À cause du problème que j'ai eu avec les derniers chapitres concernant leur chronologie, je suis un peu perdue pour ce qui est des réponses aux reviews, donc il est possible que certains d'entre vous en reçoivent une pour la seconde fois ^^ Sorry ^^'
Également, j'ai mis pas mal de temps pour poster, car j'ai du relire ce chapitre 4 ou 5 fois avant de m'en satisfaire… on partait de très loin !
Je vous embrasse.
RARs :
CutieSunshine : Disons que notre bon vieux Snape, nous ne le changerons pas, cependant, ça ne va pas dire qu'il ne se fera pas remettre à sa place ;) ;) J'ai pris en compte ton vote, merci d'avoir participé ! Je te laisse à ta lecture, des bisous !
Melodie Zik Spirit : Haha ! Toi aussi tu es déchiré.e entre les deux résumés ?! Je n'arrive pas non plus, trop dur, d'un côté j'aime énormément Regulus et le pairing de l'histoire en question (Reg/James), mais de l'autre, ce sont les fondateurs et l'histoire est vraiment génial, avec comme cerise sur le gâteau un Sal/Godric très bien géré et un background chez Godric que j'aime par-dessus tout ! Arghhh… Bref, quoi qu'il en soit, sache que Sal ne laissera pas longtemps passer ce comportement chez Snape, mais je n'en dis pas plus ;) Des bisous !
Servin : Et tu n'as pas fini d'être surpris.e ! Sal va en subir des vertes et des pas mûrs, ça, c'est certain, mais il le rend bien ;) XD Je t'embrasse fort et je te souhaite une très bonne lecture !
Elwenn Snape : Snape ne va pas s'en sortir comme ça, attention, attention XD J'aime beaucoup le personnage de Theodore, car, après tout, son background est super intéressant ^^ Y a plus qu'à croiser les doigts pour qu'il soit de la partie ;) J'ai pris en compte ton vote, merci d'avoir participé ! Je t'embrasse et je souhaite une bonne lecture !
Marie : Ow merci ! Je suis ravie qu'elle te plaise ! Et, nous sommes d'accord, Harry Serpy c'est un duo infernal qui fonctionne étonnamment bien ! Ne t'inquiète pas pour Hermione, elle n'en a pas terminé avec Harry pour le moment ;) Oh ! Je pense que la retenue en question - celle d'Ombrage - va te plaire ^^ Sal pas content, pas content du tout ! J'ai pris en compte ton vote, merci d'avoir participé ! Des bisous et une très bonne lecture !
Emiemy : Merci beaucoup pour tes compliments ! Sal est vraiment trop adorable à jouer au professeur, je suis d'accord XD J'ai pris en compte ton vote, encore merci d'avoir participé ! Je t'embrasse fort, une bonne lecture !
Maudinouche : J'ai pris en compte ton vote, merci d'avoir participé ! Ah, tellement dur de choisir moi-même, je comprends totalement ton hésitation X) Des bisous, une très bonne lecture !
liloupovitch : J'ai pris en compte ton vote, merci d'avoir participé ! Des bisous, une bonne lecture !
Asu Rasmenov : J'ai pris en compte ton vote, merci d'avoir participé ! De rien pour la réponse et merci à toi d'être présent.e ^^ Des bisous, une très bonne lecture !
AnnaMerteuil : Je comprends tout à fait ton indécision, j'ai du mal moi-même à me décider, sachant que j'ai d'autres projets prometteurs dans le fandom Naruto ^^'''' Je ne sais plus quoi faire-euh ! Haha, bon allez, je te laisse à ta lecture, des bisous !
Shinlya : Ahh tu me mets la pression pour la fiction sur les fondateurs argh, je ne sais pas encore si c'est elle que je vais choisir comme projet suivant, j'en ai aussi sur le fandom Naruto donc… je suppose que je vais prendre en compte vos avis et faire celle qui me tente le plus niveau traduction ^^ C'est vrai qu'il n'y a pas grand-chose niveau fondateurs en français et celle-ci est vraiment superbe, arghhhh, de toute façon, je vous tiens tous au courant sur mes traductions ;) Merci encore pour ton soutien et tes compliments, je t'embrasse fort, une très bonne lecture !
Pims10 : J'ai pris en compte ton vote, merci d'avoir participé ! D'autres choses attendent Snape, ce n'est que le début, et pour ce qui est d'Ombrage, ça arrive bientôt ^^ Je t'embrasse et je te souhaite une bonne lecture !
Shadow : Reggie est adorable en même temps et son background est vraiment fort et intéressant, je comprends que cela te tente :D Je vais voir ce que je peux faire ;) Des bisous et une bonne lecture !
building a school
Quelque part entre l'an 900 et l'an 1000 après. J.C.
Lorsqu'ils revinrent de l'assemblée du Conseil, ils informèrent Helga et Rowena qu'ils pouvaient poursuivre et entamer la mise en place de leur nouvelle forme d'apprentissage.
– Les jeunes hommes arriveront après la moisson et retourneront chez eux lors des périodes de récolte qui suivront, expliqua Peverell.
Sal, qui était en train de faire un tri dans ses potions pour décider lesquelles il devrait se mettre à brasser plus souvent à partir de maintenant, cessa sa tâche et se retourna vers Peverell.
– Les jeunes hommes ? demanda-t-il, surpris. Nous n'allons prendre que des garçons ?
Rowena haussa les épaules en guise de réponse.
– Je doute que Peverell, Godric ou même toi puissiez enseigner à une fille, répondit-elle. Donc, oui, on ne nous enverra que des garçons. Chaque jeune fille recevra un enseignement basique de leur père comme la tradition l'oblige.
– Mais, vous…
Cette fois-ci, ce fut au tour d'Helga de répondre, toute souriante.
– Nous sommes toutes deux des femmes mariées, et lorsque nous enseignerons, Peverell ou Godric seront toujours dans la même pièce que nous. S'ils ne le faisaient pas, ce ne serait pas très convenable pour nous, tu en as conscience j'imagine ?
Sal tenta de protester, mais l'éducation qu'il avait reçue à la cour d'Arthur le retint. On ne doit jamais argumenter avec une Lady…
Il ne fit donc que siffler son mécontentement en Fourchelang à mi-voix. Peverell et Godric le regardèrent avec intérêt lorsqu'ils l'entendirent parler dans cette langue, mais aucun d'entre eux ne fit de commentaires.
– Donc, c'est ainsi que ça se passe, nous ne prendrons aucune fille sous notre aile, conclut Salvazsahar en soupirant. Ce n'est pas très juste, ne pensez-vous pas ? Rowena et Helga sont toutes deux au moins aussi intelligentes que nous et je suis certain qu'elles ne sont pas des exceptions…
– Tu… tu veux véritablement enseigner aux jeunes Ladies ? s'étonna Peverell.
Sal y réfléchit quelques instants.
– J'ai conscience que ce ne serait pas convenable de le faire, dit-il finalement. Cependant, je pense que nous devrions y réfléchir. Nous ne devrions pas rejeter les jeunes filles pour la simple raison qu'il ne serait pas convenable pour elles de se retrouver quelque part sans la présence d'un membre masculin de leur famille.
– Écoute, fit Rowena, nous ne devrions pas débattre de ça pour le moment. J'ai également envie de pouvoir enseigner aux jeunes Ladies, le sais-tu ? Mais je comprends également que c'est chose impossible pour le moment. Nous devrions d'abord nous concentrer sur ceux que l'on peut d'office prendre en tant qu'apprentis, et nous devons aussi décider de ce que nous leur enseignerons.
Sal poussa un soupir avant de fermer les yeux. Il n'était pas entièrement satisfait avec l'idée de ne prendre que des garçons dans leur école, mais avec les normes sociales actuelles, il avait conscience qu'il n'était pas concevable de faire accepter l'idée d'établir une éducation pour les jeunes filles. Les quatre autres n'y avaient d'ailleurs pas une seule fois pensé : ils étaient sans le moindre doute des rejetons de leur époque…
– Pour ma part, j'ai déjà mon idée, les informa Godric. Je leur enseignerai l'art du combat et des armes. Je prévois cela depuis le jour où tu m'as demandé de t'assister, Rowena.
– Tu es au courant que tu devras aussi leur apprendre à monter à cheval, Godric ? l'interrogea Sal, décidant de remettre à plus tard le problème qui le taraudait sur cette question de Ladies. C'est une aptitude qu'il est utile d'avoir, mais dont peu de personnes maîtrisent la discipline.
– Oui, tu as sûrement raison, cela aussi…
– Et l'étiquette. Tu es un Lord, tu devrais en savoir assez pour l'enseigner aux plus jeunes, ajouta Sal. Godric grommela avant d'acquiescer.
– Si l'étiquette est l'une des disciplines que l'on enseignera, il faudrait aussi penser à des cours d'écriture, compléta Rowena d'une voix mielleuse.
Sal détourna les yeux. L'art de l'écriture manuscrite était une compétence importante à développer, mais l'utilisation des parchemins n'était pour l'instant que trop peu courante pour perdre de l'énergie à le leur apprendre en priorité. La plupart des choses que leurs apprentis découvriraient devraient être retenues par cœur, la tradition orale prévalant sur l'écriture et le peu de parchemins à disposition dans le pays…
– De mon côté, j'enseignerai la métamorphose, étant moi-même maître dans l'art, indiqua Rowena. Je m'occuperais également de l'arithmancie et de l'astronomie. Ils auront bien besoin de l'arithmancie pour la métamorphose et avoir des connaissances en astronomie est généralement utile à n'importe qui. Après tout, ils ont bien besoin de savoir en quelle année nous sommes d'un simple coup d'œil.
– Tu es un maître de métamorphose ? répéta Sal, étonné.
Rowena passa vaguement une mèche derrière son oreille.
– Mon père en était un également. Une femme qui en sait un peu plus que les basiques aura plus de chances de se marier à quelqu'un de haut placé, car elle aura le savoir pour enseigner à ses fils avant même qu'ils ne commencent leur apprentissage et ça leur permettra d'élargir leur éventail de connaissances au-delà de ce qu'un maître peut apprendre.
– Alors, ne devrions-nous pas justement accepter les jeunes filles pour cette raison en particulier ?
– Nous n'allons certainement pas les refuser si leurs pères nous les envoient, assura Peverell. Mais les chances que cela arrive sont minces.
– Cela pourrait arriver, fit Helga. Peut-être que si Rowena et moi proposions d'enseigner aux jeunes filles séparément lorsque tous les autres apprentis sont ailleurs… peut-être pourrions-nous renvoyer les garçons un peu plus tôt et accueillir les jeunes Ladies pour quelques semaines pour leur apprendre quelques sorts. Nous pourrions faire ça pendant la période de réunion du Conseil des Hauts Lords étant donné que nous serions tous sur place à Londinium, qu'en pensez-vous ? Ça ne dérangerait personne étant donné que les Lords des clans seront toujours en leur présence et qu'un frère ou un père pourrait accompagner chaque Lady dont il est question. Nous pourrions apporter un plus à leurs bases en leur apprenant des sortilèges domestiques ainsi que l'usage des plantes, choses que toute sorcière se doit de savoir. Les sorciers n'auraient pas besoin de ces savoir-faire de toute manière, il n'y aurait pas de raison de refuser une telle offre.
– Je suis d'accord sur le fait qu'elles doivent les avoir dans leur répertoire, accepta Sal en fronçant les sourcils. Il n'était toujours pas satisfait à l'idée d'enseigner aux jeunes filles seulement quelques semaines par an, mais c'était toujours mieux que rien. Néanmoins, je pense qu'il serait intéressant que tu enseignes ce genre de choses à tous nos futurs apprentis.
– Des sortilèges domestiques pour les hommes ? demanda Helga, sceptique.
– Éventuellement, ou alors tu peux également les ajouter à une liste d'autres sortilèges et appeler ton apprentissage le cours d'« Enchantements », proposa Sal.
– Je ne suis pas certain que les hommes aient besoin de connaître de telles choses…
– Peut-être que non, affirma Sal. Mais imagine qu'ils deviennent veufs plus tard ? Ils auront alors besoin de ces connaissances à ce moment-là, ou préfères-tu les laisser mourir parce que leur femme n'est plus et qu'ils ne savent pas comment cuisiner ?
– Les sorciers n'aimeront pas…
– Ils n'ont pas besoin d'aimer ça, l'interrompit Sal. Mais veux-tu vraiment qu'ils grandissent en étant aussi incapables que Godric ?
– Hé ! s'indigna gentiment Godric. Helga sembla y réfléchir quelques secondes.
– Non, fit-elle. Tu as raison, ce n'est pas ce que je veux. Je vais rechercher d'autres sortilèges dont ils pourraient avoir besoin et je les leur enseignerai moi-même.
– Dans ce cas, ta classe sera celle d'enchantements et non de sortilèges domestiques, conclut Sal. Que penses-tu d'ajouter une classe de soin aux créatures à ta classe d'usage des plantes ? Les garçons auront peut-être davantage besoin du premier, mais les deux sont toujours intéressants pour fille comme garçon…
– Nous n'apprendrons pas ça aux jeunes filles, Salazar, intervint Rowena.
Sal haussa les épaules. Elle avait raison, pas au début, mais il ferait tout pour inclure au mieux les jeunes Ladies dès qu'il en aurait l'occasion. Il devrait simplement réfléchir à un moyen de contourner les traditions et les coutumes patriarcales… mais dans quelques années peut-être…
Helga le toisa étrangement pendant quelques secondes, comme si elle essayait de lire dans ses pensées, puis détourna finalement les yeux.
– Je le ferai, si tu crois que c'est ce qu'il y a de mieux à faire, consentit-elle.
– Et nous devrions également tous leur apprendre des arts de l'esprit, insista Sal. Je n'aime pas l'idée de les savoir aussi vulnérables. Puis, ces arts les aideront dans leurs études, à structurer leur pensée et à mémoriser plus facilement. Lesleur enseigner n'aurait que des avantages.
Et c'était quelque chose dont le monde avait bien besoin. On les apprenait même aux femmes à cette époque ; il était presque certain que ce n'était pas un hasard s'il n'avait pas été en mesure d'entrer dans l'esprit du moindre sorcier ou de la moindre sorcière qu'il avait rencontré.
Cela semblait être une discipline typique dans l'éducation actuelle - et il soupçonnait que cela servait à garder les secrets de famille et certainement d'autres informations sur l'enseignement spécifique des précepteurs.
– Peut-être, mais ce ne sera certainement pas moi qui m'en occuperai, fit Godric. Je n'ai jamais eu de grands talents dans cette branche-ci et je ne voudrais pas enseigner quelque chose que je ne connais pas sur le bout des doigts.
– Je m'y refuse également, fit Rowena. Les arts de l'esprit ne sont pas choses faciles à apprendre à autrui. Je n'en connais pas assez pour me sentir en mesure de le faire moi-même.
Les deux autres opinèrent.
Sal, de son côté, les dévisagea, atterré.
– Comment pouvez-vous ne pas les connaître ?! s'exclama-t-il. Il y a un bon nombre de Legilimens au-delà de ces murs, et vous vous baladez sans protection et ne semblez même pas le moins du monde préoccupés par ce qui pourrait être implanté dans votre esprit !
– Oh, n'exagère pas, Sal ! Nous ne sommes pas aussi vulnérables que tu veux bien le penser. Nous ne sommes simplement pas aussi compétents dans cette discipline ! tonna Rowena. Sal eut un sourire en coin en voyant qu'elle avait mordu à l'hameçon et avait levé le ton. Nous sommes assez bons pour nous en sortir, juste pas assez pour l'enseigner ! Étant donné ta réaction, j'en déduis que tu dois avoir un certain don dans la matière, et cela nous arrange bien.
Ils en débattirent durant une autre demi-heure avant que Sal ne le leur concède finalement et accepte d'étendre son champ d'enseignement à cette discipline également.
– Tu devras aussi leur apprendre l'art des potions, ajouta Rowena.
Sal soupira de dépit.
– Et les runes, dit-il. Je veux qu'ils soient capables d'écrire et parler le breton comme s'ils étaient nés avec. Je ne leur ferais pas confiance avec le moindre sort runique avant cela… et nous combinerons les runes et l'arithmancie à un moment ou à un autre dans leur parcours. Ça ne fera de mal à personne d'avoir un peu d'expérience là-dedans.
Rowena opina.
– Peut-être lorsqu'ils auront vingt ou vingt et un ans, dit-elle. Si nous les prenons dès leur quinzaine, ça nous laissera cinq années pour…
– Quinze ans ?! l'interrompit Sal, complètement ahuri. Pourquoi donc vouloir attendre qu'ils aient atteint la quinzaine pour les prendre sous notre aile ?!
– Parce que leur magie a besoin de mûrir pour pouvoir leur apprendre quoi que ce soit…, raconta Godric, l'air surpris. Ne me dis pas que tu ne savais pas ?!
Sal dévisagea Godric, puis Rowena, Helga et enfin Peverell. Ils lui rendirent tous son regard. Sal finit par secouer la tête en soupirant.
– Le feu, la glace et toutes les fées aux alentours soient damnés, que vous a-t-on enseigné lorsque vous étiez jeunes hommes et jeunes femmes ?! demanda-t-il finalement en se massant les tempes, légèrement exaspéré.
– Salazar ? De quoi parles-tu ?
C'était Rowena - bien sûr.
– La première maturation d'un enfant survient lorsqu'il atteint l'âge de dix, onze ans, expliqua-t-il. C'est à partir de ce moment-là qu'on peut commencer à leur apprendre à utiliser la magie. La seconde maturation se produit entre l'âge de quinze et dix-neuf ans. La dernière advient entre leur vingt et vingt-trois ans. Il n'y a aucune explication logique qui expliquerait pourquoi nous devrions attendre que leur magie mûrisse deux fois avant de commencer leur apprentissage…
– Un apprentissage commence toujours à l'âge de quinze ans, Sal, l'informa Rowena. Tu devrais le savoir. Tu es guérisseur, tu as bien dû commencer le tien à…
– J'ai été entraîné depuis l'âge de mes onze ans, répondit sincèrement Sal. Mon père aurait été horrifié que cela se passe autrement. Ne pas faire pratiquer un enfant jusqu'à sa seconde maturation ne fait que provoquer davantage d'accidents, et c'est quelque chose que j'aimerais éviter si nous le pouvons. Ce n'est pas bon pour un enfant de commencer son apprentissage après plusieurs maturations. À cause de ça, la plupart d'entre eux ne seront pas en mesure d'apprendre quoi que ce soit, et ce, simplement parce que leurs parents auront attendu trop longtemps…
– Ce que tu proposes, c'est que nous commencions leur apprentissage si tôt, donc ?! l'interrogea Peverell, le fixant comme s'il avait perdu la tête.
– Absolument, fit Sal d'une voix calme.
– Nous avons toujours attendu jusqu'à…, commença Godric.
– Que diriez-vous d'essayer ? l'interrompit Rowena en toisant Sal d'un regard contemplatif. Nous pourrons toujours revenir à l'âge habituel si cela ne fonctionne pas. Et puis, cela nous donnera un peu plus de temps pour leur entraînement. Je ne pense pas que les Lords refusent que nous prenions aussi les plus jeunes…
Peverell lui lança un regard avant d'opiner.
– C'est ton idée, mais j'ai bien envie de m'y risquer. Cela ne me dérange pas, quoi qu'on décide.
– Ça, c'est parce que tu refuses de nous aider, très cher époux, fit remarquer Helga en riant moqueusement.
– Oh, pas d'inquiétude à avoir, je vais vous assister, sans nul doute. Je suis encore là, ne le suis-je pas ? Il vaut mieux pour nous tous que j'use de mes aptitudes pour éviter l'échec total du projet.
– Je savais bien que tu reviendrais à la raison, commenta Helga en souriant.
Peverell prit un air renfrogné et tourna les talons avant de quitter la pièce.
– Bien, retournons au plan du cours, fit Helga, l'air ravi.
Ils se décidèrent finalement sur un apprentissage dès onze ans d'âge.
Ils passèrent les mois qui suivirent à préparer leurs cours respectifs, à discuter de l'aspect financier - ils étaient bien obligés de se mettre d'accord sur un prix, car les Lords s'attendaient à payer pour un apprentissage, mais aussi parce qu'ils avaient besoin de sous pour servir les repas et s'équiper de toutes les choses dont les enfants auraient besoin.
Lorsque tout cela fut convenu, ils s'occupèrent d'envoyer les lettres à chaque Lord.
Un an tout pile après l'assemblée du Conseil durant laquelle ils avaient proposé leurs idées, ils ouvrirent leurs portes chez Helga et Peverell - où logeaient également Godric, Sal et Rowena, ainsi que bientôt : une vingtaine d'élèves.
.
Le premier cours de Sal fut… étrange.
C'était une expérience complètement différente de se tenir devant un groupe d'élève vous regardant avec des yeux impatients que de rester assis et d'attendre que le professeur se mette à parler.
Il les toisa durant quelques instants et subitement, les mots qu'avait utilisés Severus Snape lors de son premier cours de potions lui revinrent en tête - ou devait-il dire « utilisera » ? Les voyages dans le temps n'étaient vraiment pas bons pour sa conjugaison…
Quoi qu'il en soit, les mots de son professeur étaient gravés dans son esprit, et lorsqu'il prit enfin la parole, il ne put s'en empêcher… Cela dut sortir…
– Vous êtes ici pour apprendre la science subtile et l'art rigoureux de la préparation des potions, s'exclama-t-il en répétant mot pour mot le monologue que son professeur avait eu… aura… à l'intention de sa classe. Enfin, pas exactement. Il n'avait aucune envie d'insulter le moindre de ses élèves alors qu'ils n'avaient jamais eu de cours de potions auparavant. Il souhaitait simplement les captiver, les fasciner, et parler de ne pas « agiter stupidement sa baguette » ou de « cornichons » ne l'aiderait en rien… Étant donné que nous n'utiliserons pas de baguette magique ici, il y a des chances pour que bon nombre d'entre vous pensent que cette discipline n'appartient pas aux branches de nôtre magie. Je m'attends donc à ce que vous ne compreniez pas grand-chose à la beauté d'un chaudron qui bouillonne doucement en laissant échapper des volutes scintillantes ni à la délicatesse d'un liquide qui s'insinue dans les veines d'un homme pour ensorceler peu à peu son esprit et lui emprisonner les sens… Je pourrais vous apprendre à mettre la gloire en bouteille, à distiller la grandeur, et même à enfermer la mort dans un flacon si vous suivez mes conseils et m'écoutez avec attention.
En guise de réponse, il eut droit à des yeux encore plus ronds, encore plus brillants d'enthousiasme, le dévisageant comme s'il avait la clé du Paradis. Sal les fixa en retour, puis se tourna vers les ingrédients qu'il avait préparés avant le cours et les leur montra.
– L'un d'entre vous sait-il ce que c'est et à quoi cela sert ? les interrogea-t-il d'une voix calme. Une main solitaire se leva et Sal sourit à son propriétaire.
Il avait hâte d'enseigner.
C'est ce qu'il pensa deux jours durant. Passé ce délai, il n'était plus que frustration. Il leur avait appris à reconnaître chaque ingrédient, alors pourquoi devait-il se répéter chaque fois qu'il entrait dans sa salle de classe ?! Pourquoi n'arrivaient-ils pas à se souvenir de ce qu'il leur avait appris au cours précédent ?! Pourquoi n'arrivaient-ils pas à apprendre ?!
Il s'était introduit dans leurs esprits et avait cru l'espace de quelques jours qu'ils étaient enthousiastes à l'idée d'apprendre, mais tout cela paraissait à présent n'avoir été qu'un mirage. Après tout, s'ils avaient été si impatients à l'idée d'emmagasiner du savoir, ils auraient bien dû se rappeler avec exactitude des ingrédients dont il leur parlait en boucle ! Alors, pourquoi n'était-ce pas le cas ?
Que faisait-il mal ?
S'était-il trompé sur leur entrain ?!
S'était-il fourvoyé en pensant qu'ils avaient vraiment envie d'apprendre à brasser leurs propres potions ?!
Il leur avait enseigné ce qu'ils pouvaient mélanger ou non et la raison qui se cachait derrière ces instructions, et ce, à de nombreuses reprises. Il s'était même mis à leur poser des questions à chaque début de cours, et supervisait chacune de leur potion pour être sûr d'être en mesure de réagir si l'une d'entre elles explosait.
C'était comme s'il nageait à contre-courant : c'était éreintant, et Sal commençait à douter que les enfants apprenaient véritablement quoi que ce soit.
Mais, ils avaient envie d'apprendre, n'est-ce pas ?!
Et pourtant…
Pourquoi ?!
Que faisait-il mal ?!
C'était tout simplement frustrant.
Après deux semaines du même schéma, il en conversa avec les autres.
– Ils n'apprennent rien ! s'exclama-t-il. Je pensais qu'ils avaient envie d'apprendre, qu'ils avaient envie de savoir ! Mais, ils n'en savent pas plus qu'auparavant !
Rowena le fixa comme s'il était devenu fou.
– Ils apprennent vite, Salazar, dit-elle. Je n'ai besoin de me répéter que deux ou trois fois avant qu'ils intègrent ce que je leur dis. Je ne comprends pas ce qui te dérange…
– Elle a raison, ajouta Godric. Ils apprennent aussi vite que moi à l'époque. Lorsqu'on m'a enseigné mon premier sort, il m'a fallu une semaine pour réussir à le performer, eux, il ne leur suffit que de quatre jours. Ils sont vraiment incroyables, même les plus jeunes !
Sal les dévisagea, hébété.
Ils apprennent vite ?!
Incroyables ?!
– Ils ne sont pas comme toi, Sal, fit Helga d'une voix douce. Ils ont besoin d'un peu de temps pour se souvenir de tout. Sois patient et ils finiront par y arriver…
– Ce n'est pas ça le problème ! cria Sal avant de s'interrompre avant sa prochaine tirade en repensant à Snape. Helga avait raison : c'était exactement le problème.
À ce moment précis, Sal parut enfin comprendre son père. Il avait lui-même vécu pendant un millier d'années, et avait complètement oublié les problèmes auxquels il avait dû faire face lorsqu'il était arrivé dans le passé la toute première fois. Il n'avait jamais vu la différence entre son habilité à mémoriser les choses qui lui venaient de son père et celle des personnes vivant à cette époque.
Ce fut aussi ce jour-ci qu'il comprit enfin Severus Snape. Tout comme lui, Snape ne comprenait pas comment un enfant ne pouvait pas intégrer la manière de préparer les potions. Le professeur n'avait peut-être pas une mémoire photographique, mais c'était un petit prodige de cet art. Il était tout simplement incapable de comprendre les difficultés que pouvait rencontrer quelqu'un de différent de lui sur ce point…
Snape n'avait jamais compris où était le problème. Sal, de son côté, se promit ce jour-là qu'il suivrait les pas de son père et non ceux de son ancien professeur.
C'est ainsi qu'il se promit d'évoluer en étant le plus patient possible. En tant qu'enseignant.
Un enfant normal est incapable de se souvenir de toute sa vie en détail, se rappela-t-il à lui-même, encore et encore. Ils ne peuvent pas se souvenir de chaque jour et de chaque chose qu'ils ont apprise durant leur vie entière. Il me faudra leur enseigner patiemment jusqu'à ce qu'ils soient capables de retenir mes leçons.
Et c'est ce qu'il fit.
Au début, ce fut fort difficile. Puis, plusieurs semaines passèrent, et soudainement, ses élèves retenaient des choses. Subitement, ils comprenaient ces choses. Néanmoins, Sal ne s'arrêta pas là. Il continua de les questionner encore et toujours jusqu'à ce qu'ils soient capables de répondre à ses questions même en dormant.
Il ne s'arrêta pas avant qu'ils aient intégré tout ce qu'il savait des ingrédients qu'il leur citait par cœur, et qu'ils puissent répondre sans la moindre hésitation.
– Tu es trop dur avec eux, Salazar, le rouspéta Rowena. Ce ne sont que des enfants, ils n'ont pas besoin d'apprendre tout par cœur.
– Les potions peuvent être dangereuses, répliqua simplement Sal. Un seul moment d'inattention peut mener à ta fin. Je ne leur apprendrai rien tant qu'ils ne connaîtront pas les bases sur le bout des doigts. Je souhaite juste leur éviter une mort certaine à cause d'une crise d'idiotie.
Lorsque Rowena tenta de protester, Helga l'interrompit.
– Laisse-le donc faire, dit-elle. Il a raison de vouloir agir dans l'intérêt de leur sécurité. S'il pense que c'est la bonne manière de procéder, ce n'est pas nous qui allons l'en empêcher, pas vrai ?
Rowena poussa un soupir et secoua la tête.
– Non, tu as raison, répondit-elle.
Par la suite, ils ne critiquèrent plus jamais les méthodes de Sal.
Lors du Conseil suivant qui se tint pendant la moisson, il n'y eut que des retours positifs sur leurs enseignements.
– Ils ont appris plus qu'ils n'en auraient connu si cela avait été un apprentissage traditionnel, constata Lord MacGonagall. Je suis très impressionné par le savoir-faire qu'ils ont gagné et je n'hésiterai pas à vous envoyer le reste de mes enfants après la période des récoltes.
Les autres Lords opinèrent.
– Même ceux âgés de onze ans connaissent mieux leur magie et les accidents ont largement décliné. Je suivrai l'exemple de Lord McGonagall et vous enverrai les autres jeunes de mon clan.
Ce fut à ce moment-là que Godric parla aux Lords de l'idée des deux femmes à propos des jeunes filles pour l'été. Au début, les Lords furent plus qu'hésitants, mais ils finirent par décider de tenter leur chance étant donné que, de toute manière, les femmes n'avaient rien à faire pendant les assemblées du Conseil.
Après la première moisson, Sal et les autres récupérèrent trente autres élèves qui souhaitaient se joindre à eux. L'année suivante ce chiffre augmenta encore. La réunion concernant les cours d'été des jeunes filles apporta des résultats inattendus et ces classes dirigées par Helga et Rowena furent officiellement ajoutées à leur nouveau système.
Rapidement, les cinq sorciers et sorcières furent reconnus dans le monde de la magie comme de compétents instructeurs, et bientôt, un nombre important de Lords demandèrent à faire entrer leurs enfants soit dans les cours de Sal et des autres, soit dans les classes d'été de Rowena et Helga.
Ainsi donc, arrivés à la troisième moisson, ils se retrouvèrent avec une cinquantaine de demandes de plus sur leur table.
– Nous ne pourrons pas tous les loger au manoir, soupira Peverell en voyant ça. Et même avec l'argent que nous gagnons en enseignant, il nous sera impossible de construire assez de chambres pour que tout le monde rentre. Nous devrons en rejeter certaines…
– Ou, nous pouvons aussi changer d'endroit, proposa Helga qui se tenait à côté de lui, en examinant les lettres à l'aide de Rowena et de Godric.
– Et où veux-tu donc aller, Helga, très chère épouse ? demanda Peverell, un sourcil haussé. Me cacherais-tu un château quelque part dont je n'aurais pas eu vent ?
– Eh bien… non… mais…
– Dans ce cas, où donc ?
Sal se tenait à côté du couple se disputant. Il hésita juste un moment avant de confier son idée. Il se le devait. Il savait depuis bien longtemps qu'il en arriverait là un jour ou l'autre.
– J'en possède un, dit-il.
– Comment ?! s'exclamèrent Peverell et Helga ainsi que Godric et Rowena qui avaient suivi silencieusement le débat. Ils tournèrent tous leurs regards vers lui. Que veux-tu dire par « J'en possède un » ?
– Pour ma part, j'ai bien un château dissimulé quelque part, répondit Sal.
Les autres le dévisagèrent.
– Tu… en as un…, répéta Peverell doucement. Par Morgana, comment se fait-il que tu aies encore ce genre de choses dans ta manche ?
Sal haussa les épaules.
– Il est dissimulé derrière des protections de sang et et un champ spirituel, raconta-t-il. Nous pouvons nous en servir si c'est ce que vous voulez.
– Où serait-ce ?
– En Pictavia, répondit Sal. Je peux vous y emmener, vous et nos élèves.
Les autres continuèrent de le dévisager.
Une étincelle de compréhension s'alluma dans le regard de Peverell.
– Tu parles de la demeure ancestrale, celle que tu as mentionnée au Conseil la toute première fois, n'est-ce pas ?
– Bonne mémoire que tu as là.
– Mais… c'est ta demeure ancestrale..., intervint Godric.
Sal haussa les épaules.
– Je ne m'en sers pas vraiment, alors pourquoi ne pas l'utiliser pour notre établissement ?
Les autres hésitèrent, mais après discussion, ils acceptèrent enfin.
– Rendons-nous là-bas pour voir à quoi cela ressemble en premier lieu, puis nous déciderons ensemble si cela convient pour nos élèves, conclut Peverell. Sal opina, l'air désintéressé. Intérieurement, il souriait. Peut-être qu'il aurait enfin la chance d'inscrire les jeunes filles dans leur parcours scolaire. Il n'aurait besoin qu'à doucement amener les autres à accepter son projet…
Ils entamèrent donc leur voyage en direction de la Pictavia trois jours plus tard. Quelques semaines après, ils atteignirent enfin Camelot…
