RARs :

Maud : Ah, mais Harry n'est pas roi de Bretagne, du moins pas pour le moment, pas si Arthur à un enfant légitime, néanmoins, il est bien propriétaire du château, et il y a du lourd là-dessous. Pour ce qui est de Dumbledore, il traîne dans beaucoup de complots, mais je n'ai aucune idée de s'il connaît vraiment les origines de Harry (origines aussi lointaines, cela va s'en dire, même si elles sont vraiment importantes). Cela peut se jouer, franchement ! Merci pour cette petite théorie en tout cas, je t'embrasse, une très bonne lecture !

adenoide : Je pense bien qu'il n'y a personne dans le monde entier qui serait capable de fournir à Harry tous les liens de parenté qu'il possède, Sal s'en est assuré (on va s'en rendre compte au fil des chapitres ;). Mais il n'est pas impossible que certains fassent des connexions ! Pour ce qui est des beaux souvenirs, c'est sûr ! Pour une fois ! Myrddin est vraiment un père adorable ^^ Et pour en savoir un peu plus sur la lignée de Lily, je te laisse à ta lecture, des bisous !


learning from family

25 apr. J.-C.

Sal était nerveux.

Il avait gagné l'île sur laquelle on disait Morgana résider et se tenait présentement devant sa demeure.

Avalon.

Sal était à Avalon.

Il avait entendu des rumeurs à propos de Morgana LeFay et de ses dons de guérison. Bien sûr, il avait également entendu parler de son penchant pour la magie noire ; rien qu'il aimerait apprendre, pour sûr.

Mais il devait se résoudre à la rencontrer. Il devait savoir et il voulait apprendre l'art de guérir ainsi qu'en connaître davantage sur l'héritage qu'ils partageaient. Il s'y était résolu depuis que son père lui avait parlé de son héritage la toute première fois. Depuis qu'il avait appris que la couleur de ses yeux faisait de lui un LeFay. Depuis qu'il avait compris qu'il était très certainement un descendant d'Arthur et de Morgana.

Tout avait commencé il y a trois ans et demi de cela, lorsque l'enchanteresse était venue et avait acculé Arthur. Sal n'avait pas été physiquement présent à l'époque, mais il avait tout appris de leur dispute lors de son retour ; une dispute concernant le fils de Morgana né d'une nuit partagée avec le roi.

Arthur avait été tout sauf enchanté d'entendre parler d'un enfant, et il avait refusé d'en faire son héritier. L'enfant en question n'ayant pas été reconnu, Myrddin avait raccompagné Morgana hors du château. Sal ne connaissait pas les détails, mais de leur entrevue ce jour-là résultat le début d'une rancœur très forte et partagée entre l'enchanteresse et ses pères.

Jusqu'ici, il s'était dit que peu importait qu'il soit un descendant de Morgana, car il était avant tout le fils de Myrddin, et Morgana haïssait Myrddin… Seulement, à présent, Sal se tenait sur le pas de la porte, incertain quant à la manière de procéder…

.

– Tu vas rester là encore longtemps, gamin ? dit une voix sarcastique, et soudainement, la porte s'ouvrit en grand. Une femme d'âge moyen, portant dans ses bras un enfant de quatre ans tout au plus, venait d'apparaître devant lui.

– Eum…, tenta Sal, balbutiant. Je… je suis à la recherche de Morgana LeFay. On m'a dit qu'elle vivait ici, réussit-il enfin à dire en dévisageant la femme.

Ses cheveux étaient noirs comme le charbon et ses yeux brillaient d'une couleur émeraude mortelle. Sal connaissait bien ces yeux-là. C'étaient exactement les mêmes que ceux dont il avait hérité de sa mère.

L'enfant qu'elle soutenait n'avait pas le même regard, néanmoins : c'était un brun plutôt doux qui le dévisageait, non sans lui rappeler la couleur des yeux d'Arthur…

Cet enfant doit être Mordred, conclut-il avant de se corriger subitement. Medrawd. Le temps a dû modifier son nom. Aujourd'hui, il s'appelle Medrawd.

– Et puis-je savoir qui requiert de me trouver ? s'enquit Morgana, l'observant calmement, mais avec profondeur.

– Mon nom est Salvazsahar Emrys, se présenta-t-il. Il avait pensé à se présenter sous le nom des LeFay, mais il ne voulait pas lui mentir. Le sang les LeFay coulait peut-être dans son sang, mais ce n'avait jamais été un nom qu'il avait porté par le passé.

– Emrys ? répéta-t-elle, ne l'ayant pas quitté du regard. Comme dans Myrddin Emrys ?

– En effet…, répondit-il, sa nervosité toujours bien présente.

– Que veux-tu, rejeton de Myrddin ?

– Je… je…

Sal ravala sa nervosité et s'agrippa à son courage de toutes ses forces.

– Je suis venu pour vous demander de me prendre comme apprenti, récita-t-il en tentant de paraître convaincant.

Morgana haussa les sourcils.

– Le rejeton de Myrddin me demande à moi, la grande Morgana LeFay, de le prendre comme apprenti ? répéta-t-elle, sa voix prenant une intonation dangereuse.

Le regard de Sal devint glacial en rencontrant le sien. Il la fixa, la défiant d'en dire plus et Morgana cligna des yeux à plusieurs reprises.

– Tu n'es pas un Emrys, dit-elle finalement. Tu es de mon sang. Tu es mon héritier.

Son regard se tourna vers son enfant.

– Mais comment est-ce possible ? Je suis celle qui perpétuera ma lignée, comment peux-tu exister alors que j'ai déjà un enfant ?!

Sal hésita. Il savait qu'il devait tout lui expliquer… et si possible sans trop mentir.

– Je… je ne viens pas de cette époque, confessa-t-il. Les yeux de Morgana revinrent immédiatement sur lui. Ses sourcils se haussèrent une fois de plus. Je… Comment dire cela… Je suis... l'un de vos descendants et je suis… venu pour apprendre à vos côtés.

La vérité, mais sans en dire trop pour qu'elle fasse les bonnes connexions.

– Si tu es l'un de mes descendants, comment se fait-il que tu portes le nom de Myrddin ? l'interrogea-t-elle, son intérêt piqué à vif. Ne devrais-tu pas plutôt porter mon nom… ou celui d'Arthur ?

– Je… Ma mère n'était pas l'héritière, répondit-il, la nervosité retrouvée. Je porte le nom de mon père comme je n'ai aucun droit de porter celui de ma mère.

– Tu portes notre héritage, constata-t-elle en plissant les yeux. Tu en as conscience, et dans ces conditions, tu as le droit de porter notre nom. Tu n'as pas besoin de te souiller avec le nom de ce Myrddin.

Sal décida avec sagesse de ne pas la reprendre là-dessus. Il avait pressenti que Morgana ne serait pas enchantée par le nom de famille qu'il portait.

– Ça, il me semble bien que cela reste mon problème, conclut-il. Et je n'ai jamais prétendu connaître mon héritage.

Morgana l'observa quelques secondes avant de reprendre.

– Ta mère ne t'a donc rien enseigné ? comprit-elle, à la fois horrifiée et écœurée.

– Elle n'a pas pu le faire, la corrigea-t-il. Sa vie a été fauchée alors que je n'étais qu'un nourrisson.

– Mais certainement, ta grand-mère…

– Il y avait une guerre, l'interrompit Sal, une pointe d'amertume dans la voix. Je suis le dernier descendant de ma lignée en possession de tels pouvoirs. Je le suis depuis mon premier hiver. Ma tante est toujours en vie, mais elle n'a pas hérité d'un noyau magique. Elle n'a jamais pu m'enseigner ce que je devais savoir.

– Non, bien sûr qu'elle ne pouvait pas, admit Morgana. Alors, c'est pour ça que tu es venu.

– Oui, répondit Sal. Il me fallait un mentor qui pourrait m'apprendre tout ce que je me dois de savoir sur la question, et me voilà donc.

Ils restèrent silencieux pendant quelques instants tandis que Morgana ne cessait de le fixer. Il avait presque l'impression qu'elle le jaugeait, et plus cela durait, plus sa nervosité s'affirmait.

– Et tu apprendras, Salvazsahar, déclara-t-elle enfin avant de sourire. Viens donc à l'intérieur. J'accepte ta requête. Je n'ai pas envie que ma lignée se termine au profit de celle des Emrys, sans pour autant critiquer le choix d'alliance de ta mère. Les Emrys sont d'une puissante lignée et lier notre sang au leur est un choix des plus judicieux.

Raisonnable, Sal ne mentionna pas que son père adoptif n'avait jamais épousé sa mère. Il ne pouvait pas lui révéler toute la vérité, car il était certain que celle-ci ne lui plairait en rien.

Il entra donc, conscient qu'il se devrait d'apprendre tout ce qu'elle lui enseignerait pour les années à venir et qu'il n'avait aucune idée du jour où son entraînement en viendrait à son terme.

.

La maison était exiguë, mais très propre. Morgana lui indiqua une simple chaise en bois au pied du feu.

– Assieds-toi, l'incita-t-elle tandis qu'elle s'installait sur une chaise ayant l'air bien plus confortable.

– Est-ce que tu sais lire ? demanda-t-elle.

– Oui, répondit-il aussitôt.

– Ta tante t'a donc quand même appris certaines choses, en déduit Morgana. Et les grimoires de la famille, les as-tu parcourus ?

– Non, déchanta Sal. La maison de mes parents a été détruite. Tout ce qu'il me reste, c'est une vieille cape qui appartenait à mon père.

Morgana soupira, puis, subitement, il la sentit user de légilimancie sur lui. Il la laissa passer, non pas pour qu'elle accède à ses souvenirs, mais à ses sentiments afin qu'elle puisse affirmer qu'il ne lui mentait pas.

– Mais tu connais les bases de l'occlumancie, constata-t-elle, bien que ce soit sous une forme absolument barbare.

– Mon père m'a appris, répondit-il avec sincérité.

– Très bien, je te l'enseignerai à nouveau et mieux cette fois-ci, promit-elle. Oublie ce que t'a dit ton père, je vais te montrer ce qu'est le véritable art de l'occlumancie.

– Entendu, milady, dit Sal.

– Appelle-moi : mère, imposa-t-elle. Tu as beau être mon petit-fils, tu es encore assez jeune pour m'appeler d'une telle manière. Combien d'hivers as-tu déjà compté ?

– Quinze, décida Sal, usant du véritable âge de son corps et non de celui de son esprit. Il n'était pas certain d'aimer la suggestion de Morgana, mais il savait qu'il l'appellerait ainsi quoiqu'il advienne. Elle était son ancêtre et, en tant que tel, aussi son aînée. Alors, si elle souhaitait qu'il l'appelle « mère », ainsi, il l'appellerait sans rechigner.

– Donc, je présume que ta magie n'a mûrie qu'une seule fois ? le questionna Morgana. Sal haussa les épaules.

– Je ne sais pas, répondit-il sincèrement.

À ses mots, Morgana sortit son bâton magique et le pointa dans sa direction. Sal se crispa, mais ne détourna pas les yeux et ne sortit pas son propre bâton.

Morgana sourit en voyant sa réaction. Elle avait sans mal distingué le geste discret qu'il avait fait pour attraper son bâton magique avant de s'arrêter de lui-même.

– Tu as de bons réflexes, le félicita-t-elle. Ton père qui t'a appris la tenue des combattants, n'est-ce pas ?

– Il m'a appris celle des druides, mère, la corrigea-t-il. Je ne suis pas un combattant, mais je sais comment me battre en tant que druide.

– Bien sûr que tu sais, confirma-t-elle avant de murmurer une incantation.

Une lumière jaune pâle effleura son corps et tourna immédiatement au vert.

– Très bien, dit-elle. Tu n'as bien mûri qu'une seule fois. Je vais donc pouvoir commencer sur des bases vierges. De plus, nous avons encore du temps, ta seconde maturation ne s'enclenchera pas avant au moins trois hivers.

– Vous pouvez savoir ça ? questionna Sal, surpris. Même son père avait été incapable de lui révéler la date exacte à laquelle avait débuté sa première maturation.

– Bien entendu, confia Morgana. Et tu en seras également capable lorsque je t'aurais enseigné tout ce que je sais. Je pose juste deux conditions.

– Je vous écoute.

– Tu devras me laisser t'adopter, déclara Morgana. Lorsque tu seras mon enfant direct, j'aurais tout droit de t'enseigner ce que je souhaite, sans que tu aies ton mot à dire.

Sal avait conscience que c'était une possibilité. Morgana savait très bien que Medrawd serait incapable d'accéder à son héritage familial, et l'enchanteresse voulait s'assurer que son savoir serait sauf. Même si elle devait le confier à un héritier venu d'un futur distant. S'il devenait son véritable fils, même s'il était adopté, et non son simple descendant, elle aurait une meilleure emprise sur sa magie. Un parent comprenait mieux que personne la manière dont fonctionnait la magie de ses enfants, après tout.

– Très bien, concéda-t-il. Il aurait aimé l'éviter, mais c'était à prévoir.

De toute façon, cela ne changera pas le sang qui coule dans mes veines, songea-t-il.

En plus, il aurait un meilleur accès à son héritage magique… et ça, c'était une opportunité en or.

– La dernière condition est la suivante : tu devras apprendre à Medrawd à se battre, exigea-t-elle.

Sal hocha la tête, sachant très bien qu'il n'avait pas d'autre choix que d'accepter - même si cela causerait certainement la perte d'Arthur dans le futur. Même si tel était le cas, refuser ne changerait pas le cours de l'Histoire. Arthur mourrait et si l'Histoire voulait que Medrawd soit la cause de sa mort, alors rien ne pourrait la modifier. Sal n'avait aucun pouvoir sur cette destinée. Il s'en rendait maintenant compte.

– Je lui apprendrais, mais je ne suis pas très doué avec une épée.

– Tant que tu lui enseignes ce que tu sais, approuva Morgana, il apprendra le reste de lui-même.

.

Le temps qu'il passa chez Morgana défila rapidement.

Il s'habitua vite à l'appeler « mère » et, sous sa tutelle, il commença à apprendre à utiliser la magie qui était propre aux LeFay. Elle lui enseigna également l'art de soigner et de la magie noire.

Au début, Sal fut quelque peu hésitant quant à apprendre une telle magie, mais il découvrit rapidement que beaucoup de rituels et de sortilèges de magie noire pouvaient être utilisés de manières bien différentes et pourraient l'aider lui et en guérir d'autres.

Il se découvrit aussi une véritable passion pour l'art de soigner autrui. Avant de devenir l'apprenti de l'enchanteresse, Sal pensait déjà que savoir guérir des blessures était terriblement utile, mais au fur et à mesure qu'il en apprenait, cela devint une toute nouvelle raison de vivre.

Morgana remarqua également sa passion pour la matière et elle commença à lui en montrer toujours plus, l'introduisant peu à peu dans son travail en tant que guérisseuse.

Il fallut dix ans avant que Medrawd ne remporte son premier combat contre Sal, en quelques minutes seulement. À ce moment-ci, Morgana fit appeler Sal auprès d'elle.

– Oui, mère ? s'enquit-il en entrant dans la maison.

– Salvazsahar LeFay, commença-t-elle. Aujourd'hui est le jour où se termine ton apprentissage. Tu sais tout ce que je sais et je ne peux rien t'apprendre de plus.

Sal inclina la tête.

– À présent, il ne reste qu'une dernière chose à faire, continua Morgana. Ton Serment.

Sal savait exactement où elle voulait en venir. Chaque guérisseur devait prêter serment sur leur magie, promettant de venir en aide à quiconque en aurait besoin. Ce Serment posait une entrave sur son noyau magique, car aucun guérisseur n'était autorisé à tuer, blesser ou même à négliger quelqu'un dans le besoin immédiat de soins.

Il posait des limites qui enlèveraient la vie à celui qui oserait les outrepasser.

– Je ne suis pas certain de bien vouloir le prendre, répondit Sal, sincère.

Morgana haussa un sourcil.

– Je t'ai appris l'art de soigner pendant près de dix ans, et à présent, tu refuses de faire le dernier pas ? questionna-t-elle, surprise par sa réponse.

– Un guérisseur ne peut pas se battre, souligna-t-il.

– Et tu veux te battre ?

– Non, contra-t-il en secouant la tête. Je veux pouvoir protéger.

Il s'attendait à ce qu'elle soit furieuse qu'il refuse de prêter serment sur sa vie et de se plonger entièrement dans son rôle de guérisseur. Ce à quoi il ne s'attendait certainement pas, ce fut à la lueur qui brilla dans ses yeux lorsqu'elle entendit sa réponse.

– Alors, ainsi, ton vœu est de protéger, répéta-t-elle. Protégeras-tu tout le monde, sans exception de race, de sang ou de quelqu'autre clivage ?

Sal fronça les sourcils.

– Bien sûr, répondit-il. Pourquoi ne protégerais-je pas quelqu'un qui en aurait le besoin si j'en suis capable ?

Morgana ressemblait à présent de plus en plus au chat du Cheshire.

– Protégeras-tu quiconque ne pourrait pas se défendre lui-même contre des attaques ?

– Je le ferais, affirma Sal, les sourcils toujours froncés et l'esprit confus.

– Et t'engages-tu à user de tes aptitudes pour aider ceux qui ont besoin d'aide ?

– Bien sûr que je le ferais…

– Même si tu dois aider ton ennemi ?

– Oui…

– Même si tu dois tuer quelqu'un ou en laisser un autre mourir pour assurer la sécurité d'autrui ?

Sa confusion ne fit que s'accroître. Laisser quelqu'un mourir ?!

– Oui…, hésita-t-il.

– Même si cela te fait souffrir ?

– Oui, affirma-t-il avec plus de certitude dans la voix.

– Alors, dans ce cas, je te bénis mon enfant. Tu es un guérisseur, tu es un combattant, tu es un gardien. Ton apprentissage se termine et tu as choisi ta voie. Puisses-tu en guérir d'autres, puisses-tu jauger leurs cœurs. Puisses-tu les guider, puisses-tu les protéger et les défendre contre coups et blessures. Aujourd'hui, je te nomme Gardien parmi les guérisseurs, né pour protéger, né pour évaluer, né pour soigner. Qu'il en soit ainsi.

Une aura doré l'entoura subitement et un cercle runique apparut au-dessus de sa tête. Sal n'avait jamais vu un tel cercle. Il y avait bien sûr le cercle runique dédié aux guérisseurs au centre, mais celui-ci était entouré par un autre cercle qui lui était absolument inconnu.

Avant que Sal ne puisse tenter de le déchiffrer, il se mit à briller d'une lumière aussi aveuglante qu'une étoile avant d'éclater en dizaines d'étincelles qui fondirent sous sa peau.

Une chaleur envahit tout son corps, puis, aussi soudainement que cela avait commencé, tout s'arrêta et revint à la normale.

– Qu'est-ce que… ? balbutia-t-il et Morgana reprit la parole avant qu'il ne puisse en dire plus.

– Le Serment des guérisseurs, lui apprit-elle. Mais pas celui que l'on prête habituellement. Celui-ci te permettra de protéger, et s'il le faut, d'ôter la vie. Aucune conséquence. Tu pourras laisser quelqu'un mourir si cette personne a fait du mal à d'autres par ses actes ou en fera souffrir s'il poursuit sur sa voie.

– Alors... tout est comme avant ? se calma Sal, toujours un peu confus.

– Pas exactement, nota Morgana. Autrui sera toujours ta priorité à présent. Si tu te vois embarqué dans un conflit, tu ne pourras pas te battre en premier, tu devras d'abord défendre ceux qui ont besoin de ta protection. Tu ne pourras pas non plus prendre avantage des autres et tu ne peux plus non plus te battre aux côtés des Forces du Mal. Si tu brises une seule de ces clauses, tu perdras ta magie, et peut-être même ta vie avec.

– Vous m'avez piégé dans un Serment, l'accusa Sal.

– Je te connais bien, Salvazsahar, affirma Morgana. Quoi qu'il advienne, tu l'aurais pris. Tu es né pour protéger, que tu possèdes mes yeux et le sang des Pendragon le montre bien. Tu ne te sentiras pas du tout entravé par ce Serment, je peux te le promettre.

Sal soupira, ne pouvant pas contrer ses arguments. Même sans prendre ce Serment, il aurait continué à aider ceux dans le besoin et ceux trop faibles pour s'aider eux-mêmes.

– Mais pourquoi me piéger ainsi ?

– Ce genre de serment doit être pris sans en avoir conscience, expliqua Morgana. Et même si tu le prêtes ainsi, il y a très peu de personnes en ce monde dont le Serment aurait été accepté par la Magie elle-même. Un Gardien parmi les guérisseurs est spécial. Il en existe peut-être deux ou trois dans le monde entier. J'avais pressenti que tu en serais il y a cinq ans déjà, et je suis fière de voir que je ne m'étais pas trompée. Avoir quelqu'un comme toi dans notre famille démontre notre supériorité en termes de puissance.

Sal roula des yeux.

Il n'y avait que Morgana pour être excité d'avoir un rare… spécimen ?! … comme Sal dans sa famille. Personne dans le monde ne serait plus intéressé par le prestige de leur famille dans un millier d'années de toute façon…

– Je suis fière de toi, Salvazsahar, assura Morgana. Je présume que tu vas rentrer d'où tu viens, maintenant ?

Sal l'observa quelques instants avant d'acquiescer.

– En effet, répondit-il.

Et il l'aurait fait, s'il ne s'était pas retrouvé en plein milieu d'une bataille sur le chemin de Camelot. À cause de cette rencontre, Sal ne retournerait pas chez lui avant que huit années de plus ne se soient écoulées...