... Coucou ça date pas vrai ?
Presque un an d'absence mdrrr on est passé en 2021 entre temps donc bonne année en retard ?
Je m'excuse un peu pour ma soudaine disparition il s'est passé beaucoup de choses. Pour expliquer brièvement disons que la dépression et la crise du covid et d'autres trucs ont eu un raison de moi donc écrire était compliqué mais me revoilà et ne vous inquiétez pas je compte très sérieusement finir cette fanfic hein.
En tout cas merci beaucoup pour vos commentaires ouiiiin ils me font trop chaud au coeur je suis contente de savoir que cette fic plait parce que bon le fandom fr est un peu vide donc je me disais que si je proposais une fic un peu sérieuse qui sortait de l'habituel personne allait cala but look at us. 19 chapitres plus de 200 pages je suis un peu fière snif.
BREF, fini la parlote, j'espère que ce chapitre va vous plaire !
Akane : ahah ne t'inquiète pas pour lui on aura de ses nouvelles dans ce chapitre :)
C'est un soir comme un autre, un énième dîner mondain avec la bourgeoisie italienne mêlée à la pègre. Tsuna ne s'y sent pas à l'aise mais les Vongola sont les plus puissants, ils sont obligés d'être présents.
-J'aime pas ces trucs là…soupira Yamamoto en tentant de desserrer sa cravate.
Les costumes étaient noirs et ornés des armoiries de la famiglia brodées aux fils dorés. Les gardiens se distinguaient tous par leur anneau au doigt.
-Pourtant je te trouve à l'aise, dit Gokudera.
-C'est pas parce que ces femmes sont venues me parler que je suis à l'aise Gokudera. Et puis, j'allais pas les remballer comme ça ? s'exclama Yamamoto, gêné.
Le joueur de baseball avait toujours eu un certain charisme que les femmes trouvaient attirant et plus le temps passait, plus le nombre de prétendantes augmentaient. Yamamoto les remballait toujours avec un petit sourire gêné qui énervait Gokudera. Mukuro s'amusait à dire que le gardien de la tempête était jaloux de celui de la pluie même si tout le monde savait qu'ils s'aimaient secrètement.
-Et pourquoi pas ? Oh, j'oubliais que tu ne voulais pas briser ton image de « monsieur parfait », sourit Gokudera.
Yamamoto allait répondre quand Tsuna poussa un long soupir.
-Vous vous disputez encore comme un couple, lâcha-t-il, l'air visiblement blasé.
-N'importe quoi ! s'exclamèrent ses amis en chœur.
Cela aurait d'habitude suffit à la faire rire ou du moins esquisser un sourire mais rien ne se passa. Tsuna fixait avec lassitude la fête, les différentes personnes et les interactions qu'ils avaient entre eux. Il avait l'impression d'être présent et d'être ailleurs, ce monde n'était pas le sien.
En aucun cas ça ne devrait l'être.
-Juudaime ? Quelque chose ne va pas ? lui demande Gokudera.
Tsuna secoue doucement la tête, comme pour se remettre les idées en place. Il faut qu'il se ressaisisse. Cette soirée est importante, il doit être concentré, la famiglia compte sur lui.
-Je suis juste, un peu… Fatigué, répond-il en tentant un sourire rassurant.
Il ne rassure pas Gokudera et Tsuna peut le voir dans son regard.
-Je suis certain que c'est encore de la faute de Reborn, dit Yamamoto, très sérieux.
-Hein ? Mais qu'est-ce qui te fait dire ça ?
Il était vrai que les états d'âmes et humeurs de Reborn influençaient celles de Tsuna. Quand Reborn était gentil, Tsuna respirait la joie de vivre et le bonheur (qui se transmettait à tous ses gardiens) mais quand c'était le contraire, Tsuna semblait au bord du gouffre. Certains disaient qu'on ne le reconnaissait plus.
-Juudaime, quand vous êtes comme ça, c'est toujours à cause de Reborn, appuya Gokudera qui n'appréciait pas la manière dont leur dynamique de groupe était indirectement gérée par Reborn.
-Et puis t'as des suçons dans le cou aussi, ajouta Yamamoto.
Tsuna devint rouge de gêne tandis que Gokudera donnait un coup dans l'épaule de Yamamoto. Tout le monde savait qu'il couchait avec Reborn mais d'habitude personne ne lui faisait de remarque (les regards lourds de sous-entendus étaient bien suffisants).
-Ne vous inquiétez pas Juudaime, ce n'est pas très visible, tenta de le rassurer Gokudera.
Tsuna apprécia l'effort mais il insulta mentalement Reborn qui aimait faire comprendre qu'il était sien.
La soirée battait son plein. Tsuna se retrouva par un heureux hasard, à discuter avec Enma, Byakuran et Uni, présents pour l'occasion.
Dans cet univers d'adultes et de faux semblants, ils étaient bien les seuls à avoir à peu près son âge et comprendre son ressenti en tant que jeune boss.
Parfois, Tsuna se sentait très seul.
Reborn ne comprenait pas à quel point tout était dur pour lui. L'Italie, la mafia, les flammes de dernière volonté… Il faisait encore des cauchemars sur leur voyage dans le futur.
Chaque jour et chaque épreuve qu'il traversait ne faisait que lui rappeler que cette place n'était pas la sienne. Le seul endroit où il devrait se trouver c'est six pieds sous terre dans un cercueil.
-Est-ce que parfois…commença Tsuna avant de se raviser soudainement.
Les quatre étaient assis à une table qui avait été apprêtée pour eux. Quelques instants avant, Byakuran babillait joyeusement sur les avancées technologiques que faisait Shoichi (Tsuna soupçonnait d'ailleurs les deux de sortir ensemble) tout en buvant tranquillement un verre de vodka au chamallow (apprêtée spécialement pour lui). Enma semblait écouter silencieusement mais d'une oreille attentive tandis que Uni, fidèle à elle-même souriait d'un air enthousiaste en posant des questions à Byakuran.
Tout était presque trop paisible, ils ressemblaient à un petit groupe d'amis qui ne s'étaient pas revus depuis la fin du collège. Quelque part, Tsuna ne voulait pas casser l'ambiance avec ses questionnements inutilement compliqués.
Et puis, après tout, ils géraient tous ça bien mieux que lui, les questionnements qu'il avait n'étaient que d'énièmes preuves de son incompétence et du fait que cette place n'était pas la sienne.
-Qu'est-ce qu'il se passe Tsuna ? l'interpella gentiment Uni.
En la regardant, Tsuna se rendit compte qu'ils s'étaient tous arrêtés de parler pour le fixer avec attention, attendant certainement la suite de sa question. Le rouge lui monta aux joues en même temps qu'un sentiment de honte et de gêne intense.
Idiot, tu leur fais perdre du temps
-Je… C'est une question stupide à laquelle j'ai pensé mais je ne pense pas que ce soit utile de la poser ah ah…
-Demande toujours, ça ne coûte rien, insista Uni sans se départir de son sourire bienveillant.
Tsuna se sentit tout de suite un peu plus à l'aise.
-Ok… Alors, est-ce que parfois, vous aussi vous avez l'impression de ne pas être à votre place ? commença-t-il.
Le silence qui suivit cette question l'encouragea à continuer.
-Que la place de boss n'est pas faite pour vous ? Que les attentes qu'il faut remplir pour être à la hauteur sont beaucoup trop élevées mais que si vous ne les remplissez pas des choses horribles peuvent arriver ? termina-t-il.
Ce n'était pas grand-chose mais Tsuna eut quand même l'agréable impression qu'un poids s'était retiré de sa poitrine. Ils ne comprendraient peut-être pas mais le fait qu'il ait pu exprimer ses questionnements les rendait peut-être un peu plus légitime.
-Oui, tout le temps, soupira Enma d'un air grave.
Tsuna écarquilla légèrement les yeux, surpris.
-Je pense que ça relève du quotidien de tout boss qui se respecte n'est-ce pas ? Être responsable de sa famiglia c'est un véritable fardeau, dit Uni.
-Oui, comme le dit Uni, être un boss est une grande responsabilité qui n'est pas confiée à n'importe qui alors il faut constamment être à la hauteur, dit Byakuran en s'abreuvant de sa vodka aux teintes rosées.
-Et si on n'arrive pas à être à la hauteur ? demanda Tsuna.
- Comment ça ? Tu ne te sens pas capable d'endosser ces responsabilités ?
Tsuna secoua doucement la tête en baissant les yeux. C'était honteux pour le chef de la famille la plus puissante de la mafia de dire ça et il savait que si Reborn l'entendait, il le frapperait (encore) mais il ne pouvait rien y faire, c'était réellement ce qu'il ressentait actuellement.
Ce n'était d'ailleurs pas qu'un ressenti ; Reborn lui avait dit dans la matinée qu'il devait se ressaisir car il ratait toutes ses missions les unes après les autres, ses rapports étaient nuls et Nono devait essuyer les moqueries et remarques des autres boss.
Il était un successeur de merde.
Soudain, deux doigts soulevèrent son visage et il se retrouva face à Byakuran qui s'était approché sans qu'il ne s'en rende compte. Ils étaient si proches que Tsuna pouvait détailler la couleur de ses iris et sentir la fragrance sucrée que diffusait son corps.
-Tous tes amis vont mourir et ce sera de ta faute. Alors donne toi plus, soit parfait. Seul toi pourra les sauver Tsuna, tu comprends ? dit Byakuran.
Son ton était mortellement sérieux et Tsuna se sentit comme geler de l'intérieur en réalisant ce que ses paroles signifiaient.
-Tu n'as pas le droit de ne pas être à la hauteur. Si tu es là aujourd'hui c'est que tu as prouvé que tu en étais capable. C'est ton rôle de boss de protéger chacun d'entre eux mais si tu ne peux pas, ils vont mourir. Ils ne sont rien sans toi tu sais ? termina-t-il.
Il avait raison, il avait entièrement raison. Tsuna ne pouvait pas se permettre d'être faible, il ne pouvait pas se permettre d'échouer parce que la vie de ceux qu'il aimait en dépendait. Il devait être fort pour ses précieux amis, pour eux, il devait être à la hauteur. Peu importe ce que ça pourrait lui coûter.
Peu importe ce qu'il devrait faire pour ça.
Tsuna commence à comprendre que tout n'est qu'une question de cycle.
Au début, il n'était pas heureux.
Il était nul à l'école, tout le monde le détestait et le harcelait et puis un jour un bébé a débarqué avec un pistolet et lui a tiré dans la tête. Tsuna ne remerciera jamais assez Kyoko d'avoir pu lui donner une volonté assez forte pour ne pas mourir.
Puis le bonheur est arrivé, avec son lot de dangers, de péripéties et d'aventures mortelles. Malgré ça, il avait ce dont il avait toujours rêvé, voir plus : des amis, une famille.
Puis, le malheur, la mort, la tristesse, les responsabilités, encore la tristesse, la mort, la mort, la mort.
Ses amis qui meurent, ce futur incertain où il doit se battre, toujours se battre.
Et encore le bonheur.
De nouveaux amis, de nouvelles aventures, le soleil qui brille.
Son amour pour Reborn.
Puis le malheur, des trahisons, des responsabilités, des combats, des trahisons, des morts et se battre encore et toujours.
Puis encore le bonheur, puis encore le malheur, puis encore la joie puis la tristesse et la mort qui revient toujours, qui rode, qui tourne, qui hurle dans sa tête qu'il devrait être dans ce cercueil et que rien n'a plus d'importance que ça.
Il est fatigué.
Et quand il se réveille dans cet endroit inconnu, avec cette douleur au ventre il se dit que peut-être que le cycle recommence plus tôt que prévu, que maintenant qu'il a un peu touché à la tranquillité, le malheur revient.
Il est si fatigué…
— Tsuna.
La voix de Hibari vient de sa gauche mais Tsuna n'a pas envie de lui faire face. Il ne sait même pas ce qu'il fait ici.
Est-ce qu'il m'a ramené chez les Vongola ?
— Hibari, où est ce qu'on est ? souffla-t-il, la voix rauque.
— Une planque de Kusakabe.
Tsuna se redresse doucement et observe son environnement. La chambre n'est pas grande et les murs sont d'un blanc crème, il y a peu de meubles, un lit, un bureau et une chaise à côté du lit sur laquelle Hibari est assis.
C'est à ce moment que Tsuna se rend compte qu'ils sont très proche.
Il y a trois ans, ça ne l'aurait pas dérangé (même si ça l'aurait tout de même étonné car Hibari n'aimait pas du tout la proximité que pouvaient avoir certaines personnes envers lui) mais aujourd'hui c'était différent.
Hibari l'avait sauvé. Encore.
Un sourire ironique se dessina sur les lèvres de Tsuna.
— Tu veux décidément pas me laisser mourir hein ? dit-il.
— Non, répond immédiatement Hibari.
— Et pourquoi ça ?
Son sourire n'a pas quitté ses lèvres et Hibari voit distinctement ses yeux virer à l'orange.
— Tu as changé.
Quand il dit ça, Tsuna sent son cœur battre un peu plus vite, il l'a remarqué.
— Toi aussi, lance Tsuna.
—Non. On dirait que tu n'es plus la même personne, contra Hibari.
— C'est ce qui arrive quand on grandit Hibari, on change un peu.
Le brun se contente de le fixer avec ce regard impénétrable et Tsuna a envie de savoir à quoi il pense.
— Tu vas me ramener chez les Vongola c'est ça ? souffle-t-il presque timidement.
Tout mais pas ça
— Ils pourraient savoir ce que tu as et te soigner.
Le sourire de Tsuna s'efface entièrement de son visage et la peur prend le dessus.
Il ne faut pas le laisser faire ça, tue-le
— Mais je ne vais pas le faire.
Il fronce les sourcils, suspicieux. Hibari n'est pas le genre de personne à changer d'avis sur un coup de tête.
— Pourquoi ?
— Parce que tu ne veux pas.
Il y a un long silence qui s'étend entre eux. Tsuna soupire et se rallonge dans le lit, il est fatigué.
Il ne comprend pas Hibari. En fait, il ne l'a jamais compris.
— Pourquoi tu es toujours là pour me sauver la vie ?
Il y a un long silence qui suit sa question. C'est quand Tsuna finit par penser qu'il ne va pas répondre qu'il lui dit :
— Je ne veux pas que tu meures.
Tsuna est à peu près certain que cette phrase sous-entend autre chose mais il ne saurait dire quoi.
Un autre silence s'étend entre eux. Hibari n'est pas bavard, ce n'est pas nouveau, pourtant, il le regarde comme s'il cherchait à lui faire comprendre quelque chose.
Il a l'air inquiet. Comme eux tous ce jour là
Tsuna a envie de faire disparaître cette expression pathétique de son visage. Il détestait la manière dont tout le monde le regardait ou le traitait comme une chose fragile quand il était à l'hôpital.
— Pourquoi est-ce que t'es parti ? demande soudainement Hibari.
La question le surprend même s'il savait qu'elle allait être posée tôt ou tard. Tout n'était toujours qu'une question de temps avec les Vongola.
— Tu sais très bien pourquoi je suis parti, répondit Tsuna en fixant le plafond.
— Reborn ?
Il hausse doucement les épaules. Oui, Reborn y est pour quelque chose mais il ne peut pas dire que c'est la seule et unique raison.
Je veux le voir souffrir
— Lambo n'arrête pas de pleurer en demandant quand est-ce que tu vas revenir et Chrome le rassure comme elle peut. Gokudera ne supporte pas que l'on dise ton nom et Yamamoto fait comme s'il ne s'en souciait pas. Chrome et l'alouette pensent sincèrement que tu vas revenir mais Ryohei te déteste maintenant. L'équilibre s'est brisé parce que tu n'es plus là.
Tsuna ne peut pas s'en empêcher mais il s'imagine Lambo lancer des bombes sur Reborn en lui demandant où est Tsuna et Chrome essayer de le retenir en lui parlant gentiment. Ça le fait doucement sourire, ça le rend nostalgique.
Il sait qu'il n'a pas le droit et que c'était l'un des risques à prendre en partant mais il ne regrette pas d'être parti.
— Tu veux que je revienne ? demande-t-il car en y réfléchissant bien, Hibari ne parle pas de lui, il ne lui dit pas ce qu'il ressent depuis son départ.
Il fut un temps où Yamamoto et lui se moquaient gentiment de Hibari en disant qu'il ne ressentait surement pas d'émotions. Tsuna savait que c'était faux, Hibari était un homme comme eux qui avait des sentiments même s'il les montrait rarement.
— Non, répond le gardien des nuages.
— Alors qu'est-ce que tu veux Hibari ? demande Tsuna en se tournant vers lui.
Hibari a l'air sincèrement perdu, c'est la première fois que Tsuna le voit comme ça. C'est perturbant de le voir aussi humain surtout à cause de cette question.
Son regard est accroché à lui, il est particulièrement intense et Tsuna ne comprend pas pourquoi. Ce n'est pas comme s'il a réellement envie de comprendre après tout, ce n'est qu'une question de temps avant que Hibari se décide à appeler les autres pour qu'ils viennent le chercher.
Il doit l'éliminer avant ou du moins l'empêcher d'agir.
— Que tu restes avec moi, dit Hibari.
Tsuna fronce les sourcils.
— Pourquoi ?
Il ouvre la bouche puis le referme doucement.
— Je ne veux pas que tu meures.
— Je ne vais pas mourir.
Je ne peux pas faire ça à maman
— Tu serais mort si je n'avais pas été là.
— Je ne suis pas faible.
Ses yeux brillent quand il dit ça et il sait que Hibari l'a vu.
— Bien sûr, herbivore. C'est pour ça que tu te retrouves dans ce lit, ironisa Hibari.
À ce moment, herbivore sonne comme une insulte dans ses oreilles.
— Tu ne vas pas bien, tu n'agis pas comme d'habitude.
Et Tsuna sait qu'il a raison, qu'entendre cette voix dans sa tête, faire preuve d'autant de violence, avoir toutes ces sautes d'humeur ce n'est pas normal.
Mais ce n'est pas à lui de le lui dire. Ce n'est pas à lui d'essayer de l'aider.
Maintenant qu'il y pense, Hibari a toujours été là, il a toujours essayé de l'aider même quand il ne s'en rendait pas directement compte. Et même s'il est parti, même s'il les abandonnés, Hibari est là et il l'aide encore.
Pourquoi ?
— Tu l'as dit toi-même, j'ai changé Hibari, soupira Tsuna, fatigué.
— Tu n'es pas stable, dit Hibari.
— Parce que tu trouves que je l'étais quand j'étais chez les Vongola ? rétorqua Tsuna.
Hibari semble vouloir répondre puis il referme la bouche. Ils savent tous les deux que la réponse est « non ».
— C'est pas la même chose.
— Ça ne change rien. Reborn n'est pas le problème, la mafia et tout ce qui l'entoure est le réel problème. Tant que je reste loin de tout ça, tout ira bien pour moi Hibari.
— C'est faux. Tu le sais aussi bien que moi. Tu ne vas pas bien et tu t'es embarqué dans un conflit qui ne te regarde pas.
Tsuna sentait la colère commencer à bouillonner en lui. Toute cette situation, cette discussion, ça n'avait aucun sens. Hibari était en train de jouer avec ses nerfs en agissant de cette manière.
Il ne cessait de dire qu'il n'allait pas bien et qu'il n'agissait pas comme d'habitude mais il faisait la même chose. Trois ans plus tôt, Hibari ne lui aurait jamais dit qu'il voulait rester avec lui, il ne l'aurait jamais baby-sitter ainsi.
Il fallait qu'il arrête de s'inquiéter pour lui.
S'inquiéter était typiquement un comportement de personne normale. Hibari n'était pas un type normal, c'était un Vongola et un carnivore. Les carnivores ne s'inquiétaient pas pour les faibles, ils les dévoraient.
— Je vais bien. Je n'ai pas besoin qu'on joue à la nounou avec moi et ce conflit me regarde parce que je l'ai provoqué ok ? Je peux pas laisser des gens souffrir à cause de moi, dit Tsuna.
Hibari le fixa et haussa un sourcil dubitatif.
— Tu tues des gens en riant.
Tsuna détesta la façon dont Hibari avait parlé. Sa voix était si détachée, presque froide, cela blessa Tsuna. Ou alors peut-être était-ce le fait d'être mis face à la réalité ?
— Tu n'aimes pas tuer. Ici tu le fais comme si c'était un jeu.
Tsuna baissa les yeux, triturant nerveusement ses doigts. Il n'avait pas besoin que Hibari lui rappelle encore tout ce qu'il faisait et à quel point il était un monstre.
Le pire dans tout ça c'est que le simple fait de repenser à ces moments où il perdait le contrôle et laissait sa volonté agir comme bon lui semble lui donnait envie de recommencer à se battre.
Comment avait-il pu vivre si longtemps sans s'enivrer de l'odeur du sang ?
Il secoua la tête pour chasser toutes ces pensées.
Je ne suis pas un monstre. Je ne suis pas un monstre
— Quelque chose ne va pas chez toi.
Tsuna le sait pertinemment, il le sait depuis qu'il est né que quelque chose cloche et la mafia, les flammes etc, ça n'a absolument rien arrangé.
Le problème chez moi c'est que je suis encore en vie. J'aurais dû mourir. Je devrais mourir. Je suis un monstre
Tsuna sent ses mains trembler doucement sans qu'il puisse les retenir. La chaleur augmente à l'intérieur de son corps.
— Je ne vais pas te laisser une deuxième fois. Cette-fois je te sauverais.
Hibari le regarde droit dans les yeux quand il lui dit ça. On dirait presque une promesse et Tsuna ne sait pas s'il doit rire ou être encore plus inquiet.
Hibari ne partira pas. Si Hibari ne part pas, les Vongola vont finir par débarquer tôt ou tard et cette idée terrifiait Tsuna. Il ne pouvait pas le laisser rester ici. Il doit faire quelque.
La seule solution c'est de le tuer, de le faire disparaître. Tu es si fort Tsuna, tu es un héros tu n'as besoin de personne, tu peux gérer ça.
— Tu ne peux pas me sauver Hibari, je suis un héros.
Il y eut un long silence après ses paroles durant lesquelles Tsuna s'insulta mentalement. Ce n'était pas ce qu'il voulait dire mais c'était sorti tout seul. Et puis ce n'était pas comme s'il ne le pensait pas, Tsuna était un héros, ça lui donnait le droit de vie et de mort sur les autres. Il devait protéger les plus faibles des carnivores comme lui alors Hibari ne pouvait pas le sauver. Ce n'était pas son rôle.
— Un héros ? répéta Hibari.
Tsuna acquiesça, les yeux ambrés, vides, dénués de vie, ce qui contrastait avec le ton presque enfantin et enjoué qu'il prenait et son sourire.
— Oui. Les héros protègent les faibles des carnivores comme toi. T'es un peu un méchant alors tu peux pas me sauver tu comprends ?
Hibari acquiesça doucement, comme s'il comprenait réellement et cela sembla ravir Tsuna.
— De toutes façons tu vas me ramener aux Vongola pas vrai ? Parce que si tu comptais pas le faire tu serais déjà parti. Tu veux juste gagner du temps avant qu'ils n'arrivent pas vrai ?
Cette fois Hibari secoue la tête.
— Je ne te ramènerais pas.
C'est un menteur, comme eux tous. Il va finir par te ramener, il veut que tu reviennes tu ne te rends pas compte de la manière dont il a essayé de t'attendrir ? Hibari va finir par te ramener le cauchemar va recommencer, ne le laisse pas te mentir.
Le sourire de Tsuna disparait complètement et la colère se lit sur son visage. Il se leva, ignorant la douleur de sa blessure, et saisit Hibari par le col.
— T'es un menteur ! Vous êtes tous des putains de menteur ! Tout le monde passe sa vie à me mentir et toi aussi Hibari pourquoi tu me fais ça, pourquoi tu me mens ? Tu veux juste me faire souffrir n'est-ce pas ?
Son ton est presque triste sur la fin. Peut-être était-ce parce qu'au fond Tsuna souffrait et que même si Hibari restait Hibari, il l'appréciait assez pour le considérer comme un membre de sa famiglia, comme son ami. Les amis ne se mentaient pas entre eux, les amis ne se trahissaient pas. Hibari ne lui devait rien mais il allait le trahir et Tsuna ne voulait pas ça.
— Je ne t'ai jamais menti, dit simplement Hibari en regardant Tsuna.
Ces simples mots le ramenèrent à la réalité.
C'était vrai, Hibari ne lui avait jamais menti. Hibari n'était pas comme Reborn ou Iemitsu, Hibari était un de ses gardiens, un de ses amis qu'il avait malencontreusement emporté dans sa galère.
Il était de son côté.
Il ne lui ferait jamais de mal.
Il ne lui avait jamais menti.
Hibari a toujours été là.
Tsuna le fixa. Il arborait toujours cet air indéchiffrable mais une certaine tristesse semblait être apparente dans son regard. Ses mains se posèrent sur les siennes et doucement, il les retira de son col.
Elles étaient froides contre les siennes et bizarrement, cela sembla calmer la chaleur à l'intérieur de lui.
— Tu devrais te reposer herbivore, tu es blessé, dit-il.
Tsuna acquiesça doucement et retourna s'asseoir dans le lit.
Hibari ne lui avait jamais menti. Il n'était pas un ennemi.
Tu ne peux pas faire confiance aux Vongola, ce sont tous des monstres
— Tes yeux, ils sont redevenus normaux, déclara Hibari.
Tsuna arrivait presque à le sentir, il n'y avait plus cette chaleur. Mais maintenant, il se sentait vide et fatigué. Sûrement un contrecoup de l'utilisation intensive de ses flammes ces derniers jours.
Derniers jours qui étaient d'ailleurs un fiasco complet. Il se demanda où étaient Hijime, Yuki et le reste de la bande.
Il espérait sincèrement qu'il ne leur était rien arrivé.
Comment annoncer à une maman que son fils a failli mourir ?
Peut-être que Yuki aurait dû réfléchir un peu plus longtemps à cette question avant de se retrouver face à Nana Sawada.
La première chose qui marqua Yuki chez elle c'était sa ressemblance avec le pyromane.
Le même air un peu naïf et gentil, des grands yeux noisette et le même sourire empli de gentillesse. Pas de doutes, c'était bien sa mère. Peut-être qu'elle aussi cachait un pouvoir incroyable comme son fils ? Peut-être qu'elle aussi était en réalité une psychopathe et qu'elle brûlait vif des gens ?
— Est-ce que tu voudrais un peu plus de thé Junichiro-kun ? demanda-t-elle en souriant.
Yuki secoua doucement la tête.
C'était impossible qu'elle puisse être comme Tsuna, impossible. Tout son être respirait la bonté. Chez lui, on pouvait voir que quelque chose clochait si on y prêtait réellement attention.
— Alors, tu es un ami de Tsuna n'est-ce pas ?
Yuki acquiesça doucement même s'il ne savait pas réellement si c'était la bonne réponse.
Sawada avait tué des gens, il avait semé la zizanie dans leur quartier et entre les différents gangs, il avait un dédoublement de personnalité et il pouvait parfois être violent. Ce serait mentir de dire qu'il n'était pas terrifié par lui et son pouvoir.
Il se souvenait encore de ces flammes immenses qui auraient pu le réduire en cendres.
Mais quelque part, Sawada avait ce quelque chose de fragile qu'il avait envie de protéger. En fait, il voulait absolument comprendre ce type et tous les mystères qui l'entouraient.
Qui est réellement Sawada Tsunayoshi ?
— Il ne me parle pas souvent de ses amis mais tu as l'air d'être un bon garçon. Je suis contente de le savoir entouré !
Yuki force un sourire en réponse à Nana.
Il ne sait pas si « entouré » est le bon terme. Tout ce qu'il sait c'est que le type ténébreux de l'autre fois l'a emmené et qu'il « s'occupe de lui » selon Tetsuya. Yuki a du mal à être rassuré parce que le type a l'air aussi dangereux que Sawada si ce n'est plus et il ne cessait de le fixer bizarrement. S'il apprend dans les prochains jours que son corps a été retrouvé sans vie, cela ne le surprendrait même pas.
Et puis, ce n'était pas comme s'il voulait réellement le sauver, Sawada est toujours un pyromane qui tue des gens, il l'a blessé et il les a tous mis dans cette situation merdique.
Mais Yuki n'aime pas l'impression qu'il a d'être mis à l'écart par « monsieur ténébreux » et les autres. Le « Rentrez chez vous, on s'occupe du reste » de Tetsuya n'aidait pas.
Sawada est bizarre et il n'est pas réellement son ami, mais Sawada est fragile, Yuki l'a senti, il est aussi fragile que sa mère avant qu'elle ne se suicide.
Et puis cette guerre les concerne eux, les Underwater's. Tsuna fait partie de leur gang maintenant alors c'était à eux de le soigner, de s'occuper de lui.
Le moins qu'il puisse faire c'est au moins prévenir sa mère pour qu'elle ne s'inquiète pas. Après ça, il ira embêter Tetsuya pour qu'il lui en dise un peu plus sur le lien qu'il y avait entre le ténébreux et Sawada.
Hijime lui avait dit que c'était une mauvaise idée, que ses prises d'initiatives et ses idées le mettaient de plus en plus en danger. Il s'inquiétait pour lui.
Même si ça touchait Yuki, il ne pouvait s'empêcher d'être énervé contre lui, Hijime ne lui faisait pas confiance. Après tout ce qu'ils avaient traversé ensemble, il ne lui faisait toujours pas confiance.
Va te faire foutre, j'ai pas besoin de toi
— À ce propos… Si je suis venu vous voir c'était pour vous parler de Sa-Tsunayoshi.
Yuki sentit son cœur se serrer quand il vit le visage radieux de Nana s'assombrir en une expression douloureuse.
— Il lui est arrivé quelque chose ? souffla-t-elle.
— He bien… Il y a eu une bagarre et il a été blessé. Il a été pris en charge, tout va bien mais il a juste besoin de repos, tenta d'expliquer Yuki.
Moins il donnait de détails, mieux c'était. Pourtant, cela ne sembla pas convaincre Nana qui fronça un peu les sourcils.
— Comment il a été blessé ? Qui l'a pris en charge ? Où est-ce qu'il se repose ?
Yuki comprenait l'inquiétude de Nana, après tout, quelle mère ne serait pas inquiète pour son enfant ? Cependant, il ne pouvait pas répondre à toutes ses questions. Lui en dire trop serait la mettre en danger mais ne pas lui en dire assez pousserait sa curiosité à la mettre en danger aussi. Décidément la situation était délicate, Yuki se mit à regretter d'être venu.
— Je… Je peux pas vous le dire, je-
— Tu ne veux pas me mettre en danger c'est ça ? C'est toujours le même discours.
Toujours le même discours ?
Yuki avait du mal à comprendre ce qu'elle voulait lui dire.
Nana se mit soudainement à fondre en larmes. Désemparé, Yuki la regarda simplement exprimer sa peine, sans rien dire.
— J'en ai assez de voir souffrir mon fils à cause de tout ça ! On est déjà partis si loin, quand est-ce que ça s'arrêtera ? Il n'a plus rien à voir avec la mafia, comment se fait-il qu'il soit encore blessé ? Ils l'ont retrouvé c'est ça ? dit-elle entre deux sanglots.
Yuki ne comprenait absolument rien à ce qu'il se déroulait actuellement sous ses yeux. Pourquoi parlait-elle de la mafia et-
Oh.
Il commençait enfin à comprendre.
Non seulement Sawada n'avait pas menti sur les Millefiore mais en plus sa mère était au courant.
Est-ce qu'elle était elle aussi impliquée ? Avait-elle travaillé avec les Millefiore aussi ? Alors Sawada était réellement une sorte d'ancien mafieux alors ? Tout son délire avec les flammes et la volonté, était donc réel ?
Aki avait raison. Bordel, Aki cet idiot il avait raison, Sawada a réellement fuit avec sa mère.
—Est-ce que… Hum, est-ce que ça vous dérangerait de m'expliquer de quoi vous parlez ? tenta doucement Yuki.
Il aurait préféré ne pas interroger sa mère mais il avait tellement de question sur Sawada (auquel celui-ci ne répondrait certainement pas) qu'il ne pouvait pas laisser passer cette chance.
Nana le fixa d'un air grave, stoppant immédiatement ses pleurs.
Yuki pouvait voir la méfiance dans son regard et il pouvait totalement la comprendre. Il fallait se méfier pour survivre, il fallait être prudent. Nana avait beau avoir l'air aussi douce et naïve que son fils, elle devait avoir appris à la dure que le monde pouvait être cruel envers les personnes qui accordaient leur confiance trop facilement.
Yuki soupira en triturant ses doigts, gêné.
Elle a le droit de savoir.
— Sawada… Il est blessé mais c'est pas la mafia. En fait, y a des guerres de gang dans le quartier et récemment on a eu un affrontement. Sawada y était et maintenant il est blessé, expliqua-t-il.
Le regard de Nana se fit plus dur et elle sécha rapidement ses larmes sans prononcer un mot.
— Alors… Pas de mafia, c'est ça ? dit-elle.
— Pas de mafia, confirma Yuki.
Le petit soupir de soulagement qu'elle fit ne lui échappa pas, tout comme le sourire triste qui s'étira doucement sur ses lèvres quand son regard se perdit dans le vide.
— Tsuna est toujours blessé. Toujours avec un pansement ou un bandage et avant c'était normal parce qu'il a toujours été un peu maladroit et plutôt malchanceux, commença-t-elle.
Yuki voulait bien croire que Sawada était ce genre de type. Il se demandait parfois si c'était juste un rôle qu'il se donnait ou s'il était réellement maladroit.
— D'habitude, ce n'était rien de bien grave. Quand il a commencé à s'entrainer avec eux, il ne revenait pas toujours, parfois il avait un bras cassé ou une jambe et il souffrait tellement, mon pauvre bébé… continua douloureusement Nana.
— S'entraîner ? Mais… Pourquoi ?
Nana se servit une autre tasse de thé qu'elle prit le temps de siroter avant de répondre de sa voix si douce.
— C'est ce que la mafia fait aux membres de sa « famille ». Elle les exploite, les transforme en combattant, peu importe si ce sont des enfants ou des bébés. Quand tu es dans une famille tu n'es plus une personne tu deviens un membre de la famille et tu as un rôle à remplir, une utilité. C'est comme ça, on ne peut pas y déroger.
Yuki connaissait ce concept, le gang était censé fonctionner un peu de la même manière. Le gang était une famille, on s'occupe de sa famille, on la protège mais dans la famille tout le monde a un rôle. Tout comme les parents assurent leur autorité et protègent leurs enfants, les membres du gang doivent assurer la sécurité en réalisant leurs fonctions : protéger les leurs.
Pourtant, la manière dont Nana dépeignait tout cela était assez négative pour faire comprendre à Yuki que tout ne se passait peut-être pas aussi bien que dans leur bande.
— Junichiro-kun, est-ce que tu as des gens qui comptent pour toi ? Une famille ?
Yuki acquiesça. Les Underwater's, Hijime, Aki, tous les gens de leur quartier… Ils comptaient pour lui, ils étaient sa famille.
— Tu serais prêt à faire quoi pour eux ?
— Tout.
L'hésitation n'avait pas eu sa place dans la voix de Yuki quand il prononça ce mot. Yuki tuerait pour protéger les siens. Il ne craignait pas de se salir les mains, il n'avait pas peur de se sacrifier. Il fallait être capable de faire les bons choix quand on vivait à l'est.
Le sourire de Nana était tendre, presque maternel. Yuki n'avait pas reçu ce genre de sourire depuis longtemps.
— Tu es fort, tu as de la chance. Moi, je n'ai jamais été forte, on ne m'a jamais appris à l'être. Mais pour protéger ceux qui nous sont chers, pour protéger son enfant, il faut l'être tu comprends ? Il faut savoir être lâche, il faut faire les mauvais choix.
Yuki la comprenait. Ses mots faisaient aussi écho à ceux de sa propre mère avant qu'elle ne meure.
— Je ne suis pas assez forte pour vous protéger. Je suis désolée.
Un sourire triste, une caresse sur la joue et un regard qui sera le dernier. Yukiteru ne le savait pas encore mais il sentait quelque chose n'allait pas.
— Alors vous avez fui…
Nana acquiesça.
— Tsuna il… Il ne pouvait pas rester, ça allait le tuer. Alors on a fui. Et j'aurais aimé être plus forte, j'aurais aimé savoir me battre pour faire face à tout ça, j'aurais aimé ne pas avoir laissé les autres derrières. Ils avaient tellement besoin de lui et je sais qu'il a besoin d'eux aujourd'hui encore, même s'il ne me le dit pas.
Les autres ? Qui sont les autres ?
Nana essuya doucement d'autres larmes puis se força à sourire.
— Enfin, l'important c'est que Tsuna soit encore en vie. Qu'il aille bien. C'est gentil de ta part d'être venu m'informer de son état Junichiro-kun, d'habitude on ne m'accorde pas ce genre d'attention.
Yuki déteste ressentir la douleur dans cette voix si douce et ce sourire forcé. Tout d'un coup, il a l'impression de compatir un peu plus au sort de Sawada.
Et ce n'est pas normal. Sawada ne vaut pas mieux que les FIVE, il est venu foutre la merde dans leur quartier après avoir fui ses problèmes. Il ne devrait pas compatir avec lui, il avait tué des gens et il aurait pu être le prochain.
Ce type était un psychopathe instable et violent.
Mais il était avant tout blessé. Il souffrait comme eux tous dans ce quartier pourri et il essayait maladroitement et difficilement de réparer ses erreurs. Il essayait d'être quelqu'un de bien. Comme eux tous.
Ils n'étaient pas si différents et c'était pour ça que Yuki l'appréciait plus que ce qu'il voulait l'admettre.
Quand il regarde sa mère, Yuki ne peut s'empêcher d'être un peu jaloux. Peut-être qu'il aurait pu fuir lui aussi, si ses parents avaient été moins lâches, il serait comme Sawada dans une ville loin de tout ses problèmes.
Il secoua doucement la tête pour chasser ses idées. Ruminer le passé ne servait à rien, il était bien placé pour le savoir.
— Vous avez fui en connaissant le risque pas vrai ? S'ils vous retrouvent ils vont vous tuer, dit-il.
Les mafieux ni rigolaient pas avec l'omerta et la loyauté. En partant, Tsuna les mettait en danger mais en plus il « trahissait » la loyauté qu'il était censé avoir envers cette famille.
Ce n'était pas pardonnable.
Nana haussa les épaules sans se départir de son sourire.
— Ce n'est pas grave si je meurs. Le rôle d'un parent c'est de protéger son enfant n'est-ce pas ? Je ne suis pas forte, je n'ai rien à offrir mais si je dois mourir pour protéger mon fils alors je mourrais.
Il y eu un long silence après ses paroles. Ces paroles, sonnaient comme un simple fait, une certitude, une sentence.
Yuki sentit les larmes lui monter aux yeux mais il ne laissa rien transparaître. Ces mots-là, ils les avaient déjà entendus et la personne qui les avait prononcés en est morte. Il avait l'impression que le cycle ne se briserait jamais et c'était aussi injuste que cruel.
Yuki détestait toujours un peu plus ce monde qui forçait les gens à donner leurs vies pour les autres.
