Juste une petite annonce pour vous dire que je viens d'écrire la fin de cette fic, que les prochains sont longs et qu'elle en contiendra 18. De plus il y aura également une suite dont je vous dévoilerai le nom plus tard, pour ne pas gâcher LA surprise de cette fic. Merci d'être là...

Caly...

La neige a fondu mais les couloirs sont toujours aussi chiants à garder. Le mois de mars a pointé le bout de son nez, avec lui la pluie et les élèves grouillant là où il ne le faut pas. Et oui, je suis toujours coincé ici, sans avoir réussi à trouver le moyen d'écourter ma mission. Alors je subis Granger chaque soir et comme si cela ne suffisait pas, je suis amené de plus en plus souvent à croiser Weasley et St Potter le balafré.

Qui l'aurait cru, j'ai réussi à survivre à tout ça. J'en arrive même à ne plus ressentir cette envie oppressante de faire de Granger un squelette accroché à la plus haute tour, et parfois même, je me dégoûte à penser que cette fille peut être intéressante.

Et pourtant, j'aurais bien des raisons de vouloir écourter sa vie de sang de bourbe… surtout lorsque, comme ce soir, j'erre dans les couloirs à sa recherche. Il est dix heures passé et je suis sûr qu'on a offert quelques points à des élèves défiant mes règles. Ainsi, remonté, je traîne mes pas en parcourant ce couloir d'habitude bondé, commençant bizarrement à m'inquiéter pour elle. C'est vraiment pas dans son habitude de manquer de telle manière à son devoir, je dirai même qu'elle préférait manger un escargot avec sa coquille plutôt qu'engranger un tel retard.

Et voilà qu'au détour d'un couloir, j'entends un bruit de robe froissée et un reniflement semblable à ceux de ces premières années qui n'ont pas encore appris à se servir d'un mouchoir. Tant mieux, j'avais besoin de me dégourdir un peu. La baguette en avant et le sourire aux lèvres, je m'avance sur la pointe des pieds, près à stupéfixier le fraudeur. Je sais, on n'est pas habilité à se servir des baguettes sans danger imminent, mais parfois ça a du bon de ne pas traîner Granger dans ses pattes.

Hélas, quand c'est pas son jour, même la potion de chance ne peut plus rien pour nous. Je découvre la fille que je cherchais, assise par terre et la tête entre les bas. Je n'ose plus bouger, totalement… surpris. Jamais j'aurais cru voir Granger pleurer… pas elle. Elle aurait préféré mourir que de pleurer devant moi. Je suis presque déçu, je la croyais plus forte que ça… et plus fière.

- Granger… sèches tes larmes, on a du boulot.

Elle ne m'avait pas vu… j'évite de la fixer et je fouille dans mes poches pour lui tendre un mouchoir que je ne retoucherai certainement plus… a moins d'un bon sort désinfectant.

- Laisse-moi Malefoy.

Bien sûr que je ne fais jamais ce qu'on me demande, bien sûr que je ne fais jamais ce qu'elle me demande. Je m'approche et laisse tomber le mouchoir sur ses genoux, la regardant me démonter du regard.

- Tu lui as dit hein !

Et bien, le contraire m'aurait étonné aussi. Je suis à l'origine de tous les malheurs du monde. Pire que la boite de pandore, ma mère a fait la plus grosse bêtise de l'humanité en me mettant au monde.

- Trois questions : Quoi, qui et quand ?

- A Ron… pour le baiser.

Alors là, désolé mais je ne peux m'empêcher de sourire à cette remarque. Je ne sais vraiment pas pourquoi et quelque chose me dit que ce n'est pas très correct.

- Tu crois vraiment que j'aurais gâché une chance de te faire chanter sans aucune raison ?

C'est bien la première fois que j'arrive à lui fermer le clapet. La voilà qui retourne dans la méditation de ses chaussures et me laisse seul dans une posture assez difficile. Si je ne la presse pas un peu, je risque de ne pas me coucher avant le lever du jour et si je la brusque de trop… je risque de ne pas me coucher avant le lever du jour.

Je m'adosse donc au mur qui lui sert de dossier et essaye de comprendre :

- Dois-je en déduire que toi et Weasley c'est du passé ?

- Ca t'amuse ?

- Non ça m'indiffère. Simplement, si le temps que tu vas passer à pleurer un idiot qui n'a pas confiance en toi doit empiéter sur mon temps de travail… alors je crois qu'il serait plus judicieux d'essayer de… t'aider.

- J'ai nullement besoin de ton aide.

- Et bien c'est parfait. Dans ce cas, tu vas lever ton cul et venir m'aider.

Bien entendu, y'a pas plus butée qu'elle. Elle reste là et je me mets à soupirer bruyamment, tapant mes mains le long du mur.

- Visiblement, tu ne connais pas la raison du pourquoi il est parti ?

- Il n'est pas parti… c'est moi.

De mieux en mieux. Cette fille pleure le mec qu'elle vient de larguer… et quel mec. Dans ce cas là, elle aurait mieux fait de rester avec.

- J'aurais jamais dû… je suis une idiote… c'est normal qu'il se pose des questions… je passe plus de temps avec toi qu'avec lui.

- OH ! Je t'arrête tout de suite princesse… c'est pas du tout normal, c'est même immorale. Faux vraiment avoir de la bouse de dragon dans le cerveau pour imaginer qu'entre toi et moi il puisse… y avoir autre chose qu'une relation purement professionnelle.

- T'essaie de me rassurer là ?

- Nan, j'essaie de te faire réagir pour pouvoir avoir un peu plus que trois heures de sommeil cette nuit…

- T'as raison… faut que j'y aille… je vais tout lui expliquer.

Exactement… ce que je n'ai pas dit. Mais la voilà déjà en train de remonter le couloir en sens inverse, juste avant que mon cerveau se mette en position « on ». Me voilà à lui courir après, pour lui demander :

- Tu comptes me faire attendre jusque quand là ?

- T'as qu'à le faire tout seul… t'es grand… je te promet qu'il n'y a pas de coqs tueurs qui rodent par ici.

Salazar, me voilà rôdant dans les couloirs, esseulé et fredonnant des chansons débiles pour couper la monotonie du lieu. Sûr que si je me fais prendre j'aurais la honte, mais aussi une nouvelle proie pour le maître chanteur que je suis.

Une heure de solitude, ça change un homme. Me voilà dans l'aile des Gryffondors, et j'essaie de faire du bruit pour attirer mes proies à l'extérieurs… là où ils ne devraient pas être. Je commence à perdre patience, revenant à la logique, personne n'allait sortir de là… juste au moment où enfin une porte s'ouvre et me fait jubiler.

Que de mieux qu'une proie avant d'aller dormir ? Hermione en train de pleurer pour la seconde fois. Grrr ça fait deux fois qu'elle me fait le coup dans la soirée. Je range ma baguette, dépité, et la suis sans réellement savoir pourquoi.

Voilà dix bonnes minutes qu'on déambule ainsi, moi m'amusant à la voir frapper les murs, elle ne sachant rien de ma présence. Jusqu'à ce qu'aux abords d'un couloir que je connais très bien, elle tombe à genoux et sanglote comme… un enfant qui semble revenir de bien loin dans mon esprit.

- Granger… faut pas rester là…

Elle ne bouge pas, ne réagit pas… ma voix est sereine mais pas mes gestes. Je l'entoure de mes bras et la soulève pour la mener je ne sais où.

Je ne sais quoi penser… cette fille n'est pas Granger la courageuse, la vaillante et la fière. Cette Granger est une gamine qui pleure la perte de son petit ami. Simple petit ami. Il fallait vraiment être idiot pour ne pas comprendre ses explications… c'est moi l'idiot, j'avais oublié qu'il était question de Weasley.

J'ai l'impression d'avoir l'esprit aussi embrumé qu'elle à ce moment là et c'est sans réellement l'avoir prémédité que je l'allonge sur mon lit et la recouvre de toutes les couvertures.

Elle s'endort et je suis ailleurs. Je m'empêche de penser à quoi que ce soit qui me ferait regretter ça. Et je ne retiens pas ma main qui caresse ses cheveux et mes lèvres qui frôlent les siennes pour lui dire bonne nuit.

Je rejoins le fauteuil et sombre à mon tour dans les bras de Morphée.