Un rêve de Chobits

Chapitre 6

Travail

Madame Kyu s'était renseignée un peu partout pour savoir si quelqu'un avait besoin d'une salariée persocom. A son travail, quelqu'un lui dit qu'on recherchait des ordi intelligents pour classer le courrier et le distribuer aux autres salariés. C'était un emploi à temps partiel. Kaede pouvait donc rentrer chez elle en début d'après-midi, une fois le courrier distribué au personnel de l'entreprise. Mais au vu de la demande de la jeune fille de métal, elle se dit que se travail ne lui conviendrait pas et allait très vite l'ennuyer par manque de contacts avec les autres membres de l'entreprise. Elle avait entendu une collègue de bureau dire qu'au collège de sa fille, il y avait besoin d'une cantinière. En fait, ce n'était pas vraiment une cantinière mais la personne qui vendait de la nourriture aux étudiants qui n'avaient pas emmené leurs bentôs… Ce métier était aussi à temps partiel. Mais malgré tout Madame Kyu avait noté les coordonnées du lycée. Elle demanda aussi au patron de la superette. Celui-ci avait besoin de quelqu'un pouvait travailler du début de l'après-midi jusqu'au soir vingt heures environs. Le travail était entrecoupé d'une grande pause d'une heure environs que le vendeur soit humain ou persocom. Le travail consistait à faire le caissier, aider les clients, remettre en rayon les produits, mais aussi encaisser le payement des factures de gaz, eau et électricité. Le salaire n'était pas mirobolant, mais le soir surtout pas mal de monde venait à cette superette…

Quand elle rentra le soir, la femme prévint Kaede. Celle-ci en fut toute heureuse. Elle exprima sa joie en levant ses bras et poussa un cri. Le lendemain, la jeune fille rousse alla se présenter au gérant de la superette… Il fut surpris par le ton enjoué de la persocom, de sa beauté et de sa politesse. Kaede n'eut pas de mal à le convaincre à la prendre comme caissière. Elle devait faire une période d'essai d'une semaine toutefois. Si cela était concluant, il l'embaucherait définitivement. La période d'essai débutait le jour d'après.

Kaede arriva en tout début d'après midi. Elle était terriblement excitée à l'idée d'avoir obtenu un travail. Elle alla dans les vestiaires enfiler l'uniforme de l'enseigne et se plaça ensuite derrière la caisse. Puis elle attendit le client. Elle remarqua que d'abord, ce n'était que des personnes âgées qui venaient dans la boutique. Kaede dut à plusieurs reprises aider les clients à prendre des objets en hauteur. Les vieilles dames la remercièrent et la complimentèrent à plusieurs reprises : 'que vous êtes gentille, ça se perd tellement de nos jours ', 'que vous êtes belle !', 'vous êtes un ange !'. Tels étaient les compliments qui revenaient le plus régulièrement dans leurs bouches. Un peu plus tard, il y eut moins de monde et le gérant de la boutique vient voir la persocom et lui demanda de remettre dans les rayons les produits avant les prochaines vagues de clients. Kaede alla dans l'arrière boutique. Elle fut surprise de voir une autre persocom.

« - Bonjour, salua l'inconnue. Je suis Meia, la magasinière du patron.

- Bonjour, répondit Kaede en se penchant en avant. Je suis Kaede, votre nouvelle caissière. Je viens prendre de la marchandise pour la remettre en rayon.

- Tiens, tout est ici, tu n'as plus qu'à amener le chariot dans la boutique pour pouvoir remplir les rayons, dit la magasinière tout en pointant le doit vers un gros chariot où des palettes et cartons étaient entassées. »

Elle allait repartir en lisant une feuille quand elle s'arrêta et fouilla dans la poche de la blouse laissée entrouverte.

« - Au fait, prends ce cutter. Cela sera plus pratique pour ouvrir les paquets. »

Kaede attrapa la poignée du chariot et le tira derrière elle. C'était plus léger qu'elle ne l'avait imaginé. Elle ouvrit un premier carton avec le l'ustensile que lui avait donné l'autre créature moderne. Elle remplaça dans le rayon des salades toutes prêtes et des boules de riz prêtes à être mangée. Ainsi de suite, elle remplit les rayons et les cageots de fruits et légumes. Quand elle eut fini, son patron l'invita à prendre sa pause, avant que la deuxième vague de clients ne survienne. Elle retourna alors dans l'arrière boutique pour ranger le chariot qui était encore plus léger. Elle vit de nouveau la jeune fille aux cheveux noirs. Cette fois-ci elle prit le temps de la détailler. Ses cheveux arrivaient en bas du dos. Ils étaient faiblement ondulés. Meia se retourna vers elle et lui sourit. Ses yeux étaient mauves et sa peau légèrement hâlée.

« - Tu fais ta pause, demanda-t-elle tout en s'approchant de Kaede.

- Oui. Et toi ?

- Je crois que je vais la faire aussi. J'en ai un peu assez pour le moment des chiffres et des quantités. Viens avec moi. Je vais te montrer la salle de repos. »

Kaede suivit l'autre persocom. Elle était surprise que le courant passe si bien avec elle. Enfin, plutôt qu'elles se mettent naturellement à discuter comme si elle se connaissait l'une et l'autre depuis toujours.

Une fois installée dans la salle de repos, leur petite discussion reprit.

« - Tu es magasinière, en quoi consiste ton travail, questionna curieuse la fille rousse.

- Et bien, je dois vérifier les commandes, vérifier les réserves et en fait je devais aussi ranger les produits dans les travées mais je suis très nulle pour ça. Je me trompe toujours. Alors, je fais maintenant la comptabilité. J'aime bien les chiffres.

- Ça à l'air passionnant, lui répondit d'un ton sincère Kaede.

- En tout cas, moi ça me passionne. »

Elles continuèrent à discuter joyeusement jusqu'à ce que chacune d'entre elles retourne à son poste.

La très attendue deuxième vague de clients était composée d'enfants d'école primaire jusqu'au lycée. Ils achetaient principalement des goûters, sucreries, carnets avec d'adorables personnages dessus. Certaines filles plus âgées achetaient de la nourriture. Certains garçons en âge d'être au lycée la dévisageaient avec une attention toute particulière. Elle entendait des bribes de conversation.

« - Je n'ai jamais un modèle comme celui-ci…

- Un modèle récent ?

- En tout cas, elle est plus belle que la plupart des modèles existants sur le marché actuellement…

- Je pense plutôt que c'est un modèle customisé, créé pour l'occasion…

- Mais quelle idée d'envoyer travailler une créature si parfaite ! »

C'était le genre de discussion qu'elle pouvait entendre. Les filles et les enfants plus jeunes s'exclamaient sur sa beauté et ils la trouvaient mignonne.

Enfin, un plus tard, en début de soirée, ce fut la troisième vague qui déferla. Elle était composée d'hommes et de femmes en âge de travailler. Ils achetaient pour la grande majorité des plats tout prêt et de l'alcool. Madame Kyu faisait partie de cette vague. Elle échangea quelques mots avec Kaede, puis s'en retourna.

La jeune fille souhaitait ardemment que l'heure de fin de service arrive. Elle était 'fatiguée', lasse d'avoir vu tous ces gens tournés autours d'elle, la décrivant de haut en bas. Quand l'heure de la libération sonna, elle rentra en courrant chez elle. Madame Kyu l'accueillit avec un sourire radieux.

« - Tu te débrouilles très bien au travail à ce que je vois. Ça te plaît ?

- Oui, beaucoup ! Je ne pouvais pas rêver mieux comme travail. Il y a vraiment beaucoup de monde. Je n'ai pas le temps de m'ennuyer. Merci de m'avoir aidée à trouver ce travail, dit-elle en s'inclinant en avant.

- Ce n'est rien. Cela avait l'air de te tenir tellement à cœur.

- Au fait, est-ce que Ryo est au courant, demanda inquiète la persocom.

- Non, je ne lui ai rien dit. Je préfère qu'il ne sache rien. Et toi aussi ne lui dit rien. Il le découvrira bien assez tôt.

-Et pour aujourd'hui, que lui avez-vous dit ?

- Il n'est pas encore rentré... »


Ryo était dans un coin sombre de la ruelle. Il avait attendu une partie de la journée ici. Il regardait de l'autre côté. Il regardait intensément la fenêtre d'où provenait de l'intérieur une lumière qui venait juste d'être allumée. Non, il n'avait aucune chance avec elle. Elle était obsédée par les ordis, elle ne voyait que par eux. Et puis leur première et dernière rencontre avait été mouvementée. Il ne pouvait pas retourner à l'atelier. Elle n'accepterait ne serait-ce qu'une petite heure d'abandonner ses précieuses créatures pour venir boire un pot avec lui. Dépité, il décida de rentrer chez lui…


Yumiko dut faire une terrible constatation quand elle ouvrit le réfrigérateur cet après-midi là. Il n'y avait plus une seule cannette ni bouteille de bière. Elle qui avait si soif après avoir travailler plusieurs heures dans cet atelier surchauffé. 'La prochaine grosse dépense serait de faire climatiser cet endroit' pensa-t-elle. Mais plus important que tout, il fallait qu'elle se désaltère puis trouver de la bière. Elle ne pouvait pas vivre sans ce précieux liquide même si elle n'avait jamais été une grosse buveuse. En plus, elle pouvait profiter d'aller se promener dehors... Il faisait beau et elle n'avait pas trop de travail en ce moment… Alors elle pourrait en profiter pour voir…

« - DA, je vais prendre une douche et je sors ensuite.

- Pourquoi faire ? J'ai fais les courses de la semaine.

- Il n'y a plus de bière à boire, ni de sodas d'ailleurs.

- Albert pourrait nous accompagner avec sa camionnette.

- Tu me fais pas confiance ou quoi, demanda Yumiko d'une voix lointaine et assourdie par la porte de la salle de bain.

- Et bien, je devine ce que tu vas faire et je veux aussi voir de mes yeux tout comme Albert. Et puis tu pourrais faire des bêtises, ajouta DA avec un large sourire.

- C'est beau ! La confiance règne à ce que je vois, lui répondit Yumiko. C'est d'accord à une seule condition.

- Laquelle ?

- On y va sans la camionnette. »

Yumiko était sortie de la salle de bain et rendait le sourire de DA puis elle se renferma dedans. La persocom ne répondit pas à la condition de son amie. L'informaticienne passa sous la douche. Elle avait enfilé un nouveau débardeur noir où l'on pouvait y lire 'protect me' écrit en rose et avait aussi passé un baggy noir trop large pour elle. Enfin, elle avait coiffé sa tête d'une casquette de la même couleur. Elle était fin prête. Elle fut étonnée de ne pas voir Albert.

« - Finalement il ne vient pas ?

-Si si. Mais en fait j'ai vérifié où était la superette la plus proche de là où nous allons et je lui ai demandé de nous y attendre avec la camionnette.

- Pas folle la guêpe, lui répondit avec un léger rire Yumiko. »

Elles étaient sorties de l'immeuble et se mirent alors en marche dans la direction du quartier qu'elles voulaient aller visiter.


Ryo discutait avec un de ses potes de classe prépa. Ils devaient faire un exposé. Le jeune homme avait alors proposé à son camarade de venir chez lui. Ce camarade ne fut pas trop difficile à convaincre sur tout au son des mots 'Persocom super puissante et super mignonne'. Ce n'était que l'électroménager après tout, il pouvait donc l'utiliser comme bon lui semble, la montrer à qui il voulait. Son copain fut attiré par la vitrine de la superette, quand ils passèrent devant.

« 'Tain, c'qu'elle est mignonne ! »

Et il se précipita à l'intérieur. Ryo resta pantois de l'attitude de son camarade de classe. Il regarda à l'intérieur, et vit plein de monde attroupé autour de la vendeuse. Ses yeux de plissèrent pour mieux voir ce qui se passait à l'intérieur de la boutique. Et il reconnu… Il se précipita à son tour.

« - Kaede, qu'est ce que tu fous ici, cria-t-il.

- Ryo ? Mais voyons, je travaille. Ne crie pas comme ça. Tu vas faire peur aux clients.

- Tu travailles ! Arrête de me faire marrer ! Un persocom n'a pas besoin de travailler.

- Mais ça me fait plaisir, Ryo !

- Tu n'es que de l'électroménager. L'électroménager ne ressent pas de plaisir. »

Ryo avait saisi le poignet de Kaede et commençait à la traîner malgré son poids et sa résistance.


Yumiko et DA avaient retrouvé Albert à la superette après avoir fait un tour dans le quartier et devant la maison où sa dernière commande spéciale avait été livrée. Ils rentrèrent dans la boutique et furent soulagés. Elle semblait heureuse entourée de tous ces gens. Elle rayonnait. Rassurée, la jeune fille habillée en noir se dirigea au rayon de la bière et en pris plusieurs packs qu'elle fit porter à Albert. Puis elle se dirigea vers les sodas et fit de même. Enfin, elle se dirigea vers les boissons fraîches et prit une cannette du liquide tant désiré qu'elle confia encore au persocom masculin. Ils se dirigeait finalement vers la caisse quand une dispute éclata. Elle n'eut même pas besoin de connaître le visage du propriétaire de la voix masculine pour savoir qui c'était. Elle se saisit d'une boite de conserve qu'elle soupesa et de la regarder : 'cassoulet français' était inscrit sur l'étiquette.

« - Vous pensez que ça peut faire mal si ça tombe malencontreusement sur le pied de quelqu'un, demanda-t-elle sur un ton candide et innocent.

- Tu ne vas quand même faire ça, s'offusqua Albert.

- Si, elle va le faire, lui répondit DA. Et quand elle a décidé quelque chose, on ne peut plus l'arrêter… »

Les deux persocoms s'approchèrent de la caisse comme l'informaticienne. La fille aux cheveux ivoire commençait à chercher frénétiquement de l'argent dans son porte-monnaie tandis que le garçon aux cheveux bruns s'intéressait fortement à la composition de la canette fraîche. La créatrice arriva à la hauteur du garçon et elle fit semblant d'être bousculée. Elle lâcha la boite de conserve juste sur le pied droit du jeune homme. Il ressentit immédiatement la douleur et relâcha le poignet de la caissière qui alla se réfugier derrière son patron. Yumiko se précipitait aux pieds du garçon pour ramasser le cassoulet français tout en ajoutant :

« - Qu'est-ce que je suis maladroite ! Je suis vraiment désolée ! J'espère que je ne vous ai pas trop fait de mal.

- Ça va, ça va, répondit Ryo d'un ton coincé qui démontrait sa douleur. »

Tandis qu'il parlait, son interlocutrice se relevait et lui montra son visage. Ses yeux s'écarquillèrent. Il fut le seul à voir le sourire carnassier de la jeune fille, il fut le seul à entendre le murmure de sa voix :

« - Est-ce si difficile d'être un peu gentil avec elle ? »

Elle tendit la boite vers la vendeuse.

« - Et je prendrai cela en plus des boissons.

- Très bien, j'encaisse tout de suite. »

Et la persocom se mit à encaisser les caisses de bières et de sodas en plus de la conserve.

Ryo resta surpris et immobile devant la fille habillée de noir. Le persocom masculin lui donna sa cannette. Il le fixa sortir suivit de l'autre créature portant les packs tous les deux. Il en était sûr, elle était tellement obsédée par ces machines qu'elle devait coucher avec le persocom de type masculin.

Yumiko sortit de la boutique tout en ouvrant le calice de la boisson succulente. Et elle attendit en buvant. Enfin, il sortit en boitant accompagné de son camarade.

« - Ryo-san, vous avez donc réussis à vous faire des amis, demanda-t-elle d'un ton étonné.

- Comment ça ?

- Pour rien. Au fait pour votre pied, arrosez le d'eau glacée et passez dessus une crème à l'arnica. Et je voulais vous préciser que je ne couche ni avec Albert, ni avec DA.

- Je… n'ai jamais dit de pareilles choses, dit-il en rougissant.

- Vous l'avez pensé si fort que ça s'entendait . Et que ce soit dit ou pensé, pour moi, c'est la même chose. »

Elle s'éloigna.

« - Ah, oui ! Si vous voulez me parler, venez plutôt me voir au lieu de me surveiller de l'extérieur… »

Et elle tourna dans une rue tandis que le jeune homme rougit encore plus.

Ryo rentra soutenu par son copain de classe et suivit les conseils de l'informaticienne.

Vous avez un e-mail : Et bien voilà un nouveau chapitre après… aller, quoi ? Un an d'attente ? Je vous après promis de publier un nouveau chapitre en juillet. Heureusement que je ne vous ai pas donné l'année. Lol ! Bon, en fait l'été dernier, je n'ai pas eu la tête à écrire. Présence de ma mère, de mon frère un peu trop pesante peut-être et puis pas d'inspiration aussi et surtout ! Les cours ont repris, je me suis abonnée à WoW, j' y ai joué beaucoup, j'ai abandonné au mois d'avril. Et puis j'ai aussi eu un très très gros second semestre. Et je n'ai pas eu le temps d'écrire. Pour ce chapitre, et bien… J'avais vraiment envie de m'y remettre. Et je l'ai écrit en une après-midi… J'ai l' impression que l'esprit n'y est plus. Mais c'est à vous de le dire !

Pour la bière, en ce moment, je fais une fixation sur cette boisson que je n'aime pas. Je n'en bois jamais. Pour la boite de cassoulet… Hum… J'essayais de vraiment trouver un truc lourd à faire tomber sur le pied du pauvre Ryo. Et je me suis dis qu'une telle chose devait être suffisamment lourde. (Enfin normalement, une conserve sur les pieds ça fait assez mal !). Je suis assez surprise que Yumiko soit si 'sadique'... Je pense qu'elle ne ressemble pas trop à une Mary-Sue. Quand à Kaede, il va falloir qu'elle affirme son caractère… (Mais quel caractère lui donner ?). J'espère que ce chapitre vous a plut en tout cas (et que vous ne m'en voulez pas d'avoir été si longue ?).

Minna-San Merci pour vos encouragements et désolée de l'attente !

Nyarla