Pour ceux que ça intéresse, un petit récap sur cette histoire de Fir Bolg et leurs descendants :
Il y a cinq catégories :
- Les Fir Bolg : ce sont des créatures telles des licornes ou des dragons et elles ont les âmes les plus pures, les plus puissantes. Pour avoir des enfants, elles prennent forme humaines pendant quelque temps et offrent à leur descendance une partie de leur âme.
- Les nés Fir Bolg : ce sont des croisements entre deux créatures, donc leurs enfants. Ils ont une âme tout aussi pure et puissante que leurs parents et abandonnent aussi une partie de leur âme pour avoir eux-mêmes des enfants. (ex : Myrddin)
- Les Druides : ce sont des croisements entre un humain et un Fir Bolg. Leur âme n'est pas aussi puissante que celle des Fir Bolg ou des nés Fir Bolg, mais plus que ne l'est celle d'humain non-sorcier. (ex : Hermione)
- Les Originels : ce sont les descendants des nés Fir Bolg. Ils ont une âme pure et puissante et abandonnent une partie de leur âme pour avoir des enfants. (ex : Harry)
- Les humains : ce sont les êtres qui ne sont pas dotés de magie et qui ne descendent pas des quatre précédemment cités. (ex : Marge)
Pour ceux que ça intéresse, un petit récap des origines de Harry :
Lily est une Originelle. Elle descend de deux lignées d'Originels :
- L'une engendrée par un Détraqueur et une Licorne
- L'autre engendrée par un Haut Elfe et un Dragon Ancestral
James est un né Fir Bolg. Il descend d'un Sinistros et d'un Oiseau-Tonnerre.
Harry descend donc d'une Originelle et d'un né Fir Bolg qui ont tous les deux des âmes puissantes, voilà pourquoi, même à son époque, son sang est toujours aussi pur.
De plus, Myrddin a adopté Harry et il est également un né Fir Bolg (il descend d'un Phénix et d'un Basilic), donc cela rend son âme d'autant plus pure.
Voilà, j'espère ne pas vous avoir embrouillé ! Des gros bisous à tous, bonne lecture !
the noble and most ancient house of Black
Le reste de la soirée fut pour le moins divertissant pour le brun :
Tandis que Mrs Weasley faisait tout son possible pour empêcher Harry d'accéder à la moindre bribe d'information, Sirius semblait au contraire déterminé à l'informer à tout prix.
Harry avait bien compris que son parrain voulait lui laisser le choix. Il ne pouvait pas vraiment deviner qu'en dehors de ça, son été avait été une catastrophe après tout.
Enfin, ça, ce fut ce qu'il crut jusqu'à ce que Sirius reprenne la parole :
– Moi, en tout cas, je ne vois pas de quoi tu te plains.
Harry ne put s'empêcher d'afficher un air hébété, et la réponse qu'il reçut fut tout ce qu'il lui fallut pour comprendre.
– Personnellement, j'aurais été ravi d'être attaqué par des Détraqueurs. Une lutte mortelle pour le salut de mon âme aurait été la bienvenue, histoire de rompre la monotonie du quotidien. Tu trouves que tu t'es ennuyé, mais, au moins, tu pouvais sortir, te dégourdir les jambes, participer à une ou deux bagarres… Moi, je suis resté enfermé ici pendant tout un mois, continua Sirius et Harry fit enfin la connexion.
– Comment ça se fait ? demanda Harry, les sourcils froncés. À l'intérieur, les informations tournaient en boucle dans son esprit : son parrain n'agissait pas comme… un adulte, mais plus comme un enfant en quête d'aventures et de dangers. Harry n'aimait pas la façon dont les événements tournaient. La nature hyperactive de Sirius finirait certainement par lui attirer des ennuis un jour ou l'autre et le mènerait tout droit vers le cercueil à n'en pas douter.
– Parce que le ministère de la Magie me recherche toujours et qu'à présent, Voldemort sait que je suis un Animagus ; Queudver le lui aura dit. Donc, mon beau déguisement ne me sert plus à rien. Je ne peux pas faire grand-chose pour l'Ordre du Phénix… C'est du moins ce que pense Dumbledore.
Et voilà que venait l'amertume accompagnée par l'éternelle mention à Dumbledore. Harry avait pu sans mal la discerner tout au long de la soirée dès lors qu'il mentionnait le directeur de Poudlard. Et il n'y avait pas que ça : ce nom était revenu plusieurs fois depuis son arrivée, parfois même lors des disputes.
L'amertume de Sirius faisait face au soutien des autres pour le directeur, en particulier à celui de Mrs Weasley.
Ces derniers jours, sa phrase favorite semblait être : « J'imagine que tu n'as pas oublié ce qu'a dit Dumbledore ? »
Dumbledore.
Dumbledore.
Toujours Dumbledore.
Comme si ses arguments avaient plus de poids lorsque c'était Dumbledore qui en avait donné l'ordre. Comme si tous devaient obéir à cause de Dumbledore.
Harry laissa ce qu'il avait entendu dans un coin de son esprit, espérant pouvoir le réutiliser plus tard. Ce n'étaient pas les informations inutiles qui manquaient pendant leurs joutes, et d'ailleurs, une autre de leurs disputes prenait place. Cette fois, Mrs Weasley accusait Sirius de confondre Harry avec James.
– Ce n'est pas James ! protesta-t-elle, furieuse. Les répliques de Sirius se faisaient tout aussi cinglantes et sa voix était devenue glaciale.
– Je sais parfaitement qui il est, Molly.
– Je n'en suis pas si sûre ! Parfois, à t'entendre, on dirait que tu viens de retrouver ton meilleur ami !
Tiens donc, voilà qui était une nouvelle approche.
Est-ce que Sirius le confondait réellement avec son père ?
Le brun haussa discrètement les épaules et retourna à son observation du comportement de son parrain.
Il écouta d'une seule oreille leur accrochage, cette fois perdu dans ses pensées. Elles le renvoyèrent à leur dîner, lorsque Sirius lui avait raconté l'inutilité dont faisait preuve Mondingus Fletcher. Harry avait pu une fois de plus noter l'amertume dans la voix de l'évadé.
Oh oui : son parrain n'était qu'amertume. Et son antipathie était de plus en plus tournée vers Dumbledore et ses jeux de marionnettes…
Harry était certain que Sirius prendrait part au jeu dès qu'il en aurait l'occasion.
Peut-être que…
Cette idée avait du mérite, mais il devrait encore y réfléchir avant de se décider. Il avait d'autres choses à faire pour l'instant et elles ne se régleraient pas toutes seules dans les prochaines heures à venir…
À cette pensée, il ne s'en préoccupa pas plus et patienta le temps qu'ils aient fini de discuter. Il en éclata presque de rire lorsque Sirius utilisa le terme « arme » pour décrire le plan de Dumbledore.
Une arme.
Harry connaissait bien « l'arme » de Dumbledore.
Son nom était Harry et elle était âgée de quinze ans.
Malheureusement pour lui, Harry n'était plus disponible.
Cette information, néanmoins, était tue et il n'avait aucune intention de la dévoiler dans un futur proche.
Pas une seule seconde ne se sentit-il désolé pour Dumbledore et ses petits projets.
.
Finalement, la journée toucha à sa fin et les autres se retirèrent dans leurs chambres. Harry les suivit et patienta jusqu'à pouvoir entendre avec netteté les ronflements de Ron.
Harry ne quitta pas son lit avant minuit. Lorsqu'il fut l'heure, il descendit les escaliers et se planta devant des rideaux recouvrant un portrait. Précautionneusement, il tira les deux pans de rideaux. Le portrait de la mère de Sirius le fixa, mais elle ne prononça pas un son en voyant celui qui avait osé la déranger.
– Lady Black, la salua-t-il courtoisement.
– Lord Malfoy, répondit-elle.
Harry sourit.
– C'est Malfoire, la corrigea-t-il. La branche anglaise de ma famille se fait peut-être appeler Malfoy aujourd'hui, mais je fais partie de la branche principale de ma maison.
– Malfoire, répéta la Lady. Comment se fait-il qu'un Sang-Pur de votre rang et d'une famille si respectable que la vôtre se retrouve en compagnie de traîtres à leur sang et de Sang de Bourbe ?
– Je prépare quelque chose, répondit Harry en haussant les épaules. Et puis, je ne suis pas seulement le Lord de la famille Malfoire. D'autres maisons sont miennes et je puis vous assurer que vous ne voudriez pas en croiser une seule sur-le-champ de bataille. À dire vrai, Malfoire est la plus récente.
– Mais vous vous êtes tout de même décidé à vous faire connaître par ce nom, nota Lady Black, haussant un sourcil et Harry haussa une fois de plus les épaules.
– Je ne suis pas un Lord dans la maison de ma mère, raconta-t-il d'une voix calme. Un jour, peut-être, le serais-je, mais jusqu'à ce que ça arrive, je ne suis toujours qu'héritier.
– Vous avez donc choisi d'emprunter le nom de votre père, en conclut Lady Black. Dites-moi, à quelle maison appartient donc votre mère ? Étrangement, je constate que vous semblez presque convaincu que ça ne pourrait que m'effrayer.
Harry ne fit qu'un sourire.
– Les protections que le vieil homme a posées tout autour de cette maison, vont-elles m'empêcher de sortir et d'entrer ? Et est-ce qu'elles déclencheront une alarme avertissant quelqu'un de ma sortie ?
La Lady fronça les sourcils.
– Pourquoi voulez-vous savoir cela ?
– J'aimerais apporter quelqu… quelque chose à l'intérieur, dit-il. Je dois absolument savoir.
– Le vieil homme… êtes-vous en train de parler du directeur de Poudlard, Dumbledore ?
– C'est cela. Et je sais aussi qu'il n'appartient en rien à une famille respectable, ça devrait compter, ne pensez-vous pas ? répondit Harry.
– Il est l'un des héritiers de Gryffondor, répliqua la Lady. Ça compte.
– La maison des Gryffondor n'a pas propagé ainsi sa lignée, bien qu'il aimerait que beaucoup y croient, dit-il. En vérité, les maisons de Gryffondor et de Serdaigles n'ont jamais vu le jour en premier lieu.
La Lady le fixa, intriguée.
– Prétendez-vous que chaque famille portant leurs noms ne s'adonne qu'à un couvert de mensonges ? s'enquit la Lady d'une voix calme.
– Tout ce que j'insinue, c'est qu'il n'y a jamais eu de Maison de Gryffondor, de Poufsouffle ou de Serdaigle. Certaines familles ont emprunté ces noms, car elles ne voulaient pas porter le leur. Mais les maisons en elles-mêmes ne sont que des chimères.
– Et comment pouvez-vous savoir cela ? continua-t-elle, toujours avec flegme.
– Ne vous en faites pas, Madame, répondit le brun, souriant. Votre maison est toujours fortement apparentée aux Poufsouffle, et plus encore à la maison de Serpentard lui-même.
– Serpentard ? s'enquit-elle, interdite. Je n'en savais rien. Je connaissais notre lien avec les Poufsouffle, mais aucun registre ne nous juge les descendants de Serpentard.
– C'est parce que vous ne l'êtes pas, répliqua Harry. Vous êtes apparenté, et non descendants. Mais c'est une chose dont je ne peux vous parler ce soir. J'ai besoin de connaître tout ce qu'i savoir sur les protections apposées ici et je vous en dirais certainement plus sur votre relation à Serpentard un autre jour.
La Lady soupira doucement.
– Kreattur, appela-t-elle.
Le vieil elfe de maison apparut, regardant sa maîtresse dans l'expectative. Son reniflement à la vue de Harry fut vainement caché.
– Kreattur, commença-t-elle. Voici Lord Malfoire. Il est de Sang-Pur et nous est apparenté, tu le traiteras comme il se doit, as-tu bien compris ?
– Oui maîtresse, répondit l'elfe, toute trace d'irrévérence effacée de son visage. Il toisait maintenant Harry avec intérêt.
– Il demande à quitter la maison sans être remarqué, continua Lady Black. Occupe t'en et emmène-le là où il le souhaite puis ramène-le avec toi, compris ?
– Oui maîtresse, répondit-il, fixant toujours Harry. Lorsque milord sera prêt, Kreattur l'emmènera où il le veut.
– Il me faut juste me rendre devant la maison pour ce soir, Kreattur, l'informa Harry d'une voix douce. Il se pourrait que j'aie une surprise pour toi et pour Lady Black.
La dame du portrait haussa un sourcil, doutant de son affirmation, mais n'en dit rien à voix haute.
Kreattur tendit sa main et lorsque Harry s'en empara, il l'amena directement sur le pas de la porte.
Harry examina la rue de haut en bas.
– Reg ? fit-il et patienta le temps qu'un chat noir sorte de l'ombre. Il n'y a personne si ce n'est moi et Kreattur, Reg. Je pense qu'il vaut mieux faire ça tout de suite qu'une fois rentré, je ne voudrais pas réveiller quelqu'un.
Le félin le fixa puis acquiesça. L'instant d'après, à la place du chat se tenait un homme aux cheveux ébène et aux yeux gris-bleu.
Kreattur le fixa, complètement pétrifié.
– Maître Regulus ! gémit-il enfin. Il se jeta sur le Serpentard dans un semblant d'étreinte, les yeux plus larmoyants que jamais. Maître Regulus est en vie !
– Oui, je suis là Kreattur, répondit Reg, tapotant avec embarras l'épaule du petit elfe. Et je suis désolé de ne revenir qu'aujourd'hui à la maison. Je m'excuse de ne pas être revenu dès que je le pouvais, je suis tellement, tellement désolé.
Harry renifla, amusé. Il savait très bien que Reg n'était pas vraiment désolé. Oh, bien entendu, Reg était désolé d'avoir dû laisser Kreattur derrière, puisqu'il le considérait comme un membre à part entière de sa famille. Mais il n'était vraiment en rien désolé de ne pas être revenu à la maison. Il n'avait jamais voulu revenir pour devoir annoncer son changement d'allégeance à sa mère.
Mais, ça, c'était quelque chose que Reg ne confierait jamais à l'elfe de maison.
– Nous devrions retourner à l'intérieur, Reg, indiqua Harry et Kreattur se tourna vers lui.
– Lord Malfoire est un sorcier d'exception, déclara Kreattur. Lord Malfoire a ramené Maître Regulus à la maison. Lord Malfoire est un sorcier fabuleux.
Harry lui sourit.
– C'est Harry, Kreattur, le corrigea-t-il. Personne d'autre ne doit savoir que je suis le Lord Malfoire. Je m'appelle Harry Potter à présent.
Kreattur le fixa quelques secondes avant de hocher la tête.
– Oui, Harry Potter, monsieur, dit-il. Kreattur ne dénoncera l'identité de Lord Malfoire ni aux Sang de Bourbe ni aux traîtres à leur sang. Le secret de Lord Mafoire est sauf avec Kreattur.
– Kreattur, tu ne dois vraiment le dire à personne, souligna Reg, tout d'un coup très sérieux. C'est très important que personne ne sache pour Harry et pour moi.
– Oui Maître Regulus, monsieur ! affirma l'elfe de maison, les yeux brillants. Tout ce que le maître demandera.
Harry rigola à ces paroles.
– Il semble que nous ayons une autre paire d'yeux à notre disposition, dit-il en souriant à Reg. Ce dernier haussa simplement les épaules.
– Patientons et nous verrons ce que nous pourrons en tirer, dit le vert et argent avant d'ordonner à l'elfe de les ramener à l'intérieur.
Kreattur obéit et les déposa juste devant le portrait.
Lady Black les toisa, l'air abasourdi.
– Regulus ! cria-t-elle et seul le sort de Harry lancé juste à temps prévint le reste de la maison de l'entendre.
– Bonjour mère, répondit le jeune homme. J'ai entendu dire que tu torturais mon frère ?
La lady parut interdite.
– Je ne torture pas ton frère Regulus, contra-t-elle.
– J'espère bien, répliqua Regulus. Nous aurons besoin de lui plus tard. S'il perd la tête, ça pourrait nous poser quelques complications.
– Mais ça rendrait aussi les choses plus faciles, Reg, rit Harry.
– Arrête ça, Harry, renifla Reg. Ne me tente pas.
Harry sourit simplement.
– Je devrais retourner me coucher, dit-il. Demande à Kreattur ce qu'il en est du médaillon et mets-le en sécurité. Nous nous en occuperons plus tard. Nous aurons besoin d'un espace sécurisé et net pour que je puisse y apposer mes protections. Ça prendra un certain temps.
– Tu as raison, confirma Reg avant de se tourner vers Kreattur. Quand est-ce que tu as nettoyé cette maison pour la dernière fois ?
L'elfe se tortilla sous le regard de Reg.
– Kreattur va commencer tout de suite, répondit-il, se tordant dans tous les sens. La maison sera propre très bientôt, Kreattur le promet.
– Ne le fais pas, répliqua le vert et argent. Il vaut mieux la laisser comme elle est pour que les… invités ne suspectent rien.
Kreattur acquiesça vivement.
– Nettoie simplement une pièce qu'ils n'utilisent pas et sauve tous les livres que tu pourras. J'aurais aussi besoin du médaillon que je t'ai demandé de détruire.
Kreattur grimaça.
– Je sais maintenant que tu n'avais aucun moyen à ta disposition pour le détruire, le rassura Reg. Je suis désolé de t'avoir demandé de faire quelque chose que tu ne pouvais pas faire. Je sais que si tu avais trouvé un moyen, tu l'aurais fait. Ne te punis pas pour ça.
Kreattur se remit à larmoyer et embarqua Reg dans une nouvelle étreinte.
– Maître Regulus est un grand sorcier, gémit-il. Il pardonne à l'horrible Kreattur de n'avoir pas obéi à ses ordres.
– Je t'ai dit que ce n'était pas de ta faute, répéta Reg, l'air sincère. Je ne veux pas que tu te punisses pour quelque chose que tu ne pouvais pas réaliser. Je le détruirais moi-même. Je sais comment.
– Toi-même, hein ? railla Harry. Je ne savais pas que tu en étais capable, Reg. Dois-je partir et te laisser t'en occuper toi-même, alors ?
– Tu sais ce que je veux dire S… Harry ! grogna Reg. Et je pourrais le faire moi-même, mais l'objet n'y survivrait pas.
– Je devrais peut-être te laisser faire alors. Ce médaillon est répugnant, je ne le pleurerais pas si tu le détruisais.
– Harry ! s'exclama Reg, le regardant comme s'il était dingue. Ce médaillon appartenait à Serpentard en personne ! Ne connais-tu donc pas la valeur d'un tel objet ?
– Il n'a vraiment rien de spécial, répondit Harry, haussant les épaules. Et ce n'est pas parce que tu vis et respires les fondateurs que je dois penser autrement.
– Et moi qui pensais que tu étais un Serpentard.
Harry l'observa un moment.
– Je suis presque certain que le nom de mon père n'était pas Serpentard, répliqua-t-il et Regulus renifla de dédain.
– Ça, c'est sûr, confirma le vert et argent. Mais ce n'est pas ce que je voulais dire et tu le sais très bien.
– Bien entendu, répondit vaguement Harry avant qu'un sourire ne se peigne sur son visage. Mais j'aime le prendre ainsi.
– Harry…
– Oh, arrête Reg, rouspéta Harry.
– Mais...
– Non, je vais me coucher à présent. Prends cet infâme médaillon et cache-le quelque part. Nous le détruirons une fois que Kreattur aura préparé la salle de rituel. Bonne nuit.
Reg soupira.
– Bonne nuit.
Harry disposa pour se rendre dans sa chambre. Sous son oreiller était dissimulé un numéro du Chicaneur. Le brun l'avait reçu deux jours plus tôt.
Il sourit.
Dans ce numéro se trouvait une section spéciale sur laquelle on pouvait deviner la lettre qu'il avait envoyée à la Gazette du Sorcier quelques jours auparavant.
Juste à sa suite, Xenophilius Lovegood, l'éditeur en chef du Chicaneur, avait esquissé quelques réponses à ses questions. Harry avait eu la chance d'avoir le numéro en avance étant donné que le journal était délivré habituellement tous les jeudis de chaque semaine.
Il ne pouvait s'empêcher de remarquer que les délais étaient parfaits puisque son procès se tiendrait ce jeudi même et il sourit de toutes ses dents, se souvenant parfaitement de la réponse sans avoir à la relire.
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Cher Mr Twist,
Mon nom est Xenophilius Lovegood et je suis l'éditeur en chef du Chicaneur.
Je sais que je ne suis pas exactement la personne de laquelle vous attendiez une réponse, cependant, je vais quand même tenter d'y remédier. En effet : qu'une personne aussi jeune que vous ose questionner notre monde et notre système de presse ? Cela m'intrigue particulièrement !
Un tel courage, un tel intérêt, doit être encouragé ! Ainsi, je répondrais à vos questions au mieux de mes capacités et dans la limite de mes connaissances.
Mon concurrent direct, la Gazette du Sorcier, est un journal privé dont les actionnaires décident du contenu, de ce qui doit et ne doit pas être imprimé. Au Chicaneur, nous travaillons de la même façon à la différence que notre journal n'est dirigé que par deux actionnaires. La Gazette en possède bien plus, les majoritaires étant le Ministère au même rang qu'une famille française, il me semble.
Étant donné cet état de fait, le Ministère, en tant qu'actionnaire principal, peut, sans problèmes aucun, être certain que la Gazette suivra sa voie.
De ce fait, beaucoup d'articles écrits pour la Gazette du Sorcier avancent des faits, mais qui sont énoncés de manière à induire le lecteur en erreur. C'est pourquoi vous devriez lire avec attention les articles tout en gardant à l'esprit que mon cher concurrent tente toujours de montrer le Ministère sous son plus beau jour.
De plus, je peux affirmer qu'il y a des reporters à la Gazette qui usent de plumes à papote, ce qui rend nombre de leurs nouvelles imprécises ou tout simplement erronées. À dire vrai, mon cher rival semble parfaitement se moquer de publier des faits prouvés et fait peu cas de l'exactitude de ses faits divers.
Ça nous démontre également qu'aucune mesure n'est prise lorsqu'un journaliste utilise cet objet infâme ou délivre de fausses informations.
Bien entendu, cela nous mène à votre question sur le sérieux et la liberté de la presse. Je ne peux pas vous en dire beaucoup là-dessus, si ce n'est que, tant que le Ministère sera l'actionnaire détenant le plus de parts à la Gazette, peu importe que les articles proposés soient exacts, s'ils ne plaisent pas aux personnes participant activement à l'économie de l'entreprise, ils ne seront pas imprimés.
Si vous souhaitez voir une véritable liberté de la presse, ce n'est pas vers la Gazette du Sorcier que vous devriez vous tourner. Cela a beau être un journal privé, leurs plumes sont liées par les actionnaires.
Bien heureusement, je suis l'un des deux propriétaires du Chicaneur, c'est pourquoi je décide de ce que j'imprime moi-même.
S'il se trouve que vous aviez d'autres questions, écrivez-moi et je me ferais un plaisir de vous répondre une fois de plus, du mieux que je le peux.
Xenophilius Lovegood
Éditeur en chef du Chicaneur
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Voyons donc comment le Ministère réagira lorsqu'ils verront leurs petites histoires publiées aux yeux de tous, songea Harry en fermant les paupières. Je veux les voir fuir la queue entre les jambes. Ils ne seront plus rien lorsque j'en aurai terminé avec eux. Ce n'est que le commencement et ils n'ont déjà aucune idée de ce qui les attend…
Et Harry le pensait. Il savait qu'il ne pourrait pas faire grand-chose d'ici son procès, mais, doucement, la partie débutait. Il ne lui restait qu'à finaliser quelques arrangements de taille avant qu'il ne puisse faire son premier pas contre les protagonistes principaux de cette comédie.
Il patienterait le temps qu'il faudrait.
Attendre ne le dérangeait pas. Il était doué à ce jeu-là.
Vraiment très doué.
– Le temps de la vengeance est enfin venu, murmura-t-il et il ferma les yeux, se laissant doucement emporter par Morphée.
