J'ai cependant une super nouvelles, je vais être publiée dans le prochain volume du Troisième Oeil ! (Le 4, sortie en juillet) Merci encore Ivrian, Tia & Lemon pour vos conseils & votre soutien !
Trois jours, trois nuits
Où es-tu, depuis tout ce temps ?
Mort, caché ?
Disparu…
À jamais ?
Cela fait sept ans que je te cherche, partout, remuant ciel et terre en Angleterre.
Remuant dans mon esprit les derniers instants où je t'ai vu.
Pensant sans cesse à toi.
xXxFBxXx
Les yeux dans le vague, il se relève. Il a les mains pleines de sang.
Il se relève.
- Potter ?
Aucune réaction.
Ses yeux sont noirs.
Il s'éloigne.
- Potter ? Hé ho ?
L'autre le retient, passe sa main devant les yeux d'ébène.
Il secoue le jeune homme au regard fixe, l'entraîne à l'extérieur, laissant derrière eux le cadavre déchiqueté de ce qui fut la source de tant d'horreurs et de terreurs…
Il l'emmène, le lave, panse ses blessures…
L'allonge, le veille.
Trois longs jours, trois longues nuits.
Il se réveille, on le secoue.
Une paire d'yeux verts inquiets le fixe.
- Malfoy ! Qu'est-ce que je fous ici ?
- Je t'ai soigné, c'est tout.
- Soigné ?
Et au blond de raconter ce qu'il avait vu, ce que lui avait fait… Voyant le regard du brun s'agrandir d'horreur au for et à mesure…
- J'ai fait ça ?
Malfoy baissa la tête…
- Oui…
xXxFFBxXx
Tu est resté immobile un moment.
Je me souviens.
Tu étais à l'abri avec moi.
Pourquoi es-tu parti ?
C'est ainsi que j'ai compris pourquoi je t'avais sauvé, toi mon ennemi enfin à terre.
Je reviens encore d'un de ces nombreux endroits où des rumeurs disaient que tu étais.
Encore en vain.
Toujours en vain.
Où es-tu ? Où te caches-tu de moi ?
Pourquoi tu cours ?
Vers quoi ?
Qu'est-ce que t'as dans le cœur ? De quoi t'as peur ?
De moi ?
De toi ?
xXxFBxXx
- Oui…
Le brun pleure.
- Non, pas moi…
- Désolé…
Le blond pose sa main sur le bras du convalescent. L'autre la rejette.
- Je suis un monstre.
- Mais non… Je comprends tu sais ?
- Ça m'étonnerait…
- Tu ne sais pas par quoi je suis passé, de même que j'ignore totalement ce que tu peux penser. Ce que tu as traversé. Mais je peux imaginer ce que tu as ressenti, ou ressens maintenant.
- Tu peux… Imaginer ?
- J'étais Mangemort, et…
- TOI ? Et maintenant tu veux m'achever pour venger ton maître ?
- Laisse-moi finir…
Le brun le fixa de son regard d'eau, et baissa les yeux.
- J'étais Mangemort. Mon père m'a obligé. Mais j'ai toujours voulu faire mes propres choix. Je suis allé trouver le vieux fou… Dumbledore… Pour devenir « agent double » en fait… Mais on m'a forcé à tuer, torturer… C'était, non, c'est horrible… Le monstre, c'est moi…
xXxFFBxXx
¤
J'émergeais d'un brouillard…
J'avais la tête comme dans du coton… Tu étais là. Endormi.
Je t'ai secoué.
On a parlé.
Tu m'as raconté ce que tu avais vu.
Ce que j'avais fait…
Je te fuis.
Je fuis le monde.
Qui voudrait d'un monstre pareil dans ses amis ?
Je me souviens du moindre geste que j'ai fait ce jour là.
Et il y a une chose que je ne comprends pas.
Pourquoi ?
Pourquoi m'a-t'il sauvé ?
Soigné ?
Pourquoi ?
Je ne suis qu'un monstre…
xXxFBxXx
Il était tôt ce matin là.
On a frappé à sa porte.
- Harry ! Harry ! Lève-toi c'est l'heure…
Il s'est levé. S'est habillé en soupirant. Il a passé un coup sur sa baguette, et est sorti.
Des gens l'ont pris dans leurs bras, il ne saurait dire qui…
On l'a embrassé.
Des larmes ont coulé.
Il a émis un faible sourire – résigné.
Et il a suivi les autres.
« Pop, pop… »
Un château, sombre… Une nuit perpétuelle l'entoure.
On lui a murmuré « courage… »
Il est le plus jeune.
Mais le seul qui n'a pas peur.
Il avance, le regard fixe.
Il entre.
Il y a un grand hall, entouré d'un grand escalier et d'une mezzanine.
L'atmosphère est pesante, l'air est chargé de maléfices.
Il est voûté, entend comme un appel intérieur.
Il se redresse, et sans un bruit se glisse derrière une tenture ornée de serpents.
Il suit cet appel, n'entend pas les mangemorts attaquer les membres de l'ordre.
Il n'entend rien d'autre que cet appel silencieux pour les autres.
Il ne pense plus à rien, son regard suivant les carreaux verts marbrés d'argent du sol.
Il passe plusieurs portes d'ébène sans même les voir.
Au bout du couloir, une grande salle ornée de tentures noires, éclairée par des torches et des fumerolles.
Au centre du mur qui se trouve face à lui, un trône. Ou plutôt un grand fauteuil luxueux, trônant au dessus d'une sorte d'estrade.
xXxFFBxXx
Je vois cette scène sans cesse, même après sept ans.
Je me demande ce qu'il c'est passé pendant que je dormais…
Trois jours, trois nuits as-tu dit…
¤
Cela a beau dater à présent, je m'en souviens comme si c'était hier…
Je t'ai ramené chez moi, tôt dans la matinée.
Premier jour…
Je t'ai lavé, soigné, changé…
J'ai passé mes doigts dans tes cheveux, t'ai observé des heures durant…
Première nuit.
Je me suis endormi sur le divan, et j'ai été réveillé par des hurlements.
Tu t'agitais. Tu hurlais. Tu pleurais.
Je t'ai pris dans mes bras.
Tu t'es calmé. Rendormi. Le visage apaisé.
Le deuxième jour, tu as marmonné quelques mots.
Soupiré.
J'ai tenté de te réveiller.
Tu as ouvert les yeux, ton regard était toujours vide, et noir.
Sans que tu tournes la tête, tes yeux se sont fermés.
Plus un son n'est sorti de tes lèvres si serrées.
La seconde nuit, tu t'es encore agité.
Ton visage figé en une dure expression depuis deux jours se détendait et laissait apparaître de la souffrance.
Le reflet de la souffrance, affiché sur ton si doux visage.
De la peur, de l'horreur aussi…
Des expressions que j'aurais préféré ne jamais voir, sur toi ou un autre…
Le troisième jour, ton visage a fini par se détendre.
Sans expression précise.
La nuit tombant, j'ai dû m'assoupir.
Je ne me souviens pas de la troisième nuit.
Juste qu'il n'y a pas eu de quatrième jour.
Pendant cette nuit, tu m'as réveillé. On a parlé. On s'est rendormis.
Le matin, tu étais parti.
Le lit était froid.
Je me suis senti vide.
Dans le lavabo de ma salle de bain, des cheveux. Tu les as coupés ?
Où es-tu parti ?
Ce matin là, pour la première fois de ma vie, j'ai pleuré.
¤
J'ai changé de coiffure, de nom, d'apparence.
On ne me retrouvera que si je le souhaite. J'espère.
Tu me verrais…
Je me suis regardé par hasard dans une glace.
C'est dingue ce que sept ans peuvent faire…
Je sais que tu vis chez les Moldus. Pourquoi ?
Et pourquoi je pense sans cesse à toi ?
Pourquoi j'ai mal ?
Je suis devenu une ombre parmi les ombres. Reflet de moi-même, sombre comme mon âme finalement.
Fantôme parmi les vivants.
On dit que je suis mort. Que je suis fou. Que j'ai quitté la planète.
C'est le monde qui est fou.
Je t'ai aperçu l'autre fois… Je sais que c'était toi parce que j'ai entendu les gens parler.
Tu as changé, beaucoup. Sept ans…
C'est dingue, le temps.
Tu as grandi, minci. Gagné en élégance.
Tu laisses une impression de pureté.
Mais moi je sais…
Ce n'est qu'une façade…
Au fond, ton âme est comme la mienne… Souillée par le sang…
xXxFBxXx
La salle est sombre, simplement éclairée par quelques torches.
L'atmosphère est oppressante…
Quelque chose manque, il en est sûr…
Oui… Il manque le Seigneur des Ténèbres…
Une porte claque. Un verrou.
Il est enfermé.
- Tu es à moi, Potter…
Le garçon se retourne.
- Voldemort… - siffle t'il.
Un air dur s'est gravé sur le visage du Survivant.
Le Sorcier Sombre ne ressent pas de peur chez son adversaire, mais une impression de dureté à glacer les sangs. Aucune émotion.
Le regard du Survivant est fixe. Il le brûle.
Il lui lance un sort.
Le même phénomène que deux ans auparavant se produit. Priori Incantatem.
Quand James Potter apparut, son fils lui dit : « J'arrive. »
Voldemort lâcha sa baguette.
Potter aussi.
Le Serpentard panique.
Le regard du Gryffondor devient plus sombre, plus profond.
Noir.
Pupilles dilatées et fixes.
Deux orbites vides semblent fixer le Lord Noir.
Et pour la première fois, il ressent la peur…
Il essaie de ne pas trembler, de garder un visage impassible.
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Je secoue la tête, espérant chasser ces souvenirs.
Tu fais ressurgir en moi des sensations que je pensais oubliées.
¤
Cette silhouette vouée, on aurait dit toi…
Je recommence à te voir partout.
Pourquoi mon cœur se serre t'il quand je pense à toi ?
J'ai juste envie de te serrer dans mes bras…
Père est mort, baiser du Détraqueur.
Mère a sombré dans la folie, elle hante Sainte Mangouste… Hante, oui….
Car elle n'est plus que le fantôme d'elle-même.
Mais de tous les disparus, tu es le seul qui me manque. Le seul…
Peut-être avons-nous besoin l'un de l'autre pour recommencer à vivre.
Peut-être quelqu'un a-t'il vraiment besoin de moi.
Et si c'était toi, m'en voudrais-tu ?
Je pense que oui.
Tellement de personnes avaient besoin de toi… Tu n'avais besoin que d'une personne… Chaque fois on te l'a prise…
Je te hais… Pour être parti… Toi mon rival.
Et j'admire ta force tout de même…
Tu es tout un cas.
Tu es toi.
¤
Je te hais pour m'avoir sauvé de moi-même.
Tel le dragon, tu es libre. Et je suis prisonnier de ma conscience.
Vivre avec tout ce sang sur les mains, je n'y arrive pas.
Pourquoi me cherches-tu ?
Tu m'appelais « Harry Potter, le Suffisant. »
Tu m'as blessé. Pas forcément de la bonne façon…
Je hurlais intérieurement, je crois. Déchiré.
Je crois que je comprends.
Je ne dois plus penser. Plus penser à toi.
C'est une torture que je ne saurai endurer.
Sang. Je sens l'odeur du sang.
Pourquoi coule t'il à nouveau ?
Pourquoi suis-je encore en vie ?
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Un éclair de crainte traverse les prunelles rouges.
Aucune émotion ne transperce les prunelles noires.
« Daga Changum »
Surpris le sorcier sombre baissa sa garde.
Le jeune Potter tenait dans sa main non plus une baguette magique mais une dague où se mêlaient or et jais.
Fasciné, il ne la quittait des yeux.
Le jeune espoir du monde sorcier lui fonça dessus, et lui plongea la dague dans le ventre.
Hébété, le Seigneur des Ténèbres porta sa main gauche à son abdomen, la droite lâchant sa baguette magique.
Il releva la main, et contempla d'un air incrédule le liquide gluant et écarlate qui recouvrait ses doigts.
- Po…tter…
Il tomba.
Le survivant se mit alors à genoux sur lui et frappa, frappa encore le corps de sa dague, de ses poings.
Voldemort gémissait. Il avait mal. Très mal.
À la porte un jeune homme blond observe.
Son visage reflète la peur.
Ce garçon qu'il croyait connaître, il le redécouvre.
Le brun frappe encore. Ses mains pénètrent dans le corps de son ennemi de toujours.
Elles cherchent. Elles trouvent. Elles ressortent.
Le visage du Survivant passe d'un rictus de sadisme à une expression triomphante.
Dans sa main : le cœur du Lord Noir.
Il bat encore, relié au corps par quelques artères.
Lentement. De plus en plus lentement.
Jusqu'à l'arrêt total.
Alors le jeune homme l'arracha totalement, découpa l'organe en morceaux, et les jeta dans un des braseros qui ornaient la salle.
Et replongea son couteau dans le corps refroidissant, le réduisant en charpie.
Des grondements de haine sortent de sa gorge.
Alors le blond se décida.
Timidement il approcha le brun en furie.
Posa sa main sur l'épaule tremblante.
Le brun se figea, tourna son regard vide vers le sorcier blafard.
Il se releva.
Il dégouline de sang.
Il s'éloigne, sans un regard pour celui qui est intervenu.
L'autre le rattrape, l'entraîne avec lui.
Loin de toute cette horreur.
xXxFFBxXx
À présent c'est mon sang qui coule. Mon sang qui souille mes bras.
Sept ans.
Je comprends seulement maintenant.
J'aurais dû le faire depuis longtemps.
Tout de suite après ces trois jours et ces trois nuits.
Alors que je crois avancer vers les bras froids et apaisants de la mort, on me réchauffe.
De quel droit ?
¤
Cette fois encore j'ai suivi cette ombre qui te ressemble.
Sans vraiment y croire.
Sans être sûr.
Je l'ai perdue. Je l'ai retrouvée.
Ses gestes me semblaient familiers.
Puis elle s'est arrêtée dans une impasse obscure.
L'odeur du sang que je ne connais que trop bien a envahi mes narines.
L'ombre est repassée devant moi, le regard dans le vague.
Un regard d'un vert si pur.
Sans plus réfléchir j'ai attrapé l'ombre.
La capuche tombe.
Des cheveux bruns en broussaille.
Une fine cicatrice en forme d'éclair.
Je te tenais dans mes bras.
Sept ans après, ça recommençait.
L'histoire est vouée à se répéter, parait-il.
Te voilà de nouveau dans ce lit, pansé, souffrant d'un sommeil agité, et moi pour te réconforter.
Sauf que cette fois, je sais pourquoi je fais ça.
Et quand tu te réveilleras, je te le dirai enfin.
Je t'aime Potter…
¤
J'ai l'impression d'avoir la cervelle dans du coton. Je sens un poids sur mon ventre.
J'ouvre les yeux.
Des cheveux blonds… Ainsi tu as récidivé. Tu m'as sauvé de nouveau.
Tu es incorrigible.
Mais je ne t'en veux pas finalement…
Parce que j'ai compris pourquoi pendant trois jours et trois nuits j'étais si bien.
J'avais un ange qui veillait sur moi…
Et là, tu dors sur moi.
Et quand tu ouvriras les yeux, je te l'avouerai enfin.
Je t'aime Malfoy.
xXxXxXxXxXxXx
Quelques faibles mouvements.
Des yeux couleur de lune rencontrent des prunelles aux couleurs de l'espoir.
D'un même mouvement, ils font signe à l'autre de se taire, et murmurent :
- J'ai un truc à t'avouer…
Riviou pliz' ? blush
