RARs :

Lils : Mow, adorable… Retour dans le passé, mais qu'est-il arrivé à Salvazsahar ? Enfin la réponse à tout ça ! Une très bonne lecture, des bisous !

Maud : On est d'accord pour dire qu'Amelia a encore du BOULOT ! Mais c'est Sirius qui compte avant tout ^^ Les Black ont une grande importance dans cette histoire, alors elle a intérêt à se bouger pour que tout puisse prendre place avant le coup final ! Quoi qu'il en soit, nouveau chapitre et retour dans le passé ! Enfin ! Plein de bisous et une bonne lecture à toi ;)


De bonnes fêtes à tous !

PS : je vais publier les vendredis à partir de là.


the egg's egg

Les années qui suivirent jusqu'à l'an 307 apr. J.-C.

La première fois que Sal reprit connaissance, la douleur l'envahit presque instantanément et il s'évanouit avant même de prendre conscience de son environnement.

La fois suivante, il eut le temps de comprendre qu'il devait être sacrément amoché avant que l'obscurité ne le réclame à nouveau. Puis, lorsqu'il reprit ses esprits une fois de plus, il put maudire son état de voyageur du temps et dut avouer que son père avait raison depuis le début : il était de toute évidence incapable de mourir jusqu'à ce qu'il retourne à son époque.

Il resta allongé sur le sol pendant des heures avant que son esprit ne s'efface encore. À la quatrième tentative, il était toujours incapable de faire le moindre mouvement, mais il lui était possible d'espérer. Et c'est ce qu'il fit.

La douleur ressentie alors même qu'il était simplement allongé à terre était épouvantable. Après quelques heures, il commença à espérer que quelqu'un vienne mettre fin à cet enfer. Après plusieurs jours, il pria sans réserve la Mort de le prendre. Après une semaine, il aurait certainement vu sa mort dans le miroir de Rised s'il avait plongé son regard à l'intérieur.

Chaque parcelle de son corps le faisait souffrir tandis que le peu de magie qui coulait encore dans ses veines tentait tant bien que mal de le soigner. Il ne sut jamais combien de fois il toucha presque le royaume des morts du bout des doigts simplement pour être ramené dans son corps à l'agonie l'instant d'après.

Lorsqu'il fut finalement en mesure de se mouvoir, le champ de bataille avait déjà été déserté depuis longtemps. Les Romains avaient simplement laissé derrière eux les corps des mourants, couchés sur le sol, et avaient passé leur chemin.

La première chose que Sal fit, lorsqu'il put à nouveau bouger, fut de scruter ses mains. Le Romain lui avait laissé un sou fait d'argent. Cela lui prit quelques secondes pour comprendre : c'était son laissez-passer pour entrer au royaume des morts. Un gage de respect.

Sal le rangea dans dans sa ceinture et fouilla à l'intérieur pour trouver le reste de ses possessions - son bâton principalement, puis ses armes et ses potions.

On ne l'avait pas touché. Tout était encore là - mais Sal savait que ce privilège devait avoir la même racine que le geste de respect qu'on lui avait accordé avec le sou d'argent. Il remercia mentalement ce Romain d'avoir été assez honorable pour stopper ses camarades - non pas qu'un seul d'entre eux aurait été en mesure de lui voler ses armes dans le cas contraire. Elles avaient été forgées par les gobelins. S'il avait la volonté de s'en servir, ou s'il y pensait assez fort, elles reviendraient à lui instantanément.

Cela lui prit tout de même quelques jours avant qu'il ne soit à même de correctement se relever. Dès qu'il en eut la force, il commença à rassembler les corps et à les enterrer.

Ce fut une expérience des plus douloureuses.

Le premier mort qu'il reconnut fut Gawain, son ancien professeur. Son corps était transpercé par une douzaine de flèches. L'un de ses pieds avait été arraché au reste de son corps et son regard vide était dirigé vers le ciel. Le Romain contre lequel Sal s'était battu avait succombé à ses blessures et était allongé en travers du corps de Gawain comme l'aurait fait un amant après une nuit de passion.

Le suivant fut Lancelot. La lame de l'épée qui l'avait achevé était encore fourrée dans son torse - aussi brisé que l'était Lancelot lui-même. Sal dut lutter contre les larmes qui menaçaient de lui échapper alors que les souvenirs qu'il avait de lui tourbillonnaient dans sa tête. Le rire de Lancelot, ses bouffonneries, sa constante précipitation, le ton toujours attentionné de sa voix...

Sal repoussa ses émotions au fin fond de son esprit, en replaçant ses barrières mentales et enterra l'homme près du lac de Poudlar… non, de Camelot, à côté de Gawain. Puis, il continua sa besogne.

Sal n'avait aucune certitude quant au nombre exact de jours qui s'écoulèrent avant qu'il ne tombe sur une autre personne connue. La magie ambiante avait empêché les corps de se décomposer, alors lorsqu'il trouva Arthur et Medrawd, ils étaient exactement comme dans ses souvenirs.

Une tristesse sans nom le prit aux tripes lorsqu'il remit de l'ordre dans les mèches de son père et de son frère. Mais intérieurement, il bouillonnait d'une fureur qui le faisait trembler comme une feuille. Il dégagea l'épée qu'il avait confiée à son père et la rattacha à sa hanche, incapable de regarder la blessure qu'elle avait infligée à Medrawd - une blessure faite avec son épée. La mutilation dont souffrait son père était tout aussi effroyable que celle de son frère. Cette blessure, il l'avait reçue parce que Sal avait entraîné Medrawd…

Une vague de rancœur le submergea, entièrement dirigée vers les deux personnes auxquelles il avait offert un cadeau qu'ils avaient tous deux utilisé pour s'entredéchirer. Une rancœur qu'il leur adressait particulièrement parce qu'ils avaient été trop fiers pour s'asseoir et discuter avec diplomatie. Parce qu'ils avaient préféré se battre jusqu'à ce que mort s'ensuive pour rien d'autre, si ce n'est le pouvoir. Sal les haïssait pour leurs derniers actes !

Ça ne l'empêcha pourtant pas de les enterrer l'un à côté de l'autre près de Lancelot et Gawain. Lorsque ce fut fait, il craqua et tomba à genoux, des larmes roulant sur ses joues et la rancœur meurtrissant son cœur. Rancœur contre le destin. Rancœur contre les Romains. Rancœur contre ses pères et son frère…

Puis, après quelques heures, il se reprit enfin et se releva pour terminer ce qu'il avait commencé. Il continua d'enterrer les morts. Des centaines d'hommes dans des centaines de tombes. Et vint le dernier. Cette personne dont il était le plus proche. Celle qu'il avait perdue dès l'instant où il s'était réveillé quelques semaines plus tôt, mais qu'il avait tant espéré retrouver indemne.

Il était allongé, comme s'il était plongé dans un sommeil profond. Ses paupières étaient closes et son bâton était encore agrippé entre ses mains. Il n'y avait pas un seul mal visible sur son corps qui aurait pu le faire périr, mais la magie n'avait besoin d'aucune blessure apparente pour tuer.

Sal était paralysé, là, devant lui, le scrutant. Il tomba à genoux à ses côtés et approcha ses mains tremblantes du corps.

Ses cheveux blancs étaient toujours aussi doux qu'ils l'avaient été de son vivant…

– Atr, murmura-t-il. Atr… !

La solitude s'abattit durement sur ses épaules. La solitude et le regret. Il sanglota.

Il savait bien que Myrddin n'était plus tout jeune. Il savait bien qu'un jour il le perdrait. Mais le perdre à cause de son vieil âge et le perdre lors d'une bataille était deux choses bien différentes. Sal n'avait pas pensé un seul instant qu'il ne verrait plus jamais Myrddin une fois les combats terminés…

Un bras vint délicatement s'envelopper autour de son torse et le tira confortablement tout contre un corps chaud, presque brûlant.

– Verse tes larmes, petit oiseau. Tu as le droit de le faire. Tu as bien trop perdu pour l'encaisser avec calme et sagesse, murmura une douce voix dans son oreille.

– Je… je dois l'enterrer…

– C'est moi qui vais m'en occuper. Tu en as déjà fait suffisamment, petit oiseau.

Sal secoua la tête et tenta de s'extirper des bras de l'étranger.

– C'est mon père, c'est à moi de l'enterrer, rétorqua-t-il en continuant de repousser l'étreinte.

– C'était mon œuf, j'ai aussi ce droit, petit oiseau, confessa l'homme d'une voix tout aussi douce. Je te laisserai m'aider, mais je serais celui qui le mettra en terre. Je suis son père, c'est une tâche qui me revient.

Sal releva les yeux et scruta l'étranger. Son visage était en tout et pour tout le même que celui de Myrddin, à l'exception de ses yeux dorés brillant de flammes rougeoyantes qui n'avait rien d'humain.

– Qu'est-ce…. qu'est-ce que vous êtes ?!

L'étranger sourit.

– Je suis un Phénix, répondit-il calmement.

– Mais…

– Cette apparence est éphémère, expliqua-t-il. Je reprendrai ma vraie forme dans quelques heures. La plupart du temps, c'est très difficile de prendre forme humaine, et la seule fois où ça ne le fut pas pour moi remonte à plusieurs années. En ce temps-là, il m'a fallu éduquer ton père.

– Ne fais pas fuir l'œuf, Fawarx, une autre voix le morigéna - la voix d'une femme. Sal se retourna et ses yeux tombèrent sur une femme se tenant derrière l'homme. Ses cheveux étaient grisonnants et ses pupilles aussi jaunes que celles du Basilic que Sal avait tué en deuxième année. Ils ressemblaient en tout point à ceux de Myrddin.

– Alors toi aussi tu as senti la Mort nous le prendre, Aleahkys ? nota le Phénix, d'une voix chantante.

– Bien sur que je l'ai senti, je suis sa mère tout de même, rétorqua la femme avant de se mettre à la hauteur de Sal. Celui-ci ne comprenait pas ce qui était en train de se passer, mais dès que des mains le touchèrent, il sentit son corps rapetisser jusqu'à ce qu'il ne soit plus qu'un enfant. Elle le prit dans ses bras et se tourna vers Fawarx.

– L'acceptes-tu ? demanda-t-elle et le Phénix acquiesça.

Cette fois-ci, les funérailles furent différentes. Alors que Sal n'avait fait qu'enterrer les morts, les parents de Myrddin décidèrent de brûler le corps de leur fils.

Sal ne quitta pas une seule seconde le bûcher des yeux.

Lorsque le feu se fut éteint, les cendres restantes furent emportées à la muraille entourant Camelot.

– Tu as péri en protégeant ces murs et ce pour quoi ils furent érigés. Repose en paix, mon œuf. Ta protection perdura, clama Fawarx tandis que les cendres se dispersaient au gré du vent.

Subitement, une enveloppe de chaleur se répandit sur eux par vagues - un sentiment que Sal connaissait de son temps dans le futur. C'était cette impression qui lui avait toujours fait considérer Poudlard comme sa maison depuis le tout premier jour.

– Qu'est-ce que… ? s'alarma-t-il lorsqu'une fine brise vint caresser sa joue.

– Ton père, petit oiseau, décréta le phénix. Pensais-tu réellement qu'il allait te quitter pour de bon ? Peu importe le moment, tu seras toujours le bienvenu, ici, chez toi.

Sur ces mots, elle s'en alla avec lui toujours enserré entre ses bras et quitta les terres qui deviendraient celles de Poudlard, dans un futur lointain.

Aussitôt qu'ils quittèrent le territoire, un sentiment de quiétude supplanta les autres émotions qui tourbillonnaient dans son esprit.

– Les barrières magiques, reconnut-il. Mais ce n'était pas que ça. Elles étaient mélangées à l'essence de son père - un père qu'il avait perdu, mais qui ne l'avait pas quitté.

Sal sourit tandis que de lourds sanglots vinrent strier ses joues.

– Ne pleure pas, mon œuf, dit la femme. Grand-maman et grand-papa sont encore là avec toi. À partir d'aujourd'hui nous t'élèverons comme notre propre enfant.

– Je ne suis plus un enfant, contra Sal en tentant de dissimuler ses larmes.

– Bien sûr que tu en l'es ! répondit la femme. Tu es un adorable petit œuf et je t'élèverai comme mon enfant, voilà tout.

L'homme renifla d'amusement.

– Tu ne connais même pas le nom de l'œuf de Myrddin, Aleahkys et tu planifies déjà son éducation ? Lui as-tu demandé ce qu'il en pensait avant de le réduire de nouveau à l'état d'œuf ?

– Garde donc tes remarques pour toi, très cher, dit Aleahkys, ou je ne te laisserai pas l'élever à mes côtés.

Fawarx rit moqueusement.

– Bien, au moins maintenant je sais que je suis vraiment tombé sur la tête, dit-il. J'ai commencé à douter de ma santé mentale dès l'instant où j'ai décidé de couver mon œuf avec un Basilic. Refaire la même erreur ne fait que donner un cœur de vérité à ces doutes.

La femme se moqua.

– Tu devrais être reconnaissant de chaque jour qu'il t'est donné de passer en ma compagnie. Un jour ou l'autre, je ne te reconnaîtrai plus, alors cesse donc de te plaindre, rétorqua-t-elle en berçant Sal comme s'il était un nourrisson. Et je suis certaine que le petit sera enchanté d'avoir de nouveau une famille, même si cette famille comptera, la plupart du temps, un oiseau et un serpent.

L'homme sourit moqueusement, avant de soupirer.

– J'en suis également convaincu, avoua-t-il finalement. Où est-ce que l'on va ?

– Les gobelins, murmura Sal. Je dois leur confier Exccaliebor. Je ne peux pas…

Des larmes menacèrent de couler.

– Je ne peux plus m'en servir. Pas maintenant, un jour peut-être, mais pas aujourd'hui...

La femme - la grand-maman de Sal - caressa sa joue.

– Très bien, mon œuf, accepta-t-elle d'une voix douce. Nous irons rendre une petite visite aux gobelins et après ça, nous quitterons ces terres. Je n'élèverai pas mon œuf dans ce pays froid et inhospitalier. Ce fut déjà assez dur de le faire avec mon premier œuf, je ne répéterais pas la même erreur avec l'œuf de mon œuf.

– Dans ce cas, partons ailleurs. Que dites-vous de terres aux températures plus généreuses comme celles de l'Égypte ou même de Rome ?

– L'Égypte sera parfaite, décida Aleahkys. Je suis convaincue que notre petit œuf ne veut pas approcher de près ou de loin Rome pour les années à venir.

– L'Égypte alors, confirma le phénix et tendit sa main vers ses compagnons. La femme s'en empara et l'instant suivant, des flammes léchaient leurs corps. Ils se retrouvèrent au milieu du village gobelin que Sal avait quitté quelques années plus tôt.

Les créatures les dévisagèrent tandis que Gringooed, ahuri, s'approchait rapidement d'Aleahkys qui lui tendit l'épée qu'elle venait de reprendre à Sal.

– Nous nous occupons de l'œuf et nous vous confions l'épée, dit-elle fermement au gobelin toujours sous le choc.

– Que… que s'est-il passé ? demanda une autre voix interloquée - Vayland.

– Notre œuf a perdu son père, dit Aleahkys. Fawarx et moi-même avons décidé de refaire son éducation. Il est trop jeune pour avoir une épée pour le moment, c'est pourquoi nous la laissons sous votre bonne garde. Vous pouvez la garder jusqu'à ce qu'un membre de la famille vienne s'en emparer ou qu'il vienne lui-même la réclamer.

Gringooed la dévisagea puis étudia Sal, la compréhension se lisant dans ses yeux.

– Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour la garder en sécurité, Lady Basilic, affirma-t-il chaleureusement. Jusqu'à ce qu'un membre de la famille de Morganaadth ou Morganaadth vienne la chercher, comme convenu.

Aleahkys acquiesça.

– Qu'il en soit ainsi, confirma-t-elle avant de tendre sa main vers Fawarx.

– Direction l'Égypte maintenant, très cher, exigea-t-elle. Le Phénix sourit, amusé puis agrippa sa main. Un embrasement plus tard, ils se trouvaient enfin à destination, en plein milieu du désert.

– Bien mieux, mon cher, nota la femme Basilic. À présent, mon œuf, laisse-nous te donner ce qui te revient de droit...

Les deux ans et des poussières qui suivirent, Sal les passa en compagnie d'un Phénix et d'un Basilic. Et pendant ce temps, les enfants de Medrawd qui avaient été laissées derrière avec Morgana grandirent et se marièrent. Ils eurent des enfants qui se marièrent à leurs tours. Des centaines d'années plus tard, le nom LeFay se perdrait, mais la lignée perdurait jusqu'à la naissance d'une jeune fille. Cette demoiselle se nommerait Lily. Lily Evans.

Quoi qu'il en soit, un millénaire plus tôt, Sal apprenait à être l'enfant d'un Phénix et d'un Basilic - tous deux ayant insisté pour lui enseigner tout ce qu'ils savaient, ils changeaient d'emplacement chaque semaine sous les exigences de la femme Basilic.

Ce fut ainsi que Sal découvrit de nombreux paysages qu'ils n'avaient jamais fait que rêver pouvoir apercevoir un jour - chacun étant évidemment situés dans les endroits les plus chauds de la planète.

Sal commença également à grandir de nouveau, cependant cela lui prit presque deux siècles pour reprendre l'apparence du garçon d'une quinzaine d'années qu'il était auparavant.

Lorsqu'il avait questionné sa grand-maman à ce propos, ça n'avait pas eu l'air de la préoccuper plus que ça :

– Ne t'en fais pas, l'avait-elle rassuré, cela t'a simplement pris plus de temps, car c'est moi qui aie forcé la métamorphose. Mais, ça n'a pas beaucoup d'importance puisque étrangement tu restes toujours un jeune homme de quinze ans, quelle que soit ton apparence.

Après ça, Sal avait simplement soupiré et ne lui avait plus jamais posé la question. Il n'avait après tout aucun intérêt à écouter des paroles dont il ne comprenait pas entièrement le sens. Tout ce qu'il savait, c'était que durant deux cents ans, il n'avait eu aucun contrôle sur le vieillissement de son corps. Lorsque, finalement, il eut retrouvé son ancienne forme, sa grand-maman avait secoué la tête.

– Ça y est, petit oiseau, tu es redevenu adulte, avait-elle dit dans un soupir. Bien, je suppose que je ne peux plus te garder de force auprès de moi à présent. Mais, n'oublie pas : je serai là pour toi tant que cela m'est encore possible. En cas de besoin, grand-papa et moi viendrons à ton secours. Tu n'auras qu'à nous appeler.

Et sur ces mots, elle le laissa partir et c'est exactement ce qu'il fit.

Ce ne fut pas facile au début de se retrouver une fois de plus tout seul, mais il avait besoin de s'en aller. Il ne pouvait rester auprès de ses grands-parents toute sa vie durant après tout !

Il partit et retourna en Bretagne dans le village gobelin qu'il avait quitté des années auparavant. Gringooed était toujours en vie, mais avait beaucoup vieilli. Son fils, Vayland avait pris sa place à la tête de la nation gobeline.

Lorsque Sal posa un pied dans le village, ils le reconnurent instantanément.

– Tu es enfin revenu au village après tout ce temps, Morganaadth, le salua Vayland.

– C'est bien moi, affirma Sal.

Vayland fit un geste de la main pour faire apparaître l'épée.

– Prend-là. Tu es chef de clan, tu te dois de porter ton épée.

Sal hésita l'espace d'une seconde.

– Je vous la retournerai lorsque je quitterai ces terres, accepta finalement. Si l'un des descendants de Medrawd en fait la demande, la lui donneriez-vous ? Je ne peux l'emmener dans d'autres contrées.

– Je le ferai, tant que ceci reste un prêt. Tu n'es pas en droit de l'abandonner. Un gobelin peut prêter son épée à un compagnon d'armes, mais il ne peut la lui offrir si elle a été forgée pour lui.

Un sourire illumina le visage de Sal.

– Je ne te ferai jamais cet affront, souligna-t-il avec sincérité. Je n'en aurai simplement pas l'utilité lors de mes voyages et je ne souhaite pas qu'elle prenne trop la poussière jusqu'à ce que je la récupère.

– Je comprends et j'accepte ton offre, confirma Vayland en lui souhaitant la bienvenue chez lui.

Cela lui prendrait une soixantaine d'années avant qu'il ne se décide enfin à quitter le village.