Note de l'auteur : Bon, voila le chap 2 (vachement original, tiens la note...) sinon, j'ai répondu vite fait sur my LJ.
Bisous.
Chapitre 2 : Pistache et Chocolat.
Une semaine vient de passer. Je vois Remus pratiquement tous les soirs. Il semble beaucoup moins réticent qu'au début. Jusque là, j'ai refusé de lui donner mon prénom. Je me plaît à penser que ça entretient chez lui une sorte de curiosité qui le pousse à continuer de me voir. Pour l'instant, il joue le jeu mais je ne suis pas sûre qu'il patiente longtemps. Je me dit parfois que je ne dois pas être très nette…
J'ai parlé à Laurianne de cet homme. Elle ne comprend pas vraiment comment j'ai pu d'emblée faire confiance à un étranger. Je lui ai répondu très naturellement.
« Certaines personnes ont un charme indescriptible. »
Elle s'inquiète un peu pour moi, mais me fait tout de même confiance. Je ne suis pas non plus le genre de personne qui accosterait chaque inconnu dans la rue. Mais parfois, votre instinct vous crie des choses plus fort que vous, comme s'il y avait des évènements à ne pas laisser passer. J'ai confiance en la vie. Et je suis sûre que je devait rencontrer cet homme…
Je sors de l'hôtel, et me dirige immédiatement vers l'endroit que j'aime le plus maintenant : le Parc Bradley. Il fait déjà nuit et le monde est malgré tout, en effervescence. Des centaines de lumière animent la ville. Je marche quelques mètres et me retrouve devant l'entrée du parc. Mon inconnu est déjà là. Mais cette fois-ci, je ne compte pas rester dans le parc toute la soirée. J'aime bien bouger.
« Salut, dis-je rapidement, ça va ?
-Oui, me répond-il avec un sourire (n/da : jambes qui flanchent, wouh ! ), et toi ?
-Très bien. Dis, au lieu de rester dans le parc, ce soir, on pourrait aller faire un tour en ville ? Je commence à en avoir marre des arbres et des fleurs, j'aimerait beaucoup me réfugier dans un café. »
Il rit. Son rire dégage tellement de chaleur. Au moins, je le fait rire, preuve qu'il n'en a pas totalement rien à faire de ma poire. Je me pend presque à son bras, et l'entraîne alors dans le brouha de la civilisation. Nous passons plusieurs boutiques et au bout d'un quart d'heure, je m'aperçois que je n'ai plus besoin de la chaleur d'un bar : mon inconnu me tient suffisamment chaud. Peut-être un peu trop même. Mes yeux chopent alors une crêperie, et je ne retiens que le panneau des glaces. J'entraîne mon inconnu vers le vendeur à graisse (nan parce que, c'est pas diététique tout ça, hum…).
« J'ai envie d'une glace, dis-je, tu veux quelque chose ?
-Oh, non, non, je te remercie, ça ira, me répond-il.
-Sûr ? Tu dis simplement ça pour que je n'aie pas à payer, avoue.
-Tu es perspicace, dit-il en m'offrant encore une fois un sourire. ( n/da : comme le dit si bien un pote à moi : faucher les jambes !)
-Eh bien, je paierais quand même ! Parfum ?
-Pistache, dit-il, un peu à contrecœur.
-Alors, Pistache et Chocolat s'il vous plaît, dis-je au vendeur. »
Il prend à peine cinq minutes pour préparer les glaces, je lui donne la somme et nous voilà partis sur une grande avenue. Au bout d'un certain temps de conversation, il ramène la conversation sur mon prénom.
« Tu n'es toujours pas décidée à me révéler ton identité ?
-Nan, toujours pas. Et je tiens bon.
-Je pourrait essayer de deviner.
-Essaie, essaie. Je ne laisserait passer aucun indice, dis-je, concentrée sur ma glace.
-Oui mais non. Je préfère que tu me le dise.
-Pourquoi te le dire ?
-Pourquoi pas ? D'autant plus que, maintenant que nous sommes…plus proches, disons, j'aimerais bien pouvoir te nommer.
-Donne-moi un surnom.
-Oh mais j'en ai un tout fait : l'âne.
-Pardon ?
-Tu est têtue comme cet animal, sourit-il.
-Ah non, je refuse !
-Tu ne me laisse pas tellement le choix…
-Très bien…je te le dirais... bientôt. »
Je le regarde, tout sourire, dissimulant un brin de sadisme et, pris dans le jeu, il me pousse sur le côté.
« Hey ! On ne bouscule pas les dames.
-On peut parfois faire exception, dit-il, amusé. »
On continue de marcher, nos glaces finissent bien rapidement au fond de notre estomac et j'aperçois alors au loin, en dehors de la ville, une colline. Je commence à accélérer le pas et, dépassant Remus, je me hâte vers la pelouse.
« Où vas-tu ?
-Viens, suis-moi ! »
Il ne cherche pas plus loin et s'exécute. Nous arrivons vite en haut, et je peux voir une très jolie vue sur un grand espace vert. Je marche environ deux mètres et m'arrête pour m'asseoir sous un arbre. Là, je me met à contempler la ville et ses lumières en silence, dans la nuit noire. C'est beau. Je sens Remus s'installer à mes côtés, sans prononcer aucun mot. Je me décide à rompre le silence.
« Tu connaissais cet endroit ?
-Oui, je suis déjà venu ici, avec des amis, mais je viens rarement seul… »
Soudain, je m'arrache à ma contemplation et observe l'homme assis à côté de moi. Je remarque qu'il a pris soin de s'installer à ma gauche, me cachant ainsi sa cicatrice. Mais je ne l'entend pas tellement de cette oreille. Je lève ma main droite vers son visage ; surpris, il recule un peu la tête, mais je l'oblige à me montrer la marque blanche.
« Que t'es-t-il arrivé ?
-Simple accident…banal.
-Quand même, un accident banal tu dis, ça t'a traversé la joue. »
Il détourne brutalement la tête. Oups…
« Excuse-moi, je ne suis décidément pas très délicate.
-… »
Je n'aime pas parler dans le vide ; ça m'insupporte à vrai dire…je me lève et m'installe à califourchon sur ses pattes et commence à faire la moue, telle une enfant qui veut extorquer de l'argent à son popa. Mais ce n'est peut-être pas une si bonne initiative…Remus se met à rougir tel une écrevisse et je le sens prêt à me jeter d'une minute à l'autre. Pourtant, il ne fait que détourner un peu plus la tête.
« Tu comptes me faire la tête longtemps ou il faut que je continue à me ridiculiser ?
-Tu n'as vraiment pas de tact. Ça t'arrive d'éviter de mettre les gens mal à l'aise ?
-En général, les gens que je mes mal à l'aise ont toujours quelque chose de lourd à cacher. »
Ouille…cette fois-ci je décolle pour me retrouver de nouveau sur l'herbe fraîche de la colline. Certes, je ne me suis pas pris une pêche mais je me retrouve totalement vexée. Remus, à présent, s'est entièrement renfermé dans une coquille invisible, regardant ailleurs. Bon…
« Excuse-moi, je suis naze. Je promet de ne plus te questionner là-dessus. Pour le moment… »
Il a un petit rire nerveux. Bon signe. Et puis, presque comme hypnotisée soudainement, je retente une approche. Je me poste devant lui, à genoux et patiente, le fixant, jusqu'à ce qu'il tourne aussi les yeux vers moi. Ce qu'il finit par faire…je lève ainsi la main et, comme si je pouvais l'effacer comme tel, je retrace la fine marque blanche de mon index droit. En cet instant, j'ai totalement capté son attention. Comme si une main se mettait à me pousser dans le dos, je me penche. Pas de réaction. Je l'embrasse. Réponse. C'est comme s'il s'y attendait. Et qu'il le souhaitait…
La tête dans les étoiles, je me sens basculer en arrière, pour une nuit d'enfer, un goût de pistache et de chocolat sur la langue.
