Ransa no Moribito

Gardien des Lanciers


Rated : T to M

Personnages principaux : Balsa Yonsa, Tanda, Chagum, OC, Torogai


Résumé

Grand-Mère dit que je suis « un accident ».

Je n'étais pas attendue, mais mes deux parents m'aiment et je suis heureuse. Et maintenant, il a y ce garçon avec nous, cinq ans plus vieux que moi et son nom est Chagum... c'est normal que j'aille peur de perdre ma place dans cette famille ?


Update 2022 - Note :

Quand j'ai découvert Seirei no Moribito pour la première fois, en 2012, je me souviens avoir fait des recherches pour des fanfics avec un « possible enfant » pour Tanda et Balsa. Quand j'ai vu que personne n'en avait écrit – et par là, j'entends une fanfic complétée, avec des chapitres et pré-quel/séquel – j'ai décidé de prendre le devoir et de la créer.

C'est ainsi que ma Alika est née.

Elle a énormément d'Alter Ego – au moins dix – gardant le même prénom mais changeant de contexte. Mais la principale appartient à ma saga « no Moribito », ma série et trame principale qui commence avec Ransa no Moribito (1), suivit de Kurasa no Moribito (2), Kazoku no Moribito (3) pour finir avec Tamashi no Moribito (4).

Donc, cette version est le troisième essaie de Ransa no Moribito, écrite pour la première fois en 2012. Alors comme ma façon d'écrire a également évolué et mûri au fils du temps, voici le résultat qui en a découlé. Le prologue et le premier chapitre sont deux pré-quels, avant de suivre la trame originelle de l'anime (et un peu inspiré du premier livre de Nahoko Uehashi). Il existe un One-Shot « jumeau » à Ransa no Moribito, intitulé : Crossroad, pour les curieux, qui est le pré-quel de Ransa no Moribito.

Le prologue et les deux premiers chapitres sont écrits à la Troisième Personne du singulier (elle/il), alors que le reste de la fanfic, à partir du troisième chapitre jusqu'à l'épilogue seront écrits à la Première Personne du singulier (Je). Le but premier de cette utilisation est de faciliter l'intégration de mon OC (original character) à la trame principal de l'anime et des livres « Moribito », afin que les lecteurs se sentent plus familier avec.

Bonne lecture !


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Prologue

Un choix de vie

Ça faisait deux ans que Jiguro était décédé de maladie. Balsa, âgée maintenant de vingt-trois ans, arriva dans la petite clairière dans la montagne. C'était l'après-midi et la forêt avait commencé à changer doucement de couleur pour la saison automnale. Balsa se dit qu'elle avait bien fait d'échanger sa robe pour son kimono rouge. En voyant le refuge apparaître dans son champ de vision, sa gorge se noua. Normalement, elle n'aurait pas eu cette crainte-là, mais ça faisait trois mois qu'elle avait quitté Tanda pour une nouvelle aventure et elle ne s'attendait pas à ce qu'elle termine aussi vite. Elle arriva à la porte en bois et l'ouvrit.

« Je suis revenue— »

Elle s'arrêta net. Le refuge était vide : Tanda était probablement sorti dans les montagnes, ramassant ses herbes et chantonnant distraitement à lui-même. Balsa se sentit un peu nerveuse soudainement. Elle avait espéré pouvoir discuter avec lui rapidement, mais elle devait prendre son mal en patience. Une fois à l'intérieur, après avoir refermé la porte d'un petit cabinet, elle s'assit sur le sol et choisit de faire une activité qui lui changerait les idées : polir sa lance. Sa lance était aussi précieuse que la prunelle de ses yeux et elle ne pouvait pas s'en séparer. Se perdant dans ses pensées, elle ne vit pas le temps défiler.

Lorsque Tanda revint, son sac et ses bras chargés de plantes et d'herbes médicinales, il eut toute une surprise en voyant la silhouette de Balsa dans la pénombre de l'unique pièce.

« Balsa ?! C'est toi ?!

- Hey, Tanda, sourit-elle, doucement.

- Je ne m'attendais pas à te voir ici d'aussitôt, comment s'est passé ta dernière aventure?

- Ça fait vraiment du bien au moral de changer d'air. »

Ils continuèrent d'échanger leurs nouvelles un long moment. Balsa regarda Tanda préparer son ragoût de légumes sauvages et observait les bulles éclater à la surface alors qu'il retirait délicatement la fine couche de film qui s'était formée sur le dessus. C'était peut-être le moment pour lui dire ?

« Tanda, je...

- Oui Balsa ? »

Les mots moururent dans sa gorge. Elle se bloqua instantanément et changea de sujet aussi rapidement qu'un clin d'œil.

« ... Où est maître Torogai ? demanda-t-elle finalement.

- Oh, elle vagabonde encore. Par-ci, par-là. Je ne sais pas quand elle reviendra.

- Ah...

- Tu as l'air épuisée, Balsa.

- J'ai juste besoin d'un peu de sommeil. Alors après avoir mangé, je vais aller dormir.

- C'est compréhensible. »

Il lui passa un bol et des baguettes. Une fois le ventre plein, il ne fallut pas long feu pour que Balsa s'enroule dans un shiruya – sans même se changer – et sombre dans un sommeil non-réparateur. En temps normal, elle s'endormait très rapidement, mais cette fois-ci, elle prit une bonne heure pour se laisser aller dans les bras de Morphée. Quand elle rouvrit les yeux, la pièce était plongée dans une semi-obscurité et Tanda dormait à ses côtés. Elle sentit que la nuit tirait à sa fin. Balsa se leva tranquillement et prit sa lance au passage avant de sortir dehors afin de faire son entrainement quotidien. Le soleil n'avait pas encore pointé le bout de son nez dans le ciel, mais la faible lueur rosée à l'horizon indiquait que l'aube était déjà en train de poindre. Balsa entra de nouveau dans le refuge une heure plus tard et s'assit devant le foyer vide. Elle regarda Tanda dormir et se demandait comment elle pouvait lui parler de sa décision, quels mots utiliser ou même les phrases à employer. Lorsqu'il se retourna dans son shiruya et ouvrit des yeux endormit sur elle, il leva doucement la tête.

« Bon matin, sourit-il.

- Bon matin.

- Ça fait longtemps que tu me regardes dormir ?

- Hum... je ne sais pas. »

Tanda se redressa doucement, évitant une chute de pression. Lui non plus ne s'était pas changé pour la nuit. Laissant la couverture au sol, il rampa sur ses genoux pour être plus proche de Balsa.

« Tanda, est-ce qu'on peut parler ? demanda soudainement Balsa, n'en pouvant plus de contenir la pression du stress en elle.

- Bien sûr... c'était ça qui te rendait nerveuse ?

- On peut dire.

- Ne t'inquiète pas, tu peux tout me dire.

- ... Combien de temps s'est écoulé depuis que je t'ai quittée, la dernière fois, pour une aventure ou un voyage ?

- Trois mois et quelques semaines, je dirai, compta-t-il.

- Effectivement, ça tombe bien dans mes calculs.

- Dans tes "calculs" ? répéta-t-il, décidemment perdu. »

N'en pouvant plus de tourner autour du pot, Balsa plongea son regard chocolaté dans celui de Tanda. Tanda comprit qu'elle était sérieuse et que quelque chose tourmentait son amie d'enfance.

« Es-tu prêt à être père ? demanda-t-elle du tac-au-tac.

- Eh... quoi ?! s'exclama-t-il. »

Ce n'était pas la question en tant que telle qui le déroutait autant, mais bien la manière, la façon dont elle l'avait posée. Elle ne lui avait pas demandé de sorte qu'il lui donne son avis, ses ressentis. Elle lui avait demandé avec l'intention d'avoir une réponse clair avec deux choix de réponses possibles : par « oui » ou par « non ». Voyant qu'il ne disait rien, sans doute sous le choc, Balsa répéta sa question.

« Es-tu prêt à être père ? s'impatienta-t-elle.

- Euh... tu ne me demandes pas si je veux être père, mais bien si je suis prêt, c'est bien ça ? demanda-t-il plus clairement.

- Oui.

- Je suis prêt à être père depuis que j'ai douze ans, Balsa. Alors ma réponse est "oui". »

Balsa fuit son regard, décidemment paniquée.

« Balsa, commença Tanda doucement en cherchant sa main, mais la lancière l'éloigna avant même qu'il ne puisse l'attraper. Est-ce que... tu es enceinte ? »

Ne sachant pas comment réagir émotionnellement, le corps de la jeune femme Kanbalese la trahit et un flot de larmes envahit ses joues. Elle ne comprenait pas elle-même pourquoi elle pleurait, en premier lieu. Incapable de se calmer car elle était secouée par de violents sanglots, Tanda se rapprocha et commença à lui caresser le dos doucement. Il lui murmura des paroles réconfortantes.

« Hey, Balsa... calme-toi, ça ira bien...

- Je..., tenta-t-elle, je sais que... tu es bien le père du bébé...

- Je n'ai jamais douté une seconde, ne t'en fais pas. Je suis prêt, mais l'autre moitié de la réponse doit venir de toi. Es-tu prête à être une maman ?

- C'est ça justement qui me mets à l'envers ! éclata-t-elle. Je ne me sens pas comme une mère !... »

C'était la première fois qu'il voyait Balsa aussi indécise, aussi troublée. Elle qui avait toujours foncé tête première sans réfléchir une seule seconde. Quand une décision était prise, elle ne changeait pas d'avis, même avec tous les moyens de persuasion extérieure. Décidant de démêler les ficelles peu à peu, Tanda commença à creuser pour trouver ce qui la rendait aussi inquiète.

« Qu'est-ce qui te fait peur, Balsa ?

- Je n'ai pas peur !

- Balsa, s'il te plait, murmura-t-il. Être maman ne t'est jamais passé à l'esprit quand tu étais plus jeune ?

- Peut-être que oui, mais je ne m'en souviens plus... je ne veux pas être une épouse.

- Personne n'a parlé de mariage, rit doucement Tanda. En ce moment, nous parlons de ceci. »

Il pointa son ventre.

« C'est justement ça le problème..., murmura-t-elle.

- Le bébé est un problème pour toi ? se renseigna-t-il.

- ... Je n'ai plus nourri, depuis fort longtemps, de souhaits pour une telle vie qui est d'être une mère... Je suis trop consciente que l'odeur de sang s'est profondément infiltrée dans ma chair... de l'intense et vilain désir de me battre, terré au plus profond de mon cœur ! Je ne fais pas confiance à mon instinct maternel. Mes mains sont beaucoup plus adaptées pour tenir une lance et des armes qu'un bébé... »

Comme pour prouver ses dires et se convaincre d'elle-même, Balsa leva ses mains en face d'elle et les observa, malgré ses larmes qui embuaient sa vision.

« Je sais que tu as toujours voulu avoir une famille, répondit Balsa, doucement. Mais... pour moi... je ne sais pas. Ça me semble trop tôt... j'ai promis à Jiguro que je sauverai huit vies et je n'en ai sauvé que deux. Je ne peux pas poser avant d'avoir rempli mon contrat...

- Je ne crois pas qu'il y ait un délai pour honorer ta promesse, si ?

- Si j'ai un bébé, je n'aurai plus de liberté... cet endroit va être comme une prison...

- Ne pense pas comme ça. Tu es effrayé à l'idée de t'attacher, Balsa.

- Mais je suis une guerrière ! J'aime me battre, Tanda !

- Et tu le pourras toujours. Je sais que c'est une partie intégrante de toi et je ne veux pas que tu sois brimée dans ta liberté, loin de là. Si tu es malheureuse, ce n'est pas mieux.

- Je ne voulais pas suivre ce chemin routinier que toutes femmes en ce bas monde suivent : naître, grandir, se marier, avoir des enfants et mourir de vieillesse... je ne voulais pas vivre ça !

- Et si je te disais que tu ne vivras pas comme ça ? tenta Tanda. Certes, tu es enceinte, mais tu ne resteras pas cloîtrer ici, enfermée, à ne rien faire. Tu ne seras pas seule, tout ira bien, je te le promets.

- ... malgré tout, je continue de penser à mon premier choix, pour être franche... mais maintenant, je ne sais plus ! Tout est confus dans ma tête !

- Un choix ? »

Balsa se tourna dos à lui, incapable de regarder plus longtemps Tanda, assit à ses côtés.

« Je dois te confesser un truc... mais tu dois me promettre que tu ne te mettras pas en colère, dit-elle nerveusement.

- Je le promets. Vas-y, l'invita-t-il. »

Il y eut un silence. Et, alors, Balsa inspira et alla droit au but.

« Pour être franche, j'ai pensé, en tout premier lieu à... à... avorter cet enfant. »

Balsa avait la tête basse, comme si elle avait honte de sa confession. Mais elle devait lui dire. Elle ne pouvait pas garder ce secret plus longtemps pour elle-même, maintenant que sa décision finale était bientôt prise. Il avait le droit de connaître la vérité concernant cette pensée. Il était le père, après tout. Le cœur de Tanda manqua un battement et bien qu'il lui ait promis de ne pas se mettre en colère, il ne put s'empêcher de se sentir ainsi... du moins, un peu. Balsa éclata en sanglots amers. La vue de ses grosses larmes roulant sur ses joues, son regard confus, lui rappela que Balsa n'était pas dans son état normal. Deux ans même après la mort de Jiguro, Balsa était toujours en deuil. Quand il mourut, pour passer au travers la souffrance insurmontable qui déchirait son cœur, Balsa et Tanda avaient eu des rapports sexuels pour la toute première fois. Au fil du temps, c'était devenue une habitude entre eux. À chaque fois que Torogai n'était pas au refuge, ou quand Balsa revenait d'un voyage, ils le faisaient. Et cette fois-ci, il l'avait mis enceinte. Il se sentait en parti responsable de son état. Elle était enceinte, épuisée, envahit par les hormones de grossesse et l'énergie du bébé pouvait se faire sentir. Mais avant toutes choses, Tanda savait qu'elle était un être humain. Une guerrière endurcit, oui, mais un être humain à part entière. Il caressa son dos.

« Mais tu ne l'as pas fait, sourit-il gentiment. Tu es toujours enceinte à ce jour.

- Je ne voulais pas être enceinte, murmura-t-elle. Je ne voulais pas d'un bébé...

- Et pourtant, tu es revenue... pour m'en faire part. Je sais que c'est une très grosse et lourde décision que tu as à prendre. Maintenant, dis-moi, je suis curieux. Qu'est-ce qui t'a poussé à revenir vers moi pour me le dire ? »

Balsa se raidit et son regard sembla se perdre.

« J'avais un doute, pour être franche. Je me répétais sans cesse que j'aurais pu le perdre avant les trois premiers mois. Même quand j'ai dégringolé le flanc d'une montagne, pendant un combat, iel a toujours continué de s'accrocher à moi...

- Un petit coriace, commenta Tanda. Iel retienne définitivement de toi, pour le sûr. »

Balsa arrêta de pleurer, moins tendue.

« Quand j'ai remarqué que rien ne pouvait le retirer de mon ventre, j'ai paniqué... tu vas te sentir trahi, mais...

- Continue. Dis-moi, je veux savoir et ça va te libérer aussi.

- J'ai été voir une magic-weaver. Elle était aussi médecin... comme toi. Elle ne ressemblait aucunement à ces étranges et effrayants magic-weavers comme maître Torogai. Elle semblait vraiment jeune, peut-être même plus jeune que moi, et était très jolie dans son kimono rose pâle. Elle aurait passé pour une roturière normale à l'extérieur de son refuge. Je lui ai dit à propos du bébé. Elle a été totalement respectueuse avec moi. J'ai été surprise par sa douceur. La plupart des femmes auraient été culpabilisé par leur entourage, par leurs amis, par des étrangers, mais pas elle. Elle m'a tout expliqué, à propos des étapes et des risques reliés à cette action, après avoir pris la médication. J'aurais perdu beaucoup de sang. Pour me prévenir d'une infection potentiellement mortelle, elle a suggéré de me garder en sûreté dans son refuge, le temps que le saignement se calme et arrête de lui-même, naturellement. J'étais sûre de ma décision. Rien n'aurait pu changer ma décision, c'est bien vrai, mais...

- Quelque chose est survenue, pas vrai ?

- Oui... elle était sur le point de se lever pour prendre la médication quand elle a figé. Je lui ai demandé ce qui se passait. Elle m'a dit qu'un esprit venait d'entrer dans la pièce.

- Un esprit ? demanda Tanda, curieux.

- Oui, acquiesça-t-elle. Je l'ai dévisagée. Elle m'a dit que l'esprit en question avait un message pour moi et m'a demandé si j'étais disposée à écouter l'esprit. J'ai accepté. »

Il y eut un nouveau silence.

« Elle m'a dit que l'esprit était un homme. Il m'a dit – utilisant la magic-weaver comme messager – qu'il comprenait mon état mental actuel. Mais si je ne voulais vraiment pas garder le bébé, je devrais, au moins, dire la vérité au père en premier lieu...

- Il est un bon esprit, sourit Tanda. As-tu réussi à connaître son nom ?

- Quand j'ai essayé de lui demander, elle m'a dit que l'homme ne voulait pas que je le sache... mais clairement, cet homme esprit savait à propos du bébé et... toi.

- Est-il possible que Jiguro te veille toujours jusqu'à maintenant ? émit-il comme hypothèse alors que Balsa haussait les épaules.

- Je ne sais pas... dans tous les cas, la magic-weaver m'a dit que je pouvais prendre tout mon temps pour penser de nouveau à ma décision. Peu importe ce que je choisirai, si je garde le bébé ou non, elle me supportera. J'ai pleuré face à la compassion qu'elle a eue à mon égard. J'étais une parfaite étrangère à ses yeux, et malgré tout, elle est restée gentille, douce et empathique en tout temps.

- Elle est une vraie guérisseuse, une vraie médecin et une magic-weaver avec un cœur en or. Je suis heureux de voir que tu aies pu croiser son chemin. Connais-tu son nom ?

- Non. Je ne lui ai pas demandé. Je n'y ai pas pensé, non plus. J'étais trop concentrée sur... sur ma décision. Avant de la quitter, j'ai demandé si l'esprit de l'homme était toujours avec nous. Elle m'a dit que "oui". C'était tout ce que j'avais besoin de savoir. Deux semaines ont passé depuis que j'ai vu la magic-weaver. En dehors de la mort de Jiguro, je crois que je n'ai jamais autant pleuré en l'espace de deux semaines... j'étais déchirée par la décision. De plus, j'étais sur le point de faire quelque chose dans ton dos, sans même que tu ne le saches. »

Balsa inspira et laissa le silence regagner la pièce.

« Bon sang ! s'écria-t-elle en essuyant ses yeux. Je ne sais plus quoi penser de tout ça !

- Je comprends. C'est une très grosse décision et une responsabilité à long terme... Alors je vais t'aider en te posant la question, à mon tour : es-tu prête à être mère ?

- Justement... je... je ne sais pas si je suis prête !... Une partie de moi désire expérimenter la parentalité, mais une autre partie de moi riposte... je suis perdue, Tanda, je ne sais plus...

- C'est correct, Balsa, je comprends, dit Tanda. Ce pourquoi, nous pouvons faire des compromis.

- Je ne peux pas le faire..., sanglota-t-elle en essuyant ses yeux avec ses mains.

- Tu as raison.

- ...

- Tu ne peux pas le faire... »

Tanda se redressa et se planta derrière Balsa. Sachant qu'il ne lui ferait jamais de mal, Balsa ne le repoussa pas quand elle le sentit l'enlacer par derrière, déposer sa tête dans le creux de son épaule et poser une main sur son ventre.

« Seule, du moins. Il n'y a pas de formules magiques.

- Et si j'échouai dans mon rôle de maman ?

- Jiguro a-t-il échoué, lui ?

- Il ne voulait pas de moi au début... au début... »

Elle s'arrêta net en voyant que Tanda l'avait piégée à son propre jeu.

« Il a quand même fait son choix, dit Tanda, limite triomphant.

- Ce n'est pas drôle, Tanda ! répliqua Balsa en pleurant de nouveau, avec, cette fois, un mince sourire aux lèvres. Tu m'as piégée !

- Tu n'échoueras pas, Balsa. Je serai-là avec toi, et maitre Torogai aussi et nous élèverons l'enfant, tous ensembles. Nous le ferons et je peux te promettre que ce bébé sera l'enfant le plus heureux du monde. Ne t'inquiète pas à propos des détails superficiels. Donne-toi la chance et offre une chance à notre enfant... s'il te plait.

- … Je vais… je vais essayer... »

Balsa inspira à nouveau et se surprit à poser ses propres mains sur celles de Tanda. Elle marcha sur son égo et, au bout d'un moment, parvint à dire :

« J'ai besoin de toi...

- Je serai là, avec toi. Tout ira bien. Es-tu prête à être mère ?

- ... Je crois que... je... oui, termina-t-elle. »

Finalement, peut-être que cet enfant aura sa chance...