RARs :

Karozthor the Necromagus : En effet ! L'histoire a été inspiré en partie par Poison Pen, je l'ai d'ailleurs précisé dans le premier chapitre où l'on voit Twist ^^ Penses-tu que je devrais le mettre au tout début ? En tout cas, je te remercie sincèrement pour tes compliments et je vais faire de mon mieux pour la suite ! Tu as lu le tout si rapidement ! Et tu as supporté mes nombreuses fautes ^^' Quel courage XD Bref, je te souhaite une agréable lecture et je te fais plein de bisous !

Lyrellys : Maintenant, tu sais pourquoi Myrddin ne reconnait pas son nom *pleurs* J'espère que la complexité de l'histoire ne t'a pas trop surprises, je suis en train de vous créer un petit index de repères pour que vous ayez toutes les informations en tête et que vous sachiez où chercher s'il vous en manque ^^ Aussi, tu as beau avoir eu un peu de mal au début d'après ce que tu me dis, tu as compris très très vite les liens, et ça n'a pas été le cas de beaucoup de monde (moi compris à la première lecture) ! Snape aura son rôle à jouet, c'est une promesse ^^ Quant à Harry, tu peux l'appeler Sal sans problème, et ce, non pas seulement en référence à Salvazsahar, mais tu découvriras tout ça un peu plus tard ^^ Pour ce qui est des Malfoire, il va te falloir patienter, ce n'est pas pour tout de suite tout de suite les explications ;) Tu as beaucoup de bonnes hypothèses, mais je ne confirmerai rien pour le moment, je te laisse donc à ta lecture ! Plein de bisous !

shishi-sama76 : Je pense qu'il serait bien trop simple qu'un elfe puisse tout simplement récupérer le Grimoire. Il contient des informations bien trop précieuses pour que quiconque au-delà de ceux y étant autorisés puisse le toucher. Quant aux questions que se pose Sal, si tu en as précisément en tête, je veux bien que tu me les nommes (comme je relis l'histoire pour vous faire un petit compte-rendu, c'est le genre de choses que je rapporte à l'auteure pour qu'elle puisse améliorer tel ou tel passage ^^ et puis ça me permettra de te répondre au mieux ;) Quoi qu'il en soit, tout ce que j'ai à dire, c'est que le beau temps pointe avant la tempête… Je n'en dis pas plus et je te laisse à ta lecture ! Des bisous !

Sevy-Chana-Snape : Ahah ! fan de Sev je présume ? Il aura un rôle plus ou moins important dans l'histoire, donc je pense que cela va te plaire d'autant plus ^^ Je t'embrasse fort fort et je te souhaite un excellent chapitre !

Melodie Zik Spirit : Tant d'enthousiasme ! Attention, la tempête approche, mais quand frappera-t-elle ? Plein de bisous, et une très bonne lecture !

Asu Rasmenov : Tu me poses une question à laquelle je ne peux répondre C'est un point bien trop important de l'histoire pour que je t'en dise plus sur la Grande Famille, surtout que toi comme moi n'avons pas encore tous les éléments en mains pour savoir cela (mais ça ne saurait tarder !) Étincelle, paillettes et chevalier, une agréable lecture, je l'espère ^^

aurel8611 : Je ne promets tout de même rien pour Remus, étant donné que l'histoire n'est pas terminée. Ne nous décourageons pas si vite ;) La tempête approche, j'espère que tu y es préparé.e ! Plein de bisous et une bonne lecture !

Vindixta : Owww, adorable ! Merci beaucoup pour tes compliments ! Je suis ravie que l'histoire te plaise autant qu'à moi ! Et je ne vous en ai révélé que la moitié ! Je dirais même un tiers, seulement ;) La suite promet autant de surprises et de rebondissements ! ¨Des bisous, j'espère que ce chapitre te sera agréable ^^

Elwenn Snape : On n'a pas fini de voir Maugrey, ce cher ami ^^ Mais rappelle-toi quand même que peu de gens savent qui est Harry, et même ceux qui sont au courant de cela ne savent pas les mêmes choses à son propos, donc faire le lien entre ses différentes identités est pour le moins compliqué, mais tu comprendras cela mieux au cours des prochains chapitres je pense, c'est plus évident dans ce qui va suivre ^^ Vous avez tous un peu votre opinion concernant la lettre qu'a reçu les Weasley, c'est assez intéressant sachant que même moi je ne sais pas de qui il s'agit, et j'ai quelques chapitres d'avance sur vous x) Severus refera une apparition, il n'y a pas à en douter ! Plein de bisous et un excellent chapitre !

CutieSunshine : Ahhhhhhhh, trop trop contente que tu aies aimé le passage avec les Weasley, j'attendais avec tellement d'impatience vos avis là-dessus ! Ils n'ont pas fini d'être mis en avant, il faut le dire. Mon truc, ce sont les fictions où il y a des manigances politiques/sociales au sein du cercle des aristocrates, cela fait battre mon petit cœur, alors comprends-tu, je n'ai pas pu résister à celle-ci (tout ça pour dire que ce n'est PAS fini X) Quoi qu'il en soit, la tempête se lève petit à petit… ;) Des bisous et une bonne lecture !

Pims10 : Nous nous y attendions tous de la part d'Hermione, mais pour Ron c'est un peu plus décevant… Pour ma part, j'ai hâte de voir comment il va évoluer par la suite ! Surtout dans les circonstances qui seront les siennes (je parle bien sûr de la lettre et de ce à quoi elle va mener, mais de cela vous n'apprendrez rien avant quelques chapitres ;) Quoi qu'il en soit, je te fais plein de bisous et te souhaite une bonne lecture !

lesaccrosdelamarceri : Maugrey n'a rien à perdre, Dumbledore si. C'est pour ça que son jugement est plus clair, puis il fait appel à son expérience autant qu'à la logique. On l'aime tous pour cela ! Harry le choppera-t-il un jour ou l'autre ? Telle est la question… Je te souhaite une bonne lecture et je te fais des bisous !

Rome7 : Toujours aussi contente de recevoir un message de ta part ^^ En effet, Dumbledore est trop persuadée d'avoir le mot juste, c'est sa principale faiblesse : penser qu'il est le seul à pouvoir régler tous les conflits du monde. Je suis trop contente que Bill te plaise ! Tu es un.e des premier.e à le remarquer ! Il reviendra à coup sûr (son père et lui ont encore tant à faire après tout ;) tout comme Maugrey d'ailleurs !

Penelope d'Ithaque : Je vais répondre à ta question le plus simplement du monde : dis-toi qu'il y a 61 chapitres actuellement et que nous n'en sommes pas encore arrivés à la rencontre entre les deux timeline. Pour te dire ! Tu peux attendre encore un peu, comme moi d'ailleurs XD Je pense que tu es le.a premier.e à me dire qu'Hermione est pire que Dumbledore XD Bref bref, je t'embrasse fort et je te souhaite une bonne lecture !

Lokki1 : Maugrey ait aimé de vous XD J'aime aussi beaucoup la façon dont l'auteure pousse juste un peu trop la comparaison entre Hermione et Harry pour faire ressortir leurs différences de comportements ! Je pense de toute façon que l'auteure aime à montrer qu'aucun des personnages n'est parfait, surtout pas Sal… pas après tout ce qu'il a vécu. Bref, j'espère que ce chapitre te plaira, il est pour moi le beau temps avant la tempête ^^ Des bisous !


betrayal of trust

Quelque part entre l'an 900 et 1000 après. J-C.

Le début de l'année fut un peu plus rude que ce à quoi Salvazsahar s'était attendu. La première difficulté à laquelle ils furent confrontés intervint deux semaines avant l'arrivée des apprentis. Ils avaient décidé que tous les élèves auraient à se rassembler au Manoir Grim, suite à quoi l'un d'entre eux passerait ensuite les chercher pour les emmener au château.

Sal entra dans la Grande Salle dans laquelle les autres Fondateurs s'étaient réunis, devant la table des instructeurs, débattant véhément tous ensemble.

– Quelque chose s'est-il passé ? leur demanda Sal lorsqu'il aperçut leurs visages attaqués par la nervosité.

Rowena fit une grimace.

– Il semblerait que nous n'ayons pas assez de servants pour nous assister dans la maintenance du château et celle de nos élèves, répondit Peverell. Même dans la mesure où nous transférerions tous ceux du Manoir ici, ce ne serait pas encore suffisant.

– En effet, et les faire travailler dans les cuisines comme nous l'avons fait jusqu'ici ne semble plus être une solution concevable, ajouta Rowena. Leur emploi du temps s'est complètement transformé, et il y a, de toute manière, bien trop de bouches à nourrir pour envisager de s'occuper de l'alimentation de tous les habitants du château, même avec leur aide…

– Et moi, je me tue à vous dire que nous devrions tout simplement acquérir quelques elfes de maison ici ! clama Helga, fronçant les sourcils en direction de sa belle-sœur. C'est encore à mon humble avis le meilleur moyen de gagner l'aide de quelques servants sans avoir à faire déménager ceux du Manoir Grim.

– Sais-tu à quel point il serait coûteux d'engager suffisamment d'elfes de maison pour l'ensemble du château ? la contredit Peverell. Nous ne gagnons pas assez pour l'envisager et nous n'avons de toute façon que trop peu de personnes à qui les lier. Quel bien cela ferait-il si nous les achetions et qu'ils meurent à petit feu à cause du peu de magie auquel ils auraient accès ?

Sal fronça les sourcils à son tour en entendant cela.

– Mourir à petit feu ? J'ai bien peur de ne pas comprendre…

Peverell, surpris, se tourna vers Sal.

– Tu n'as donc jamais eu d'elfe étant enfant ? demanda-t-il, abasourdi.

Sal secoua la tête.

– Aurais-je dû ?

– Disons juste que c'est dans la norme, fit Rowena. Depuis que les Romains les ont amenés avec eux jusqu'en Bretagne, il est habituel pour un Seigneur d'en avoir au moins un. Pourquoi pas, après tout ? Ce sont des créatures très utiles et il leur faut obligatoirement une connexion avec un autre être doté de magie pour pouvoir parfaitement contrôler la leur. S'ils en sont dépossédés, la folie les emporte peu à peu. Ils meurent littéralement à petit feu à cause du peu de magie coulant dans leurs veines. Et, le pire est que s'ils sont laissés trop longtemps sans qu'un lien soit formé, ils mourront à coup sûr, donc il n'est pas rare qu'ils en forment un avec des sorciers comme nous, ou avec d'autres Sang-Pur. En retour, ils servent loyalement celui ou celle auxquels ils sont liés.

Sal écouta, intéressé, les explications. Jusqu'à aujourd'hui, il n'avait jamais entendu parler d'elfes de maison dans le passé. Bien sûr, il se souvenait de Dobby, mais jusqu'à maintenant, il ne s'était jamais posé de questions sur la provenance des elfes ou la raison de leur servilité à l'égard des sorciers.

– Néanmoins, il y a une limite au nombre d'elfes avec lesquels tu peux former un lien, contribua Godric. Un Sang-Pur comme l'est un vampire ou les créatures du même acabit peuvent en prendre un bon nombre sous leur charge. (À la grande surprise de Sal, il vit Godric grimacer à la mention de ces « Sang-Pur » . Bien entendu, jusque-là, ils n'avaient jamais abordé leur sujet, ou plutôt celui des Fir Bolg, comme Sal préférait les appeler, mais avant cela, Sal n'avait pas vu Godric avoir une réaction aussi négative que celle-là.) Mais des sorciers tels que nous ne peuvent en prendre que deux, voire trois, et ce ne sera définitivement pas suffisant pour garder le château en état.

– Et seraient-ils forcés de se lier à un sorcier ? demanda calmement Sal.

– À qui d'autre ? renifla Godric. Ils ont besoin de magie pour survivre. S'ils ne forment pas cette connexion, ils n'auront plus accès à la magie qu'il leur faut pour subsister.

– Que diriez-vous de les lier au champ de protection ? proposa Sal, intéressé par la perspective. Les protections du château sont solides. Ne contiennent-elles pas suffisamment de magie pour que cela leur convienne ?

Peverell, Helga et Godric le dévisagèrent tous trois tandis que Rowena fronça les sourcils.

– Il faudrait que le château soit sentient pour que cela soit possible, dit-elle calmement. À ma connaissance, je n'ai encore jamais entendu parler d'un château disposé à la sentience. Cela me semble difficilement réalisable.

Au grand amusement de Sal, Rowena chancela vers l'avant comme si on l'avait poussé.

– Qu'est-ce… ? s'exclama-t-elle, la surprise prenant le dessus alors qu'elle faisait volte-face pour ne voir que le vide derrière elle.

– Il semblerait que l'opinion de mon père diverge de la tienne, déclara Sal, un sourire en coin au bord des lèvres. Il savait, bien sûr, que ce que venait de faire l'essence de Myrddin n'était autre que la meilleure interaction qu'il pouvait exécuter dans le monde physique, mais il était toujours amusant de voir Rowena trébucher sans raison apparente.

– Ton père ? répéta-t-elle, les yeux ronds, et Sal haussa un sourcil.

– Vous y résidez depuis le début de la saison estivale et vous n'avez pas encore découvert que le château est vivant ? fit-il, amusé.

– Vivant ? Comment cela ? l'interrompit cette fois Helga.

Sal haussa les épaules.

– Le domaine est enveloppé par des barrières spirituelles, répondit-il. Ces protections et la propre âme de feu mon père sont la raison de la sentience de ce château.

– Oh.

Cette fois, la surprise de Rowena fit écho à celle des trois autres. Les yeux de Helga s'illuminèrent.

– Il n'y aurait donc aucun problème à lier les elfes au château et non à nous autres si je comprends bien ? résuma Helga, intriguée.

– Je conseillerai en premier lieu d'ajouter une surcouche de magie du sang pour renforcer les protections déjà en place, mais effectivement, ensuite nous le pourrons, dit-il.

Au lieu donc de se reposer durant les deux dernières semaines de la saison des moissons, Sal et ses compagnons s'occupèrent d'accroître la puissance du champ de protection autour du château et se mirent à la recherche d'autant d'elfes de maisons qu'il leur en fallait. Ce fut l'idée de Helga de tout simplement faire passer le château comme un refuge pour leur espèce.

Et cela fonctionna parfaitement.

Dès lors que les défenses furent correctement mises en place, les premiers elfes firent leur apparition et se lièrent au château. Lorsque deux semaines furent passées, ils comptaient déjà dix-sept elfes, suffisamment pour que les tâches principales soient prises en charge. Trois semaines plus tard, le chiffre avait doublé.

Parfois, songea Sal, Helga fait preuve d'une ingéniosité vraiment terrifiante.

.

La nuit précédant le départ de l'un d'entre eux à destination du Manoir Grim pour s'en aller chercher leurs apprentis, ils décidèrent de fêter l'inauguration du programme de leur toute nouvelle formation au château.

Godric, étonnement accompagné de Peverell, avait décidé que s'ils allaient célébrer l'événement, alors ils se devaient de le faire dans les règles de l'art et étaient revenus d'on ne sait où avec plusieurs bouteilles de Whisky-Pur-Feu. Sal suspectait qu'il les avait en sa possession depuis un bon bout de temps, que ce soit depuis leur achat de toutes les fournitures utiles à l'enseignement ou depuis leur arrivée et celle de toutes leurs affaires.

Quelle que soit la réponse correcte à cette interrogation, le fait est qu'ils en avaient et qu'ils étaient pour le moins déterminés à les vider avec l'aide de leurs femmes et de Salvazsahar.

Quand on parlait des louves, elles n'avaient d'ailleurs pas l'air contre du tout.

Même Salazar qui n'était pas grand buveur accepta de faire exception pour leur petite session du soir en question.

– V's'vez quoi, n'devait… ah...d'vrait penser à un moyen d'répartir les appentis… apprenetis… v'savez c'qu'on doit r'mener d'main. Dev'ait tr'ver ça 'vant qui z'arrivent ! bafouilla Godric.

– C'tenement, approuva Rowena. Q'chose comme un chapeau qui parle ou… ou b'en une cape qui chang… change d'couleurs.

– Absolument, vous avez raison ! Tout à fait raison ! s'exclama Helga en pouffant.

Peverell avait le regard plongé dans les flammes du bûcher, qu'ils avaient fait flamber dans la soirée, son visage aussi sévère que si on venait de lui avouer la raison de la vie chez tout être il y a quelques minutes à peine.

– Il nous faut également nous assurer que les apprentissages se poursuivent après notre départ à tous, dit-il avant d'exploser en sanglots. Nous mourrons tous bien un jour et ensuite, il n'y aura plus personne pour prendre la relève !

Salvazsahar retint un rire en entendant Peverell. L'homme perdait apparemment complètement la face lorsque l'alcool lui montait au cerveau.

– Peut-être devrions-nous ssssurtout aller nous c'cher, fit Sal, mâchant également un peu ses mots. Il n'était pas aussi ivre mort que les autres, mais il avait eu sa dose de Whisky et des bribes de Fourchelang commençaient à faire leur apparition.

– Oui, c'cher. Bonne 'dée, marmonna Godric. Sur 'n lit tout douuuux, tout chauuuud et tout douuuux.

– Gentil, g'til, ricana Helga et Rowena explosa de rire. Avec l'aide de Sal, ils se levèrent tous tour à tour. Il éteignit le brasier et ils retournèrent tous au château.

– V'savez, n'a b'soin d'un nom p'ur l'château, déclara Rowena, la voix imbibée par la boisson. Peut pas c'tinuer de l'app'ler l'château 'près tout…

Sal fit un sourire moqueur.

– Réfléchit donc à que'que' chose, lui répondit-il avant de les pousser, Godric et elle, dans leur chambre. Au lit, v'deux.

Après avoir fait de même avec Helga et Peverell - tant qu'ils étaient bien arrivés dans leur chambre respective, il se fichait bien de savoir s'ils avaient trouvé le lit au bout du chemin - Sal retourna enfin dans ses propres quartiers. Il s'écroula sur son lit sans même songer à se changer et sombra immédiatement.

Le réveil fut épouvantable - et pas seulement à cause du mal de tête.

Il était six heures du matin - une heure à peine était passée depuis qu'il avait rejoint ses appartements - quand quelqu'un vint frapper (chanter) à sa porte.

– F'chez moi le camp !

Le martèlement de la porte ne faisant qu'augmenter, Sal finit par se lever pour aller ouvrir. Derrière celle-ci se trouvait Rowena aux côtés de Godric, Helga et Peverell, tous tenant à peine debout.

– Je sais comment on va appeler ce château ! s'exclama-t-elle en riant avant de se remettre à chanter : Pou'd Lard, Pou'd Lard, Pou du Lard du Pou'd Lard ! Pou'd Lard, Pou'd Lard, Pou du…

– Très bien, l'interrompit Sal en grognant. Nous nommerons cette académie Pou'd Lard. Pouvons tous reprendre notre sommeil maintenant que cela est accompli ?

– Cela va sans dire ! fit Rowena, un énorme sourire fendant son visage, avant de pénétrer dans ses quartiers, traçant son chemin directement jusque dans sa chambre. Tu viens, mon bien-aimé ?

– 'arrive, répondit Godric, poussant Sal sur le côté pour venir rejoindre Rowena.

Sal les dévisagea un par un.

– Il s'agit là de mon lit ! Je parlais de retourner au vôtre ! s'écria-t-il.

Helga lui tapota la tête et tira son époux jusqu'à la chambre de Sal.

– Tu ne viens pas, Salvazsahar ?

Sal cligna des yeux, puis renifla, autant amusé qu'agacé.

– Il suffit de les rendre ivres pour que soudain ils soient capables de dire correctement mon nom ! s'exclama-t-il, penaud, avant de les suivre.

Lorsque Sal se réveilla quelques heures plus tard, il eut l'impression que sa tête était sur le point d'exploser, et ça ne s'arrêtait bien évidemment pas là. Il se retrouva couché tout au bord du lit, des membres pointus fichés dans le dos et une jambe passée autour de sa hanche dont le pied atteignait presque son nez.

C'était un pied large et poilu, et Sal en déduit qu'il devait soit appartenir à Godric, soit être celui de Peverell.

Il poussa un grognement.

Tempête et brasier, comment cela se faisait-il qu'ils aient tous atterri dans son lit ?

La question seule suffit pour que les souvenirs de la veille refassent surface.

– Je n'ai quand même pas approuvé le nom « Pou'd Lard » pour ce château, si ? demanda-t-il à voix haute.

Il n'arrivait pas à croire qu'il ait pu suffisamment planer pour accepter un nom comme « Pou'd Lard » !

– Bien sûr que tu l'as fait ! fit la voix de Rowena quelque part derrière lui.

Sal s'esclaffa.

– Et c'était ton idée ! dit-il froidement.

– Parfaitement ! Et je trouve ce nom tout bonnement accrocheur ! ricana Rowena. Et en vertu de l'approbation générale, je déclare le nom trouvé ! Notre… comment est-ce que tu l'as appelé ? Une académie ? … notre académie se nommera désormais Pou'd Lard !

– Excellent ! Pou'd Lard, Académie de sorcellerie ! en rajouta Godric.

Sal soupira.

– Ç'aurait pu être pire, lui dit Peverell, et la douleur dans son dos s'atténua lorsque ce dernier vint tapoter son épaule de sa main.

Sal ne pouvait pas même démentir cette logique, puisqu'après tout, lui seul savait le nom qu'aurait cette école dans le futur.

– Pou'd Lard sera toujours préférable à Poudlard, non pas que je me voile suffisamment la face pour ne pas croire que le nom ne puisse changer avec le temps, murmura Sal.

Après tout, ce château avait été construit par-dessus le Lac Noir et la rivière qui l'abreuvait de manière à ce qu'il les surplombe eux et les cuvettes de submersion qui étaient nommés les « pous » par les natifs et dans lesquelles on trouvait facilement des stéatites, ou pierres de lard. En y réfléchissant un peu, Pou'd Lard n'était donc pas si incohérent que cela. [1] Il n'aurait certainement pas trouvé mieux. De toute manière, il n'y avait rien qu'il puisse y faire à six heures du matin et opta pour une petite vengeance d'avoir été réveillé une heure à peine après avoir finalement fermé l'œil.

– Quelqu'un va bien devoir se dévouer pour s'en aller chercher nos apprentis au Manoir, vous savez ? dit-il, un sourire en coin aux lèvres. Et je puis bien vous promettre que ce ne sera pas moi.

Les réponses qu'il obtint furent entrecoupées par des grognements et des gémissements concernant certains maux de tête.

Sal sourit.

La vengeance était si douce.

.

Godric fut finalement désigné pour ramener leurs élèves en Pictavia. Il revint donc deux semaines après son départ accompagné de leurs anciens et nouveaux apprentis.

Leurs yeux étaient emplis d'émerveillement à l'égard du château, ce encore bien après leur traversée du lac en barque. C'est Sal qui avait insisté. Il avait conversé avec son père et ensemble, ils avaient décidé qu'en guise d'accueil et pour qu'ils soient automatiquement ajoutés aux résidents temporaires du château, il leur faudrait traverser le lac. Ainsi, il serait plus aisé pour l'essence de Myrddin de différencier alliés et ennemis.

Et bien sûr, c'était également parce que la vue de la bâtisse depuis le lac était tout bonnement prenante…

Lorsque Godric y pénétra suivit des plus jeunes, Sal aperçut une toute nouvelle épée accrochée à sa ceinture - une épée qui lui était tout particulièrement familière.

Sal ourla ses lèvres, mais décida de ne pas faire d'esclandre pour le moment, se concentrant sur l'Occlumancie auquel il avait recours pour répartir les élèves dans leur nouvelle maison. Pour ce qui était des plus âgés, il n'avait pas même besoin de forcer leur esprit. Contrairement aux plus jeunes, il savait d'avance où les placer. L'épreuve fut éreintante pour lui et il en vint à espérer que le Choixpeau fasse bientôt son apparition pour qu'il soit débarrassé de cette tâche…

Une fois la cérémonie passée, il avait un sérieux mal de tête.

Il ne s'en formalisa pas, cependant, et accueillit ses élèves, leur lista les anciennes et nouvelles règles à suivre avant de les laisser pour la première fois seuls dans la salle commune pour retourner dans la salle de réunion des professeurs, ou du moins c'est ce qu'elle serait à l'avenir.

– Comment s'est passé ton voyage ? l'interrogea Helga, dès que les cinq adultes furent enfin réunis dans la pièce.

– Plaisant, répondit Godric avant de dégainer l'épée qu'il transportait. J'ai également eu le temps de faire un tour chez les Gobelins pour demander à ce qu'ils me forgent une nouvelle épée. Et c'est ce bijou qu'ils m'ont vendu.

Sal étudia l'arme. Il n'y avait pas de doutes : c'était bien la sienne. Exccaliebor, seulement des lettres étaient à présent fièrement engravées dans le métal pour former le nom « Godric Gryffondor ».

Un éclair de fureur ravagea le ventre de Sal.

– Elle t'a été vendue ? demanda-t-il calmement.

– C'est ce que j'ai dit, répondit dignement Godric en caressant le pommeau de l'épée. Garnag, celui qui me l'a vendu, me l'a laissé pour un très bon prix. Il a même accepté les gravures quand je les lui ai demandés.

– Vendu, répéta Sal, sa voix devenant soudain glaciale. Godric stoppa son geste et dévisagea Salvazsahar.

– Salazar ? fit-il, hésitant.

– Il te l'a vendu ?! éclata Sal, des éclairs dans les yeux. Il fit soudain volte-face.

– Je dois vous laisser. Il me faut de suite aller éventrer un Gobelin.

Ce fut Peverell qui l'arrêta en attrapant son bras.

– Salazar, que se passe-t-il ?! demanda-t-il, abasourdi et perdu.

Helga et Godric le regardaient les yeux écarquillés et ceux de Rowena était plissés, considérant la situation.

– Une traîtrise, répondit Sal. Voilà ce qu'il se passe.

– Une traîtrise ! Comment cela ? fit Godric, confus. J'ai simplement acheté une épée de fort bonne qualité, cela n'a rien à voir avec la moindre traîtrise !

En guise de réponse, Sal se retourna vers eux, avança dangereusement vers Godric et lui arracha l'épée des mains. Il la retourna pour lui montrer le Phénix et le Basilic gravés sur le pommeau.

– Tu vois çççççça, persifla-t-il, le fourchelang ressortant naturellement. Il s'agit des symboles représentant Morganaadth, le chef du clan des LeFay, le Lord de ta maison aux yeux de la nation gobeline.

Godric cligna des yeux et se réappropria l'arme, prenant doucement connaissance des formes sculptées.

– J'ai peur de ne toujours pas bien comprendre…

– Tu as là l'épée d'un chef de clan, reprit Sal, une tempête assombrissant ses yeux. C'est un objet tout ce qu'il y a de plus sacré pour les gobelins. Seuls un chef de clan et ses descendants directs ou ses ancêtres sont autorisés à porter une telle arme. Toi, Godric, tu es un héritier. Tu as le droit sacré de t'en servir. Que tu aies eu à te séparer de pièces d'or pour l'obtenir est une grave insulte au clan de Morganaadth.

Les yeux de Godric devinrent ronds en entendant cela.

– Mais… enfin…, bafouilla-t-il, néanmoins, Sal était loin d'en avoir fini.

– Un Gobelin se moquant des sacrements fait honte à la nation gobeline dans son entièreté, aux échanges internes comme ceux avec d'autres espèces. Je ne peux laisser passer ça. Ce Gobelin t'a insulté, toi, mais également son propre roi, et toutes les personnes qui ont perdu la vie sous cette lame et celles l'ayant un jour portée. Je ne le laisserai pas ternir l'héritage de mon père et de mon frère si aisément !

Sur ces mots, il se défit de la prise de Peverell, attrapa l'épée, la boucla à sa ceinture et sortit rapidement de la pièce, fumant toujours sous la colère.

Derrière lui, il pouvait entendre les pas empressés de Rowena qui s'était mise à sa poursuite.

– Comment ? s'écria-t-elle. Comment Myrddin est-il concerné dans tout ceci ?

Ainsi, elle s'en était finalement souvenue...

Sal cessa de marcher et se retourna vers elle.

Derrière elle se tenait Godric, Peverell et Helga, tous plus troublés les uns que les autres.

– De quoi donc parles-tu ? cracha Sal.

Rowena émit un soupir moqueur.

– N'ose pas me mentir, Salazar Emrys, fils de Myrddin Emrys, dit-elle. Je suis loin d'être stupide. Cela m'a pris un peu de temps, mais je sais maintenant de qui tu es le fils, bien que je ne sois pas encore certaine de savoir comme cela se fait que tu sois encore en vie après toutes ses années.

Les autres le dévisagèrent en entendant la déclaration de Rowena.

– C'est… c'est… Rowena se trompe, n'est-ce pas ? bredouilla Godric.

Le visage de Sal se durcit et il ignora Godric pour répondre froidement à Rowena. Bien entendu, il aurait pu nier pour tenter d'échapper aux accusations de Rowena, mais il avait l'esprit embrumé par le colère et tout ce à quoi il pouvait pensait, c'était de se rendre à Londinium pour aller égorger ce Gobelin. Sal n'avait peut-être jamais été entièrement l'un d'entre eux, mais il avait vécu suffisamment longtemps en leur compagnie pour que son comportement soit influencé par le leur - et l'enseignement qu'on lui avait offert en ces temps-là explosait aujourd'hui au grand jour…

– Cela n'a rien à voir avec mon père biologique, déclara-t-il clairement, toujours aussi glacial. Il s'agit ici de l'homme qui m'a adopté, car j'étais un des fils de sa lignée, lignée dont ma mère m'a fait cadeau, et il souhaitait avoir un fils à ses côtés. Il s'agit ici de mon frère. Atr n'a rien à voir avec cette épée, mais je ne resterai pas les bras croisés alors que le nom de mon frère et mon père adoptif sont roulés dans la boue.

Il se détourna d'eux une fois de plus, seulement pour être stoppé par Helga cette fois-ci.

– Ton père adoptif ? répéta-t-elle.

Sal ne réagit pas.

– Salazar !

Les portes devant lesquelles il se tenait se fermèrent dans un claquement sourd sous la puissance d'une bourrasque. Ce n'était autre que l'œuvre de Rowena.

Le boucan fit sortir Sal de sa torpeur. Il s'arrêta.

– Salazar, reprit Helga. Que veux-tu dire par « ton père adoptif » ?

Sal lui jeta un regard, puis soupira et passa une main sur son front.

– Godric et toi êtes les… descendants de mon jeune frère Medrawd, répondit-il finalement.

– Donc, quand tu parles de ton père, c'est Arthur Pendragon qui te vient en tête ?! s'exclama Peverell, sidéré.

– Vous avez compris, fit sèchement Sal. À présent, laissez-moi passer.

– Je ne comprends toujours pas la raison de ta folie meurtrière envers ce Gobelin, cependant, fit Godric. Tu es… le frère de mon ancêtre, et en tant que tel, il t'a également insulté, mais ne devrais-je pas être celui à poursuivre la créature ? Ils m'ont après tout vendu un héritage m'appartenant de droit si je comprends bien…

– Ce qu'il t'a vendu, il s'agit de mon épée, contra Sal. Chez les Gobelins, l'on me nomme « Morganaadth ». Je suis chef de clan dans leur nation et en tant que tel, je me dois de m'y rendre pour venger mon honneur.

– Oh.

Après quelques secondes de silence, Godric reprit enfin la parole.

– Eh bien... dans ce cas, je peux difficilement t'en empêcher…

– Tu ne pourrais pas, même si tu le voulais, répliqua Sal, ouvrant les battants de la porte pour faire sa sortie. Les autres le regardèrent s'en aller, toujours ébranlés par ce qu'ils venaient d'apprendre ce soir.

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Ragnuk Premier, roi des Gobelins, était en plein tri de sa paperasse. Il détestait ça, mais bien entendu, cela ne voulait pas dire qu'il pouvait s'y soustraire si facilement. Il y avait passé toute la journée et après des heures et des heures de monotonie, il commençait sérieusement à espérer que quiconque, pour quoi que ce soit, l'interrompe dans sa routine.

Du moins, c'est ce qu'il souhaitait jusqu'à ce qu'il goûte à la fureur et au goût du fer dans sa bouche, suivie par un brasier glacé d'un chef de clan en colère traversant chacune de ses veines. Ragnuk frissonna.

En tant que roi des Gobelins, il partageait un lien avec tous les chefs de clan et ressentait chacune de leurs émotions dès lors qu'ils se trouvaient dans un périmètre assez restreint de sa personne. Normalement, bien entendu, un chef de clan avait un contrôle suffisant sur celles-ci pour que cela ne dérange pas son roi - et d'après le goût d'ancienneté du sang dans sa bouche, Ragnuk sut que ce chef de clan hors de lui était suffisamment âgé pour facilement pénétrer ses barrières mentales… qu'il le fasse parce qu'il se fichait bien de ce détail devant la fureur qui l'inondait ou parce qu'il voulait en avertir le roi explicitement.

C'était un peu des deux, comprit Ragnuk lorsque la seconde suivante, les portes s'ouvrirent dans un fracas assourdissant et qu'une silhouette humaine, à l'aura de chef de clan et aux yeux froids comme la glace pénétra à l'intérieur.

Ragnuk n'avait jamais vu cet homme auparavant, mais la magie qui exsudait de sa personne lui paraissait si familière qu'il sut instinctivement que là n'était pas la première fois qu'il croisait le chemin de cet homme. Car un homme, c'était ce qu'il était, bien qu'il ne soit définitivement pas entièrement humain…

– Chef de clan, le salua finalement Ragnuk tandis qu'il continuait à fulminer. L'homme ne prononça pas le moindre mot et à la place de ça, il s'empara d'une épée qu'il jeta sur son bureau devant ses yeux. Le roi gobelin l'observa, passant sa main au-dessus du manche sans la toucher, car le faire sans le consentement de son propriétaire était une grave offense auquel aucun Gobelin ne s'abaisserait.

Il connaissait cette épée. Tous les rois se devaient de reconnaître l'épée de chaque clan.

Celui de Morganaadth, un clan d'Originels. Un clan éminent au sein de la nation gobeline. Celui qui en était à la tête était un puissant guérisseur. Pas quelqu'un qu'on aimerait contrarier.

Il étudia l'être à l'apparence humaine et aux yeux froids devant lui. Le chef de clan de Morganaadth, Morganaadth en personne.

– Saisissez-vous-en, mon roi, siffla Morganaadth, la colère perçant sa voix.

Ragnuk haussa un sourcil, mais honora la demande du chef de clan - un chef de clan qui n'était pas réellement l'un de ses sujets, mais qui appartenait néanmoins toujours à la nation gobeline. Le fait qu'il l'ait appelé « mon roi » alors qu'il faisait partie des rares à ne pas avoir à le faire démontrait que la situation était critique.

Il s'en empara, hésitant.

L'épée goûtait le courroux de son propriétaire et son sentiment de trahison, et il était dirigé contre l'un d'entre eux.

– Que s'est-il passé ? demanda vivement Ragnuk.

– L'enfant de mon frère a eu à payer pour obtenir cette épée, voilà ce qu'il est advenu, siffla furieusement Morganaadth. On a osé lui dire que cette épée avait été forgée pour lui. Dégainez-la !

Ragnuk savait qu'il ne gagnerait rien de bon à refuser cela à un chef de clan aussi furieux et tiraillé par la traîtrise. Il sortit l'épée de son fourreau et lorsqu'il vit la lame, il siffla entre ses dents.

– Qui ? cracha-t-il, tout aussi possédé par la rage.

– L'enfant m'a rapporté le nom de Garnag, répliqua Morganadth. Je veux voir son visage moi-même lorsqu'alors je lui refuserai toute assistance prochaine. Je veux voir l'étincelle dans ses yeux disparaître lorsqu'il comprendra le tort qu'il a osé me causer.

Ragnuk déglutit.

Il savait qu'un guérisseur ne se battait pas, mais mettre l'un d'entre eux en colère était bien la chose la plus stupide à faire. Un guérisseur ne combattait pas. Un guérisseur décidait simplement de ne plus vous reconnaître comme un patient éventuel.

– Gardes ! cria Ragnuk et deux Gobelins déboulèrent.

– Votre Majesté ? s'exprima l'un d'entre eux, jetant des regards inquiets en direction de Morganaadth. Il pouvait après tout sentir le statut de Morganaadth rien qu'à la magie pulsant autour de la silhouette de l'Originel.

– Je veux Garnag devant moi, et tout de suite !

– Bien, Votre Majesté, répondit l'un d'entre eux.

Quelques minutes plus tard, le Gobelin tant attendu fit enfin son entrée.

– Votre Majesté, fit-il, s'inclinant devant Ragnuk sans prêter la moindre attention au chef de clan se tenant à ses côtés.

– Je requiers des explications, ordonna le roi, brandissant l'épée et la montrant à Garnag.

Ce dernier renifla.

– L'humain a demandé une épée et celle-ci est apparue. J'ai jugé qu'il serait opportun de faire quelques profits avec un idiot de son espèce.

Une fois de plus, la rage de Morganaadth eut un goût de fer et de sang sur la langue du roi.

– Tu oses ternir l'épée d'un chef de clan de ta cupidité ?! siffla Morganaadth. Tu oses mettre mon courroux à l'épreuve simplement pour gagner les quelques sous qui appartiennent à mon clan, un clan de la nation gobeline qui plus est ?!

Garnag leva des yeux moqueurs, mais cette étincelle disparut immédiatement lorsque le pouvoir si familier des chefs de clan le transperça. Ses yeux s'écarquillèrent.

– Un ch... chef de clan ?! bafouilla-t-il, tremblant sous le regard meurtrier que lui jetait l'homme en face de lui.

Pour toute réponse, il obtint un sourire cruel, un sourire qu'il reconnut comme une condamnation à la peine de mort même sur les traits humains de l'être.

– Je… je ne me permettrai jamais de… de ternir l'honneur d'un clan de la nation ! insista Garnag. Vous… vous ne pouvez faire partie d'un… d'un clan…

Les émeraudes de l'homme brillaient à présent d'une lueur mortelle lui promettant l'enfer. Garnaf frissonna et se tourna immédiatement vers son roi, les yeux suppliants. Le roi détourna le regard et l'effroi le traversa de part en part. Ce fut ce moment que choisit le chef de clan à apparence humaine pour reprendre la parole, sifflant ses mots comme l'aurait fait un serpent...

– Pas un clan ?! C'est ce que tu oses proférer ! souffla-t-il et Garnag trembla lorsque les mots aux accents de fourchelang caressèrent ses oreilles. Tu as tenté de duper mon héritier, tu as vendu mon épée et maintenant tu oses m'insulter en avouant que tu as fait tout ça pour l'argent qui appartient à un clan, mon clan, depuis bien avant ta venue au monde ! Tu me répugnes au plus haut point !

Le chef de clan s'arrêta là et Garnag fut soudain tout à fait conscient de la lame qui caressait sa joue sans jamais percer la peau. Il loucha dessus prudemment et même avec ses yeux traînant sur l'épée, il ne fut pas préparé au tranchant de la dague sorti de nulle part qui le défigura du symbole des traîtres. Garnag releva brusquement les yeux pour tomber dans ceux de Morganaadth.

Le chef de clan en question le regardait d'un air suffisant.

– Je ne veux plus jamais te revoir. Toi, Garnag le Cupide, n'est plus de mes sujets. Tu ne vaux pas mieux que la terre que je foule. Tu garderas la marque de ta honte, ainsi plus personne n'osera poser les yeux sur toi. Tu souffriras jusqu'au jour de ta mort, et crois-moi, la mort viendra te chercher. Prie pour que cela arrive plus tôt que tard, car dans le cas contraire tu souffriras infiniment de ma malédiction jusqu'au jour où tu passeras dans l'autre monde.

Morganaadth rengaina son épée et sa dague puis prit congé.

Garnag poussa un soupir. Il avait craint la colère du chef de clan, mais la satisfaction avait pris le dessus, et il se tourna vers son roi, reniflant de mépris.

– Cet humain n'a pas la moindre idée de la manière de se comporter d'un chef de clan, cracha-t-il. Je ne puis imaginer comment il en est devenu un. Je sais que vous, mon roi, vous auriez eu la sagesse de ne pas accorder ce titre à un humain comme lui.

Ragnuk secoua la tête en soupirant.

– Tu n'as pas la moindre idée de la portée de ce que tu viens de commettre, Garnag, dit-il. Morganaadth est l'un des plus anciens dans nos rangs, voire le plus ancien chef de clan qui peuple cette terre. En aucun point il ne te faut le contrarier, jamais.

– Pourquoi cela ? Parce qu'il m'a marqué du symbole des traîtres ? renifla Garnag. J'ai peut-être perdu mon honneur, mais il y a de pires destins que celui-là.

– En effet, et c'est un des pires que tu viens de subir, répliqua le roi en frissonnant d'horreur. Je me souviens encore de lui me sauvant la vie enfant, et je me rappelle des mots prononcés par mon père lorsqu'il prit connaissance de la destinée de nos attaquants : « Contente-toi de me demander ma dague le jour où je te fais du tort. Je te la donnerai sans rechigner pour que tu puisses en finir avec moi. Ce sera bien certainement préférable à cette punition ».

L'effroi reprit doucement sa place au fond de ses entrailles.

– Une punition ? hésita-t-il. Il n'a rien fait de tel…

– Tu fais erreur. Il t'a maudit de la manière la plus effroyable que ceux comme lui peuvent inventer, rétorqua le roi. Morganaadth a révoqué ton droit à voir un guérisseur. Aucun guérisseur Gobelin n'irait contre l'avis de Morganaadth. Ils suivront à la lettre les mots d'un guérisseur avant de penser à leur filiation.

Garnag devint blanc.

– Un guérisseur ? murmura-t-il.

– Non, Garnag, reprit Ragnuk. Le guérisseur. Morganaadth était le guérisseur en charge lors de la bataille du Grand Nord. Il est l'un de nos meilleurs. Agir contre son avis et celui de son héritier fut un sérieux manque de jugement de ta part.

Garnag pâlit encore davantage et ses doigts tracèrent la marque sanglante sur son visage. Le roi lui jeta un sourire tordu.

– Tu comprends mieux à présent, n'est-ce pas ? Il a mis fin à ta vie dès lors que sa lame a percé ta peau.

Car personne n'irait provoquer la colère d'un guérisseur, et même si Garnag était en mesure de soigner ses propres blessures, il lui faudrait dorénavant prier, car quoi qu'il advienne, aucun guérisseur, maître des potions ou qui que ce soit avec une légère connaissance des arts de guérison ne lèveraient plus jamais un regard sur lui…

Garnag trembla violemment en comprenant ce qui allait lui arriver.

– Mon bon roi... , commença-t-il.

– Non, Garnag, l'interrompit le roi en question. Je ne changerai pas tes fonctions. Tu ne mérites pas mon aide après ce que tu as fait. Je suis le roi. Je ne vais pas contre le sage jugement de mes chefs de clan.

Sur ces mots, Ragnuk congédia Garnag et retourna à sa paperasse. Il avait définitivement eu sa dose d'action pour la journée…

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Lorsque Sal regagna le château, les autres l'attendaient déjà. Il se débarrassa de ses habits de voyage et retourna son épée à Godric.

– Tiens, prends-là.

Godric cligna des yeux, examinant l'arme en question.

– Elle t'appartient, Salazar, finit-il par dire et Sal s'esclaffa.

– Je l'ai laissé à Gringoods à l'intention des héritiers de mon frère s'ils en avaient l'utilité. Peu m'importe que tu l'aies, porte ou non.

– Dans ce cas… cela me convient, dit-il, s'emparant de l'épée après une seconde d'hésitation.

Sal hocha simplement la tête et quitta le hall. Il était parti suffisamment longtemps, il lui fallait à présent s'occuper de ses Serpentard… même s'il avait déjà une semaine de retard sur les autres…

Le premier cours dans la salle qu'il avait choisie pour enseigner les potions tout au fond des cachots lui donna à nouveau une sensation de gêne. D'autant que ce fut au beau milieu de cette leçon qu'il remarqua avoir choisi la même salle que celle dans laquelle, plus tard, le professeur Snape donnerait ses propres cours.

Pendant le reste de l'heure, il ne cessa de se demander si c'était la chance ou sa propre expérience des cours de potions qui l'avait mené à faire ce choix.

Mentalement, un rire moqueur lui échappa en y repensant.

– J'imagine que Snape se servait de cette salle, car ça a toujours été celle en fonction, fit-il à voix basse. Curieusement, je doute que j'eusse choisi celle-ci si ce n'était pas celle dont se servait Snape à l'époque.

Il réprima un reniflement méprisant.

Plus tard dans la journée, il surprit une conversation entre deux élèves nouvellement répartis chez Gryffondor - non pas qu'il ait quelque indice visuel pour déterminer leur maison. Il n'y avait rien de cela, du moins, pas encore.

Il n'aurait pas pris la peine d'écouter s'il n'avait pas entendu la phrase suivante :

– Père a décidé d'interdire aux Sang-Pur l'entrée dans le royaume.

Des Sang-Pur ?

Des Fir Bolg.

Mais pour quelle raison un sorcier voudrait-il empêcher les Fir Bolg de mettre les pieds sur ses terres ?

Sal ne pouvait pas se souvenir d'une seule période dans le temps où les sorciers et les Fir Bolg avaient eu une mésentente - à l'exception de leur relation avec les Gobelins. Pour une raison ou une autre, ils semblaient toujours s'agacer mutuellement.

– Pourquoi ? avait répondu l'autre élève, confus.

– Parce qu'ils sont dangereux, avait répondu le premier. Réfléchis-y ! Si leur liberté de mouvement avait été suspendue plus tôt, ton père n'aurait certainement pas été mordu par un Loup-garou !

L'espace d'un instant, Sal pensa à les interrompre, mais il laissa finalement passer sa chance. Cela ne ferait pas avancer les choses d'en discuter avec des enfants. Il fallait qu'il amène le sujet devant les Lords. Cela n'empêchait pas qu'il allait garder un œil sur ce type de conversation désormais…

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La vie reprit son cours.

En un mois seulement, les jeunes prirent leurs marques dans leur nouveau foyer et s'habituèrent aux étranges excentricités que celui-ci présentait grâce aux coups de baguette de Rowena, Godric et Helga.

Puis, Samain arriva enfin - ce qu'on nommerait bien plus tard « Halloween ».

S'ils vivaient encore tous au Manoir, Sal serait parti trois jours avant pour dénicher un lieu isolé et se préparer en vue de la fête.

Mais cette fois était différente des autres. Cette fois, Sal était responsable d'un groupe d'enfants dont il ne devait pas trop s'éloigner.

– Tu ne nous quittes pas ? lui demanda Rowena la veille de Samain.

– Je ne peux pas, lui répondit sincèrement Sal. Je ne peux laisser les plus jeunes, seuls, sans la supervision d'un adulte...

– C'est ce que tu as fait après la moisson, fit remarquer Rowena avec un sourcil haussé.

– Et vous me l'avez tous reproché, rétorqua Sal.

– Dois-je en conclure que tu comptes festoyer en notre compagnie ? demanda Rowena, et Sal secoua la tête.

Il poussa un profond soupir. Il connaissait bien la tradition au jour de Samain. On avait en ce jour pour habitude de rester en intérieur et célébrer toute la nuit durant, mais Sal n'avait pas été élevé à la même époque que ses compagnons…

– Je ne fête pas Samain à votre manière, expliqua-t-il doucement. Je ne compte point le célébrer.

Rowena afficha un air surpris.

– Tu ne le célèbres pas comme nous ? Dis-moi donc, … comment est-ce que…

– Il s'agit du jour consacré aux morts, Rena, répondit Sal, le plus sincèrement du monde. Ne me demande pas de festoyer en pareil jour.

Rowena fronça les sourcils, le laissant finalement partir.

Ainsi, le lendemain, tandis que tous les autres festoyaient dans la Grande Salle, Sal pénétra dans la Chambre des Secrets pour se diriger vers sa salle de rituels.

Il s'était préparé à ce moment depuis le solstice d'été.

La première chose qu'il fit fut de dessiner des runes sur le sol de la Chambre. Il ajouta ensuite des potions en certains points cruciaux et de la terre en d'autres. Enfin, il déposa plusieurs lames en plein centre du cercle et en sortit pour procéder à un bain rituel en amont.

Une fois cela accompli, il se posa au milieu du cercle runique, nu comme au premier jour et se mit à imaginer dans son esprit les runes qu'il souhaitait ajouter à la magie du sang qui coulait dans ses veines.

Il ferma les yeux et la dague à la lame tranchante la plus proche s'éleva par sa seule volonté. L'espace d'un instant, la lame sembla hésiter lorsqu'il expira, se tenant prêt à ce qui allait suivre, puis elle trancha pour la première fois cette nuit-là.

Maintenir en l'air toutes les dagues lui fit complètement perdre le sens du temps qui passait.

Il abandonna son corps, il oublia son esprit.

La seule chose qui existait et dont il était conscient n'était autre que les runes, la peau et les dagues qui les gravaient en son sein.

La magie du sang.

L'une des branches les plus interdites depuis un bon millénaire - depuis le jour où les Romains avaient tué Arthur et une bonne partie des druides sur son territoire.

Sal se fichait bien de savoir que cela ait été proscrit.

Depuis la première fois où Sal avait achevé le rituel de renforcement, Sal avait choisi les fêtes de Samain [2], Imbolc [3], Beltaine [4] et Lughnasadh [5] pour consolider son pouvoir sur la magie du sang.

Le type de magie du sang dont il se servait servait à renforcer son corps, son esprit, son âme et son noyau magique. Elle ne pouvait être utilisée pour augmenter ses réserves de magie, mais avec le temps, elle pouvait aider à façonner un meilleur accès à son noyau et sa propre endurance dans son utilisation pouvait augmenter. La même chose pouvait être dite vis-à-vis du corps ; on ne pouvait dépasser ses limites naturelles à l'aide de la magie du sang, mais avec cette dernière, on pouvait être en mesure de les atteindre.

Son utilisation permettait également un allongement de la durée de vie - un aspect dont Sal se désintéressait complètement étant donné qu'il pouvait vivre des milliers d'années qu'il s'en serve ou non.

Pour ce qui était de l'âme, elle ouvrait une porte sur ses propres pouvoirs ancestraux et accroissait la connexion avec ceux dont on avait hérité - qu'ils soient d'origine magique, hérités d'un parent non humain ou possédés suite au labeur d'une vie.

Pour l'esprit, la mémoire était affermie - chose dont une fois de plus Sal n'avait pas besoin, mais gagnait tout de même tant que cela faisait partie du rituel - et assistait le mage vis-à-vis des magies étrangères et des intrusions mentales. Simplement dit : c'était une assistance supplémentaire pour ceux qui pensaient que l'occlumencie n'était pas suffisante et que la légilimencie n'était pas assez subtile. Sal avait toujours pensé l'un comme l'autre…

Néanmoins, l'utiliser pour tout ce qui avait à voir à sa magie directement n'était pas des plus facile. Chaque rituel pour aider le flux devait être longuement réfléchi. Non pas qu'utiliser la magie du sang vis-à-vis des trois autres forces n'était pas dangereux, mais lorsque cela concernait le noyau, c'était non seulement dangereux, mais la montée de pouvoir que l'on ressentait à la suite du rituel - et encore une fois, ce n'était pas une augmentation de ses réserves, mais bien une meilleure circulation - était tout bonnement addictive. Sal avait entendu parler de milliers de druides qui s'étaient laissés aller aux sensations et qui étaient morts des pires manières qui soient dans les jours qui suivaient. Si on y cédait, cela se répercutait inévitablement sur sa magie et l'adrénaline ne redescendait plus jamais. Une telle magie brûlait de l'intérieur jusqu'à son dernier souffle - une mort lente et extrêmement douloureuse.

C'était ce rituel que Sal comptait bien pratiquer cette nuit-ci. Il se servait toujours de Samain pour consolider son pouvoir sur sa magie, par le sang. La connexion aux défunts en cette nuit l'aider à s'ancrer à la réalité et à ne pas céder aux sensations.

Les rituels de sang étaient pratiqués tous les deux ans au moins. Il fallait en réaliser fréquemment au risque de perdre le contrôle sur sa magie du sang, chose qui pourrait s'avérer désastreuse. Chaque acquis, chaque perte et tout ce qui gagnait en importance d'un rituel à l'autre devaient être insérés d'une chaîne runique au corps de chair. Parfois, il ne s'agissait que d'une ou deux runes à ajouter à un cercle runique, d'autres, il fallait en imaginer un depuis la première ligne. Sa magie lui disait quoi faire et il s'y appliquait.

Sal était minutieux. Chaque année dans les environs de Samain, il enrichissait les runes destinées à répondre à sa magie, puis lors d'Imbolc pour celles à destination de son âme, Beltaine pour celles de son esprit et ne restait qu'à Lughnasadh celles pour le corps - on pouvait dire que sa magie du sang était comme l'agenda complexifié de sa vie.

La dernière dague atterrit sur le sol. Sal inspira profondément, puis ouvrit les yeux et examina ses blessures. Des runes nouvellement engravées recouvraient son épaule gauche dans son entièreté, sa hanche droite et l'intérieur de sa cuisse gauche, se mêlant aux cercles runiques brillants sous sa peau. Les runes étaient sanglantes et des gouttes s'échappaient des coupures assénées tout le long de son dos.

Elles étaient à l'image exacte de celles qu'il avait imaginé. Sal poussa un soupir et brisa le cercle runique devant lui.

Un éclair traversa son épaule, sa cuisse et sa hanche, suivit de près par la sensation addictive d'une soudaine montée de pouvoir. Il s'y noyait ! Quelle puissance ! Il pouvait faire ce qu'il voulait en se moquant du reste du monde, il était plus puissant qu'eux tous !

Salvazsahar haleta, tentant de réprimer le sentiment, sachant très bien ce qui arriverait s'il n'y parvenait pas…

Dix minutes durant, il affronta cette ruée, et le sentiment s'éteignit peu à peu jusqu'à ce qu'il ne reste plus que Sal.

Il était éreinté.

Son corps brûlait, même maintenant que les runes s'étaient coulées sous sa peau et étaient entrées en résonance avec les précédentes.

Il était couvert de sang et il tremblait frénétiquement sous la fatigue.

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Sur le chemin du retour en direction des cachots, Sal se mouvait lentement. Son corps lui faisait terriblement mal. Bien sûr, il s'y était attendu, c'était une occurrence normale après s'être servi de cette branche de la magie en particulier. Résister à un tel pouvoir était toujours laborieux…

– Par Myrddin ! Salazar ! Que t'est-il arrivé ?!

Sal tressaillit et se retourna pour faire face à celui ayant croisé sa route.

Godric.

– La fête est déjà terminée ? dit-il doucement, sachant très bien que Godric était toujours le dernier à quitter ce genre de célébrations.

– Hm… pas vraiment, répondit Godric, l'air passablement sobre pour quelqu'un sortant d'une telle fête. Habituellement, Godric était le premier saoul.

Sal haussa un sourcil.

– Quelle étrangeté dissimules-tu, Godric ? fit-il. La fête bat son plein et toi tu es là, sobre qui plus est…

Godric ricana.

– Tu as tort, je suis loin d'être sobre, rétorqua-t-il. Je suis là, parce que…

Hésitant, il tendit sa main droite qu'il avait jusque-là tenue dans son dos. Il tenait là un chapeau ; un chapeau ayant presque l'air de posséder un visage - LE chapeau.

Sal explosa presque de joie lorsqu'il reconnut le Choixpeau entre les mains de Godric.

Il ne pouvait pas le montrer évidemment - après tout, il n'avait pas dit aux autres à quel point la répartition des élèves était pénible pour lui…

– Ainsi… tu es là à cause d'un chapeau, dit-il, sarcastique. Un simple chapeau, bien qu'un chapeau des plus étranges, il faut le dire.

– Eum… quelque chose de la sorte, dit Godric, fixant Sal toujours aussi nerveusement, comme s'il s'apprêtait à le voir s'évanouir à tout moment. Salvazsahar ne pouvait pas lui en vouloir. La fatigue avait une telle emprise sur lui qu'il pourrait bien perdre conscience à l'instant.

– Quelque chose de la sorte ? répéta Sal, tentant d'ignorer ses jambes frêles.

– Euh… eh bien… vois-tu… je... , balbutia Godric avant de relever soudain le menton. D'une manière que je ne m'explique pas, je l'ai, il semblerait, enchanté. Je ne sais comment, mais… il s'est soudain mis à parler et ne s'est plus arrêté depuis. Rowena était furieuse et m'a aspergé d'eau glacée pour me faire dégriser avant de me jeter hors de la salle de fête et de m'y interdire l'accès jusqu'à ce que je trouve de quoi lever le sort…

– Eh, Godric… je sais que tu es saoul, mais même toi devrais être capable de te rendre compte que ce chapeau ne parle pas, fit Sal, zyeutant le chapeau silencieux, confus. Il savait qu'un jour viendrait où ce chapeau serait doté de parole, mais ce n'était pour l'instant pas le cas.

– Bien sûr, tu ne sais pas tout. Sortilège de stupéfixion, dit Godric, embarrassé. Je t'ai dit qu'il ne voulait pas se taire.

– Ah… oui, je vois. Dans ce cas, amuse-toi bien, dit Sal avant de se retourner pour continuer sa route vers les cachots.

– Attends, Salazar ! tonna Godric et l'une de ses mains s'abattit sur l'épaule de Sal. Ce dernier sursauta, cette fois plus violemment. Il avait fallu qu'il choisisse l'épaule gauche…

– Par Myrddin ! Salazar !

Godric laissa tomber le chapeau et avant qu'il ne puisse y faire quoi que ce soit, le fondateur de la maison des Gryffon força sur sa tunique pour venir dénuder son épaule gauche.

Elle était toujours couverte de sang et la peau était furieusement rougie. Les coupures en elle-même s'étaient refermées , mais des bleus violets et verdâtres parsemaient sa peau rouge là où il y avait eu des coupures qu'il n'avait pas encore bien nettoyées. On avait presque l'impression que son épaule avait été la cible d'un Mage en plein exercice d'entraînement. Sal grimaça rien qu'à le voir.

Godric laissa échapper un halètement horrifié.

– Salazar ! Par Myrddin et Morgana, qu'as-tu passé ta soirée à faire ?!

Sal lança un regard méfiant envers Godric. Il n'avait jamais parlé de sa magie du sang à qui que ce soit. Il savait très bien ce qu'en pensaient les sorciers de ce temps.

– Salazar ?

– Je… je doute que tu veuilles le savoir, Godric, dit-il, ses pensées résonnantes de la voix d'Hermione lorsqu'elle lui avait conté la raison du bannissement de Salazar Serpentard…

Godric examina l'épaule de Sal, puis fronça les sourcils.

– Je pense que c'est au contraire ce que je veux, dit-il. Je ne sais ce qu'il t'est arrivé, mais ton épaule est en bien mauvais état.

Comme s'il cherchait à souligner ses propos, Godric fit courir ses doigts sur la peau torturée. Sal siffla de douleur.

– Godric !

– Ne commence pas, Sal, fit Godric. Il faut que je détermine la gravité des dégâts.

– Ce n'est pas trop grave, répondit-il, tentant d'échapper au toucher de Godric. Crois-moi, j'en sais quelque chose.

– Salazar ! N'y va pas par quatre chemins !

Salvazsahar hésita un autre moment, mais lorsqu'il tourna son regard vers Godric, il comprit que son ami ne céderait pas, tant que Sal ne lui aurait pas dit la vérité.

Il soupira.

– Il s'agit d'un rituel, répondit-il le plus sincèrement possible.

Godric fronça les sourcils.

– Un rituel ? répéta-t-il. Sa voix n'avait pas l'air de l'accabler et c'est tout ce qu'il lui fallut pour prendre son courage à deux mains et expliciter sa pensée.

– De magie du sang, dit-il et Godric haleta, regardant Sal avec incertitude.

– La magie du sang ? fit-il et cette fois, Sal entendit clairement l'accusation dans sa voix.

L'espace d'un moment, Sal ressentit un besoin irrépressible de s'excuser auprès de son ami, mais à la place redressa et plongea ses yeux dans les siens..

– C'est cela, de la magie du sang, Godric. La même que l'on m'a enseigné, enfant.

Godric le dévisagea.

– Enfant ?! Tu vas me dire que ton père - ton père, Myrddin Emrys - t'a enseigné la magie du sang lorsque tu étais jeune enfant ?

Sal soupira.

– Godric, dit-il finalement, se rapprochant du mur pour s'y appuyer lorsque ses jambes perdirent en force. Connais-tu la date de ma naissance ?

Godric cligna des yeux avant de secouer simplement la tête.

– Tu ne l'as jamais…

– Je suis né il y a des milliers d'années de ça, Godric, avoua-t-il. Lorsque j'ai reçu mon enseignement, il n'y avait alors aucune baguette. Les rituels, les runes, les potions et la magie du sang, tout ça n'est autre que la magie qui a guidé mon apprentissage. J'ai peut-être appris à me servir d'une baguette comme vous le faites, mais ça ne fait pas moins un druide de ma personne. Je ne cesserai pas d'user de la magie que l'on m'a apprise autrefois simplement parce que vous avez décidé qu'elle appartenait aux Ténèbres.

Godric se mordit les lèvres et Sal poussa un énième soupir.

– Je t'en prie, Godric. Dis-le-moi si tu ne peux l'accepter. Je préférerais le savoir si tu as l'intention de m'asséner le coup de grâce pour cela.

Sal savait ne pas pouvoir rester si Godric ne pouvait l'accepter comme il lui était toujours apparu. Il n'avait pas la moindre intention de détruire cette école sur un conflit entre lui et le fondateur de la maison de Gryffondor.

– Salazar, dit-il finalement, hésitant. Veux-tu… veux-tu apprendre la magie du sang à nos apprentis ?

– En aucun cas.

Sal secoua la tête.

– Je vous en aurais parlé si ça avait été le cas. Il est possible que je demande aux autres d'ajouter quelques rituels de sang à notre champ de force d'ici quelques années pour la protection de nos apprentis contre les Arts Sombres, mais je ne leur ai rien appris ce qui les concerne pour le moment.

Godric le dévisagea de près, puis hocha la tête.

– Laisse-moi te raccompagner jusqu'à ta chambre, dit-il.

Sal le fixa.

– C'est tout ? Je te réponds par la négative et ta seule réponse est : « Laisse-moi te raccompagner jusqu'à ta chambre » ?

Godric haussa les épaules.

– Que pourrais-je dire d'autre ? dit-il. Je pense te connaître, Salazar. Tu ne nous as jamais menti auparavant. Ainsi, si tu me dis que tu ne leur as pas enseigné de magie du sang, alors dans ce cas, je te crois. Cela ne veut cependant pas dire que je vais simplement accepter que tu la pratiques, mais nous pouvons remettre cette conversation à plus tard jusqu'à ce qu'on atteigne tes appartements.

Salvazsahar observa prudemment son ami, avant de hocher la tête.

– Très bien, dit-il en se détachant doucement du mur. Ses jambes tremblaient, il n'y avait plus le moindre doute là-dessus maintenant et il n'était pas certain d'être en mesure de parvenir à regagner sa chambre sans s'effondrer.

– Laisse-moi t'apporter mon aide, dit Godric et il s'approcha, l'air de vouloir lui servir d'appui.

– N'oublie pas ton chapeau parlant, commenta-t-il sèchement. Godric rit simplement, le ramassa et se rapprocha de Sal. Cette fois-ci, ce dernier le laissa faire.

Avec l'aide de Godric, ils atteignirent ses appartements en quelques minutes à peine. Ses jambes et ses mains tremblaient toujours, et lorsque Godric le fit s'asseoir dans une chaise et tenta de lui retirer sa tunique ruinée, Sal arrêta son geste.

– Je vais m'en occuper moi-même, dit-il. Merci.

Au lieu de partir, néanmoins, Godric se contenta de reculer d'un pas ou deux.

– Comptes-tu rester là à me regarder me dévêtir ? se moqua Sal.

Pour toute réponse, il eut droit à un sourcil délicatement haussé.

– Comptes-tu dormir par terre si tu tombes avant d'atteindre ton lit ? contra le fondateur des Griffons.

Sal renifla moqueusement.

– Ce n'est pas la première fois que j'use de la magie du sang, dit-il. Je peux très bien m'en sortir sans à t'avoir sur le dos.

– C'est toi qui le dis, rétorqua Godric, indifférent, toujours planté au même endroit. Durant quelques secondes, Sal le fixa, l'air coléreux, puis il finit par soupirer, achevant finalement de retirer son haut, avant de s'occuper du reste.

Il sentit plus qu'il ne vit les yeux de Godric parcourir son corps, notant chaque cicatrice, chaque ecchymose, passant sur lui un regard clinique qui lui servait à évaluer l'ampleur des dégâts. Sal pouvait déjà voir l'horreur s'inscrire dans sa gestuelle lorsqu'il aperçut le nombre de cicatrices - notamment celles dont il avait écopé lors de la bataille de Camelot.

Puis les yeux de son ami se détournèrent et il s'occupa en faisant venir à lui un bol rempli d'eau qu'il fit chauffer avant d'invoquer quelques morceaux de tissus.

– Laisse-moi au moins t'aider à nettoyer tout ce sang, proposa-t-il.

Sal jeta un regard nerveux à la surface de l'eau.

– Ce n'est que de l'eau, n'est-ce pas? demanda-t-il et Godric hocha la tête. Il hésita l'espace de quelques secondes, avant d'incliner finalement la tête, signalant à Godric son autorisation.

L'autre fondateur lui offrit un sourire, déposa le bol sur la table qui se trouvait à côté de la chaise de Sal et tendit l'un des linges à Salvazsahar. Il le contourna pour avoir une meilleure vue de son dos et lorsqu'il entreprit d'éponger le sang qui avait coulé de son épaule, il reprit enfin la parole.

– La cicatrice sur ton torse, commença Godric, peu sûr de lui, mais bien trop curieux pour ne pas demander, ne devrais-tu pas en être mort ? Elle m'a l'air mortelle, de ce que je peux en juger, je me trompe ?

Salvazsahar renifla moqueusement.

– Y a-t-il une raison concrète pour que tu me demandes cela ou est-ce seulement de la curiosité ?

– Euh… en fait… je…

Sal rit doucement en entendant son ami bafouiller, embarrassé.

– De la simple curiosité, donc, remarqua-t-il, riant silencieusement à l'absence de réponse qu'il reçut.

– Il faut dire qu'elles ne paient pas de mine ! tenta Godric de se défendre. Tu ne peux pas t'attendre à ce que je ne pose aucune question !

Sal tourna la tête et haussa un sourcil.

– Moi qui pensais que tu chercherais à savoir si j'étais un danger quelconque à l'égard de nos apprentis et au lieu de ça, tout ce qui t'intéresse, ce sont de juteux faits d'armes.

– Des faits d'armes ? répéta Godric, intéressé. Tu as combattu lors d'une guerre ?

Sal haussa les épaules, sifflant lorsqu'un éclair le traversa.

– Lors de plusieurs, répondit-il finalement. Je suis guérisseur, Godric. Crois-moi, en tant que tel, tu atterris toujours inévitablement sur-le-champ de bataille, s'il y a une guerre aux alentours.

Godric lui lança un regard pensif.

– Parfois, j'oublie que tu es un guérisseur accompli, dit le fondateur de Gryffondor et Sal tourna un regard atterré vers son ami.

– Tu vas me dire que tu oublies ce que je suis après que je t'aie pratiquement tiré des bras de la Mort en personne ? fit-il, ahuri. Tempête et brasier, comment se fait-il que tu puisses oublier être presque mort lors de notre première rencontre ?

– Je ne suis pas mort, à ce que je sache, fit Godric, haussant les épaules. Et c'était il y a des années !

Il s'interrompit l'espace de quelques secondes avant de replonger ses yeux dans ceux de Sal.

– Non pas que je puisse voir que le temps est passé en te regardant.

Sal cligna des yeux, l'air de ne pas comprendre.

– Comment ? Qu'est-ce...

Ce fut au tour de Godric de le regarder, incrédule.

– C'est peut-être parce que tu n'as pas vieilli depuis ladite rencontre ? fit-il remarquer, sarcastique. Sal haussa un sourcil.

– Où veux-tu en venir ?

– Eh bien, je suis un LeFay, dit Godric comme si c'était une réponse évidente.

– Et ?

– Et nous les LeFay vieillissons plus lentement que les autres sorciers, conclut Godric, roulant les yeux en constatant que c'était évident pour tout le monde à l'exception de Sal.

– Et qu'en est-il de Rowena et Peverell ? demanda Sal.

– Quelque chose à voir avec leurs parents, répondit Godric. Je n'ai jamais vraiment demandé. Tout ce que je sais, c'est que leurs parents étaient très étranges et qu'ils les ont abandonnés lorsqu'ils ont eu la vingtaine.

– Ah.

Sal avait suspecté qu'ils descendaient des Fir Bolg, mais jusqu'à présent il n'en avait jamais eu la moindre preuve. Néanmoins, que ceux-ci les aient laissés s'acclimater seuls au monde lors de leur vingt ans appuyait ses doutes. Les Fir Bolg ne pouvaient prendre forme humaine plus de trente ans d'affilée - et rester autant de temps sous cette forme rendait la transformation impossible pour le reste de leur vie par la suite. Ainsi, il n'était pas plus étrange que cela que les parents de Rowena et Peverell soient partis à un tel âge. D'autant plus s'ils avaient pris forme humaine dix ans avant leur naissance, mais de ça, il ne pouvait être sûr.

– Mais toi, Sal, ne devrais-tu pas avoir vieilli ? demanda Sal, le coupant dans ses réflexions. Sal cligna des yeux, déboussolés, avant de rire brièvement.

– As-tu également oublié qui je suis, Godric ? demanda-t-il, incrédule à nouveau.

– Hm ?

Godric lui jeta un regard confus.

– Godric, fit Sal, patient. Je suis le fils de Myrddin Emrys et le fils adoptif d'Arthur Pendragon, le frère adoptif de Medrawd LeFay, ton ancêtre. Ne t'est-il jamais apparu que je sois bien plus âgé que je ne parais ?

– Oh, fit Godric, dévisageant Sal. Mais comment es-tu parvenu à vivre si longtemps ? Je veux dire, ne devrais-tu pas déjà être mort ?

Sal renifla juste et pointa la cicatrice à l'air mortel barrant son torse.

– Il semble que la Mort ne veuille pas de moi, Godric, répondit Sal.

Godric l'observa, l'air pensif.

– Si tu le dis, je te crois, dit-il finalement.

Il hésita une fois de plus avant de faire de nouveau parler sa curiosité.

– Ton père t'a réellement enseigné l'art de la magie du sang ? Après tout, cette branche appartient aux Arcanes Interdites et ton père, Myrddin, est connu pour être un sorcier de Lumière…

Sal sourit moqueusement.

– Le sens du bien et du mal a changé avec le temps, Godric, expliqua-t-il. À l'époque dans laquelle j'ai grandi, il était normal de s'en servir. Les rituels et les potions étaient les branches favorites dans l'usage de la magie. Pour nous, la magie du sang n'appartenait pas aux Ténèbres, mais n'était qu'un moyen comme un autre de prendre le contrôle de notre don.

– Mais étant donné ce que cela signifie aujourd'hui, pour quelle raison n'as-tu pas cessé de t'en servir ?

– Parce que j'en suis incapable, répondit-il sincèrement et Godric lui lança un regard estomaqué.

– Qu'est-ce que tu veux dire ?

Sal poussa un soupir.

– La magie du sang peut être mortelle si tu…

Il s'interrompit, non content de la tournure de sa phrase.

– Il y a rituels et rituels, Godric, reprit-il. Les premiers rituels que pratique un druide lui servent à renforcer son corps pour supporter les suivants. Après cela vient l'Éveil du sang. Si ce dernier n'est pas effectué, on peut très bien cesser d'en pratiquer quand on le souhaite. Mais après l'Éveil, tu te dois de perpétuer la pratique de la magie du sang, au risque de perdre le contrôle sur ta magie et plus tard, sur ton esprit. Ça n'apporterait ainsi rien de bon d'arrêter.

– Je vois…, fit Godric, les yeux écarquillés. Ainsi, tu es forcé de le faire ? Tu perdrais la tête dans le cas contraire, si je comprends bien ?

– C'est exact, répondit Sal, avant de hausser les épaules. Mais peu importe la forme que prend la magie dont on use, il y a toujours un revers.

– Je ne vois pas où est le revers dans la mienne, moqua Godric.

Sal haussa un sourcil.

– Laisse-moi briser ton bout de bois et on en reparlera, contra-t-il.

– Si tu faisais ça, je ne pourrais plus utiliser la magie… Oh !

– Oui, oh.

Sal secoua la tête, amusé.

– Comme je te l'ai dit, toutes les formes de magie ont leur défaut. Tu n'as pas suffisamment de contrôle sans ta baguette et je dois pratiquer la magie du sang une année sur deux pour garder la mienne sous contrôle.

– Tu ne peux donc rien y faire, conclut Godric.

Sal haussa les épaules. Bien sûr, il pourrait la pratiquer moins fréquemment, mais au final, Godric avait raison : il serait incapable d'arrêter.

– Et tu es sûr que tu ne comptes pas l'enseigner à nos apprentis ?

Sal soupira

– Je pensais à leur parler des protections, dit-il, peu sûr.

Godric fronça les sourcils.

– Pour quelle raison ?

– Car tu m'as dis que les textes existaient toujours. Je n'ai aucune envie qu'ils sombrent dans la folie simplement parce qu'ils ont décidé un jour de s'amuser avec lesdits textes. Et il y en a qui le feront, même avec cet avertissement. Il ne faut pas se leurrer à ce propos.

Godric fronça à nouveau les sourcils, puis finit par acquiescer.

– Tu as sûrement raison, dit-il. Mais si tu le fais, je te prie d'en parler aux autres avant.

Sal hocha la tête, surpris que Godric ne souhaite pas interférer, mais ravi également. Ainsi, il n'aurait pas à faire cela dans le dos des autres.

– J'en ai terminé, conclut-il avant de faire disparaître le chiffon ensanglanté dont il s'était servi pour son dos.

– Je te remercie.

Godric fit un signe de tête et se détourna de lui lorsqu'il se rhabilla. Lorsqu'il lui fit à nouveau face, il avait entre les mains le chapeau parlant à présent silencieux.

– Hm, une autre question, Sal, hésita-t-il. Pourrais-tu… pourrais-tu m'aider avec ça ?

Sal rit simplement.

– J'ai peut-être une idée sur la manière dont nous pourrions nous en servir, répondit-il. Donne-le-moi.

Lorsque, plus tard dans la journée - il était plus de minuit après tout lorsque Godric était parti - il informa les autres fondateurs de son projet en ce qui concernait le chapeau enchanté dégoulinant de sarcasme et leur demanda d'y insérer certains traits de leur personnalité, ils lui jetèrent tous un regard étrange. Néanmoins, ils firent comme demandé lorsqu'il leur avoua qu'il souhaitait s'en servir pour la répartition.

– Bon débarras, fut la seule chose qu'ajouta Peverell après avoir écouté Sal - et il fut immédiatement choisi pour abriter le Choixpeau pour le reste de l'année. Ainsi, par tradition, le Choixpeau ne quitta plus jamais le bureau de Peverell.


IMPORTANT : En relisant mon dernier chapitre dans le présent et en y réfléchissant davantage, je me suis rendue compte que j'aurais pu traduire ce que j'ai nommé les "Grandes Familles" par un autre terme : les "Clans". Les deux sont correctes à la traduction. Disons que le premier est plus littéral (vo : Grand Family) et que historiquement le deuxième convient également.

Ainsi je vous invite à choisir votre terme préféré !

a) Grande Famille

b) Clan

N'hésitez surtout pas si vous avez des conseils, des propositions ou si vous souhaitez juste discuter ^^

Des bisous !


[1] = Comme vous pouvez l'imaginer, ayant déjà traduit la version anglaise de « Pou'd Lard » (Haugh's Wards), et les deux versions n'ayant rien à voir, j'ai dû apporter quelques modifications à la véritable explication quant à la provenance du nom en question. En réalité, l'auteure explique que les cuvettes de submersion en question sont appelées « haugh » par les natifs et avec les protections (« wards » en anglais) du château les entourant, cela donne « Haugh's Wards ». J'ai fait au mieux pour donner une explication qui a du sens en français même si elle diverge fortement de la version anglaise… J'espère ne pas vous décevoir à ce propos ^^

[2] = Samain est la première des quatre grandes fêtes religieuses de l'année celtique, fêtée aux environs de notre 1ᵉʳ novembre. C'est aussi le nom d'Halloween et du mois de novembre dans les langues gaéliques. Cette fête marque le début et la fin de l'année celtique, et annonce le début du Temps Noir. En effet Samain n'appartient ni à l'année qui se termine ni à celle qui commence : c'est un jour en dehors du temps qui permet aux vivants de rencontrer les défunts.

[3] = Imbolc est une fête religieuse celtique irlandaise, qui est célébrée le 1ᵉʳ février. Ce sabbat est célébré en l'honneur de la fin de l'hiver, du retour à la vie et du printemps. C'est une fête tournée vers la lumière, l'espoir et le retour du soleil où l'on allume de nombreuses chandelles. Dans les civilisations celtes, de grands bûchers étaient allumés pour aider la renaissance du soleil et hâter la venue du printemps.

[4] = Beltaine est la troisième des quatre grandes fêtes religieuses de l'année celtique et est fêtée le 1ᵉʳ mai. Elle marque la fin de la saison sombre et le début de la saison claire. Elle est aussi nommée « La nuit des sorcières ».

[5] = Le sabbat de Lughnasadh, aussi appelé Lammas, est célébré lors du 1ᵉʳ août, mais ne fût pas toujours fêtée à cette date précise puisqu'elle correspondait à l'origine à la première récolte.. Cette période permet de s'ouvrir au changement de saison, et de s'unir aux énergies de la nature. Les forces du Dieu décroissent, au fur et à mesure que le Soleil se lève toujours plus au sud chaque jour. C'est donc une fête célébrant la royauté, et plus particulièrement le rôle de redistribution des richesses que représente le roi. C'est un temps de trêve militaire célébrant la paix, l'amitié, l'abondance et la prospérité du royaume.