RARs :

Maud : Alors, pour ce qui est de tes espoirs pour la suite, il y en a certains qui vont se réaliser et d'autres qui ne vont pas se passer de la même façon que tu les imagines, mais qui vont tout de même finir par arriver également, puis il y a les théories dont je ne connais moi-même pas la finalité, car je les partage, mais la présente publication ne me permet pas encore de me positionner. Et des surprises, tu risques d'en avoir ! Je te souhaite une excellente lecture, des bisous !

Lils : C'est bien vrai ! Il y a tellement de fictions en anglais qui la présente comme telle et trop peu en français ! Je trouve ça vraiment chouette que tu gardes le contact avec moi-même si tu connais déjà la suite ! J'apprécie que tu puisses me donner ton avis au fur et à mesure ! Je veux la réunion de janvier ! Cela fait une dizaine de chapitres (même plus) qu'on l'attend, argh ! Des bisous et croisons les doigts pour une prochaine publication de l'auteure !


Veuillez excuser mon retard, le temps de correction s'est un peu allongé.

Une bonne lecture à tous !


the wheels start turning

Une semaine plus tard - un peu avant la reprise des cours au collège Poudlard - Lucius Abraxas Malfoy, Lord régent de la Maison des Malfoy de Grande-Bretagne, se retrouva dans une situation pour le moins déplaisante.

Il était bien connu que sa demeure était porteuse d'impressionnantes barrières de protection, assez impressionnantes en fait pour faire obstacle au Seigneur des Ténèbres s'il venait à tenter de les détruire. Ces jours-ci, le manoir était envahi par les Mangemorts et occupé par le Seigneur des Ténèbres en personne. Mais là n'était pas son problème, puisqu'il l'avait, après tout, proposé en guise de quartier général pour leurs opérations.

Non, le vrai problème de Lucius Abraxas Malfoy - qui était présentement installé dans son bureau, à s'occuper de la paperasse ministérielle - était la personne qui était subitement apparue dans la pièce sans y avoir au préalable était invitée.

L'inconnu était jeune - Lucius l'aurait estimé n'être pas plus âgé que son fils, s'il n'avait pas perçu dans ses yeux une étrange lueur de maturité, une sorte d'intelligence si spéciale mue par l'expérience. Ses cheveux noir de jais étaient ramenés traditionnellement, à l'aide d'un ruban aux couleurs des Serpentard. Les robes qu'ils portaient étaient elles aussi coupées d'une manière désuète. Vertes, avec une tunique noire et un pantalon de la même teinte en dessous. Des bottes en cuir noir et une ceinture argentée qu'on aurait cru faite à partir de feuilles d'argent complétaient l'ensemble. Le jeune garçon était le portrait craché d'un jeune Salazar Serpentard, bien avant qu'il rencontre les autres fondateurs et qu'ils construisent ensemble leur école.

Les yeux verts glacés ne faisaient rien pour améliorer l'image qu'il renvoyait. Un sourire cruel et froid se jouait sur son visage, soutenu par un regard encore plus perçant.

– "Lucius Abraxas Malfoy, Lord de la branche anglaise de la Maison des Malfoire," commença-t-il dans un sifflement perceptible. Lucius en frissonna et chercha sa baguette du bout des doigts.

"Ne t'y essaie pas, très cher Lord de la branche secondaire," continua-t-il d'une voix maîtrisée, et avant même que Lucius puisse agripper sa baguette, celle-ci s'envola dans les airs et atterrit dans la main du garçon en face de lui.

À la merci de l'inconnu, Lucius déglutit et ses yeux s'écarquillèrent. Il avait entendu parler de la magie sans baguette, mais il ne l'avait jamais vue être utilisée d'une manière aussi désinvolte que celle dont avait fait preuve le jeune garçon.

– Qui… qui que tu sois, au moindre geste, tu regretteras sincèrement ta naissance ! siffla finalement Lucius. À présent petit inconscient, il va falloir me rendre ma…

Une douleur se propagea dans l'ensemble de son corps, le forçant au silence.

Ce n'était pas comme un Doloris, mais ce n'était définitivement pas plaisant - comme une bonne claque sur les fesses et le moment juste après, où on ne peut penser qu'à la douleur qui en découle.

– Ne m'appelle plus jamais « petit », Lucius Abraxas Malfoy, ou c'est moi qui vais te traiter comme le morveux désobéissant comme lequel tu te comportes depuis une bonne vingtaine d'années déjà ! siffla-t-il en retour tandis que Lucius se mettait à bafouiller.

– Comment oses-tu ?! Je suis le chef de la Maison des Malf…

Une fois de plus, la même douleur vint l'assaillir et le fit s'interrompre.

– Toi ! Comment oses-tu ? grinça le garçon. Parler ainsi au Lord de ta Maison, comme si tu lui étais supérieur !

– Lo… Lord ?!

Lucius dévisagea le plus jeune, puis jeta un regard vers la porte de son étude. Quelqu'un devait bien avoir entendu…

– Ne t'en fais surtout pas, dit-il, un sourire en coin aux lèvres. Personne ne viendra nous déranger jusqu'à ce que j'en ai terminé avec toi.

Les yeux du blond se plantèrent de nouveau dans les émeraudes du garçon.

– Après tout, continua-t-il comme si c'était la chose la plus normale du monde, il s'agit d'une affaire de famille. La magie dormante qui coule entre ces murs gardera cette conversation à l'abri des oreilles indiscrètes jusqu'à ce que moi, en tant que Lord de la Maison, en décide autrement.

Dans les étranges pupilles du garçon, Lucius ne pouvait déceler aucun mensonge. Il n'y avait pas d'échappatoire et personne ne lui viendrait en aide, jusqu'à ce qu'on le laisse délibérément s'en aller.

Mais ça ne voulait pas dire qu'il ne pouvait pas essayer. Il se releva brusquement, s'apprêtant à désarmer le plus jeune.

Au lieu de ça, une force invisible le repoussa en arrière, son dos s'écrasant contre la chaise sur laquelle il fut obligé de se rasseoir.

– Refais cela et je vais vraiment commencer à te traiter comme un gosse indiscipliné et te donner la fessée jusqu'à ce que tu apprennes à mieux te tenir, siffla le garçon en face de lui. Et moi qui pensais qu'en tant que Malfoy et Sang-Pur tu aurais été élevé correctement ! Tout ce que je vois ici, c'est un homme adulte qui ne se comporte pas mieux qu'un enfant de deux hivers à peine. Quelle disgrâce pour ma famille !

Lucius s'empourpra, incapable de se sentir autrement qu'un moins-que-rien après avoir été réprimandé par un simple adolescent.

La colère reprit le dessus.

– Qui te donne le droit de me traiter…

Cette fois-ci, il se coupa non pas du fait du garçon, mais parce que ses yeux s'étaient arrêtés sur la bague qu'il portait. Une chevalière. Et pas n'importe quelle chevalière.

Lucius se mit à pâlir lorsqu'il y reconnut les armoiries de la famille Malfoire.

Le regard du garçon suivit celui du plus âgé et un sourire cruel pointa de nouveau sur ses traits fins.

– "Ainsi, tu l'as finalement remarquée," dit-il sans se départir de son mortel sourire.

"Ce n'est pas comme si je ne t'avais pas prévenu," renifla-t-il, moqueur, en secouant la tête. "Tu n'es qu'un enfant, Lucius Abraxas Malfoy."

En retour, Lucius aurait bien voulu renifler de dédain au nez du jeune garçon, mais ce furent les règles inculquées par son père qui le retinrent. Jusqu'à présent, Lucius avait peut-être agi comme Lord de sa Maison, mais il ne l'était pas et ne le serait certainement jamais. En plus de cela, il avait été entraîné pour savoir se comporter devant son Lord…

Le garçon sembla tout de même deviner son intention et renifla lui-même de dédain.

– Apprends donc à montrer un tant soit peu de respect, enfant de la branche secondaire, le morigéna le garçon. Et pendant que tu y es, mon cher Lucius Abraxas Malfoy, j'aimerais, je te prie, connaître la raison exacte de ma présence.

Lucius cligna des yeux à ces mots et releva la tête vers le sourire toujours aussi hostile sur le visage du plus jeune.

– Je… je ne comprends pas moi-même la raison de vôtre venue, milord, bredouilla-t-il le plus respectueusement possible cette fois. Lucius avait beau ne pas connaître le nom du garçon qui lui faisait face, la chevalière était tout ce dont il avait besoin d'avoir connaissance. Ce garçon avait toute sa vie au creux de ses mains. S'il ne faisait que le mettre une fois de plus en colère, il pourrait bien perdre sa place dans la famille plus vite qu'il ne voulait l'admettre.

– Tu es certain de ne pas savoir ? persifla-t-il. Tu es sûr de toi ?! Alors, tu vas me dire que la lettre que j'ai reçue il y a deux jours n'était qu'un mirage ?!

– Une lettre, milord ?

– Oui, une lettre, siffla-t-il en retour. Une lettre m'expliquant que tu usais de mon nom et de l'influence qu'il t'apporte pour circonvenir le ministre ! Une lettre m'expliquant que tu te sers de l'argent que je te donne pour financer ton style de vie ! Une lettre m'expliquant que tu uses des connexions que j'ai formées pour atteindre tes objectifs ! Ose me dire que l'on m'a menti, je t'en prie ?!

Lucius pâlit encore davantage.

– Je… milord…, balbutia-t-il, son esprit de Serpentard tournant à toute vitesse afin de trouver un moyen de retourner la situation à son avantage. Je… je n'aurais jamais fait quelque chose de la sorte ! Qui que soit la personne vous ayant écrit…

– N'ose pas essayer de me mentir ! répliqua le garçon. Penses-tu vraiment que je n'ai pas vérifié ces dires ? Tous tes agissements sont archivés ! Comment peux-tu même tenter de me mener en bateau ?!

La colère qui émanait du garçon était clairement visible. Elle coulait sur les murs de l'étude, se mélangeant à l'air ambiant comme un poison ; d'une odeur de puissance incommensurable. Lucius frissonna violemment.

– Je… je… , balbutia le blond. Il ne savait plus quoi ajouter. Il ne voyait plus qu'une image pour son avenir : celle où il serait déshérité et chassé de la famille. À la rue, pas mieux que les moldus qu'il haïssait tant. La magie familiale envolée, sa baguette brisée…

– Je v… vous en prie milord… je… je vais changer ma f… façon de faire ! Une petite chance, u... une seule ! Je vous en supplie, milord ! murmura-t-il en tentant de reprendre la même contenance qu'il avait exprimée ces dernières années.

Le garçon le regarda de haut, comme s'il n'était rien d'autre qu'un Sang-de-Bourbe.

– Tu n'auras plus aucun accès à la fortune familiale jusqu'à ce que tu me prouves que tu peux subvenir aux besoins de ta propre famille toi-même. Tu n'exprimeras plus aucun vote en mon nom et tu m'enverras chaque requête pour que je puisse prendre mes propres décisions. Et tu vas également cesser d'utiliser mon nom pour parvenir à tes fins, siffla-t-il. Si tu m'obéis sans rechigner, peut-être t'autoriserai-je à rester membre de cette Maison.

Sur ces mots, le garçon transplana, directement, sans prendre le moindre compte des barrières protectrices - qui ne laissaient passer personne d'autre que la famille…

Lucius frissonna et plongea sa tête entre ses mains. Que dirait le Seigneur des Ténèbres lorsqu'il se rendrait compte qu'il lui était à présent impossible de le financer ? Il y avait toujours la dot de sa femme bien sûr, mais ce n'était qu'une solution temporaire, au mieux…

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Harry entrebâilla discrètement la porte du Square Grimmaurd et jeta un coup d'œil dans le hall d'entrée. Celui-ci étant vide, il l'ouvrit nettement et s'y glissa avant de la refermer doucement derrière lui.

– Et où est-ce que tu étais passé, jeune homme ? une voix blanche le sermonna. Harry se retourna vivement vers son parrain qui se trouvait sur le second palier de l'escalier.

– Euh… juste sur le pas de la porte… pour prendre l'air, tu sais…, répondit Harry, une once de culpabilité sur son visage. Je sais que je ne devrais pas, mais…

Sirius soupira et fit signe à son filleul de monter. Harry obtempéra et ensemble, ils s'installèrent dans la pièce de la tapisserie. Sirius ferma la porte derrière eux et se tourna vers Harry.

– Harry, commença-t-il dans un soupir. Tu sais bien que c'est…

– Je sais que c'est dangereux de quitter la maison ! l'interrompit Harry. Mais le porche se trouve encore derrière les barrières ! Je n'ai pas fait un pas de plus, je te le promets !

Harry observa son parrain chercher la vérité dans ses yeux.

– Tu n'as réellement pas fait un seul pas de plus ? tenta-t-il de confirmer d'une voix profondément calme.

– Non. Pas un seul. Si tu ne me crois pas, je veux bien prendre du Veritaserum pour te le prouver. Mes paroles ne changeront pas, assura Harry. Et il ne mentait pas, après tout, on pouvait très bien transplaner depuis le pas de la porte et y revenir sans incident.

– Très bien, dit-il finalement. Mais s'il te plaît Harry, à partir de maintenant, abstiens-toi de sortir, même sur le porche.

Harry voyait bien que son parrain n'aimait pas jouer les adultes responsables, néanmoins, dans ses yeux brillaient tout de même un farouche besoin de le protéger.

– Je ne le ferais plus, promis, le rassura Harry. Il n'en aurait plus besoin. Dans une semaine, il serait à Poudlard et le reste des choses qu'il avait à faire pouvait bien attendre jusque-là.

– Merci.

Et avec ces mots, Harry s'en sortait plutôt bien, une fois encore - avec Sirius en tout cas, puisque, sans qu'il en soit conscient, un œil magique azur le suivrait partout jusqu'à nouvel ordre…

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Durant la semaine, une femme fût aperçue, l'air satisfait, la dernière édition du Chicaneur entre les mains. C'était exactement ce dont elle avait besoin pour amorcer son enquête. Elle savait qu'elle n'aurait plus à attendre encore longtemps. Bientôt, il y aurait assez de plaintes de la part du public pour presser le procès de Sirius Black.

Amelia sourit tandis qu'elle relisait pour la énième fois l'article. Elle n'en avait jamais assez. Qu'est-ce qu'elle aimait voir enfin quelqu'un pointer les problèmes du système !

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Cher Éditeur,

La dernière fois, vous m'aviez expliqué qu'il n'existait pas de trace écrite du procès de Sirius Black. Ce point a piqué ma curiosité et c'est pourquoi j'ai décidé de creuser un peu de mon côté.

Pour se faire, je me suis rendu aux archives du Ministère et ai recherché le dossier de Mr Black. Je n'ai rien trouvé qui indique la présence du moindre procès - pas que cela me surprenne après vos confidences, mais je voulais tout de même en être certain.

Mes recherches ont fini par s'étendre au-delà du simple procès et je me suis retrouvé à chercher tout ce qui avait le moindre rapport avec Mr Black. J'ai même été jusqu'à porter mon enquête jusque dans les journaux de l'époque où il fut arrêté.

Un des articles que j'ai dénichés m'a particulièrement interpellé et m'a rappelé quelque chose dont j'avais entendu Potter et ses amis parler il y a quelque temps. L'article en question proclame que Mr Black est à l'origine du meurtre de douze moldus et de Peter Pettigrow, un ami de feu Lily et James Potter. Il y est également très clairement écrit : « Mr Black fut retrouvé riant sur la scène de crime, hurlant à tout-va qu'il était à l'origine de la mort de Lily et James Potter. Il fut arrêté et envoyé à Azkaban sans délai. »

En fin d'année dernière, j'avais bien entendu Potter et ses amis en parler, mais c'est en lisant cet article que je me suis souvenu des paroles de Potter : « C'est Peter Pettigrow qui m'a entaillé le bras durant le rituel nécessaire à la renaissance de Lord Voldemort. » Bien entendu, il existe toujours la possibilité que ce ne soit rien de plus qu'un mensonge et que Vous-Savez-Qui ne soit pas véritablement de retour parmi nous, mais je n'exprimerai aucun avis tant que nous n'en saurons pas davantage à ce propos.

Quoi qu'il en soit, le fait est le suivant : si Harry Potter a vraiment inventé toute cette histoire, pourquoi y avoir inclus un homme décédé il y a quatorze bonnes années ?! Qui plus est, en sachant que l'inclure la rendrait encore moins plausible qu'elle ne l'est déjà ? Bien sûr, je ne suis pas expert en mensonges et je ne peux prétendre savoir ce que pense Harry Potter, mais je crois que toute personne réfléchissant un tant soit peu logiquement éviterait d'office de mentionner un sorcier mort dans son histoire si son objectif est qu'on y croit.

Alors, pourquoi l'avoir cité en premier lieu ?! Il y a déjà un Black en cavale, pourquoi donc se servir de Pettigrow ?

Ça ne peut pas avoir de rapport avec ses parents puisque tous deux étaient leurs amis. Mais je ne peux sincèrement pas deviner une autre connexion entre eux. S'il souhaitait qu'on puisse vérifier ses accusations, il aurait très bien pu utiliser Mr Black comme bouc émissaire puisque celui-ci est dans la présente incapacité de répliquer.

Et puis, il y a une autre chose que je n'arrive pas bien à comprendre. Le jour lors duquel Sirius Black eut prétendument exécuté Peter Pettigrow, rien ne fut retrouvé de la dépouille de ce dernier si ce n'est un doigt. J'aimerais beaucoup savoir de quel sortilège il s'est servi car, croyez-le ou non, je n'ai jamais entendu parler d'un sort pareil. J'ai posé la question à mon arrière-grand-père, et il m'a répondu : « Je ne connais pas de pareil sortilège. Il existe bien des maléfices pour réduire une personne à l'état de cendres ou les faire exploser pour qu'il n'en reste rien, si ce n'est des morceaux de chair, d'os et de peau. Mais tout faire disparaître à part un doigt ? Non, jamais je n'ai entendu ça de ma vie. » Il m'a également expliqué qu'il n'existait à sa connaissance rien qui puisse produire cet effet par ricochet.

Bien sûr, je ne me suis pas contenté de le croire sur parole et j'ai fait mes propres recherches dans la bibliothèque familiale pour trouver quelque chose qui se rapprocherait de ce qui est rapporté dans le journal. Notre bibliothèque est conséquente et compte des centaines d'années de savoirs. Pourtant, je n'y ai rien trouvé.

Honnêtement, rien que d'y penser me donne un mal de tête. Si un sortilège d'explosion a effectivement bien été lancé, comment se fait-il que le doigt ait été retrouvé entier ? Pourquoi n'y avait-il pas plus de dommages ? Un sort de la sorte aurait dû s'étendre sur tout le voisinage et non sur quelques rues. Vous ne me croyez pas ? Allez jeter un coup d'œil dans Connaissances basique de la théorie magique avec Mafalda. La Magie est une énergie. Vous êtes en mesure de la canaliser à l'intérieur d'un intermédiaire, mais plus l'énergie dont vous usez est importante, plus elle devient sauvage. Peu de sorciers sont capables de suffisamment la maîtriser à ce niveau pour l'empêcher de faire tout éclater sur son passage. Même si Black est un sorcier pour le moins exceptionnel, je pense ne pas me tromper en affirmant que tant que son nom n'est pas Dumbledore ou Vous-Savez-Qui, il n'aurait pas été apte à faire exploser Pettigrow de la sorte sans détruire les demeures alentour. Il reste donc, indubitablement, le problème que pose ce doigt…

La dernière chose qui me rend confus dans son cas est l'absence de contrôle vis-à-vis de la Marque des Ténèbres sur son bras. N'était-ce donc pas la première chose qui aurait dû être faite ? Et n'utilisez pas l'excuse de la guerre. Nous avions bien assez de temps pour faire le simple geste de soulever une manche et regarder ce qui se trouvait en dessous, même à l'époque. La Marque des Ténèbres ne peut être manquée. Alors, pourquoi l'avoir envoyé sans délai à Azkaban ?

Bien sûr, il reste le problème de Mr Black s'étant de lui-même déclaré coupable. Mais en soi, ce n'est pas la première fois qu'on voit quelqu'un se comporter ainsi, l'est-ce ? Dans le monde moldu, ils ont un nom pour le syndrome qui expliquerait que Mr Black se soit écrié « qu'il était coupable du meurtre de James et Lily Potter. » On l'appelle le syndrome du survivant. Pensez-y de cette manière : un Auror et son partenaire, qui sont tous deux très proches l'un de l'autre, font le tour de plusieurs demeures à la recherche de Mangemorts. L'Auror qui est à la tête de leur duo dit à son partenaire de vérifier telle maison tandis qu'il s'occupe de la suivante. Sauf que, lorsqu'il entre, le partenaire en question se retrouve sous la baguette d'une poignée de Mangemorts et périt dans l'assaut. Suite à cela, l'Auror est assailli par la culpabilité étant celui qui lui a ordonné d'entrer. Il se blâme donc pour la mort de son ami - même s'il ne l'a théoriquement pas tué lui-même.

Maintenant, imaginez la même histoire en remplaçant simplement l'Auror dont on parle par Sirius Black.

Sirius dit aux Potter de faire quelque chose et leur vie est fauchée. Peut-être même que Pettigrow est impliqué, vu que c'est l'un des servants de Vous-Savez-Qui (Je ne fais ici que de simples suppositions qui pourraient éventuellement combler les blancs, je n'affirme en rien que cela s'est réellement passé comme cela). Et Sirius se met à la poursuite de Pettigrow. Il tente de tuer le traître, mais se fait piéger par celui-ci. Qu'il se mette à rire en s'accusant de la mort de James et Lily Potter ne serait dans cette hypothèse que le résultat de la pression de la culpabilité qu'il ressentait alors, et de son incapacité à se venger. Aurait-il été envoyé à Ste Mangouste et aurait-il eu accès à une dose de filtre de paix, l'histoire qu'il nous aurait racontée aurait peut-être était différente de celle que l'on connaît aujourd'hui.

Mais ne vous faites pas d'illusions, je n'affirme absolument pas que l'histoire s'est déroulé de cette manière. Dans ce sombre cauchemar, ce n'est qu'une théorie parmi tant d'autres.

Je m'excuse d'ores et déjà auprès de ceux qui pensent que je ne suis qu'un avorton, mais je me trouvais dans l'incapacité de garder plus longtemps pour moi tous ces secrets déterrés…

Oliver Twist

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La réponse de Xeno Lovegood était ajoutée juste à sa suite et même Amelia pouvait en conclure que la curiosité de l'éditeur en chef du Chicaneur avait été piquée par ce jeune homme qui questionne tout ce qui l'entoure.

Amelia se demanda combien d'autres suivaient cet échange épistolaire, en espérant au fond d'eux-mêmes qu'Oliver Twist ne s'arrête pas d'écrire - simplement parce qu'il y avait enfin quelqu'un qui posait les bonnes questions, ou seulement parce que cette correspondance était pour la moins intéressante.

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Cher Mr Twist,

J'ai été très impressionné par votre raisonnement. Je me suis rendu chez Fleury et Bott pour confirmer vos paroles au sujet des Connaissances basique de la théorie magique avec Mafalda et je dois dire que vos explications sont tout à fait juste au vu des descriptions de l'auteure. Je peux également confirmer ce que vous avez dit à propos du mal dont souffrirait Mr Black. Le travail de recherche que j'ai effectué à propos des moldus était tout bonnement fascinant. J'ai réellement été intrigué par la portée de leurs savoirs sur des sujets auxquels nous n'avons jamais donné vraiment d'importance jusqu'ici…

Mais revenons à notre sujet. Vous n'êtes pas le seul à avoir entendu Harry Potter parler de Peter Pettigrow, comme s'il était toujours en vie. Ma fille m'a aussi confirmé l'avoir entendu, et je suis certain que leurs cas ne sont pas unique. Votre raisonnement selon lequel Mr Potter aurait dû trouver un individu dont la culpabilité est plus vraisemblable est correct.

Pourquoi se servir de Peter Pettigrow au lieu de Sirius Black ? Pour moi, la seule explication crédible est la suivante : Mr Potter dit la vérité et Pettigrow est le réel coupable dans cette histoire. Dans ce cas de figure, la résurrection de Vous-Savez-Qui semble plus que plausible. Mais d'un autre côté, cela changerait complètement notre vision des choses à propos des événements d'il y a quatorze ans...

Malheureusement, ce n'est pas le travail du journaliste de démontrer la vérité, mais celui des Aurors. Tout ce que nous pouvons faire, c'est les guider dans leur enquête. Espérons que ce soit suffisant pour rouvrir le dossier. Je n'aime pas l'idée d'avoir un innocent à Azkaban, ou même subissant le baiser.

Ce serait tout simplement effrayant.

Xenophilius Lovegood

Éditeur en chef du Chicaneur

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Amelia finit par poser son journal et retourner à son travail. Elle n'avait pas même encore commencé lorsqu'on toqua à la porte, et elle sourit avant de laisser entrer la personne en question. Ça n'avait pas pris très longtemps à Fudge pour réagir cette fois-ci.

– Amelia ! s'écria Fudge en pénétrant dans la pièce. J'exige qu'un procès soit ouvert pour Black. Je veux que les preuves de sa culpabilité soient exposées au grand public ! Occupez-vous-en… sans plus tarder !

– Je vous demande pardon ? lui demanda Amelia en haussant un sourcil, le sourire aux lèvres.

– Mon bureau est rempli de Beuglantes ! Je veux que cela cesse, alors vous avez intérêt à faire ce que je vous demande ! Je veux qu'il soit jugé publiquement ! Et que ce soit fait immédiatement, compris ?!

– Il y a toujours une chance que Black ne soit pas coupable, monsieur le ministre, répliqua Amelia. Le ministre se contenta de renifler de dédain.

– Il l'est, il n'y a pas de doute là-dessus ! Dumbledore me l'a lui-même affirmé à l'époque. Contentez-vous de trouver les preuves et de les présenter au procès !

Sur ces mots, Fudge s'en alla de nouveau.

Amelia s'appuya contre son siège. Enfin, elle allait pouvoir trouver ce qui s'était réellement passé.

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Autre part, au même moment, la dernière édition du Chicaneur fut jetée sur un bureau.

Albus Dumbledore n'était, il fallait le dire, pas enchanté par cet Oliver Twist.

Et il ne pouvait évidemment pas protester puisque cela faisait beaucoup trop de temps que l'idée d'obtenir un procès pour Sirius Black était reculée. Le problème était que, s'il voulait persévérer avec son plan d'origine, le nom de Sirius ne devait pas être lavé de tous soupçons. Albus avait besoin qu'Harry reste vivre chez son oncle et sa tante. Il avait besoin du héros prêt à se sacrifier pour le plus grand bien. Albus n'avait bien évidemment pas envie qu'Harry périsse. Le garçon avait encore toute sa vie devant lui et il devrait être en mesure de la vivre comme bon lui plaisait.

Mais Harry avait aussi la responsabilité de mettre une fois pour toutes fin au règne de terreur de Voldemort. Et s'il devait choisir entre la vie d'un enfant et celle de milliers d'autres, il prendrait sans aucune hésitation la seconde option.

Et il y a aussi ce qu'il s'est passé au procès, songea-t-il. Il était toujours incertain quant à sa manière d'avoir déniché toutes ces lois. Hermione ne l'avait pas aidé et qu'il les ait trouvées lui-même était peu probable. Le problème était qu'Albus ne voyait que deux explications logiques à cela : soit Harry avait accès à l'esprit de Voldemort, soit l'horcruxe présent dans son corps commençait à le posséder. Et, quelle que soit la bonne explication, cela entrait en contradiction avec son plan.

Il va falloir que je le surveille lorsqu'il reviendra à Poudlard, songea-t-il. Si le Seigneur des Ténèbres prenait vraiment le dessus sur l'enfant, il préférerait en finir avec lui que d'avoir un jeune Voldemort se baladant dans les couloirs de Poudlard une seconde fois. Même s'il devait se salir les mains pour ça.

Nous avons encore du temps, peut-être existe-t-il une façon de rompre la connexion entre eux, pensa-t-il. Il devait garder Harry le plus pur qui soit pour la tâche auquel il le destinait. La seule question qui devrait le préoccuper était la possibilité de l'entraîner aux arts de l'esprit. Pour tout ce qu'il en savait, il préférerait ne pas les lui apprendre. Il n'était pas certain de ce qui se passerait s'il n'était soudainement plus capable de lire les pensées du garçon.

Après tout, Harry et Voldemort partageaient bien des points communs dans leur enfance et Albus redoutait qu'il se laisse lui aussi emporter par les ténèbres comme l'avait jadis fait Voldemort. Et il n'avait vraiment pas besoin d'un autre Seigneur des Ténèbres pour le moment…

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Autre part, un ancien prisonnier d'Azkaban rédigeait rapidement une lettre à l'attention de la direction du département de la justice magique - une certaine Amelia Bones. En temps normal, l'ancien prisonnier ne s'embêterait même pas à écrire cette lettre. Il n'était pas la personne la plus logique qui soit et n'avait jamais pensé à comment présenter sa situation s'il venait à en avoir la chance un jour. Il était de ceux qui préféraient s'établir dans l'action et aller chasser le traître pour mettre fin à sa pathétique existence. Il n'avait jamais pensé à une façon de laver son nom de manière plus légale que cela.

Alors, lorsque les articles de Sorcière Hebdo et du Chicaneur étaient sortis, Sirius les avait tout simplement fixés bêtement, comprenant ce qu'il lisait, mais incapable de faire le moindre geste. Ce fut sous la recommandation de son filleul - après qu'il lui eut donné une énième tape à l'arrière du crâne - qu'il était enfin entré en contact avec Gringotts comme terrain neutre puis avait entrepris d'écrire une lettre à Amelia Bones pour raconter sa version de l'histoire.

Bien entendu, les chances qu'on lui accorde un véritable procès étaient incroyablement faibles, mais son filleul avait insisté sur le fait qu'il devait au moins essayer…

Et Sirius Black, étant qui il était, avait eu une réaction pour le moins… peu commune lorsque son filleul avait insisté sur le fait qu'il devait à tout prix se laver de toute culpabilité. Lorsqu'il lui avait dit de s'en occuper, il s'était levé de la chaise de cuisine dans lequel il était installé et avait gagné la porte, s'apprêtant à prendre sa cape pour sortir.

– Que le feu et le vent m'en soient témoin, qu'est-ce que tu es en train de faire exactement ?! cria Harry lorsque Sirius ouvrit ladite porte en enfilant sa cape.

– Je vais au Ministère pour leur dire que je suis innocent, répondit Sirius, une expression confuse au visage. C'est ce que tu voulais que je fasse, après tout…

Harry passa une main sur son visage avant de traverser le hall et de ui asséner une tape sur le crâne, pour la troisième fois de la journée.

– As-tu perdu la tête, stupide Gryffondor ? siffla Harry. Eau et terre, à quoi donc est-ce que tu pensais ?! Est-ce que tu réfléchis vraiment ou l'espace entre tes oreilles est-il réellement vide ?!

Sirius dévisagea Harry pendant un instant en clignant lentement des yeux, avant de murmurer :

– C'était vraiment effroyable Harry. Pendant un instant, j'ai cru que tu étais Snape…

Harry lui donna simplement une autre tape - pour la quatrième fois.

– Si j'arrive à t'arrêter en ayant le même ton que Snape, alors tant mieux. Lui au moins, n'aurait pas couru vers le danger la tête la première sans réfléchir au préalable !

– Tu es cruel, Harry !

Sirius sembla presque geindre.

– Absolument cruel ! Comment peux-tu même songer à me comparer à Snape, de tous ceux que tu aurais pu choisir !

– Tant que cela fonctionne, répliqua Harry avant de traîner son parrain dans la cuisine, priant silencieusement pour que Sirius n'ait pas remarqué que sa mère n'avait étrangement pas pipé un mot lors de leur discussion…

Harry étant chanceux, son parrain ne remarqua rien. Ce dernier fut forcé par son filleul à écrire une missive à l'attention d'Amelia Bones dans laquelle il racontait son histoire et il fut également obligé à entrer en contact avec les Gobelins pour demander à se servir de Gringotts comme terrain neutre entre les deux partis - il ne fallait pas oublier que les Détraqueurs étaient toujours autorisés à lui donner le baiser dès qu'ils le dénicheraient, ce qui rendait sa situation très précaire.

Sirius était donc assis à la table, rédigeant les événements d'il y a quatorze ans, sous le regard perçant de son filleul.

Aucun d'entre eux n'était conscient de l'œil azur les observant et des oreilles les ayant écoutés de bout en bout depuis qu'Harry avait insisté pour qu'il change sa situation actuelle de lui-même au lieu d'attendre qu'on le fasse pour lui.

Et, contrairement à Sirius, les oreilles les ayant espionnés n'avaient pas manqué l'étrange silence qui régnait dans le hall d'entrée.

L'œil magique remarqua donc l'arrêt imperceptible d'Harry avant d'entrer dans la cuisine et ses yeux qui avaient glissé sur le portrait. Un subtil hochement de tête lui fut adressé avant que la porte ne se referme sur lui, protégeant le reste de la demeure de la voix criarde anormalement silencieuse du portrait.

– Intéressant, murmura le propriétaire de l'œil azuré. Tout bonnement intéressant.


Dès le prochain chapitre, nous commençons enfin à vraiment entrer dans l'univers de JK, bien que l'auteure prenne toujours énormément de libertés quant aux informations données par notre chère Rowling ! J'ai hâte de vous montrer ça !