit toujours rien, il semble figé comme une poupée de cire.

Il est surement perdu dans ses pensées ?

Tsuna a envie de lui dire quelque chose mais il se retient. Ce n'est pas parce que Hibari est là et qu'il ne va rien dire que tout est réglé pour l'instant. Il peut toujours changer d'avis.

Il décide de tourner les talons pour commencer à partir quand soudain, une main saisit la sienne pour le tirer en arrière.

Tsuna sursaute, il n'aime pas la façon dont les doigts de Hibari se mêlent aux siens, la chaleur de sa paume qui embrasse la sienne et surtout la force avec laquelle il le tire vers lui.

La seule personne qui faisait ça avant était Reborn. Tsuna devait toujours le supplier pour qu'il accepte de lui tenir la main quand ils se promenaient.

Mais quand ils faisaient l'amour, quand ils allaient dormir et parfois quand ils regardaient la télé, la main de Reborn entourait la sienne et ses doigts serraient les siens. Tsuna avait alors l'impression que Reborn l'aimait, qu'il avait besoin de lui aussi et qu'il donnerait sa vie pour lui.

Il avait toujours été naïf.

Hibari ne fait jamais ça. Hibari n'attrape jamais la main de personne. Même s'il est toujours là.

Pourtant, c'est bien lui qui est en face de Tsuna qui se tourne, surpris et paniqué.

-Ne part pas.

Il y a quelque chose de presque désespéré dans le ton de sa voix. Ça sonne comme une demande mais en même temps on dirait presque un ordre.

-Pourquoi ?

Le regard d'Hibari se perd l'espace d'un instant, comme s'il ne s'était pas attendu à cette réponse. Pourtant, sa poigne se resserre sur la main de Tsuna.

-Arrête de fuir.

C'est comme si on venait de le frapper.

« Arrête de te comporter comme un gamin. »

-Je ne fuis pas.

Il se ment à lui-même. Il a fui les Vongola, il a fui ses responsabilités. Mais qui est assez sain d'esprit pour donner ce genre de responsabilités à un gamin comme lui ? Tout ça, ce n'était pas pour lui, ce n'était pas sa place. Alors il n'a pas fui, il est juste allé à un endroit qui lui correspond mieux pour mener une existence qui lui ressemble.

Être une personne inconnue dans une ville inconnue, un être insignifiant parmi tant d'autres.

-Si.

Il n'aime pas cette affirmation. Il n'aime pas la confiance avec laquelle Hibari dit ce mot. La colère monte doucement. Elle traverse ses veines et se diffuse dans ses doigts.

-Non. Lâche-moi.

-Ne me donne pas d'ordre.

Cette fois ses yeux brillent en orange.

-Alors arrête de croire que tu sais tout de moi.

Etrangement, il le lâche. Tsuna lui lance un regard mauvais en touchant sa main. C'est comme s'il y avait encore la chaleur de celle d'Hibari. Il ne sait pas si c'est désagréable.

-Je ne fuis pas. J'essaye juste de vivre loin de tout ça, je t'interdis de juger mes choix Hibari.

Tsuna tourne le dos sans attendre de réponse et se dirige vers chez lui.

Pour qui est-ce qu'il se prend ? Personne ne devrait te juger comme ça Tsuna, il a tort sur toute la ligne. Tu vas le laisser s'en tirer comme ça ?

Tsuna ferme les yeux puis inspire un coup en essayant de se calmer. Ça ne faisait pas assez longtemps.

Ne me rejette pas, écoute-moi allez…

Il soupire en essayant de penser à autre chose. Ses mains chauffent, son cœur bat fort et il a de plus en plus envie de se retourner pour en découdre.

Je suis certain que tu aimerais sentir l'odeur de son sang.

Tsuna écarquille et les yeux et frappe dans le mur le plus proche. Ses phalanges souffrent, le rouge salit le mur gris. Tsuna a mal mais ça le calme un peu.

Il regarde attentivement les gouttes de sang qui longent ses doigts pour s'échouer sur le sol.

Il ne sait pas ce qui lui fait le plus peur. Que la voix de sa volonté soit aussi entêtante ou l'excitation malsaine qu'il a ressentie en imaginant Hibari, à terre, couvert de son propre sang.

Il sourit amèrement. Il ne sait pas si en vérité il est capable de le battre. Hibari est fort, il n'est pas soumis aux règles que doivent suivre les faibles s'ils veulent vivre. Hibari a autant le droit de tuer que lui. Hibari dirige son destin, il est maître de ses choix et de ses actes. Tsuna n'en n'a même pas le droit.

Comment peut-il espérer vaincre quelqu'un comme Hibari ?

Il soupire en se relevant. Cette journée est beaucoup trop longue.


En voyant Tsuna sortir en vitesse de la réunion, Hibari s'était attendu à devoir le poursuivre. Il avait compris au vu du regard complètement paniqué que Tsuna arborait qu'il n'était pas très content de le voir mais Hibari, lui, il avait été heureux.

Actuellement, son cœur bat encore très fort dans sa poitrine et pas parce qu'il court vite.

Et Hibari a envie de le frapper quand il le voit enfin. Il a envie de le secouer dans tous les sens mais surtout de le serrer dans ses bras.

À la place il reste immobile.

-Hibari. Ça faisait longtemps.

Trop longtemps. Beaucoup trop longtemps, tout son être lui a manqué. C'est d'une violence incroyable.

Mais il se retient. Il se retient parce que Tsuna n'a pas l'habitude. Il se retient parce que Tsuna ne lui appartient pas.

Tsuna a toujours appartenu à Reborn. Personne d'autre.

-Sawada Tsunayoshi, dit-il.

Il y a un petit sourire qui se dessine sur son visage dissimulant à peine la joie sincère qu'il éprouve à l'instant précis.

Il lui a tellement manqué.

Mais Tsuna lui n'a pas l'air du même avis. Il a l'air méfiant, apeuré.

-T'es venu me chercher ?demanda-t-il.

Et Hibari se pose la même question. Il ne s'attendait pas vraiment à le trouver ici. Il y avait un espoir, certes, mais rien de conséquent par rapport à la réalité.

S'il s'écoutait, Hibari voudrait le garder avec lui pour toujours.

Mais il sait que ce ne serait pas bon pour lui.

-Non. J'aide Kusakabe, dit-il.

Tsuna continue de le fixer toujours méfiant, Hibari peut presque voir ses yeux briller en orange. Ce qui est très étrange.

-Les autres… Ils savent que je suis ici ?

Il peut entendre sa peur et il ne comprend pas pourquoi il a aussi peur, de quoi a-t-il peur ? Ils sont censés être sa famille.

-Non.

Le soupir de soulagement n'est même pas dissimulé. C'est comme si toute la tension venait de tomber d'un seul coup.

-Bien, il n'est pas nécessaire de les informer.

Hibari acquiesce distraitement. Ce n'était pas comme s'il allait leur dire de toutes façons, ça c'était son petit secret à lui. Et puis il ne courrait pas le risque de le mettre en danger une deuxième fois.

Tsuna commence à tourner les talons pour partir mais Hibari ne veut pas, il veut le toucher encore, il a tellement de questions à lui poser (qu'il ne lui posera sans doute jamais).

Avant même qu'il ne s'en rende compte, sa main tient la sienne.

Il voit Tsuna se braquer à son contact et ça le tue un peu intérieurement mais il le rapproche de lui. Assez pour pouvoir sentir son odeur (ça lui a aussi manqué).

-Ne part pas.

Il ne le suppliera pas mais c'est comme si tout son être hurlait une supplique.

Tsuna le fixe bizarrement, un mélange entre la peur et la surprise sincère. Il ne s'attendait pas à ce qu'Hibari le touche (et lui-même ne s'y attendait pas).

-Pourquoi ?

Le mot qui sort de sa bouche est suffisant pour tout remettre en question.

Hibari aimerait lui dire « Ne me laisse pas seul. Reste avec moi » mais ce n'est pas une raison. Pourquoi Tsuna ne devrait pas partir ? Il a toutes les raisons du monde de partir, de fuir encore et toujours.

Il a envie de lui dire qu'il l'aime, parce qu'il ne sait pas si un jour il le reverra, rien ne dit que Tsuna ne va pas encore disparaître mystérieusement avec sa mère laissant tout derrière lui. Mais dire « je t'aime » n'a jamais sauvé personne alors Hibari garde les lèvres closes.

Il ne veut pas que Tsuna disparaisse encore.

Gokudera avait raison. Tsuna est parti en les abandonnant, il a fui.

Il resserre sa poigne sur sa main.

Si tu as peur, je serais là.

-Arrête de fuir.

Le regard de Tsuna s'emplit de douleur et vire rapidement à la colère.

-Je ne fuis pas.

Tsuna est un menteur. Mais il ment tellement bien que lui-même croit à ses mensonges et Hibari aussi les a longtemps cru, autant pour se rassurer que parce que Tsuna les disait.

Quand il souriait en disant que tout allait bien, au fond il savait que c'était faux.

-Si.

-Non. Lâche-moi.

Et cette fois-ci, ces yeux brillent en orange. Hibari ne l'a jamais vu comme ça sans ses gants. Tsuna n'est pas un herbivore mais il n'est pas entièrement un carnivore. Il ne devient comme lui, de la race des forts, que quand c'est nécessaire, quand il y a des ennemis.

Il n'est pas son ennemi.

-Ne me donne pas d'ordres.

-Alors arrête de croire que tu sais tout de moi.

Et Hibari a envie de lui dire qu'il sait tout de lui, qu'il l'a déjà suivi pendant tellement de temps, qu'il l'a fait surveiller et qu'il y a des détails qu'il sait de lui que personne d'autre ne sait. Reborn l'avait compris et il lui avait dit que Tsuna lui appartenait. Qu'il n'avait pas à faire ça.

Dino l'avait qualifié d'obsessionnel. Kusakabe disait que c'était malsain.

Et malgré tout ça, Tsuna a quand même essayé de mourir, malgré ça, Tsuna est quand même parti.

Alors peut-être qu'effectivement, il ne sait pas tout de lui.

Il lui lâche la main et Tsuna lui lance un regard méchant.

Le contact est rompu. Hibari peut encore sentir la douceur de sa peau entre ses doigts.

-Je ne fuis pas. J'essaye juste de vivre loin de tout ça, je t'interdis de juger mes choix Hibari.

Quelque part, il le comprend. S'il préfère rester seul c'est d'abord parce que la compagnie des autres le dérange et que ça ne correspond pas à son mode de vie. Tsuna a préféré quitter la mafia pour lui, pour sa mère. Maintenant, il est loin de « tout ça ».

De l'Italie aux parfums de vacances mortelles. Des armes. Du luxe. Des hommes en costumes, aux rires gras et aux gros cigares. Des drogues, de l'alcool. De la famiglia. D'eux tous.

Et soudain, les mots de Gokudera lui reviennent encore plus fort et il ne peut que lui donner raison.

Il les a tous abandonnés.

Mais est-ce que Hibari peut réellement lui en vouloir ?